The 10,000 Year Explosion: How Civilization Accelerated Human Evolution (Cochran, Gregory;Henry Harpending)
Selon le paléontologue et biologiste américain Stephen Jay Gould, il n’y aurait eu aucun changement biologique évolutif chez l’humain au cours des 40,000 à 50,000 dernières années. Autrement dit, toutes les races humaines actuelles sont biologiquement équivalentes. Voici la citation exacte :
“there’s been no biological change in humans in 40,000 or 50,000 years. Everything we call culture and civilization we’ve built with the same body and brain.”
Malheureusement, cette affirmation est davantage politique que scientifique. Les preuves scientifiques démontrant le contraire sont de plus en plus nombreuses. Elles sont cependant ignorées par plusieurs, ne serait-ce que pour rester dans le « politiquement correct » et éviter les accusations de racisme. Pourtant, ces connaissances constituent un savoir crucial à propos de la nature humaine et ne devraient pas être balayées sous le tapis. C’est ce que plaide le livre de Gregory Cochran et Henry Harpending (The 10,000 Year Explosion).
Période trop courte pour évoluer?
Est-ce que quelques milliers d’années constituent une période trop courte pour qu’une quelconque évolution survienne? Chez plusieurs animaux, il ne faut pas si longtemps avant de constater des changements morphologiques importants.
Par exemple, les insectes se nourrissant de l’arbre à créosote (ou larrea tridentata) d’Amérique du Sud ont développé des allures fort particulières, visant à imiter ses branches et ses feuilles, certains ne peuvent se nourrir que de cet arbre. Or, ces insectes ont développé ces spécialisations au cours des dernières 10,000 ans seulement car ils sont originaires d’Amérique du Nord où cet arbre n’est pas présent.
Autre exemple, au cours des 5,000 dernières années, la taille des éléphants a diminué significativement pour s’adapter à son environnement. Les poissons ayant abouti dans des cavernes sans lumière n’ont mis que quelques milliers d’années à « perdre leurs yeux », devenus inutiles.
La raison pour ces changements rapides est qu’il ne faut pas beaucoup de variation génétique pour générer des changements importants. Par exemple, les amandes sauvages sont toxiques pour l’humain, mais pas les amendes domestiques. Pourtant, la seule différence qui rend les amandes domestiques comestibles est la mutation d’un seul gène, lequel bloque la synthèse de l’amygdaline. Certaines fourmis de feu disposant d’une version de récepteur de phéromone vivent en colonies indépendantes avec une seule reine, alors que d’autres disposant de l’autre version vivent en méta-colonies disposant de plusieurs reines; ce qui ne dépend aussi que d’un seul gène.
L’adaptation à l’agriculture
La réponse évolutive à l’adoption de l’agriculture a été différente chez certains peuples, puisque chaque population a adopté différents types d’agriculture, à différents moments et dans différents environnements. Ces variations ont causé des changements génétiques qui persistent encore aujourd’hui.
Les populations qui ont adopté l’agriculture tardivement sont les Aborigènes d’Australie et les Amérindiens. Conséquemment, ces peuples sont moins bien adaptés à cette nouvelle diète. C’est pourquoi lorsqu’exposés à la diète « caucasienne », ils sont davantage atteints de diabète de type 2 et d’obésité. Ils sont probablement moins bien adaptés génétiquement à l’ingestion substantielle d’hydrates de carbone en remplacement au gras animal et aux protéines. Le diabète est deux fois et demie plus prévalent chez les Navajo que chez les autres Américains, alors qu’il est environ quatre fois plus prévalent chez les Aborigènes que chez les autres Australiens.
En fait, le métabolisme des peuples chasseurs-cueilleurs devait leur permettre d’obtenir de courtes décharges de puissance pour poursuivre une proie, alors que celui des fermiers devait plutôt conserver l’énergie de manière à fournir une certaine endurance pour le travail continuel. D’ailleurs, il y a un gène qui régule la capacité musculaire; sa version « puissance » est davantage observée chez les sprinters olympiques que sa version « endurance ». Cette dernière version du gène s’est probablement répandue en Europe suite à l’avènement de l’agriculture.
