Ceci est le premier d’une série d’articles visant à déterminer et expliquer les causes de la pauvreté dans le monde. Je vous invite à me soumettre vos suggestions de pays pour la suite de cette série.
Le Bangladesh se classe 155e sur 180 pays avec un PIB per capita de $1,334. Le taux d’illétrisme est de 46.5% et 81.3% de la population vit avec moins de $2 par jour. C’est sans contredit l’un des pays les plus pauvres de la terre.
Pourtant, ce pays a un taux d’imposition des particuliers relativement faible et la taille de l’État en pourcentage du PIB est en bas de la moyenne. Serait-ce une preuve de l’échec des idées libertariennes visant à réduire la taille de l’État? Vraiment pas!
Démocracie:
En 1996, après avoir contesté la victoire du P.N.B., la L.A. a réussi à prendre le pouvoir dans une seconde élection grâce au support d’un parti marginal. Cette fois, le parti a adopté une attitude plus modérée, encourageant la libéralisation de l’économie, l’entrepreneuriat et abandonnant les idées socialistes, tout en supportant le sécularisme.
Cependant, peu importe le parti au pouvoir, la démocratie a été très déficiente au Bangladesh. La corruption a toujours gravement infesté l’État et les élections ont toujours été minées par des irrégularités et suivies de violentes manifestations. La démocracie est dans ce pays une compétition empoisonnée entre deux dynasties oligarchiques corporatistes voulant prendre le contrôle de l’entité corrompue qu’est l’État au Bangladesh dans le but de l’utiliser pour s’enrichir.
C’est avec raison que les Bangladeshis ont toujours éprouvé un profond dédain pour leur gouvernement.
Taille de l’État:
Le Bangladesh se classe en bas de la moyenne au niveau du taux d’imposition des particuliers et de la taille des dépenses de l’État en pourcentage du PIB. Au fil des décennies, le capital productif a été extorqué et dilapidé par l’État, laissant le pays dans une situation de pauvreté tellement grave qu’il n’y a même plus assez de richesse à taxer. Le taux d’imposition des particuliers est tout de même de 25%, alors qu’il est de 45% pour les entreprises. Le parti socialiste (L.A.) a depuis longtemps tenté d’instaurer une forme d’État-Providence au Bangladesh, mais après avoir détruit les moteurs de création de richesse, le pays n’a pas les moyens de le faire.
Ceci étant dit, il serait faux de conclure que l’État est petit au Bangladesh. L’État y est très gourmand, que ce soit à l’aide des nombreuses entreprises d’État du pays, du système judiciaire politisé ou par les pot-de-vins, les serviteurs de l’État et leurs amis exproprient une bonne partie du peu de richesse créée par ce pays sous-développé.
Système financier:
L’hyper-inflation a longtemps été un grave problème au Bangladesh en raison de la création de monnaie par la banque centrale du pays. La situation est empirée par les mesures de contrôles des prix imposées par le gouvernement, qui ne font qu’encourager le marché noir. La création de monnaie permet à l’État de s’approprier subtilement une encore plus grande partie du peu de richesse créée au pays.
Au niveau des banques commerciales, 30% des actifs sont détenus par les 9 banques de l’État, nationalisées au nom du socialisme. Il y a deux marchés boursiers, mais ils sont peu utilisés vu le manque de respect des droits de propriété (décourage l’investissement), les contrôles étatiques sur les transactions et le fait qu’une grosse partie de l’économie est nationalisée (donc peu de place pour l’entreprise privée). Pour ces raisons, il est très difficile pour le Bangladesh d’attirer les investissements étrangers qui pourraient l’aider à se développer et se sortir de la pauvreté.
Entreprises d’État:
Les entreprises d’État ont une présence significative dans la plupart des secteurs productifs, incluant le système financier. Leurs décisions sont infestées par la politique, elles sont corrompues et elles ont un effet de « crowding out » sur l’investissement privé. Ces entreprises ont été nationalisées au nom du socialisme. La corruption et l’incapacité de l’État à les gérer correctement les ont transformées en véritables boulets pour l’économie du pays.
Droits de propriété:
Le respect des droits de propriété est extrêmement déficient au Bangladesh; la Heritage Foundation leur accorde une note de 20% à cet égard. La corruption dans le système judiciaire et au sein des différentes branche du gouvernement est fortement répandue et fait partie des moeurs et les expropriations gouvernementales sont fréquentes. Cela crée une dynamique peu propice à l’investissement et à la création de richesse.
Agriculture:
Le Bangladesh offre de bonnes possibilités de développement agricole. Il dispose de sols fertiles du fait des alluvions et d’importantes ressources encore inexploitées d’eaux de surface et d’eaux souterraines, pour l’irrigation. L’agriculture représente 30% du PIB et 60% de l’emploi du pays. Cependant, la production n’est pas à la hauteur de ce qu’elle devrait être; les paysans vivent dans des conditions précaires et la famine sévit dans l’ensemble du pays. Le pays doit importer des millions de tonnes de nourriture par année pour tenter de subvenir à ses besoins.
La propriété des terres agricoles est un des problèmes les plus criants du pays. Durant l’époque coloniale britannique, ce secteur était dominé par de riches propriétaires terriens. Après 1947, des lois ont été établies pour limiter la quantité de terre qu’une personne puisse détenir. Cependant, les propriétaires ont utilisé des subterfuges et des pot-de-vins pour conserver leurs terres. Près de 70% des fermiers ne sont pas propriétaires de la ferme qu’ils exploitent, ils la louent aux propriétaires. Cela ne les incite pas à y investir pour en maximiser la valeur ni à en prendre soin; déjà que ce pays ne soit pas propice à l’investissement étant donné le manque de protection des droits de propriété. De plus, les abus fréquents des propriétaires restent impunis puisque les cours villageoises sont dominées et corrompues par les propriétaires.
Conséquemment, les technologies utilisées par les agriculteurs sont primitives et peu productives. Cela est notamment dû au manque d’accès au crédit (vu le système bancaire déficient), les contrôles des prix par le gouvernement (qui réduisent les profits potentiels des agriculteurs et donc leur propension à investir), la règlementation contraignante et, surtout, le non-respect des droits de propriété, lequel décourage l’investissement. D’autre part, la loi islamique exige que lorsque quelqu’un décède, sa terre est subdivisée et répartie entre ses fils. Avec les taux de natalité très élevés qui ont sévit au Bangladesh, le résultat a été une fragmentation excessive des terres, ce qui n’aide pas à la productivité.
Secteur privé:
Au Bangladesh, il faut 44 jours en moyenne pour démarrer une entreprise. Le taux d’imposition des entreprises est de 45%. D’autre part, la règlementation au niveau du marché du travail le rend peu flexible; il est extrêmement difficile de renvoyer un employé. Avec un secteur financier déficient et des droits de propriété nébuleux, le climat n’est pas propice à l’entreprenariat et à l’investissement. L’entreprise privée joue donc un rôle effacé dans l’économie, ce qui laisse peu d’opportunités d’emplois aux travailleurs, outre les « sweat shops » et l’agriculture.
