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Archive for Mai 2010

Ce billet fait suite aux deux précédents: partie 1 et partie 2.

L’art est plus souvent qu’autrement inspiré d’oeuvres passées; j’en ai relaté plusieurs exemples dans les deux premières parties. Une protection trop sévère des droits de propriété fait donc en sorte de limiter la création artisitique; le contraire de l’objectif de la loi.

Observez dans le vidéo ci-bas comment Girl Talk crée de la nouvelle musique à partir d’échantillonnages. L’argument de la dame du bureau des droits d’auteur est que ce n’est pas de la création puisque c’est fait à partir du matériel de quelqu’un d’autre. Il utilise parfois jusqu’à 21 échantillons dans une même pièce; il lui serait donc impossible de demander la permission à chacun d’eux (un seul d’entre eux pourrait faire échouer la composition) et il serait très dispendieux de payer chacun d’eux. En fait, on ne reconnaît absolument pas les oeuvres orginales dans le résultat final. Est-ce qu’on protège vraiment quoi que ce soit en empêchant Girl Talk de créer et commercialiser sa musique ou ne fait-on que brîmer la création artistique?

Ensuite, le documentaire traite d’une vieille chanson de blues chantée par les esclaves dans les champs de cotton. Une fois endisquée, celle-ci n’appartient qu’à celui qui a enregistré les droits d’auteurs le premier. Il pourrait récolter les royautés alors qu’il n’en est même pas l’auteur original. Ça a du sens? 

Dans les années 1960s, les Rolling Stone ont copié une vieille chanson folk traditionnelle, qui servit de base à l’excellente chanson Bitter Sweet Symphony de The Verve. Les Rolling Stones ont poursuivi l’artiste et se sont approprié les droits d’auteurs qu’ils ont ensuite vendus à Nike pour une publicité. Les Stones se sont donc appropriés le passé, pour ensuite empêcher les autres de faire de même pour créer. Et ensuite vous me direz que les droits d’auteur sont dans l’intérêt de la création artistique?

Évidemment, ce ne sont pas les Rolling Stones eux-mêmes qui ont poursuivi The Verve, mais bien leurs compagnies de disques. Dans une entrevue de 1999, le magazine Q a demandé à Keith Richards s’il ne trouvait pas cela brutal de recevoir toutes les royautés pour la chanson. Il a répondu ceci:

« I’m out of whack here, this is serious lawyer shit. If The Verve can write a better song, they can keep the money. »

Steamboat Willie, Cendrillon, Pinocchio, Blanche Neige, Alice au pays des merveilles, Fantasia, Dumbo, Bambi, Song of the South, Robin Hood, Peter Pan, Lady and the Tramp, Mulan, Sleeping beauty, 101 Dalmatians, The sword in the stone, the Jungle Book, sont toutes des oeuvres de Disney inspirées de contes traditionnels des siècles précédents du domaine public. Disney empêche dorénavant les créateurs d’utiliser ses personnages. Disney a même déjà poursuivi une garderie pour avoir apposé des personnages de Disney pour décorer les murs. Pourtant, Disney est née en créant à partir d’oeuvres passées. En 1998, lors du 60e anniversaire de Mickey, la loi sur les droits d’auteur a été modifiée aux États-Unis, passant de 75 ans à 95 ans (pour une corporation). Mickey ne sera donc pas du domaine public de si tôt.

Selon les règles de l’OMC (dictées par les États-Unis), pour avoir le droit d’exporter, les pas membres devraient avoir des lois protégeant la propriété intellectuelle similaires à celles qui prévalent aux États-Unis. On exige donc de ces pays qu’ils se contentent de manufacturer, sans pourvoir développer leurs propres versions des produits. On permet ainsi aux multinationales américaines de garder le gros des profits et de protéger d’immenses parts de marché. Ceci est plutôt injuste puisque durant les 100 premières années de l’histoire des États-Unis, le pays ne reconnaissait pas les droits de propriété intellectuelles des autres pays. Cela a permi aux États-Unis de se développer beaucoup plus rapidement. Pourquoi ne pas donner cet avantage aux autres nations émergentes?

Des milliers d’américains sont poursuivis en justice chaque année pour piratage de musique ou de films, parfois pour une dizaine de téléchargement. Ces gens sont ciblés parce qu’ils n’ont pas les ressources financières pour se défendre face aux géants de l’industrie. Le cas de Jammie Thomas est probant, poursuivie pour $222,000 pour 24 chansons! Les huissiers pouvait saisir jusqu’à 25% de son salaire pour le remboursement, en plus de ses biens. En fait, les conséquences d’un simple téléchargement sont plus graves que de voler le CD au magasin!

En 2007, Radiohead a quitté son éditeur, EMI, et a distribué son nouvel album In Rainbow gratuitement sur internet. L’album a été téléchargé 1.2 millions de fois en trois mois et le don (volontaire) moyen a été de 1 Livre. Le disque a ensuite été distribué conventionnellement et s’est vendu à plus de 3 millions d’exemplaires.

Au niveau littéraire, le roman Down and Out in the Magic Kingdom publié par Cory Doctorow en 2004 a été rendu disponible gratuitement sur l’internet en même temps qu’il était publié en librairies. Les ventes du livres ont été excellentes, au-delà des attentes de l’auteur; la première édition a été entièrement vendue.

En 2002, un étudiant nommé Jesse Jordan a bâti un moteur de recherche pour le réseau interne de son université. Cet outil permettait aux étudiants de trouver et télécharger facilement des fichier qui se trouvaient sur les serveurs de l’école. Environ 25% des fichiers téléchargés étaient de type musicaux. Quelques mois après la mise en service du système, Jesse a reçu une poursuite de la RIAA pour violation de droits de propriété. Le montant de la poursuite: $15 millions. Jesse aurait eu des chances de gagner sa cause devant les tribunaux, mais vu l’ampleur de la poursuite (et les poches profondes de la RIAA), il lui en aurait coûté $250,000 en frais judiciaires. La RIAA s’est alors informée de ses actifs: $12,000 économisés à l’aide de petits emplois pour payer ses études. La RIAA a donc offert à Jesse un règlement à l’amiable pour $12,000, qu’il a accepté.

En 2002, la RIAA a rapporté que les ventes de CD étaient en baisse de 8.9% (803 millions) et blâmait l’internet. Cependant, en 2002, le nombre de nouvelles sorties CD était en baisse de 20% par rapport à 1999 et au cours de cette période, le prix moyen d’un CD a augmenté de 7.2% ($14.19). De plus, l’industrie du disque devait de plus en plus compétitionner avec celle du DVD. Pourquoi payer $18.99 pour la bande sonore d’un film lorsque pour $19.99 on peut avoir le film entier sur DVD? Il y a donc plusieurs explications à cette baisse de ventes.

Au début du cinéma, c’était Thomas Edison qui contrôlait tout car il détenait les brevets. En 1909, des royautés devaient lui être payées chaque fois qu’un film était tourné et projeté. C’est alors que plusieurs indépendants, telle que la Fox, ont fui en Californie, où il n’y avait pas suffisamment de marshalls pour faire respecter ces lois fédérales. C’est donc de la piraterie que l’industrie du cinéma hollywoodien est née! De nos jours, cette même industrie a de puissants lobbys pour contrer la piraterie, n’est-ce pas ironique?

La radio aussi est née de la piraterie et constitue encore aujourd’hui un cas particulier. En effet, un auteur/compositeur ne peut empêcher une station de radio de diffuser sa pièce, aucune permission n’est requise. Cependant, la station de radio doit payer l’auteur/compositeur à un prix fixé par la loi. Personne ne peut vous obliger à vendre votre maison ou un quelconque bien, et personne ne peut vous imposer son prix. Telle est la nature de la propriété privée dans une société libre. On peut donc dire que le gouverment nie que la musique soit une « vraie » propriété puisqu’il ne permet pas aux auteurs/compositeurs de requérir leur permission pour diffuser leurs pièces et de négocier le prix à leur convenance.

Présentement, si vous tournez un documentaire et que dans votre film, on peut voir sur un téléviseur en arrière-plan un court extrait de 5 secondes d’un épisode des Simpsons, vous devrez obtenir la permission de Fox et payer leur tarif « éducatif » de $10,000. Vous pourriez bien entendu plaider l’usage loyal, mais il faudrait pour cela que vous engagiez un bon avocat pour faire face à ceux de la Fox. Les délais seraient catastrophiques pour votre échéancier et les frais juridiques seraient exhorbitants. Le processus de protection de la propriété intellectuelle n’est en fait qu’un (autre) bon moyen d’enrichir les avocats.

En 1831, le terme d’un droit de propriété intellectuelle a été augmenté de 28 ans (14 ans plus 14 années supplémentaires si renouvelé) à 42 ans (28 ans  plus 14 années supplémentaires si renouvelé).  Au cours des 40 dernières années, le terme a été augmenté 11 fois par le Congrès. Pour les personnes, c’est maintenant 50 ans après la mort et pour les corporations c’est maintenant 95 ans (Sonny Bono Act de 1998). D’autre part, les renouvellements ne sont maintenant plus nécessaires: ils sont dorénavant automatiques. En 1973, environ 85% des droits de propriété n’étaient pas renouvellés après le premier terme. Ce nouvel amendement retarde donc énormément le passage des oeuvres au domaine public. De nos jours, il n’est plus nécessaire d’enregistrer une création artistique auprès d’une quelconque autorité pour qu’elle soit protégée.  Ces changements ont carrément mis un frein à l’expansion du domaine public. Si les termes de la propriété intellectuelle sont constamment rallongés, c’est effectivement équivalent à ce qu’ils soient illimités. La RIAA et la MPAA ont par conséquent réussi, par le lobbying intensif, à éradiquer le domaine public et à s’approprier la culture une bonne fois pour toute.

