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Posts Tagged ‘Caisse de Dépot’

Au Québec, lorsqu’il est question de capitalisme « sauvage » et de l’hégémonie des grandes entreprises assoiffées de profits, on pointe souvent Québécor du doigt, ainsi que son PDG, Pierre-Karl Péladeau. L’entreprise vient d’ailleurs de lancer la chaîne de télévision Sun TV, qui fait la promotion des valeurs de droite. La soi-disant « dangereuse » convergence médiatique qui sévit présentement au Québec serait le résultat inévitable d’un libre-marché débridé, qu’il faudrait règlementer et contrôler.

Pourtant, peu de gens savent que Pierre-Karl était, durant sa jeunesse, un marxiste, un communiste! C’est d’ailleurs en l’honneur de Karl Marx qu’il a remplacé le « C » de Carl pour le « K » de Karl Marx (voir ceci). Par la suite, l’évolution de sa pensée et la chute du rideau de fer l’ont sans doute mené à réaliser que le communisme était une idéologie irréalisable et utopiste. Il a donc délaissé le socialisme de gauche pour son alter-égo : le socialisme de droite.

Pour moi, Québécor est l’incarnation parfaite, au Québec, de ce que l’on appelle le capitalisme de connivence (en anglais « crony capitalism »). Lobby puissant, subventions, protections, privilèges, telles sont les signes de cette déviation du capitalisme; des entreprises qui utilisent les pouvoirs (trop grands) de l’État pour tricher au jeu du libre-marché.

(suite…)

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L’Ontario pourrait suivre l’exemple du Nouveau-Brunswick

Le gouvernement libéral du premier ministre Dalton McGuinty a récemment mandaté CIBC Marchés des capitaux et Goldman Sachs pour qu’elles établissent un plan de privatisation des agences gouvernementales, selon des sources du secteur bancaire. Les sociétés qui pourraient être vendues comprennent : Hydro One, la Société des loteries et des jeux de l’Ontario, la LCBO (équivalent de la SAQ) et la Ontario Power Generation. Les délais de l’étude initiale seraient relativement courts. Dans quelques mois, le gouvernement devrait être en mesure de décider s’il va de l’avant avec une ou plusieurs ventes. Ainsi, l’Ontario suivrait l’exemple du Nouveau-Brunswick et utiliserait les sommes amassées pour rembourser de la dette.

Hydro-Québec paierait trop cher pour Énergie N.-B.?

Dans le même ordre d’idées et contrairement à ce que je vous avais indiqué ici, il semblerait qu’Hydro-Québec paie trop cher pour les actifs qu’elle achèterait de Énergie N.-B. Mon petit calcul était basé sur la valeur de la capacité de production et de transmission de ces actifs. Cependant, comme la transaction implique que Hydro-Québec consentirait des diminutions de tarifs significatives aux consommateurs du Nouveau-Brunswick, il serait préférable de se baser sur les profits pour évaluer la transaction. C’est ce qu’a fait Claude Garcia et il en arrive à la conclusion qu’Hydro-Québec paie près du double de la valeur intrinsèque de ces actifs. Eh bien…

Trop tard pour le Métro de Montréal?

Comme je le mentionnais ici, les négotiacions entre le consortium (voire monopole) Bombardier/Alsom et la STM concernant les nouveaux wagons du métro sont embourbées. Depuis que les deux sociétés se sont alliées, le prix a beaucoup grimpé. Il semblerait que les voitures du métro coûteraient trois fois plus cher que celles que Bombardier a produites pour le métro de Chicago…

L’entreprise Chinoise Zhuzhou Electric est maintenant prête à soumissionner pour le contrat et selon son représentant, la STM pourrait économiser au moins $500 million en la choisissant. Cependant, la réponse d’Odile Paradis, porte-parole de la STM, a simplement été « il est trop tard pour soumissionner ». Merci de veiller aux intérêts de vos citoyens chers dirigeants de la STM. La prochaine hausse de tarif qui servira à couvrir ce $500 million sera sûrement très appréciée par les usagers, incluant beaucoup des gens à faible revenu, d’étudiants et de personnes âgées.