Taux de natalité
Le Bangladesh est le pays le plus densément peuplé du monde, la population ayant triplé entre 1960 et 2000. Dans les années 1980-85, la promotion du contrôle des naissances permit de ralentir le taux de croissance. Le taux de natalité est maintenant de 3,1 enfants par femme, alors qu’il était de 6,6 dans les années 1970. Pourquoi tant de naissances? Il ne faut pas oublier que le Bangladesh est une quasi-théocratie islamique…
Inégalités:
Le coefficient Gini du Bangladesh est de 31, bien en bas de la moyenne, ce qui signifie plus d’égalité que beaucoup de pays. Cependant, cette situation est loin d’être enviable puisque le coefficient est déformé par l’extrême pauvreté de ce pays. Les deux sources d’inégalités les plus dommageables au niveau du pays sont la corruption, la structure de l’industrie agraire et le système d’éducation.
Corruption:
La corruption est l’un des plus gros problèmes du Bangladesh, qui se classe 147e sur 179 pays selon le Corruption perception Index de Transparency International. Les pot-de-vins sont parfois la seule façon de faire avancer les choses paralysées par le gouvernement. L’État est très gros et est utilisé par les fonctionnaires, politiciens et amis du pouvoir pour extorquer la richesse, ce qui contribue à entretenir les inégalités et la haine envers le gouvernement. D’autre part, l’État néglige de protéger sa population; la répression, brutalité policière et la négation de la liberté d’expression sont fréquentes.
Éducation:
Le nationalisme et le fanatisme islamique ont fait beaucoup de tort à la qualité de l’éducation des Bangladeshis. C’est en leur nom que la L.A. a imposé le Bengali comme langue nationale et comme langue de l’éducation publique. Cela a engendré un grand nombre de gradués mal instruits puisque les connaissances nécessaires à leur éducation n’étaient pas disponibles en Bengali. Les écoles privées anglophones ont quant à elles attiré les enfants de riches, ce qui leur a donné accès à de bien meilleurs emplois. Cette situation a contribué à l’accroissement des inégalités au pays.
Conclusion:
Le Bangladesh est un cas typique de pays pauvre, victime d’un gouvernement corrompu qui a siphonné la richesse et détruit le capital productif de l’économie. L’État a été utilisé pour extorquer la propriété privée de la population et a, par le fait même, anihilé sa liberté économique. Il est primordial pour le futur de ce pays et de ses habitants que l’État se rétracte de la vie économique et laisse la liberté faire son chemin vers la création de richesse. Le pays a grandement besoin de plus d’entreprenariat privé, auquel l’État doit céder la place, et d’attirer davantage de capitaux étrangers pour financer ce développement.
Voici la réforme que je propose:
- Privatiser les entreprises d’État en les inscrivant à la bourse du pays.
- Libéraliser les marchés boursiers en éliminant les règles limitatives.
- Éliminer ou contraindre la banque centrale de façon à restreindre la création de monnaie et ainsi limiter l’inflation.
- Instaurer une loi anti-déficit gouvernemental.
- Simplifier et dépolitiser le processus de création d’entreprise.
- Réduire le taux d’imposition des entreprises.
- Abolir les mesures protectionnistes.
- Réduire les dépenses militaires.
- Dépolitiser et restructurer le système judiciaire dans l’optique de faire respecter les droits de propriété.
- Dépolitiser et restructurer le système d’éducation de façon à ce que tous les Bangladeshis aient libre accès à la meilleure éducation possible, peu importe la langue.
- Établir un système de propriété adéquat pour les terres agricoles (basé sur le principe du « homestead ») et libéraliser l’agriculture.
- Réformer le système électoral de façon à le rendre moins dépendant du financement électoral et des lobbys.
- Définitivement séparer le gouvernement et la religion.
Cela me fait beaucoup penser au documentaire de Johan Norberg « Globalisation is Good ». Il y reprend étape par étape le processus de développement de pays comme Taiwan, le Viet-Nam et puis finalement, il aborde l’absence de développement dans un pays comme le Kenya. Assez pertinent.
Hors-cela, s’il est possible de suggérer un pays dans le cadre de cette étude, j’aimerais bien voir le cas de la Thaïlande, actuellement en crise, et qui était promise à un bel avenir, pourtant, à la fin des années 1980 et début 1990.
Sinon, pour ce qui est du Bangladesh, je trouve cet article particulièrement précis. J’adore.
Le Chili et les Chicago Boys ferait aussi un excellent sujet de billet.
Oui , en effet,ce pays est donc une « caricature » de ce qui se passe dans trop de régions dans le monde.
Certaines religions se nourissent de la pauvreté,et nous constatons dans bien des cas que ces religions sont elles-mêmes un outil d’endoctrinement qui favorise les dirigeants,certainement moins religieux que le peuple…
Comment ensuite justifier la situation précaire dans le pays??(exemples nombreux au moyen orient et en l’Afrique)
Facile:il suffit de bâmer les pays occidentaux,ou encore les anciens colonisateurs,de controler l’éducation ,l’information,et les intellectuels récalcitrants.La population inculte croira aisément tout cela.Au besoin une guerre ou une menace de guerre peut également servir a regrouper le peuple,et a rediriger sa colère vers les étrangers,plutôt que vers ses dirigeants..
Le pire dans tout cela, ce sont les analyses de nos médias et même des dits « experts » qui sont axées essentiellement sur la politique,et soulignent peu les causes réelles de ces politiques (la corruption)dans bien des cas..
Votre article est révélateur..
@Jonathan:
Un article a été écrit dans le Wall Street Journal, à propos des Chicago Boys, de Milton Friedman et du Chili, avant, pendant et après la dictature de Pinochet.
http://online.wsj.com/article/SB10001424052748703411304575093572032665414.html
Traduction approximative:
«Dans la mythologie de gauche – notamment dans un livre fastidieux de Naomi Klein de 2007 nommé « The Shock Doctrine », les Chicago Boys ne couchaient pas seulement avec la dictature de Pinochet. Ils ont été les complices de ses crimes.
« Si la théorie économique pure de Chicago peut être réalisée au Chili qu’au prix de la répression, ses auteurs devraient-ils se sentir une certaine responsabilité? », écrit le chroniqueur du New York Times Anthony Lewis en octobre 1975.
En fait, Pinochet avait été pour la plupart indifférents aux conseils des Chicago Boys jusqu’à ce que la crise économique l’oblige à chercher des alternatives politiques.
En mars 1975, il a eu une rencontre de 45 minutes avec Friedman et lui demanda d’écrire une lettre proposant des remèdes. Friedman a répondu un mois plus tard avec une proposition en huit points qui sont largement inspirées des thèmes des Chicago Boys.
