Aux dires de certains, la recherche du profit est un vice qui nuit à la société. À les entendre, plus le profit est élevé, plus les gens se font exploiter par les producteurs. Ils considèrent scandaleux que les producteurs profitent des pénuries pour augmenter leurs prix pour faire plus de profit.
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Dossier John Maynard Keynes – Partie 3: la bourse et l’investissement.
Posted in Économie, tagged Animal Spirits, bourse, bulles, communisme, interventionnisme, investissement, keynes, keynesiannisme, plein-emploi, politiciens on 13 novembre 2009| 5 Comments »
Dans ce dossier, inspiré du livre “Where Keynes went wrong” de Hunter Lewis, je traite des principales idées de Keynes. La première partie traitait des taux d’intérêt, la seconde partie traitait de l’épargne et la troisième partie traite de la bourse et de l’investissement.
Selon Keynes, les investisseurs « ne savent rien à propos du futur ». Ils sont incapables d’adopter un point de vue à long terme. La bourse n’est qu’un casino, mût par les « esprits animaliers ». Elle est contrôlée par les spéculateurs qui créent des « bulles ». Les mouvements boursiers sont d’ailleurs souvent absurdes. Keynes citait l’exemple des compagnies de crème glacée, dont les actions se transigeaient à des prix plus élevés durant l’été qu’en hiver. Si le marché était rationnel, ce ne serait pas le cas (i.e. le prix de l’action reflèterait les perspectives de l’entreprise en tout temps). Keynes nous mentionne ensuite que le marché boursier est futile, puisque lorsque quelqu’un achète des actions existantes sur le marché, l’argent ne va pas directement à l’entreprise, mais dans les poches du vendeur, ça ne stimule donc pas l’investissement.
La solution proposée par Keynes est fort simple: le gouvernement devrait faire lui-même les investissements nécessaires à ramener l’économie au plein-emploi. Le gouvernement peut agir de façon désintéressée, rationnelle et en fonction du long terme, grâce à ses « experts ». Ces investissements doivent être financés par les taxes et impôts.
Réfutation:
Premièrement, pour une fois que Keynes utilise un exemple concret pour illustrer une de ses idées (les compagnies de crème glacée), il fallait qu’il s’avère erronné! Il n’a même pas pris le temps de vérifier les chiffres avant d’affirmer une telle chose. Henry Hazlitt a vérifié et il est totalement faux que les actions des compagnies de crème glacée se transigeaient à des cours plus élevés en été. Keynes était tellement sûr de la véracité de son intuition qu’il n’a même pas cru bon l’appuyer par des chiffres. Ce constat s’applique d’ailleurs à l’ensemble de ses théories.
Deuxièmement, qu’est-ce qui crée les bulles? L’ingrédient indispensable est la liquidité. Que l’on parle de la bulle de 1995- 2000, de celle des années 1920s ou de la bulle immobilière que l’on vient de traverser, le levier financier facilité par de la dette abondante et abordable a toujours été présent durant les bulles. D’où vient cette liquidité? Des banques centrales qui crée de la monnaie à profusion, comme Keynes le prescrivait. C’est ce levier financier qui permet aux investisseurs d’emprunter pour financer d’immenses positions boursières et à d’autres d’acheter plusieurs condos à Miami (sans les habiter), dans le but de les revendre plus cher un an plus tard. Dans un libre-marché, cette irrationnalité liée à la recherche du profit serait contenue, mais dans un marché innondé de liquidités, elle prend une ampleur considérable. Rappelons-nous par exemple du crash de 1929. À cette époque, les gens empruntaient massivement pour investir à la bourse. Lorsque l’élastique a été étiré au maximum, il a cédé; les gens ont dû vendre leurs actions à perte tous en même temps pour rembourser leurs prêts sur marge.
Troisièmement, est-ce que les politiciens ont réellement une vision à plus long terme que les investisseurs? Sont-ils si désintéressés et concentrés sur le bien-être collectif? Permettez- moi d’en douter. Les politiciens cherchent à se faire élire et agissent dans leur intérêt à cet égard. Leur horizon temporel s’arrête à la prochaine élection. Et comme ce n’est pas leur argent qu’ils dépensent, ils sont en conflit d’intérêts. Et qui est Keynes pour nous parler du long terme? N’est-ce pas lui qui a déclaré que « à long terme nous sommes tous morts »! La réalité est que le gouvernement est généralement un bien piètre investisseur.
