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Posts Tagged ‘Québec-Solidaire’

Quel résultat ahurissant! Le NPD balaie le Québec et y retrouve maintenant 60% de ses députés élus, alors que le PCC fait des gains importants en Ontario lui permettant d’obtenir la majorité. Le PLC et le Bloc pratiquement rayés de la carte; Ignatieff perd son siège, tout comme Duceppe qui démissionne, son parti ne recueillant que 4 sièges. L’Ontario et la Colombie-Britannique sont dominées par le PCC avec une certaine présence NDP, alors que les Maritimes sont menées par le PCC avec une certaine présence du PLC. L’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba sont dominées par le PCC.

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Le taux de participation a été plus élevé que prévu, à 61.4% comparativement à 58.8% en 2008. C’est tout de même le troisième plus bas de l’histoire.

(suite…)

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Ce dossier vise à analyser les impacts économiques du programme du parti Québec-Solidaire. La première partie traitait de la santé et l’éducation, la seconde partie traitait de la pauvreté, du travail, de la famille et de la culture, la troisième partie traitait de justice, développement économique et environnement, et cette quatrième et dernière partie traite de fiscalité et de financement.

Il y a plusieurs autres éléments du programme du QS, tels que la promotion du français, la lutte contre la discrimination, le féminisme et la souveraineté, dont je ne traiterai pas, mais qui résulteraient en une augmentation inévitable des dépenses de l’État.

Ainsi, jusqu’à maintenant, nous avons identifié au cours de ce dossier environ $5.5 milliards par année en dépenses supplémentaires que l’État devrait assumer s’il suivait le programme du QS. Où est-ce que le QS trouverait cet argent? Vous aurez deviné que c’est par l’entremise de la fiscalité! L’État ne produit rien, il doit donc subtiliser la richesse avant de la dépenser et son arme de prédilection est la fiscalité.

Avant même de commencer, je vous recommande fortement de lire ou relire mon billet sur la courbe de Laffer du 26 octobre dernier. Ce concept est primordial pour la compréhension de ce billet.

–  Fiscalité des entreprises:

Au niveau des entreprises, le QS propose de graduellement diminuer le nombre de crédits d’impôt. Le QS croit pouvoir récupérer environ $195 millions de cette façon. Il propose aussi de diminuer l’aide fiscale aux entreprises de $150 millions. Par contre, comme plusieurs des entreprises dépendants de ces crédits et aides disparaitraient (et les emplois qui y sont associés), il y a fort à parier qu’une partie de ces gains seraient grugés.

Ils introduiraient un taux d’imposition progressif pour les entreprises comme c’est le cas pour les particulier, ce qui aurait comme impact de hausser le taux d’imposition moyen des entreprises et d’augmenter les revenus d’impôt de $420 millions. Cependant, comme cela ferait probablement fuir plusieurs entreprises, l’État ne verrait probablement pas la couleur de cet argent.

En outre, le QS voudrait majorer la taxe sur le capital des sociétés financières, ce qui aurait comme impact d’amener $590 millions en revenus d’impôt additionnels; à condition que ces entreprises ne délocalisent pas davantage leurs opérations, ce qui risque fort bien de se produire.

Par ailleurs, le QS voudrait ajuster l’impôt des entreprises de 100 employés et plus en fonction de la participation des employés aux décisions, ce qui lui permettrait de leur soutirer $75 millions de plus en impôts. Finalement, en taxant à 100% les gains en capital des entreprises, le QS récupèrerait $190 millions.

En somme, selon le programme du QS, le fardeau fiscal des entreprises augmenterait de $1.7 milliards. Cependant, l’impact de ces hausses d’impôt serait fatal pour plusieurs entreprises et industries, qui choisiraient d’aller s’établir ailleurs lorsque possible ou disparaîtraient tout simplement. Des emplois perdus signifient moins de revenus d’impôts pour l’État, mais ça le QS n’en tient pas compte dans ses calculs…

– Fiscalité des particuliers:

Tout d’abord, le QS voudrait augmenter le nombre de paliers d’imposition, ce qui lui permettrait de taxer encore plus les riches. En supposant que cela n’accélèrerait pas l’exode de nos meilleurs cerveaux et de nos meilleurs entrepreneurs, le QS prévoit collecter $1.3 milliards en impôts supplémentaires sur le dos de ceux  qui crée le plus de richesse et qui sont les plus mobiles. Ceux qui ont suivi mon conseil et qui ont lu mon billet sur la courbe de Laffer réalisent parfaitement qu’il serait irréaliste de penser augmenter significativement les revenus de l’État en haussant bêtement les impôts alors que le taux d’imposition est déjà très élevé au Québec.

