Selon certaines personnes de l’école keynesienne / néoclassique, les marchés sont médiocres pour allouer les ressources parce qu’ils souffrent de défauts récurrents. Ceux-ci se basent sur la théorie (notez bien qu’il s’agit d’une théorie) de la concurrence pure et parfaite, et observent que les conditions nécessaires au « bon fonctionnement » d’un marché ne sont jamais réunies.
Voyons quelles sont ces conditions:
- Atomicité des agents : il faut qu’il y ait un grand nombre d’acheteurs et de vendeurs, ce qui empêche toute coalition entre acteurs économiques. Autrement dit, les agents ne doivent pas avoir suffisamment d’importance pour directement influencer le prix par leurs transactions sur le marché.
- Homogénéité des produits : les produits sont semblables et donc interchangeables.
- Transparence de l’information : toutes les caractéristiques du marché sont connues des acteurs de façon gratuite et immédiate.
- Libre entrée et libre sortie : il ne doit y avoir aucune entrave tarifaire (protectionnisme), administrative ou technique à l’entrée d’un offreur ou d’un demandeur supplémentaire.
- Libre circulation des facteurs de production : la main-d’œuvre et les capitaux se dirigent spontanément vers les marchés où la demande est supérieure à l’offre ; il n’y a pas de délai ni de coût dans leur reconversion.
À la lecture de ces hypothèses, vous aurez vite réalisé qu’elles sont très rarement confirmées par la réalité, ce qui implique que la concurrence pure et parfaite n’existe pas. Cette « doctrine » néoclassique veut qu’en l’absence de concurrence pure et parfaite, il est impossible de maximiser l’utilité des agents économiques (l’optimum de Pareto); le marché est donc inefficace ce qui justifie que l’État intervienne pour corriger le tir et atteindre la situation optimale.
La réalité est tout autre. L’optimum de Pareto n’est à la base qu’une démonstration mathématique d’un concept plutôt utopique et pas nécessairement souhaitable. Un état optimal au sens de Pareto signifie qu’on ne peut améliorer l’utilité d’un agent sans réduire celle d’un autre agent. Pour fonctionner, la démonstration a besoin de ces cinq hypothèses (ci-haut mentionnées), lesquelles ne sont pratiquement jamais satisfaites. Cela prouve que le concept ne fonctionne pas, mais ça ne prouve pas que le marché ne fonctionne pas et qu’il n’est pas le meilleur moyen d’allouer les ressources!
Premièrement, de nombreux états possibles de la société sont des optima de Pareto. Pour cette raison, une situation d’optimalité au sens de Pareto n’est pas nécessairement une situation souhaitable ou « idéale ». Pour prendre un exemple extrême, une société où toutes les richesses appartiennent à un seul homme est un optimum de Pareto, car transférer une partie de ses richesses à d’autres personnes réduirait le bien-être d’au moins un individu. L’optimum de Pareto n’est donc pas nécessairement souhaitable.
Deuxièmement, en voulant corriger les « failles du marché », les interventions de l’État ont souvent des conséquences négatives inattendues qui font en sorte que la situation se détériore plutôt que de s’améliorer. En réalité, l’État n’est pas plus rationnel que les agents du marché et ne peut savoir quelles sont leurs préférences.
Le libre-marché, quant à lui, fait en sorte d’auto-corriger ses failles en fonction des préférences des consommateurs. Voici quelques exemples:
1. Si un vendeur devient trop important et influence les prix à la hausse, ses profits plus élevés attireront les nouveaux entrants et la situation sera rétablie automatiquement. Si un acheteur devient trop important et utilise son pouvoir de négociation pour faire baisser les prix, l’offre diminuera et le marché s’ajustera. Aucune intervention étatique n’est nécessaire.
2. Sur le marché de l’automobile, chaque modèle est différent. Si un fabricant amène un nouveau modèle sur le marché, la demande ne sera inititalement pas optimale, puisque le produit est inconnu et différent de ses concurrents. Cependant, le nouveau véhicule sera analysé par les publications spécialisées et le « bouche-à-oreille » fera son oeuvre. Par la suite, le marché s’ajustera et la demande reflètera les préférences des consommateurs pour les automobiles, étant donné leurs particularités et leurs qualités. Le produit n’a pas besoin d’être homogène et il n’y a aucune raison pour que l’État intervienne pour qu’il en soit autrement (des Ladas pour tous!).
3. L’information est asymétrique et a un coût d’acquisition, ce qui est indéniable. C’est pourquoi l’État tente de favoriser la transparence de l’information en forçant les vendeurs à donner plus d’information, que ce soit sur l’étiquette ou par un autre moyen. Cette intervention est inutile puisqu’elle ne tient pas compte des préférences des consommateurs quant à l’information. Nous pouvons imaginer les situations suivantes sur le marché de l’eau de javel:
A. L’une des trois marques disponibles (XYZ) offre un étiquettage plus complet, mais se vend plus cher. Ses parts de marché sont faibles puisque les consommateurs n’attribuent pas beaucoup de valeur à ces informations additionnelles et préfèrent donc payer moins cher. La marque XYZ finit par réduire l’étiquettage pour réduire ses coûts et baisser son prix.
B. L’une des trois marques disponibles (XYZ) offre un étiquettage plus complet, mais se vend plus cher. Les consommateurs apprécient l’information additionnelle et sont donc prêts à payer plus cher pour cette marque. Ses parts de marché augmentent, ce qui force les deux autres marques à améliorer leur étiquettage.
C. Les trois marques disponibles ne fournissent que très peu d’information sur leur étiquette. Cependant, les consommateurs préfèrent nettement la marque XYZ parce qu’elle est plus efficace. Ce fait a d’ailleurs été confirmé par le magazine Protégez-vous et par l’émission l’Épicerie. Les ventes de XYZ sont excellentes.
D. L’État oblige les trois marques disponibles à divulguer une panoplie d’informations sur leur étiquette. Cette politique fait augmenter les coûts de production et, par conséquent, les prix de vente de l’eau de javel. La demande diminue.
Dans les trois premiers cas, l’information n’est pas « parfaitement » transparente, mais une situation optimale est quand même atteinte sans intervention de l’État. Dans la quatrième situation, on ne peut savoir si la situation est optimale, à savoir si les consommateurs sont généralement satisfaits de payer plus cher pour avoir l’information additionnelle. La politique est imposée par décret et le consommateur n’a pas son mot à dire.
4. La quatrième condition (libre entrée et sortie) est spécifiquement minée par l’intervention étatique puisque les barrières à l’entrée sont généralement une conséquence de celle-ci. C’est presque toujours l’État qui crée des monopoles ou des oligopoles par ses interventions. Est-ce qu’un avantage technique peut permettre à un producteur de barrer l’entrée à la compétition indéfiniement? J’en doute fortement…à moins que l’État ne lui octroie un brevet!