Un jugement favorable pour la Caisse

Faisant suite au premier billet que j’ai publié sur ce blogue, nous apprenions cette semaine que la cour d’appel de Londres a tranché en faveur de British Airport Authority (dont la Caisse détient 21%), qui n’aura donc pas à vendre des aéroports pour réduire sa part de marché. La perte que nous subirons sur ce mauvais investissement de la Caisse sera donc beaucoup moins grande. Il reste à voir si tout cela aura un impact sur la transaction déjà annoncée pour vendre l’aéroport Gatwick. Toute cette histoire est néanmoins un fiasco monumental.

Prix du champagne à la SAQ

Pendant que partout sur la planète les prix du champagne sont en forte baisse (10% à 50%), les prix au Québec et en Ontario ne bouge pas d’un cent. C’est ce que nous apprenait le journal Les Affaires la semaine dernière. Comme la SAQ et la LCBO ont le monopole, pourquoi baisser les prix? Il y a fort à parier que la même situation prévaut sur la plupart des produits offerts par ces fraudeurs.

Hydro-Québec continue de gaspiller notre argent à Bécancour

En 2006, dans un élan de stupidité, Hydro-Québec a signé un contrat de 20 ans avec TransCanada Énergie pour l’approvisionnement de son usine d’électricité au gaz naturel, mais dès 2007, Hydro-Québec a demandé à TransCanada de stopper la production étant donné le surplus d’électricité du Québec. En guise de dédommagement, Hydro-Québec  doit verser $150 millions par année à TransCanada. Avec la récession, la demande d’électricité dans le marché du Nord-Est américain a fortement diminué, ce qui pourrait faire en sorte que la situation pourrait se poursuivre pendant encore 10 ans. Ce sera donc une somme totale d’environ $1.5 milliards que nous perdrons en raison de l’incompétence de notre société d’État.

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C’est bien beau de critiquer le programme du parti Québec-Solidaire et de démontrer à quel point il est farfelu et irréaliste, mais il est tout à fait légitime de se demander de quoi aurait l’air un programme politique minarchiste concrètement. Si un gouvernement libertarien prenait le pouvoir au Québec et me nommait Ministre du Développement Économique, quelles seraient mes premières actions? Évidemment, je n’implanterais pas une minarchie sur le champs, ce serait trop brusque et mènerait au chaos. Il y aurait cependant certaines réformes réalisables dans un mandat de 4 ans et qui pourraient grandement améliorer le niveau de vie des Québécois. Ces réformes ne représentent certainement pas l’idéal minarchiste / libertarien, mais seraient certainement un pas dans la bonne direction. En voici les grandes lignes:

La Caisse de Dépôt:

– Abolition de l’obligation de cotiser au Régime des Rentes ou tout autre régime de retraite. Chaque citoyen est libre d’économiser le montant de son choix et d’investir ce montant auprès de l’institution de son choix. Les cotisations de l’employeur sont converties en salaires. Les contribuables auront l’option de retirer leur cotisations à ces régimes et d’en disposer comme bon leur semble.

– Concernant les sommes qui resteront investies auprès des clients de la Caisse, ceux-ci auront la possibilité d’investir l’argent auprès d’institutions privées, comme n’importe quel autre fonds de retraite. Autrement dit, la Caisse fera face à la concurrence du privé. Elle devra obtenir de bon rendements et faire preuve d’une bonne transparence pour convaincre ses clients de rester avec elle.

– Une fois la situation stabilisée, la Caisse sera privatisée et inscrite en bourse, ce qui permettra au gouvernement de recueillir quelques milliards, qui seront utilisés pour réduire la dette. Elle aura probablement perdu une bonne partie de ses $120 milliards d’actifs sous gestion, mais même avec une cinquantaine de milliards en actifs, elle figuererait parmis les plus gros gestionnaires d’investissement indépendants au Canada et sa valeur en bourse serait très élevée.