Pour sa peine, Friedman allait passer le reste de sa vie à être diffamé en tant que complice du mal: à la cérémonie de son prix Nobel l’année suivante, il a été accueilli par des protestations et chahuteurs.
Friedman lui-même ne pouvait pas décider s’il devait être amusé ou agacé par les détracteurs; plus tard, il a noté avec ironie qu’il avait donné à des dictatures communistes les mêmes conseils qu’il a donné Pinochet, sans soulever les ires de la gauche.
En ce qui concerne le Chili, Pinochet a nommé une succession de Chicago Boys à des postes séniors de responsabilité économique.
En 1990, année où il avait renoncé au pouvoir, le PIB par habitant avait augmenté de 40% (en dollars de 2005) alors même que le Pérou et l’Argentine ont stagné.
Les successeurs démocratiques de Pinochet, tous nominalement de centre-gauche, continue que creuser le mouvement de libéralisation.
Résultat: Les Chiliens sont devenus les plus riches d’Amérique du Sud. Ils ont le plus bas taux de corruption du continent, le plus faible taux de mortalité infantile et le plus petit nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. »
@Matt
Merci, c’est fort intéressant.
@Minarchiste
La réaction libérale logique est de quitter un tel pays pour aller dans un autre plus accueillant.
Matt rappelait le cas du Chili de Pinochet. Lorsque le gouvernement du Bangladesh sera demandeur, alors votre liste de propositions sera utile pour inspirer les décideurs.
Pour la liste, il faut deviner ce qui serait, non pas souhaitable, mais politiquement possible.
J’aurais mis en premier lieu
1. la libéralisation de l’agriculture. droits de propriété moderne. avec l’aide de hernando de soto(ONU).
2. simplification du droit des entreprises.
3. la monnaie
4. la Bourse
5. suppression des droits de douane
Je ne parlerais ni de l’éducation, ni de religion, ni du militaire. C’est trop sensible.
Bonjour,
Après avoir lu votre série d’article, intéressants je dois dire, je ne peux m’empêcher de croire que vous confondez beaucoup de chiffres entre eux, avec des explications douteuses.
1) Je ne sais pas si vous avez déjà été en Amérique Latine, mais votre Chili devenu un pays riche ? j’aimerais le voir… Vous confondez efficacité économique et bien être, intervention de l’état et liberté économique. (Ce dernier indice est tout à fait discutable dans la mesure où il sert les intérêts bancaires et financiers des multinationales). La liberté économique des agents est tout à fait possible en régime étatique et protectionniste. Mieux, Olivier Todd, Jacques Sapir, Friedrich List expliquent parfaitement que les régimes protectionnistes permettent à la fois le décollage (condition sine qua non), la préservation des intérêts nationaux (idée totalement éludée par la pensée libérale et pourtant indépassable) et enfin la meilleure redistribution des richesses…
2) La question de la corruption est une excuse simpliste au sous développement des nations pauvres. Elle oublie un peu vite que la spécialisation internationale ricardienne ou HOS n’est pas neutre. Qu’elle fait des gagnants et des perdants, et que le libre échange est alors au service des nations plus avancées qui ne tolèrent pas que les pays non industriels se protègent et puissent les rattraper. Cette logique se retourne aujourd’hui : l’Europe et les Etats Unis sont en voie de désindustrialisation au profit de la Chine essentiellement sans se doter d’armes pour contre attaquer (dévaluations, quotas…). Le libéralisme marche lorsque des pays de même développement s’échangent. (30 glorieuses) Lorsque l’écart est trop grand, les Peuples de tous les pays y perdent, au profit d’une élite (aujourd’hui financière) et tendant à l’oligarchie. Je vous rappelle que comparer les croissances entre pays n’a que peu de sens quand on sait que la croissance de ces 20 dernières années aux Etats Unis a été captée par moins de 1% de la population.
3) Plus largement, vous ne prenez pas en compte un aspect plus symbolique et philosophique de la mondialisation : la dépolitisation des sociétés démocratiques dont les élus n’ont plus de pouvoir, celui ci étant de plus en plus confié à des instances supra-nationales (encore plus chez nous en Europe), type UE, OMC FMI, … dont le but est avant tout de faire reculer les états, derniers garants d’un contrôle possible sur l’anarchie mondialiste.
Le grand mythe d’une richesse sans industrie ni nation a du plomb dans l’aile. Citez moi un pays riche qui ne soit pas une puissance industrielle et qui ne soit ni un paradis fiscal, ni un émirat pétrolier ? Ca n’existe pas. C’est pourquoi, toute politique industrielle est bonne à défendre par le protectionnisme dès lors qu’elle n’est pas encore assez compétitive à l’international. Si le Bangladesh ne se développe pas c’est largement pour cette raison, de même en Bolivie et au Chili, en Grèce et en Espagne aujourd’hui. La libéralisation du marché du travail ou la privatisation des entreprises ne sont que marginales (ex France), et permettent en revanche une plus grande solidarité nationale.
Comme je pense que vous êtes quelqu’un de droite libérale, j’imagine que ce dernier point vous est peut-être égal ; mais pour moi, qui suis de la gauche souverainiste, c’est ce vers quoi il faut tendre. Le libre échange est largement incompatible avec les avancées sociales (type réduction du temps de travail, hausse des salaires, gratuité des services publics…) puisqu’il instaure une concurrence déloyale entre des secteurs marchands et d’autres non marchands qui ne peuvent être compétitifs.
Cordialement.
@Frederichlist
« votre Chili devenu un pays riche ? j’aimerais le voir… »
Et oui, le Chili est le pays le plus riche d’Amérique du Sud et il fait maintenant partie de l’OCDE.
« Ce dernier indice est tout à fait discutable dans la mesure où il sert les intérêts bancaires et financiers des multinationales »
N’importe quoi. Il est évident que vous ne vous êtes pas donné la peine de regarder comment il est calculé.
« La liberté économique des agents est tout à fait possible en régime étatique et protectionniste. »
Lorsque l’État me force à payer un tarif douanier sur un bien importé, cela ne nuit pas à ma liberté économique?
« le libre échange est alors au service des nations plus avancées qui ne tolèrent pas que les pays non industriels se protègent et puissent les rattraper. »
Le protectionnisme est au service des individus les plus riches, qui ne tolèrent pas que les autres citoyens moins bien nantis puissent améliorer leur niveau de vie en payant des biens importés moins chers.
« Le libéralisme marche lorsque des pays de même développement s’échangent. »
Faux. Le libéralisme marche lorsque les individus sont libres de faire des échanges sans contrainte de l’État.
« la croissance de ces 20 dernières années aux Etats Unis a été captée par moins de 1% de la population. »
Ce n’est pas ce que les chiffres démontrent.
« des instances supra-nationales (encore plus chez nous en Europe), type UE, OMC FMI, … dont le but est avant tout de faire reculer les états »
Ces organisations sont avant tout étatique et incompatibles avec le véritable libéralisme. Je suis en désaccord avec leur existence.