5. Il est plutôt rare qu’une industrie « frappe un mur » et se retrouve subitement à l’agonie. Le déclin d’une industrie se produit plutôt graduellement et lentement, ce qui laisse le temps aux facteurs de production de s’adapter…sauf si l’État tente de maintenir cette industrie en vie et repousse les problèmes en la subventionnant. Le choc sera alors plus brutal et l’adaptation plus laborieuse.
Par exemple, lorsque le téléphone est apparu, le nombre de jeunes individus voulant devenir opérateur de télégraphe a sûrement diminué, alors que plusieurs opérateurs de télégraphe sont sans doute retournés sur les bancs d’école pour apprendre un autre métier. Les plus agés ont pris leur retraite. L’offre de ce type de travail a par conséquent graduellement diminué et a été redirigée ailleurs. Le processus n’est pas immédiat et n’est pas sans coût, comme le voudrait la théorie néoclassique, mais c’est quand même le mieux qu’on puisse faire.
La machinerie d’une industrie en déclin est aussi redirigée dans l’économie. Si une machine peut être utilisée dans une autre industrie, elle est vendue à un producteur de cette industrie, sinon ses composantes sont recyclées, ne seraient-ce que pour la valeur du métal qu’elle contient.
Lorsque l’État décide de quelles industries doivent être « sauvées » et de quelles industries seront florissantes, et qu’il intervient à grands coups de subventions pour faciliter la chose, il fait trop souvent plus de tort que de bien et perturbe ce magnifique processus qu’est la destruction créatrice.
En somme, la concurrence pure et parfaite est une utopie pratiquement inatteignable. Cependant, le libre-marché est le seul mécanisme capable de nous en approcher. Chaque intervention de l’État visant à corriger le marché a des conséquences négatives, certes non-intentionnelles, mais tout de même dommageables à la création de richesse.
Je suis tout à fait d’accord avec cette analyse, sauf le point concernant l’étiquetage. Par exemple la composition en glucides etc. des aliments me semble être une bonne chose.
Combien ça coûté à ces entreprises de mettre de telles informations ? Pas grand chose, un coût négligeable sans doute. Après si elles veulent en mettre plus et plus en évidence, qu’elles le fassent. Mais d’avoir un certain nombre de normes en la matière me semble clairement positif pour… le consommateur et non-dommageable pour l’entreprise d’un point de vue financier.
Cela contribue fortement à la transparence de l’information.
@XavierQC
Je ne conteste pas nécessairement l’utilité des détails sur les étiquettes. Je crois que juste que nous n’avons pas besoin de coercition étatique pour que les informations pertinentes pour les consommateurs figurent sur les étiquettes.
Si pour vous le contenu en glucides d’un aliment est important, que vous avez le choix entre deux marques (l’une le mentionne sur l’étiquette, pas l’autre), vous choisirez la marque qui l’indique sur l’étiquette (à moins que le magazine Protégez-Vous ait publié un article démontrant la supériorité de l’autre marque).
Il y a donc un avantage compétitif à mettre certaines informations pertinentes pour le consommateur sur l’étiquette et les producteurs voudront avoir cet avantage pour améliorer leurs parts de marché,
mais ces informations ont un coût.
Maintenant, comment déterminer quelle information est pertinente? Je préfère le libre-marché, à l’aide duquel les consommateurs votent avec leurs dollars, plutôt qu’un fonctionnaire bureaucrate.
Je n’accorde pas beaucoup d’importance à ces données, mais parfois je regarde, je constate que ce sont des usines à gaz et je n’achète plus. Quant aux magasines de consommateurs, qui prend le temps de tout lire et de se renseigner sur tout ?
Le coût est franchement négligeable (de toute façon ils impriment une étiquette).
De la même manière, que soit toujours précisé le degré d’alcool est une bonne chose. Je peux adorer telle bière, connaissant son degré d’alcool je n’en abuserai pas. L’absence de cette information ne m’empêchera pas d’en acheter puisque je l’aime, mais… je risque d’en abuser par simple ignorance.
Mais soit, imaginons que ça ne soit pas obligatoire. Dans mon magasin j’ai deux ou trois choix pour les cookies, en terme de marque (sinon c’est pépite de chocolat, double chocolat, etc.). Si je souhaite prendre le moins sucré, mais qu’un seul paquet me donne cette info, je ne suis pas avancé pour un clou.
Je trouve ça bien que le gouvernement oblige ces entreprises à donner un nom correct à leur produit (huile d’olive extra vierge et non « huile ») et d’en préciser la composition. C’est la même règle pour tout le monde en plus.
Finalement : aucune distorsion de la concurrence, coût négligeable (ridiculement négligeable) et une information accrue pour le consommateur… qui économise du temps en évitant d’avoir à consulter des magasines spécialisés.
Pour compléter mon intervention, si je suis contre l’intervention du gouvernement dans l’économie, dans l’alimentaire aussi, en disant « bon pas bon, plus de taxe moins de taxes », c’est aussi son rôle de protéger le consommateur, notamment en lui offrant des recours juridiques (la Loi) et en lui assurant un cadre d’informations fiables.
Précisément parce que la transparence de l’information est une utopie (ne serait-ce qu’à cause…. de la surabondance d’information).
@ XavierQC
Je comprend votre point de vue et c’est vrai que dans ce cas précis, le coût est très minime par étiquette…
Par contre, est-ce que ça serait justifiable si l’affichage coûterait 50% des coûts de production? Est-ce que vous seriez encore enchanté de payer cette étiquette si vos biscuits vous coûteraient 50% plus cher et que l’information ne vous intéresse tout simplement pas?
Peut-être que Minarchiste aurait dû trouver une autre exemple pour bien illustrer le propos, peut-être que l’idée serait mieux comprise…
J’essaie de trouver un exemple qui pourrait démontrer le point, mais je manque d’inspiration… Si je pense à quelque chose, j’y reviens!
@Waried
Non mais n’allons pas trop loin dans les « si ». Une étiquette n’est qu’une étiquette. Je ne m’oppose absolument pas au principe d’un État minimal, mais parlons concrètement avec des exemples concrets. Dans le cas des étiquettes détaillant la composition d’un produit, cela me semble à tout point de vue une bonne chose et je serai bien curieux de savoir pourquoi on le mettrait en option : permettre aux entreprises d’être plus opaques (donc lutter contre la transparence de l’information) ?