Depuis la création de la loi américaine protégeant la propriété intellectuelle, le domaine d’application de cette législation s’est beaucoup agrandit. Au début, la protection ne couvrait que les ouvrages commerciaux publiés. Au jourd’hui, elle inclut les productions non-commerciales, publiées ou non, et inclut aussi les transformations d’une oeuvre (traduction, adaptation cinématographique ou théâtrale, échantillonnage, etc).

Notez que la RIAA et la MPAA ont dépensé $1.5 million en lobbying pour faire passer le Sonny Bono Act de 1998 et contribué $200,000 en dons de campagne électorale pour 1998. Disney a versé $800,000 en dons de campagne électorale. Ces dons sont exclusivement allés aux supporteurs (13) du Sonny Bono Act.

Conclusion:

Les lois sur la propriété intellectuelle protègent davantage l’activité commerciale plutôt que la créativité des artistes. Cette protection préserve certaines formes de corporations, menacées par les développements technologiques. Ces innovations ne nuisent pas aux artistes, comme l’ont démontré Radiohead et Cory Doctorow; elles ne nuisent qu’à l’étanchéité du monopole étatique dont bénéficient ces grosses corporations. Ces corporations prétendent être propriétaires de la culture: à aucun moment de l’histoire la culture n’a été autant « propriété » et à aucun moment cette propriété n’a été autant concentrée que maintenant. Il est plus qu’évident que le renforcement de la protection de la propriété intellectuelle nuit grandement à la création artistique (le contraire de ce qu’elle est sensé accomplir).

Pour approfondir vos lectures sur l’histoire de la propriété intellectuelle, je vous recommande fortement l’excellent ouvrage Free Culture de Larry Lessig, disponible gratuitement en ligne.

Le documentaire suivant, diffusé sur Canal D il y a quelques semaines, est aussi très intéressant:

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Comme je le mentionnais dans ma revue du livre Climate of Extremes de Patrick J. Michael, les médias ne nous présentent habituellement que les mauvais côtés du réchauffement climatique. Les articles sur les aspects positifs sont introuvables, même si la littérature scientifique est plutôt probante à l’égard du fait qu’il y a certains avantages à une planète plus chaude et à une élévation du taux de CO2.

Avant de dépenser des milliards et de forcer les gens à réduire leur niveau de vie pour tenter de réduire les émissions de CO2, il faut bien peser les pours et les contres et il faut évaluer si le jeu en vaut la chandelle; c’est-à-dire que cet argent serait peut-être mieux utilisé s’il nous aidait à nous adapter aux changements climatiques plutôt qu’à tenter de les contrer. D’ailleurs, est-il vraiment possible de renverser cette tendance qui dure depuis la dernière glaciation?

Si on étudie l’histoire de l’humanité on se rend vite compte d’une chose : les périodes plus froides sont associées à la famine et la maladie alors que les périodes plus chaudes sont associées à la prospérité. Cela devrait vous mettre la puce à l’oreille non?

Au niveau de l’agriculture, les rendements vont nettement s’améliorer en raison d’une saison de récolte allongée, de l’abondance de CO2 (dont les végétaux raffolent) et d’une plus grande superficie exploitable. La production de nourriture sera donc florissante, ce qui est positif pour l’humanité.

La croissance des forêts sera aussi accentuée, alors que la forêt boréale empiètera de plus en plus sur la taïga et la toundra. La croissance des végétaux sera plus forte et plus rapide, ce qui contribuera à éliminer le CO2 de l’air.

Plusieurs études démontrent que plus il fait froid, plus les taux de mortalité sont élevés et moins les gens sont en santé. Plusieurs maladies, dont les grippes, bénéficient du froid. L’humain s’adapte mieux à la chaleur qu’au froid.

L’ouverture du passage Arctique permet aux navires en provenance de l’Atlantique-Nord en direction de l’Asie d’économiser du carburant. Cela réduit la pollution et les coûts de transport.

L’ampleur du déneigement et du chauffage seront réduits dans les régions où les hivers sont froids et enneigés. Cela permettra d’économiser des coûts et de réduire la pollution, surtout dans les villes denses où il y a du smog.

 Plusieurs études démontrent que l’ampleur du réchauffement global et l’impact de l’humain sur celui-ci ont été grandement exagérés. Les conséquences négatives du réchauffement ont aussi été exagérées. Des études démontrent qu’il n’y a pas de lien solidement établi entre le réchauffement et la fréquence/sévérité des ouragans. Quant à la fonte des glaciers, celle-ci ne semble pas avoir accéléré outre mesure, même qu’en Antarctique on dénote une augmentation de la banquise! Même chose pour le permafrost, qui ne semble pas prêt de relâcher des tonnes de méthanes dans l’atmosphère de si tôt. En ce qui a trait aux feux de forêts et aux sécheresses, aucune tendance notable n’est indiquée par les observations. Finalement, j’ai déjà publié un billet spécifiquement sur le niveau des océans, qui n’est vraiment pas alarmant.

Non seulement la richesse qui est et sera détournée dans la lutte aux GES pourrais être mieux utilisée, notamment pour nous adapter aux changements climatiques plutôt que pour les combattre, mais en plus cette lutte inutile siphonne des fonds qui auraient normalement été utilisés pour d’autres formes de protection environnementale, notamment la protection de l’eau potable (voir ceci).

Finalement, je vous recommande ce billet que j’ai écris sur le rôle de l’État en environnement.

 Les sables bitumineux :

Le même raisonnement s’applique à l’exploitation des sables bitumineux : que vous soyez favorable ou non, vous devez tenir compte de l’ensemble des arguments et informations pour former votre opinion, pas seulement les aspects négatifs qui monopolisent les médias.

Saviez-vous ce qu’est la production in-situ? Pourtant vous devriez, puisqu’environ 80% des sables bitumineux seront exploités de cette façon plutôt que par des mines à ciel ouvert (voir les photos ci-bas). Pourquoi alors est-ce qu’à chaque fois que les médias nous parlent des sables bitumineux, ce sont les photos des mines de Fort McMurray que l’on voit? La production in-situ ne nécessite pas de bassins à déchets, n’implique qu’un minimum de déforestation et a peu d’impact sur l’environnement.

 

Suncor exploite les sables bitumineux depuis 1967. Depuis ce temps, ils n’ont eu un impact que sur 0.01% de la forêt boréale canadienne. Peut-on parler de déforestation majeure? Jusqu’à maintenant, Suncor a revitalisé 5.7% de ces terres, soit 1,019 hectares. Vous a-t-on déjà montré à quoi ça ressemble une mine de sables bitumineux revitalisée? Je parie que non…Les photos ci-bas proviennent d’un touriste aux alentours de Fort McMurray et sont des terres revitalisées par Suncor. C’est plutôt charmant!

Concernant les GES, l’exploitation des sables bitumineux représente moins de 5% des GES du Canada et 0.1% des émissions mondiales. L’Alberta a d’ailleurs été le premier territoire nord-américain à légiférer les GES industriels. D’ailleurs, la quantité de CO2 émise par baril produit a diminué de 50% depuis 1990.

Saviez-vous que la qualité de l’air de Calgary, Edmonton et même Fort McMurray est bien meilleure que la plupart des villes nord-américaines? Vous pouvez suivre les mesures ici.

La consommation d’eau pour la production est en constante baisse au fur et à mesure que les technologies s’améliorent. Suncor prévoit une baisse absolue de 12% d’ici 2015, ce qui n’est pas peu dire étant donné la hausse de sa production. Ils ont d’ailleurs déjà réduit leur consommation par plus de 30% depuis 2002. Environ 80% de l’eau est recyclée à l’état potable  et le reste est réutilisé dans les opérations.

L’eau est puisée des rivières Athabasca et Peace et la quantité soutirée ne représente qu’un faible pourcentage du flux total, même en période où le flux a réduit. Tout cela est d’ailleurs suivi de près par les autorités et les punitions sont sévères.

Finalement, ai-je besoin de vous rappeler tous les avantages reliés à l’exploitation des sables bitumineux pour les Albertains et les Canadiens? Création de richesse, emplois, approvisionnement sécuritaire en pétrole, augmentation de notre pouvoir d’achat sur les marchés internationaux, indépendance énergétique face à certaines nations hostiles (Vénézuela, Iran, etc). Notez aussi qu’à la lumière de l’accident de BP dans le Golfe du Mexique, la production des sables bitumineux pourrait bien être significativement moins risquée pour l’environnement que la production en eaux profondes au large des côtes. À cet égard, voici quelques citations récentes :

« You turn on the television and see this enormous disaster, you say to yourself, ‘Why would we want to take on that kind of risk?’”

California Governor Arnold Schwarzenegger, who has stopped plans to expand his state’s offshore activities.

“This incident is a grim reminder of the risks involved in developing public energy resources off America’s shores. »

Republican Jim Costa of California.

“Without a doubt it takes the heat off [the oil sands] from within the [United States].”

