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Au Québec, lorsqu’il est question de capitalisme « sauvage » et de l’hégémonie des grandes entreprises assoiffées de profits, on pointe souvent Québécor du doigt, ainsi que son PDG, Pierre-Karl Péladeau. L’entreprise vient d’ailleurs de lancer la chaîne de télévision Sun TV, qui fait la promotion des valeurs de droite. La soi-disant « dangereuse » convergence médiatique qui sévit présentement au Québec serait le résultat inévitable d’un libre-marché débridé, qu’il faudrait règlementer et contrôler.

Pourtant, peu de gens savent que Pierre-Karl était, durant sa jeunesse, un marxiste, un communiste! C’est d’ailleurs en l’honneur de Karl Marx qu’il a remplacé le « C » de Carl pour le « K » de Karl Marx (voir ceci). Par la suite, l’évolution de sa pensée et la chute du rideau de fer l’ont sans doute mené à réaliser que le communisme était une idéologie irréalisable et utopiste. Il a donc délaissé le socialisme de gauche pour son alter-égo : le socialisme de droite.

Pour moi, Québécor est l’incarnation parfaite, au Québec, de ce que l’on appelle le capitalisme de connivence (en anglais « crony capitalism »). Lobby puissant, subventions, protections, privilèges, telles sont les signes de cette déviation du capitalisme; des entreprises qui utilisent les pouvoirs (trop grands) de l’État pour tricher au jeu du libre-marché.

(suite…)

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Le taux de chômage au Québec:

Les Jean-François Lisée de ce monde utilise ce chiffre pour vanter les mérites du modèles Québécois, puisque le taux de chômage du Québec est présentement de 8.1% versus 8.2% pour l’ensemble du Canada (le taux de chômage québécois est généralement plus élevé que celui du Canada). Pourtant, ce n’est pas une très bonne mesure car le taux de chômage ne tient pas compte de ceux qui ne cherche plus un emploi. Ainsi, comme l’indique René Vézina, la meilleure mesure est plutôt le taux d’emploi, qui est de 59.7% au Québec comparativement à 61.5% au Canada. L’inflexibilité du marché du travail québécois est selon moi destructrice d’emplois.

Le taux d’imposition au Québec décourage le travail:

Selon les professeurs Claude Laferrière et Francis Montreuil de l’UQAM dans une étude récemment mise à jour, le taux réel d’imposition de certains contribuables québécois peut souvent dépasser 70% et même atteindre 100%. L’étude démontre que selon la fiscalité actuelle, certains contribuables voient les impôts supplémentaires gruger la majeure partie du montant de leur augmentation de salaire, de leur prime de performance ou de leur temps supplémentaire.

Expiration du brevet de Lipitor: $225 millions d’économies pour le Québec:

J’ai récemment publié deux billets sur la propriété intellectuelle sur ce blogue (ici et ici). Voici un bon exemple. Le brevet du médicament Lipitor de Pfizer expirera au Canada dans les prochains mois. Selon Les Affaires,  le gouvernement Québécois pourrait économiser $225 millions par année en le remplaçant par une version générique.

Des projets éoliens qui battent de l’aile:

Des 4,000 mégawatts qu’Hydro-Québec avait prévu intégrer à son réseau, 600MW ont présentement été abandonnés ou sont menacés de l’être selon Les Affaires. Il y a quelques années, plusieurs gauchistes critiquaient la société d’État de faire affaire avec le privé pour ces projets éoliens. Nous constatons aujourd’hui les bienfaits. Cartier Énergie devra payer une pénalité de $3 million pour bris de contrat. Pour Kruger ce sera $680,000, alors que la pénalité imposée à SkyPower ne m’est pas connue, même chose pour Saint-Laurent Énergies. Northland Power devra quant à elle payer $55 par jour par mégawatt à compter du 31 décembre 2010.

Les problèmes reliés à ces projets sont essentiellement reliés à l’opposition des résidents locaux (problème NIMBY), donc la société d’État n’aurait pas pu faire mieux au niveau de la réalisation de ces projets.

Ainsi, Hydro-Québec n’a pas à se soucier des problèmes et des sunk costs reliés à ces projets et n’a qu’à encaisser les pénalités. Cette électricité n’était pas requise dans la province et aurait probablement été vouée à l’exportation, dont les prix sont présentement bas. Le gouvernement n’aura qu’à faire un autre appel d’offre et les entreprises privées feront des pieds et des mains pour soumissionner au meilleur coût possible, sans risque pour les contribuables Québécois.

