En juillet dernier, je publiais un billet sur le rôle de l’État, déplorant le fait que les gouvernements cherchent trop à intervenir dans l’économie et négligent leur fonction régalienne de protéger leur population en faisant respecter le cadre légal. Cet article du NY Times en est la parfaite illustration.
Aux États-Unis, l’Environmental Protection Agency (EPA) est tellement occupée avec le « sujet chaud » que sont les émissions de gas à effet de serre, qu’elle néglige de faire respecter le Clean Water Act.
La nouvelle administratrice de l’EPA, Lisa Jackson, mentionnait dans une entrevue que de nos jours, l’eau de la nation ne rencontre pas les exigences de la santé publique et que le respect des lois de pollution de l’eau est inacceptablement bas. Il est estimé que 19.5 millions d’Américains tombent malade chaque année après avoir bu de l’eau contaminée.
Les chiffres indiquent que le Clean Water Act a été violé plus de 506,000 fois depuis 2004, mais seulement 3% des plaines ont résulté en une sanction. L’une des causes principales est le manque de ressources. Trop occupé à octroyer des subventions pour les voitures hybrides, le gouvernement Obama ne juge pas nécessaire de protéger l’eau de sa population…
De nos jours, la pollution est plus subtile qu’en 1972, lorsque le Clean Water Act a été adopté. Elle est invisible, n’a pas d’oeur ni de goût. Lorsque les rejets industriels s’infiltrent dans la nappe phréatique, il est difficile de déterminer qu’elle entreprise en est responsable. De plus, il est difficile de déterminer hors de tout doute la cause d’un cancer et cette maladie se développe lentement. Il est donc fort ardu de faire respecter cette loi.
Cependant, les ressources limitées ne sont qu’une partie du problème. Le Times affirme que les lobbys de plusieurs industries ont fait beaucoup de pression pour miner l’efficacité de la règlementation et son application. Et comme le mentionne Matthew Crum, ancien administrateur de l’EPA, « les bonnes intentions ne peuvent rivaliser avec l’intimidation des politiciens et la bureaucratie. » M. Crum a d’ailleurs été renvoyé parce qu’il faisait trop bien son travail, après avoir fermé plusieurs mines de charbon qui polluaient l’eau illégalement.
Plusieurs autres administrateurs ont déclaré avoir subi des pressions de politiciens pour arrêter leurs enquêtes. Les pollueurs figurent souvent parmis les plus gros donateurs des campagnes électorales. Ils s’en tirent donc aisément. Pendant ce temps, des gens tombent malades et meurent.
La pollution est une externalité de l’activité économique. L’État doit s’assurer que ceux qui bénéficient de cette activité économique assument les coûts et/ou les responsabilité reliées à ces externalités. Le pollueur-payeur quoi…
http://www.nytimes.com/2009/09/13/us/13water.html?_r=2&pagewanted=1
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