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Dans un petit article récemment paru dans Les Affaires, l’économiste Stephen Gordon de l’Université Laval déclarait que:

 » L’objectif d’un pays devrait être d’importer, et non d’exporter « 

Cela peut paraître étrange ou à tout le moins controversé au commun des mortels étant donné la forte importance accordée aux exporations par les politiciens et certains économistes peu recommendables. Est-ce que ce biais est un résidu des politiques mercantilistes d’il y a quelques siècles, de l’ignorance pure et simple ou encore de la désinformation intentionnelle visant à promouvoir les subventions aux entreprises exportatrices disposant de puissants lobbys?

Comme je l’expliquais dans un récent billet en présentant l’exemple de la Chine, la croyance qu’une devise dévaluée peut relancer l’économie d’un pays en stimulant ses exportations est très répandue. 

Trompés par la formule:

Plusieurs personnes sont simpleement déroutées par la formule du calcul du PIB par les dépenses:

PIB = C + I + G + X – M

Ceux-ci croient à tort qu’en réduisant M (les importations), on peut augmenter le PIB. Évidemment, les importations sont en fait de la consommation et de l’investissement qui ont été consommés ici, mais pas produits ici; il faut donc les soustraire du PIB. Conséquemment, si on réduit M, on réduit aussi C et I, donc le résultat final est neutre pour le PIB.

La dévaluation de la devise:

Certains autres se plaignent lorsque la devise de leur pays s’apprécie et de son impact négatif sur certaines entreprises exportatrices. Certains voudraient même que l’État intervienne pour dévaluer la monnaie de leur pays pour favoriser les exportations au détriment des importations.

Lorsqu’une banque centrale annonce un assouplissement de sa politique monétaire, lequel sera accompagné d’une accélération de la création de monnaie, la réponse des marchés monétaires se traduit par une dépréciation de la devise du pays. Cela rend les exportations de ce pays moins chères aux yeux des étrangers, qui importeront davantage de biens de ce pays. On peut donc dire que la compétitivité des exportateurs de ce pays s’améliore lorsque la devise se dévalue.

Cependant, les citoyens de ce pays doivent maintenant payer plus cher pour les biens qu’ils importent d’autres pays étant donné la perte de pouvoir d’achat de leur devise. En somme, en raison de la perte de valeur de sa devise, ce pays obtient moins d’importations pour la même quantité d’exportations et sa population doit donc moins consommer (i.e. le niveau de vie a diminué).

Au bout d’un certain temps, l’inflation engendrée par la création de monnaie fera augmenter les prix, et donc les coûts de production des exportateurs, ce qui fera en sorte de réduire leur compétitivité sur les marchés étrangers. Ce sera donc le retour à la case départ, mais avec une devise dépréciée et donc des d’importations plus dispendieuses.

Voici le raisonnement de Ludwig Von Mises à cet égard:

The much talked about advantages which devaluation secures in foreign trade and tourism, are entirely due to the fact that the adjustment of domestic prices and wage rates to the state of affairs created by devaluation requires some time. As long as this adjustment process is not yet completed, exporting is encouraged and importing is discouraged. However, this merely means that in this interval the citizens of the devaluating country are getting less for what they are selling abroad and paying more for what they are buying abroad; concomitantly they must restrict their consumption. This effect may appear as a boon in the opinion of those for whom the balance of trade is the yardstick of a nation’s welfare. In plain language it is to be described in this way: The British citizen must export more British goods in order to buy that quantity of tea which he received before the devaluation for a smaller quantity of exported British goods.

Ainsi, lorsqu’un pays comme la Chine maintient sa devise sous-évaluée, il nous rend service au détriment de sa population. Il nous permet d’importer des biens à rabais et donc d’augmenter notre niveau de vie.

 Favoriser les importations?:

Lorsque Stephen Gordon nous dit que l’objectif d’un pays devrait être de favoriser les importations plutôt que les exportations, il ne veut évidemment pas dire que nous devrions délibéremment restreindre nos exportations. Il veut simplement dire qu’il est inutile, et même destructeur de richesse, d’adopter des politiques visant à favoriser nos exportations ou à restreindre nos importations.

D’ailleurs, même pour une province exportatrice comme le Québec, un taux de change qui s’apprécie est une très bonne chose. Ça augmente notre pouvoir d’achat en tant que consommateurs, mais aussi en tant qu’investisseurs. Ces investissements favorisent l’innovation, l’amélioration de la productivité et la création de richesse.

De 2002 à 2008, le Québec a connu une forte période d’expansion économique, et ce, malgré l’appréciation du taux de change et en dépit du déclin des exportations. Le taux d’emploi a atteint un niveau maximum et le taux de chômage est tombé à un plancher historique. C’est vrai que des gens ont perdu leur travail dans certains secteurs, mais la force du huard a rendu nos importations moins coûteuses. Cela a augmenté notre pouvoir d’achat et stimulé la demande pour d’autres biens et services produits au Québec. Enfin, une personne qui perd son emploi dans un secteur d’exportation au Québec peut en trouver un autre pour desservir le marché intérieur.

Quel a été l’impact réel de l’appréciation du dollar canadien sur l’emploi manufacturier au Québec? Les emplois ont pu être perdus pour toutes sortes de raisons (changements dans l’industrie, apparition de nouveaux compétiteurs, baisse de la demande globale, innovation, etc). À cet égard, je suis entièrement d’accord avec l’explication de David Gagnon de Antagoniste :

 « Depuis 2002, on peut effectivement observer un déclin relativement important de l’emploi dans le secteur manufacturier au Québec.  Par contre, le niveau de production (mesuré par le PIB) est resté relativement stable.  Conclusion: on produit autant qu’en 2002, mais avec moins d’employés, autrement dit, la productivité a augmenté.  En 2002, chaque travailleur dans le secteur manufacturier produisait 73 151$ et en 2007 on est passé à 83 294$. »

Ainsi, la hausse du dollar a forcé (voire permis à) certaines industrie à améliorer leur productivité et leur compétitivité plutôt que de se fier sur une devise faible pour masquer leur manque de compétitivité.