Cette réforme aurait comme impact de dépolitiser la Caisse, de nous rendre notre liberté quant à nos économies et de nous assurer que celles-ci soient gérées le mieux possible par une institution qui fait face à de la concurrence et qui nous considère comme des clients qu’elle ne veut pas perdre. Voir ceci pour plus de détails sur la Caisse.

Hydro-Québec:

Je présentais il y a quelques temps (ici) une approche potentiellement intéressante concernant Hydro-Québec. En voici les grandes lignes:

1) Abolition du tarif « bloc patrimonial », 2) augmentation du dividende d’Hydro-Québec de $2.5 milliards à plus de $9 milliards grâce à l’augmentation du tarif, 3) distribution du dividende directement aux citoyens plutôt qu’au gouvernement, 4) réduction du filet social de $2.5 milliards pour compenser la perte du dividende pour le gouvernement. Cette réforme aurait comme impact de mettre de l’argent dans les poches de la population aux frais des grands consommateurs d’électricité (entreprises et riches). Elle ajouterait aussi un incitatif à l’économie d’énergie.

Autres sociétés d’État:

SAQ: privatisation et vente des actifs mobiliers et immobiliers de la SAQ (l’argent sera utilisé pour rembourser la dette). Les entreprises privées auraient le droit de vendre des vins et spiritueux librement. Pour ce faire, ils pourraient acheter des actifs de la SAQ ou établir leurs propres établissements. Les impôts payés par ces entreprises et l’économie d’intérêt sur la dette compenseraient la perte de revenus pour l’État.

SAAQ: privatisation de la fonction d’assureur de la SAAQ. L’assurance-dommages corporels serait combinée à la police d’assurance automobile comme c’est le cas dans la plupart des provinces. Les assureurs privés ajusteraient les prix en fonction du type de conducteur et du type de véhicule, comme c’est le cas pour votre assurance auto. De cette façon, nous éliminerions les problèmes de sous-capitalisation et la bureaucratie inutile de cette entité. L’organisme conserverait ses fonctions concernant l’émission des permis de conduire et des immatriculations.

Subventions aux entreprises et taxe sur le capital:

Abolition de toutes les subventions et crédits d’impôts aux entreprises. Diminution équivalente des impôts des entreprises de façon uniforme. Cela ferait en sorte de faire disparaître des entreprises qui n’ont pas leur raison d’être et qui subsistent sur notre dos; libérant ces ressources pour ceux qui savent mieux les utiliser. D’autre part, abolition complète de la taxe sur le capital, qui décourage l’investissement et, par conséquent, l’innovation, la productivité,  et la croissance économique. La réduction de l’impôt des entreprises rendrait le Québec plus attrayant pour les entreprises étrangères et favorisait aussi la création d’entreprises locales. Ce genre de réforme a eu des résultats positifs pour l’économie et l’emploi, notamment en Irlande et en Australie.

Agriculture:

Abolition du système de gestion de l’offre et de quotas qui font en sorte que notre population doit payer les aliments beaucoup trop cher (voir l’arnaque du lait). L’élimination de ces mécanismes permettrait certainement de réduire la bureaucratie du ministère qui en est responsable. Les économies ainsi réalisées seraient utilisées pour aider temporairement les agriculteurs à transitionner vers le libre-marché. J’implanterais aussi un élargissement de l’exemption de TVQ sur les produits alimentaires (une idée du QS en passant). Notez que ces mesures bénéficeraient aux pauvres et aux familles, pour lesquels les dépenses en alimentation représentent une grande partie de leur revenu disponible.

Protectionnisme:

Abolir toute mesure protectionniste qui nuit au commerce international ou interprovincial tels que tarifs, quotas ou interdictions.

