Ce dossier vise à analyser les impacts économiques du programme du parti Québec-Solidaire. La première partie traitait de la santé et l’éducation, la seconde partie traite de la pauvreté, du travail, de la famille et de la culture.
– Lutte à la pauvreté:
Le parti Québec-Solidaire propose de hausser le salaire minimum au seuil de faible revenu (tel que défini par Statistiques Canada). Je ne mène pas une bataille contre le salaire minimum (il y a des problèmes beaucoup plus importants à régler dans notre société), mais bien qu’il soit basé sur une intention louable, les gens doivent être conscients de ses effets négatifs.
Le salaire minimum est un prix plancher imposé à une catégorie de travailleurs, et comme tout prix plancher supérieur au prix du marché, il crée des surplus (c’est la loi de l’offre et la demande, on ne peut rien y faire). Le salaire minimum diminue la compétitivité des entreprises qui ont alors un incitatif à déménager leur opérations dans un endroit où la main d’oeuvre est moins chère; la demande locale de travailleurs non-qualifiés est donc diminuée par le salaire minimum. L’offre quant à elle est augmentée par le salaire minimum, ce dernier assurant un revenu minimum aux décrocheurs scolaires, facilitant ainsi ce choix. Le résultat net est un surplus, et sur le marché du travail, un surplus veut dire du chômage. Ainsi, les revenus supplémentaires que certains travailleurs gagneraient grâce à la hausse du salaire minimum proposée par le QS seraient en fait gagnés au détriment des chômeurs.
Quoi qu’il en soit, on ne peut nier qu’une hausse du salaire minimum aurait un effet négatif sur les profits des entreprises québécoises, et par conséquent sur les revenus d’impôt de l’État. Et cela n’est pas pris en compte dans le plan financier du QS, qui prend donc pour acquis que cela n’aura aucun impact.
D’autre part, le QS hausserait aussi les prestations d’aide-sociale de façon à ce qu’elles soient « suffisantes pour couvrir les besoins essentiels » (sans définir ce que cela signifie). Ils estiment le coût de cette mesure à $595 millions. Ils voudraient aussi construire 50,000 logements sociaux sur 5 ans (pourquoi 50,000?), mais cette proposition n’est pas chiffrée à leur budget. On comprend donc qu’ils comptent sur le privé pour le faire, mais ils ne spécifient pas comment ils vont subventionner ce projet. Par ailleurs, ils proposent d’augmenter le financement des organismes s’occupant des itinérants (non-chiffré dans le plan financier).
– Vacances, congés et travail:
Le QS veut imposer une hausse du nombre minimal de semaines de vacances (3 semaines après 1 an, 4 semaines après deux ans et 5 semaines après cinq ans). Ils voudraient aussi créer deux nouveaux congés ferriers. Ils mettraient en place une indemnité de liscenciement obligatoire et limiteraient la capacité des employeurs à exiger des heures supplémentaires. Évidemment, ils voudraient mettre en place un certain nombre de mesures visant à faciliter le syndicalisme et augmenter le pouvoir des syndicats.
Ces mesures feraient en sorte de réduire la productivité et la compétitivité des travailleurs Québécois et auraient un impact négatif sur l’économie québécoise. Ces mesures réduiraient aussi la flexibilité du marché du travail québécois. Le QS semble donc prêt à sacrifer une partie de notre niveau de vie en échange de ces avantages, mais il n’en comptabilise pas l’ensemble des coûts dans son plan financier. Le $550 millions indiqué dans son plan financier ne couvrivrait probablement que les fonctionnaires, mais le manque à gagner ne s’arrêterait pas là.
– Famille et culture:
Le QS voudrait élargir la couverture de l’assurance parentale, rendre universelles les allocations familiales, bonifier le supplément de revenu au travail, obliger les entreprises à offrir des horaires flexibles, créer 38,000 nouvelles places en CPE en milieu familial et faire en sorte que la Régie des Rentes reconnaisse comme un travail l’éducation des enfants par un parent qui reste à la maison. Dans son plan financier, la seule ligne qui fait référence à la famille indique un coût de $350 millions, en plus d’une somme de $265 millions pour les CPE, ce qui m’apparaît bien peu pour de telles demandes. De plus, certaines de ces demandes auront un effet négatif sur la productivité et la compétitivité de l’économie québécoise.