« Citez moi un pays riche qui ne soit pas une puissance industrielle et qui ne soit ni un paradis fiscal, ni un émirat pétrolier ? »
C’est comme si je vous demandais de me nommer un pays d’Amérique du Nord qui n’est ni le Canada, ni les Etats-Unis, ni le Mexique…
Les questions plus pertinentes sont : 1) dans quel contexte institutionnel les puissances industrielles se sont-elles développées, 2) quelles sont les autres caractéristiques des pays à fiscalité attrayantes qui font en sorte qu’ils sont si riches, 3) pourquoi certains pays dotés de réserves pétrolière non-négligeables n’arrivent pas à s’enrichir?
L’autre problème avec cet argument est que vous déguisez « paradis fiscal » comme si c’était une mauvaise chose de payer moins d’impôts.
« Le libre échange est largement incompatible avec les avancées sociales (type réduction du temps de travail, hausse des salaires, gratuité des services publics…) »
La réduction du temps de travail ne peut résulter que de l’augmentation de la productivité et de l’innovation technologique. Le libre-échange favoriser la spécialisation, qui favorise l’amélioration de la productivité. La plupart des gens préfèrent un salaire plus élevé à une diminution de leur temps de travail. C’est un choix qui devrait être laissé à l’individu, mais cela n’a rien à voir avec le libre-échange. Parlez-moi donc du temps de travail dans les économies soviétiques? Ça frisait l’esclavage!
Ensuite, est-ce que les pays les plus protectionnistes ont des salaires plus élevés? Non! Au contraire.
Quant aux services publics, ils ne sont jamais « gratuits », il y a toujours quelqu’un qui paie. Je ne vois pas de lien avec le libre-échange ici. Les pays Scandinaves sont très libre-échangistes et pourtant ils offrent beaucoup de services publics « gratuits ».
« 2) La question de la corruption est une excuse simpliste au sous développement des nations pauvres » ???????????
Il ne faut pas hésiter à voyager, ou étendre très largement vos bases d’information.
Pour connaître assez bien 3 pays Africain, et beaucoup mieux le Nigéria en particulier pour y avoir travaillé durant 6 ans, je puis vous dire que la corruption à tous les niveaux de la société, non seulement pille le pays, appauvrit 90% de la population, mais en plus chasse tout investisseur, hors les pétroliers bien que certains comme Shell s’en aille, et préparent un avenir dantesque à ces pays.
On nous cite ces pays comme étant en développement dans tous les médias car leur PIB augmente, vous retirez le pétrole qui ne durera que 2 ou 3 décennies et tout s’écroule.
Dans 3 décennies le Nigéria aura minimum 300/400 millions d’habitants, ils connaîtront des guerres bien avant, dues a leur pauvreté profonde qui vient de la corruption actuelle et qui existera toujours.
Je ne peux en quelques lignes expliquer jusqu’où va cette corruption, mais renseignez vous, et vous verrez qu’elle est capable de tuer un pays qui pourtant devrait être riche.
Quant au reste, je crois que vous manquez de formation sur l’économie, mais j’ai cru voir que vous étiez de gauche c’est donc normal vous êtes excusé.
Juste un point, la gratuité n’existe nulle part => quelqu’un paie et ce sont rarement les gens de gauche qui paient, ils ne font que profiter du travail des autres, c’est partout pareil.
Un autre point, je ne peux pas y résister, aux USA la croissance n’aurait profité qu’à 1%, tout dépend sous quel angle on voit la chose même si on sait que les plus riches se sont considérablement enrichis, toutefois, aux USA ils sont 314 millions, si uniquement 1% de la population avait profité, il y aurait aujourd’hui 313 millions de gens dans la rue, à la pelle bien sûr.
Rebonjour,
Je maintiens que le Chili est un pays pauvre avec une concentration des richesses indécente. Tout comme en Argentine, les très riches cottoient les bidonvilles, OCDE ou pas.
Je me renseignerai plus en profondeur sur ces indices de liberté ; toutefois, vous avez l’air de penser que la liberté maximale de commerce est une bonne chose en soi, ce qui n’est pas mon cas. D’où ma critique a priori d’un indice qui fait l’apologie de cette « liberté ».
Qui négocie les traités de libre échange ? voyez les déclins portugais et espagnols, au 17ème, c’est bien la liberté anglaise qui les a asphixié. Vous ne pouvez nier que le commerce est fondammentalement un rapport de force entre nations.
« »Lorsque l’État me force à payer un tarif douanier sur un bien importé, cela ne nuit pas à ma liberté économique?
Encore une fois, TA liberté économique de consommer, dès lors qu’elle se heurte à ce que l’on détermine comme intérêt général n’est pas un simple arbitrage, plus cher ou moins cher. Autoriser les délocalisations en Chine ou en Indonésie, c’est accepter l’exportation de la misère. Si les ouvriers sont payés décemment quelque part, les prix montent… ta liberté de consommer se heurte à la liberté de vivre décemment d’autres personnes, d’avoir un emploi, une protection sociale. C’est une liberté aussi. Pourquoi n’apparait-elle pas dans l’indice de liberté économique ? Dans des pays comme en Espagne, quand 25% de gens sont au chômage, où est la liberté de consommer ? Ce chômage est pourtant la conséquence des choix macroéconomiques libéraux, avec la liberté de consommer, liberté du banquier, des promoteurs immobiliers, des capitaux…
« L’autre problème avec cet argument est que vous déguisez « paradis fiscal » comme si c’était une mauvaise chose de payer moins d’impôts. »
Si un pays décide de ne pas payer d’impot c’est son problème en économie fermée, (en général d’ailleurs c’est le problème des gens pauvres de ce pays) ; en économie mondialisée, c’est le problème des autres, ceux qui financent une protection sociale et une redistribution élevée. Car ceux la perdent en compétitivité (du fait des taxes). Résultat : c’est la course au moins disant social, et à la baisse des impôts (même dans les pays où les gens souhaitent conserver un haut niveau de protection).
« Parlez-moi donc du temps de travail dans les économies soviétiques? Ça frisait l’esclavage! »
Je ne suis pas communiste, je suis de gauche.
« Quant aux services publics, ils ne sont jamais « gratuits », il y a toujours quelqu’un qui paie. Je ne vois pas de lien avec le libre-échange ici. Les pays Scandinaves sont très libre-échangistes et pourtant ils offrent beaucoup de services publics « gratuits ». »
Je ne suis pas assez calé sur la scandinavie. Mais il me semble que les inégalités comme partout, augmentent depuis une quinzaine d’années, que leur modèle protecteur a du plomb dans l’aile, comme partout.
Vous semblez niez que toutes les avancées sociales fondammentales (droit du travail, journée de 8heures, interdiction du travail des enfants, et avant cela de l’esclavage…) ont été des privations de liberté de certains. Oui ! mais pour que celle du plus grand nombre progresse.