Depuis l’adoption de l’agriculture, les squelettes humains sont devenus plus légers. Des squelettes plus solides étaient nécessaire aux chasseurs, mais pas aux agriculteurs. La forme du crane a aussi changé au cours des 700 dernières années, la hauteur de la voute crânienne a augmenté de 15%. Certains gènes qui ont eu de gros impacts sur certains groupes d’humains ont été ceux déterminant la couleur de la peau, la couleur des yeux, la tolérance au lactose et la consistance du cérumen.
Suite à la découverte de l’agriculture, les premiers humains fermiers ont vu leur consommation d’hydrates de carbone tripler en proportion de leur alimentation et leur ingestion de protéines chuter dramatiquement, tout comme leur apport en vitamines, ce qui a engendré de sérieux problèmes de santé que les chasseurs-cueilleurs n’avaient jamais rencontrés. La taille moyenne des humains de l’époque a rapetissé de près de 5 pouces. Puis, l’humain a évolué et s’est graduellement adapté à cette nouvelle diète.
L’un de ces changements a été la capacité de digérer le lactose, un sucre contenu dans le lait. Les chasseurs-cueilleurs cessaient de sécréter du lactase à l’enfance, ce qui ne leur permettait plus de continuer de consommer du lait à l’âge adulte. Une variation génétique apparue surtout en Europe a permis la sécrétion de lactase à vie. Les Européens sont donc devenus des mutants capables de consommer le lait d’une autre espèce. Cette mutation a été fort bénéfique, leur permettant d’augmenter leur apport calorique significativement (5 fois plus élevé par acre). La tolérance au lactose des humains d’origine européenne a résulté d’une mutation survenue il n’y a que quelques milliers d’années. Elle s’est aussi produite en Afrique de l’Est et dans la péninsule Arabe (ce qui expliquerait en partie l’expansion fulgurante de l’Islam qui s’en est suivi).
L’agriculture a aussi contribué au palissement de la peau des Européens. Comme la vitamine D était rare dans la nouvelle diète de céréales, la peau des fermiers a pâli, favorisant une meilleure synthèse de la vitamine D dans des régions où l’ensoleillement est moins intense.
L’apport élevé en hydrates de carbone favorisaient le diabète, l’acné et les caries dentaires. Des changements génétiques évolutifs sont alors venu améliorer la régulation de l’insuline, contrôlant le sucre dans le sang et amenuisant ce problème.
La transition vers l’agriculture a nécessité des traits de caractère différents. Il fallait avoir davantage de patience, de contrôle de soi et, surtout, la capacité à penser à plus long terme, c’est-à-dire de pouvoir sacrifier de la satisfaction à court terme pour augmenter les bénéfices à long terme. Autrement dit, les préférences temporelles de l’humain se sont allongées chez les fermiers.
Autres mutations humaines
Les Africains du centre ont développé une résistance à la malaria. Pour certains ce fut en raison de la sicklémie, une maladie génétique qui a comme effet collatéral positif de protéger de la malaria. Ceci dit, les Africains qui ne bénéficient pas de cette protection génétique sont tout de même plus résistants à la malaria que les Européens du Nord, grâce à l’expression d’autre gènes. Autrement dit, la pression sélective de l’environnement a engendré une évolution qui a pris différents chemins pour arriver au même résultat.
Les Amérindiens qui vivent en altitude dans les Andes ont développé des poitrines volumineuses et une grande quantité de globules rouges dans le sang. De leur côté, les Tibétains disposent de moins de sang et respire plus rapidement pour absorber davantage d’oxygène (voir ceci). Ces deux peuples sont physiologiquement différents des autres humains en raison de changements évolutifs provoqués par leur environnement.
La propagation des gènes
Au cours de leur évolution des 50,000 dernières années, les humains ont fait face à trois fléaux : la guerre, la maladie et la famine. Ces fléaux ont agi comme des vecteurs de propagation des gènes favorables. De véritables catalyseurs d’évolution!
