Aux dires de certains, la recherche du profit est un vice qui nuit à la société. À les entendre, plus le profit est élevé, plus les gens se font exploiter par les producteurs. Ils considèrent scandaleux que les producteurs profitent des pénuries pour augmenter leurs prix pour faire plus de profit.
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Redux: Keynes et la loi des débouchés de Say.
Posted in Économie, tagged ABCT, consommation, création de monnaie, cycles économiques, David Ricardo, demande, James Mill, Jean-Baptiste Say, John Stuart Mill, keynes, libre-marché, loi de Say, loi des débouchés, offre, production, propriété, récessions, taux d'intérêt on 14 février 2018| 3 Comments »
Note: cet article fut initialement publié en janvier 2011.
L’une des plus grandes erreurs de Keynes a été sa mauvaise compréhension de la loi des débouchés de Say. Il avait néanmoins besoin de réfuter Say pour établir sa Théorie Générale basée sur la demande agrégée.
L’économiste français Jean-Baptiste Say (1767-1832) a énoncé cette loi fondamentale pour le capitalisme dans son Traité d’économie politique de 1803 (livre I, chapitre XV). Voici sommairement que cette fameuse loi stipule :
- Nous vivons dans un monde où les ressources sont limitées, mais où les besoins sont illimités.
- Si un individu désire se procurer un bien, il doit soit le produire lui-même, soit produire qu’elle chose qu’il pourra échanger contre le bien désiré. Il faut évidemment que le bien produit soit « désirable » pour qu’il trouve preneur.
- La richesse est créée par la production, et non par la consommation. Ainsi, pour être un consommateur, nous devons d’abord être un producteur. Conséquemment, c’est la quantité produite qui détermine la quantité qui pourra être demandée car plus vous êtes productif, plus vous aurez de revenus pour consommer (autrement dit, l’offre crée sa propre demande).
- Comment savoir si ce que l’on produit est désirable ou non? Cela est indiqué par le profit (ou la perte) que l’on réalise sur le marché. Le profit va diriger les producteurs vers les activités les plus « désirables » pour les consommateurs.
- La monnaie joue un rôle d’intermédiaire entre le bien produit et le bien consommé. Il arrive que nous ne dépensions pas tout notre revenu aussitôt que celui-ci est engrangé; c’est ce qui crée de l’épargne. Cette épargne est canalisée par les marchés financiers et le système bancaire vers ceux qui désirent emprunter pour consommer davantage. Les taux d’intérêt agissent tel un mécanisme de coordination entre les épargnants et les emprunteurs et fait en sorte que la quantité consommée soit égale à la quantité produite.
- En intervenant sur la monnaie, les gouvernements et banques centrales peuvent dérégler le système. En raison de ce débalancement, certains biens seront produits en trop grandes quantités, ce qui générera éventuellement des pertes, des faillites et du chômage.
- La propriété privée est nécessaire car la libre-disposition du fruit de son travail est un incitatif à produire plus de richesse. En rendant la production moins profitable, l’impôt est fort nuisible à la prospérité et crée des distorsions sur les marchés en réduisant le capital disponible à la production et, par conséquent, la quantité de biens disponibles pour la société.
Les inégalités et les crises financières: Rajan déboulonné…
Posted in Économie, tagged ABCT, États-Unis, Bordo, boum, crédit, crise financière, endettement, Grande Dépression, inégalités, inflation, Kumhof, Meissner, politique monétaire, Rajan, Rancière on 27 mars 2012| 4 Comments »
Je suis récemment tombé sur l’un des meilleurs papiers économiques que j’ai pu lire depuis fort longtemps, au sujet des inégalités et des crises financières. L’article de Bordo et Meissner (B&M) se veut une réponse à Raghuram Rajan et son livre « Fault Lines » publié en 2010, lequel affirmait que la crise financière de 2008 aurait été causée par une hausse des inégalités aux États-Unis depuis les années 1970s.
Selon Rajan, face à la hausse des inégalités, les politiciens ont subventionné l’accès à la propriété comme mesure de redistribution, ce qui a causé une bulle immobilière. Pour Rajan, la hausse des inégalités a été causée par l’incapacité du système d’éducation à former des travailleurs spécialisés demandés par les industries contemporaines. J’ajouterais que celles-ci sont davantage causées par une hausse relative de la valeur du travail de haute compétence comparativement au travail non-spécialisé suite à la mondialisation et à la plus grand compétitivité des économies industrialisées.