Éducation:

– Au niveau primaire / secondaire, les enseignants sont sous-payés et sous-qualifiés, ils ont trop d’élèves par classe, les infrastructures sont vétustes et délabrées. Je mettrais en oeuvre une réduction massive de la bureaucratie du ministère de l’éducation et des commissions scolaires. Les économies réalisées serviraient à augmenter les budgets des écoles, ce qui équivaudrait à une décentralisation. Moins de bureaucratie et plus d’argent pour les élèves.

De plus, étant conscient que chaque élève éduqué dans une école privée aux frais de ses parents réduit le fardeau financier de l’État relativement à l’éducation et laisse plus de ressources pour les autres élèves, je m’assurerais que le cadre légal actuel favorise l’implantation de nouvelles écoles privées, dans l’optique long terme de graduellement privatiser le système. La privatisation du système permettrait d’utiliser la concurrence comme moteur de performance et d’efficacité. Le Ministère de l’Éducation continuerait d’établir les programmes d’enseignement à suivre, de déterminer les apprentissages requis et de vérifier le savoir des étudiants par des examens uniformes.

– Au niveau post-secondaire, j’augmenterais de façon significative les frais de scolarité de 20% par année sur 4 ans, ce qui aurait comme impact d’amener le tarif moyen presque égal à la moyenne canadienne. Ces augmentations seraient compensées par une bonification du programme de prêts et bourses, de façon à ce que l’augmentation soit neutre pour les familles pauvres et relativement modeste pour les familles de la classe moyenne. Chaque étudiant aurait accès au même montant de prêt et bourses combinés, mais la proportion de bourses serait plus élevée pour les pauvres et augmenterait de façon linéaire en fonction du revenu familial. Le système serait calibré de façon à ce qu’il en résulte une injection nette ne fonds dans le système d’éducation post-secondaire, qui est présentement sous-financé. Les chiffres démontrent que cela n’aurait pas d’impact négatif sur le taux de diplomation (l’impact serait probablement positif si la qualité s’améliore). Comme je le mentionnais dans un billet précédent, l’éducation est le meilleur moyen de favoriser la justice sociale.

Santé:

J’aurais pu écrire un billet juste sur cette partie! Je tenterai donc d’être bref…

  • Favoriser la croissance du privé dans la santé au Québec.
  • Permettre à la population de se procurer des assurances-santé auprès d’assureurs privés remboursant les frais encourus pour des soins de santé obtenus auprès de fournisseurs privés du Québec et de l’extérieur.
  • Favoriser la concurrence au niveau du système public. Faire en sorte qu’une partie de la rémunération des employés du système public soit liée à la performance relative de leur établissement par rapport aux autres établissements du Québec et d’ailleurs. Les critères de performance ne seraient pas uniquement basés sur les coûts, mais aussi sur la qualité des soins, les délais d’attente et la satisfaction des « clients ».
  • Réduire l’immense bureaucratie du ministère de la santé et des centres hospitaliers de façon à réaliser des économies. Ces ressources financières pourraient servir à augmenter les salaires des intervenants (médecins / infirmières) du système public pour qu’ils soient compétitif avec les salaires offert dans le privé, que ce soit au Québec ou à l’extérieur, dans le but de freiner l’exode des cerveaux et d’attirer des candidats de l’extérieur du Québec. Cette décision serait cependant laissée à la discrétion des gestionnaires des hopitaux en fonction de ce qu’ils jugent nécessaire pour améliorer la performance de leur établissement.
  • Favoriser l’acceptation et l’intégration des médecins et infirmières immigrants.
  • Faire en sorte que la RAMQ introduise des frais modérateurs relatifs aux visites chez le médecin en clinique (une visite par année gratuite, la seconde visite coûte $20, la troisième et les subséquentes coûtent $50). Une structure similaire pourrait être utilisée pour les visites à l’urgence lorsqu’il est établi par le médecin que la visite était injustifiée.
  • Abolir le plus de barrières possible face à l’utilisation de médicaments génériques (même si cela pourrait nécessité la collaboration du gouvernement fédéral).
  • Établir un cadre légal définissant que jamais un patient ne sera délaissé par le système en raison de son incapacité de payer, même si l’établissement le plus proche en cas d’urgence est privé.

