Aux dires de certains, la recherche du profit est un vice qui nuit à la société. À les entendre, plus le profit est élevé, plus les gens se font exploiter par les producteurs. Ils considèrent scandaleux que les producteurs profitent des pénuries pour augmenter leurs prix pour faire plus de profit.
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Les fusions et acquisitions : la perspective autrichienne.
Posted in Économie, tagged acquisitions, allocation du capital, États-Unis, banques centrales, Canada, chômage, création de monnaie, création de richesse, cycles économiques, destruction créatrice, dette, fusions, investissement, LBO, leveraged buy-out, M&A, marchés financiers, politique monétaire, règlementation, réserves fractionnaires, taux d'intérêt on 28 février 2011| 1 Comment »
Un article de Doug French publié sur le Mises Institute soulève un point fort intéressant à l’égard de l’évolution du cycle économique en cours.
Les fusions & acquisitions (F&A) ont totalisé $2.4 billions en 2010, une hausse de +23% par rapport à 2009, et il semble que 2011 sera une année record à cet égard. Danaher, DuPont, Ensco, AOL et Newmont, entre autres, ont déjà annoncé d’importantes acquisitions au cours des dernières semaines. Les compagnies canadiennes ne font pas exception : la Banque TD a acquis Chrysler Financial, la Banque Royale a acheté Blue Bay Asset Management, la Banque de Montréal a acquis Marshall & Isley, la Banque Scotia a acquis DundeeWealth, Onex a acheté Tomkins, AGF a acheté Acuity, BP a tenté d’acquérir Potash, Consolidated Thomson a été achetée par Cliff, Hudbay a acquis Norsemont, Gran Tiera Energy a acquis Petrolifera, TMX Group tente de fusionner avec le London Stock Exchange, Inmet fusionne avec Lundin, Verenex (anciennement Biovail) a réalisé une importante transaction en Europe, Saputo vient d’annoncer une acquisition aux États-Unis,…et ça continue sans fin!
Pourquoi une telle frénésie? Je suis d’avis que les F&A peuvent avoir un impact positif sur l’économie lorsqu’elles sont justifiées; c’est-à-dire lorsque l’entreprise combinée permet une meilleure allocation des ressources permettant de mieux satisfaire ses consommateurs et de faire plus de profit (et donc de créer plus de richesse).
Les failles de la réforme financière.
Posted in Économie, Politique, tagged AIG, Chris Dodd, dérivés, Fannie Mae, FDIC, Freddie Mac, Goldman Sachs, marchés financiers, OTC, politiciens, règlementation, réforme financière, risque moral, Sénat, too-big-to-fail on 29 avril 2010| 6 Comments »
Le document de 1,408 pages soumis au Sénat américain par le démocrate Chris Dodd comporte des failles très graves qui font en sorte d’augmenter le risque de crise financière (plutôt que de le réduire) et qui démontrent que les politiciens n’ont rien compris à la crise que nous venons de traverser.
La nouvelle réglementation propose la formation d’un “Financial Stability Oversight Council” dont la tâche consistera à identifier les institutions qui sont “too-big-to-fail” pour qu’elles soient sujettes à une règlementation plus sévère.
En désignant quelles banques qui sont jugées trop importantes pour ne pas êtres sauvées, cette mesure aura des effets non-désirables. Ces firmes jouiront d’une garantie implicite de l’État, ce qui leur permettra de prendre des risques démesurés. Elles se retrouveront en quelque sorte dans la même situation que Fannie May et Freddie Mac.
D’autre part, la loi permettra au gouvernement de saisir les actifs d’une banque qu’il juge en position financière précaire. Elle permettra à la FDIC d’avancer les fonds nécessaires à rembourser les créditeurs de l’institution en détresse; autrement dit on rendra permanent le mécanisme qui a permis de renflouer AIG pour qu’elle puisse rembourser $13 milliards à Goldman Sachs. Pour ce faire, la FDIC bénéficierait d’une ligne de crédit octroyée par le Trésor Américain, rien de moins!
