« Democracy for Realists: Why Elections Do Not Produce Responsive Government », par Christopher H. Achen et Larry M. Bartels.
Il y a quelques années, j’avais écrit un billet expliquant pourquoi la démocratie ne devait pas tout décider dans la société car ce système comporte des failles importantes. Dans leur livre “Democracy for Realists”, Christopher Achen et Larry Bartels font une revue exhaustive de toute la littérature académique sur la démocratie depuis plus d’un siècle. Leurs constats sont très alarmants.
La démocratie du peuple
La définition de démocratie est un gouvernement « du peuple, par le peuple et pour le peuple », mais qu’en est-il en réalité? En fait, le système politique actuel est basé sur une théorie que les auteurs nomment la théorie de la “démocratie du peuple” (folk theory of democracy). Cette théorie stipule que les électeurs ont des opinions sur les divers enjeux politiques, qu’ils font de leur mieux pour se renseigner sur ces enjeux et sur les positions des partis politiques, et qu’ils votent pour le parti politique qui les représentera le mieux de façon à ce que leurs avis influencent la société.
Pour que cette théorie soit valide, on devrait observer un certain de niveau de connaissance chez les électeurs, des opinions idéologiques bien ancrées et comportement rationnel de leur part lors du scrutin.
Des électeurs mal renseignés
Les travaux de Carpini et Keeter demontrent qu’en 1952, seulement 44% des Americains pouvaient nommer l’une des trois branches du gouvernement des États-Unis (présidence, cour judiciaire, congrès). En 1972, seulement 22% des gens savaient ce qu’était le Watergate. En 1985, seulement 59% savaient si le gouverneur de leur état était un Démocrate ou un Républicain. En 1986, 49% des gens pouvaient nommer la nation qui a utilisé l’arme nucléaire.
De plus, l’étude de 1996 publiée par Carpini et Keeter ne montre aucune augmentation du niveau de connaissances politiques de la population au cours des 50 années précédentes.
Les chercheurs Richard Lau et David Redlawsk ont utilisé un sondage pour analyser les préférences politiques d’un groupe d’électeurs et leur ont ensuite attribué un candidat « favoris » en fonction de leurs préférences. Ils ont découvert que ces gens ont voté pour le candidat qui représente le mieux leurs préférences dans seulement 70% des cas. Cela implique que les gens ne s’informe pas vraiment sur les positions des partis politiques avant de voter.
D’autre part, si les électeurs étaient bien informés, on s’attendrait à ce qu’ils votent pour le parti au pouvoir lorsque l’économie a été en croissance durant son mandat et vice-versa. Pourtant, les électeurs semblent punir les présidents sortants suite à une mauvaise performance économique seulement durant la dernière année de leur terme, mais ignorent complètement la tenue de l’économie durant les trois premières années. En revanche, si la croissance du revenu disponible a été bonne durant les mois précédant l’élection, le président sortant a de bonnes chances d’être réélu.
Cette tendance semble avoir été remarquée par les politiciens puisque ceux-ci semblent faire en sorte de maximiser la croissance du revenu disponible lors de cette dernière année de leur terme, soit en réduisant les impôts, soit en augmentant les dépenses et les transferts. Ainsi, la croissance du revenu disponible durant les années électorales excède la croissance du PIB de 40% en moyenne. D’ailleurs, la croissance économique est généralement inférieure à la moyenne durant l’année suivant l’élection.
Lors de la Grande Dépression, dans les pays où des gouvernements plus à droite étaient au pouvoir, ils furent remplacés par des partis de gauche (États-Unis, Suède), et vice-versa (en Angleterre et en Australie les libéraux furent évincés du pouvoir par les conservateurs). Dans les pays où siégeaient des gouvernements de coalition, les électeurs se tournèrent vers des partis marginaux. En somme, la réponse idéologique des électeurs face à la Dépression ne fut pas cohésive d’un pays a l’autre, outre le fait que le parti au pouvoir a été puni, même s’il n’avait pas grand-chose à y voir.
Pire encore, selon des études effectuées par les auteurs, les électeurs américains du 20e siècle ont généralement puni les présidents sortants aux urnes suite à des sécheresses et inondations sévères et mêmes lors d’attaques de requins (lesquelles ont failli coûter la réélection de Woodrow Wilson)!
Quand on demande aux gens si l’inflation a diminué ou empiré sous le règne du président Reagan, seulement 8% des gens affirmant être des supporteurs du Parti Démocrate affirment que oui. Plus de la moitié répondent qu’elle s’est détériorée. Cette étude fut menée en 2002.
Dans un sondage mené en 1996, une majorité de gens affirmant être Républicains ont répondu que le déficit budgétaire avait augmenté sous Bill Clinton.
Ces graphiques montrent les faits quant à ces deux questions:

Ce graphique montre le taux d’inflation aux États-Unis. La flèche rouge illustre la présidence de Reagan.

Ce graphique montre le surplus/déficit budgétaire du gouvernement fédéral américain en pourcentage du PIB. La flèche rouge montre que la balance du budget s’est améliorée sous la présidence de Clinton (i.e. le déficit a diminué et est même tourné en surplus budgétaire).
Ainsi, le problème n’est pas juste que les électeurs sont irrationnels, mais aussi qu’ils sont passablement ignorants et fondent leurs convictions politiques sur des anecdotes, des idées reçues et, surtout, sur la vision inculquée par le parti qu’ils supportent.