La liberté n’est pas sans limite, je pense que vous avez déjà longuement réfléchi à cela ; dans le commerce c’est une évidence. Mais si la passion de l’Homme pour faire ce qu’il veux est sans limite, et qu’il est dangereux de vouloir faire changer l’Homme, la loi est la pour fixer des règles.
Bien à toi
@frederichlist
« Je maintiens que le Chili est un pays pauvre avec une concentration des richesses indécente. »
…et je maintiens que le Chili est un pays qui n’a fait que quelques pas vers le libéralisme économique ; et qui a encore beaucoup de chemin à faire à cet égard. L’amélioration qui a résulté de ces quelques pas est cependant très probante.
« Qui négocie les traités de libre échange ? »
S’il faut un traité pour réguler le commerce entre deux pays, c’est qu’il ne s’agit pas de libre-échange, mais plutôt une mascarade pour encadrer le protectionnisme. Le vrai libre-échange ne nécessite aucun traité. Il faut simplement abolir les tarifs, c’est tout.
« Vous ne pouvez nier que le commerce est fondammentalement un rapport de force entre nations. »
Oui je le nie. Le commerce n’est qu’une transaction entre deux individus qui cherchent à améliorer leur sort.
« Autoriser les délocalisations en Chine ou en Indonésie, c’est accepter l’exportation de la misère. Si les ouvriers sont payés décemment quelque part, les prix montent… ta liberté de consommer se heurte à la liberté de vivre décemment d’autres personnes, d’avoir un emploi, une protection sociale. »
Ah oui ? Et si on ne délocalise pas, que feront ces Chinois ? Seront-ils dans une meilleure situation selon vous ?
« Dans des pays comme en Espagne, quand 25% de gens sont au chômage, où est la liberté de consommer ? »
Si vous voulez parler de la liberté économique en Espagne et d’à quel point elle est déficiente en raison de l’intervention de l’État, de la règlementation de leur marché du travail et de tous leurs programmes gauchistes que vous aimez tant même s’ils ont ruinés tant de pays, ça pourrait être le sujet d’un autre billet pour cette série, mais vous n’aimeriez pas les conclusions.
« Ce chômage est pourtant la conséquence des choix macroéconomiques libéraux »
Vous venez de prouver que vous ne savez rien du libéralisme, le vrai. Pour un libertarien, un « choix macroéconomique » ça n’existe pas puisque cela impliquerait de facto l’intervention de l’État, ce qui est une contradiction.
« Je ne suis pas communiste, je suis de gauche. »
Peut-être, mais les principes sont les mêmes. Plus d’intervention de l’État pour assurer une société prospère et égalitaire. Le résultat est un fiasco.
« Je ne suis pas assez calé sur la scandinavie. »
Et bien j’ai plusieurs articles sur le sujet. Bonne lecture.
« Dans des pays comme en Espagne, quand 25% de gens sont au chômage, où est la liberté de consommer ? »
Vous confondez liberté et capacité à. Personnellement, je suis tout-à-fait libre d’acheter une Ferrari. Mais je n’en ai pas les capacités financières.
En Espagne, qui reste un pays démocratique, tout le monde est libre de consommer. Mais comme les politiques ultra-étatistes et collectivistes (de droite comme de gauche) ont ruiné le pays, beaucoup n’en ont pas la capacité.
Et quand on lit vos commentaires, Minarchiste a parfaitement raison: vous n’avez absolument AUCUNE idée de ce que le mot « libéralisme » veut dire.
Alors si vous voulez que vos critiques aient un sens, qu’elles ne tombent pas systématiquement à côté, bref, si vous voulez critiquer efficacement le libéralisme, apprenez d’abord ce que le mot veut dire. Pour cela, je vous conseille par exemple:
– http://dantou.fr/ (clair, et surtout très drôle) L’auteur en a d’ailleurs fait un très bon livre
– http://www.objectifliberte.fr/2003/05/libralisme-dfin.html (clair, succinct et précis)
Vous apprendrez par exemple que libéralisme n’est pas une doctrine économique mais une philosophie du droit. Et plein d’autres choses qui vous serviront dans votre critique, puisque vous pourrez frapper les libéraux « là où ça fait mal », et non complètement à côté.
Et pour le reste de vos commentaires, on n’y trouve qu’un manque cruel de connaissance du fonctionnement basique de l’économie.
« S’il faut un traité pour réguler le commerce entre deux pays, c’est qu’il ne s’agit pas de libre-échange, mais plutôt une mascarade pour encadrer le protectionnisme. Le vrai libre-échange ne nécessite aucun traité. Il faut simplement abolir les tarifs, c’est tout. »
Vous confondez protectionnisme avec tarifs douaniers ; le dumping fiscal, monétaire et social EST un protectionnisme. Vous parlez d’un monde sans traités qui n’existera jamais. La doctrine libérale du droit se fonde sur l’individu libre et autonome (ce qui en soi est discutable), et sur l’idée qu’il faut le protéger de l’absolutisme. En économie c’est un peu différent, vous êtes par exemple libre de consommer ET en même temps de travailler pour vivre d’un revenu. Dès lors que ces deux libertés s’opposent, cela induit un rapport de force. Quant aux Nations, si vous niez qu’elles existent et qu’elles ont des intérêts supérieurs et contradictoires (parce que les développements économiques sont échelonnés et divers), je ne vois pas de monde qui ressemble au votre autour de moi.
Vous n’avez pas répondu sur le fait que les avancées sociales se sont faites par privation de certaines libertés. (journée de 8 heures, repos hebdomadaire….)
Ah oui ? Et si on ne délocalise pas, que feront ces Chinois ? Seront-ils dans une meilleure situation selon vous ?
Les Chinois ont un marché intérieur non ? Comment on a fait nous ? Ils sont aussi intelligents que nous, faites leur confiance pour se développer. En attendant leur stratégie conduit à la destruction de l’outil productif en Europe, et aux Etats Unis qui s’en sortent en imprimant des dollars. Et sans outil productif industriel, pas de protection sociale. (j’ai bien compris que ce n’était pas votre affaire, mais c’est la mienne).
« Vous venez de prouver que vous ne savez rien du libéralisme, le vrai. Pour un libertarien, un « choix macroéconomique » ça n’existe pas puisque cela impliquerait de facto l’intervention de l’État, ce qui est une contradiction. »
Je ne vois dans l’environnement qui m’entoure d’absence de libertés, au contraire. Le monde et les théories de Ricardo et de Bastiat me paraissent en effet simplistes et incapables de prendre en compte les rapports sociaux, la puissance de l’argent et la preuve par l’Histoire que les hommes sont mus par des idées plus complexes que la seule Liberté.