Au niveau culturel, le QS voudrait entre autres instaurer un filet social pour les artistes ainsi que des bourses pour les aider, et rendre l’accès aux musées gratuit le dimanche. Ils voudraient aussi relancer Télé-Québec et élargir son mandat. Ces demandes culturelles totalisent, toujours selon le plan financier du QS, $420 millions.
Donc, après seulement les deux premières parties de ce dossier sur le programme du parti Québec-Solidaire, nous en sommes déjà à une facture de près de $5 milliards pour financer toutes ces bonnes idées. De plus, le plan financier du QS ne tient pas compte de l’impact de la baisse de la productivité des travailleurs et de la compétitivité des entreprises sur les revenus de l’État. La partie 3 de ce dossier traiterat de justice, développement économique et environnement, alors que la partie 4 traitera de fiscalité et de finances. À suivre…
Le guide du parfait petit démago.
@Xavier
…faudrait peut-être élaborer?
Environ 80% de ce billet est presque du copier-coller directement du programme du QS. Est-ce démagogique?
J’y ajoute mon opinion sur le salaire minimum et que plusieurs mesures (comme les semaines de vacances additionnelles) vont réduire la productivité des travailleurs.
Si on produit moins, on est moins riche, c’est indéniable. Et si on est moins riche, on a moins d’argent pour payer pour le gonflement excessif du filet social que le QS propose et dont le coût (jusqu’à maintenant) est de $5 milliards (selon les chiffres du QS).
Je pense que vous confondez démagogie et divergence d’opinion.
Bon, encore une fois, vous faites preuve de votre étroitesse d’esprit en ne vous bornant qu’au courant de pensé libéral et au système de l’offre et de la demande.
« Le salaire minimum est un prix plancher imposé à une catégorie de travailleurs, et comme tout prix plancher supérieur au prix du marché, il crée des surplus (c’est la loi de l’offre et la demande, on ne peut rien y faire). »
Faux. La loi de l’offre et de la demande n’est pas une loi naturelle et on peut très bien y faire quelque chose. Ce n’est en fait qu’une interprétation de la facon de calculer la valeur. Facon qui a été démentie maintes et maintes fois. Revoyez vos théories keynésienne et marxiste et que je ne vous entende pas me traiter de communiste. Marx lui-même se disait ne pas être communiste.
La valeur d’un bien est égal à la valeur ajouté plus la valeur des ressources non-productives (naturel, énergétique,etc) Pour ce qui est de la valeur du travail, elle implique une normalisation sociale et une limitation physique de l’individus. Les machines augmentent cette capacité et diminue donc la valeur du travail, mais dans l’optique ou le travail est effectué par des machines, l’humain est respecté dans son integrité et ses capacités. L’humain pourra effectivement chercher a combler d’autres besoins plus secondaires et immatériels de la société et verra sa charge de travail diminué (il faut bien s’amuser, autrement à quoi bon vivre?) Cette normalisation est cependant étroitement liée à la capacité de production des ressources. Dans le cas des ressources naturelles renouvelables, l’exploitation de celles-ci doit se faire en respect avec le cycle naturel de renouvellement sous peine de se voir déprivé à long terme de source potentiel de ressources afin de combler nos besoins. Pour ce qui est des ressources non-renouvelables, le problème demeure: on doit trouver des alternatives renouvelables (voir inépuisables surtout dans le domaine de l’énergie) pour bâtir une économie viable. Une économie viable en respectant des normes de travail fixes quant à la productivité et en se basant sur le cycle naturel de renouvellement des ressources pour fixer la valeur de celles-ci (la productivité en soi étant limité dans les domaines matériels par celle-ci) et en limitant les profits à ce qui correspond à la valeur ajouté par le propriétaire d’une industrie sur les biens et services qu’il produit, tout excédentaire étant du vol des poches de l’employé ou du consommateur.