Tyler Priest, an oil historian at the University of Houston.

“Having technically recoverable petroleum reserves that are on our border, that are delivered by pipeline, that are controlled by a stable democracy – and an ally, and a friend – in an open and transparent regulatory regime enhances not just US but enhances global energy security.”

David Goldwyn, Senior Advisor to the US State Department, referring to Canada.

“Should political pressure and public anger translate into extensive offshore drilling rules, the landlocked oil sands could become financially favourable.”

Brad MacKay, a professor from the University of Edinburg (UK).

Conclusion :

Avant de sauter aux conclusions, il faut être bien informé et connaître les deux côtés de la médaille. J’affirme que les médias nous informent mal sur les deux enjeux que sont le réchauffement climatique et l’exploitation des sables bitumineux. Ce billet vous présente des arguments négligés par les médias et inconnus de la population; à vous de faire la part des choses.

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Comme vous l’avez sûrement lu, la Californie est pratiquement en faillite depuis environ un an. Quelle est la force politique dominante et le lobby le plus influent en Californie? Les syndicats de la fonction publique!

Il y a tout d’abord les enseignants (California Teachers Association ou CTA). En 1988, ce groupe a réussi à faire passer la Proposition 98, requérant que 40% du budget de l’État soit alloué à l’éducation locale. Pour ce faire, ils ont financé une immense campagne publicitaire. Cette victoire a permis d’augmenter le budget de l’éducation de $450 millions par année, somme qui a été refilée en augmentations de salaires. Pas surprenant que les enseignants Californien soient devenus les mieux payés au pays.

En 1996, le gouvernement bénéficiait d’un surplus fiscal en raison du boum économique. La CTA a dépensé $1 million dans une campagne publicitaire faisant la promotion de classes plus petites. Ces pubs ont mis de la pression sur les politiciens qui devaient agir pour rassurer l’opinion publique. Le gouverneur Pete Wilson a alors alloué $750 millions annuellement pour réduire la taille des classes. Beaucoup d’enseignants ont alors dû être embauché pour combler les nouveaux postes, créant presque une pénurie, ce qui a permis à la CTA d’augmenter son membership et aux enseignants de négocier des augmentations salariales. La performance des étudiants ne s’est cependant pas améliorée.

Deux ans plus tard, le gouverneur Wilson a voulu réduire encore plus la taille des classes, à conditions que le système scolaire adopte un mécanisme de suivi de la performance. La CTA a dépensé $6 millions pour faire tomber cette initiative.

La CTA s’implique souvent dans des causes politique qui n’ont rien à voir avec son mandat de négocier les conventions collectives de ses membres. Par exemple, en 1994, la CTA s’est opposé à un projet de loi visant à reconnaître les mariages gais ayant été célébrés dans un autre état.

La CTA installe son pouvoir à l’aide des élections scolaires, auxquelles les taux de participation sont très faibles. Les conseils d’administration des commissions scolaires se retrouvent donc dominés par les candidats supportés par la CTA, ce qui lui permet d’obtenir des privilèges plus facilement (puisque c’est le conseil qui approuve les augmentations salariales).

Le deuxième groupe syndical important est celui qui représente les travailleurs de la sécurité publique (policiers, gardiens de prison, pompiers, etc), notamment la Correctional Peace Officers Association (CCPOA).

En 1998, quand Gray Davis s’est porté candidat au titre de gouverneur, la CCPOA lui a fourni son support monétaire ($2.5 millions au total). Au cours des 5 années suivantes, le salaire moyen des membres de la CCPOA a augmenté de 34%.

Les syndicats de la sécurité publique ont beaucoup de pouvoir politique parce que les politiciens savent que les gens veulent se sentir en sécurité. L’appui des policiers est presque une nécessité pour gagner une élection. Bien au courant de ce fait, la California Organization of Police and Sheriffs (COPS) publie un « guide de l’électeur » dans lequel elle recommande les candidats pour lesquels elle croit que les gens devraient voter. Pour y figurer, les candidats doivent payer la COPS, qui amasse une dizaine de millions de dollars à chaque publication.

Les employés de la sécurité publique prennent généralement leur retraite à 50 ans avec une pension équivalant à environ 90% de leur salaire final. Les gardiens de prison de la Californie sont les mieux payés de tout le pays (les dépenses en services correctionnels représentent 11% du budget du gouvernement).

Le troisième gros syndicat de Californie est présent partout au pays, la SEIU. Le chef de cette centrale a rencontré la président Obama au moins 22 fois à la Maison Blanche au cours des premiers 6 mois de sa présidence. Cette centrale syndicale représente surtout les travailleurs de la santé.

La branche Californienne de la SEIU a dépensé $20 million en 2005 pour bloquer une série d’initiatives visant à limiter la croissance des dépenses de l’État. Ils ont aussi dépensé des millions pour faire instaurer des augmentations d’impôts (et on réussi en 2004).

En 2003, le syndicat a poussé le CalPERS (le fonds de pension des fonctionnaires Californiens) à arrêter d’investir dans des entreprises qui agissent comme sous-traitants pour le gouvernement à meilleur coût. Le conseil d’administration de CalPERS est d’ailleurs entièrement contrôlé par les syndicats de la fonction publique.

En 1998, lors des élections, le candidat Gray Davis a reçu $600,000 en contributions électorales de la SEIU. En 1999, ce gouverneur a adopté une loi augmentant les prestations de pension des fonctionnaires et permettant aux employés de la sécurité publique de prendre leur retraite à 50 ans avec 90% de leur salaire. Le fonds CalPERS a déclaré qu’il pourrait se permettre ces dépenses additionnelles en utilisant son surplus et en augmentant la portion d’actions dans son portefeuille pour obtenir de meilleurs rendements. Qu’est-il arrivé après l’éclatement de la bulle de 2000? Le gouvernement a dû renflouer CalPERS avec l’argent des contribuables.

En 2002, après sa réélection, le gouverneur Davis a annoncé que l’État faisait face à un immense déficit budgétaire. La population a alors voulu destituer Davis, mais la SEIU a dépensé $2 millions pour le supporter, sans succès.

Ce fut alors l’entrée en scène du gouverneur Schwarzenegger, qui a vite réalisé à quel point le gouvernement Californien est paralysé par les syndicats. En 2005, il a tenté une série d’initiatives visant à réduire le pouvoir politique des syndicats (les empêchant notamment d’utiliser les cotisations syndicales pour contribuer aux caisses électorales) et ralentir la croissance des dépenses de l’État. La CTA a dépensé $57 million pour défaire ces initiatives (notamment en hypothéquant son siège social).

Conclusion :

Suite au boum immobilier des années 2000s, les revenus de l’État ont augmenté considérablement. Cependant, cet argent a été vite dépensé car en 4 ans, les dépenses de l’État ont augmenté de +32% ou $34 milliards. Le crash immobilier de 2007 a amené un dur retour à la réalité, mettant l’État en faillite. Dès la mi-2009, le déficit atteignait $21 milliards et le gouvernement n’avait plus assez de liquidité pour payer ses factures.

Le problème en Californie n’est pas nécessairement le nombre de fonctionnaires, mais plutôt la générosité de leurs salaires et avantages sociaux, qui dépassent l’entendement. Le gouvernement fait ce qu’il peut pour se sortir du trou et réduire les dépenses, mais est complètement paralysé par les syndicats, car les salaires des fonctionnaires représentent la part du lion des dépenses de l’État.

Ce problème n’est pas unique à la Californie, plusieurs autres états sont aux prises avec d’immenses déficits. Récemment, nous avons aussi assisté à la débâcle de la Grèce, dont la situation est fort similaire.

Maintenant, si vous croyez qu’au Québec et au Canada, nous sommes plus responsables et éviteront une telle crise, lisez ces quelques nouvelles triées sur le volet en provenance du site Antagoniste.net :

http://www.antagoniste.net/2010/04/29/lattrition/

http://www.antagoniste.net/2010/01/27/a-nos-frais/

http://www.antagoniste.net/2010/01/07/le-malheur-des-uns-et-le-bonheurs-des-autres/

http://www.antagoniste.net/2008/12/08/gras-dur-2/

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On me pose souvent la question suivante: puisque l’inflation est causée par la création de monnaie, cela implique-t-il que le prix du pétrole n’est pas inflationniste?

Autrement dit, est-ce qu’une augmentation du prix du pétrole peut faire monter les prix à la consommation indépendemment de la création de monnaie?

Il est clair qu’une augmentation du prix du pétrole fait augmenter directement et/ou indirectement les coûts de production et de distribution de la plupart des biens et services que l’on consomme. Mais qu’est-ce qui influence le prix du pétrole? À cet égard, je vous recommande de lire mon dossier en quatre parties sur le pétrole. La réponse est évidemment l’offre et la demande.

L’offre est influencée (outre le prix) par la géopolitique (e.g. OPEC), la météo (e.g. ouragans), la technologie (e.g. forage horizontal multi-étapes), les découvertes de gisements, l’État (e.g. royautés), la règlementation (e.g. contraintes environnementales), le coût des ressources (e.g. main d’oeuvre, acier), etc.

La demande dépend (outre le prix) des habitudes de vie de la population, du niveau d’activité économique, de la technologie (e.g. efficacité énergétique des voitures), de la météo (e.g. les gens conduisent plus quand il fait beau), etc.

Et la monnaie dans tout cela?