La nouvelle réglementation prévoyait aussi la création d’un fonds de $50 milliards prélevé auprès des banques et visant à financer un éventuel sauvetage (plutôt que par les contribuables). Évidemment, les banques auraient repassé ces frais à leurs consommateurs sous forme de hausses de prix ou de nouveaux frais et comme ce sont des dépenses, elles auraient été déductibles d’impôts. Cette mesure étant trop stupide, elle sera apparemment retirée du projet de loi puisqu’elle aurait fortement encouragé la prise de risque.
Autre mesure stupide : en cas de crise de liquidité, le FDIC pourrait garantir les créances de toutes les banques (pas seulement celles qui sont en détresse). Ainsi, les banques ne craindront plus les crises de liquidité, ce qui leur permettra de prendre des risques encore plus démesurés.
Par ailleurs, la nouvelle loi obligerait tous les produits dérivés à être transigés sur des marchés publics; on bannirait ainsi les transactions « over-the-counter » qui permettent beaucoup de plus de flexibilité au niveau de la gestion des risques. C’est le genre d’arrangement que AIG avait avec Goldman Sachs. Si le gouvernement est défavorable aux dérivés OTC, il n’avait qu’à laisser AIG faire faillite. Ça aurait été suffisant pour convaincre les agents financiers d’être prudents avec ces produits. Au contraire, le gouvernement préfère l’approche liberticide « one-size-fits-all » et jette le bébé avec l’eau du bain. Ainsi, si un contrat n’est pas bien transigé sur les marchés publics, certaines entreprises seront incapables de couvrir leurs risques financiers.
Finalement, il est selon moi aberrant que cette réforme ne touche pas à Freddie Mac et Fannie Mae, qui ont pourtant été au cœur de la bulle immobilière et de la crise financière et qui ont nécessité $125 millards en fonds publics dans le cadre du bailout. En fait, tout ce qui a été fait à leur égard a été d’éliminer le plafond de bailout que ces institutions peuvent recevoir!
Conclusion :
Il est fort louable de vouloir éviter les bailouts dans le futur, mais il faut faire en sorte que la nouvelle réglementation n’ait pas d’effets non-anticipés qui aient comme impact d’augmenter le risque de crise financière.
Comme je l’ai démontré dans un billet récent, ceux qui accusent la dérèglementation du système bancaire pour la récente crise financière ont tout faux. Et si on étudie les circonstances qui ont mené à cette crise, il y a une chose évidente qu’on peut observer : les bailouts causent les crises financières.
Au cours des 25 dernières années, il y a eu – entre autres – le bailout de Continental Illinois, le Resolution Trust de la crise des S&L et le sauvetage de Long-Term Capital Management (LTCM). Ces interventions étatiques ont eu comme effet de créer un risque moral important sur les marchés financiers. Elles ont donné l’impression aux acteurs des marchés financiers que, quoi qu’il arrive, l’État et la Federal Reserve seront là pour sauver les banques. Le résultat inévitable de cela a été la prise de risques démesurés et l’utilisation excessive du levier financier.
Une véritable réforme du système financier ferait en sorte d’énoncer clairement que dorénavant, le gouvernement n’interviendrait plus pour sauver qui que ce soit avec l’argent des contribuables et rendrait les bailouts inconstitutionnels. Dans ces circonstances, les banques n’auraient pas le choix de réduire le niveau de risque qu’elles prennent, à défaut de faire fuir leurs investisseurs.
De plus, il faudrait réduire les pouvoirs de la Federal Reserve, de façon à lui empêcher d’exercer le fameux « Greenspan put »Lorsqu’on parle de « Greenspan put », cela signifie qu’en cas de débâcle boursière ou financière, les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale intervienne. À cet égard, on peut citer le crash de 1987, la première guerre du Golfe, la crise mexicaine, la crise asiatique, la crise de LTCM, le crash techno de 2001, les attaques du 11 septembre 2001 et la crise financière de 2007/2008.
Cette attente conditionne un comportement irresponsable de la part des banques et des autres acteurs des marchés financiers, qui savent qu’en cas de crise, ils seront sauvés et que la liquidité sera maintenue. Ce comportement irresponsable amplifie aussi les crises financières.