De nombreuses études ont démontré que la plupart des résidents de pays démocratiques ont peu d’intérêt envers la politique et ne suivent pas les nouvelles d’affaires publiques outre qu’un survol des grands titres. Ils ne connaissent pas les détails même des débats les plus intenses et saillants de l’heure. Ils ne comprennent pas vraiment les positions des partis politiques sur les principaux enjeux et ils votent souvent pour des partis qui ont des positions différentes d’eux sur ces enjeux.
Non seulement l’électorat dans son ensemble est très peu et mal informé, mais en plus il semble que ce soient les électeurs les moins bien informés qui détiennent la balance du pouvoir, ce qui est assez troublant.
L’appartenance à un groupe social
Pour les auteurs, le principal déterminant du vote d’un électeur est son appartenance à un groupe social. Le parti soutenu par ces groupes peut changer au fil du temps, mais les membres du groupe continueront de voter de la même manière, comme s’ils étaient loyaux envers le groupe.
Le groupe peut être déterminé par l’origine ethnique, le genre, le type d’emploi, le niveau de richesse, le niveau d’éducation, le milieu familial, etc.
En fait, les électeurs, mêmes les plus informés, font typiquement des choix en fonction de leur appartenance à un groupe social plutôt que par idéologie. Les gens adoptent des croyances, attitudes et valeurs qui renforcent et rationalisent leurs loyautés partisanes.
En 1960, 83% des électeurs catholiques supportaient le parti démocrate alors mené par le catholique Kennedy, contre seulement 39% pour les non-catholiques. Une étude effectuée en 1976 suite au scandale du Watergate, lequel a significativement entaché la réputation des républicains, a démontré que les positions politiques des gens ont dérivé vers les positions démocrates, s’éloignant des positions républicaines. Si les électeurs étaient rationnels, le Watergate n’aurait pas changé leur opinion sur l’avortement ou sur l’importance de réduire les impôts. Notez que cette étude s’est concentrée sur les gens les mieux informés (premier quartile).
En 2014-15, à la Chambre des Représentants des États-Unis, 98% des districts à majorité noire ont élu un représentant de race noire contre seulement 5% pour les districts où la population est à majorité blanche.
Une étude de Gabriel Lentz lors de la campagne presidentielle de 2000 démontre que la corrélation entre l’opinion des gens sur la privatisation de la sécurité sociale et leur choix de candidat (W. Bush ou Gore) a plus que doublé durant la campagne. L’analyse des sondages et statistiques démontre que les gens ont adapté leur opinion sur cet enjeu en fonction de leur candidat de prédilection. Autrement dit, les gens ont laissé le candidat issu du parti politique qu’ils supportent les convaincre de la politique appropriée durant la campagne.
De nombreuses études démontrent que les gens changent très souvent d’opinion sur un sujet en fonction de la position de leur parti politique favoris, mais changent très rarement de parti favoris en fonction de leurs propres opinions sur ces enjeux (i.e. ce que la théorie de la démocratie du peuple infère). Les électeurs se comportent en véritable partisans, et non en citoyens critiques, consciencieux et rationnels.
Pour ce qui est de l’Allemagne Nazie, possiblement la plus grande catastrophe démocratique de l’histoire, les électeurs allemands ont d’abord décidé qu’Hitler ferait un bon leader pour le pays et ont ensuite adopté ses vues politiques, incluant la « Question Juive »,. Hitler parlait de nationalisme durant une période d’humiliation pour l’Allemagne d’après-guerre. En 1932, les partis de droite ont obtenu la même proportion du vote qu’en 1924. La différence est qu’en 1932, le vote droitiste s’est consolidé avec les Nazis. Il n’y a donc pas vraiment eu de montée de la droite ou même de changement idéologique significatif menant à l’élection d’Hitler. Il n’y a eu qu’un ralliement de la droite derrière Hitler.
Les gens qui ont supporté et voté pour Donald Trump étaient ravis de voir un blanc chrétien défendre fermement leurs valeurs et se dresser agressivement contre leurs pseudo-ennemis. Qu’il mente, se trompe ou ait des idées désastreuses importe peu pour ces gens. Trump s’est accaparé le soutien d’un groupe social et ce groupe social a adopté ses positions politiques et ses « faits alternatifs ».
Lors des primaires, plusieurs pensent que Bernie Sanders a connu un certain succès en raison d’une montée de socialisme au sein de la population. En fait, Sanders n’a obtenu que 9 points de plus auprès des gauchistes comparativement aux modérés. Mais il a obtenu 11 points de plus auprès des hommes versus les femmes, 18 points de plus auprès des blancs versus les non-blancs et 28 points de plus auprès des indépendants comparé aux démocrates. Ces écarts ne résultent pas de différences politiques entre Clinton et Sanders, ils découlent de l’identification à des groupes sociaux distincts. Ce qui est encore plus sidérant est que des sondages révèlent que ceux qui ont voté Sanders sont moins enclins à supporter ses idées que ceux qui ont voté Clinton, telles qu’un salaire minimum plus élevé, des dépenses gouvernementales accrues en soins de santé et des augmentations d’impôts! Autrement dit, ces gens supportaient l’homme et ce qu’il représente, et non pas ses idées!
Conclusion
Le message central de ce livre est qu’on en demande nettement trop au système démocratique et, surtout, aux electeurs qui l’animent. Les taux de participation électoraux généralement très faibles démontrent d’ailleurs qu’une bonne partie de la population ne sait pas vraiment quoi faire avec son vote et préfère sagement s’abstenir de voter.