Lorsque de la nouvelle monnaie est crée et injectée dans l’économie, celle-ci va tôt ou tard faire monter les prix. Parfois ce seront les prix des actifs (actions, immobilier, etc), parfois ce seront les prix des biens de consommation. Le pétrole entre dans les deux catégories: c’est à la fois un bien de consommation et un actif dans lequel on peut investir. Lorsque le prix du pétrole montait vers $147, certains fonds de couverture (dont Goldman Sachs) avaient loué des cargos pétroliers amarrés dans des ports et remplis de pétrole qu’ils avaient acheté (avec de la dette créée ex nihilo), attendant que le prix monte pour vendre à profit.

La demande de pétrole – et donc le prix- est donc fortement influencée par la quantité de monnaie en circulation. Qu’elle soit créée par la banque centrale ou les banques commerciales, la nouvelle monnaie se retrouve inévitablement dans le système bancaire sous forme de dette. Durant les années 1960s, la masse monétaire des États-Unis a augmenté de 44%. Dans les années 1970s, elle a augmenté de 78%! Quel bien se vendait comme des petits pains chauds dans ces années et qu’on finançait presque toujours par un emprunt? L’automobile! Ce n’est pas un hasard que cette période ait été suivie d’une forte augmentation de la demande de pétrole aux États-Unis, et par conséquent du prix. Même si le choc pétrolier de 1973 a plutôt été causé par l’offre, le prix du pétrole avait commencé à augmenter bien avant et la montée s’est poursuivie par la suite, en raison de l’augmentation fulgurante de la demande. 

Les données montrent que la relation existe. Le premier graphique ci-bas montre le taux de croissance annuel de la masse monétaire (M2) des États-Unis. On peut y constater trois régimes:

  1. La première période (keynesienne) a duré 17 ans, M2 a augmenté de +9.3% par année en moyenne et le prix du pétrole de +9.8% par an.
  2. La deuxième période (Volker) a duré 10 ans, M2 a augmenté de +3.6% par année en moyenne et le prix du pétrole de +0.6% par an.
  3. La troisième période (Greenspan) a duré 12 ans, M2 a augmenté de +6.5% par année en moyenne et le prix du pétrole de +12.3% par an. C’est d’ailleurs cette période de forte croissance de M2 qui a mené à la bulle immobilière que nous avons traversé.

De nos jours, la croissance de la demande de pétrole provient essentiellement des pays émergents (voir le second graphique ci-bas). Si on prend la Chine, le pays le plus important derrière cette croissance notamment grâce à son accès grandissant à l’automobile (et au crédit), on peut constater (voir troisième graphique ci-bas) que la croissance de sa masse monétaire est phénoménale: ce n’est certainement pas une coïncidence! Il n’est pas surprenant non plus que les pays où la croissance de la demande de pétrole est forte sont aussi ceux avec des taux d’inflation parmis les plus élevés, même si le prix payé à la pompe y est contrôlé par l’État (Vénézuela, Russie, Iran, Inde, etc). J’affirmerais même que la récente montée du pétrole de $40 à $80 est fortement reliée à l’augmentation de la masse monétaire Chinoise (et mondiale).

Conclusion:

Le schéma suivant illustre bien le processus par lequel le pétrole contribue à l’inflation. La création de monnaie permet l’endettement, ce qui génère de l’activité économique « artificielle ». Cette activité économique fait augmenter la demande de pétrole puisqu’il est lui-même un bien de consommation et parce qu’il est un intrant direct ou indirect dans à peu près tous les biens et services. Cela fait monter les prix en général, dont celui du pétrole, ce à quoi les spéculateurs contribuent, financés par de la dette abordable grâce à la création de monnaie. Résultat: de l’inflation!

Donc oui le pétrole est inflationniste, mais ce n’est pas indépendant de la croissance de la masse monétaire. On pourrait dire qu’étant donné sa position centrale dans la structure de consommation et de production des économies développées, le pétrole agit comme un convoyeur de la politique monétaire (et donc de la création de monnaie).

Notez que le prix du pétrole (qui frôle les $85 ces jours-ci) est présentement limité par deux éléments: 1) la capacité de production excédentaire de l’OPEP et 2) le niveau élevé des inventaires. Voir graphiques ci-dessous:

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Quelques explications sur le sauvetage de la Zone Euro:

La Banque Centrale Européenne (BCE) va intervenir sur les marchés obligataires en achetant des titres en détresse. Elle « stérilisera » ces achats; c’est-à-dire qu’elle fera en sorte de ne pas augmenter la masse monétaire vendant des titres qu’elle possède dans ses réserves (surtout des obligations du gouvernement Allemand).

Le coût des impôts:

Excellent article de Nathalie Elgrably sur le coût des impôts, qui est très élevé en raison de la complexité du système. Une bonne raison de favoriser un système fiscal simple avec un taux d’imposition unique.

« plus un régime fiscal est complexe, plus il faut allouer du temps, de l’énergie et de l’argent pour s’y conformer: il faut colliger toutes les informations nécessaires, se tenir au courant des changements apportés à la loi, embaucher des comptables, des avocats, etc. Des chercheurs ont montré que les Canadiens ont dépensé en 2005 de 18,9 milliards $ à 30,8 milliards $ pour produire leurs déclarations de revenus, soit un montant variant entre 585$ et 955$ par contribuable.

De son côté, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante a estimé en 2008 qu’il en coûte 12,6 milliards $ aux entreprises canadiennes au chapitre de la conformité fiscale. La complexité est également coûteuse pour l’État. À lui seul, Revenu Québec emploie 9000 fonctionnaires et nécessite un budget de 1,4 milliard $!

On nous dit que c’est le souci de justice et d’équité qui explique la complexité du régime fiscal. C’est faux! La complexité tient au nombre infini de dispositions spéciales, d’exemptions, d’exceptions, de déductions et d’abris que les politiciens accordent, entre autres, aux groupes de pression dont ils souhaitent obtenir les votes. Or, qui dit privilège, dit corruption. Un régime fiscal complexe est donc doublement injuste. D’une part, parce qu’il ne soumet pas tous les revenus au même traitement. D’autre part, parce que l’État ne peut alléger le fardeau fiscal des uns sans alourdir celui des autres. »

Le privé dans la santé:

Comme je l’expliquais dans un billet précédent, il n’y a aucune raison pour que les hôpitaux soient publiques au Québec. Sans compromettre l’universalité des soins (i.e. la gratuité) et la façon dont le système est financé (RAMQ), on pourrait au moins privatiser les hôpitaux, tout comme c’est le cas pour les cliniques. Voici un extrait d’un billet de David Descôteaux à cet égard:

« Imiter les États-Unis? Non. Plutôt les pays sociaux-démocrates d’Europe. Au Danemark, si vous attendez plus d’un mois pour une opération, on vous envoie dans un hôpital privé. En Suède, l’hôpital Saint-Georges, coté en Bourse, est le plus efficace, le moins coûteux et le plus apprécié de Stockholm. Les Suédois – riches et pauvres – s’y font traiter sans payer un sou. En France, 40% des hôpitaux sont privés et ont un à but lucratif. Leurs chirurgies sont accessibles à tous, payées par l’État. En Belgique, la contribution du privé a éliminé le temps d’attente. Imaginez: on peut obtenir un rendez-vous et consulter un médecin spécialiste le jour même!

Dans ces pays, on finance les hôpitaux publics selon le nombre de cas traités. Le patient devient ainsi une source de revenu, et non de dépense. Cela incite les hôpitaux à être efficaces. Résultat: l’attente est minime, voire inexistante. Et les Européens consacrent moins d’argent par habitant que nous à la santé. Mais surtout, tous – riches et pauvres – sont couverts par l’assurance-maladie. Je répète: il n’y a aucun système à deux vitesses. »

 La publicité d’Hydro-Québec:

Il est plutôt choquant que les entreprises d’État telles que Hydro-Québec, la SAQ et Loto-Québec fassent de la publicité puisque ce sont des monopoles. C’est carrément de l’argent gaspillé. Les Québécois ne devraient pas avoir à payer pour des dépenses destinées à mousser la notoriété d’Hydro-Québec.

Selon un article publié sur Argent, l’Union des consommateurs ne conteste pas le bien-fondé de la promotion de l’efficacité énergétique ou encore des comportements sécuritaires à adopter à proximité des fils électriques du réseau d’Hydro-Québec.

«Mais pour le reste, on a de grosses réserves, parce qu’il n’y a pas de concurrence. Alors, par rapport à quel autre fournisseur cette image commerciale devraitelle être promue?» a réagi l’analyste spécialisé dans les questions d’énergie de l’Union des Consommateurs, Jean-François Blain.

Selon lui, la société d’État n’a qu’à bien faire son travail et qu’à répondre à ses diverses obligations pour que sa réputation soit perçue positivement par la population.

Notez que dans son rapport annuel de 120 pages, Hydro-Québec n’a pas cru bon de spécifier à ses actionnaires (i.e. nous) le coût de ces publicités.