« Si vous voulez parler de la liberté économique en Espagne et d’à quel point elle est déficiente en raison de l’intervention de l’État, de la règlementation de leur marché du travail et de tous leurs programmes gauchistes que vous aimez tant même s’ils ont ruinés tant de pays, ça pourrait être le sujet d’un autre billet pour cette série, mais vous n’aimeriez pas les conclusions. »
La réglementation du marché du travail protège les travailleurs. Les exemples de déréglementation aux Etat Unis et en Grande Bretagne font qu’aujourd’hui les travailleurs restent pauvres alors même qu’ils cumulent 2 ou 3 jobs ; cela concerne 30% des salariés anglais. C’est une régression, cette situation n’existait pas à un tel niveau il y a 30 ans. Une liberté qui réduit le bien être de tout un pan d’une société n’est pas une liberté fondamentale me semble-t-il. Enfin, puisque c’est le bien suprême… D’ailleurs je ne vois pas en quoi la suppression de l’Etat (ou son encadrement au strict minimum) est une théorie moins utopiste et moins dangereuse que la disparition de l’Etat prônée par le marxisme ou les anarchistes de gauche.
« Plus d’intervention de l’État pour assurer une société prospère et égalitaire. Le résultat est un fiasco. »
Un fiasco ?! allons, comme vous y allez… le fiasco, c’est l’Homme quand il fait n’importe quoi ; venez vivre en France, c’est pas si mal, encore que la libéralisation de tout commence à nous asphyxier. Il faudra payer des impôts, c’est tout.
@Matéo
« Et pour le reste de vos commentaires, on n’y trouve qu’un manque cruel de connaissance du fonctionnement basique de l’économie. »
Le fonctionnement basique de l’économie, c’est le votre, c’est celui de Ricardo, de Mises et de Hayek, et par la même de tous les journalistes et experts économiques médiatiques. Les penseurs du protectionnisme, et plus globalement de la remise en cause de l’autonomie de l’individus sont légèrement plus subtils.
Qui croit encore aux avantages comparatifs, non mais franchement ?
Les sociétés humaines sont régies par beaucoup plus que le Droit, qui n’est que le produit de rapports de force souvent économiques, de négociations, et non d’une transcendance naturelle.
La liberté certes, mais pour qui ? et pour en faire quoi ?
Pffff je viens de lire le reste, et c’est vraiment désespérant, j’abandonne.
Juste un conseil: essayez de vous détacher de la pensée unique, arrêtez de consulter les médias mainstream, « désapprenez » les monceaux de bêtises enseignées à l’école (en espérant que le lavage de cerveau au Québec ne soit pas aussi radical qu’en France), lisez des livres économiques « sérieux » (pas grande chose en français cependant, tellement le monde de la littérature économique francophone est aux mains des keynésiens, des marxistes et autres alter-comprenants)…
« Le fonctionnement basique de l’économie, c’est le votre, c’est celui de Ricardo, de Mises et de Hayek, et par la même de tous les journalistes et experts économiques médiatiques. »
Je sais pas comment c’est au Québec, mais en France, ces gens sont totalement inconnus.
Dans notre système politique, éducatif et médiatique, seuls les étatistes ont droit de cité (bien que certains soient plutôt de droite et d’autres franchement de gauche, tous sont étatistes). La pensée unique atteint un niveau hallucinant dans mon pays. « Libéral » est une insulte (en fait seuls les termes « ultra » ou « néo » libéral, qui ne veulent absolument rien dire sont utilisés). Les libéraux sont honnis, interdits sur les plateaux télé, dans la journée et dans l’Éducation Nationale.
Vous avez bien de la chance d’avoir accès à d’autres sons de cloche au Québec, ici, c’est 100% pensée unique étatiste et gare à celui qui s’écarte du dogme officiel.
» Les penseurs du protectionnisme, et plus globalement de la remise en cause de l’autonomie de l’individus sont légèrement plus subtils. »
Les termes « penseurs » et « protectionniste » sont antinomiques, puisque que quand on réfléchit un peu, on comprend que le protectionnisme ne peut que nuire globalement et profiter seulement à certains au détriment des autres. :p
« Subtil » n’est pas le terme le plus approprié. « Alter-comprenant », comme on dit pudiquement, me semble plus juste ^^
« Qui croit encore aux avantages comparatifs, non mais franchement ? »
C’est de la simple logique, froide et imparable. Mais le raisonnement logique est quelque chose d’étranger aux alter-comprenants.
« Les sociétés humaines sont régies par beaucoup plus que le Droit »
C’est l’évidence même. Et « ce beaucoup plus » est du ressort des individus. C’est justement pour cela que les libéraux refusent que l’État s’y immisce.
« qui n’est que le produit de rapports de force souvent économiques, de négociations, et non d’une transcendance naturelle. »
Le droit naturel lui découle bien de la nature humaine (d’où son nom). Pour le reste, des libéraux ont écrit des livres entiers sur l’émergence de règles.
« La liberté certes, mais pour qui ? »
Pour tout le monde. L’égalité en droit est un des principe fondamentaux du libéralisme.
« et pour en faire quoi ? »
Ce que vous voulez tant que vous n’atteignez pas au droit d’autrui. C’est justement une des différences entre les libéraux et les étatistes de droite ou de gauche: refus de juger autrui autrement que de façon strictement personnelle tant qu’il n’y a pas atteinte au droit. Les libéraux refusent que l’État impose « la » morale (en fait celle des élus en place) mais qu’il se contente de défendre le droit naturel.
« dans la journée » -> il fallait lire « dans les journaux », évidemment.
« Vous n’avez pas répondu sur le fait que les avancées sociales se sont faites par privation de certaines libertés. »
Elles n’ont été permises que par l’augmentation de la productivité. Et évidemment, leur coût est est payé par le salarié (salaire moindre), il n’y a pas de miracle.
Les libéraux pourraient aussi vous rétorquer la même chose pour le droit de grève ou le droit de se syndiquer, qui ont été le fait de députés libéraux (en France).
« Je ne vois dans l’environnement qui m’entoure d’absence de libertés, au contraire »
Venez en France, vous verrez! Oh certes, ce n’est pas Cuba ou la Corée du Nord, heureusement, mais vous ne serez pas libre de choisir vous-même votre assurance santé, vous ne serez pas libre de choisir votre assurance retraite, vous ne serez pas libre de choisir votre assurance chômage, vous ne serez pas libre de choisir l’école de vos enfants, vous ne serez pas libre de fumer ce que vous voulez, etc. (et je ne parle que des choses les plus connues)
« en France, c’est pas si mal, encore que la libéralisation de tout commence à nous asphyxier »
Hein???? De quelle libéralisation vous parlez? L’État ne cesse de grossir depuis au moins 40 ans. Sans aucune pause.
« Elles n’ont été permises que par l’augmentation de la productivité. Et évidemment, leur coût est est payé par le salarié (salaire moindre), il n’y a pas de miracle. »
Par le salarié, ET le patron! qui si on ne lui avait interdit à un certain moment eut continué d’embaucher des esclaves et des enfants pour augmenter sa marge, preuve qu’il faut bien interdire certains comportements et que le salarié y gagne (même si ce n’est pas forcément financier).