Le commerce international, comme n’importe quel échange, consiste à échanger un bien pour un autre bien qui nous procure davantage d’utilité. Ainsi, les deux parties de l’échange améliorent leur utilité économique. Si le Québec est un importateur d’un bien en particulier, c’est parce qu’il y voit un avantage. Lorsque ce ne sera plus le cas, nous n’en importerons plus, c’est tout. Adam Smith a démontré à quel point la division du travail améliore le niveau de vie de la société. Cela implique que nous ne pouvons produire l’ensemble des biens et services dont nous avons besoin. C’est pourquoi nous faisons du commerce international et importons ces biens et services que nous ne produisons pas à meilleur prix que si nous les produisions nous-mêmes.

Une nation n’a donc aucune raison de vouloir être exportatrice et d’avoir une balance commerciale positive; ça ne fera pas nécessairement d’elle une nation plus riche.

***Ajout pour répondre à la question de Magellan***

Ça démontre bien que le commerce international n’est pas seulement une question de devises sur ou sous évaluées (voir mon billet sur la devise chinoise publié la semaine dernière).

Vous devez aussi considérer la politique monétaire (Fed target rate), le prix du pétrole et la valeur du dollar US (trade-weighted).

On constate que l’inflation s’est mise à augmenter de 2002 à 2005, résultat de la création de monnaie générée par la Fed pour contrer la récession de 2001. C’est pour résorber cette inflation que la Fed s’est mise à augmenter son taux cible dès 2004, jusqu’à l’éclatement de la bulle en 2007.  C’est aussi durant cette période que le dollar US a entâmé sa dévaluation, ce qui était tout à fait prévisible étant donnée l’inflation. Cependant, la dévaluation du dollar n’a pas eu l’effet escompté sur la balance commerciale, qui s’est détériorée au cours de cette période (à cause des importations de la Chine et de la hausse du prix du pétrole).

Ensuite, en 2007-2008 l’inflation a été à nouveau propulsée, cette fois en raison d’une explosition du prix du pétrole et de la nourriture. La balance commerciale s’est mise à s’améliorer (les importations chutaient plus vite que les exportations à cause de la récession). Lorque l’inflation a chuté alors que le pétrole s’écroulait de $147 à $37, la balance commerciale a eu un boost étant donné que le pétrole est une portion significative des importations.

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Le taux de chômage au Québec:

Les Jean-François Lisée de ce monde utilise ce chiffre pour vanter les mérites du modèles Québécois, puisque le taux de chômage du Québec est présentement de 8.1% versus 8.2% pour l’ensemble du Canada (le taux de chômage québécois est généralement plus élevé que celui du Canada). Pourtant, ce n’est pas une très bonne mesure car le taux de chômage ne tient pas compte de ceux qui ne cherche plus un emploi. Ainsi, comme l’indique René Vézina, la meilleure mesure est plutôt le taux d’emploi, qui est de 59.7% au Québec comparativement à 61.5% au Canada. L’inflexibilité du marché du travail québécois est selon moi destructrice d’emplois.

Le taux d’imposition au Québec décourage le travail:

Selon les professeurs Claude Laferrière et Francis Montreuil de l’UQAM dans une étude récemment mise à jour, le taux réel d’imposition de certains contribuables québécois peut souvent dépasser 70% et même atteindre 100%. L’étude démontre que selon la fiscalité actuelle, certains contribuables voient les impôts supplémentaires gruger la majeure partie du montant de leur augmentation de salaire, de leur prime de performance ou de leur temps supplémentaire.

Expiration du brevet de Lipitor: $225 millions d’économies pour le Québec:

J’ai récemment publié deux billets sur la propriété intellectuelle sur ce blogue (ici et ici). Voici un bon exemple. Le brevet du médicament Lipitor de Pfizer expirera au Canada dans les prochains mois. Selon Les Affaires,  le gouvernement Québécois pourrait économiser $225 millions par année en le remplaçant par une version générique.

Des projets éoliens qui battent de l’aile:

Des 4,000 mégawatts qu’Hydro-Québec avait prévu intégrer à son réseau, 600MW ont présentement été abandonnés ou sont menacés de l’être selon Les Affaires. Il y a quelques années, plusieurs gauchistes critiquaient la société d’État de faire affaire avec le privé pour ces projets éoliens. Nous constatons aujourd’hui les bienfaits. Cartier Énergie devra payer une pénalité de $3 million pour bris de contrat. Pour Kruger ce sera $680,000, alors que la pénalité imposée à SkyPower ne m’est pas connue, même chose pour Saint-Laurent Énergies. Northland Power devra quant à elle payer $55 par jour par mégawatt à compter du 31 décembre 2010.

Les problèmes reliés à ces projets sont essentiellement reliés à l’opposition des résidents locaux (problème NIMBY), donc la société d’État n’aurait pas pu faire mieux au niveau de la réalisation de ces projets.

Ainsi, Hydro-Québec n’a pas à se soucier des problèmes et des sunk costs reliés à ces projets et n’a qu’à encaisser les pénalités. Cette électricité n’était pas requise dans la province et aurait probablement été vouée à l’exportation, dont les prix sont présentement bas. Le gouvernement n’aura qu’à faire un autre appel d’offre et les entreprises privées feront des pieds et des mains pour soumissionner au meilleur coût possible, sans risque pour les contribuables Québécois.

La dette menace la croissance du Québec:

Selon une étude de Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, la croissance économique ralentit lorsque la dette de l’État atteint plus de 90% du PIB. En prenant les chiffre de 2008, les quatre pays avec le plus haut ratio sont le Japon (172.1%), l’Italie (114.4%), la Grèce(102.6%) et l’Islande (96.3%). Le Québec est non loin derrière à 94.0% si on tient compte de sa part de la dette du Canada. La moyenne de l’OCDE est de 78.4%.  Serait-ce le bon vieux effet crowding-out qui laisse encore sa marque inéluctable!

La fonction publique du Québec est « obèse »:

Tiré du blogue de Pierre Duhamel sur Argent:

Depuis 10 ans, il y a 532 200 employés de plus dans le secteur public au Canada, une hausse de 30 %. En 2009, 3,6 millions de personnes, soit 21 % des travailleurs, étaient à l’emploi d’un gouvernement, d’une administration ou d’une société d’État.