Évidemment, les auteurs ne sont pas contre la démocratie. Les élections ont l’avantage de décider de manière relativement pacifique de qui va mener un gouvernement. En ce sens, la démocratie est le pire système politique, outre tous ceux qui ont été essayés avant.
Les auteurs déplorent l’influence de l’argent dans la politique et particulièrement aux États-Unis, où ils considèrent que de catégoriser le financement de campagnes électorales comme de la liberté d’expression est carrément naïf (voir ceci).
D’ailleurs, si l’argent a autant d’influence, c’est bien parce que les électeurs ne votent pas en fonctions de leurs opinions sur les principaux enjeux politiques de la société, mais votent en fonction de leur appartenance à un groupe social. Les publicités électorales des partis tentent de les convaincre que leur groupe social devrait s’associer à leur parti et voter pour eux.
Pour les auteurs, un pas de géant a été effectué vers la démocratie lorsque les peuples ont abandonné la notion selon laquelle le roi a été choisi par Dieu pour régner. Le prochain pas consiste à abandonner la théorie de la « démocratie du peuple ». Cela consiste à considérer de manière plus explicite les limites des citoyens et les limites de ce que peut accomplir la démocratie à travers un vote populaire.
Pour moi, il est clair que la démocratie et les représentants politiques qu’elle permet d’élire doivent décider du moins de choses possible. Il est nettement préférable de mettre le pouvoir entre les mains des marchés et, conséquemment, des individus, lesquels sont imparfaits et font régulièrement des erreurs, mais au moins ces erreurs leur sont directement imputables.
Les gens font d’ailleurs davantage d’efforts pour se renseigner et reflechir lorsqu’ils concluent une transaction de marché que lorsqu’ils votent. Ce mode de cooperation est nettement préférable à la centralisation des décisions au sein d’un gouvernement, même si démocratiquement élu.
En démocratie ordinaire les citoyens confient leur pouvoir décisionnel à des élus qui font tout et n’importe quoi malgré leurs promesses électorales et qui plus est allant même jusqu’aux contradictions, dérives et malversations dont chacun sait que l’esprit de corps des élus, soit excuse, soit aide à glisser sous le tapis, soit laisse le temps tout effacer.
Il est devenu nécessaire d’adjoindre un certain nombre de « questeurs » auprès par exemple des députés après la réduction de leur nombre actuel par le coefficient 6 (# une centaine) afin de les conseiller, les épauler et hélas les sanctionner au cas où . . .
Ces questeurs, au nombre de 20 par député, sont désignés par le sort parmi les électeurs retraités, en bonne santé, de la circonscription de l’élu pour un trimestre par exemple et donnant les consignes à une seconde équipe pour un autre trimestre enfin une troisième équipe prenant le relais et ainsi de suite jusqu’à la fin de la mandature du représentant du peuple en question.
Pourquoi s’embêter avec tout ça? Les députés ne sont plus utiles aujourd’hui et peuvent être remplacés par le vote direct + le système de délégation (transférable / révocable à tout moment).
le vote direct est « cacophonique »
@zelectron
C’est-à-dire?
46 millions de voix discordantes …
Non car:
– Système de délégation révocable, donc beaucoup, beaucoup moins de votant en pratique
– Voter « pour » ou « contre », que l’on soit 3 ou 100 millions, ça ne change pas grand chose pour savoir si c’est le « pour » ou le « contre » qui l’emporte
qui va tenir dans ses mains le vote direct ? (c’est beau les illusions 🙂 )
Cela peut être fait dans une blockchain par exemple. Il n’y a donc pas de « qui » ou plutôt ce serait « tout le monde ».
Mais on change de sujet tout à coup…
C’est totalement irréaliste. On vit dans des sociétés de plus en plus complexes et où règne l’immédiateté ce qui conduit le législateur a adopté des législations très techniques/complexes et cela de manière très rapide.
C’est pour toutes ces raisons que l’on a assisté à une montée en puissance de l’exécutif (et dans une moindre mesure du judiciaire) au détriment du législatif.
Supprimer le Parlement conduirait à encore donner plus de pouvoirs à l’exécutif et au judiciaire au détriment du législatif. Cela ne serait pas une mesure démocratique.
Etre parlementaire es un travail à temps plein (enfin en France, il y a trop de députés et donc une série qui ne sert pas à grand chose): il suffit de voir ce qui s’est passé avec LREM. Beaucoup de nouveaux venus de la société civile (en général, des gens surdiplômés). Pourtant, beaucoup de nouveaux députés se sont rendus compte à quel point le métier de député est un métier pas facile. C’est dur, cela prends du temps. Au final, cette inexpérience conduit à donner un fort pouvoir à Macron et au gouvernement. Les députés LREM étant un peu perdus font ce que leur demande. Ils obéissent.
La plupart des gens ont une vie. Ils ne peuvent pas cumuler à la fois leur vie et la fonction de député.
Les législations aujourd’hui sont complexes. Je pense que pour beaucoup de lois, la majorité des gens n’arriveront pas à comprendre la loi qu’ils votent. C’est très problématique. Voter sans comprendre ce que l’on vote.
Et non, il ne s’agit pas seulement d’être pour ou contre, c’est bien plus compliqué. Les députés peuvent amender un texte. Etre plutôt favorable avec un texte sauf sur certains points. Et donc le modifier pour l’améliorer.