Je ne propose pas de remettre en cause l’universalité du système de santé (ce qui serait politiquement suicidaire pour le moment) ni d’abolir complètement le système public, mais de simplement appuyer l’émergence d’un système à deux vitesses. Chaque patient qui se fera soigner dans le système privé libérera des ressources dans le système public.

Vérificateur Général:

Augmenter les ressources du Vérificateur Général du Québec de façon à mieux encadrer et surveiller les actions de l’État et pour que l’argent des contribuables soit dépensé le plus responsablement possible. Le VGQ pourrait notamment former une brigade « anti-corruption » permanente.

Ces quelques mesures aideraient à réduire la taille de l’État, à restaurer une partie de la liberté économique des citoyens, à améliorer la situation financière du gouvernement et à améliorer la compétitivité de l’économie Québécoise, et par conséquent le niveau de vie de ses citoyens. Bien que celles-ci auraient un gros impact au niveau économique, mes collègues libertariens des autres ministères auraient sans doute plusieurs autres réformes à implanter de façon à réduire la taille de l’État et à rendre aux citoyens leurs libertés individuelles.

Et vous, que feriez-vous?

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Ce dossier vise à analyser les impacts économiques du programme du parti Québec-Solidaire. La première partie traitait de la santé et l’éducation, la seconde partie traitait de la pauvreté, du travail, de la famille et de la culture, la troisième partie traite de justice, développement économique et environnement.

Le Québec-Solidaire propose de modifier le mandat de la Caisse de Dépots et de Placements pour la contraindre à adopter une politique d’investissement pro-environnement. Est-ce vraiment dans notre intérêt? L’objectif de la Caisse devrait être de maximiser ses rendements de façon à ce que nos revenus de retraite soit le plus élevés possibles. Le gouvernement nous oblige à contribuer au régime des rentes et à envoyer notre argent à la Caisse; ça serait encore pire s’il nous imposait des rendements inférieurs pour assouvir la soif d’investissement environnemental du parti Québec-Solidaire. Nos retraités ont droit à ce que leurs rentes soient optimales et il serait injuste que le QS leur fasse subir le poids de ses valeurs contre leur gré.

Le QS propose aussi d’abolir complètement les partenariats public-privés (PPPs) et d’adopter une politique gouvernementale d’achat local. Mon opinion sur la question est bien simple: plutôt que de lui imposer des contraintes, nous devrions simplement demander à l’État de minimiser les coûts de tout ce qu’il fait. Si quelque chose peut être produit pour moins cher par le privé ou par une entreprise hors-Québec, je ne vois pas pourquoi les contribuables devraient avoir à s’en passer. Il est primordial que l’État se frotte à la concurrence du privé et que le plus efficace l’emporte. C’est la seule façon pour nous de savoir si un service ou un projet est offert au meilleur coût possible. Les augmentations potentielles (voire certaines) de coûts reliées à ces politiques ne sont pas chiffrées au plan financier du QS.

Ensuite, le QS invente une nouvelle catégorie d’entreprises dîtes « collectives », qu’il propose de subventionner. Ces entreprises collectives sont 1) non-liées à l’État, 2) n’offre pas un produit/service déjà offert par l’État (qui ne veut surtout pas de compétition!), 3) sont gérées de façon démocratiques (i.e. les travailleurs participent aux décisions) et 4) produisent des biens/services éco-responsables. Évidemment, le QS devrait mettre sur pied une autre instance bureaucratique pour vérifier si les entreprises se qualifient pour cette subvention. Le montant de ces subventions et les coûts reliés à cette mesure ne sont aucunement présentés dans le plan financier du QS. Les bénéfices d’une telle mesure m’apparaissent plutôt obscurs.