En Angleterre médiévale, les membres les plus riches de la société avaient deux fois plus d’enfants survivants que les plus pauvres, ce qui fait qu’après un millénaire, presque toute la population descendait des classes plus riches. Dans ce contexte, il est plus que probable qu’une sélection naturelle évolutive se soit manifestée. Les gènes mettent du temps à se propager, mais ils le font et reçoivent parfois de l’aide.
En 1980, des chercheurs Italiens ont découvert un homme de Limone Sul Garda qui avait un très bas niveau de HDL (« bon » cholestérol) et un très haut niveau de triglycérides, mais qui avait tout de même une excellente santé cardiovasculaire. Ces chercheurs ont effectué des tests sanguins sur un millier d’habitants de Limone et ont trouvé 43 personnes dans une situation similaire. À l’aide des dossiers généalogiques de l’église locale, ils ont réalisé que ces 43 personnes étaient toutes reliées aux même ancêtres, un couple nommés Giovanni Pomaroli et Rosa Giovaneli, mariés en 1780. Ce couple a perpétué une mutation génétique qui a engendré une variante d’une protéine qui permet de mieux éliminer le cholestérol des artères. Ce gène est passé de 1 à 43 copies en seulement 10 générations.
En 175 avant JC, l’empereur Marcus Aurelius a embauché 8,000 Sarmates au sein de l’armée romaine et a envoyé 5,500 d’entre eux dans le nord de la Grande Bretagne. Une fois leurs 20 ans de service écoulés, ils ont formé une colonie militaire permanente dans le Lancashire. C’est ce genre de tournants de l’histoire qui agit comme un accélérant dans la répartition des gènes favorables. Sans une telle migration artificielle, des gènes auraient pu mettre plusieurs millénaires avant de parcourir une telle distance, soit entre les steppes d’Iran et le Lancashire.
La guerre a aussi été un vecteur de l’évolution récente de l’humain. Si un groupe bénéficie d’un avantage génétique, il se reproduira davantage que les autres et aura un avantage sur les autres lors de combats. Sa population prendra de l’ampleur et les gènes favorables se répandront plus rapidement que par simple reproduction « pacifique ».
Les Européens ont adopté l’agriculture quelques milliers d’années avant les Amérindiens. Le mode de vie associé à l’agriculture impliquait une certaine sédentarité et l’apparition de villes d’une certaine densité. Les agriculteurs ont au fil de ces quelques milliers d’années, développé une immunité aux maladies infectieuses présentes en Europe et accentuée par le mode de vie agraire. Lorsqu’ils sont arrivés en Amérique, les colons Européens ont littéralement exterminé les populations indigènes, pas tellement par la bouche de leurs canons, mais plutôt en les exposants à des maladies contre lesquelles leur système immunitaire n’avait aucune défense. En Afrique, c’est l’inverse qui s’est produit. Les maladies locales contre lesquelles les Africains étaient immunisés ont décimé les colons. On peut donc observer que c’est l’évolution génétique récente qui a forgé le destin des peuples de deux continents.
Pourquoi les Juifs d’Europe sont plus intelligents?
Les Juifs Ashkénazes ont formé une communauté distincte en Europe il y a environ 1,200 ans, le long du Rhin (le mot « Ashkenaz » signifie « Allemagne » en Hébreux). Les Juifs d’Europe ont un QI de 12% à 15% supérieur, en moyenne, à celui des autres Européens, soit le plus élevé de tous les groupes ethniques d’Europe. Nous pouvons aussi observer un nombre disproportionné d’accomplissements scientifiques réalisés par des Juifs d’Europe (prix Nobels, inventions, etc).
Ne représentant que 2% de la population des États-Unis, ils ont mérité 27% des prix Nobel américains du 20e siècle, ont été 21% des étudiants d’universités prestigieuses « Ivy League » et ont reçus 38% des Oscars remis au meilleur réalisateur. Ils ont été environ la moitié des champions mondiaux d’échecs. Tous domaines confondus, Albert Einstein est l’un de mieux connus.