Ta conclusion est révélatrice de notre différent insurmontable :
« mais vous ne serez pas libre de choisir vous-même votre assurance santé, (c’est faux, il y a une sécurité sociale commune à tous, ET des mutuelles que tu choisis)
vous ne serez pas libre de choisir votre assurance retraite (faux, les deux systèmes cohabitent),
vous ne serez pas libre de choisir votre assurance chômage (ça non) , vous ne serez pas libre de choisir l’école de vos enfants (les plus riches le peuvent, il faut croire que les plus riches sont plus libres…),
vous ne serez pas libre de fumer ce que vous voulez (c’est vrai, c’est un choix de société, discutable, qui évolue, par contre en France où le vin est culturel, on a le droit de boire partout.) etc. (et je ne parle que des choses les plus connues) »
Mais si c’est cela la liberté qui te manque, je trouve ça un peu raz les pâquerettes. Je dirais même que cette liberté ne m’intéresse pas vraiment. En revanche, construire un espace public dynamique, des médias indépendants des puissances politiques et financières, donner du temps aux citoyens pour qu’ils s’investissent ailleurs que dans le travail, mais plutôt dans l’œuvre, la création artistique, la famille, les relations sociales, avoir du temps pour son couple, ses amis… Voila MA liberté.
Et permettre cela à ceux qui le souhaitent, tel est l’enjeu selon moi, telle est la liberté comme je la conçois. Cela suppose forcément de tempérer la cupidité de certains. Et donc MA liberté, a besoin d’égalité et de temps.
Et puis cette manie se sentir agressé dès qu’il faut payer des impôts (parce que c’est ça le fond le libertarianisme…)
Les individus dans une société ne sont pas des atomes ; nous avons besoin de sens. Ta Liberté n’y répond pas, elle est la liberté des riches, qui se sentent libres quand ils ont plus d’argent.
Salut.
@Frederichlist
« Les Chinois ont un marché intérieur non ? Comment on a fait nous ? Ils sont aussi intelligents que nous, faites leur confiance pour se développer. »
Pour votre information, le Canada et les Etats-Unis se sont développés industriellement en tant que manufacture pour les Britanniques. Et maintenant vous voulez empêcher les autres nations de rejoindre notre niveau de richesse en leur barrant la route vers la prospérité résultant des échanges ? Et ensuite la gauche se plaint des inégalités entre les pays riches et les pays pauvres, tout en s’opposant au commerce qui nivelle le terrain ?
http://www.unmondelibre.org/Watts_delocalisations_290812
Selon le Institute for International Economics, aux Etats-Unis, entre 1999 et 2003, environ 70,000 emplois reliés à l’informatique ont été délocalisés à l’étranger. Pendant cette même période, se sont créées plus de 115,000 emplois en logiciels informatiques, mieux rémunérés que les emplois perdus.
Les délocalisations augmentent les profits, qui sont utilisés pour investir dans l’innovation, qui engendre de meilleurs emplois. Pendant ce temps, les travailleurs des pays émergents accèdent à de meilleurs emplois. Ce cercle vertueux explique la majorité des extraordinaires gains de prospérité que nous avons observés globalement au cours des dernières décennies.
« La réglementation du marché du travail protège les travailleurs.»
Non, la réglementation du marché du travail permet à certains travailleurs d’obtenir de meilleures conditions au détriment d’autres travailleurs qui perdent leur emploi.
C’est pourquoi les pays à forte réglementation du travail ont des taux de chômage plus élevés.
https://minarchiste.wordpress.com/2012/06/01/les-grands-mythes-economiques-mythe-5/
« Les exemples de déréglementation aux Etat Unis et en Grande Bretagne »
De quoi exactement parlez-vous? Quel genre de dérèglementation?
« Vous n’avez pas répondu sur le fait que les avancées sociales se sont faites par privation de certaines libertés. (journée de 8 heures, repos hebdomadaire….) »
Je ne vois pas en quoi c’est une « avancée sociale ». Les heures de travail devraient être négociées de gré à gré entre le travailleur et son employeur.
Ça fait partie des conditions de travail, incluant la rémunération, les avantages sociaux, les vacances, etc.
Et en passant l’esclavage est une négation de la liberté. C’est fondamentalement opposé aux principes du libéralisme.
« en France, c’est pas si mal, encore que la libéralisation de tout commence à nous asphyxier. »
Libéralisation en France ? Vous voulez rire ou quoi ? Je pense que cela devrait clore notre débat.
Nous ne ferons pas de progrès avec ce genre d’affirmation.
« donner du temps aux citoyens pour qu’ils s’investissent ailleurs que dans le travail »
Encore une fois, le temps de travail est un choix personnel.
Tout le monde devrait être libre de travailler moins, mais doit subir la baisse de revenus conséquente.
Vous voulez le beurre et l’argent du beurre. Vous voulez vous payer du bon temps sur le dos des autres.
Cela est beaucoup plus utopique que de souhaiter que la liberté naturelle des humains soit respectée face à l’État.
« Les délocalisations augmentent les profits, qui sont utilisés pour investir dans l’innovation, qui engendre de meilleurs emplois. »
Mais aussi baisser les prix, et donc augmenter le pouvoir d’achat de tout le monde 😉
« “Elles n’ont été permises que par l’augmentation de la productivité. Et évidemment, leur coût est est payé par le salarié (salaire moindre), il n’y a pas de miracle.”
Par le salarié, ET le patron! qui si on ne lui avait interdit à un certain moment eut continué d’embaucher des esclaves et des enfants pour augmenter sa marge, preuve qu’il faut bien interdire certains comportements et que le salarié y gagne (même si ce n’est pas forcément financier). » »
Ben non: quand la productivité augmente, les salaires augmentent et il n’y a plus nécessité pour les parents de faire bosser leurs enfants. Pas besoin d’interdiction.
En revanche, si tu fais une loi qui interdit le travail des enfants alors que les conditions ne sont pas réunis pour que le salaire des parents suffise (c’était le cas en France il y a quelques siècles et c’est toujours le cas dans certains pays aujourd’hui – les moins libéraux, d’ailleurs), et bien les familles ont le choix entre la misère, ou le travail dissimulé des enfants, voire la prostitution des enfants (c’est ce qui se passe dans certains pays aujourd’hui, d’ailleurs).
Et non, le « patron » ne paye pas le coûts de ces avancées sociales, il ne fait qu’en tenir compte dans le salaire versé, et/ou il augmente le prix des produits (donc ce sont ses clients qui paieront), et/ou il réduit les bénéfices de l’entreprise, ce qui est néfaste à long terme, pour tout le monde.
Bref, ce que les libéraux veulent, c’est que chacun soit libre de négocier ces avantages sociaux, de façon individuelle ou collective (syndicats – mais uniquement si c’est librement choisi) et non pas que ce soit l’État qui fixe la même norme pour tout le monde.