Au niveau de l’environnement, le QS s’attaque tout d’abord au transport en commun. Ils proposent d’exiger un tarif réduit pour les gens à faible revenu, l’abolition totale des tarifs pour les transports en commun municipaux (à long terme?), favoriser l’utilisation de véhicules électriques, financer le covoiturage, établir des incitatifs financiers pour le transport sur rail relativement au transport par bateau et camion et prolonger le métro. Le chiffre indiqué à cet égard est de $1.2 milliards sur 5 ans.

Je ne suis pas contre l’investissement en transport en commun, au contraire, mais je pense que ces investissements doivent tenir compte des besoins et de la demande (ce qu’on appelle le marché). Or, le QS semble prendre pour acquis que le transport en commun a besoin de $1.2 milliards sur 5 ans, mais ne mentionne pas sur quoi il se base pour arriver à ce chiffre.

Pour ce qui est de l’énergie renouvelable, le QS propose de nationaliser l’énergie éolienne. Leur plan financier indique qu’un investissement de $3 milliards serait requis. Pour ce faire, le gouvernement québécois aurait à forcer les propriétaires actuels (Cartier Énergie, Northland Power, Boralex et Gaz Métro) à vendre leurs actifs. Ce serait très mauvais pour les relations extérieures du Québec; nous passerions pour un le Vénézuela-du-Nord à cet égard.

Évidemment, la facture pour ces actifs sera très salée; on n’a qu’à regarder la récente transaction entre TransAlta Corp. et Canadian Hydro Developpers. Quel serait le bénéfice pour les Québécois d’être propriétaire de ces actifs? Aucun. Quel serait le bénéfice pour les Québécois qu’Éole-Québec assure le développement éolien futur? Aucun. J’estime que cette mesure n’est le fruit que d’un nationalisme mal placé que l’on cherche à nous imposer.

En faisant affaires avec le privé, Hydro-Québec ne fait subir aux Québécois aucun risque quant aux dépassements de coûts de construction, aux problèmes d’opération et aux volumes de production. Hydro-Québec n’a qu’à soumettre un appel d’offres et tous les joueurs privés se mettent en branlent pour trouver le moyen le moins coûteux de générer cette énergie, et ils assument les risques reliés au projet. Le Québec n’a rien à gagner à jouer la carte du nationalisme-étatique.

Le QS propose aussi de mettre sur pied une agence de recherche sur l’énergie renouvelable. Ils voudraient par ailleurs subventionner les rénovations qui permettent d’améliorer l’efficacité énergétique au montant de $100 millions. Ils instaureraient une politique de gestion des déchets (utilisation de la biomasse, interdire le suremballage et les sacs en plastique) au coût de $275 millions par année. Finalement, le QS voudrait subventionner les produits « bio » d’un montant de $30 millions par année.

En ce qui a trait à la justice, le QS propose de bonifier l’aide juridique et d’en élargir l’accès, ainsi que de bonifier l’indemnisation aux victimes d’actes criminels. Je n’ai pas trop de problème avec ces mesures puisque le système judiciaire fait partie des fonctions régaliennes de l’État. Cela coûtera néanmoins $130 millions en coûts récurrents.

Ainsi, bien que les dépenses associées à ces projets du QS ne soient pas toutes quantifiées, les chiffres qu’ils nous fournissent totalisent tout de même $435 millions en dépenses récurrentes et $4.3 milliards en investissement. Donc, au court des trois premières parties de ce dossier, l’augmentation des dépenses récurrentes du gouvernement proposée par le QS est d’environ $5.5 milliards.