Au Moyen-Âge, ne pouvant être propriétaires terriens, les Juifs d’Europe se sont concentrés dans des tâches de « col blancs », liées au commerce. Il a été observé à cette époque que les Juifs qui ont eu le plus grand succès reproductif sont ceux qui étaient les plus prospères. Ainsi, les gènes favorisant les aptitudes au commerce sont devenus plus présents dans ce groupe. Comme ils ne se reproduisent presque exclusivement entre eux, ces gènes sont demeurés au sein de ce groupe ethnique. L’intelligence était certainement une aptitude fort désirable pour un commerçant, davantage que pour un agriculteur. Une certaine sélection naturelle s’est donc opérée au sein de ce groupe au cours des quelques dernières centaines d’années.
Ces Juifs ont une autre particularité : ils sont davantage atteints de sérieuses maladies génétiques comme la maladie de Tay-Sachs, de Gaucher, la dystonie neurovégétative, ainsi que deux formes héréditaires de cancer du sein (BRCA1 et BRCA2). Ces maladies sont environ cent fois plus présentes chez les Juifs Ashkénazes que chez les autres Européens. Il est possible que ces troubles soient reliés aux gènes devenus plus prépondérants chez les Juifs.
Conclusion
L’humain a évolué à partir du singe durant des millions d’années, mais le rythme de cette évolution s’est grandement accéléré au cours des quelques dernières centaines de milliers d’années. L’évolution significative de notre espèce depuis la venue de l’agriculture a été une « explosion de 10,000 ans ». L’évolution humaine n’a pas cessé quand les humains modernes sont apparus, ni quand ils ont quitté l’Afrique, ni suite à ce qu’ils aient copulé avec des Néanderthaliens au paléolithique, dont les gènes bénéfiques sont encore présents chez la plupart d’entre nous.
Les changements génétiques comme la tolérance au lactose ont découlé de mutations fructueuses et de changements culturels (comme le développement de l’agriculture) et ont, à leur tour, engendré des changements génétiques et culturels comme l’expansion des langages Indo-Européens (parlés par les deux tiers des habitants de la planète de nos jours), la composition ethnique de l’Amérique et de l’Afrique et l’épanouissement des Juifs Ashkénazes.
Il serait grand temps que les chercheurs en sciences humaines laissent certains dogmes de côté tels que le statu quo évolutionnaire et l’unité psychique, de manière à ce que l’avancement de la connaissance de l’humain puisse continuer de progresser.
En somme, je recommande ce livre que j’ai trouvé passionnant, même si un peu aride.
Il y a beaucoup d’interprétations douteuses de ces résultats.
Le premier étant que la civilisation a accéléré l’évolution humaine. Non. Globalement les mutations génétiques se font toujours au même rythme et ce sont les rayons cosmiques qui cassent les chaines d’ADN de façon aléatoire. Les changements sont aléatoires. La sélection c’est l’environnement qui la fait.
Il y a eu beaucoup de mutations et variations entre le singe et la civilisation. Par contre il est généralement admis que l’espèce humaine a été réduite à 10 000 exemplaires il y a environ 100 000 ans. À peu près à la même période que la dernière éruption du super volcan de yellowstone. Cet événement a balayé d’un coup beaucoup de belles améliorations génétiques humaines. Constant: le facteur chance est très important.
En dehors de la maladie la guerre et la famine il y a un très grand facteur de diffusion des gènes que vous avez oublié: le commerce!!
Étonnant de la part d’un économiste.
Des bijoux d’origine égyptiennes ont été retrouvé en suède datant bien avant l’invention de l’écriture. Les amérindiens avait des réseaux commerciaux très importants avant l’arrivée des blancs. La chine était la championne du commerce mondiale avant la colonisation occidentale. Les pharaons ont financé une mission commerciale et exploratoire qui a fait le tour de l’Afrique. Les grecs ont fait de même jusqu’en écosse. Et la reproduction humaine a un faible pour les accents étrangers…
Le commerce est un accélérateur de dispersion génétique en temps de paix. Celui-ci est propre à l’humain.
D’autant plus que le nombre de meurtre diminue avec la civilisation. ll y a moins de meurtre dans les nations civilisé que dans les tribus autochtones. Un TED talk l’explique très bien. La civilisation dote le pouvoir central du monopole de la force et d’un code de loi et de justice. Celui-ci tend à éliminer les exemplaires qui se rebellent à sont pouvoir.