Pendant cette période, la machine étatique québécoise s’est alourdie. Le Québec compte 181 000 employés du secteur public de plus qu’en 2000. À lui seul, le Québec a créé un nouveau poste de fonctionnaire sur trois au pays. Le nombre d’employés a crû de 114 000 entre 2000 et 2003, sous le gouvernement du Parti Québécois, et de 67 000 depuis l’élection du gouvernement libéral.

C’est d’autant plus désolant que les libéraux avaient fait de la réingénierie de l’État un engagement électoral. Non seulement l’État a continué de grossir, mais les emplois créés ne l’ont pas été au bon endroit. Dans le domaine de la santé, nous apprend Paul Larocque dans son reportage à TVA, le nombre d’infirmières est en hausse de 5,4 % depuis 2003, le nombre de médecins de 7,2 % alors que le nombre de fonctionnaires a bondi de 19,3 %. Le Québec a besoin de gens sur la ligne de front, pas dans les bureaux !

***Petite clarification***

M. Duhamel a plutôt mal cité M. Laroque. Le 19.3% représente en fait les cadres dans le milieu de la santé. Voici la source:

http://www2.canoe.com/infos/dossiers/archives/2010/03/20100315-170647.html

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–  Resserrement du marché hypothécaire:

Le ministre Jim Flaherty vient d’annoncer un resserrement des conditions de prêts hypothécaires. Les propriétaires qui voudraient ré-hypothéquer leur maison auront le droit de le faire à la hauteur de 90% de sa valeur et non plus de 95%. Les acheteurs d’une maison qui ne sera pas leur résidence devront faire une mise de fonds initiale d’au moins 20% du prix de la maison pour que l’hypothèque soit garantie par la SCHL. Cette mesure vise les acheteurs de biens immobiliers à des fins spéculatives.

Évidemment, toutes ces mesures seraient totalement inutiles si nous avions une monnaie saine et un système bancaire non-fractionnaire. Cependant, dans le contexte du système actuel, je ne peux que me réjouir d’une mesure qui restreindra l’expansion du crédit subventionné.

En 2006, la SCHL permettait les prêts amortis sur 40 ans avec un ratio d’endettement de 100%. En 2008, les conditions avaient été resserrées à 35 ans et 95% de levier. Cette mesure fait sûrement suite aux nombreux commentaires voulant qu’une bulle immobilière sévit au Canada. Pourtant, le ministre assure qu’il n’y a pas de surchauffe du marché immobilier en ce moment, mais qu’il veut la prévenir.

Il n’en fallait pas plus pour que les illettrés-économiques (journalistes de RDI par exemple) dénoncent ces mesures comme étant une diminution de l’accès à la propriété! Ces idiots ne réalisent pas que plus le crédit hypothécaire est facile d’accès, plus les prix des maisons augmentent…ce qui réduit l’accès à la propriété! Plus on subventionne l’accès à la propriété, moins la propriété est accessible…c’est la quadrature du cercle.

Stephen Jarislowsky : «Si vous regardez les prix de l’immobilier depuis les 30 dernières années, vous allez vous apercevoir que les valeurs ont grimpé de près de 428%. Ils auraient du monter de seulement 332% si on tient compte de l’inflation et de la productivité du pays. Seuls ces deux éléments doivent faire monter les prix de l’immobilier. Si les prix à long terme montent plus vite que ça après 100 ans plus personne ne pourra vivre dans une maison. Au moment où on se parle, les prix sont surévalués de 25%.»

– L’inflation monétaire en Chine:

Les prévisions de la Banque Centrale de Chine sont hallucinantes. Malgré leur attitude plus restrictive, les autorités monétaires chinoises prévoient une hause de la masse monétaire (M2) de +17% en 2010. En 2009, la masse monétaire a augmenté de près de +28% alors que les emprunts s’étaient chiffrés à 9.6 billions de yuans, presque deux fois plus qu’en 2008. Pour tenter de ralentir la croissance du crédit, la PBOC a haussé de 0.5% le ratio de réserves requises à 16.5% pour les grandes banques. Le PIB de la Chine a crû de +10.7% annualisé au quatrième trimestre de 2009. Cette croissance a été essentiellement composée d’une explosion des dépenses gouvernementales et du crédit.

 Soit dit en passant, la Chine a vendu pour $34.2 milliards de bons du trésor américains en décembre 2009, mois durant lequel la demande étrangère de ces titres a chuté drastiquement.

– Le coût des Jeux Olympiques:

Selon un article publié dans La Presse, le coût total (incluant les infrastructures) sera de $7.3 milliards. À lui seul, le budget d’opération est de $1.7 milliards (financé à 95% par le privé), mais ce chiffre est très incomplet. Évidemment, certaines des infrastructures seront utilisées après les jeux (autoroute vers Whistler, ligne de métro, centre de congrès), mais leur construction n’était possiblement pas justifiée immédiatement.

De plus, à moins que je ne me trompe, ce chiffre n’inclut pas les dépenses du programme olympique canadien. Près de 100 millions de dollars ont été «investis» dans le seul cadre du programme À nous le podium. Pour sa médaille d’or, Alexandre Bilodeau recevra 20 000 dollars et Jennifer Heil 15 000 dollars pour sa médaille d’argent. Ainsi, la majorité des dépenses seront assumées par les contribuables canadiens.

Ensuite, on nous parle des fameuses « retombées économiques », comme à toutes les fois qu’on veut justifier une dépense gouvernementale inutile. Elles seraient de $10.3 milliards. Or, selon l’économiste Philip Merrigan, professeur de l’UQAM spécialiste en économie du sport, «les Jeux ne sont pas une bonne affaire pour l’économie du pays hôte, mais c’en est une pour la ville-hôtesse qui profite de cette mine d’or».

Selon une étude de l’école de gestion Sauder de l’Université de Colombie-Britannique, les Jeux auront un impact négligeable sur l’emploi de la région, si l’on fait exception de la création de postes temporaires. Conclusion qui s’ajoute aussi à celle d’une étude de la firme PricewaterhouseCoopers, selon laquelle les Jeux n’ont pas augmenté de façon significative le PIB de la Colombie-Britannique au cours des quatre dernières années.

