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Posts Tagged ‘endettement’

Je suis récemment tombé sur l’un des meilleurs papiers économiques que j’ai pu lire depuis fort longtemps, au sujet des inégalités et des crises financières. L’article de Bordo et Meissner (B&M) se veut une réponse à Raghuram Rajan et son livre « Fault Lines » publié en 2010, lequel affirmait que la crise financière de 2008 aurait été causée par une hausse des inégalités aux États-Unis depuis les années 1970s.

Selon Rajan, face à la hausse des inégalités, les politiciens ont subventionné l’accès à la propriété comme mesure de redistribution, ce qui a causé une bulle immobilière. Pour Rajan, la hausse des inégalités a été causée par l’incapacité du système d’éducation à former des travailleurs spécialisés demandés par les industries contemporaines. J’ajouterais que celles-ci sont davantage causées par une hausse relative de la valeur du travail de haute compétence comparativement au travail non-spécialisé suite à la mondialisation et à la plus grand compétitivité des économies industrialisées.

Rajan affirme que le système politique actuel – fortement polarisé – n’a pas pu user du système de taxation pour redistribuer les revenus et a plutôt usé de l’interventionnisme sur le marché immobilier, par l’entreprise de la Federal Housing Administration et des entreprises paragouvernementales telles que Freddie Mac et Fannie Mae. Ainsi, le gouvernement a tenté de favoriser l’accès à la propriété pour les familles à faible revenu à travers ces entités. J’ajouterais que le gouvernement a aussi usé de la Federal Reserve et de sa politique monétaire expansionniste pour arriver à cette fin.

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Le marché immobilier Canadien est présentement surévalué. Cette situation s’est développée de concert avec une augmentation marquée de l’endettement des Canadiens et une expansion démesurée du crédit hypothécaire.

La résolution de cette problématique résultera tôt ou tard en une sévère correction des prix des propriétés, qui sera probablement suivie d’une récession. On notera d’ailleurs qu’il n’y aura jamais eu autant de canadiens oeuvrant dans l’industrie de la construction et les secteurs qui y sont reliés. De plus, les gens ont utilisé la plus-value de leur maison pour souscrire à des lignes de crédit hypothécaire leur permettant de doper leur consommation à crédit et utilisant de fait leur maison comme une carte de crédit. Autrement dit, notre économie n’a jamais été aussi dépendante de l’immobilier.

Lorsque la récession sévira finalement, je pressent déjà les commentaires qui paraîtront dans les médias, blâmant le manque de règlementation et d’intervention de l’État pour limiter les « instincts animaliers » des emprunteurs canadiens.

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Dans un billet publié la semaine dernière, Paul Krugman nous a encore sorti son nouveau slogan cynique : « les faits ont un biais keynésien ».

Il l’avait utilisé pour la première fois (à ma connaissance) l’été dernier, en affirmant que les taux d’intérêt demeuraient bas aux États-Unis, malgré une décote du gouvernement fédéral par S&P, malgré la hausse fulgurante du déficit fiscal fédéral et malgré l’augmentation de l’endettement gouvernemental. Pour lui, cela est une preuve de l’existence de la fameuse « trappe à liquidité », de l’absence d’effet d’éviction et que dans ce contexte, les prescriptions keynésiennes ne feraient pas augmenter l’inflation, ni les taux d’intérêt et ne nuiraient pas à l’investissement privé.

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Croyez-le ou non, il y a présentement une ré-accélération de la croissance économique aux États-Unis! Celle-ci avait ralentie plus tôt en 2001, amortie par l’impact du tsunami Japonais. Quelle est la cause de cette embellie?

Tout d’abord, les magouilles monétaires de la Federal Reserve ont entraîné les taux hypothécaires vers un bas historique.