La religion est aussi un aspect influent de transformation génétique comme tout les facteurs entrainant beaucoup de morts et d’exclusion sociale. Ce n’est pas nécessairement une bonne chose.
Je n’ai pas écris que les trois fléaux favorisaient la dispersion des gènes; j’ai plutôt écrit qu’il catalysaient l’évolution.
Vous semblez traiter avec dérision mon effort de condenser un livre de 300 pages en un article concis. Si vous voulez tous les détails, lisez plutôt le livre en entier.
J’interviens très longtemps après l’édition de ce poste mais voici mes remarques en tant qu’ancien biochimiste.
– Le mot « évolution » sous tend une notion « d’amélioration » qui n’existe pas. L’Homme et les autres animaux n’évolue pas vers un point oméga quelconque. Ils sont en équilibre avec leur environnement. Donc l’homme n’évolue pas de ce point de vue.
– L’évolution si on dit utiliser ce mot est l’expression de la variabilité, c’est l’origine de votre exemple de la résistance au lactose. Tous les humains et tous les animaux présente une variabilité qui donne des caractéristiques qui sont ou pas conservées.
– Pour bien visualiser cette variabilité il suffit de prendre l’exemple des chiens. Tous les chiens descendent du loup mais en forçant les choix de reproduction et en jouant sur la variabilité individuelle, les hommes ont créé le Chihuahua, le boxer et le berger allemand. De retour à la liberté sauvage cette énorme variété disparaitrait pour donner une moyenne du style lycaon ou dingo, moyenne efficace et versatile
.
– L’homme possède donc cette variabilité et en théorie si des extraterrestres (expérience d’esprit) faisaient de l’élevage sélectif d’humain il pourrait obtenir le même résultat.
– L’homme cependant possède toutefois deux caractéristiques
* Il est intelligent et modifie son environnement qui n’a plus le même poids sélectif sur notre variabilité. Pas nul mais moins important ainsi ce n’est pas parce que il y a des hommes qui vivent dans les grands froids qu’ils ont de la fourrure qui pousse sur le dos, il préfère s’habiller.
* Il est très mobile sans arrêt des humains migrent (pas besoins que ce soit loin) et essaiment leurs gènes, qui sont repris et amené plus loin etc…. Il y a comme un grand courant de brassage des gènes qui tourne autour de la terre. Ce qui fait qu’il n’existe pas de race pour les homme comme il y en a pour les chiens ou vaches. Il se peut toutefois que des caractères génétiques se fixe en certains lieux comme une résistance à la malaria mais cela ne suffit pas à caractériser une race.
– Donc l’ouvrage défendu semble enfoncer des portes ouvertes, aucun biologiste affirme qu’il n’ y a pas de variabilité dans l’homme.
– Par contre le lien entre un quelconque caractère génétique et des modifications culturelles tel que la domestication du feu, l’agriculture ou autre n’a jamais été fait donc la fameuse explosion de 10,000 ans n’est certainement pas issue d’une « évolution » de l’homme.
Cordialement
Je ne vois pas trop en quoi l’évolution sous entend une amélioration. A moins de sombrer dans le progressisme le plus idiot. Une évolution est un changement, qui peut être bénéfique ou nocif. En général s’il est nocif il finit par disparaître, mais ça peut prendre du temps. Mais ce n’est que « bénéfique par rapport à un certain environnement et en termes reproductifs ».
L’intelligence rend la pression de l’environnement naturel plus faible, mais celle de l’environnement social plus importante. Cf l’exemple sur les juifs ashkénazes
Pour la mobilité, j’ai comme l’impression que depuis que l’homme est « sapiens sapiens », hormis les 150 dernières années, la mobilité des humains a été au contraire extrêmement faible par rapport à celle des animaux en général. C’est pas totalement pour rien qu’on parle de sédentarisation. Aujourd’hui encore une grande partie des gens naissent, vivent et meurent dans une rayon d’une cinquantaine de km. Qu’ils voyagent épisodiquement ici ou là n’est que de peu d’importance en termes évolutifs.