Chômage et salaire minimum aux USA:

À l’été 2007, le salaire minimum a augmenté de $0.70 aux États-Unis pour atteindre $5.85/heure. L’été suivant, il a augmenté à $6.55 and et en juillet dernier à $7.25. Je ne m’oppose pas à ce que ces gens puissent avoir de meilleurs revenus et un niveau de vie plus décent (bien que j’aimerais qu’ils le fassent en suivant de la formation, en améliorant leurs compétences et en acquérant de l’expérience), il n’en demeure pas moins que le prix de la main d’oeuvre non-qualifiée a augmenté de +41% en deux ans.
Lorsque le prix de quelque chose augmente autant, il est normal qu’on en consomme moins, surtout durant une récession. Lorsque le prix demandé pour un bien est plus élevé que ce que vous pouvez vous permettre, vous ne l’achetez pas. Le salaire minimum a donc forcé ces gens à augmenter le prix auquel ils offrent leur travail et les employeurs n’ont pas pu suivre. Devrions-nous êtres surpris du taux de chômage élevé qui prévaut présentement aux États-Unis?
Autres chiffres intéressants sur l’emploi aux États-Unis (provenant de The Economist):
Croissance des prêts, ventes de maisons et ventes d’autos en Chine:

À la fin du mois d’avril, il y avait 43.4 trillion de yuan en prêts en Chine, une hausse de +22% par rapport à l’an passé. Les ventes de maisons ont explosé alors que les ventes d’automobiles continuent d’être fortes en 2010.

 

Pénurie de café au Vénézuela:

Deux petites nouvelles intéressantes sur le Vénézuela que j’ai dénichées grâce à Antagoniste.net. Tout d’abord, autrefois un gros producteur de café, voilà que le Vénézuela n’en produit plus suffisamment pour sa propre consommation depuis l’interventionnisme de Chavez dans cette industrie :

[Coffee] was once plentiful in Venezuela. But in 2003, with consumer-price inflation threatening to damage Mr. Chávez’s popularity, the government imposed price controls. That drove down the incentive to grow coffee while increasing the incentive to export to Colombia whatever was grown.

Last year, for the first extended period of time in the country’s history, Venezuela did not produce enough of the little red berry to satisfy domestic demand. It has now become a coffee importer and is facing serious shortages.

For more than a decade Mr. Chávez has employed price controls, capital controls and hyper-regulation in an attempt to meet his socialist goals. When the predictable shortages have arisen, the government has responded by using the salami approach to nationalization, slicing off a bit of the private sector at a time and taking it for the state.

 Par ailleurs, le taux d’inflation annualisé a atteint +30.4% en avril au Vénézuela, selon USA Today. C’est ce qui se produit lorsque les politiciens ont la mainmise sur la banque centrale (et la création de monnaie) comme c’est le cas dans ce pays.

La fuite pétrolière, Paul Krugman et les libertariens:

Un billet de Paul Krugman est plutôt intéressant à ce sujet, dans lequel il utilise l’exemple de la catastrophe de BP pour ridiculiser le libertariannisme (sans succès comme d’habitude).

Mais pourtant, son billet énonce que les poursuites contre BP seront limitées à $75 million par le gouvernement fédéral, ce qui est diamétralement opposé à la prescription libertarienne! Comment peut-on affirmer une chose et son contraire dans le même paragraphe…

Dans un monde libertarien, le gouvernement ne limiterait les pas les pénalités à payer par qui que ce soit, ce qui mettrait prossiblement BP en faillite suite à un tel accident. Dans ces circonstances, il y fort à parier que BP aurait agi plus prudemment face au risque réel de faillite (ou du moins de pertes financières substancielles) et peut-être que l’accident ne se serait pas produit.

C’est ce qu’on appelle le risque moral. Le gouvernement permet à BP de ne pas assumer tous les risques, ce qui fait en sorte qu’elle a un incitatif à prendre des risques démesurés sachant que ces pertes seront limitées. Ce genre de privilège n’est rien d’autre que du corporatisme. C’est le même phénomène avec le bailout des banques. Celles-ci peuvent prendre des risques démesurés sachant que la Fed va les sauver si ça tourne mal…résultat: crise financière.

Krugman termine son billet avec cette perle:

“If libertarianism requires incorruptible politicians to work, it’s not serious.”

Effectivement, les libertariens ont abandonné l’idée selon laquelle les politiciens puissent être “honnête”! La seule solution qu’il reste pour éviter la corruption et le corporatisme est de limiter autant que possible le pouvoir des politiciens et la taille de l’État.

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Ceci est le premier d’une série d’articles visant à déterminer et expliquer les causes de la pauvreté dans le monde. Je vous invite à me soumettre vos suggestions de pays pour la suite de cette série.

Bangladeshis qui récoltent du thé. Source: Godgrown.net

Le Bangladesh se classe 155e sur 180 pays avec un PIB per capita de $1,334. Le taux d’illétrisme est de 46.5% et 81.3% de la population vit avec moins de $2 par jour. C’est sans contredit l’un des pays les plus pauvres de la terre.

Pourtant, ce pays a un taux d’imposition des particuliers relativement faible et la taille de l’État en pourcentage du PIB est en bas de la moyenne. Serait-ce une preuve de l’échec des idées libertariennes visant à réduire la taille de l’État? Vraiment pas!

Démocracie:

Depuis son indépendance en 1971, il y a eu essentiellement deux partis politiques qui ont oeuvré au Bangladesh: la Ligue Awami (L.A.) et le Parti Nationaliste du Bangladesh (P.N.B.).
C’est la L.A. qui a mené le pays durant les années 1970s et 1980s. Ce parti supportait le nationalisme, l’interventionnisme étatique, le protectionnisme et le socialisme, mais il a grandement adouci ses positions suite à l’élection de 1996, devenant plus ouvert à la libéralisation de l’économie.
Le P.N.B., qui a mené le pays de 1991 à 1996, a été un peu plus orienté vers le libre-marché, la privatisation des entreprises d’État et le commerce international. Ils ont aussi démilitarisé la société et encouragé le sécularisme. Suite à leur élection de 1991, leur programme a été considéré comme un succès et le Bangladesh a connu une bonne croissance durant les années 1990s.

Taille de l’État:

Le Bangladesh se classe en bas de la moyenne au niveau du taux d’imposition des particuliers et de la taille des dépenses de l’État en pourcentage du PIB. Au fil des décennies, le capital productif a été extorqué et dilapidé par l’État, laissant le pays dans une situation de pauvreté tellement grave qu’il n’y a même plus assez de richesse à taxer. Le taux d’imposition des particuliers est tout de même de 25%, alors qu’il est de 45% pour les entreprises. Le parti socialiste (L.A.) a depuis longtemps tenté d’instaurer une forme d’État-Providence au Bangladesh, mais après avoir détruit les moteurs de création de richesse, le pays n’a pas les moyens de le faire.

Ceci étant dit, il serait faux de conclure que l’État est petit au Bangladesh. L’État y est très gourmand, que ce soit à l’aide des nombreuses entreprises d’État du pays, du système judiciaire politisé ou par les pot-de-vins, les serviteurs de l’État et leurs amis exproprient une bonne partie du peu de richesse créée par ce pays sous-développé.

Système financier:

L’hyper-inflation a longtemps été un grave problème au Bangladesh en raison de la création de monnaie par la banque centrale du pays. La situation est empirée par les mesures de contrôles des prix imposées par le gouvernement, qui ne font qu’encourager le marché noir. La création de monnaie permet à l’État de s’approprier subtilement une encore plus grande partie du peu de richesse créée au pays.

Au niveau des banques commerciales, 30% des actifs sont détenus par les 9 banques de l’État, nationalisées au nom du socialisme. Il y a deux marchés boursiers, mais ils sont peu utilisés vu le manque de respect des droits de propriété (décourage l’investissement), les contrôles étatiques sur les transactions et le fait qu’une grosse partie de l’économie est nationalisée (donc peu de place pour l’entreprise privée). Pour ces raisons, il est très difficile pour le Bangladesh d’attirer les investissements étrangers qui pourraient l’aider à se développer et se sortir de la pauvreté.

Entreprises d’État:

Les entreprises d’État ont une présence significative dans la plupart des secteurs productifs, incluant le système financier. Leurs décisions sont infestées par la politique, elles sont corrompues et elles ont un effet de « crowding out » sur l’investissement privé. Ces entreprises ont été nationalisées au nom du socialisme. La corruption et l’incapacité de l’État à les gérer correctement les ont transformées en véritables boulets pour l’économie du pays.

Droits de propriété:

Le respect des droits de propriété est extrêmement déficient au Bangladesh; la Heritage Foundation leur accorde une note de 20% à cet égard. La corruption dans le système judiciaire et au sein des différentes branche du gouvernement est fortement répandue et fait partie des moeurs et les expropriations gouvernementales sont fréquentes. Cela crée une dynamique peu propice à l’investissement et à la création de richesse.

Agriculture:

Le Bangladesh offre de bonnes possibilités de développement agricole. Il dispose de sols fertiles du fait des alluvions et d’importantes ressources encore inexploitées d’eaux de surface et d’eaux souterraines, pour l’irrigation. L’agriculture représente 30% du PIB et 60% de l’emploi du pays. Cependant, la production n’est pas à la hauteur de ce qu’elle devrait être; les paysans vivent dans des conditions précaires et la famine sévit dans l’ensemble du pays. Le pays doit importer des millions de tonnes de nourriture par année pour tenter de subvenir à ses besoins.