La dette menace la croissance du Québec:

Selon une étude de Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, la croissance économique ralentit lorsque la dette de l’État atteint plus de 90% du PIB. En prenant les chiffre de 2008, les quatre pays avec le plus haut ratio sont le Japon (172.1%), l’Italie (114.4%), la Grèce(102.6%) et l’Islande (96.3%). Le Québec est non loin derrière à 94.0% si on tient compte de sa part de la dette du Canada. La moyenne de l’OCDE est de 78.4%.  Serait-ce le bon vieux effet crowding-out qui laisse encore sa marque inéluctable!

La fonction publique du Québec est « obèse »:

Tiré du blogue de Pierre Duhamel sur Argent:

Depuis 10 ans, il y a 532 200 employés de plus dans le secteur public au Canada, une hausse de 30 %. En 2009, 3,6 millions de personnes, soit 21 % des travailleurs, étaient à l’emploi d’un gouvernement, d’une administration ou d’une société d’État.

Pendant cette période, la machine étatique québécoise s’est alourdie. Le Québec compte 181 000 employés du secteur public de plus qu’en 2000. À lui seul, le Québec a créé un nouveau poste de fonctionnaire sur trois au pays. Le nombre d’employés a crû de 114 000 entre 2000 et 2003, sous le gouvernement du Parti Québécois, et de 67 000 depuis l’élection du gouvernement libéral.

C’est d’autant plus désolant que les libéraux avaient fait de la réingénierie de l’État un engagement électoral. Non seulement l’État a continué de grossir, mais les emplois créés ne l’ont pas été au bon endroit. Dans le domaine de la santé, nous apprend Paul Larocque dans son reportage à TVA, le nombre d’infirmières est en hausse de 5,4 % depuis 2003, le nombre de médecins de 7,2 % alors que le nombre de fonctionnaires a bondi de 19,3 %. Le Québec a besoin de gens sur la ligne de front, pas dans les bureaux !

***Petite clarification***

M. Duhamel a plutôt mal cité M. Laroque. Le 19.3% représente en fait les cadres dans le milieu de la santé. Voici la source:

http://www2.canoe.com/infos/dossiers/archives/2010/03/20100315-170647.html

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Le sujet chaud dans l’actualité présentement est le financement de l’État Québécois par des hausses de tarifs. TVA a publié aujourd’hui les résultats d’un sondage Léger Marketing sur le sujet.

65% des gens sont en colère face à d’éventuelles hausses de tarifs. Pas surprenant puisque les contribuables québécois sont déjà sur-taxés. 70% se disent « beaucoup /assez préoccupés » par le déficit.

64% attribuent le déficit à la mauvaise gestion du gouvernement (seulement 34% à la crise économique). Les gens sont donc passablement lucides: s’il y a un déficit c’est parce que le gouvernement dépense trop.

40% croient que les fonctionnaires ne devraient pas avoir d’augmentation salariales.

Seulement 22% seraient favorables à une augmentation des tarifs d’électricité, ce qui n’est pas surprenant puisqu’il est bien connu que les Québécois considèrent le bloc patrimonial comme une vache sacrée.

57% sont favorables à une augmentation des tarifs des garderies à $7.

50% pour une augmentation des droits de scolarité universitaires.

60% pour le retour des péages sur les autoroutes, mais seulement 15% pour l’augmentation de la taxe sur l’essence.

77% pour une taxe sur la malbouffe.

Et finalement, 57% pour l’introduction d’un ticket modérateur pour les soins de santé (disparition d’une vache sacrée?).

En général, les résultats du sondage démontrent que la population est contre les déficits et qu’elle est consciente qu’ils sont dus à des dépenses gouvernementales trop élevées. La population propose de s’attaquer à la taille de l’État, aux garderies, aux droits de scolarité universitaires, aux péages et aux soins de santé, ce que j’approuve. Je suis par contre moins favorable à une taxe à la malbouffe et à la réticence à augmenter les tarifs d’Hydro-Québec (voir les liens vers mes billets antérieurs sur ces sujets).

Je suis généralement en faveur de tarifs adéquats sur les services publics, qui permettent de rationner la demande pour ces services et de les financer à même les utilisateurs; à condition que ces revenus soient utilisés pour réduire les impôts; et non pour dépenser irresponsablement (interventionnisme / keynesiannisme) et accroître la taille de l’État. C’est pour cette raison que la colère des Québécois face aux hausses de tarifs est justifiée: cet argent sera utilisé pour dépenser, et non pour réduire le fardeau fiscal, ni pour réduire la dette.

Comme l’illustrait le Québécois Libre la semaine dernière, le gouvernement continue de presser le citron des contribuables québécois…

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