En somme, les jeux ne sont qu’une occasion pour les politiciens d’utiliser notre argent pour mousser leur image, leur prestige et promouvoir un nationalisme mal placé. Cet argent serait beaucoup mieux utilisé ailleurs.

– Retour sur la grippe A/H1N1:

Ce dossier a une fois de plus prouvé deux choses: 1) le gouvernement ne peut rien gérer convenablement et 2) le gouvernement est corrompu et manipulé par les intérêts corporatistes. Seulement qu’au Québec, la campagne contre la grippe A/H1N1 a coûté plus de 200 millions de dollars.

Les pays qui ont acheté des quantités massives de vaccins ne savent plus quoi en faire. L’Espagne a acheté 37 millions de doses, mais n’a vacciné que 3 millions de personnes. La France a cru l’OMS qui lui disait qu’il faudrait sans doute vacciner chaque personne deux fois. Elle a donc acheté 94 millions de doses en juillet 2009 au coût de 1.5 milliards de dollars.

La firme Morgan Stanley estime que les trois principaux fabricants du vaccin (GlaxoSmithKline, Sanofi-Pasteur et Novartis) empocheront respectivement 4 milliards de dollars, 1,2 milliard et 650 millions. Les ventes mondiales de Tamiflu ont dépassé les 1,6 milliards de dollars en un an, bien que le British Medical Journal, dont la crédibilité est immense, mettait encore en doute son efficacité le mois dernier. Ces compagnies ont évidemment eu un coup de pouce de l’OMS, qui a abaissé sa définition d’une pandémie afin de justifier ces mesures drastiques. Au total, ce virus plutôt bénin n’aura fait « que » 13,000 morts.

– Le Québette vert:

René Vézina, du journal Les Affaires, décrivait une bourde que l’organisme Équiterre a commise dans sa lutte acharnée contre les sables bitumineux albertains. Voici ce qu’ils scandaient:

« Alors que certains prétendent que le Québec profite largement de cette industrie dans le cadre du système de péréquation canadien, d’autres affirment au contraire que l’économie canadienne, en particulier l’industrie manufacturière, souffre des conséquences d’une devise dont la valeur est gonflée par les cours mondiaux du pétrole. Ce phénomène de pétrodolarisation aurait causé la perte de 55 000 emplois dans le secteur manufacturier au Québec entre 2002 et 2007 selon une récente étude de trois chercheurs de l’Université du Luxembourg, de l’Université d’Amsterdam et l’Université d’Ottawa. »

Les chercheurs en ont tiré un modèle (basé sur le phénomène du « mal hollandais« ), qui suggère que la force de notre huard fort a contribué aux misères du secteur manufacturier québécois. Sauf que l’étude ne traite pas du Québec et le chiffre de 55,000 n’y apparaît même pas. Les chercheurs s’en tenaient à des pourcentages à l’échelle du Canada. Équiterre a dû émettre un rectificatif et reconnaître piteusement qu’on avait plutôt repris les grandes lignes d’un blogue de Jean-François Lisée, publié 10 jours plus tôt, dans lequel il interprétait l’étude des chercheurs en question.

Je reviendrai sur ce sujet dans un billet plus complet.

Sur le même sujet, un extrait d’article de Stéphane Gendron au sujet des comptes de taxes:

« Nous sommes environnementalistes, et nous sommes heureux de conspuer Stephen Harper et l’Ouest canadien à la première occasion. Or, quand vient le temps de mettre en oeuvre nos beaux principes environnementalistes, on s’étonne qu’il faille plonger la main dans notre portefeuille ! En poule sans tête, le contribuable québécois se scandalise de voir apparaître sur son compte de taxes des dispositions pour la collecte des matières recyclables, le traitement au centre de tri et la collecte du compost ! Ou cette remarque d’un ridicule consommé maintes fois entendue: Hein!? Y va falloir que j’achète un autre bac pour le compostage ? J’en ai déjà deux ! »

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Avec la saison des REERs qui bat son plein, beaucoup de gens me demande quoi acheter dans leur REER et surtout quelles sont mes prévisions économiques.

L’an passé à pareille date, je me préparais à la chasse aux aubaines; non pas parce que j’étais positif relativement à l’économie (je ne l’étais pas du tout), mais bien parce que beaucoup de titres se transigeaient à des niveaux qui reflétaient un scénario de « fin du monde ». En pareilles circonstances, lorsque le rapport rendement / risque est si élevé, on ne peut pas se tromper en achetant des actifs risqués. Le fonds du baril fut atteint en mars, la bourse canadienne a grimpé de 49% depuis.

Cette année est une toute autre histoire. L’évaluation des actifs risqués reflète déjà une reprise économique, laquelle ne sera pas au rendez-vous selon moi. C’est plutôt le temps de vendre ces actifs risqués acquis à prix modiques durant la crise. Pourquoi suis-je si négatif par rapport à l’économie?

Si on prend l’économie américaine, l’endettement total (gouvernement, entreprises et ménages) en pourcentage du PIB est passé d’environ 200% dans les années 1980 à plus de 400% récemment. Évidemment, cette tendance s’est accélérée durant la récente bulle. Cela signifie qu’une grande partie de la croissance économique que nous avons connue au cours de cette période a été constituée de dépenses financées par de la dette. Cette dette a été obtenue grâce à des politiques monétaires expansionnistes (bas taux d’intérêt) opérées à travers la création de monnaie par la banque centrale et le système bancaire.

Pour maintenir cette croissance économique, il aurait fallu que les américains continuent de s’endetter pour consommer. Le ratio aurait donc atteint 500%, puis 600%, puis 700% du PIB. La réalité est que la croissance économique générée de cette façon est artificielle et insoutenable. Les bas taux d’intérêt ont fait en sorte que les gens ont devancé des dépenses futures vers le présent en s’endettant. Lorsque l’élastique a été trop étiré, il s’est brisé. Ce ratio devra donc se stabiliser à un niveau plus soutenable avant que l’économie puisse se rétablir, possiblement entre 200% et 300%.