Parce qu’on parle aussi d’un marché atomisé, mais là aussi ce n’est pas la réalité (l’auteur ne dit pas l’inverse). Si demain on met cette fameuse étiquette en option, imaginez que Nestlé, le groupe, la vire : une partie hallucinante des biens de consommations alimentaire perdrait une information transparente, gratuite et précieuse.
L’important à comprendre est qu’un « étiquetage de marché » serait plus près de la volonté réelle des consommateurs qu’un « étiquetage étatique ».
Si j’étais très pauvre, j’aimerais bien qu’il y ait des produits moins chers parce qu’ils n’affichent pas des informations dont je me moque.
Et si je trouve que ces informations sont pertinentes alors cela m’incitera (de manière non coercitive) à améliorer ma situation financière pour que je puise me procurer ses produits ou à réévalué mes priorités.
Le marché se plie au désir de la majorité et non au désir des minorités. ex:Xavier Qc qui ne veut pas tomber dans un coma éthylique en buvant sa bière 😉
@XavierQC
Je comprends ton point.
Dans un cas où l’étiquettage complet coûterait 0.001% du prix de vente de l’article, ce ne serait pas significatif.
Cependant, je pense que tu sous-estime les coûts reliés aux informations nutritionnelles (tests, inspections, paperasse, etc).
Je ne pense pas que si la loi sur l’étiquettage obligatoire des informations nutritionnelles tombait, toutes les entreprises retireraient ces informations.
Celles qui le feraient pour un produit où c’est important pourraient bien mal paraître.
D’autres le feraient sans conséquence. Veux-tu vraiment savoir combien il y a de glucides dans ton café, ton huile d’olive ou ton lait?
«Si j’étais très pauvre, j’aimerais bien qu’il y ait des produits moins chers parce qu’ils n’affichent pas des informations dont je me moque.»
«Cependant, je pense que tu sous-estime les coûts reliés aux informations nutritionnelles (tests, inspections, paperasse, etc).»
Je pense au contraire que vous sur-estimez dramatiquement ces coûts ! Car, de toute façon, une entreprise… saura quels ingrédients elle met et en quelle quantité (c’est-à-dire une partie des informations obligatoires actuellement), et elle fait de toute façon les tests nutritionnels, du moins la majorité les ferait. Rien que pour connaître son propre produit. Après qu’elle les publie ou non, ça ne coûte « rien ». Donc avec du 0,01%, avec un produit comme le beurre de peanut de Kraft, même recette mêmes ingrédients, ça a peut-être été amorté dès la première minute de vente du produit ! On parle d’un produit industriel.
Sans coercition, on ne sait pas si les entreprises le publieraient ou non. Une entreprise ayant un produit bourré de mauvaises graisses qui n’afficherait pas cet info perdrait peut-être en image et en vente, mais peut-être moins… qu’en publiant ces informations (elle exploiterait le manque d’informations).
Le coût est pire que dérisoire pour l’entreprise, pourquoi diable lutter contre la transparence de l’information ?
@Le Minarchiste
La question n’est pas de savoir ce que moi, personnellement, je veux vraiment savoir de tel ou tel produit. Car des fois je regarde, des fois non.
Tenez, le sirop d’érable par exemple (je suis alsacien). Quand je suis arrivé au Québec, j’ai vu « sirop de table », et « sirop d’érable ». Pas du tout le même prix. J’ai regardé derrière, j’ai bien prit le temps de lire la totalité de l’étiquette. Sirop de table = glucose de maïs, sirop d’érable = sirop d’érable pur. Sans l’étiquette, même aspect, même packaging, je me serai fait avoir ! Après avoir fréquenté les québécois j’ai su ce qu’était le sirop de poteau. Du coup, je peux le dire, grâce à cet étiquetage qui a un coût laaargement négligeable, je ne me suis pas fait avoir.
Car dites vous bien que la majorité des ignorants… ignorent qu’ils ignorent !!! Donc qu’ils croient savoir. C’était mon cas avec le sirop d’érable, je pensais que la couleur suffisait à garantir le type du produit ! Grave erreur.
J’en profite pour rappeler que je suis en total accord avec les autres points de l’article. L’opposition à l’étiquetage me semble juste théoriquement intéressant, mais en réalité bien farfelu.
@ XavierQC
Je crois que tu as un manque de confiance envers le marché. Si la majorité des gens veulent une étiquette, elle restera. Si la majorité des gens s’en foutent éperdument, elle disparaîtra! Si on met ça à l’échelle de tous les produits qu’un compagnie peut produire, ça peut réduire les coûts de façon significative, ce serait-ce que pour la gestion en moins!
Honnêtement, qu’est-ce que j’en ai à foutre de la quantité de sucre dans un gâteau au chocolat… On s’entend que si tu fais attention à ton sucre, tu t’abstiens de gâteau!!! Bien sûr, cette opinion est personnel, mais si 90% des gens ont la même opinion que moi, pourquoi les obliger à payer pour un étiquetage?
Je sais bien que dans l’exemple précis les coûts sont tout de même minime, mais je serais très intéressé à connaître les coûts réels. Il n’y a pas juste le papier de l’étiquette et l’encre, mais tous la gestion, test et validation en arrière de ça!
Même si les gens savent les ingrédients qu’ils mettent dans leurs biscuits, par exemple, je ne suis pas prêt à dire que cette seule information suffit à remplir son étiquette…
M’Enfin… Bonne fin de semaine! 😛
Je t’assure que les coûts sont insignifiants ! A la base Nestlé, par exemple, check de toute façon quels sont les aspects nutritionnels du produit. Danone aussi par exemple (qui communique beaucoup auprès des diététiciens). Donc d’emblée tes coûts pour les tests tu les « manges » et combien ça coûte ? C’est amorti en un clin d’oeil.
Quant à l’étiquette…. Il y en a une de toute façon, c’est généralement écrit en petit et noir sur blanc, donc les coûts franchement. Déjà le coût du packaging aujourd’hui est ridicule, alors un pauv’ carré en plus.
Le coût réel unitaire de ces infos est minime, et même si c’était 0,01%, c’est déjà bien peu.
Sinon, il ne s’agit pas d’un manque de confiance dans le marché, mais que je trouve que l’information c’est précieux. Tout le monde n’achète pas ces magasines spécialisés. Les mamans regardent beaucoup la composition des produits par exemple.
Et, ce que je vous disais avant, on n’est pas dans un marché atomisé. Si demain Nestlé et Danone retirent cette étiquette, ainsi que les marques distributeurs, où sera le choix pour le consommateur ?