Voyez par cette analyse disons « néomarxiste » (j’y rajoute la considération des ressources naturelles) un contre-balant à votre pensée unique néolibérale et dites vous que si certains de vos arguments sont valables et que le programme de QS reste à construire, son orientation et ses projets sont réalisables dans la mesure ou le Québec n’est pas tiers-mondiste et que ce modèle qui est proposé existe déjà et fonctionne bien dans plusieurs pays développés.
Ce sera le dernier commentaire que je posterai, il y a un monde à construire, je vais aller m’affairer à la tâche. Je vous souhaite de tempérer votre position et d’acquérir en sagesse, de revoir vos priorités dans la vie aussi. L’argent, ce n’est qu’un outil pour l’humain, il ne faudrait pas qu’on commence à se manquer de respect, à se marcher sur le dos ou a se faire la guerre pour lui. Si comme on le dit, il y a des ressources pour 10 milliards d’humain sur Terre, je vois mal en quoi le contexte économique des 30 dernières années ait aidé à ce qu’on puisse effectivement combler les besoins vitaux de 7,4 milliards d’humains. Si au moins votre fameuse croissance économique pouvait effectivement être la marée qui ferait monter tous les bateaux… Amusez-vous et regardez un peu les différents coefficients de GINI dans les pays développés. Vous souviendrez-vous peut-être que la social-démocratie a l’avantage de combler les besoins d’une majorité de la population sans pour autant sacrifié votre sacro-sainte loi du marché…ca me semble un bon compromis, employer le mieux nos ressources à faire vivre notre population…Sans population qu’est-ce qu’un État après tout? Qu’est-ce qu’une démocratie? Qu’est-ce qu’une société? À quoi sert l’économie…
Pier-Yves Champagne
La loi de l’offre et de la demande est la seule à déterminer la valeur d’un produit. Qu’on dépense 500 000 $ pour aller chercher une poignée de terre au fond de la mer ne donnera pas plus de valeur à cette poignée de terre, elle restera une poignée de terre.
Quant au salaire minimum, il a été démontré clairement que c’est une mesure qui augmente le chômage, et touche particulièrement les plus démunis, ceux-là même qu’on veut aider. Les raisons dites par l’auteur sont excellentes. J’ajouterais que c’est à cause des hausses incessantes du salaire minimum que dans les fast-food on a de la vaisselle jetable (un plongeur est trop cher à engager), pratiquement plus d’emballeur dans les épiceries, les exemples sont innombrables. Le salaire minimum sert à protéger les employés expérimentés au détriment des moins expériments. Les syndiqués adorent cette mesure, puisqu’elle met à pied la compétition. Je vous incite fortement à lire ce rapport de statistiques Canada sur le salaire minimum, qui fait une revue d’une énorme quantité d’articles sur le sujet.
http://www.rhdcc-hrsdc.gc.ca/fra/travail/normes_travail/ntf/recherche/recherche11/page01.shtml
Je vois un problème particulièrement avec la réduction des heures supplémentaires. Un travailleur devrait être libre de travailler le nombre d’heures qu’il désire. Déjà que le Québec n’est plus du tout compétitif, les emplois se perdent à un rythme effarent, c’est impossible qu’avec de telles mesures QS va renverser le phénomène.
C’est fou pareil avec seulement deux petits cours d’économie à l’université et en se servant juste un peu de sa logique, c’est tellement facile de réfuter les théories de M. Pier-Yves Champagne.
Il faut arrêter de vouloir changer la nature humaine…
@Pierre-Oliver
Attention quand tu dis :
« Un travailleur devrait être libre de travailler le nombre d’heures qu’il désire. »
Ce que le QS veut faire, c’est enlever le droit à l’employeur d’exiger un certain nombre d’heures supplémentaires de ses employés lorsqu’il le juge nécessaire.