En pratique, supprimer le parlement reviendrait non pas à donner le pouvoir au peuple mais à donner le pouvoir à l’exécutif et aux technocrates (qui se feront une joie de complexifier un maximum les lois pour qu’elles soient incompréhensibles et les faire passer plus facilement).
Regardez en Suisse; beaucoup de suisses trouvent qu’il y a trop de référendums. Alors imaginez si l’ensemble du pouvoir législatif étaient aux mains du peuple.
Proposer de supprimer le parlement est très mal connaitre les institutions. Je connais aucun penseur pro démocratie qui soit pour une telle mesure.
Pour ce qui est de donner plus de démocratie: il a été montré que plus on se trouve proche du peuple (commune) plus il est possible de donner plus de pouvoir aux citoyens. Si vous voulez une démocratie directe, cela se passe par un renforcement du pouvoir des communes. Plus on monte moins le peuple a d’influence sur les décisions et plus le pouvoir devient lointain.
Je crois que vous n’avez pas bien compris le concept de délégation. Au final avec ce système, il n’y aurait certainement qu’une petite minorité qui voterait elle-même, les délégués faisant le jobs pour les autres.
D’autre part, je n’ai pas évoqué l’écriture des lois (qui évidemment ne peuvent être écrite par n’importe quel quidam), vous tirez des plans sur la comète.
Je n’ai pas non plus évoqué les autres réformes institutionnelles à mettre en place absolument en parallèle (avec effectivement un recentrage du pouvoir exécutif sur… l’exécutif justement, ou l’application systématique du principe de subsidiarité). Là encore vous extrapolez mes pensées. Et comme c’est à craindre quand on extrapole, vous tombez à côté.
Enfin, la Suisse est un excellent exemple de fonctionnement démocratique. Qui peut être généralisé avec la démocratie directe.
Ce débat est vieux comme la démocratie, Aristote qui n’ était pas très enthousiaste à propos de la démocratie méttait les électeurs athéniens en garde contre la démagogie des candidats. Toujours à Athènes le dramaturge Aristophan brosse un portrait peu glorieux de la démocratie dans sa pièce « les cavaliers ». Pour combattre le démagogue Cléon , le parti des Cavaliers ira chercher Demos un marchand d’ Andouilles capable d’ embrouiller n’ importe qui.
Plus près de nous voici une leçon de démocratie par le socialiste Georges Fraiche, c’ est hillarant et tragique à la fois.
« La politique c’est une affaire de tripes, c’est pas une affaire de tête.
C’est pour ça que moi quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens intelligents. Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 %. Il y en a 3% avec moi et 3% contre, je change rien du tout. Donc je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse »
Expérience: des étudiants de gauche adorent le plan fiscal de Trump si on leur dit que c’est celui de Sanders et inversement, ils détestent les mesures prises par Obama si on les leur présente comme celles de Trump: https://www.themaven.net/mishtalk/economics/liberal-students-love-trump-s-tax-plan-when-told-it-s-bernie-s–K9hZeAnpEOlJJa2e4lZ2A
Cela rejoint ce que vous dites. Je pense que si ce phénomène (de soutenir une politique si elle vient de notre parti ou la critiquer su cela vient du parti inverse) existe partout mais à des degrés divers. Et que c’est chez les extrémistes que l’on retrouve le plus ce phénomène.
Par exemple, en France, chez FN ou FI. FI ressemble plus à une secte qu’autre chose avec un culte du chef. Quand un scandale éclate, les militants du FI trouvent toujours une excuse, ils justifient l’injustifiable. Alors qu’ils seraient les premiers choqués si un politicien d’un autre parti faisait la même chose
Je viens de lire cet article qui montre à quel point c’est vrai: http://thefederalist.com/2017/11/01/study-nearly-half-millennials-prefer-socialism-capitalism/
Cet article explique que la génération Y préfère le socialisme au capitalisme. Sauf qu’ils sont incapables de faire la différence entre les deux systèmes. Ils sont incapable de définir ce qu’est le socialisme. (Seuls 16% arrivent à définir précisément ce qu’es le socialisme).
Cela illustre à quel point les gens sont profondément ignorants
Ou 57% des américains –, y compris les majorités dans 49 États, et 73% des jeunes ne pouvaient pas réussir ce test de citoyenneté américaine qui pose 20 questions sur l’histoire de base des États-Unis et l’éducation civique. (Le test est en vérité super simple même un non américain le réussit sans trop de difficultés): https://townhall.com/tipsheet/guybenson/2019/02/20/fail-most-americans-cant-pass-us-citizenship-test–can-you-n2541658
Dans un groupe il suffit qu’il y ait 10% de prosélytes pour que ses idées puisse s’imposer rapidement à la majorité.
Minority Rules: Scientists Discover Tipping Point for the Spread of Ideas
« “When the number of committed opinion holders is below 10 percent, there is no visible progress in the spread of ideas. It would literally take the amount of time comparable to the age of the universe for this size group to reach the majority,” said SCNARC Director Boleslaw Szymanski, the Claire and Roland Schmitt Distinguished Professor at Rensselaer. “Once that number grows above 10 percent, the idea spreads like flame.”
http://news.rpi.edu/luwakkey/2902
On a tort de considérer l’électeur comme rationnel.
