J’ai trouvé un blogue sur lequel l’auteur s’est amusé à compiler des citations de Ben Bernanke depuis 2005. Cela démontre l’extrême médiocrité et l’échec lamentable tant de l’individu, en tant qu’économiste, que de son idéologie, en l’occurence keynésienne.
Évidemment, je suis bien conscient que Bernanke ne peut pas dire ce qu’il veut, ni ce qu’il pense vraiment, au risque d’enflammer les marchés financiers (à la hausse ou à la baisse) et/ou de semer la panique dans l’économie. Néanmoins, j’éprouve quand même un énorme mépris envers l’institution qu’est la Federal Reserve ainsi que de son représentant principal: « Helicopter-Ben ». J’ai donc bien rigolé à la lecture de ces élans de stupidité. Une chance pour les keynésiens: le ridicule ne tue pas!
J’ai fait une traduction libre des citations:
Il déclarait le 1er juillet 2005 en entrevue à CNBC:
“Nous n’avons jamais eu une baisse des prix des maisons pour l’ensemble de la nation. Alors, ce qui est plus probable est que les prix des maisons vont ralentir et peut-être se stabiliser, ce qui pourrait ralentir les dépenses de consommation un petit peu. Cependant, je ne crois pas que cela amènera l’économie trop loin en-deçà du plein-emploi.”
Le 20 octobre 2005, dans un discours devant le Comité Économique Conjoint :
“Les prix des maisons ont augmenté de près de 25% au cours des dex dernières années. Même si les activités spéculatives ont augmenté dans certaines régions, au niveau national, les augmentations de prix reflètent de solides perspectives économiques.”
Le 15 novembre 2005, lors de sa nomination à la Fed:
“Pour ce qui est de leur sécurité, les produits dérivés sont pour la plupart transigés entre des institutions financières très sophistiquées et des individus qui ont des incitatifs considérables à les comprendres et à les utiliser correctement.”
Le 15 février 2006, devant le Comité sur les Services Financiers:
“Le marché immobilier se refroidit quelque peu. Nous anticipons que la baisse sera modérée et que les prix des maisons vont probablement continuer à monter.”
Le 15 février 2007, devant le Congrès:
“Malgré les ajustements dans le secteur résidentiel, les perspectives économiques des ménages demeurent généralement bonnes. Les finances des ménages apparaissent généralement solides et les taux de délinquence sur les prêts à la consommation et les hypothèques demeurent bas.”
Le 28 mars 2007, devant le Comité Économique Conjoint:
“À ce point-ci, cependant, l’impact sur l’économie et les marchés financiers des problèmes du marché subprime semblent contenus.”
Le 17 mai 2007, à la Conférence Annuelle sur la Structure et la Concurrence des Banques:
“Ceci étant dit, étant donné les facteurs fondamentaux en place qui devraient supporter la demande de maisons, nous croyons que les effets des problèmes dans le secteur subprime sur le marché immobilier seront probablement limités et nous n’anticipons pas d’impacts significatifs sur le reste de l’économie ou sur le système financier. La vaste majorité des hypothèques, incluant même les subprimes, continuent de bien performer.”
Le 31 août 2007, au Symposium Économique de Kansas City:
“Il n’est pas de la responsabilité de la Federal Reserve et il ne serait pas approprié de protéger les prêteurs et les investisseurs des conséquences de leurs décisions financières.”
Le 10 janvier 2008:
« La Federal Reserve ne prévoit présentement pas de récession ».
Le 27 février 2008, devant le Comité Sénatorial sur les Banques:
“Les ratios de capital des plus grandes banques demeurent bons et je n’anticipe pas de problèmes sérieux tels que des faillites parmi celles‑ci. »
Le 10 juin 2008, à la 52e Conférence Économique Annuelle de la Fed de Boston:
« Le risque que l’économie soit entrée dans une baisse substantielle semble avoir diminué au cours du dernier mois. »
Le 18 juillet 2008, devant le Comité sur les Services Financiers:
“Les GSEs [Fannie Mae et Freddie Mac] sont capitalisées adéquatement. Elles ne sont pas en danger de faillite ».