Un travailleur ne devrait pas être libre de travailler le nombre d’heures supplémentaires qu’il désire (ce n’est pas à lui de décider si des heures supplémentaires sont requises), mais il pourrait être libre de refuser d’en travailler. C’est ce que le QS propose. Honnêtement, je ne suis pas contre.
@pier
Puisque c’est le dernier commentaire que vous ferez, inutile de vous répondre…
Concernant Keynes, je viens tout juste de terminer un dossier exhaustif sur son oeuvre, bonne lecture:
https://minarchiste.wordpress.com/2009/11/05/dossier-john-maynard-keynes-partie-1-les-taux-dinteret/
Concernant Marx, vous confirmez exactement ce que je disais sur un autre post:
Les idées sous-jacentes au programme du QS sont directement reliées au communisme/marxisme.
Ce dossier n’est donc pas un coup d’épée dans l’eau…
Je me contente de faire un message de la part de jeanne Émard qui a répondu a votre commentaire sur son billet sur Pharma-Québec et suite auquel vous vous êtes empressés de fuir par la porte de derrière sans demander vos restes:
« Minarciste, vous n’aviez pas à associer communisme et Qs pour faire valoir vos idées. Je déteste cette approche et je crois que vous avez assez de jugement et d’éducation pour ne pas tomber dans les pièges de la démagogie. J’ai lu les commentaires suite à votre billet. Certains étaient pertinents et d’autres effectivement ont raté la cible. Ainsi va la blogosphère. »
Adieu
@minarciste: je dois vous féliciter pour avoir pris le temps de consulter la documentation du parti avant d’en arriver à vos conclusions. Cependant, quelques petites mises au point:
1) Ces idées ne sont pas extraites du programme mais plutôt de la plate-forme électorale du parti. Qs est né en 2006 et n’a pas eu le temps de se doter d’un réel programme politique car la formation a du participer à deux élections consécutives (2007 et 2008). Le parti est à se doter un programme politique et le tout devrait être complété d’ici 2012. Les membres ont d’ailleurs adopté le premier volet de ce programme la fin de semaine dernière. Ce volet visait les positions du parti sur la question nationale, les institutions démocratiques et l’immigration. Le deuxième enjeu (économie et environnement) sera voté l’an prochain. Ça explique en partie pourquoi certaines propositions sont un peu floues.
2) Je comprend pourquoi vous défendez la position des chambres de commerce en ce qui concerne le salaire minimum. Mais il faut comprendre que Qs est un parti de travailleurs. Tout à fait normal qu’il exige le rehaussement du salaire minimum à environ 10,00$. N’est-il pas normal que les gens obtiennent un salaire qui leur permettra de vivre décemment? Les impacts sont positifs: augmentation de la productivité, diminution de la criminalité, participation des salariés à l’économie, etc…
3) Le nombre de 50,000 logements sociaux fait consensus (http://www.frapru.qc.ca/IMG/pdf/Memoire-consultations_federales.pdf). On ne parle pas ici de construire des habitations où les gens y habiteraient gratuitement. On parle de construire des logements sociaux abordables où le prix des loyers défrairaient leur coût. À but non-lucratif bien sûr. Ce que les promoteurs immobiliers détestent par dessus tout…
4) Je suis en dsaccord avec vous en ce qui concerne les vacances. Je crois qu’au contraire, si les travailleurs peuvent se reposer un peu plus, ils seront plus productifs. Je n’arrive pas à croire qu’en 2009, notre société ne permet pas aux travailleurs de profiter de 4 semaines de vacances par année. Ça serait profitable pour tout le monde.
Voilà quelques réflexions… C’est certain que nous n’arriverons pas à nous entendre mais je crois qu’il est important que vous compreniez d’où on vient. Une vie décente pour tous.
@Lutopium
1) J’ai tiré mes informations d’un document du QS intitulé Engagements 2008. C’est ce qu’ils utilisent présentement, c’est donc ce que j’analyse.
Même si c’est floue (le moins qu’on puisse dire), ça montre quand même très bien les bases idéologiques de leur parti.