Un article intéressant: https://www.contrepoints.org/2016/06/27/8649-the-myth-of-the-rational-voter
Une autre lecture du même ouvrage, complémentaire : http://www.laviedesidees.fr/L-electeur-irrationnel-ou-la.html
et ceci: https://www.contrepoints.org/2014/05/14/165800-les-quatre-biais-de-lelecteur-le-biais-anti-marche
Dépasser la démocratie: https://www.contrepoints.org/2017/06/11/291829-democratie-horizon-indepassable
« mettre les pouvoirs entre les mains des marchés » ? J’imagine bien cela dans une société « hors de histoire », mais comment « les marchés » pourraient décider de la réaction à tenir face à une agression militaire, ou face à une invasion, qu’elle soit armée ou civile comme actuellement en Europepar exemple ? Les organismes antidémocratiques comme l’onu ou l’UE seraient donc aussi supprimés ?
La réponse est dans le nom du blog. Y’avait pas besoin de chercher bien loin pourtant.
@Europe
Évidemment, la décisions militaires ne peuvent être prises par les marchés. Ceci dit, les pouvoirs gouvernementaux en la matière devraient être très limités.
De nombreux gouvernements sont entrés dans des conflits même si la population était contre. Cela est inacceptable et anti-démocratique.
De nombreux politiciens ont initié des interventions militaires inutilement pour mousser leur carrière personnelle, comme Anthony Eden en Égypte ou Bill Clinton en Iraq, Soudan et Serbie (dans ce cas pour détourner l’attention de l’affaire Lewinsky); pour ne nommer que deux exemples parmis tant d’autres…
À mon avis l’ONU ne sert pratiquement plus à rien, sauf peut-être en cas d’aide humanitaire.
100 députés contrôlés valent mieux que 600 égaillés !
La démocratie athénienne a l’époque de Démosthène: http://lavraiedemocratie.fr/IMG/pdf/mogens_h._hansen_-_la_democratie_athenienne_a_l_epoque_de_demosthene.pdf
(cela ne traite pas directement du sujet mais si je donne cela si quelqu’un s’intéresse à la démocratie athénienne)
La vision d’Hayek sur la démocratie:
Limiter la démocratie et encadrer l’économie: Hayek, Schmitt et l’ordolibéralisme https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/01916599.2017.1381856?src=recsys
« La liberté contre la démocratie chez Bruno Leoni et Friedrich von Hayek »
Cliquer pour accéder à lp-9-2-4-1.pdf
Cet article discute des parallèles entre les critiques de Friedrich von Hayek et Bruno Leoni sur la démocratie. Les deux hommes étaient les principaux protagonistes de la tradition libérale classique. La thèse de cet article est que Hayek, bien que critique des systèmes démocratiques qui ne concilient pas la liberté et l’égalité, croyait encore au principe démocratique et essayait de le sauver. D’un autre côté, l’approche de Leoni sur la démocratie était beaucoup plus radicale et très proche de certains courants du libertarianisme moderne. En particulier, il a théorisé un modèle de pouvoir pratiquement sans coercition.
La minorité la plus violemment intolérante finit toujours par faire taire ses critiques, sans même attendre d’instaurer un pouvoir dictatoriale.
Un article intéressant sur les ressorts de « la dictature des minorités intolérantes » : https://medium.com/incerto/the-most-intolerant-wins-the-dictatorship-of-the-small-minority-3f1f83ce4e15
« Il y a peu de preuves » d’un soutien aux idées éveillées parmi les dirigeants d’entreprise et le public, et « se réveiller ne semble pas améliorer les performances de l’entreprise ». Pourquoi alors tant d’entreprises adoptent-elles l’éveil ? Parce que quelques cadres intermédiaires le poussent.
https://journals.aom.org/doi/10.5465/amp.2021.0201
En réalité, il y a une petite minorité de cadres qui poussent les entreprises à devenir woke et une majorité de moutons qui laissent faire par peur de perdre leur travail
Texte intéressant: Pourquoi je ne suis pas démocrate: http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/displayArticle.php?articleId=170
Sur le sujet de la démocratie. Voici un article de Damien Theillier sur l’illusion démocratique: http://www.institutcoppet.org/2013/11/16/lillusion-democratique-causes-consequences-et-remedes-par-damien-theillier
Et: http://www.institutcoppet.org/2013/03/25/depasser-la-democratie-introduction
Et: http://depasserlademocratie.fr/
Sinon il y a aussi le livre « Le mythe de la démocratie » de Lucian Boïa
Et « Democracy: The God That Failed » de Hans-Hermann Hoppe
@arnaudon
« la minorité agissante » bien entendu !
Un article passionnant sur la vision de la démocratie des Asiatiques et son parallèle avec la Suisse du XIXe, conté par la référence suisse en matière de politique, Claude Longchamp
https://www.derbund.ch/bern-ist-in-asien-ein-nonvaleur/story/19417039
En Asie, l’Europe serait vu comme un continent décadent et aurait perdu son rôle de modèle. Ca ne concerne pas que la démocratie mais cela renforce l’opinion des Asiatiques dans leur caractère illibéral et l’identification à l’Etat
Un article intéressant sur la théorie politique chinoise et en quoi elle diffère de la philosophie politique occidentale. https://medium.com/@tsangshu.singapore/the-monopoly-of-legitimate-benevolence-549f778515cc
Un article intéressant sur le fonctionnement de la politique au Japon: https://medium.com/@tsangshu.singapore/building-a-functional-one-party-democracy-5cb40cf1720f
Un article intéressant sur la démocratie.
http://glineq.blogspot.com/2019/05/democracy-or-dictatorship-which-works.html
Cet article explique la démocratie dans la sphère économique dans les pays communistes. Au final cette démocratie a conduit à la prise de pouvoir des plus militants. Ceux qui débattaient le plus finissaient par monopoliser le pouvoir.