La propriété des terres agricoles est un des problèmes les plus criants du pays. Durant l’époque coloniale britannique, ce secteur était dominé par de riches propriétaires terriens. Après 1947, des lois ont été établies pour limiter la quantité de terre qu’une personne puisse détenir. Cependant, les propriétaires ont utilisé des subterfuges et des pot-de-vins pour conserver leurs terres. Près de 70% des fermiers ne sont pas propriétaires de la ferme qu’ils exploitent, ils la louent aux propriétaires. Cela ne les incite pas à y investir pour en maximiser la valeur ni à en prendre soin; déjà que ce pays ne soit pas propice à l’investissement étant donné le manque de protection des droits de propriété. De plus, les abus fréquents des propriétaires restent impunis puisque les cours villageoises sont dominées et corrompues par les propriétaires.

Conséquemment, les technologies utilisées par les agriculteurs sont primitives et peu productives. Cela est notamment dû au manque d’accès au crédit (vu le système bancaire déficient), les contrôles des prix par le gouvernement (qui réduisent les profits potentiels des agriculteurs et donc leur propension à investir), la règlementation contraignante et, surtout, le non-respect des droits de propriété, lequel décourage l’investissement. D’autre part, la loi islamique exige que lorsque quelqu’un décède, sa terre est subdivisée et répartie entre ses fils. Avec les taux de natalité très élevés qui ont sévit au Bangladesh, le résultat a été une fragmentation excessive des terres, ce qui n’aide pas à la productivité.

Secteur privé:

Au Bangladesh, il faut 44 jours en moyenne pour démarrer une entreprise. Le taux d’imposition des entreprises est de 45%. D’autre part, la règlementation au niveau du marché du travail le rend peu flexible; il est extrêmement difficile de renvoyer un employé. Avec un secteur financier déficient et des droits de propriété nébuleux, le climat n’est pas propice à l’entreprenariat et à l’investissement. L’entreprise privée joue donc un rôle effacé dans l’économie, ce qui laisse peu d’opportunités d’emplois aux travailleurs, outre les « sweat shops » et l’agriculture.

Taux de natalité

Le Bangladesh est le pays le plus densément peuplé du monde, la population ayant triplé entre 1960 et 2000. Dans les années 1980-85, la promotion du contrôle des naissances permit de ralentir le taux de croissance. Le taux de natalité est maintenant de 3,1 enfants par femme, alors qu’il était de 6,6 dans les années 1970. Pourquoi tant de naissances? Il ne faut pas oublier que le Bangladesh est une quasi-théocratie islamique…

Inégalités:

Le coefficient Gini du Bangladesh est de 31, bien en bas de la moyenne, ce qui signifie plus d’égalité que beaucoup de pays. Cependant, cette situation est loin d’être enviable puisque le coefficient est déformé par l’extrême pauvreté de ce pays. Les deux sources d’inégalités les plus dommageables au niveau du pays sont la corruption, la structure de l’industrie agraire et le système d’éducation.

Corruption:

La corruption est l’un des plus gros problèmes du Bangladesh, qui se classe 147e sur 179 pays selon le Corruption perception Index de Transparency International. Les pot-de-vins sont parfois la seule façon de faire avancer les choses paralysées par le gouvernement. L’État est très gros et est utilisé par les fonctionnaires, politiciens et amis du pouvoir pour extorquer la richesse, ce qui contribue à entretenir les inégalités et la haine envers le gouvernement. D’autre part, l’État néglige de protéger sa population; la répression, brutalité policière et la négation de la liberté d’expression sont  fréquentes.

Éducation:

Le nationalisme et le fanatisme islamique ont fait beaucoup de tort à la qualité de l’éducation des Bangladeshis. C’est en leur nom que la L.A. a imposé le Bengali comme langue nationale et comme langue de l’éducation publique. Cela a engendré un grand nombre de gradués mal instruits puisque les connaissances nécessaires à leur éducation n’étaient pas disponibles en Bengali. Les écoles privées anglophones ont quant à elles attiré les enfants de riches, ce qui leur a donné accès à de bien meilleurs emplois. Cette situation a contribué à l’accroissement des inégalités au pays.

Conclusion:

Le Bangladesh est un cas typique de pays pauvre, victime d’un gouvernement corrompu qui a siphonné la richesse et détruit le capital productif de l’économie. L’État a été utilisé pour extorquer la propriété privée de la population et a, par le fait même, anihilé sa liberté économique. Il est primordial pour le futur de ce pays et de ses habitants que l’État se rétracte de la vie économique et laisse la liberté faire son chemin vers la création de richesse. Le pays a grandement besoin de plus d’entreprenariat privé, auquel l’État doit céder la place, et d’attirer davantage de capitaux étrangers pour financer ce développement.

Voici la réforme que je propose:

  1. Privatiser les entreprises d’État en les inscrivant à la bourse du pays.
  2. Libéraliser les marchés boursiers en éliminant les règles limitatives.
  3. Éliminer ou contraindre la banque centrale de façon à restreindre la création de monnaie et ainsi limiter l’inflation.
  4. Instaurer une loi anti-déficit gouvernemental.
  5. Simplifier et dépolitiser le processus de création d’entreprise.
  6. Réduire le taux d’imposition des entreprises.
  7. Abolir les mesures protectionnistes.
  8. Réduire les dépenses militaires.
  9. Dépolitiser et restructurer le système judiciaire dans l’optique de faire respecter les droits de propriété.
  10. Dépolitiser et restructurer le système d’éducation de façon à ce que tous les Bangladeshis aient libre accès à la meilleure éducation possible, peu importe la langue.
  11. Établir un système de propriété adéquat pour les terres agricoles (basé sur le principe du « homestead ») et libéraliser l’agriculture.
  12. Réformer le système électoral de façon à le rendre moins dépendant du financement électoral et des lobbys.
  13. Définitivement séparer le gouvernement et la religion.

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Dans le mot « capitalisme », il y a le mot « capital ». Il est important de comprendre ce que signifie ce mot pour bien comprendre le mécanisme par lequel le capitalisme crée tant de richesse.

L’ïle déserte :

L’exemple de l’île déserte est souvent utilisé par les économistes de l’école autrichienne pour simplifier leurs démonstrations.

Dans le fim Cast Away, lorsque Chuck Nolan arriva sur son île, il n’avait aucun capital. Il a dû trouver de la nourriture du mieux qu’il pouvait, amasser du bois pour faire un feu, etc, ce qui était long et pénible. On suppose qu’à un certain moment, il a amassé suffisamment de nourriture et de bois en réserve (épargne) pour bénéficier de quelques heures de temps libre. Il aura alors pu utiliser ce temps libre pour fabriquer des outils (un filet de pêche, un système allume-feu, une hache et une lance par exemple) et se construire un abri.

Ce temps libre « investi » dans la fabrication d’outil est en quelque sorte de l’épargne. Cette épargne lui aura permis de se créer du capital sous la forme d’outils. Cet investissement rapporte puisque ces outils lui permettront d’augmenter sa productivité ce qui lui permet d’augmenter son niveau de vie (plus de nourriture, temps libre, etc). Il pourra réinvestir de plus en plus dans son capital pour éventuellement devenir suffisamment « riche » pour se construire un radeau qui lui permettra de quitter l’Île.

Donc, Chuck s’enrichit à partir du moment où il épargne pour se bâtir un capital productif. Le même principe s’applique à l’économie industrielle moderne.

La nouvelle machine du cordonnier :

Ainsi, dans le système capitaliste, les gens ont deux choix à l’égard de leurs revenus : consommer ou épargner. La proportion qui sera consommée versus épargnée variera en fonction des préférences temporelles de chacun (voir l’ABCT).

Le but de l’épargne n’est pas de simplement mettre de l’argent de côté (dans un coffre ou sous son matelas). L’épargnant cherchera à obtenir un rendement sur son épargne. Pour ce faire, cet argent sera investi et deviendra alors le capital d’entrepreneur. Ce capital sera utilisé pour améliorer la capacité productive de son entreprise. Cette amélioration de la productivité créera de la richesse et améliorera le niveau de vie des gens.

Par exemple, un cordonnier emprunte pour investir dans une nouvelle machine lui permettant de réduire ses coûts de 25%. Il en profitera pour réduire ses prix de façon à gagner des parts de marché de ses concurrents et ce seront l’ensemble des consommateurs de cordonnerie qui en bénéficieront. Ceux-ci pourront utiliser ces économies comme bon leur semble, ce qui résultera en une augmentation de l’activité économique.

Le profit :

Mais comment s’assurer que le capital soit bien investit et qu’il ne soit pas gaspillé? Ce rôle est joué par le profit; la récompense qui indique si le capital est bien utilisé. L’absence de profit montre que l’entrepreneur ne répond pas aux exigences de ses consommateurs et que, par conséquent, il utilise mal son capital. Le capital lui sera alors retiré et sera réalloué à d’autres entrepreneurs plus efficaces. De cette façon, les marchés des capitaux font en sorte que les épargnes soient correctement alloués pour maximiser la création de richesse. Pour plus de détails sur ce mécanisme, voir mon billet sur le sujet.

La richesse :

Donc, le capital permet de créer de la richesse. Pour être plus riches, il faut être plus productif et pour cela il faut du capital. Le capital permet de développer de nouvelles technologies qui augmentent notre productivité. Ces innovations nous rendent collectivement plus riches en rendant plus de biens disponibles à plus bas prix. Cela nous permet d’améliorer notre niveau de vie (soit en consommant plus, soit en travaillant moins).

On peut donc dire que la création de richesse dépend de la qualité de notre capital productif; et qu’elle ne profite pas seulement aux propriétaires du capital, mais à tous ceux qui échangent avec eux.