2) Le salaire minimum est équivalent à déshabiller Pierre pour habiller Paul. Quand on hausse le salaire minimum, ce que les uns gagnent, ce sont d’autres qui le perdent (sous forme de chômage).
Si c’est si fantastique le salaire minimum, pourquoi ne pas le mettre à $20/heure?
N’oubliez pas : il y a ce que l’on voit et il y a ce que l’on ne voit pas. Les deux sont importants quand on établit une politique publique.
3) Justement, investiriez-vous vos épargnes dans un placement qui ne rapporte rien? Un tel projet devrait être subventionné et son coût ne figure pas au plan financier du QS.
4) Vous croyez qu’en prenant 2 semaines de vacances de plus par année, vous serez tellement plus productif (étant plus reposé) qu’à la fin de l’année vous aurez comblé le manque à gagner en production? Permettez-moi d’en douter.
Le nombre de semaines de vacances fait partie de la rémunération d’un employé, c’est quelque chose qui se négocie de gré-à-gré, librement. Nous n’avons pas besoin que le gouvernement vienne nous dicter combien de semaines de vacances un employé devrait avoir.
Merci de tes commentaires Luthopium; nettement plus lucides et posés que ceux des autres supporteur du QS.
Les billets sur le QS sont bons, mais je crois que l’auteur prend pour acquis que les lecteurs ont des connaissances sur les lois du marché, l’incompétence de l’état dans divers domaines ainsi que sur le gros bon sens. Je crois que pour que n’importe qui puisse comprendre sans crier à la démagogie, plus de détail dans les explications serait peut-être une amélioration. Cependant, pour n’importe qui de familier avec le libéralisme, ces billets sont excellents comme d’habitude.
@Personne
Vous mettez le doigt sur le principal bobo! Je ne peux malheureusement pas donner un cours d’économie à chaque fois que j’écris un billet.
Et depuis que le gros bon sens travaille pour Nissan, il est très difficile de faire appel à ses services…
Tout ce que j’espère, c’est que les gauchistes parcoureront les autres billets de ce blogues (il y en a environ 90 au total).
Merci pour le compliment et de vous intéresser à mon blogue.
@Minarchiste: coudon à la fin, c’est quoi ce h dans Luthopium? Ça me fatigue! 😉
Comme il existe des « normes du travail », que vous détestez sans doute certes, mais bon elles existent; c’est donc grâce à ces normes que tous les employés à plein temps obtiennent deux semaines de vacances payées par année. Vous saviez que cette norme a été gagnée suite à de longues batailles ouvrières au 19ème siècle? Avant cette époque, les patrons ne voulaient rien savoir de donner une pause à leurs employés… C’est un gain que l’état fait respecter. Nous voilà au 21ème siècle et je crois que le temps est propice pour permettre aux employés de profiter de quatre semaines de vacances par année. Tout le monde serait gagant à mon avis.
Et vous, vous avez combien de semaines de vacances par année?
@Luto
Désolé pour le H de trop 🙂
Au fait, ça veut dire quoi qu juste « lutopium »?
Ces normes du travail ont été acquises à un temps où la main d’oeuvre à faible compétence était malheureusement hyper-abondante. Les employeurs avaient le gros bout du bâton et pouvaient « manipuler » le marché par la collusion.
Mais les travailleurs ont utilisé leur pouvoir de négociation en s’unissant et ont obtenu de meilleures conditions de travail. S’il y a un point poisitif pour le syndicalisme c’est bien celui là: il permet aux travailleurs d’avoir un pouvoir de négociation raisonnable sur le marché en combinant leurs ressources. Je ne vois aucune atteinte à la liberté dans le syndicalisme de base où chacun est libre ou non de joindre le syndicat (et de faire partie de la convention collective).
En somme, je pense que le nombre de semaines de vacances ne devrait pas être fixé par l’État, mais bien par la négociation entre l’employeur et les travailleurs (ou groupes de travailleurs). Un marché du travail libre fera en sorte d’équilibrer les choses.