C’est ce qui est en train de se produire. Présentement, les ménages et les corporations remboursent leurs dettes, ce qui est la bonne chose à faire. Cependant le ratio dette totale / PIB ne diminue pas pour autant puisque le gouvernement a pris leur place et finance d’immenses déficits en s’endettant. Le gouvernement tente ainsi de repartir la machine-à-s’endetter; il voudrait que les gens se remettent à dépenser à crédit pour stimuler l’économie. Et puisque les gens ne le font pas, le gouvernement le fait à leur place en dépensant lui-même cet argent qu’il n’a pas. Autrement dit, on pousse le problème en avant et cela ne pourra être fait indéfiniement (comme la Grèce est train de le réaliser).

Ainsi, lorsque les dépenses gouvernementales vont se stabiliser, ce qui est inévitable, la croissance économique va retomber, possiblement en territoire négatif. Nous connaîtrons ensuite une période d’austérité de la part des consommateurs, qui continueront de rembourser leurs dettes jusqu’à ce qu’elles atteignent un niveau plus adéquat et soutenable, plutôt que de consommer. Ils ne sont d’ailleurs pas d’humeur à s’endetter, puisque plusieurs sont sans-emploi alors que les autres craignent de perdre le leur.

La prochaine décennie sera, selon moi, similaire à la lost decade qu’a connu le Japon suite à sa bulle financière. Tous les ingrédients sont présentement réunis pour que ce scénario se reproduise aux États-Unis: éclatement d’une bulle gonflée par la création de monnaie, endettement excessif, démographie en déclin, entreprises déchues maintenues en vie par l’État, etc. On pourrait dire que le Japon ne s’est toujours pas remis de cette crise, notamment grâce aux remèdes keynesiens que l’on a tenté d’y appliquer.

Certains parlent aussi d’un double-dip comme celui que les États-Unis ont connu durant la Grande Dépression des années 1930s. Ce genre de scénario est en effet fort plausible à chaque fois que les remèdes keynesiens sont utilisés.

Ceci étant dit, quels pourraient être les moteurs de l’économie et du PIB pour les prochaines années? À la base, la croissance économique est stimulée par :

A) la croissance du capital (générée par l’épargne et la démographie)

B) l’amélioration de la productivité de ce capital (menée par le progrès technologique, l’éducation et formation de la main d’oeuvre).

Est-ce que ces stimulis sont au rendez-vous?

1) Épargne: Présentement, les disciples de Keynes en charge de la politique monétaire n’encouragent pas l’épargne réelle; ils la détruisent. En créant de la monnaie et en maintenant les taux d’intérêt bas, ils favorisent l’endettement plutôt que l’épargne. Ceci étant dit, les consommateurs sont si mal en point et si endettés qu’ils n’ont pas le coeur à s’endetter davantage pour consommer; leurs épargnes servent donc à rembourser leurs dettes. C’est le gouvernement qui profite des bas taux d’intérêt pour s’endetter à leur place. Le gouvernement siphonne donc l’épargne réelle pour financer ses dépenses inutiles, ce qui laisse moins d’épargne pour fournir le capital nécessaire aux investissements qui génèreraient la croissance économique future.

2) Démographie et éducation: D’autre part, nous ne pouvons certainement pas compter sur la croissance démographique pour aider l’économie puisque la population nord-américaine vieillit. La population devient certainement de plus en plus éduquée, ce qui est positif, mais cette éducation est possiblement mal adaptée à la structure de production actuelle, comme c’est presque toujours le cas à la sortie d’une récession. Ainsi, je ne compterais pas sur des gains de productivités reliés à l’éducation dans un avenir rapproché. Ceux-ci se manifesteront à plus long terme.

3) Innovation: Finalement, que dire de l’innovation technologique et de sa contribution potentielle à une hausse de la productivité? Les nouvelles ne sont pas bonnes de ce côté là non plus! Les années 80s et 90s ont été marqués par l’essor de l’ordinateur personnel, qui a eu un impact majeur sur la productivité. Les années 90s et 2000s ont vu l’essor de l’internet et des télécommunications, qui ont aussi eu un impact positif significatif sur la productivité. Les années 2000s ont particulièrement vu le commerce international et la mondialisation s’accélérer, ce qui a été une source inéluctable de productivité. Quels seront les moteurs de la productivité durant les années 2010s?

Je suis tombé sur un article paru dans Les Affaires le 30 janvier dernier intitulé Les prochains moteurs de l’économie. Les dix éléments mentionnés* dans cet article sont certainement de bonne opportunités d’affaires, mais ce ne sont pas des « moteurs économiques » et ils n’auront pas vraiment d’impact significatif sur la productivité.

En fait, grâce à l’intervention des gouvernements, la plupart des ressources dédiées à la R&D mèneront à des innovations technologiques visant à réduire les émissions de GES, dans le but de contrer les supposés changements climatiques créés par les humains. Non seulement je doute de l’utilité de ces innovations, mais en plus il est clair que ces politiques auront un effet négatif sur la productivité et sur l’économie. Les coûts énergétiques et de la plupart des biens augmenteront alors que les coût des émissions de CO2 seront passés aux consommateurs. Notre niveau de vie en sera d’autant réduit.

Par ailleurs, les organismes génétiquements modifiés pourraient améliorer la productivité en agriculture et réduire les coûts de l’alimentation, mais ils rencontrent beaucoup d’opposition de la part des écologistes et sont contrôlés par une poignée de corporations qui accumulent les profits quasi-monopolistiques sur le dos de leurs brevets enforcés par l’État.

Finalement, le secteur que l’article a oublié de mentionner et qui, grâce à l’État, fait toujours bien peu importe la conjoncture, est le secteur militaire.  Le budget Obama prévoit $708 milliards en dépenses militaires pour 2010, plus que ses récents prédécesseurs et plus que durant les guerres de Korée et du Vietnam.