On est dans un rapport de force et en ce qui concerne l’information sur le produit, le consommateur ne pèse pas grand chose. Regardez le temps que ça a pris pour prendre conscience du problème posé par certaines graisses….. Ou encore avec les arachides pour les allergiques (en Europe on ne voit presque pas ça, contrairement à l’Amérique du Nord qui a beaucoup plus d’allergiques à la cacahouète).
Je ne parviens pas à voir quel problème cela vous pose, très sérieusement. Vous répondez les coûts, mais ils sont réellement insignifiants.
Pour les médicaments c’est aussi excessivement important d’en connaître la composition.
Pour info, dans une étiquette tu dois mettre :
– la composition globale, qu’est-ce qui a été utilisé (et tu te surprends à découvrir des produits chocolatés avec <1% de cacao….)
– tout ce qui touche aux qualités nutritionnelles (besoin journalier en calorie, % glucides, lipides, vitamines, etc.)
Ca te donne un petit paragraphe puis un tableau. Le fait aussi que ce soit le gouvernement qui impose la structure fait que tu retrouves partout la même organisation des informations, ce qui est très pratique quand tu regardes. Quel impact négatif pour les industriels ? Négligeable.
« Je ne parviens pas à voir quel problème cela vous pose, très sérieusement. »
Comme le reste, ce sont des interventions étatiques qui viennent perturber le marché. Ça « impose » des besoins du consommateur et ça implique de coûts que autrement personne n’aurait voulu payer pour, peut-être (ou peut-être pas).
Dans ce cas précis, le coût est minime, mais admettons qu’il ne le serait pas?
Les fournisseurs répondent aux demandes des clients. Inutile d’imposer des « demandes » par l’état. Prenons un exemple simple, les réseaux WiFi (internet sans-fil, par exemple). L’industrie a adopté un standard pour satisfaire la clientèle. L’état n’a pas eu à légiférer et ça fonctionne très bien. Quand vous achetez une carte réseau sans-fil, par exemple, la simple mention WiFi fait que vous savez que ça va fonctionner. Ce standard est apparu par la pression du marché, pas par une pression étatique! Même histoire pour le DVD-HD VS le Blu-Ray. Le marché a décidé de ce qu’ils voulaient et ça fonctionne! Ou encore, du coté de la bouffe, McDo offre des menus santés… Les consommateurs en voulaient, ils n’ont eu d’autres choix que de s’adapter!
Si les gens considèrent que les informations nutritionnelles sont importantes, ça va rester. Inutile d’une loi pour adopter une mesure populaire…
Le point dans le billet est plus large, je pense, que le concept de l’étiquette. C’est l’exemple qu’il a donné, mais il faut voir au delà de l’exemple!
Pour ton exemple de Nestlé et Danone. La pression des consommateurs fait qu’il essaie d’offrir des produits santé, pas l’état. Ils font la promotion de produits sains, car les gens ont ça à coeur.
Je respecte votre position. C’est la majorité des gens qui croient que l’état doit intervenir dans notre vie pour soit disant assurer notre bien-être. C’est moi qui est le vilain petit canard dans l’histoire. Je m’assume… 🙂
@ Jonathan
Ça résume assez bien ma pensée 😉
En passant, ton ami Stiglitz a démontré qu’il est possible pour le gouvernement de faire mieux avec la même information que les agents individuelles (ici, je ne parles pas de production, mais de politiques qui sont « pareto improving »). N’oublie pas qu’il y a beaucoup de problèmes liés au « coordination failures », le problème n’est pas l’information en tant que tel, mais les décisions prises d’une manière individuelle. C’est possible parfois que les gens puissent s’organiser et résoudre le problème de coordination, mais souvent cela nécessite de petites communautés ou la possibilité de punir les individus qui trichent. Ce qui n’est pas le cas quand le problème de coordination est au niveau d’une ville ou un état.
En passant, pour avoir le premier théorème du bien-être, il te faut seulement, des préférences « local non-satiation », bref c’est similaire à des préférences monotones « plus est mieux », des marchés complets et le « price taking ».
Le price taking est lié a ton 1,2 et 4. Mais 4, n’a aucun rapport, les biens peuvent être différents, j’imagine qu’on veut des produits homogènes pour ne pas qu’il y ai un monopole sur les produits différenciés. La vrai hypothèse est le price taking. En fait, c’est même un gros problème, car si tous les agents prendre les prix alors il n’est pas possible qu’une entreprise ajuste ces prix. C’est pour ça qu’ils ont inventé le concept du « Walrasian Auctioneer ».
L’hypothèse la plus forte est celle des marchés complets. Ça veut dire qu’il te serait possible d’avoir des contrats pour toutes éventualités et ça pour toutes ta vies. Il ne peut également avoir de « pollution ». Et pour que tes marchés soit complet, il faut également que tes préférences soit complètes…bref tu es capable de mettre un ordre de préférences sur tous les biens et services de l’économie.
La vrai question reste Market failure vs Government failure.
Et ça, c’est toujours du cas par cas.
Bonjour,je n’ai pas trop compris les arguments pour le 3ème, 4ème et 5ème hypothèses, je suis en 1ère ES et j’ai une dissertation sur cela, j’aillerai beaucoup que vous m’aidez si cela ne vous dérange pas.
Merci encore!
Bonjour je ne suis pas l’auteur de cet article mais je permets d’essayer vous éclairer:
Pour la trois, le reproche fait au marché c’est que dans les faits, l’information dont dispose les acteurs économiques pour faire leurs choix est incomplète. Ils ne disposent jamais dans les faits de toute l’information pour faire le bon choix.
Cela conduit l’état à imposer au professionnels dans différents secteurs une obligation d’information. Une obligation de d’être transparent et donner toutes les informations nécessaires aux acheteurs.
Cette obligation d’informer a un toujours coût (qui est à la fois monétaire mais aussi temporelle). Par exemple, l’entreprise doit engager un juriste pour qu’il s’assure que toutes les informations que l’entreprise doit légalement donné soient correctement données aux acheteurs. (Ce coût d’informer varie bien sûr d’un cas à un autre. Parfois, il peut être assez faible. Parfois assez important). Bien entendu, ce coût est répercuté dans le prix de vente du bien ou du service.
Le problème de cette logique d’obliger les entreprises à informer les consommateurs (si je parle des consommateurs c’est qu’aujourd’hui, en droit, il y a une obligation particulièrement poussée d’informer les consommateurs dans pas mal de secteurs. Il y a des directives européens à ce sujet. Cette obligation d’information est beaucoup moins grande vis à vis d’autres professionnels) c’est que l’on s’apercoit que souvent, les consommateurs se foutent pas mal des informations données. Ils ne choisissent pas du tout ce qu’ils vont achetés selon les informations données.