En second lieu, le QS croit pouvoir récupérer $455 millions en imposant pleinement les gains en capital des particuliers. Le QS voudrait aussi plafonner les cotisation REER à $10,000 par année ce qui permettrait de récupérer $300 millions.

De plus, le QS voudrait surtaxer les produits de luxe et les produits polluants pour amasser $745 millions en revenus de taxation supplémentaires, ce qui ne fera qu’encourager le marché noir et découragera en partie la consommation de ces biens, donc la taxe ne sera probablement pas collectée entièrement.  De plus, cette mesure serait compensée par une détaxation de davantage de produits de première nécessité et de biens culturels produits au Québec. Il est donc conservateur d’estimer que cette mesure n’augmentera pas les revenus de l’État (c’est ce que j’applique dans mes calculs).

En somme, le fardeau fiscal des particuliers augmenterait « théoriquement » de $2.1 milliards. Cependant, si on tient compte des individus qui quitteront le pays pour gagner leur vie là où on leur laisse une plus grande part du fruit de leur labeur et de leur génie, il est utopique de croire que le QS pourrait amasser cet argent. De plus, comme ce sont les riches qui cotisent le plus à leur REER et qui génèrent des gains en capital, il y aurait bien peu de richesse à taxer suite à leur départ…

– Autre mesures fiscales:

Vous vous souvenez qu’à la partie 3 je vous avais mentionné que le QS prévoyait nationaliser l’énergie éolienne? Le QS estime que cet investissement de $3 milliards, qui devra être financé en totalité par de la dette, rapportera $650 millions en bénéfices pour la vente de l’électricité, une prévision plutôt agressive puisqu’elle suppose un rendement de l’actif de 22%. Si on observe les rendements de l’actif d’Hydro-Québec Production, ils ont été de 7% pour 2008 et 2007 (page 58 du rapport annuel 2008, divisez bénéfice net par actif total). En étant généreux et en supposant un rendement de 10%, cet investissement génèrerait plutôt un bénéfice de $300 millions (c’est ce que j’utiliserai dans mon calcul).

Par ailleurs, le QS croit qu’il pourrait percevoir $815 millions supplémentaires en redevances sur les ressources naturelles. Bien que le gouvernement québécois fasse souvent preuve de laxisme à cet égard, je crois que la perception de redevances fait déjà partie de la loi sur les ressources naturelles… Des taux de redevances excessifs feront en sorte que plusieurs projets n’auront pas lieu, faute de rentabilité, et le QS ne toucherait jamais ces redevances.

D’autre part, le QS prévoit réaliser des économies de $1 milliard par l’entremise de Pharma-Québec (voir la partie 1). Comme je le mentionnais dans la partie 1 de ce dossier, j’ai de sérieux doute quant au réalisme de cette prévision.

De plus, il réaliserait $75 millions d’économies en coupant les subventions aux écoles privées.

Finalement, le QS pense pouvoir récupérer $500 millions en combattant l’évasion fiscale des entreprises et des particuliers. Cette prédiction est totalement farfelue; je serais surpris que le QS puisse récupérer plus d’argent que les ressources qu’il investirait dans cette quête.

Ces mesures additionnelles permettraient donc de lever $2.7 milliards en revenus pour l’État.

Au compte final, nous arrivons donc à $6.5 milliards, mais comme vous l’avez sans doute réalisé en lisant mes remarques, je pense qu’au moins la moitié de cet argent n’atteindrait pas les coffres de l’État pour les diverses raisons ci-haut décrites.

– Conclusion:

Le paradoxe central du programme du QS est qu’il prend ses désirs pour des réalités. Le QS propose d’augmenter l’État-providence par des dépenses supplémentaires de $5.5 milliards. Il prévoit usurper cet argent en augmentant les impôts des riches et des corporations. Cependant, les choses ne sont pas si simple. Le Québec n’est pas un vase clos et le taux d’imposition est un déterminant important de la croissance économique. Lorsqu’on taxe une chose, on la décourage. Le QS semble d’accord pour avec cette affirmation lorsqu’il est question de réduire les gaz à effet-de-serre, mais pas lorsqu’il s’agit du travail et de la richesse. Le QS propose littéralement de tuer la poule aux oeufs d’or.

