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Archive for 23 novembre 2009

Ce dossier vise à analyser les impacts économiques du programme du parti Québec-Solidaire. La première partie traite de la santé et l’éducation.

Au niveau de la santé, le QS vise l’élimination totale du privé et ce pas seulement au niveau des quelques services présentement toléré par la RAMQ, mais aussi au niveau de l’optométrie, de la dentisterie, de la physio-thérapie, etc. Ils visent d’ailleurs à étendre l’universalité des soins de santé à toutes les sphères de la santé. Donc, l’État paierait pour les soins dentaires, les lunettes, les services d’un psychologue, etc. Les couvertures privées présentement offertes par plusieurs employeurs seraient remplacées par cette RAMQ élargie. Tout serait « gratuit », sans aucun frais.

L’assurance-médicament serait aussi universelle, donc plus besoin de payer pour les médicaments achetés sous prescription. Le QS propose d’ailleurs la création d’une nouvelle entreprise d’État: Pharma Québec, qui s’occuperait de l’approvisionnement en médicaments de la province. Cette entreprise devrait théoriquement atténuer la hausse des coûts des médicaments en centralisant l’approvisionnement, en ayant un fort pouvoir de négociation auprès des pharmaceutiques, en favorisant les médicaments génériques et en s’appropriant la marge de profit des entreprises privées qui s’occupent présentement de l’approvisionnement; tout ça en supposant qu’elle soit bien gérée, ce qui est rarement le cas lorsque la carotte et le bâton du profit et de la compétition ne sont pas là. Cette entreprise deviendrait sans doute une grosse bureaucratie politisée, inefficace, corrompue et déconnectée des besoins des consommateurs.

Le QS propose aussi d’augmenter le financement pour la prévention, ce qui laisse entendre qu’on arriverait ainsi à diminuer la demande de soins de santé en améliorant la santé des gens par la prévention. Comme si on avait besoin d’une publicitée avec un bonhomme bleu pour savoir qu’il ne faut pas fumer, faire de l’exercice et manger des légumes. Comme si les gens n’étaient pas capable de savoir ce qui est bon pour eux. C’est clairement du wishful thinking.

Finalement, le QS propose une augmentation significative des ressources du système de santé (ajouter des lits, recruter plus de médecins et d’infirmières, etc); la solution facile d’injecter plus d’argent. Comme nous l’avons vu au cours des dernières années, cet argent sert davantage à grossir la bureaucratie qu’à améliorer le service. En somme le Q-S nous propose un buffet à volonté en ce qui concerne les soins de santé. Ce poste de dépense  occupe déjà une part importante du budget du gouvernement; les propositions du QS pourraient facilement doubler la facture. Même si la prévention et Pharma-Québec étaient des succès sans précédent, ça ne serait pas suffisant pour compenser les augmentations astronomiques des dépenses en santé proposées par le QS.

Au niveau de l’éducation, le QS propose de rendre l’éducation totalement gratuite (de la maternelle à l’université), sans aucun frais facturé aux étudiants. Ils proposent aussi d’éliminer l’endettement des étudiants et de transformer tous les prêts scolaires en bourses. Ils désirent investir massivement dans l’ensemble du système et ses infrastructures. Ils veulent éliminer toutes les subventions aux écoles privées. Il a été clairement démontré au Canada que les taux de diplomation ne sont pas affecté par le niveau des frais de scolarité. Il est aussi démontré que la gratuité universitaire serait une mesure rétrograde, et non progressiste (c’est-à-dire à l’avantage des riches). 

Les points de leur programme que je trouve positifs à l’égard de l’éducation sont de faciliter une meilleure reconnaissance des diplômes des immigrants, d’assurer la laïcité du système d’éducation, de favoriser des bulletins simples et compréhensibles et de faire en sorte que les étudiants qui échouent doivent redoubler.

Le premier constat que l’on peut faire à l’égard de ces propositions en santé et éducation est que la facture sera salée (le QS chiffre à $2.2 milliards ses engagements en santé et $1.2 milliards en éducation). Le QS propose clairement une expansion significative de l’État-providence. Comment allons-nous payer pour tout ça? Nous le verrons dans une autre partie de ce dossier! À suivre…

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Dans ce dossier, inspiré du livre “Where Keynes went wrong” de Hunter Lewis, je traite des principales idées de Keynes. La première partie traitait des taux d’intérêt, la seconde partie traitait de l’épargne, la troisième partie traitait de la bourse et de l’investissement et la quatrième partie traitait des récessions. Cette cinquième partie se veut une sorte de conclusion à ce dossier.

Nous avons vu au cours de ce dossier les principaux aspects du keynesiannisme, tel que Keynes le décrivait.

Keynes était conscient que le marché était un moyen efficient d’allouer le capital dans l’économie, mais il croyait que lorsque laissé à lui-même, le marché menait invariablement à une situation sous-optimale où le taux de chômage est trop élevé. Keynes préconisait donc que les « experts » du gouvernement manipulent le marché pour le ramener dans le droit chemin. Comme le disait Keynes, « il n’y a rien de mauvais dans le marché qu’un peu de rafistolage ne pourrait arranger ». 

La nouvelle mode des keynesiens est d’utiliser le marché de façon à atteindre les objectifs progressistes. Comme je le mentionnais dans un billet précédent, les théories de Keynes plaisent aux politiciens, parce qu’elles leur permettent de dépenser à leur guise au nom de la stimulation économique et d’avoir l’air d’un héro lorsque la reprise économique finit par se pointer. Comme les politiciens adorent dépenser notre argent, il est normal qu’ils aient accordé autant d’importance à Keynes. Le keynesiannisme justifie l’existence de gros gouvernements financés par des taxes élévées et de l’inflation.

Le problème de nos jours est que les théories de Keynes sont partouts: chez les Républicains comme chez les Démocrates, en Europe autant qu’au Canada. Cette fallacieuse alchimie économique basée sur de simples intuitions règne sur le monde depuis que Keynes l’a présentée aux politiciens et elle a déjà fait son lot de dommages sur le niveau de vie de beaucoup d’individus; bulle après bulle, récession après récession. Au cours de l’histoire, les remèdes keynesiens ont eu deux résultats: ils ont soit fait en sorte de prolonger la récession et de mener à une reprise lente ou ils ont reparti l’économie sur une base tellement instable qu’elle a servi de base à la prochaine crise économique.

Prenons par exemple le Japon qui a été un exemple marquant de l’échec des théories de Keynes. Le gouvernement a amené les taux d’intérêt à zéro, il a secouru les banques et il a dépensé sans compter en s’endettant; comme Keynes l’aurait souhaité. Suite à la bulle de la fin des années 1980s gonflée par de la création excessive de monnaie, l’économie s’est retrouvé en récession et ne s’en est jamais vraiment remise; c’est pourquoi on parle de « la décennie perdue du Japon ». Évidemment, nos amis keynesiens ont une explication toute simple: le gouvernement n’en a pas fait assez, il aurait dû dépenser plus, imprimer plus de monnaie et secourir les banques plus tôt dans la crise. Avec un déficit de 160% du PIB en 2007 et un endettement astronomique, il est pathétique de prétendre que ce n’était pas assez. Malheureusement, les États-Unis et la plupart des pays industrialisés appliquent présentement cette recette empoisonnée et les résultats sont jusqu’à maintenant identiques.

Comme le mentionne Hunter Lewis à la fin de son livre, souhaitons qu’un jour, Keynes aura une place auprès de Marx, Mao et tant d’autres qui ont prôné une utopie qui ne fait pas le poids face à la réalité du monde.

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