Quatrièmement, lorsqu’on achète une action à la bourse, on crée de la demande pour ce titre et, par conséquent, on contribue à faire monter le prix. Lorsque le prix d’une action monte, le coût du capital de l’entreprise en question diminue, puisqu’elle pourra en émettre une moins grande quantité pour financer un investissement quelconque (donc moins de dilution pour les actionnaires existants). En revanche, les mauvaises entreprises voient le prix de leurs actions chuter, ce qui restreint leur capacité à en émettre pour financer leur expansion. De cette façon, les bonnes entreprises ont accès plus facilement à du capital que les mauvaises. La bourse n’est donc pas futile; c’est un mécanisme très important pour l’économie, même si l’argent de va pas directement à l’entreprise lorsqu’on achète ses actions existantes sur le marché.
Finalement, on comprend que Keynes utilise ces arguments anti-marché pour justifier des politiques interventionnistes, favorisant les dépenses gouvernementales. Il nous incite à faire un grand pas vers le communisme (un système que Keynes a souvent décrit en bien) en remplaçant l’investissement privé par l’investissement gouvernemental. Il propose d’enlever le pouvoir au marché, pour le donner aux politiciens, ces supposés « experts ». Il propose de retirer l’argent des mains des individus et entreprises pour le donner au gouvernement qui, évidemment, saura mieux que quiconque quoi en faire pour le bien de tous.
En terminant, Keynes ne prêchait pas par l’exemple à cet égard: c’était un spécualteur invétéré. Il utilisait l’effet de levier en empruntant et investissait dans les actions, les obligations, les ressources et les devises. En 1920, ses emprunts sur marge l’ont mis en faillite, il a dû emprunter de sa famille et ses amis. Suite au crash de 1929, il a perdu 86% de sa fortune. Puis, en 1937, il a perdu 50% de sa fortune, mais l’avait pratiquement regagnée au moment de sa mort. Il était alors multi-millionnaire en dollars d’aujourd’hui.
L’histoire se répète: le communisme à la Chavez.
Posted in Actualité, Politique, tagged électricité, Colombie, communisme, corruption, El Nino, Hugo Chavez, militarisme, nationalisation, pénurie, Venezuela on 11 novembre 2009| 21 Comments »
Il y a trois choses que l’on peut observer dans l’histoire du communisme: des surplus de ce dont la population n’a pas besoin (armement / militarisme), des pénuries de ce dont la population a vraiment de besoin et de la corruption généralisée.
Au Venezuela, c’est de l’eau et de l’électricité dont on manque présentement. Chavez peut bien blâmer la sécheresse causée par El Nino, qui a résulté en une faible hydrologie au principal barrage du pays, il n’en demeure pas moins que le réel coupable est le sous-investissement dans les infrastructures. Cette installation hydroélectrique fournit 60% de l’électricité du pays et la sécheresse a réduit sa production d’environ 10%; pas de quoi causer autant de problèmes. Plusieurs centrales thermiques du pays, supposées prendre le relais lorsque l’hydrologie est mauvaise, sont hors-fonction, puisqu’elles n’ont pas été entretenues adéquatement.
En 2007, Chavez a nationalisé l’industrie de l’électricité. Depuis ce temps, le pays a connu six « blackouts » nationaux. Les budgets alloués à l’entretien et l’expansion des infrastructures électriques du pays n’ont été dépensés qu’à 25%, l’argent ayant été alloué à d’autres postes et dérouté dans les poches des fonctionnaires. Le gouvernement a sous-investi et ses infrastructures sont maintenant inadéquates. Pendant ce temps, les tarifs ont été gelés (trop bas) ce qui fait en sorte que la demande d’électricité demeure élevée et croissante.
Voici ce que M. Chavez propose pour remédier à la situation (tiré d’une récente rencontre du cabinet):
“Il y a des gens qui chantent sous la douche pendant 30 minutes; quel mauvais communisme! Trois minutes, c’est plus qu’assez! »
Pendant ce temps, Chavez a récemment dépensé US$3 milliards en armement, notamment pour « montrer les dents » face à la Colombie. Il a d’ailleurs déployé 15,000 soldats à sa frontière cette semaine.
Pas surprenant que la population soit en rogne et que le taux d’approbation de Chavez soit en chute libre. Il y a néanmoins une chose qui pourra aider Chavez à traverser cette tempête politique: il pourra continuer à utiliser les dizaines de stations de télévision et de radio qu’il a fait fermer ces derniers mois pour diffuser sa propagande communiste et « démontrer hors de tout doute » que les problèmes sont liés à El Nino!