On peut faire une certaine comparaison de cela avec la démocratie dans la sphère politique. Et c’est particulièrement vrai pour la démocratie participative promue par certains. En effet, la société civile n’est pas du tout représentative du reste de la société. C’est en fait la société militante (en général, ces gens sont bien plus à gauche que le reste de la société). Je pourrais prendre en exemple les organisations sensés défendre les étudiants en Belgique: c’est toujours gangrené par l’extrême gauche qui domine totalement ces organisations. Le truc c’est qu’aux élections étudiantes , extrêmement peu
d’étudiants votent. Donc l’électorat et les listes élus ne sont pas du tout représentative de la plupart des étudiants. Au final, ces organisations passent sur tout leur temps à défendre une idéologie d’extrême gauche plutôt que les intérêts des étudiants.
La politique occupant une grande place dans la vie politique elle attirera forcément bien plus de gens que les trucs de démocratie participative.
Déjà que l’ on observe des différences entre la classe politique et le peuple (La classe politique est loin d’être une représentation parfaite du peuple), ce problème est grandement découplé dans la démocratie participative qui est encore moins représentative des gens qu’elle représente (par exemple aux élections étudiantes, vous n’avez pas de listes avec différentes opinions politiques les quelques listes pensent tous la même chose).
Et en plus, comme les français accordent bien plus d’importance à la politique que les étudiants à leurs représentants cela fait qu’il y a une bien plus grande pression sur les politiciens pour respecter l’opinion populaire (si ils mécontent trop les gens ils risquent de perdre aux élections suivantes).
Pour une élection législative ou présidentielle, le taux de participation est bien plus élevé que les élections d’organes de démocratie représentatif vu que l’enjeu est bien plus élevé. Par exemple pour une élection étudiante, la plupart des gens considèrent que cela n’a aucun intérêt ce qui amène à un très faible taux de participation (sans parler qu’il y a aucune réelle compétition vu que toutes les listes qui se présentent aux élections étudiantes ont exactement le même programme. Et en plus en général, il y en a pas 10 000).
Si le taux de participation a une élection était de 5% on est d’accord que les élections perdraient toute légitimité. Pourtant c’est ce qui se produit lors des élections étudiantes.
J’ai pris l’exemple des étudiants mais il y a de nombres organes sensés représentés tel secteur ou tel segment de la population qui sont confrontés au même problème.
Quand aux gens qui proposent le tirage au sort c’est du foutage de gueule. Parce qu’une bonne partie des gens tirés au sort refusent de perdre leurs temps là dedans et donc se désistent. Ce qui crée un biais de sélection où il reste que les plus militants.
En plus, sur des sujets techniques, une assemblée tirée au sort risquent d’être grandement influencé par les experts auditionnés. Les politiciens ont au moins l’avantage d’être moins manipulables. Il est facile de créer chez les novices une dynamique de groupe qui influence complètement le groupe (seuls les meilleurs orateurs osent parler). Je pense que les politiciens sont bien moins impressiobnables que des gens ordinaires. Donc ils sont moins susceptibles de croire tout ce que disent les experts sur parole.
Autre problème du tirage au sort: ces gens ne sont redevables à personne ce qui fait qu’ils n’ont pas à prendre en compte la pression populaire.
Le problème fondamental c’est qu’on considère dans nos sociétés que démocratie = souveraineté du peuple. Or, rien n’est plus faux. C’est un mythe. Le peuple n’a jamais et ne sera jamais souverain. Tout pays est nécessairement dirigé par une élite.
Ce qui distingue la démocratie d’une dictature c’est 1 la manière dont l’élite arrive au pouvoir 2 le pouvoir qu’exerce l’élite sur le reste de la population (dans une démocratie, il est moins arbitraire et plus limité).
Bien évidemment dans un régime démocratique, l’élite doit un minimum tenir compte du peuple mais ce n’est pas pour cela que l’on observe pas un décalage important entre l’élite et le peuple. L’élite est loin de toujours respecter la volonté populaire.
Un excellent livre à lire: « La loi de fer de l’oligarchie: Pourquoi le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple est un leurre »de Dalmacio Negro Pavon.
Je me permets de mettre une partie du résumé du livre:
« A la lumière de l’histoire politique, que démontre-t-il ? Tout d’abord qu’il n’y a pas de communauté politique sans hiérarchie, pas de hiérarchie sans organisation, pas d’organisation sociale qui ne se concrétise sans la direction d’un petit nombre. Le pouvoir retombe toujours entre les mains de la minorité dirigeante, et cela indépendamment de la forme politique. C’est ce que l’on appelle la « Loi de fer de l’oligarchie ». Ensuite, il démystifie la démocratie en tant que succédané ou superstition née des religions de la politique. Les démocraties tendent toujours à se convertir en oligarchies et plus la démocratie s’organise, plus elle tend à décliner et plus les possibilités de manipulation des masses grandissent. La démocratie est une méthode, elle ne saurait être une fin, un idéal absolu, un impératif moral. Enfin, quand l’organisation ultime de la démocratie est devenue si complexe qu’elle ne sert plus qu’à éluder les responsabilités et à écraser l’opposition au nom du peuple, Pavón met en garde contre le retour de « l’incontrôlable ». Une leçon pour les temps présents. »
Beaucoup de gens ont du mal à accepter ce constat:
toute société humaine est nécessairement hiérarchique: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0278416583710019
En défense des hiérarchies et des inégalités : https://lareviewofbooks.org/article/can-hierarchies-be-rescued/
La démocratie libérale occidentale laisse penser que toute hiérarchie est nécessairement mauvaise (ce qui est faux). Trop souvent, on pense que la hiérarchie est une relation d’unilatérale ce qui historiquement est faux.