En terminant, ai-je besoin de vous spécifier que Fannie Mae (tout comme Freddie Mac) bénéficie de plusieurs privilèges de la part du gouvernement américain. Exemption de l’impôt, garantie implicite du gouvernement et passe-droits au niveau de la règlementation, entre autres. Pour préserver ces avantages, cette entreprise a dépensé $170 millions en lobbying entre 1998 et 2007 et $19.3 millions en contributions électorales entre 1990 et 2007. Les deux plus grosses contributions électorales de cette entreprises à la dernière élection ont été à Chris Dodd (en charge du Senate Banking Committee et qui a déclaré en juillet 2008 qu’il n’y avait aucun problème avec Freddie et Fannie), et à Barrack Obama en seconde place. Le sénateur Dodd est d’ailleurs celui qui a reçu la plus grande contribution de la part de Countrywide Financial, un leader dans le domaine des hypothèques sub-prime. D’autre part, l’assureur AIG, qui a bénéficié d’un important bailout, a été une source importante de dons pour la dernière campagne électorale, dont les principaux bénéficiaires ont été Barrack Obama et Chris Dodd. Pour plus de détails, voir ceci.
Le rôle économique du marché des capitaux.
Posted in Économie, tagged actions, coûts du capital, finance, investissement, marchés des capitaux, marchés financiers, obligations on 25 septembre 2009| Leave a Comment »
Suite à la crise financière que nous venons de traverser, l’opinion qu’ont les gens du marchés des capitaux est très négative. Notamment en raison de l’illettrisme économique des journalistes, les gens mélangent beaucoup de concepts (fraudeurs, spéculateurs, investisseurs) et se font une fausse idée quant à la contribution économique des marchés financiers.
Pour beaucoup de gens, les participants aux marchés des capitaux ne sont que des « pousseux de crayon » surpayés qui ne produisent rien et ne créent aucune richesse. Un gestionnaire de portefeuille ou un négociateur de valeurs mobilières ne produit aucun bien tangible; il ne soigne pas les malades et ne répare pas votre auto. Pourquoi le monde ne pourrait-il pas se passer de la bourse?
Les marchés financiers ont une influence directe sur le coût du capital des entreprises, c’est-à-dire, le coût du financement de leur expansion, lequel est composé essentiellement dettes et d’actions.
Au niveau de la dette, une entreprise bien gérée, avec des flux monétaires constants et/ou croissants et un bilan sain bénéficiera d’un taux d’intérêt inférieur sur sa dette. Les investisseurs obligataires suivent de près la situation financière des entreprises dans lesquelles ils investissent. Une amélioration de la situation financière d’une entreprise fera en sorte que la demande pour ses obligations augmentera, tout comme le prix. Si l’entreprise verse un coupon de $80 par année pour une obligation de $1,000 (8%) et que le prix de ce titre augmente à $1,100, le coût de sa dette se trouve à baisser à 7.3%. Si jamais elle avait à financer un nouveau projet, elle pourrait émettre des obligations à 7.3% plutôt qu’à 8% auparavant.
Pour ce qui est des actions, le coût du capital-action est directement lié au prix auquel les actions se transigent en bourse. Disons qu’une entreprise a 100 actions en circulation, chaque action vaut donc 1% de l’entreprise. Si elle voulait financer un nouveau projet de $20 et que ses actions se transigent à $1, elle devrait émettre 20 nouvelles actions, ce qui signifie que chaque action vaudrait maintenant 0.83% de l’entreprise (1/120); c’est ce qu’on appelle la dilution. Par contre, si son action se transige à $2, elle n’aura qu’à émettre 10 actions, donc chaque action vaudrait 0.91% de l’entreprise; donc moins de dilution que si l’action était à $1. Son coût du capital est donc inférieur lorsque son action est à $2.
Ainsi, les marchés des capitaux sont un rassemblement virtuel où sont agrégées les connaissances de milliers d’investisseurs. Ces investisseurs débatent à coups de transactions à savoir quel devrait être le coût en capital des entreprises. Lorsqu’un investisseur croit que le coût en capital d’une entreprise est mal évalué par le marché, que ce soit ses actions ou sa dette, celui-ci achètera ou vendra les titres financiers de cette entreprise. Ses transactions auront une influence sur le prix auquel se transigent ces titres sur le marché et, par le fait même, sur le coût en capital de l’entreprise. Cette pression du marché force les entreprises à présenter une performance et une situation financière aussi excellentes que possible.