Évidemment, tout ce beau système ne vaut rien lorsqu’il est manipulé par l’interventionnisme étatique qui brime les libertés économiques. En manipulant la monnaie, les banques centrales peuvent faire complètement dérailler le mécanisme. En créant de la monnaie, elles font baisser les taux d’intérêt, ce qui décourage l’épargne et, par le fait même, les investissements viables dans du capital productif créateur de richesse.

D’autre part, en protégeant et/ou favorisant certaines industries ou entreprises, le gouvernement réduit (voire élimine) l’effet de la concurrence, ce qui permet à ces privilégiés de s’enrichir sur notre dos. Cette tricherie permet à certains de s’appropier du capital indument et contribue aussi à engendrer la pauvreté et des inégalités sociales.

La redistribution de richesse :

Cependant, certains jettent un regard envieux sur le capital des entrepreneurs (et des épargnants) et sur la richesse qu’il crée. Certains voudraient utiliser cette richesse au nom de la « justice sociale » (les socialistes) alors que d’autres voudraient se l’approprier pour leurs propres intérêts (les pilleurs).

Les socialistes utilisent les taxes et impôts pour arriver à leurs fins. L’argument principal des socialistes repose sur le concept de l’utilité marginale décroissante de la richesse. Cela implique qu’un dollar supplémentaire est moins « utile » pour un riche que pour un clochard. Cependant, les socialistes ne réalisent pas que la valeur de ce dollar n’est pas la même dans les poches du riche que dans les poches du clochard. Le clochard va fort probablement dépenser ce dollar très rapidement sous forme de consommation alors que le riche va probablement l’épargner et le convertir en capital productif. Les riches ne mettent pas leur argent sous leur matelas, ils l’investissent. Ce dollar devient donc du capital productif créateur de richesse.

Donc, ce n’est pas qu’un dollar que les socialistes prennent au riche pour le donner au pauvre, c’est aussi toute la richesse que ce capital aurait pu créer. D’ailleurs, lorsque subtilisé par l’État, ce dollar passera entre beaucoup de mains avant d’arriver à ceux qui en dépendent (et il en restera bien peu). L’État ne subit pas les contraintes de l’entrepreneur (concurrence / profit) et la taille de sa bureaucratie n’a pas de limite. Aucun mécanisme ne fait en sorte d’assurer son efficacité.

Les pilleurs quant à eux (que je nomme souvent « corporatistes ») utilisent les subventions, le protectionnisme, la réglementation, la banque centrale et la corruption pour extorquer le capital. Dans certains cas, l’extorsion est si profonde qu’il ne reste presque plus de capital, laissant la population dans une situation de pauvreté extrême (comme au Bangladesh ou en Haïti par exemple). Pour ce faire, ils doivent enfreindre les droits de propriété des gens et nier leur liberté économique, ce qui nuit grandement au climat économique et décourage l’investissement (et la création de richesse qui l’accompagne).

Qu’elle soit effectuée par les socialistes ou par les pilleurs, la redistribution de richesse par la force coercitive de l’État a un effet indésirable et inévitable : la destruction du capital productif de l’économie. Cette destruction entraîne une réduction du niveau de vie de la population qui dépasse largement la ponction faîte par l’État. Ainsi, plus le capital est dilapidé, moins il y a de richesse et plus il y a de pauvres dépendants de l’État; s’enclenche alors le cercle vicieux de l’État-providence.

Conclusion :

C’est le capital qui permet au travailleur de créer de la richesse. Notez qu’ici je parle évidemment de richesse « économique ». La définition de richesse est subjective : certains se considèrent riches parce qu’ils ont beaucoup de temps libre, de beaux enfants ou un talent artistique quelconque. Ce qui m’intéresse ici, c’est ce qui permet de mettre du pain sur la table et un toit au-dessus de sa tête…

En étudiant la structure économique de plusieurs pays du tiers-monde, j’ai réalisé que la cause de leur pauvreté est reliée à leur incapacité à se bâtir un capital productif. L’État corrompu exproprie toute la richesse, tue l’entreprenariat et annihile la liberté économique, faisant disparaître le capital en fumée. C’est ce que nous verrons dans une série d’articles que je publierai bientôt.

Je vous laisse sur une citation empruntée à Philippe David :

Nous sommes devenus des héritiers blasés le jour ou nous avons décidé que la gratification immédiate de la consommation est plus importante que la richesse future générée par l’accumulation de capital. Et c’est pour ça que notre niveau de vie ne cesse de se dégrader depuis plusieurs décennies. Nous gaspillons notre richesse en consommation immédiate.

Source: Wikipedia.

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Plusieurs milliers de personnes sont (encore) descendues dans les rues d’Athènes le 4 mai dernier pour protester contre les nouveaux « sacrifices » demandés par le gouvernement en échange d’un prêt de 110 milliards d’euros  sur trois ans cofinancé par le FMI et la Zone Euro.

Les nouvelles mesures d’austérité ont été annoncées dimanche par le gouvernement, comprenant une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), des augmentations des taxes sur l’alcool et le tabac et des primes limitées, voire supprimées pour les fonctionnaires et les retraités.

La situation au Québec :

Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec le Québec, car il y a beaucoup de similitudes avec notre situation, bien que la Grèce soit à un stade plus avancé de détresse financière que nous :

  1. La population du Québec se fait plus vieillissante que celle des autres provinces (voir ce billet sur le choc démographique).
  2. Les programmes sociaux du Québec sont généreux et la fonction publiques très imposante comparativement aux autres provinces (voir capsules économiques de l’IEDM de mai 2009).
  3. Le Québec est fortement endetté.
  4. Le Québec n’a pas le contrôle sur sa monnaie.

Au niveau de l’endettement, selon une étude de Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, en prenant les chiffre de 2008, les quatre pays avec le plus haut ratio sont le Japon (172.1%), l’Italie (114.4%), la Grèce(102.6%) et l’Islande (96.3%). Le Québec est non loin derrière à 94.0% si on tient compte de sa part de la dette du Canada. La moyenne de l’OCDE est de 78.4%. Avec les déficits prévus pour les prochaines années, ce ratio passera au-dessus de 100%.

En 2007, le nombre de fonctionnaires Québécois était de 37% plus élevé que le nombre de fonctionnaires en Ontario, 29% plus élevé que le nombre de fonctionnaires en Colombie-Britannique et 20% plus élevé que le nombre de fonctionnaires en Alberta. Depuis 10 ans, la machine étatique québécoise s’est alourdie. Le Québec compte 181,000 employés du secteur public de plus qu’en 2000.

Pour l’exercice 2009-2010, le déficit du Québec se chiffrerait à $4.3 milliards. Selon les plans (optimistes) du gouvernement, le retour à l’équilibre est pour 2013-2014, mais au cours des quatre exercices allant de 2009 à 2012, le déficit cumulatif se chiffrerait à $13.3 milliards. La dette augmentera, ce qui fera en sorte qu’en 2013-2014 (selon les projections du gouvernement), le gouvernement versera 16% de ses revenus de taxation en intérêt sur la dette.

Ce retour à l’équilibre prévu pour 2013-2014 prévoit des mesures d’austérité dont nous avons été récemment mis au courant et qui ont provoqués plusieurs manifestations de mécontentement dans la population.

Le danger est que le gouvernement Québécois n’arrive pas à atteindre cet équilibre et que la province s’engage sur la voie des déficits répétitifs. Si c’est le cas, la dette continuera d’augmenter et le service de la dette deviendra de plus en plus accaparant, jusqu’à ce que nos créanciers jettent l’éponge…c’est ce qui est arrivé à la Grèce !

La situation en Grèce:

Dans son excellent article publié sur Un Monde Libre le 27 avril 2010, Takis Michas mentionne les faits suivants sur la Grèce :

Le principe central d’organisation de la société grecque a toujours été le clientélisme politique, un système dans lequel le soutien politique est fourni en échange d’avantages matériels.

En Grèce, le groupe social qui prît la tête du pays après la libération du joug Ottoman, était constitué de notables locaux dont le pouvoir ne résidait pas dans leur propriété sur la terre, mais dans le fait qu’ils avaient été des collecteurs d’impôts pour leurs dirigeants ottomans. Ainsi, en Grèce, la classe dirigeante qui a émergé après l’indépendance voyait l’État non comme un instrument pour la protection des biens déjà existants, mais comme sa principale source de revenu.

Dans le même temps, le contrôle de l’appareil d’État est devenu le principal mécanisme pour la distribution des récompenses et des avantages matériels. Le plus important de ces avantages a été la mise à disposition d’emplois dans la fonction publique. À la fin des années 1880, la Grèce avait déjà l’une des bureaucraties d’État les plus importantes d’Europe: pour 10.000 habitants, il y avait 200 fonctionnaires en Belgique, 176 en France, 126 en Allemagne et 73 en Grande-Bretagne. En Grèce, leur nombre était de 214.

La Grèce, comme beaucoup de pays Européens, a multiplié les déficits (36 ans pour la France); l’État a donc financé ses dépenses générales par de la dette. Cette situation l’a rendue extrêmement vulnérable aux récessions. Tout comme nous, sa population vieillit et sa fonction publique pèse lourd sur sa compétitivité économique.