D’autre part, plusieurs éléments du programme du QS touchant le travail réduiraient grandement la flexibilité du marché du travail québécois et auraient un impact négatif sur notre productivité (qui est déjà plus basse que celle des autres provinces et de beaucoup de pays). La productivité est le moteur principal de la création de richesse. Lorsque le boulanger améliore sa productivité et arrive à produire son pain pour 5% moins cher, les acheteurs de pain se retrouvent avec plus d’argent pour subvenir à leurs autres besoins, et donc sont plus riches. Une baisse de la productivité a l’effet inverse et appauvrit la population.

En outre, le QS veut nous imposer ses valeurs, qui sont essentiellement le féminisme, le syndicalisme, l’environnementalisme, la culture québécoise, la vie familiale, la promotion du français, la souveraineté du Québec, et plusieurs autres. La question n’est pas de savoir si je suis pour ou contre ces valeurs, mais bien si c’est à un parti politique de nous les imposer en dépensant notre argent.

Finalement, qu’est-ce que la solidarité? Lorsque j’aide un ami dans le besoin parce qu’il a perdu son emploi ou que je fais un don à une fondation de charité, c’est par solidarité. Ce sont des gestes fait librement et qui viennent du coeur, au gré de ma capacité à aider mon prochain. Ce que le QS propose n’est pas de la solidarité, c’est d’user de la force pour contraindre les gens à maintenir l’illusion qu’est l’État-providence. Facile d’être solidaire avec l’argent des autres!

Cette vision des choses est l’inverse de celle des « Lucides« , qui eux proposent des idées pour maximiser la création de richesse au Québec, pour ensuite déterminer ce que nous avons les moyens de nous payer comme services sociaux à partir de cette richesse. La gauche, c’est la gauche, mais je la préfère lucide plutôt que solidaire!

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Ce dossier vise à analyser les impacts économiques du programme du parti Québec-Solidaire. La première partie traitait de la santé et l’éducation, la seconde partie traitait de la pauvreté, du travail, de la famille et de la culture, la troisième partie traite de justice, développement économique et environnement.

Le Québec-Solidaire propose de modifier le mandat de la Caisse de Dépots et de Placements pour la contraindre à adopter une politique d’investissement pro-environnement. Est-ce vraiment dans notre intérêt? L’objectif de la Caisse devrait être de maximiser ses rendements de façon à ce que nos revenus de retraite soit le plus élevés possibles. Le gouvernement nous oblige à contribuer au régime des rentes et à envoyer notre argent à la Caisse; ça serait encore pire s’il nous imposait des rendements inférieurs pour assouvir la soif d’investissement environnemental du parti Québec-Solidaire. Nos retraités ont droit à ce que leurs rentes soient optimales et il serait injuste que le QS leur fasse subir le poids de ses valeurs contre leur gré.

Le QS propose aussi d’abolir complètement les partenariats public-privés (PPPs) et d’adopter une politique gouvernementale d’achat local. Mon opinion sur la question est bien simple: plutôt que de lui imposer des contraintes, nous devrions simplement demander à l’État de minimiser les coûts de tout ce qu’il fait. Si quelque chose peut être produit pour moins cher par le privé ou par une entreprise hors-Québec, je ne vois pas pourquoi les contribuables devraient avoir à s’en passer. Il est primordial que l’État se frotte à la concurrence du privé et que le plus efficace l’emporte. C’est la seule façon pour nous de savoir si un service ou un projet est offert au meilleur coût possible. Les augmentations potentielles (voire certaines) de coûts reliées à ces politiques ne sont pas chiffrées au plan financier du QS.

Ensuite, le QS invente une nouvelle catégorie d’entreprises dîtes « collectives », qu’il propose de subventionner. Ces entreprises collectives sont 1) non-liées à l’État, 2) n’offre pas un produit/service déjà offert par l’État (qui ne veut surtout pas de compétition!), 3) sont gérées de façon démocratiques (i.e. les travailleurs participent aux décisions) et 4) produisent des biens/services éco-responsables. Évidemment, le QS devrait mettre sur pied une autre instance bureaucratique pour vérifier si les entreprises se qualifient pour cette subvention. Le montant de ces subventions et les coûts reliés à cette mesure ne sont aucunement présentés dans le plan financier du QS. Les bénéfices d’une telle mesure m’apparaissent plutôt obscurs.