J’ai présentement 3 semaines de vacances, mais je compte bien m’en négocier une de plus lors de ma prochaine révision salariale.
En passant, ne prenez pas pour acquis que tout le monde s’intéresse à l’économie… Et que ça n’empêche pas aux gens de se faire une opinion sur certains aspects du commerce. De plus, faut bien reconnaître que l’approche libertarienne est très marginale. Dieu merci 😉
@lutopium
Je trouve plutôt futile de s’intéresser à la politique si on ne s’intéresse pas à l’économie. Les deux sont inter-reliés puisque les décisions politiques ont des impacts économiques.
C’est d’ailleurs un manque de connaissances en économie qui fait en sorte que des gens construisent des programmes comme celui du QS. Ils ont de bonnes intentions, mais ils ignorent les conséquences « cachées » de ces politiques et leurs effets pervers.
Au 20e siècle, l’expérience économique a invalidé le communisme au profit de l’idéologie capitaliste. Mais le communisme n’est pas mort; ses prémissent ont été recyclées et forment aujourd’hui la base du colllectivisme.
Lisez cet excellent billet de Joseph Facal, qui fait partie de ceux que j’appelle « la gauche lucide ».
http://www.josephfacal.org/le-mur-invisible/
« l’approche libertarienne est très marginale. Dieu merci »
Vous trouvez vraiment cela mal de réclamer plus de liberté des mains de l’État?
Je pense qu’il y a un quiproquo. C’est bien le programme de QS que je trouve démagogique, et non tes explications.
Le guide du parfait petit démago, c’est bien leurs « solutions ».
@Xavier
Ouf! 🙂 Quel malentendu.
Tu aurais dû donner plus de détails.
Oui, c’est un programme à la fois démagogique et populiste.
Désolé, mais ça me semblait tellement évident.
Généralement on n’accuse pas quelqu’un de populiste lorsqu’il ose douter de l’efficacité de mesures du type « augmentation du salaire minimum », « gratuité des services X Y Z ». 😉
En tout cas la prochaine fois qu’on me dit que c’est une bonne chose de monter le salaire minimum, pour améliorer les conditions de vies etc etc etc on connaît la chanson… à propos absurdes réponse absurde, je répondrai simplement : « alors autant fixer tout de suite le salaire minimum à 100 000$/mois pour commencer. »
Parce que cette histoire de salaire minimum à augmenter est aussi extrêmement populaire en France……….. du coup on a, il me semble, la plus forte proportion européenne de « smicards » (personne travaillant avec le salaire minimum).
Je connais une architecte diplômée depuis 2 ans, un webgraphiste pro depuis environ 2 ans aussi…. leur salaire ? Le même qu’un caissier. Ridicule. Et quand je dis ça, en général on me rétorque « nan mais attends, comment les gens vont faire pour vivre ? » « et toi ? tu trouves ça normal d’étudier pendant 5 ans, avoir des responsabilités, un métier exigeant, etc. pour gagner autant qu’un caissier ? ».
«En passant, ne prenez pas pour acquis que tout le monde s’intéresse à l’économie… Et que ça n’empêche pas aux gens de se faire une opinion sur certains aspects du commerce.»
Quand je parle d’Allégorie de la Caverne, c’est justement à ce niveau.
Il y a des gens qui ne veulent pas savoir les rudiments fondamentaux mais qui seulement avec les ombres, ce font une opinion du commerce, du marché, des interactions.
Du peu qu’ils arrivent à percevoir.
«De plus, faut bien reconnaître que l’approche libertarienne est très marginale. Dieu merci ;-)»
Effectivement… vaut mieux des options où le politique reste à privilégier, autoritaire et seul maître, versus des individus libres qui votent avec leurs sous et leurs pieds.
Vaut mieux les sempiternelles guéguerres gauche étatiste-droite étatiste, où chaque côté s’obstine à savoir qui a fait et fera pire que l’autre et où chaque côté dénonce les abus du pouvoir de l’autre… mais fait pareil ou presque quand il a accès à un part du pouvoir.