Je ne sais pas si vous avez déjà acheter quelque chose sur Internet: souvent vous devez cocher une case: avoir lu et approuvé les conditions générales (quelque chose du style). Je pense qu’il n’y a presque personne qui lit les conditions générales (qui ne se retrouvent pas seulement sur Internet mais aussi dans des contrats papiers). L’obligation de donner les conditions générales (et que l’acheteur les approuve) est une obligation imposée par l’état dans le but de protéger l’acheteur. Pourtant, au final, cela ne sert à rien. Tout simplement que l’information a non seulement un coût pour le vendeur mais aussi pour l’acheteur: son temps. En effet, les gens ne perdent pas leur temps à avoir toutes les informations nécessaires pour décider s’ils vont achetés tel produit ou tel autre. Cela leur prendrait bien trop de temps. Ils ont d’autre chose à faire dans la vie.
De plus, les acteurs économiques sont loin de prendre leur décision de manière rationnelle. Cela signifie que beaucoup d’informations données sont totalement inutiles car cela n’aura aucune influence sur leur choix.
La manière de savoir quelle information il faut donné à l’acheteur c’est la concurrence. Parce que si une entreprise donne l’information qui plaît elle aura plus d’acheteurs et plus de marché. Le fait de donner une information supplémentaire aura peut être un coût supplémentaire mais si cela plaît à l’acheteur, il préféra quand même cette entreprise. Inversement, si une entreprise donne une information dont le consommateur se fout, elle sera désavantagé par rapport à ses concurrents (car elle aura un coût supplémentaire: le fait d’avoir donné une information sans aucune plus value).
De plus, il y a d’autres acteurs qui permettent d’informer l’acheteur s’il n’y a pas d’information. Par exemple, le bouche à oreille (une personne a acheté tel produit et conseille à ses proches car il s’est rendu compte que ce produit est plus efficace que ceux achetés par ses proches). Les revues d’associations de consommateurs qui donnent des informations aux consommateurs,……
Sur le sujet, le lisais justement dans Lalibre (journal belge) un article parlant d’une étude sur le secteur des assurances. Les gens se plaignaient dans cette étude que leur assurance leur donnait trop d’informations (et que c’était trop complexe).
Cela conduit à un paradoxe aujourd’hui: trop d’informations tue l’information.
En effet, en raison de l’obligation légale d’informer, les entreprises sont obligés de donner pleins d’informations. Or, on s’apercoit que les gens se noient dans l’information et au final, ils ne comprennent plus rien. En leur donnant trop d’informations, loin de les éclairer, on les embrouille.
Un contrat peut facilement faire des dizaines de pages. On voit que souvent, les gens signent des contrats sans avoir tout lu c’est parce qu’il y a beaucoup trop d’information dans le contrat. Pourquoi ? A cause de cette obligation imposée par l’état d’informer le client.
Quand au point 4, on reproche au marché que dans le fait, le marché n’est pas libre d’entrée et libre de sortie. On reproche que des entreprises aient dans les faits du mal à entrer sur un marché. C’est toute la politique de lois antitrust où on considère que l’état doit veiller à que des entreprises n’adoptent pas des comportements anti concurrence. C’est très développé au niveau de l’Union Européenne. La commission européenne peut sanctionner une entreprise qui a délibérément nui à la concurrence sur un marché. Par exemple en ayant fait un abus de position dominante (avoir empêchée la concurrence grâce à la position dominante). Dans cette logique, l’état doit s’assurer qu’il y ait de la concurrence sur le marché. Il ne faut pas qu’il y ait de monopoles ou d’oligopoles sur le marché.
Sauf que l’on s’apercoit qu’en général, s’il y a un manque de concurrence, c’est presque toujours la conséquence indirecte d’une politique menée par l’état. C’est la politique de l’état qui a permis (involontairement) à une entreprise d’adopter un comportement anti concurrence. C’est la politique de l’état qui a permis un manque de concurrence sur un marché.
Par exemple, la réglementation nuit aux PME et avantage les multinationales. Pour se conformer à une réglementation, une PME (moins de 20 employés) doit dépenser 40% de plus qu’une grosse entreprise (plus de 500 employés) http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.173.489&rep=rep1&type=pdf
Les réglementations étatiques faussent la concurrence parce qu’elles coûtent plus chers aux PME qu’aux multinationales. En plus, les multinationales peuvent beaucoup plus facilement contourner ces règlements (vu qu’elles peuvent se payer de bons avocats).
Voilà une courte (et excellente) vidéo expliquant de manière très simple en quoi la réglementation étatique est mauvaise et avantage les grosses entreprises: https://www.youtube.com/watch?v=jhbWFx5OxfU
L’économie actuelle est régi par le capitalisme de connivence. Le capitalisme de connivence c’est quand l’État soutient certaines entreprises, soit qu’il cède à leur pression par corruption(au sens large du terme), soit que ce soit de sa part une volonté délibérée à des fins politiques. Aujourd’hui, il est clair que les états soutiennent les grosses multinationales (à commencer par les banques). Le capitalisme de connivence ne découle en rien du libéralisme économique mais de l’interventionnisme économique. On ne peut pas dire clairement que les multinationales possèdent les politiciens ou inversement que les politiciens possèdent les multinationales, ce n’est pas clair. Il y a une connivence entre les deux. Pas l’un qui dirige l’autre.
un article sur comment la réglementation protège les firmes établies sur un marché: https://mises.org/blog/how-regulation-protects-established-firms
Un autre exemple d’interventionnisme étatique qui nuit à la concurrence : le salaire minimum.
C’est l’un des effets pervers du salaire minimum: fausser la concurrence car il avantage les grandes entreprises déjà établies par rapport aux PME et aux nouveaux acteurs. Cela a été montré que les multinationales résistaient bien mieux à une augmentation du salaire minimum que les PME; Le salaire minimum les avantage. (Sans parler du fait que les travailleurs au salaire minimum se trouvent surtout dans les PME et non dans les multinationales)
D’ailleurs, il arrive parfois que des grandes entreprises fassent du lobby pour avoir un salaire minimum plus grand parce qu’ils savent que cela va nuire à leur concurrence.
Par exemple, le patron de Deutsch Post (Zumwinkel) s’est arrangé avec les syndicats du secteur postal allemand, pour mettre en place un salaire minimum dans cette activité. Tout cela dans le but de créer une barrière contre la concurrence dans ce secteur, juste avant sa libéralisation. Les marchés ne s’y étaient pas trompés, en accueillant la nouvelle par une hausse du cours boursier de l’entreprise dirigée par Zumwinkel
https://www.telos-eu.com/en/job-market/minimum-wages-maximum-wages-and-the-level-of-econo.html
Quand au point 5: certains demandent une intervention de l’état car selon eux, si on laisse le marché agir librement, on risque d’avoir des changements brutaux. Typiquement, il y a un marché puis une nouvelle technologie apparaît et cela rend le marché existant obsolète (et tous les travailleurs travaillant dans des entreprises du précédent marché sont au chômage).