Rajan affirme que le système politique actuel – fortement polarisé – n’a pas pu user du système de taxation pour redistribuer les revenus et a plutôt usé de l’interventionnisme sur le marché immobilier, par l’entreprise de la Federal Housing Administration et des entreprises paragouvernementales telles que Freddie Mac et Fannie Mae. Ainsi, le gouvernement a tenté de favoriser l’accès à la propriété pour les familles à faible revenu à travers ces entités. J’ajouterais que le gouvernement a aussi usé de la Federal Reserve et de sa politique monétaire expansionniste pour arriver à cette fin.
Les faits ont-ils vraiment un biais keynésien?
Posted in Économie, tagged ABCT, bulle, chômage, construction, création de monnaie, endettement, Federal Reserve, inflation, keynesiens, Paul Krugman, plan de relance, taux d'intérêt on 23 novembre 2011| 2 Comments »
Dans un billet publié la semaine dernière, Paul Krugman nous a encore sorti son nouveau slogan cynique : « les faits ont un biais keynésien ».
Il l’avait utilisé pour la première fois (à ma connaissance) l’été dernier, en affirmant que les taux d’intérêt demeuraient bas aux États-Unis, malgré une décote du gouvernement fédéral par S&P, malgré la hausse fulgurante du déficit fiscal fédéral et malgré l’augmentation de l’endettement gouvernemental. Pour lui, cela est une preuve de l’existence de la fameuse « trappe à liquidité », de l’absence d’effet d’éviction et que dans ce contexte, les prescriptions keynésiennes ne feraient pas augmenter l’inflation, ni les taux d’intérêt et ne nuiraient pas à l’investissement privé.
Des indicateurs économiques trompeurs…
Posted in Économie, tagged ABCT, États-Unis, biens intermédiaires, Chine, création de monnaie, de Soto, Federal Reserve, inflation, IPC, masse monétaire, PIB, politique monétaire, population active, taux de chômage, taux de participation, U6 on 9 novembre 2011| Leave a Comment »
On entend souvent les économistes de l’école autrichienne se plaindre à l’égard des indicateurs économiques, qu’ils considèrent inadéquats et souvent trompeurs. Permettez-moi ici de vous expliquer pourquoi certains indicateurs ne permettent pas de porter un diagnostic convenable sur la conjoncture économique.
Que faire durant les récessions: le Multiplicateur Autrichien.
Posted in Économie, tagged ABCT, banques, chômage, création d'emplois, demande, emploi, impôts, investissement, keynesiens, Mises, multiplicateur, Obamacare, plans de relance, profits, règlementation, récession, reprise économique, taux d'intérêt on 22 juillet 2011| 15 Comments »
Un article très intéressant est paru hier sur le site du Mises Institute; j’ai décidé d’y mettre mon grain de sel. L’article introduit un nouveau concept dont je n’avais pas encore entendu parler: le multiplicateur autrichien.
Si une entreprise a une marge brute de 25% et que ses coûts augmentent de $2,000 en raison d’un fardeau règlementaire plus important ou encore d’une hausse de taxes, elle devra augmenter ses ventes de $8,000 pour compenser la perte de profit, soit un multiplicateur de 4x. En période de récession, cette situation est fondamentalement importante puisque cela pourrait faire la différence « entre la vie et la mort ». Comme en récession la demande est plus faible, l’entreprise choisit plutôt de couper dans sa main d’oeuvre, ce qui a un impact négatif sur l’emploi. C’est pourquoi la règlementation et les impôts nuisent à l’emploi.
Supposons qu’une entreprise a besoin de $2,000 en profits supplémentaire pour rester en affaires et que ses marges brutes sont de 25%, il lui faudra des ventes supplémentaires de $8,000 pour y arriver. Ce sera très difficile d’y arriver avec un plan de relance visant à stimuler la demande en augmentant les dépenses gouvernementales. Par ailleurs, le stimulus étant non-récurrent, il est peu probable que l’entreprise investira dans sa capacité de production et embauchera de nouveaux employés permanents. Par contre, une simple baisse d’impôt de $2,000 permettrait d’y arriver rapidement et sûrement, à un coût fiscal moindre pour l’État. Cette approche est nettement supérieure.
L’inflation et les récessions.