D’autre part, comme je le mentionnais dans un billet précédent, la Grèce ne peut plus monétiser ses déficits par la création de monnaie puisqu’en raison de son appartenance à la zone Euro, elle n’a pas le contrôle sur sa banque centrale. On peut comparer la situation monétaire de la Grèce au sein de la zone Euro à celle du Québec au sein du Canada ou de la Californie au sein des Etats-Unis (un autre exemple à ne pas suivre).

Conclusion :

La Grèce nous fournit un bel exemple de ce qu’il ne faut pas faire dans la gestion des finances publiques. Dépenses gouvernementales élevées, déficits à répétition, spirale d’endettement : c’est ce qui arrive quand on vit au-dessus de ses moyens. Notons cependant que le Québec est à un stade beaucoup moins avancé. Espérons que les penseurs de notre gouvernement réaliseront l’ampleur de ce risque et agiront en conséquence, mais je doute fort que ce soit le cas.

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Aux dires de certains, la recherche du profit est un vice qui nuit à la société. À les entendre, plus le profit est élevé, plus les gens se font exploiter par les producteurs. Ils considèrent scandaleux que les producteurs profitent des pénuries pour augmenter leurs prix pour faire plus de profit.

Selon eux, le système capitaliste fait en sorte que les prix sont souvent plus élevés que le « juste prix » de façon à ce que les producteurs puissent faire du profit. Alors nationalisons ces producteurs, éliminons le profit et nous économiserons tous! C’est ce raisonnement simpliste qui a, entre autres, servi d’argument aux communistes. Suite à l’échec monumental de cette idéologie, il est clair que la réalité est différente de ce que ces gens pensent et que ce type d’argumentation est fort dangeureux.

En réalité, voici comment le profit crée de la richesse et fait du bien pour la société.

Le profit plaît aux actionnaires:

Le profit est ce qui revient aux actionnaires d’une entreprise après toutes les dépenses, intérêts et impôts. Il peut servir à réinvestir dans l’entreprise pour améliorer les profits futurs ou à verser des dividendes. La valeur d’une entreprise repose essentiellement sur les profits; sans eux l’entreprise ne vaut que la valeur liquidative de ses actifs. Ainsi, les actionnaires ont grand intérêt à ce que les profits soient le plus élevé possible. Par l’entremise du conseil d’administration, les actionnaires de l’entreprise mettent beaucoup de pression sur ses dirigeants (bonus, congédiements, etc) pour que ceux-ci fassent en sorte de maximiser les profits, et donc la valeur des actions. Sans profit il n’y pas de capital et donc pas d’investissement privé. 

Il y a beaucoup de compétition entre les entreprises pour obtenir le capital des actionnaires. Pour obtenir du capital (i.e. que les investisseurs achètent leurs actions), les entreprises doivent démontrer qu’elles sont bien gérées, que leur situation financière est appropriée et que leurs investissements seront profitables. Les marchés financiers agissent donc en tant qu’allocateurs de capital et tentent de faire en sorte que le capital ne soit pas gaspillé et qu’il soit utilisé le mieux possible. Le moteur de tout ce processus d’allocation est le profit. Sans lui, il n’y aurait aucun moyen de savoir si le capital est bien investi et aucune motivation à ce que ce soit le cas.

Le profit incite à minimiser les coûts et incite à l’innovation:

Une bonne façon de maximiser les profits est de réduire ses coûts. Les entreprises font donc en sorte d’améliorer la productivité de leurs employés en engageant les meilleurs candidats possibles, en leur fournissant de la formation et en leur attribuant une rémunération alignée sur la performance (lorsque faisable). Les salaires doivent être le plus bas possible, mais doivent quand même être compétitifs si l’entreprise veut attirer de bon candidats.

D’autre part, l’entreprise investira en marketing pour tenter d’augmenter ses parts de marché. L’augmentation des volumes réalisée grâce au marketing permet de réduire les coûts unitaires totaux, puisque les coûts fixes sont répartis sur un plus grand nombre d’unité, ce qui rentabilise cette dépense. Le profit incite aussi à réduire la bureaucratie au minimum, puisque celle-ci coûte cher à l’entreprise.

L’autre façon de réduire les coûts et d’améliorer la productivité est d’innover. Pour ce faire, l’entreprise devra faire de la recherche & développement pour améliorer ses technologies. Elle pourra aussi investir dans de nouvelles machineries et revoir ses processus logistiques. Sans profit supplémentaire, les entreprises n’auraient aucun incitatif à innover et à investir.

Sur un marché concurrentiel, les entreprises utiliseront ces économies de coûts pour gagner des parts de marché en réduisant leurs prix (sinon un compétiteur le fera à leur place et leur volera des parts de marché). Ces réductions de prix font en sorte d’améliorer le niveau de vie de l’ensemble de la société en augmentant le pouvoir d’achat de tous et chacun.

Le profit avantage les consommateurs:

Sur un marché concurrentiel, les producteurs doivent satisfaire leurs consommateurs pour faire du profit. Il y a différentes stratégies pour y arriver, mais si un produit ne plaît pas aux consommateurs par ses caractéristiques, son apparence, sa qualité ou son prix, le producteur ne fera pas beaucoup de profit. Le profit indique donc aux entreprises si ce qu’elles font plaît ou non à leurs clients. Si une entreprise se met à perdre des parts de marché aux mains d’un compétiteur, elle ajustera le tir et s’assurera de récupérer ses clients en améliorant son produit ou en réduisant le prix pour qu’il plaise davantage aux consommateurs.

Le profit permet d’éviter les pénuries et les surplus:

Le profit incite aussi les producteurs à produire des quantités optimales de biens et services. Si un bien est produit en trop grande quantité, les producteurs seront pris avec des surplus qu’ils devront écouler à bas prix, ce qui n’est pas bon pour les profits. La recherche du profit décourage donc ce comportement.

D’autre part, si un bien est produit en quantité insuffisante, les producteurs pourront augmenter leurs prix et ainsi faire de plus gros profits. Cependant, cette situation ne durera pas longtemps puisque les prix élevés inciteront à produire davantage et attireront de nouveaux concurrents sur le marché. La recherche du profit permet donc de minimiser les pénuries.

En fait, la recherche du profit fait en sorte d’optimiser les quantités produites pour que les marchés balancent et que la demande soit efficacement rencontrée par l’offre.

Le profit et la concurrence:

Malheureusement, certains profits ne sont pas mérités. Pour que le profit ait les effets positifs ci-haut décrits, il faut que le marché soit concurrentiel, sinon les producteurs pourront se permettre des prix plus élevés, des coûts moins compétitifs et/ou une qualité qui ne convient pas aux consommateurs. La concurrence est donc un ingrédient essentiel du capitalisme.

Ceci étant dit, le manque de concurrence est souvent le résultat de politiques de l’État. On pourrait mentionner les tarifs douaniers, les subventions, les contrats sans appel d’offre, certaines règlementations augmentant les barrières à l’entrée, les systèmes de quotas et de gestion de l’offre ainsi que les brevets, comme des politiques provenant directement de l’État qui réduisent le niveau de compétition. À ce moment-là, le profit cesse d’être à notre service et sert alors les intérêts corporatistes. Les entreprises travaillent évidemment fort, à l’aide de leurs lobbys et groupes de pression, pour soutirer ces protections à l’État.

Le profit et la monnaie:

L’autre situation dans laquelle le profit joue mal son rôle dans l’allocation du capital est lorsque la monnaie est manipulée. Lorsque la banque centrale et le système bancaire créent de la monnaie à partir de rien en quantité suffisante pour influencer les taux d’intérêt et les prix, cela a comme impact d’artificiellement augmenter les profits et mène à de mauvais investissements (voir l’ABCT). Durant la récession qui suit ces épisodes, le nettoyage de ces mauvais investissements est un processus pénible pour ceux qui sont touchés et perdent leur emploi. C’est pourquoi une monnaie libre de toute manipulation et un système bancaire sain sont des ingrédients essentiels d’une économie compétitive et soutenable.

Conclusion:

Les régimes communistes nous ont donné une bonne vision de ce qu’il arrive lorsqu’il n’y pas de profit. Absence d’innovation, manque d’investissement, gaspillage de ressources, coûts exhorbitants, pénuries, produits de mauvaise qualité qui ne répondent pas aux besoins de la population; telles sont les conséquences désastreuses de l’absence de profit dans une économie. Il faut cesser de blâmer les entreprises qui font du profit et plutôt éliminer les barrières à la concurrence de façon à ce que ces profits aient l’effet escompté; c’est-à-dire d’augmenter notre niveau de vie.

Annexe:

Ce petit article de Éric Grenier paru sur Canoë est un excellent exemple de la confusion et de l’indignation indue qui règnent face au profit.

« le légendaire Jim Rogers, se réjouit de ses placements dans le monde agricole. Because? La famine guette le monde! Je le cite tel que rapporté par ma distinguée collègue aux Affaires, Diane Bérard: «Il n’y a pas assez de nourriture pour tous les habitants de la planète, alors tout ce qui est lié à ce secteur – fertilisants, machinerie, aliments – se transformera en or.» Cynique, dites-vous? »

La réalité est que nous devrions plutôt applaudir les investisseurs comme Jim Rogers qui recherchent le profit, puisque leur capital sera investi dans la capacité de production agricole, ce qui contribuera à produire la nourriture nécessaire à contrer la famine. Il est peut-être cynique de penser ainsi, mais c’est le résultat qui compte.

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