Il est très important pour la croissance économique et la création de richesse que le coût du capital des entreprises soit le plus adéquat possible. Par exemple, si deux entreprises contemplent un projet sous appel d’offres: l’entreprise ABC est bien gérée et a un coût moyen du capital de 10% alors que l’entreprise XYZ, étant moins bien gérée et ayant une situation financière douteuse, a un coût moyen du capital de 15%. L’entreprise ABC estime que le projet lui coûtera $89 millions à réaliser et elle vise un rendement de 12% (supérieur à son coût du capital), elle pourra donc soumettre une offre de $100 millions. L’entreprise XYZ estime que ce projet lui coûtera $93 millions à réaliser et vise un rendement de 17%, son offre sera donc de $109 millions. L’entreprise ABC remporte donc l’appel offre.
L’entreprise ABC est meilleure que l’entreprise XYZ ce qui fait en sorte qu’elle peut réaliser le projet pour moins cher. Le marché est bien au courant de cette situation et exprime ses préférences en payant un prix plus élevé pour les actions et obligations de l’entreprise ABC, ce qui fait en sorte que son coût du capital est inférieur.
Supposons maintenant que le marché s’est trompé (disons parce qu’il a été manipulé par une intervention gouvernementale quelconque!) et fait preuve de beaucoup trop d’optimisme envers l’entreprise XYZ, ce qui diminue son coût moyen du capital à 8%. Elle vise maintenant un rendement de 9% sur le projet et comme elle est mal gérée, elle sous-estime le coût auquel elle pourrait réaliser le projet à $91 millions (même si le coût réel pour XYZ est toujours de $93M). Son offre est donc maintenant de $99 millions et elle remporte l’appel d’offre.
L’erreur du marché fait donc en sorte qu’il y a eu une destruction de richesse dans l’économie en raison du fait que la mauvaise entreprise a réalisé le projet. En effet, dans le second exemple, le projet est réalisé à un prix de $99M soit $1M de moins que dans la première situation, mais le projet a été réalisé en utilisant $4 millions de plus en ressources ($93M vs $89M). Il y a donc une perte sèche de $3 millions dû au manque de productivité de l’entreprise XYZ. Où est allé cet argent? Premièrement, il est fort probable que la mauvaise gestion de XYZ ait résulté en un gaspillage de matières premières. Deuxièmement, les employés de XYZ sont probablement moins productifs et la mauvaise gestion fait en sorte qu’ils ont gaspillé plus de temps. Ce $3 millions a donc été gaspillé.
Dans le premier exemple, l’entreprise ABC aurait réalisé un profit de $11 millions. En supposant une politique de dividende de 50%, elle aurait versé $5.5M à ses actionnaires en dividendes, qui eux pourraient dépenser cet argent dans l’économie à leur guise; et $5.5M seraient demeurés dans l’entreprise sous la forme de bénéfices non-répartis que l’entreprise ABC aurait pu ré-investir efficacement dans sa croissance. Dans le second exemple, l’entreprise XYZ ne fait qu’un profit de $6 millions.
Pour que ce processus fonctionne bien, il faut que les marchés financiers soient efficients. Un marché est efficient est un marché où les prix reflètent correctement l’information disponible. Par exemple, si Bombardier annonçait ajourd’hui une importante annulation sur son carnet de commandes qui n’avait pas été anticipée par le marché et que le prix de l’action ne baissait pas significativement, nous pourrions conclure que le marché n’est pas efficient. Lorsque les prix sont adéquats, le coût du capital des entreprises est adéquat et la création de richesse est maximale.
Un marché financier efficient fait en sorte d’éviter ce gaspillage inutile en faisant en sorte que le coût du capital d’une entreprise soit adéquat. Le marché force les entreprises à être efficaces et fait en sorte que les meilleures entreprises aient accès à du capital à un coût inférieur à leurs compétiteurs inefficaces. C’est sans aucun doute la meilleure façon d’allouer les capitaux dans l’économie, utilisant les connaissances de milliers d’investisseurs, plutôt que d’un petit groupe de fonctionnaires (les véritables « pousseux de crayons »!).