Quel visionnaire! Il n’en fallait pas plus pour être élu la « personne de l’année » par le magazine Time.
En passant, j’aimerais bien vous présenter de telles citations concernant des économistes de l’école autrichienne, mais cela n’existe pas!
Surprenant !
Ceci ne peut qu’engendrer de profondes remises en question chez les politiciens,professionnels,citoyens américains et autres qui ne doutent pas du bien fondé des politiques de la Fed ..
Espérons que Ron Paul va faire beaucoup de questions! Fin de la Fed!
Pourrais-tu qualifier ta derniere phrase? Qu’est-ce que tu veux dire?
Et qui considererais-tu comme un economiste de l’ecole Autrichienne?
@JC
Mises, Hayek, Rothbard, Garrisson, Hazlitt, Doug French, De Soto, Reisman, Thomas E. Woods Jr.
Je ne suis pas un grand fan the Robert Murphy, Tyler Cowen, Llew Rockwell Jr., Phil Bagus, Jeff Tucker, Frank Shostak et Kel Kelly, mais ils en sont aussi.
Et bien entendu, j’en suis moi-même un!
Évidemment, quand je dis que de telles citations n’existent pas chez les Autrichiens je veux dire que leurs prévisions sont génèralement près de la réalité.
Je ferai d’ailleurs une revenue de mes propres prévisions d’ici la fin du mois, question de voir si j’ai eu raison…à suivre.
Bon, le premier groupe, ca pas extra parce qu’on s’entend qu’ils ne fond plus de prediction 😉
Je ne connais que Cowen et Rockwell de la deuxieme grappe. Cowen fait de l’analyse et peu de predictions a ce que je sache.
Les seuls qui se reclament de l’ecole « Autrichienne » et qui font des predictions precises ne sont pas economistes mais… disons, ont un taux de reussite faible (Elgrably au Quebec, Schiff au USA).
Tiens, j’irai bientot reclamer le prix de ma gageure a Philippe, le Minarchiste Quebecois, qui est tombe assez a cote de la plaque lors d’un pari sympatique qu’on avait fait il y a de ca a peu pres 2 ans sur l’inflation et la valeur de l’once d’or.
Comme tu disais, Bernanke ne peut pas dire tout ce qu’il veut et il a des comptes a rendre. Quand Schiff, par exemple, dit des aneries, il n’a qu’a ses clients a rendre des comptes.
@JC
David Gagnon de Antagoniste.net te répond aujourd’hui:
http://www.antagoniste.net/2010/12/14/les-autrichiens-ont-toujours-raisons/
Peter Schiff est dans la liste de Gagnon. Schiff n’est ni economiste, ni tres clairvoyant. Schiff, c’est l’horloge brisee qui redote toujours la meme chose depuis 20 ans et qui s’est trouve a avoir raison une fois, pas hasard.
Enfin, je te reviens la dessus lorsque j’aurai plus de temps.
Je ne connais pas beaucoup Schiff, mais il semble en effet qu’il ait de la difficulté avec le « timing » de ses prédictions, bien qu’il ait eu constamment raison sur la tendance de fonds.
C’est justement ce genre d’erreur que j’essaie d’éviter.
http://en.wikipedia.org/wiki/Peter_Schiff
J’ai tendance à être indulgent avec Bernanke, car il doit gérer la relance par le crédit de Greenspan.
Cependant, sa politique de quantitative easing à outrance m’étonne.
Mais, le vrai problème, c’est le statut de la Fed. Elle a une double mission de stabilité monétaire et de croissance de l’économie. La deuxième partie prenant le pas sur la première. De plus, pour espérer garder son poste, son président doit plaire au pouvoir.
Notons à ce titre que la BCE est mieux organisée, même si elle n’est pas parfaite. Elle n’a qu’une mission, la stabilité monétaire, et le mandat de son président n’est pas renouvelable.
Evidemment, il est toujours nommé par le pouvoir politique, et pas forcément insensible à ses exigences.
La meilleure citation de Bernanke: « le marché immobilier est sain, et les perturbations actuelles ne sont que temporaires » été 2007