Les « portes ouvertes » que vous dénoncez ne le sont pas tant que ça… Un nombre certain d’idiots (même munis d’une tenure universitaire) pensent que l’homme n’a pas changé du tout depuis 50 000 ans et ne changera plus. Et que les hommes sont tous pareils… Et pour des raisons idéologiques il est souvent délicat de les faire changer d’avis.
Je suis d’accord avec vous sur le progressisme le plus idiot , ce que je pointais c’est justement que le mot « évolution » a tendance a induire dans l’esprit de certains une direction, un vecteur. Pour donner un exemple amusant ce sont les X-Men de Marvel, humains qui sous l’action du gène X produisent des pouvoirs qui peuvent être quasi-divin. Il y a là l’idée que l’évolution c’est vers le plus mieux et que les animaux nous sont inférieur sur un chemin qui mène on ne sait où (point oméga).
J’insiste bien sur le fait que la variabilité existe toujours (et heureusement) dans l’humanité et que l’environnement social peut avoir des effets de sélection mais ils sont assez faibles comparés à une épidémie, un changement climatique majeur etc….
Pour ce qui est de la mobilité vous la dites faible par rapport aux animaux en général c’est complètement et absolument faux. Les animaux en général sont lié à leur biotope et en définitive n’en bougent guère. On pourra me donner des contre-exemples de migrateurs ou d’espèce présente sur l’entièreté du globe mais pour les premiers le chemin est délimité et répétitif et pour le second cela ne veut pas dire qu’ils font du tourisme.
L’homme depuis son départ d’Afrique a colonisé tous les continents et iles. Et même après la sédentarisation qui n’est pas absolue puisque les nomades existent bien, il a des mouvements de population. Qu’est ce qui constitue les « courants » génétiques qui se meuvent autour du monde ?
Par ordre croisant de violence.
Ce sont les hommes qui cherchent épouses à quelques kilomètres mais de proche en proche et de génération en génération celà permet aux gènes de diffuser
.
Ce sont les marins et marchants qui ont une femme dans chaque port, les prostituées aussi ont des enfants…
Ce sont les migrations tous simplement les Wisigoth sont tout de même partie de la mer noire vers l’Espagne en passant par la Germanie, les Vikings (terme générique) sont partis de Suède, Norvège, et Danemark pour donner le duché de Normandie, puis passer le Channel pour ce mélanger aux Saxon, Angles et Celtes et on les a retrouvé en Sardaigne et en Palestine durant les croisades. Et tout ce petit monde nique allègrement en chemin.
Ce sont les guerres où des femmes sont prises en esclavage et/ou violées et/ou épousées et qui peuvent porter là encore des enfants.
On peut utiliser l’image d’un mouvement brownien lent dans un récipient contenant des peintures visqueuses. Il y a de même des « courants » de gènes qui homogénéisent le patrimoine génétique commun. Il peut y avoir des grumeaux, il y a des différences de couleurs mais au bout du bout des gènes qui apparaissent au plus profond de l’Asie finiront par se retrouver à Brest et Johannesburg ou New York.
L’Homme à t’il changé depuis 50.000 ans ? Une réponse est de dire oui car l’Homme change tous le temps génération après génération, kilomètre après kilomètre c’est la variabilité. Et non car la modification depuis l’invention du feu et de l’agriculture et plus récemment les antibiotiques nous a en grande partie (mais pas complètement) extrait de la pression sélective.
Si vous désirez créer une très forte variabilité dans l’humanité (expérience d’esprit) il vous faudrait dans un premier temps créer une communauté fermée sans contact génétique avec le reste de l’humanité et encore mieux avec un environnement différent et contraignant par exemple on peut imaginer un vaisseau-monde. Et là on en sait pas ce que cela pourrait donner.
Cordialement.
j’ai trouvé une version gratuite du livre: https://lesacreduprintemps19.files.wordpress.com/2012/12/the-10000-year-explosion-how-civilization-accelerated-human-evolution-2009-by-gregory-cochran-henry-harpending.pdf