Conclusion:

En somme, l’évaluation actuelle des actifs risqués et la conjoncture économique chancelante m’amènent à recommander la prudence. Les obligations d’entreprises ayant un solide bilan et les actions d’entreprises défensives (pipelines, services publics, télécommunications, consommation de base, technologie, et certaines financières) seront à privilégier. Les rendements seront, bien entendu, plutôt faibles. À cet égard, je priviligie les titres ayant un taux de dividend élevé, mais soutenable.

Je ne suis pas trop excité par l’or et les métaux (pour le moment), puisque leurs prix ont déjà pas mal augmenté et que les prix à la consommation resteront stables pour encore quelques temps. C’est la reprise de l’économie chinoise qui est derrière l’appréciation des prix des métaux tels que le cuivre, et je pense qu’une portion significative de cette reprise est artificielle. Une baisse des prix des métaux serait mauvaises pour plusieurs entreprises canadiennes, c’est pourquoi j’évite ce secteur.

Je me méfie du dollar américain et même de l’Euro, d’une part en raison de la possibilité d’un autre plan de relance inflationniste aux États-Unis, et d’autre part en raison de la possibilité d’un sauvetage financier pour la zone Euro. Le Canada sera donc ma destination de choix point de vue investissement. Je ne pense pas que la bourse canadienne rejoindra son bas de mars 2009, mais je pense tout de même que nous pourrions connaître une sévère correction.

Bonne cotisation!

* Les 10 moteurs économiques mentionnés dans l’article sont:

  1. La téléphonie IP
  2. La gestion des fonds de retraite
  3. Les biotechnologies
  4. Le commerce électronique
  5. La consultation en environnement
  6. Le divertissement interactif
  7. Les fiducies et successions
  8. Les moteurs de recherche
  9. Les infrastructures de recyclage
  10. Le développement immobilier

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L’Ontario pourrait suivre l’exemple du Nouveau-Brunswick

Le gouvernement libéral du premier ministre Dalton McGuinty a récemment mandaté CIBC Marchés des capitaux et Goldman Sachs pour qu’elles établissent un plan de privatisation des agences gouvernementales, selon des sources du secteur bancaire. Les sociétés qui pourraient être vendues comprennent : Hydro One, la Société des loteries et des jeux de l’Ontario, la LCBO (équivalent de la SAQ) et la Ontario Power Generation. Les délais de l’étude initiale seraient relativement courts. Dans quelques mois, le gouvernement devrait être en mesure de décider s’il va de l’avant avec une ou plusieurs ventes. Ainsi, l’Ontario suivrait l’exemple du Nouveau-Brunswick et utiliserait les sommes amassées pour rembourser de la dette.

Hydro-Québec paierait trop cher pour Énergie N.-B.?

Dans le même ordre d’idées et contrairement à ce que je vous avais indiqué ici, il semblerait qu’Hydro-Québec paie trop cher pour les actifs qu’elle achèterait de Énergie N.-B. Mon petit calcul était basé sur la valeur de la capacité de production et de transmission de ces actifs. Cependant, comme la transaction implique que Hydro-Québec consentirait des diminutions de tarifs significatives aux consommateurs du Nouveau-Brunswick, il serait préférable de se baser sur les profits pour évaluer la transaction. C’est ce qu’a fait Claude Garcia et il en arrive à la conclusion qu’Hydro-Québec paie près du double de la valeur intrinsèque de ces actifs. Eh bien…

Trop tard pour le Métro de Montréal?

Comme je le mentionnais ici, les négotiacions entre le consortium (voire monopole) Bombardier/Alsom et la STM concernant les nouveaux wagons du métro sont embourbées. Depuis que les deux sociétés se sont alliées, le prix a beaucoup grimpé. Il semblerait que les voitures du métro coûteraient trois fois plus cher que celles que Bombardier a produites pour le métro de Chicago…

L’entreprise Chinoise Zhuzhou Electric est maintenant prête à soumissionner pour le contrat et selon son représentant, la STM pourrait économiser au moins $500 million en la choisissant. Cependant, la réponse d’Odile Paradis, porte-parole de la STM, a simplement été « il est trop tard pour soumissionner ». Merci de veiller aux intérêts de vos citoyens chers dirigeants de la STM. La prochaine hausse de tarif qui servira à couvrir ce $500 million sera sûrement très appréciée par les usagers, incluant beaucoup des gens à faible revenu, d’étudiants et de personnes âgées.

Un jugement favorable pour la Caisse

Faisant suite au premier billet que j’ai publié sur ce blogue, nous apprenions cette semaine que la cour d’appel de Londres a tranché en faveur de British Airport Authority (dont la Caisse détient 21%), qui n’aura donc pas à vendre des aéroports pour réduire sa part de marché. La perte que nous subirons sur ce mauvais investissement de la Caisse sera donc beaucoup moins grande. Il reste à voir si tout cela aura un impact sur la transaction déjà annoncée pour vendre l’aéroport Gatwick. Toute cette histoire est néanmoins un fiasco monumental.

Prix du champagne à la SAQ

Pendant que partout sur la planète les prix du champagne sont en forte baisse (10% à 50%), les prix au Québec et en Ontario ne bouge pas d’un cent. C’est ce que nous apprenait le journal Les Affaires la semaine dernière. Comme la SAQ et la LCBO ont le monopole, pourquoi baisser les prix? Il y a fort à parier que la même situation prévaut sur la plupart des produits offerts par ces fraudeurs.

Hydro-Québec continue de gaspiller notre argent à Bécancour

En 2006, dans un élan de stupidité, Hydro-Québec a signé un contrat de 20 ans avec TransCanada Énergie pour l’approvisionnement de son usine d’électricité au gaz naturel, mais dès 2007, Hydro-Québec a demandé à TransCanada de stopper la production étant donné le surplus d’électricité du Québec. En guise de dédommagement, Hydro-Québec  doit verser $150 millions par année à TransCanada. Avec la récession, la demande d’électricité dans le marché du Nord-Est américain a fortement diminué, ce qui pourrait faire en sorte que la situation pourrait se poursuivre pendant encore 10 ans. Ce sera donc une somme totale d’environ $1.5 milliards que nous perdrons en raison de l’incompétence de notre société d’État.

