Aux dires des environnementalistes, le capitalisme engendre la « surconsommation » des ressources naturelles de la terre. Selon eux, au rythme actuel, certaines ressources essentielles telles que le pétrole viendront à manquer, ce qui laissera les générations futures sur la paille. Cela démontre selon eux que le « libre-marché » a une vision court-termiste destructive, ce qui justifie l’intervention de l’État.
Comme je l’expliquais dans mon dossier sur le pic pétrolier (voir ceci), il est vrai que le pétrole fossile est une ressource qui se fait plus rare. La production a de plus en plus de difficulté à satisfaire la demande, ce qui pousse le prix à la hausse. Les gisements les plus prolifiques et moins coûteux à exploiter ont tous été trouvés et voient leur production décliner sévèrement. À chaque année, ce déclin naturel de la production mondiale est de 4 à 5 millions de barils par jour, qu’il faut remplacer par de nouvelles découvertes; ce qui est un défi majeur puisque ce déclin de production annuel est équivalent à ce que les sables bitumineux canadiens produiront à leur zénith. Les nouveaux gisements sont plus profonds, dans des formations rocheuses moins propices, dans des endroits reculés et inhospitaliers, ou encore dans des pays géopolitiquement risqués. Par ailleurs, les contraintes environnementales grandissantes font aussi augmenter les coûts tout en restreignant la production. Le pétrole de schiste pourrait bien alléger un peu ce fardeau, tout comme l’a fait le développement des technologies de forage horizontal, mais on ne prévoit pas de révolution telle que celle qu’a causé le gaz de schiste. Bref, le marché du pétrole demeurera très serré et les hausses de prix à venir pourraient bien continuer de surpasser l’inflation.
Alors, ont-ils raison ces gauchistes? Est-ce un échec du marché d’avoir sous-estimé le prix du pétrole à court terme?