Les collectivistes eux, voient les choses différemment: « je pense que 5 semaines de congés payés c’est bien, alors je veux l’imposer à tout le monde », peu importe si c’est trop pour certains, pas assez pour d’autres etc.
« “mais vous ne serez pas libre de choisir vous-même votre assurance santé, (c’est faux, il y a une sécurité sociale commune à tous, ET des mutuelles que tu choisis) »
Et non, si tu vivais en France, tu saurais que tu n’as pas le droit de refuser la sécu pour choisir l’assurance de ton choix.
Et quand tu sais que pour le mec qui gagne 1500€ net par mois, l’État prend de force 15000€ (oui quinze mille!) PAR AN sur son travail pour la sécu, tu te dis qu’il se fait bien en… avoir.
« vous ne serez pas libre de choisir votre assurance retraite (faux, les deux systèmes cohabitent), »
Et non, toujours pour la même raison: tu ne peux pas refuser de cotiser à la sécu pour choisir l’assurance retraite qui te convient.
« vous ne serez pas libre de choisir l’école de vos enfants (les plus riches le peuvent, il faut croire que les plus riches sont plus libres…), »
Encore une fois, vous confondez capacité à et liberté de. Par contre, il exact que si tu as du pognon ou que tu es dans le sérail (fils de prof, connaissance des « astuces » permettant de contourner la carte scolaire, « pistonné » par telle ou telle personne bien placée etc.) tu peux aller dans le privé. Mais tu paieras quand même pour l’éducation nationale, parce-que… parce-que bon voilà, les collectivistes en ont décidé ainsi, même si tu trouves que le niveau dans l’Ed Nat est lamentable.
« Mais si c’est cela la liberté qui te manque, je trouve ça un peu raz les pâquerettes. »
Ce ne sont que quelques exemples parmi des centaines ou des milliers d’autres où l’État nie nos droits naturels au lieu de les protéger. ( J’aimerais aussi être libre d’utiliser voire d’émettre la monnaie de mon choix par exemple 😉 ).
« Je dirais même que cette liberté ne m’intéresse pas vraiment. »
OK, mais pourquoi toi et tes comparses collectivistes tenez-vous absolument à nier celle d’autrui?
« construire un espace public dynamique »
Oh, le beau gloubi boulga qui ne veut rien dire! Allez donne-nous une définition précise et concrète 😉
« des médias indépendants des puissances politiques et financières »
Oui, c’est pour ça qu’il faut que l’État stoppe toute forme de subvention envers les médias (et même qu’il stoppe toute forme de subvention aux entreprises, syndicats, partis politiques etc.) et qu’on arrête avec la télévision et la radio d’État, camouflés sous l’innocente expression « service public télévisuel / radiophonique ».
« onner du temps aux citoyens pour qu’ils s’investissent ailleurs que dans le travail, mais plutôt dans l’œuvre, la création artistique, la famille, les relations sociales, avoir du temps pour son couple, ses amis… Voila MA liberté. »
Non, encore une fois, ça ce n’est pas la « liberté ». La liberté c’est l’absence de coercition, ie d’usage de la force ou de menace d’usage de la force par autrui, contre quelque chose qui ne nuit pas au droit naturel d’autrui. Et évidemment, « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».
Ou encore, comme elle est définie dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789: « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. »
En revanche, tu es d’accord avec les libéraux: tu voudrais pouvoir négocier plus de temps libre pour pouvoir plus te consacrer aux choses qui t’intéressent (l’oeuvre, la création artistique, la famille etc, mais n’oublier pas cependant que d’autres peuvent avoir d’autres envies).
Ou alors, je n’ai pas compris et ce que tu désires en fait c’est que d’autres te payent ces avantages sociaux.
« Et permettre cela à ceux qui le souhaitent, tel est l’enjeu selon moi, telle est la liberté comme je la conçois. »
Voilà, exactement comme les libéraux. Sauf que les libéraux ne veulent pas imposer la même chose à tout le monde, mais que chacun soit libre de choisir ce qui lui convient.
« Cela suppose forcément de tempérer la cupidité de certains. »
Ben non, aucun rapport.
Même si comme moi, la cupidité te répugne, moi, à la différence de toi, je ne pense pas que l’État doit imposer ma vision à tout le monde, car si le cupide ne viole le droit naturel de personne, il n’y a aucune raison d’interdire sa cupidité, même si je la désapprouve (car c’est un jugement moral purement personnel).
« Et puis cette manie se sentir agressé dès qu’il faut payer des impôts (parce que c’est ça le fond le libertarianisme…) »
N’importe quoi, ce n’est pas ça le « fond » du libertarianisme. Tu retombes dans les mêmes travers: tu ne sais pas ce qu’est le libéralisme donc tes critiques tombent à côté. Je t’ai donné des liens qui définissent très bien le libéralisme, cela t’aidera à faire des « bonnes » critiques du libéralisme.
« Ta Liberté n’y répond pas, elle est la liberté des riches, qui se sentent libres quand ils ont plus d’argent. »
Du grand n’importe quoi là… Ce n’est pas « MA » liberté, c’est la liberté de tout le monde.
D’ailleurs, n’étant pas riche, loin de là, pourquoi voudrais-je quelque chose qui, selon toi, ne profiterait qu’aux riches?
Et puis vous trouvez ça « ras des pâquerettes », mais que diriez vous si je venais chez vous et que je vous forçais à acheter tel ou tel produit ou service, même s’il ne vous convient pas, en vous menaçant de vous séquestrer si vous refusez? Ou si je demandais à l’État de le faire à ma place? Hum?
@mateo
Je suis d’accord. J’ajoute que la liberté de chacun est de jouir de ce qu’il a, de ce qu’il possède. Puisqu’il n’utilise pas les biens d’autrui, ni n’agresse autrui, il ne peut pas leur nuire. La liberté est ainsi liée au droit de propriété.
J’ai un dossier à faire sur le Bangladesh (sujet choisi) et cet article m’a beaucoup aidé. Merci beaucoup !
@Biiiip
Merci. Vous ne semblez pas être le seul, puisque cet article est le plus consulté de l’histoire de ce blogue. Il semble aussi attirer beaucoup de visites sur Contrepoints qui l’a republié.
Un excellent article qui vient juste d’être publié et qui fait écho au mien:
http://www.libreafrique.org/Richman_Bengladesh_230513
Il faut quand même noter que le pays a fait quelques progrès en terme de libéralisation depuis les années 90 ce qui lui a permis d’avoir une grande croissance et d’améliorer le niveau de vie de ces habitants.
Il y a encore énormément à faire pour que cela devienne un pays économiquement libéral mais il y a quand même eu quelques progrès.
La grande croissance économique de ce pays ces dernières s’explique par la libéralisation économique du pays (qui n’est que très partielle et qui doit encore être approfondie): https://core.ac.uk/download/pdf/60542178.pdf