Au niveau de l’environnement, le QS s’attaque tout d’abord au transport en commun. Ils proposent d’exiger un tarif réduit pour les gens à faible revenu, l’abolition totale des tarifs pour les transports en commun municipaux (à long terme?), favoriser l’utilisation de véhicules électriques, financer le covoiturage, établir des incitatifs financiers pour le transport sur rail relativement au transport par bateau et camion et prolonger le métro. Le chiffre indiqué à cet égard est de $1.2 milliards sur 5 ans.

Je ne suis pas contre l’investissement en transport en commun, au contraire, mais je pense que ces investissements doivent tenir compte des besoins et de la demande (ce qu’on appelle le marché). Or, le QS semble prendre pour acquis que le transport en commun a besoin de $1.2 milliards sur 5 ans, mais ne mentionne pas sur quoi il se base pour arriver à ce chiffre.

Pour ce qui est de l’énergie renouvelable, le QS propose de nationaliser l’énergie éolienne. Leur plan financier indique qu’un investissement de $3 milliards serait requis. Pour ce faire, le gouvernement québécois aurait à forcer les propriétaires actuels (Cartier Énergie, Northland Power, Boralex et Gaz Métro) à vendre leurs actifs. Ce serait très mauvais pour les relations extérieures du Québec; nous passerions pour un le Vénézuela-du-Nord à cet égard.

Évidemment, la facture pour ces actifs sera très salée; on n’a qu’à regarder la récente transaction entre TransAlta Corp. et Canadian Hydro Developpers. Quel serait le bénéfice pour les Québécois d’être propriétaire de ces actifs? Aucun. Quel serait le bénéfice pour les Québécois qu’Éole-Québec assure le développement éolien futur? Aucun. J’estime que cette mesure n’est le fruit que d’un nationalisme mal placé que l’on cherche à nous imposer.

En faisant affaires avec le privé, Hydro-Québec ne fait subir aux Québécois aucun risque quant aux dépassements de coûts de construction, aux problèmes d’opération et aux volumes de production. Hydro-Québec n’a qu’à soumettre un appel d’offres et tous les joueurs privés se mettent en branlent pour trouver le moyen le moins coûteux de générer cette énergie, et ils assument les risques reliés au projet. Le Québec n’a rien à gagner à jouer la carte du nationalisme-étatique.

Le QS propose aussi de mettre sur pied une agence de recherche sur l’énergie renouvelable. Ils voudraient par ailleurs subventionner les rénovations qui permettent d’améliorer l’efficacité énergétique au montant de $100 millions. Ils instaureraient une politique de gestion des déchets (utilisation de la biomasse, interdire le suremballage et les sacs en plastique) au coût de $275 millions par année. Finalement, le QS voudrait subventionner les produits « bio » d’un montant de $30 millions par année.

En ce qui a trait à la justice, le QS propose de bonifier l’aide juridique et d’en élargir l’accès, ainsi que de bonifier l’indemnisation aux victimes d’actes criminels. Je n’ai pas trop de problème avec ces mesures puisque le système judiciaire fait partie des fonctions régaliennes de l’État. Cela coûtera néanmoins $130 millions en coûts récurrents.

Ainsi, bien que les dépenses associées à ces projets du QS ne soient pas toutes quantifiées, les chiffres qu’ils nous fournissent totalisent tout de même $435 millions en dépenses récurrentes et $4.3 milliards en investissement. Donc, au court des trois premières parties de ce dossier, l’augmentation des dépenses récurrentes du gouvernement proposée par le QS est d’environ $5.5 milliards.

Dans la quatrième et dernière partie, nous traiterons et fiscalité et de financement, et concluerons ce dossier. À suivre…

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Ce dossier vise à analyser les impacts économiques du programme du parti Québec-Solidaire. La première partie traitait de la santé et l’éducation, la seconde partie traite de la pauvreté, du travail, de la famille et de la culture.

– Lutte à la pauvreté:

Le parti Québec-Solidaire propose de hausser le salaire minimum au seuil de faible revenu (tel que défini par Statistiques Canada). Je ne mène pas une bataille contre le salaire minimum (il y a des problèmes beaucoup plus importants à régler dans notre société), mais bien qu’il soit basé sur une intention louable, les gens doivent être conscients de ses effets négatifs.