Dans la quatrième et dernière partie, nous traiterons et fiscalité et de financement, et concluerons ce dossier. À suivre…

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L’investissement de $2.9 milliards de La Caisse dans British Airport Authority (BAA) a récemment été évalué à $235 millions par Crédit Suisse, suggérant une perte de 92%. Outre la crise financière, la raison principale de cette dévaluation est l’ordonnance de la UK Competition Commission de vendre deux de ses aéroports. Dans l’environnement actuel, BAA n’a évidemment pas trouvé preneur, du moins à un prix décent. En plus, François Pouliot, de Argent, nous apprend que La Caisse pourrait avoir à débourser au moins $615 millions pour rembourser des dettes de BAA venant à échéance en 2011 et pourrait aussi devoir injecter $850 millions si une recapitalisation était requise par le département des transports britannique. 

http://pouliot.argent.canoe.ca/2009/07/21/baa_la_caisse_pourrait_devoir_remettre_8

L’existence de la Caissse de Dépôt est une grave atteinte à la liberté des contribuables Québécois. Non seulement la Régie des Rentes nous force à cotiser une partie de notre salaire au « bas de laine », elle nous oblige en plus à placer cet argent durement gagné sous la « bonne » garde des gestionnaires de La Caisse. Voici quelques points à considérer à cet égard:

  1. La Caisse utilise ses actifs sous gestion pour soutenir des entreprises québécoises. Ces entreprises sont parfois en difficultés et n’ont pas nécessairement de raison d’être. Cet interventionisme étatique déguisé en investissement se fait au détriment des cotisants, qui eux doivent se contenter d’un rendement sous-optimal. L’utilisation de La Caisse pour faire avancer l’agenda politique du gouvernement est une injustice flagrante.
  2. La Caisse est une institution gouvernementale très politisée, ce qui fait qu’elle a de la difficulté à attirer les meilleurs talents, ceux-ci craignant les représailles de la population.  La Caisse a d’ailleurs annulé les bonus de performance de tous ses gestionnaires l’an passé, même pour ceux qui ont bien performé. Pas très attirant pour un bon candidat qui peut se trouver un emploi plus payant et moins politisé dans une firme prestigieuse.
  3. La Caisse ne fait face à aucune compétition pour ses actifs sous gestion. Il n’est pas possible d’en sortir notre argent et le confier à un autre gestionnaire. Il s’agit donc d’un semi-monopole, avec toutes les conséquences négatives généralement associées à ce type de situation compétitive. Des gestionnaires privés, motivés à gérer plus d’actifs et à ne pas perdre leurs clients, seraient plus enclins à éviter les pertes et à mieux protéger les actifs de leurs clients.
  4. La taille du portefeuille de La Caisse rend sa gestion très difficile.  Elle doit donc étendre ses tantacules dans des régions ou types de placements dans lesquels elle n’a pas suffisamment d’expertise (PCAA, BAA, placements privés, fonds de couverture, etc).

Dans une société libre, les contribuables devraient avoir le choix d’investir leurs économies de retraite comme bon leur semble, auprès des gestionnaires d’investissements de leur choix, en qui ils ont confiance et qu’ils pourront renvoyer si la gestion des actifs n’est pas adéquate. La répartition des actifs des caisses de retraites gouvernementales au sein des gestionnaires d’investissements privés choisis par les cotisants serait bénéfique pour ceux-ci. Cela aurait aussi des conséquences positives sur l’efficience des marchés financiers canadiens, lesquels seraient probablement plus liquides, les actifs étant moins concentrés. 

Quant à la perte d’influence du gouvernement québécois sur les marchés financiers que cela engendrerait, il faut se demander si cette influence est vraiment désirable. Les investissements de nature « politique » de La Caisse agissent comme des subventions. Or, les effets pervers des subventions sont biens connus; ne favorisant pas l’émergence d’entreprises fortes et durables.

Nous travaillons tous très fort pour économiser; ce serait la moindre des choses d’avoir le libre choix quant à ceux qui s’occuperont de faire fructifier cet argent dans notre intérêt, et non celui des politiciens.

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