En gros, il faut que l’état intervienne pour permettre aux acteurs économiques de s’adapter aux changements (le plus souvent technologiques) car au sinon cela provoque des chocs brutaux.
Sauf que cet argument est faux car ce n’est pas que l’on observe dans les faits. Les changements sur le marché sont en général progressifs. Les choses ne se font pas en un coup.
Cet article (Pourquoi la productivité stagne, malgré le boum de l’intelligence artificielle : https://www.nouvelobs.com/economie/20171218.OBS9419/pourquoi-la-productivite-stagne-malgre-le-boum-de-l-intelligence-artificielle.html ) est très intéressant car il montre bien que les nouvelles technologies prennent du temps à s’intégrer au marché. Les choses ne se font pas en un coup. Il n’y a pas de changement brusque où les nouvelles technologies apparaissent et directement, elles changent le marché. Cela ne se passe pas comme cela: cela se passe de manière progressif.
Les politiciens ont parfois la tentation de subventionner les entreprises en difficulté pour les aider. Typiquement c’est ce qui s’est passé avec le charbon.
Mais c’est toujours une mauvaise chose économiquement parlant (politiquement c’est une autre chose). En général, loin de permettre aux gens d’un secteur condamné de se reconvertir, de s’adapter, on les pousse à croire qu’ils peuvent rester dans le secteur, qu’ils n’ont pas à changer.
Et le problème avec les subventions c’est que vient le moment où l’état arrête les subventions. L’arrêt des subventions ruine totalement le secteur qui n’était pas rentable. C’est ce qui s’est passé en Grande Bretagne: les mines n’étaient pas rentables et étaient subventionnés. Problème: la Grande Bretagne est en état de faillite (une situation comparable à la Grèce). Résultat; Thatcher arrive au pouvoir et décide de mettre fin aux subventions (en vérité, elle n’avait pas vraiment le choix vu la situation économique). Résultat: plus de mines.
Subventionner des secteurs non rentables est toujours une très mauvaise idée
Personnellement, je résumerai en deux points importants pour s’opposer aux arguments des partisans d’une intervention de l’état de marché.
1 le plus souvent ce qui est présenté comme une défiance du marché est en vérité le résultat de la politique de l’état. L’exemple type (il en existe d’autres): on dit souvent que la crise de 2008 a été causée par la déréglementation financière que c’est à cause du marché. C’est faux. Le coupable est avant tout l’état: (article intéressant sur le sujet: https://minarchiste.wordpress.com/2013/06/14/de-la-reglementation-du-systeme-bancaire-et-monetaire/ )
2 les interventionnistes ont raison de dire qu’il y a des défaillances dans le marché mais ce qu’ils oublient c’est qu’il existe aussi des défaillances dans l’état. L’état n’est pas parfait. L’état loin de toujours être au service de l’intérêt général est souvent au service de ceux qui contrôlent l’état (politiciens et fonctionnaires). Les travaux de l’école du choix publique sont très intéressants sur le sujet.
désolé l’article expliquant la crise de 2008 c’est celui ci: https://minarchiste.wordpress.com/2010/08/18/les-bulles-speculatives-partie-3/
Désolé je me suis trompé de liens même si le lien que je vous ai donné est intéressant à lire mais cela ne parle pas tant de la crise de 2008 que la réglementation financière en général
Je rajouterais un autre point pour s’opposer à l’interventionnisme étatique: le fait que l’intervention étatique a souvent des effets inattendus, des effets pervers. Une intervention étatique prise dans un but louable peut avoir des effets totalement inattendus. L’état en voulant créé des problèmes en créé des nouveaux parfois pires qu’avant. Pour avoir des exemples d’interventions de l’état qui ont des effets pervers, vous pouvez lire ce commentaire: https://minarchiste.wordpress.com/2010/04/14/dereglementation-mon-oeil/#comment-7948 mais il existe bien d’autres (un des plus connus: le contrôle des loyers et de manière plus général, le contrôle des prix. Cela mène à une pénurie et donc de facto augmente le pouvoir des propriétaires, de ceux qui offrent)
le marché a des imperfections mais comparer le marché à un état parfait comme le fait les anticapitalistes est erroné. l’état a aussi des imperfections. or si on étudie les imperfections du marché et les imperfections de l’état, on se rend compte que le marché a moins d’imperfections que l’état. c’est pour cela qu’il faut un état limité.
A noter que sur le marché, il est impressionnant de voir que beaucoup de gens utilisent le sophisme qui consiste de faire du marché une personne. le marché n’existe pas en tant qu’entité. Le marché, c’est chacun d’entre nous, chacun de ses acteurs, producteurs et consommateurs ou intermédiaires. Le marché ce sont des acteurs, plus ou moins nombreux selon le type de produit échangé. Ainsi, le marché du pain en France est constitué des millions de consommateurs qui achètent leur baguette, des dizaines de milliers de boulangers, d’agriculteurs, etc. Le marché ne désigne que l’ensemble des relations à la fois volontaires et potentielles entre les personnes. Volontaires, cela veut dire que tout le monde y entre exprès en relation, et c’est une preuve suffisante qu’elles y trouvent toutes leur intérêt. Potentielles, cela veut dire qu’il y a marché tant qu’il y a choix. Si l’échange est à long terme, on entre alors dans un contrat, et quand les contrats sont multiples, dans une organisation.
Beaucoup de gens ne comprennent pas ce qu’est le marché
je tombe justement sur un article sur le sujet: http://liberteparprincipe.blogspot.be/2018/01/le-marche-base-naturelle-de-leconomie.html
Un livre très intéressant à lire: « Le marché : histoire et usage d’une conquête sociale ». Ce livre montre que le marché est l’une des premières réelles conquêtes sociales.
Au Moyen-Âge, les foires étaient le seul lieu où le plus petit pouvait défier le plus fort, l’aristocratie. Comment ? En leur faisant concurrence.
Ce n’est pas pour rien qu’au lendemain de la Révolution, l’Assemblée à adopter le décret d’Allarde déclarant la liberté d’exercer le métier que l’on souhaite.
Si ce n’est pas par le marché que la société s’organise, c’est par le pouvoir politique.Et si la liberté dépend du pouvoir politique seul, alors on exclue toute concurrence, donnant les pleins pouvoirs à une utopie socialisante dont nous n’avons jamais vu les fruits. Sans marché, c’est ceux qui contrôlent l’état qui ont les pleins pouvoirs.