 

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 Les salaires horaires réels :

Cette semaine, j’assistais à la conférence annuelle pour investisseurs institutionnels de la CIBC à Montréal. J’ai pu assister à une présentation de leur économiste, Avery Shenfeld, qui montrait un graphique très intéressant. Ce dernier illustre que, contrairement aux récessions de 1974, 1982 et 1991, les salaires horaires moyens réels n’ont pas vraiment baissé durant la récession de 2008. Le coût de la main d’oeuvre demeurant élevé, il n’est pas surprenant de voir l’emploi aussi déprimé aux États-Unis.

La résistance à la baisse des salaires est certainement un facteur à considérer. En 1982, lorsque l’inflation était de 12%, une hausse de salaire nominale de 2% équivalait à une baisse de salaire réel de 10%. L’employé avait l’illusion d’avoir eu une augmentation, mais c’était un mirage. Cependant, en 2009-2011, l’inflation a été très basse. Donc pour obtenir une baisse réelle des salaires, il aurait fallu une baisse nominale, ce qui est très difficile à mettre en place, surtout lorsque dans un contexte où le gouvernement Fédéral a haussé le salaire minimum de plus de 40% depuis 2007.

Ce fut aussi une principale cause de la Grande Dépression des années 1930s. Hoover et Roosevelt ont mis en place des contrôles de prix et des gels de salaires. Ceux-ci ne pouvaient donc pas baisser ce qui envoyé le taux de chômage dans la stratosphère.

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La gauche et les libertariens partagent beaucoup d’objectifs communs : vivre dans un monde où il y a moins de pauvreté, de chômage, de récessions, d’endettement, de guerres, de corruption et où l’environnement est sain (l’objectif de la gauche qui n’est pas partagé par les libertariens est la réduction des inégalités).

Cependant, les moyens favorisés pour atteindre ces objectifs sont fort différents de part et d’autre! La gauche préconise l’intervention de l’État alors que les libertariens préconisent la liberté. Cependant, plusieurs des politiques de la gauche apparaissent indéfendables lorsque l’on considère l’ensemble de leurs impacts sur la société. Ce texte comporte une multitude de liens vers des billets que j’ai publiés dans le passé; amusez-vous à les découvrir si ce n’est pas déjà fait!

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 L’Irlande libérale s’en sort mieux que les PIGS socialistes :

Une excellente revue des indicateurs économiques récents en Irlande par Alexis Vintray. Pas de dévaluation compétitive, focus sur l’amélioration de l’équilibre budgétaire (plutôt que sur une hausse des dépenses) et déflation des prix et des salaires. En somme, l’antithèse du keynésianisme.

« L’hypothèse de croissance du PIB de 2% prise par le gouvernement pourrait être dépassée. Une condition essentielle pour réduire le fardeau de la dette publique, qui est attendue à 111% pour 2011. Sans surprise, ces bons résultats se traduisent par le retour de la confiance des investisseurs, convaincus par la volonté affichée d’assainir la situation au plus vite. (…)

Ainsi, si le commerce extérieur a explosé, c’est que les salaires comme l’inflation ont fortement baissé depuis le début de la crise en 2007. (…)

Depuis 2007, les prix ont légèrement chuté (-0,5%) contre une hausse de près de 6% dans la zone euro. (…) Conséquence, les produits irlandais se retrouvent comparativement moins chers que les produits du reste de l’Europe. (…)

On notera aussi que l’Euro, en empêchant la dévaluation de la monnaie, a empêché l’Irlande de retrouver sa compétitivité par la dévaluation, et obligeant à cette « dévaluation interne ». (…)

Tout aussi intéressant, le gouvernement irlandais a refusé de toucher à sa fiscalité des entreprises, très basse, et a au contraire axé son plan de rigueur sur la baisse des dépenses publiques. (…)

Certes, le pays n’est pas complètement sorti d’affaire et continuera à payer le prix des excès de la bulle immobilière de la décennie précédente pendant quelques temps encore. (…) Mais les premiers résultats et la comparaison avec les autres « PIGS » remettent en cause les hypothèses keynésiennes et offrent probablement des leçons à tirer pour la France ou la « rigueur » ne contient aucune moindre réduction des dépenses publiques… »