Il suffit de voir la noblesse au Moyen Age oui ils avaient le pouvoir mais ils ne pouvaient pas faire ce qu’ils voulaient. Ils avaient également pas mal de devoirs envers le peuple. Droits et devoirs ont toujours été intrinsèquement liés. Si on a plus de droits, on a aussi plus de devoirs.
Ce qui a conduit à la révolution francaise c’est qu’il y a eu une inadéquation entre privilèges et devoirs de la noblesse. Les nobles ont arrêtés d’assumer leurs devoirs tout en gardant les privilèges. Ce genre de situations ne peut qu’amener la frustration
Cet égalitarisme est profondément néfaste à notre société parce que l’on nie un état de fait: toute société implique une hiérarchie.
La démocratie par le peuple et pour le peuple n’existe pas. Même la démocratie est un régime oligarchique (où l’élite au pouvoir a des pouvoirs plus limités que dans une dictature et où le peuple a son mot à dire dans le choix de l’élite au pouvoir mais cela reste une société avec une hiérarchie).
Or, j’ai l’impression qu’avec cette fiction de démocratie, l’élite au pouvoir refuse de se considérer comme une véritable élite. Ils refusent d’assumer leurs devoirs supplémentaires lié à leur fonction (le fait d’être les meilleurs) tout en assumant plus de pouvoir. Ils font tout pour se faire passer des gens du peuple. Cela conduit à avoir une élite qui refuse d’assumer les responsabilités liés à son pouvoir. L’élite ne peut pas avoir le pouvoir sans avoir plus de devoirs. Il n’est pas rare de voir des politiciens essayer de se faire passer pour le peuple.
Jamais au par avant, il n’y avait eu une telle égalité entre élite et peuple. Avant, l’élite était très cultivé et le peuple illettré (ou en tout cas faiblement cultivé). Le peuple a eu accès à l’enseignement supérieur mais dans le même temps, l’élite est devenu de plus en plus médiocre. Certes, ils sont toujours issus des meilleures universités (écoles). Mais c’est la seule chose qui les distingue.
Ils s’habillent comme le peuple (avant l’élite s’habillait différemment) (leurs vêtements sont peut être plus chers (meilleures marques) mais c’est les mêmes sortes de vêtements (T shirts, jeans,…)).
Ils écoutent la même musique, regardent les mêmes films,….
Je pense que d’une part, le dénigrement constant de la bourgeoisie par la gauche à travers leurs relais (médias, universitaires,…) a conduit la bourgeoisie à vouloir se conduire comme le peuple et a refusé d’assumer son statut. Surtout la jeune génération. Ils parlent comme des racailles de cités, écoutent du rap, s’habillent de manière très vulgaire. C’est effrayant. Il y a eu un réel nivellement vers le bas de la bourgeoisie.
Le plus drôle c’est que cela n’a pas conduit à abolir les classes sociales. La plupart des bourgeois fréquentent le même milieu social. Ils occupent toujours les plus hautes fonctions dans la société. Il n’y a pas plus de mixité sociale ou d’ascenseur sociale. la bourgeoisie existe toujours. Juste que d’un point de vue culturelle et intellectuelle, elle ne se distingue plus énormément du peuple.
Sans parler bien sûr du refus croissant de la part du peuple de l’élite qui est considéré comme illégitime. Ce qui n’a rien d’étonnant étant donné sa médiocrité.
On observe chez l’élite une tendance actuelle à une attitude anti démocratique sous couvert de défense de démocratie et de droits de l’homme. En effet, on observe de plus en plus chez l’élite une modification de la notion « démocratie ». Pour l’élite actuellement, la démocratie est moins liée au pouvoir pour le peuple, par le peuple, et au nom du peuple que par un ensemble de valeurs (droits de l’homme, migration, avortement, cause LGBT, intégration mondiale, individualisme) qu’on peut défendre au besoin en limitant la liberté d’expression, par un pouvoir fort qui échappe au contrôle du peuple (je pense à l’influence des juges qui ne sont pas élus qui obtiennent un grand pouvoir décisionnel).
Cette déconnexion entre ce que représente la démocratie et le fonctionnement de la démocratie est source de grandes tensions dans la société: pour une partie de la population le vote est le seul accès à une forme de représentation symbolique. L’élite elle est bien plus représentée dans les médias, personnes connues.
Et en plus, elle peut influencer l’opinion publique via les médias, la culture, l’enseignement.
On observe une tendance de l’élite à se réfugier derrière des anathèmes moraux (‘lèpre’ ‘peste brune’ ‘réacs » « fasciste »…).
De plus, en plus, ils sortent des choix politiques du débat politique en les faisant passer pour des valeurs qu’il faut impérativement respecter. Les droits de l’homme ou les valeurs démocratiques servent d’alibi pour imposer un programme politique sans débat possible. Même pas besoin de passer par le parlement, les juges imposent ce programme. Le terme « valeur » devrait être proscrit du débat politique car ce terme est aujourd’hui utilisé à tort et à travers par les politiciens sans que jamais ils définissent précisément les valeurs en question. Cela reste toujours vague. En gros, cela est juste utilisé pour imposer un programme politique sans contestation, cela permet de faire toute voix dissidente.