Le salaire minimum est un prix plancher imposé à une catégorie de travailleurs, et comme tout prix plancher supérieur au prix du marché, il crée des surplus (c’est la loi de l’offre et la demande, on ne peut rien y faire). Le salaire minimum diminue la compétitivité des entreprises qui ont alors un incitatif à déménager leur opérations dans un endroit où la main d’oeuvre est moins chère; la demande locale de travailleurs non-qualifiés est donc diminuée par le salaire minimum. L’offre quant à elle est augmentée par le salaire minimum, ce dernier assurant un revenu minimum  aux décrocheurs scolaires, facilitant ainsi ce choix. Le résultat net est un surplus, et sur le marché du travail, un surplus veut dire du chômage. Ainsi, les revenus supplémentaires que certains travailleurs gagneraient grâce à la hausse du salaire minimum proposée par le QS seraient en fait gagnés au détriment des chômeurs.

Quoi qu’il en soit, on ne peut nier qu’une hausse du salaire minimum aurait un effet négatif sur les profits des entreprises québécoises, et par conséquent sur les revenus d’impôt de l’État. Et cela n’est pas pris en compte dans le plan financier du QS, qui prend donc pour acquis que cela n’aura aucun impact.

D’autre part, le QS hausserait aussi les prestations d’aide-sociale de façon à ce qu’elles soient « suffisantes pour couvrir les besoins essentiels » (sans définir ce que cela signifie). Ils estiment le coût de cette mesure à $595 millions. Ils voudraient aussi construire 50,000 logements sociaux sur 5 ans (pourquoi 50,000?), mais cette proposition n’est pas chiffrée à leur budget. On comprend donc qu’ils comptent sur le privé pour le faire, mais ils ne spécifient pas comment ils vont subventionner ce projet. Par ailleurs, ils proposent d’augmenter le financement des organismes s’occupant des itinérants (non-chiffré dans le plan financier).

– Vacances, congés et travail:

Le QS veut imposer une hausse du nombre minimal de semaines de vacances (3 semaines après 1 an, 4 semaines après deux ans et 5 semaines après cinq ans). Ils voudraient aussi créer deux nouveaux congés ferriers. Ils mettraient en place une indemnité de liscenciement obligatoire et limiteraient la capacité des employeurs à exiger des heures supplémentaires. Évidemment, ils voudraient mettre en place un certain nombre de mesures visant à faciliter le syndicalisme et augmenter le pouvoir des syndicats.

Ces mesures feraient en sorte de réduire la productivité et la compétitivité des travailleurs Québécois et auraient un impact négatif sur l’économie québécoise. Ces mesures réduiraient aussi la flexibilité du marché du travail québécois. Le QS semble donc prêt à sacrifer une partie de notre niveau de vie en échange de ces avantages, mais il n’en comptabilise pas l’ensemble des coûts dans son plan financier. Le $550 millions indiqué dans son plan financier ne couvrivrait probablement que les fonctionnaires, mais le manque à gagner ne s’arrêterait pas là.

– Famille et culture:

Le QS voudrait élargir la couverture de l’assurance parentale, rendre universelles les allocations familiales, bonifier le supplément de revenu au travail, obliger les entreprises à offrir des horaires flexibles, créer 38,000 nouvelles places en CPE en milieu familial et faire en sorte que la Régie des Rentes reconnaisse comme un travail l’éducation des enfants par un parent qui reste à la maison. Dans son plan financier, la seule ligne qui fait référence à la famille indique un coût de $350 millions, en plus d’une somme de $265 millions pour les CPE, ce qui m’apparaît bien peu pour de telles demandes. De plus, certaines de ces demandes auront un effet négatif sur la productivité et la compétitivité de l’économie québécoise.

Au niveau culturel, le QS voudrait entre autres instaurer un filet social pour les artistes ainsi que des bourses pour les aider, et rendre l’accès aux musées gratuit le dimanche. Ils voudraient aussi relancer Télé-Québec et élargir son mandat. Ces demandes culturelles totalisent, toujours selon le plan financier du QS, $420 millions.