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Le gouvernement Conservateur a fait un autre pas important vers la liberté économique vendredi en permettant à Globalive de lancer son service de téléphonie sans-fil au Canada. Vous vous souviendrez que je vous avais parlé de cette situation (ici), où le CRTC avait refusé l’accès au marché du sans-fil à ce nouveau compétiteur, dû au fait que l’entreprise est contrôlée par une société étrangère (Orascom).

Le ministre Tony Clement a maintenu le cap vers le libre-marché, défendant ainsi les intérêts des consommateurs canadiens plutôt qu’en maintenant une politique protectionniste inutile. D’ailleurs, le lobby des grosses entreprises en présence (Bell, Rogers et Telus) a probablement eu une influence marquée sur le CRTC, en tentant de bloquer cette initiative. Ceux-ci avaient récemment manifesté leur intérêt à acquérir le spectre de Globalive si l’entreprise n’avait pas été en mesure de l’exploiter étant bloquée par le CRTC. Bell avait d’ailleurs déclaré être prêt à payer jusqu’à 50% du prix payé par Globalive!! Ces entreprises oubliaient que l’objectif était d’amener plus de concurrence dans une industrie qui en manque cruellement; pas de renforcer le statut des gros joueurs en présence!

Globalive lancera ainsi son service Wind Mobile d’ici quelques jours. L’interférence du CRTC aura tout de même grandement nuit à ce nouvel entrant en retardant son entrée, qui avait pourtant été approuvée en mars dernier par Industrie Canada. Wind Mobile est ainsi en retard pour la saison des fêtes, ce qui nuira grandement à son lancement.

Pour ceux qui doutaient de l’impact positif de ces nouveaux compétiteurs pour les consommateurs canadiens, sachez que les effets sont déjà là. Bell a précipité le lancement de son nouveau réseau HSPA, plus performant, qui lui permettra de distribuer le Iphone (que Wind Mobile ne peut offrir pour le moment). Telus a introduit en Octobre dernier un nouveau forfait Simplicité sans frais de réseau, permettant des économies de $2.70/mois. Rogers a aussi abandonné les frais de réseau (de $6.95), mais a augmenté le prix de ses forfaits (de $5) pour compenser, permettant tout de même des économies de $1.95. Notez que Globalive ne facturera pas de frais d’accès au réseau. C’est bien peu pour le moment, mais ce n’est que le début puisque d’autres nouveaux compétiteurs vont bientôt suivre la voie de Globalive au cours des prochains mois, offrant des prix attrayants pour se bâtir une part de marché, ce qui forcera les joueurs en présence à réduire leurs tarifs, qui sont parmis les plus élevés au monde en raison du manque de concurrence.

Le Canada regorge d’industries protégées et non-compétitives. J’ai bien hâte de voir quelle sera la prochaine industrie à laquelle les Conservateurs s’attaqueront…

Les idiots de La Presse – l’or versus le S&P500

En passant, La Presse nous prend vraiment pour des valises ce matin en nous recopiant un article de Bloomberg nous mentionnant que depuis le sommet de $850 atteint par l’or en 1980, le rendement de l’or a été d’à peine +44% alors que le S&p500 a été multiplié par 22 (incluant les dividendes) et qu’un compte-chèque rapportait 92% au cours de cette période. Pourquoi comparer les rendements en partant d’un sommet du prix de l’or? Si on prend le rendement de l’or à partir de son creux du 30 mars 2001, il s’est apprévié de +333% alors que le S&p500 a fait -4.6%. Quel manque de jugement et quel article impertinent…

La Chine est toujours en feu

Je vous mentionnais en octobre dernier à quel point l’économie chinoise était survoltée par les programmes gouvernementaux visant à maintenir l’économie à flots. Vendredi, nous apprenions que la production industrielle chinoise a augmenté de +19.2% en novembre. Alors que la croissance de la masse monétaire bat des records, la banque centrale chinoise maintient sa politique monétaire accomodante, qui semble être en train de gonfler une bulle immobilière (les prix sont en forte hausse cette année). Ça continue d’être positif pour l’économie canadienne, mais qu’arrivera-t-il lorsque ces programmes de relance seront terminés?

La SCHL: un risque pour les contribuables

La semaine dernière, le chroniqueur Bernard Mooney du journal Les Affaires levait le voile sur une réalité que j’avais décrite en août dernier sur ce blogue, à l’égard de la SCHL. Un peu comme je l’avais fait, son article montre à quel point les banques s’enrichissent sur notre dos par l’entremise de cette entreprise d’État. En plus, M. Mooney analyse le bilan de la SCHL et démontre que ce dernier est très précaire. Il semble que la SCHL utilise le levier financier à un niveau qui dépasse l’entendement, pire encore que plusieurs institutions qui ont dû être secourues aux États-Unis et en Europe. Si jamais des problèmes survenaient, ce sont les contribuables canadiens qui devraient payer la note; tout ça pour maintenir notre marché immobilier gonflé à bloc grâce à l’argent frais que la SCHL canalise vers le crédit hypothécaire. Et après on nous vante les mérite de l’accès à la propriété alors que le prix moyen des maisons transigées en octobre au Canada a été de $341,079, et on nous parle de l’irresponsabilité des banques privées durant la crise financière alors que cette entreprise d’État fait encore pire…

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Le journal Les Affaires publiait la semaine dernière un petit fait divers intéressant:

Les clients de Canadian Tire ne paient pas  tous le même prix pour les articles en promotion. Les Montréalais avaient le privilège de se procurer une batterie de cuisine de marque Lagostina pour $229.99 (…) tandis que les consommateurs de Maniwaki, en Outaouais, devaient débourser $259.99 pour le même produit. Les prix sont également plus élevés aux succursales de Gaspé et de La Malbaie.

« Les écarts de prix s’expliquent surtout par les frais de transport », dit Daniel Despins, porte-parole de Canadian Tire. Mais on peut aussi avancer une autre raison: dans les trois villes où les prix sont plus élevés, Canadian Tire n’est pas en concurrence avec un Wal-Mart.