Ce n’est pas pour rien que les réformes de libéralisation des marchés permettent par après la réussite des réformes luttant contre la corruption. En effet, quand c’est le marché qui s’occupe de l’allocation des ressources, la corruption devient quelque chose d’inutile, un droit de passage superflue. Ce qui fait qu’il y a une pression notamment des entreprises étant obligé de payer ces pots de vins non nécessaires pour mettre fin à la corruption. Alors que là où c’est la bureaucratie qui alloue les ressources, la corruption a une nécessité. Et ni les bureaucrates ni les fonctionnaires ne veulent y mettre fin.
Les réformes de lutte contre la corruption sans réformes de libéralisations ne servent pas à grand chose et sont condamnées à l’échec.
un article intéressant sur le sujet: http://voxeu.org/article/market-reforms-give-anticorruption-reforms-more-traction
Quand l’économie d’un pays est totalement contrôlé par l’état, inévitablement les dirigeants de ce pays profiteront de leur contrôle sur l’économie pour s’enrichir eux mêmes. Dans toutes les dictatures communistes, les dirigeants étaient riches. Il y avait d’un côté: les dirigeants riches et de l’autre le reste de la population crevant de faim. Ce n’est pas quelque chose propre au Venezula ou au Zimbabwé mais à tous les pays pratiquant cette idéologie. Posez vous la question pourquoi. Pourquoi dans ce genre d pays systématiquement les dirigeants s’enrichissent à leur profit ?
C’est assez simple. C’est de la psychologie humaine. Les dirigeants de l’état auront toujours tendance à utiliser l’état à leurs fins. On ne peut rien y changer cela sera toujours comme cela. Voilà pourquoi plus l’état intervient dans l’économie plus il y a de corruption.
Les socialistes n’ont toujours pas compris ceci: les gens contrôlant l’état (politiciens et hauts fonctionnaires) n’agissent pas uniquement dans l’intérêt général mais aussi dans leurs intérêts. Il est faux de croire que l’état défends toujours l’intérêt général.
L’état sera toujours sous le contrôle d’être humains imparfaits. Des études ont montré que les gens au pouvoir ont tendance à en abuser. Ce n’est pas une question de bien ou de mal c’est juste de la psychologie humaine.
l’état est que contrairement à ce que croit tous les socialistes (de gauche et droite), ce n’est pas quelque chose de bien mais c’est un instrument aux mains de l’élite au pouvoir (LR et ps) qui s’en sert souvent pour ces propres intérêts, pour aider ces copains. l’état francais aide les grandes entreprises à créer le monopole. les politiciens viennent presque tous de la fonction publique donc ils ne comprennent rien à l’économie. ce qui crée des richesses c’est l’entreprenariat, et ce qui crée les emplois c’est les pme pas les grands groupes. aujourd’hui, en france, la surtaxation et la surréglementation détruisent les pme et l’entreprenariat. il faut supprimer toutes les niches fiscales ( qui permettent aux grands groupes de payer moins d’impots), il faut arreter la surréglementation ( qui ne sert l’intéret que des grands groupes (qui font du lobbying pour avoir de la réglementation à leur avantage) et qui peuvent se payer des avocats pour détourner les règles à leurs avantages. plus la justice est complexe plus cela avantage les riches. en vérité ce qu’il faut c’est séparer l’état de l’économie, l’état doit s’occuper des fonctions régaliennes (éducation, sécurité, justice,…) pas de l’économie. les pays scandinaves séparent l’état de l’économie et ce sont les pays les plus égalitaires au monde. les pays qui font cela, sont les pays qui s’en sortent le mieux (autriche, pays bas,…). il faut réformer la fonction publique qui coute bcp trop chère et qui est très incompétente. la france est paralysé par la surrréglementation.
Bastiat a très bien défini ce qu’est l’état: L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. Car, aujourd’hui comme autrefois, chacun, un peu plus, un peu moins, voudrait bien profiter du travail d’autrui. Ce sentiment, on n’ose l’afficher, on se le dissimule à soi-même ; et alors que fait-on ? On imagine un intermédiaire, on s’adresse à l’État, et chaque classe tour à tour vient lui dire: « Vous qui pouvez prendre loyalement, honnêtement, prenez au public, et nous partagerons. »
Comme la France est très réglementé, il y a énormément de capitalisme de connivence. Surtout qu’en France, les hauts fonctionnaires/ politiciens ont fait les mêmes écoles que ceux qui dirigent les entreprises du CAC 40
Quand l’état intervient dans l’économie, inexorablement il y a du capitalisme de connivence. Le capitalisme de connivence c’est quand l’État soutient certaines entreprises, soit qu’il cède à leur pression par corruption(au sens large du terme), soit que ce soit de sa part une volonté délibérée à des fins politiques. Aujourd’hui, il est clair que les états soutiennent les grosses multinationales (à commencer par les banques). Le capitalisme de connivence ne découle en rien du libéralisme économique mais de l’interventionnisme économique. On ne peut pas dire clairement que les multinationales possèdent les politiciens ou inversement que les politiciens possèdent les multinationales, ce n’est pas clair. Il y a une connivence entre les deux. Pas l’un qui dirige l’autre.
A noter que les monopoles sont non seulement mauvais pour les consommateurs/clients mais aussi pour les travailleurs. Si les économistes étudient les monopoles en se concentrant sur les effets négatifs des monopoles en termes de prix payés pour les consommateurs, de croissance de la productivité, d’ investissements, ils ont tendance à oublier les conséquences d’un monopole sur le marché du travail. En effet, le fait d’avoir quelques firmes contrôlant tout le marché d’emplois a un effet négatifs pour les salaires des travailleurs. Les travailleurs gagnent moins à cause des monopoles: http://www.nber.org/papers/w24147
Concernant les effets négatifs sur les investissements voici une étude montrant que le manque de concurrence
conduit à un sous investissement: http://pages.stern.nyu.edu/~tphilipp/papers/QNIK.pdf
« Ceux-ci se basent sur la théorie de la concurrence pure et parfaite » oui il est important de dire que la théorie de la concurrence pure et parfaite n’est pas une théorie d’économistes libéraux. Au contraire, les économistes libéraux tendent à être très critiques envers cette théorie. (Lire critique libérale: https://www.wikiberal.org/wiki/%C3%89cole_n%C3%A9oclassique#La_concurrence_pure_et_parfaite )
De même, ce sont des économistes utilitaristes qui font de la concurrence une fin en soi et non les économistes libéraux. Chez les économistes libéraux la concurrence est en général considéré comme une conséquence du marché libre.