Khadir n’échappe pas à cette logique.
Il a dénoncé les bailouts, ces subventions à certains lobbys… pour ensuite dire que si c’était à un lobby vert ou solidaire, là, ça serait justifié d’y gaspiller l’argent des travailleurs.
Il a dénoncé le manque de transparence à l’Assemblée nationale et les dépenses des ministres mais, dès qu’on lui demande s’il est prêt à réviser ses dépenses, PAS QUESTION! Et surtout, pas question de toucher à ses avantages et à ses primes de député.
@Mathieu
J’aime bien votre lien avec l’allégorie de la caverne. C’est exactement ce que je voulais dire dans ma réponse à Lutopium.
@Xavier
Ce que les gauchistes te répondrait quant au salaire minimum c’est qu’il doit être fixé à un niveau qui permet à quelqu’un de vivre décemment.
Le QS fait référence au seuil de pauvreté de Statcan.
Ils calculent un panier de biens indispensables et déterminent le salaire minimum permettant d’acheter ce panier de biens.
Le problème avec cette façon de penser est que n’importe quel emploi au salaire minimum ne devrait pas être un emploi permanent. On ne fait pas une carrière de caissier chez Métro; c’est une job d’étudiant ou « en attendant ».
Si le meilleur emploi qu’une personne puisse trouver est une job au salaire minimum, cette personne devrait considérer retourner à l’école ou suivre une formation pour acquérir des compétences qui lui permettront d’obtenir un meilleur emploi.
En l’absence de salaire minimum, le choix ne serait pas difficile à faire (les gens s’arrangeraient pour avoir des compétences); mais le salaire minimum leur donne une option facile.
@Minarchiste, vous dites « …Je trouve plutôt futile de s’intéresser à la politique si on ne s’intéresse pas à l’économie. Les deux sont inter-reliés puisque les décisions politiques ont des impacts économiques… » Et vous êtes appuyé par Mathieu qui ajoute:
« …Quand je parle d’Allégorie de la Caverne, c’est justement à ce niveau. Il y a des gens qui ne veulent pas savoir les rudiments fondamentaux mais qui seulement avec les ombres, ce font une opinion du commerce, du marché, des interactions. Du peu qu’ils arrivent à percevoir. »
Dans mon commentaire, je disais plutôt que les gens pouvaient avoir une opinion sur le « commerce » sans vraiment s’intéresser à l’économie comme telle. Les citoyens sont les acteurs de premier plan dans cet univers du commerce. Ils réalisent que la soif du profit et de l’enrichissement personnel sont parfois abusifs. Que la corruption se retrouve partout et pas seulement dans certains partis politiques (influencé par ce même commerce), dans un syndicat pris au piège de la mafia ou chez de rares fonctionnaires qui sont attirés par l’appât du gain.
Pas besoin d’être un expert en politique monétaire et de connaître les moindres rouages de la banque centrale pour se faire une opinion sur la baisse du pouvoir d’achat de la classe moyenne ou sur les montants faramineux octroyés aux hauts-dirigeants, sans parler de la fraude omniprésente.
Pas besoin d’une maîtrise en économie pour être capable de faire la part des choses en ce qui concerne les règles du marchés et l’interventionnisme étatique qui est parfois, faut bien l’admettre, électoraliste et dicté par les lobbies de ce même univers du commerce.
Je ne suis pas un expert en économie mais je me renseigne (la preuve, je suis un visiteur assidu de ce blogue). Je lis pas mal de trucs et je crois que je peux me faire une opinion, selon mes valeurs et mes petites théories bien personnelles. Un peu come le mentionnait Minarchiste dans son plus récent billet:
« J’avais jusqu’à maintenant évité d’en parler vu mon manque de connaissances dans le domaine, jusqu’à ce que me rendent compte que beaucoup d’autres gens pensaient comme moi. »
Si un économiste libertarien peut avoir une opinion sur un sujet aussi compliqué que le réchauffement climatique, un petit gauchiste peut bien se faire une opinion sur le monde des affaires.