Parce que forcément, si on s’en offusque, on est contre la démocratie et les droits de l’homme.
Cela explique pourquoi les pays européens ont une justice extrêmement laxiste ou une politique migratoire laxiste malgré un rejet de l’opinion publique. Les politiciens prétendent que l’on peut pas faire autrement au nom de la démocratie
Je parle même pas de la tendance des politiciens à déléguer plus de pouvoir à Bruxelles qui échappe à tout contrôle et au débat démocratique.
De plus, il est intéressant comme l’élite grâce à son influence médiatique et culturelle arrive à faire passer leur propre opinion comme la norme et toute opinion qui leur déplait comme une opinion radicale. Alors que quand on réfléchit, c’est le programme de l’élite qui est radicale. Par exemple, l’Euro. Une union monétaire entre pays est quelque chose de radicale (attention, je ne dis pas que je suis contre). Pourtant, aujourd’hui, c’est être contre l’euro qui est considéré comme la norme. Alors que si on regarde par rapport aux pays du monde et à l’histoire, c’est bien être pour l’euro qui est radicale.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Cela illustre à quel point l’élite peut influencer l’opinion publique. Or, l’humain est un être social qui ne veut pas être rejeter de son groupe. Et il a tendance à adopter les positions morales vu comme bonnes par le groupe.
Or, l’élite réussit à déterminer quels opinions sont inacceptables et quels opinions sont moralement bonnes.
(Bien sûr, il y a une certaine diversité idéologique au sein de l’élite mais on a quand même une base idéologie commune: même acceptation des droits de l’homme, de l’immigration,…).
On vit dans une société qui prône la tolérance mais qui en réalité a crée un cercle. On peut librement s’exprimer au sein de ce cercle mais on ne peut pas ‘exprimer en dehors du cercle ou s’interroger sur le cercle lui même.
Le politiquement correct permet d’imposer une censure des opinions trop divergentes. Les penseurs libéraux de la tradition classique avaient remarqué que la meilleure censure était la censure social et non la censure étatique.
Ce texte illustre tellement bien mon commentaire: https://sur.conectas.org/en/judicialization-politics-colombia/
Je résume:
Bah oui c’est parfaitement normal que la Cour constitutionnelle colombienne s’accorde un pouvoir complètement délirant y compris celui de décider de la politique économique car la démocratie c’est pas tant laisser le pouvoir au peuple mais le fait d’accorder des droits « démocratiques » (bien évidemment ces droits sont comme par hasard toujours en adéquation avec une vision « progressiste » du monde).
Et on voit bien que la notion de droit fondamental n’est pas comprise: un droit fondamental c’est un droit fondamental à la démocratie. En quoi les décisions cités permettent t elle de défendre la démocratie ?? Non il s’agit de défendre une certaine vision de ce que devrait être la société.
Et soi dit en passant, contrairement à ce que prétend ce texte: les colombiens ont une très mauvaise image de leur justice. Et le pouvoir judiciaire est pas moins corrompu que le pouvoir politique.
Il y a un scandale récent, le Toga Cartel qui implique de nombreux membres du pouvoir judiciaire (dont plusieurs anciens membres de la Cour suprême)
« ors de la Grande Dépression, dans les pays où des gouvernements plus à droite étaient au pouvoir, ils furent remplacés par des partis de gauche (États-Unis, Suède) » Sauf pour les USA c’est faux
Une étude portant sur le premier sondage politique « oublié » aux États-Unis montre que lors de l’élection de 1932, c’est davantage le rejet de la prohibition que la crise économique de 1929 qui explique le raz-de-marée en faveur de Roosevelt. https://www.cambridge.org/core/journals/ps-political-science-and-politics/article/american-voter-in-1932-evidence-from-a-confidential-survey/9C75907376FD0D45811C4357ADD7E8AE?utm_source=Twitter&utm_medium=Social&utm_campaign=psc
Un article intéressant à lire : https://medium.com/@polismorphe/est-ce-rationnel-de-voter-cae273a74d0f
Un livre intéressant à lire: « The Dictator’s Handbook: Why Bad Behavior is Almost Always Good Politics » de Bruce Bueno de Mesquita et d’Alastair Smith
Ce livre montre bien à quel point les politiciens sont surtout intéressés par leurs propres intérêts personnels
« Les opinions politiques des citoyens ont changé immédiatement et de manière substantielle lorsque leur parti a changé de position politique – même lorsque la nouvelle position allait à l’encontre des opinions antérieures des citoyens. »
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/ajps.12550
« Les électeurs ont pris la position attribuée à leur parti… » https://www.commentarymagazine.com/peter-wehner/confirmation-bias-admit-wrong/
Sur les changements sociaux brusques et imprévisibles https://conversableeconomist.blogspot.com/2019/11/interview-with-cass-sunstein-on-abrupt.html
-Le plus intolérant gagne : La dictature de la petite minorité https://medium.com/incerto/the-most-intolerant-wins-the-dictatorship-of-the-small-minority-3f1f83ce4e15
La règle des 3,5% : Comment une petite minorité peut changer le monde https://bbc.com/future/article/20190513-it-only-takes-35-of-people-to-change-the-world