Ainsi, grâce à Wal-Mart, les consommateurs peuvent réaliser des économies de 13% sur cette batterie de cuisine. De l’argent qui se retrouve dans les poches de la population plutôt que dans les poches des actionnaires de Canadian Tire. Je n’ai jamais compris pourquoi la gauche, assoiffée de justice sociale,  se révolte devant Wal-Mart, symbole du méchant capitalisme…

J’en profite pour vous recommander l’excellent ouvrage de Charles Fishman, « The Wal-Mart Effect« . Ce livre de 336 pages nous dresse un portrait complet des impacts du modèle Wal-Mart sur notre société, autant du côté des gagnants que de celui des perdants.

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Savez-vous ce qu’est un Centre Financier International (CFI)? La plupart des gens l’ignorent…sauf ceux qui en bénéficient! Ce mécanisme permet à des professionnels de la finance (déjà bien rémunérés) de bénéficier d’avantages fiscaux très intéressants de la part de Revenu Québec.

Créé en 1986 à l’initiative du ministère des Finances du Québec, le programme vise à promouvoir la métropole en tant que centre financier international grâce à un programme d’avantages fiscaux attrayants. Il y en aurait 118 présentement en opération (voici la liste).

Comme le mentionnait Bernard Mooney dans sa chronique du journal Les Affaires du 21 novembre dernier:

Parmi la liste des sociétés certifiées comme CFI, on trouve des noms comme Scotia Capitaux, BMO Banque de Montréal, Banque CIBC, Caisse centrale Desjardins, etc. Autrement dit, le CFI a réussi à attirer à Montréal des institutions qui s’y trouvaient déjà. Ironique, n’est-ce pas ? En fait, plusieurs sociétés financières canadiennes ont créé des filiales étrangères afin d’être admissibles aux avantages fiscaux du CFI. En faisant passer des transactions par cette filiale étrangère, elles réduisent leur fardeau fiscal. Dans ces cas, l’avantage réel pour l’économie montréalaise est quasiment nul, tandis que le gouvernement du Québec, pour sa part, perd des revenus fiscaux.

En plus des allègements fiscaux des entreprises considérées comme des CFIs, leurs employés ont eux aussi le droit de sauver de l’impôt:

Employés spécialistes étrangers:
Exemption totale ou partielle d’impôt du Québec pour une période de cinq ans. Déduction dans le calcul de l’ensemble de ses revenus imposables dont le taux annuel varie comme suit :

Année 1 :  100 %
Année 2 :  100 %
Année 3 :  75 %
Année 4 :  50 %
Année 5 :  37,5 %

Employés locaux:
Exemption partielle d’impôt du Québec dans le calcul de son revenu imposable. Déduction de 37,5 % (maximum annuel de 50 000 $) de la rémunération versée par le CFI.

J’ai des amis qui ont des salaires dans les 6 chiffres qui ont bénéficié de ces congés fiscaux et qui en ont profité pour maximiser leurs cotisation REER et rembourser leur hypothèque en à peine 5 ans. C’est pas beau la vie?

Le responsable du programme CFI, Jacques Girard, se défend en disant que d’autres villes, telle que Vancouver, ont des programmes similaires et que c’est nécessaire si on ne veut pas perdre nos emplois en finance.

«Nous avons fait faire une étude afin de savoir combien ça coûtait au gouvernement du Québec. En utilisant des paramètres très conservateurs, les exemptions fiscales sont largement compensées par les investissements, les impôts payés par les sociétés, les maisons achetées et les dépenses faites dans les restaurants et hôtels.»

Le problème, comme le souligne M. Mooney, c’est qu’au moins la moitié des firmes inscrites auraient été établies à Montréal avec ou sans le CFI. Est-ce que cette étude en tenait compte?

De plus, qu’ont les travailleurs de la finance de si important qui justifie que l’on doive absolument les attirer et les subventionner? Pourquoi ne pas attirer des médecins ou des policiers ou qui que ce soit d’autre? Et pourquoi Montréal en particulier? Pourquoi pas le Québec entier?

Je n’ai rien contre le fait que le gouvernement veuille faciliter l’implantation au Québec de firmes étrangères du domaine de la finance ou de tout autre domaine, mais je ne veux pas qu’il consente des avantages fiscaux à une catégorie spécifique de travailleurs ou d’entreprises au détriment du reste de la population et des entreprises.

Ceci étant dit, n’allez pas croire que je sois en faveur de l’impôt et contre les paradis fiscaux. Au contraire, mon désir n’est pas que les CFIs et leurs employés paient le plus d’impôts possible, mais bien que ces crédit d’impôts soient appliqués à l’ensemble des travailleurs et entreprises. Ce serait beaucoup plus juste, ça créerait des emplois et de la richesse, et ça hausserait le niveau de vie des travailleurs. Mais pour cela, il faudrait que le gouvernement se serre la ceinture et réduise sa taille….continuons de rêver!

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Dans l’hebdomadaire Les Affaires de la semaine dernière, un article rapportait les résultats d’un sondage fort intéressant (page 10) mené auprès d’intervenants du système de santé québécois. Ce sondage a été mené au cours d’une conférence de deux jours consacrée au rôle de l’État dans la prestation des soins de santé réunissant environ 200 médecins, infirmières et administrateurs à la fin du mois d’août dernier.

Or, 83% des répondants croient que les fournisseurs de soins devraient être rémunérés au rendement, comme en Grande-Bretagne. D’autre part, 69% estiment qu’il faut un régime mixte (public et privé) d’ici cinq ans pour mieux soigner les patients, alors que 65% pensent que les institutions publiques ne sont « aucunement efficaces » dans l’intégration des innovations médicales et technologiques. De plus, 74% croient que le système public n’est pas efficace dans la sauvegarde de la qualité des soins. Finalement, 86% sont convaincus que le manque d’efficacité est en partie dû à de mauvaises communications entre les fournisseurs.

« Un monopole d’État n’incite pas à innover, car nous n’avons pas de concurrence et d’incitatif à la performance« , Dr Arthur Porter, directeur général du Centre Universitaire de Santé McGill.

S’il y a des gens que l’on devrait écouter, ce sont bien ceux qui sont sur le terrain. Le statu quo n’est plus une option et les intervenants du système nous montrent les pistes de solutions. Est-ce que quelqu’un aura la volonté d’agir?

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