Posted in Économie, tagged ABCT, États-Unis, Ben Bernanke, CPI, Federal Reserve, Grande Inflation, inflation, IPC, or, Paul Volker, récessions on 11 avril 2011| 31 Comments »
Pour une raison quelconque, j’avais besoin d’un graphique à long terme de l’indice des prix à la consommation américain en variation annuelle. Ce faisant, mon logiciel de données met automatiquement les périodes de récessions américaines en ombragé. L’expression « une image vaut mille mot » s’applique très bien ici! On remarque tout de suite une chose évidente, tous les épisode d’accélération de l’inflation culminent dans une période ombragée. Dans le graphique ci-bas, j’ai encerclé en rouge ces périodes d’expansion inflationnistes. Autrement dit, tel que le prévoit la théorie autrichienne des cycles économiques, les boums inflationnistes finissent tous par aboutir tôt ou tard en récessions. Les récessions sont donc bel et bien le phénomène monétaire que décrivent les économistes de l’école autrichienne. La seule récession qui fait exception ici est celle survenue au début des années 1980s, celle-ci étant un contrecoup de celle de la fin des années 1970s, lorsque Paul Volker a complètement réorienté la politique monétaire. Elle fut donc un grand « nettoyage » de la Grande Inflation des années 1970s.
Dans le même ordre d’idées, je me suis récemment transformé en réalisateur pour produire un petit vidéo à la fois humoristique et informatif au sujet des politiques de Ben Bernanke. Je l’ai fait en réponse à une boutade envoyée par un de mes collègues au sujet de l’or. Voici les deux liens:
http://www.xtranormal.com/watch/11678441/i-want-inflation
L’étalon-or et les autrichiens: réponse à Pierre Duhamel.
Posted in Actualité, Économie, tagged ABCT, États-Unis, épargne, étalon-or, banques, banques centrales, bulles, Canada, création de monnaie, crise financière, cycles économiques, déficits, endettement, Federal Reserve, inflation, investissement, masse monétaire, Pierre Duhamel, politique monétaire, taux d'intérêt, taux de change, zone euro on 6 février 2011| 42 Comments »
Dans un article paru récemment, le journaliste / bloggeur Pierre Duhamel soulevait plusieurs interrogations quant à la recommandation défendue par Maxime Bernier voulant que le Canada retourne à l’étalon-or. Je réponds ici à ces interrogations.
Tout d’abord, voici ce que M. Duhamel mentionne quant à la prescription des économistes autrichiens à l’égard du système monétaire :
« Parce que pour eux c’est précisément la croissance de la masse monétaire qui serait la seule cause de l’inflation et provoquerait les crises économiques. Pour limiter la croissance de la masse monétaire, il faut donc abolir les banques centrales qui en sont responsables, et lier la valeur de la devise à l’or. La quantité de monnaie en circulation dépendrait ainsi uniquement de la quantité d’or détenue. La création de monnaie (et l’inflation) serait modeste, parce qu’elle dépendrait de l’augmentation de la quantité d’or produite. »
La stabilité monétaire et économique ne dépend pas seulement de la présence ou non d’une banque centrale et de l’utilisation ou non de l’or comme monnaie de réserve. En fait, les économistes autrichiens en ont surtout contre le système bancaire à réserves fractionnaires. Dans ce système, les banques se permettent de prêter davantage de monnaie qu’elles n’ont de réserves. Cette façon de faire prévalait aussi avant l’avènement de la Federal Reserve, ce qui explique pourquoi de violentes crises financières sont survenues avant la création de la Fed (incluant les paniques de 1893 et 1907). En fait, le lien entre les cycles économiques et la création de monnaie ex nihilo est flagrant et infaillible…
Suite à la création de la Fed et l’abandon graduel de l’étalon-or, la manière de fonctionner des banques a changé, mais le principe est le même. Les banques prêtent les dépôts à vue, alors que ceux-ci devraient être entièrement couverts par leurs réserves. Cette façon de faire est anti-capitaliste puisqu’elle constitue un viol des droits de propriété des déposants. Lorsque les choses tournent mal, la banque centrale crée la monnaie nécessaire et la prête aux banques. Ce système a permis de réduire la fréquence des crises financières, mais d’augmenter leur intensité. L’autre conséquence importante est l’augmentation constante de l’endettement total, qui atteint maintenant des niveaux insoutenables.
Comment les banques créent de l’argent.
Comment les banques créent de l’argent…partie 2!
Cette précision était nécessaire pour mieux comprendre la suite…
(Les questions en gras-italique proviennent de l’article de M. Duhamel.)