Donc, après seulement les deux premières parties de ce dossier sur le programme du parti Québec-Solidaire, nous en sommes déjà à une facture de près de $5 milliards pour financer toutes ces bonnes idées. De plus, le plan financier du QS ne tient pas compte de l’impact de la baisse de la productivité des travailleurs et de la compétitivité des entreprises sur les revenus de l’État. La partie 3 de ce dossier traiterat de justice, développement économique et environnement, alors que la partie 4 traitera de fiscalité et de finances. À suivre…

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Ce dossier vise à analyser les impacts économiques du programme du parti Québec-Solidaire. La première partie traite de la santé et l’éducation.

Au niveau de la santé, le QS vise l’élimination totale du privé et ce pas seulement au niveau des quelques services présentement toléré par la RAMQ, mais aussi au niveau de l’optométrie, de la dentisterie, de la physio-thérapie, etc. Ils visent d’ailleurs à étendre l’universalité des soins de santé à toutes les sphères de la santé. Donc, l’État paierait pour les soins dentaires, les lunettes, les services d’un psychologue, etc. Les couvertures privées présentement offertes par plusieurs employeurs seraient remplacées par cette RAMQ élargie. Tout serait « gratuit », sans aucun frais.

L’assurance-médicament serait aussi universelle, donc plus besoin de payer pour les médicaments achetés sous prescription. Le QS propose d’ailleurs la création d’une nouvelle entreprise d’État: Pharma Québec, qui s’occuperait de l’approvisionnement en médicaments de la province. Cette entreprise devrait théoriquement atténuer la hausse des coûts des médicaments en centralisant l’approvisionnement, en ayant un fort pouvoir de négociation auprès des pharmaceutiques, en favorisant les médicaments génériques et en s’appropriant la marge de profit des entreprises privées qui s’occupent présentement de l’approvisionnement; tout ça en supposant qu’elle soit bien gérée, ce qui est rarement le cas lorsque la carotte et le bâton du profit et de la compétition ne sont pas là. Cette entreprise deviendrait sans doute une grosse bureaucratie politisée, inefficace, corrompue et déconnectée des besoins des consommateurs.

Le QS propose aussi d’augmenter le financement pour la prévention, ce qui laisse entendre qu’on arriverait ainsi à diminuer la demande de soins de santé en améliorant la santé des gens par la prévention. Comme si on avait besoin d’une publicitée avec un bonhomme bleu pour savoir qu’il ne faut pas fumer, faire de l’exercice et manger des légumes. Comme si les gens n’étaient pas capable de savoir ce qui est bon pour eux. C’est clairement du wishful thinking.

Finalement, le QS propose une augmentation significative des ressources du système de santé (ajouter des lits, recruter plus de médecins et d’infirmières, etc); la solution facile d’injecter plus d’argent. Comme nous l’avons vu au cours des dernières années, cet argent sert davantage à grossir la bureaucratie qu’à améliorer le service. En somme le Q-S nous propose un buffet à volonté en ce qui concerne les soins de santé. Ce poste de dépense  occupe déjà une part importante du budget du gouvernement; les propositions du QS pourraient facilement doubler la facture. Même si la prévention et Pharma-Québec étaient des succès sans précédent, ça ne serait pas suffisant pour compenser les augmentations astronomiques des dépenses en santé proposées par le QS.

Au niveau de l’éducation, le QS propose de rendre l’éducation totalement gratuite (de la maternelle à l’université), sans aucun frais facturé aux étudiants. Ils proposent aussi d’éliminer l’endettement des étudiants et de transformer tous les prêts scolaires en bourses. Ils désirent investir massivement dans l’ensemble du système et ses infrastructures. Ils veulent éliminer toutes les subventions aux écoles privées. Il a été clairement démontré au Canada que les taux de diplomation ne sont pas affecté par le niveau des frais de scolarité. Il est aussi démontré que la gratuité universitaire serait une mesure rétrograde, et non progressiste (c’est-à-dire à l’avantage des riches). 

Les points de leur programme que je trouve positifs à l’égard de l’éducation sont de faciliter une meilleure reconnaissance des diplômes des immigrants, d’assurer la laïcité du système d’éducation, de favoriser des bulletins simples et compréhensibles et de faire en sorte que les étudiants qui échouent doivent redoubler.

Le premier constat que l’on peut faire à l’égard de ces propositions en santé et éducation est que la facture sera salée (le QS chiffre à $2.2 milliards ses engagements en santé et $1.2 milliards en éducation). Le QS propose clairement une expansion significative de l’État-providence. Comment allons-nous payer pour tout ça? Nous le verrons dans une autre partie de ce dossier! À suivre…

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