 

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                Tout a commencé lors d’une audience du Congrès, quand Bernanke a déclaré que « l’or n’est pas une monnaie ». Ron Paul lui a alors demandé pourquoi la Fed en détenait dans ses réserves? L’air perplexe, Bernanke a balbutié que c’était par tradition! (voir ceci) Mais non voyons! Si la Fed conserve de l’or dans ses réserves, c’est parce qu’elle ne veut pas se retrouver sans métaux précieux dans un monde qui considère de plus en plus que l’or est LA monnaie de choix, l’ultime étalon de valeur.

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Les économistes commencent de plus en plus à parler d’inflation croissante aux États-Unis. En effet, l’indice des prix à la consommation (CPI) est en pleine accélération, propulsé notamment par le prix de l’essence et par les prix de la nourriture. Ces hausses de prix ont même été transmises à travers l’ensemble des prix à la consommation puisque le CPI excluant la nourriture et l’énergie (le fameux core-CPI) est aussi en accélération.

 

Alors, sommes-nous à l’aube d’une spirale inflationniste? (suite…)

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“Money, Bank Credit, and Economic Cycles”, Jesus Huerta De Soto, 812 pages.

Disponible gratuitement en pdf

Jesús Huerta de Soto Ballester est un économiste de l’école autrichienne et professeur d’économie politique à l’Université Rey Juan Carlos de Madrid en Espagne.

Dans les premiers chapitres, De Soto commence par relater l’histoire du système bancaire, partant d’aussi loin que de l’Empire Romain. Il se consacre plus précisément à l’évolution du dépôt bancaire. De Soto différentie les dépôts à terme des dépôts à vue. Dans le premier type de dépôt, la propriété du bien est transférée temporairement à la banque pour une durée déterminée, alors que ce n’est pas le cas pour le dépôt à vue, lequel est plutôt confié en garde auprès de la banque et disponible pour retrait en tout temps. En ce sens, le dépôt à terme est essentiellement un prêt octroyé à la banque par le déposant. Comme la propriété est transférée en vertu de ce prêt, la banque peut l’utiliser à sa guise, alors que pour le dépôt à vue, la banque s’engage à retourner la somme en tout temps, elle ne peut donc s’en départir en faisant un prêt sans déroger à son obligation contractuelle. Beaucoup de gouvernements ont permis aux banques d’effectuer légalement cette pratique frauduleuse, dans le but d’utiliser le stratagème pour financer les dépenses de l’État, surtout les dépenses de guerre, et pour en profiter par l’entremise de la fiscalité. De Soto décrit très bien ce lien de complicité entre les gouvernements et les banquiers.

Certains diront que la plupart des déposants autoriseraient contractuellement les banquiers à utiliser les dépôts à vue pour faire des prêts et investissements, mais ce genre de contrat est impossible puisque si c’était le cas, en acceptant ces termes, les déposants renonceraient au droit d’accès immédiat à leur argent, puisque celui-ci ne peut se retrouver à deux endroits en même temps. Ceci étant dit, les contrats de dépôt bancaire des banques ne spécifient pas les conditions et la véritable nature de l’entente. La lecture de ce contrat ne permet pas au déposant d’en comprendre les implications. En fait, c’est de façon secrète que les banquiers ont commencé à utiliser frauduleusement la monnaie de leurs déposants pour faire des prêts, et non de manière claire et explicite. Le paiement d’un taux d’intérêt minime et « symbolique » sur ces dépôts n’est que de la poudre aux yeux, de façon à dissimuler la vraie nature de l’activité et à la déguiser en prêt. Ce n’est que plus tard que cette pratique frauduleuse fut légalisée par les gouvernements, qui y ont vu un moyen efficace de financer leurs dépenses.

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