Beaucoup d’antilibéraux pensent que la théorie de la concurrence pure et parfaite est une théorie économique libérale alors que c’est faux.
La concurrence découle bien évidemment de l’économie de marché. Qui dit économie de marché qui dit concurrence.
L’une des idées centrales de l’économie de marché c’est la concurrence (mais ce n’est pas une fin en soi).
Il y a un consensus chez les économistes qu’il faut mieux une économie de marché qu’une économie planifiée, que l’économie de marché est le meilleur système qui existe. Il y a extrêmement peu d’économistes qui remettent cela en cause. Là où se situe le débat c’est sur l’interventionnisme de l’état dans le marché. Une bonne partie des économistes reconnaissent que parfois, l’état doit intervenir dans le marché pour plusieurs raisons (extrernalité négative, rationalité négative, altérité de l’information,….).
» Le marché assure la meilleure allocation possible des ressources » n’est pas du tout contradictoire avec l’affirmation: « l’état doit intervenir sur le marché ».
Je me souviens même que c’était l’une de mes questions d’examen d’économie, il y a quelques années. Montrez que ces deux affirmations ne sont pas contradictoires.
La plupart des économistes favorable à l’interventionnisme publique reconnaissent que quand l’état intervient sur le marché, il faut mieux une intervention indirecte (comme une taxe ou une subvention) qu’une intervention directe (comme la réglementation des prix) qui est en générale un désastre.
De même, les bienfaits de la concurrence sont un consensus chez les économistes. Là où se situe le débat c’est que pour certains économistes, dans certains cas, la concurrence a ses limites (ou bien ils considèrent que dans certains cas (comme le cas de monopole naturel), la concurrence n’est pas possible) et donc il faut que l’état intervienne (en faisant un monopole public).
N’oublions pas que là, on est juste dans le domaine de l’efficacité, mais il y a aussi le domaine « morale », le domaine de l’équité, il arrive souvent que l’état intervienne même si son action est néfaste en terme d’efficacité mais cela a un but morale comme la justice sociale (même si pour moi, c’est une imposture), la protection de certaines catégories (pour moi, cela est très dangereux car souvent, la protection faite à certaines personnes par l’état est totalement contreproductive et se retournent contre ses personnes),…
La liberté et la concurrence vont de pair. S’il y a liberté, cela signifie qu’il y a la liberté de faire concurrence. La concurrence découle de la liberté.
La concurrence permet la liberté de choix (la concurrence vous permet d’avoir la liberté de choisir chez quel boulanger vous allez pour acheter votre pain. en monopole, vous ne pourriez aller que chez un seul boulanger).
Il n’y a pas de concurrence sans liberté (la concurrence n’est possible que si vous êtes libre de choisir chez quel boulanger vous allez acheter votre pain).
La liberté d’échange va de pair avec la concurrence (si vous êtes libre d’échanger avec qui vous voulez, vous pouvez choisir votre boulanger).
Article très intéressant sur la concurrence: http://www.wikiberal.org/wiki/Concurrence (Cela reste un article assez basique, si en voulez plus intéressez vous aux liens externes et à la bibliographie de l’article).
L’externalité négative: une «défaillance du marché»
https://menghublog.wordpress.com/2012/11/28/negative-externality-a-market-failure/
Un bon livre à lire: « Antitrust and Monopoly: Anatomy of a Policy Failure » de Dominick T. Armentano; Ce livre montre l’échec des politiques antitrust quoi ne sont pas utilisées contre les monopoles, mais sont utilisés pour restreindre et restreindre le processus concurrentiel.
Dominick T. Armentano a écrit un autre livre très intéressant: « Antitrust: The Case for Repeal ». Il s’agit d’un plaidoyer en faveur de l’abolition des lois antitrust.
Ce livre est trouvable ici gratuitement: http://web.mit.edu/merolish/Public/books/libertarian/antitrust.pdf
L’inadéquation des lois antitrust pour prévenir la cannibalisation de la concurrence de Catherine Bejerana: http://blog.hawaii.edu/aplpj/files/2011/11/APLPJ_02.1_bejerana.pdf
L’échange pas toujours gagnant, et l’asymétrie des gains, comme facteur de demande politique pour plus d’état: https://www.contrepoints.org/2012/05/12/82867-economie-du-bon-sens-3-pourquoi-letat-intervient-il-dans-leconomie
Pourquoi l’état fragilise l’économie quand il prétend la réguler: http://www.objectifliberte.fr/2010/05/regulation-de-leconomie-par-letat.html
Le manque de concurrence creuse les inégalités: https://blogs.alternatives-economiques.fr/anota/2018/12/15/le-manque-de-concurrence-creuse-les-inegalites
Ce manque de concurrence est principalement dû à des obstacles réglementaires et à au capitalisme de connivence.
Quand l’état par ces réglementations restreint la concurrence, cela conduit à une hausse des inégalités.
Etude très intéressante entre méfiance et réglementation: http://www.nber.org/papers/w14648
Au moins, les individus ont confiance envers autrui au plus, ils sont partisan de l’intervention de l’état dans le domaine économique. La méfiance conduit à augmenter la réglementation étatique.
(Ce qui a une influence néfaste sur la croissance)
Brink Lindsey et Steven Teles, ont récemment publié un nouveau livre très intéressant intitulé: « The Captured Economy: How the Powerful Enrich Themselves, Slow Down Growth, and Increase Inequality » qui détaille les pratiques abusives de recherche de rente dans divers secteurs de la bureaucratie gouvernementale, y compris les régimes de licences professionnelles, les règles de zonage et les règlements financiers.
Dans ce livre, Brink Lindsey et Steven M. Teles identifient un facteur commun derrière la croissance économique lente et l’inégalité croissante : les défaillances de la gouvernance démocratique qui permettent aux riches intérêts particuliers de saisir le processus d’élaboration des politiques pour leur propre bénéfice. Ils documentent la prolifération de réglementations régressives qui redistribuent la richesse et le revenu à l’échelle économique tout en étouffant l’entrepreneuriat et l’innovation. Lorsque l’État consolide le privilège en subvenant à la concurrence du marché, le compromis entre équité et efficacité ne tient plus.
Un très bon livre à lire: » A Capitalism for the People: Recapturing the Lost Genius of American Prosperity » de l’économiste Luigi Zingales.
Le problème principal des USA c’est le capitalisme de connivence c’est cela la principale menace pour le capitalisme américain.
Un article sur ce livre: https://www.institutcoppet.org/2012/08/01/capitalisme-de-copinage-et-crise-de-loccident-par-luigi-zingales-traduction
Ce qu’il faut c’est combattre le capitalisme de connivence.