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Archive for 25 novembre 2009

Ce dossier vise à analyser les impacts économiques du programme du parti Québec-Solidaire. La première partie traitait de la santé et l’éducation, la seconde partie traite de la pauvreté, du travail, de la famille et de la culture.

– Lutte à la pauvreté:

Le parti Québec-Solidaire propose de hausser le salaire minimum au seuil de faible revenu (tel que défini par Statistiques Canada). Je ne mène pas une bataille contre le salaire minimum (il y a des problèmes beaucoup plus importants à régler dans notre société), mais bien qu’il soit basé sur une intention louable, les gens doivent être conscients de ses effets négatifs.

Le salaire minimum est un prix plancher imposé à une catégorie de travailleurs, et comme tout prix plancher supérieur au prix du marché, il crée des surplus (c’est la loi de l’offre et la demande, on ne peut rien y faire). Le salaire minimum diminue la compétitivité des entreprises qui ont alors un incitatif à déménager leur opérations dans un endroit où la main d’oeuvre est moins chère; la demande locale de travailleurs non-qualifiés est donc diminuée par le salaire minimum. L’offre quant à elle est augmentée par le salaire minimum, ce dernier assurant un revenu minimum  aux décrocheurs scolaires, facilitant ainsi ce choix. Le résultat net est un surplus, et sur le marché du travail, un surplus veut dire du chômage. Ainsi, les revenus supplémentaires que certains travailleurs gagneraient grâce à la hausse du salaire minimum proposée par le QS seraient en fait gagnés au détriment des chômeurs.

Quoi qu’il en soit, on ne peut nier qu’une hausse du salaire minimum aurait un effet négatif sur les profits des entreprises québécoises, et par conséquent sur les revenus d’impôt de l’État. Et cela n’est pas pris en compte dans le plan financier du QS, qui prend donc pour acquis que cela n’aura aucun impact.

D’autre part, le QS hausserait aussi les prestations d’aide-sociale de façon à ce qu’elles soient « suffisantes pour couvrir les besoins essentiels » (sans définir ce que cela signifie). Ils estiment le coût de cette mesure à $595 millions. Ils voudraient aussi construire 50,000 logements sociaux sur 5 ans (pourquoi 50,000?), mais cette proposition n’est pas chiffrée à leur budget. On comprend donc qu’ils comptent sur le privé pour le faire, mais ils ne spécifient pas comment ils vont subventionner ce projet. Par ailleurs, ils proposent d’augmenter le financement des organismes s’occupant des itinérants (non-chiffré dans le plan financier).

– Vacances, congés et travail:

Le QS veut imposer une hausse du nombre minimal de semaines de vacances (3 semaines après 1 an, 4 semaines après deux ans et 5 semaines après cinq ans). Ils voudraient aussi créer deux nouveaux congés ferriers. Ils mettraient en place une indemnité de liscenciement obligatoire et limiteraient la capacité des employeurs à exiger des heures supplémentaires. Évidemment, ils voudraient mettre en place un certain nombre de mesures visant à faciliter le syndicalisme et augmenter le pouvoir des syndicats.

Ces mesures feraient en sorte de réduire la productivité et la compétitivité des travailleurs Québécois et auraient un impact négatif sur l’économie québécoise. Ces mesures réduiraient aussi la flexibilité du marché du travail québécois. Le QS semble donc prêt à sacrifer une partie de notre niveau de vie en échange de ces avantages, mais il n’en comptabilise pas l’ensemble des coûts dans son plan financier. Le $550 millions indiqué dans son plan financier ne couvrivrait probablement que les fonctionnaires, mais le manque à gagner ne s’arrêterait pas là.

– Famille et culture:

Le QS voudrait élargir la couverture de l’assurance parentale, rendre universelles les allocations familiales, bonifier le supplément de revenu au travail, obliger les entreprises à offrir des horaires flexibles, créer 38,000 nouvelles places en CPE en milieu familial et faire en sorte que la Régie des Rentes reconnaisse comme un travail l’éducation des enfants par un parent qui reste à la maison. Dans son plan financier, la seule ligne qui fait référence à la famille indique un coût de $350 millions, en plus d’une somme de $265 millions pour les CPE, ce qui m’apparaît bien peu pour de telles demandes. De plus, certaines de ces demandes auront un effet négatif sur la productivité et la compétitivité de l’économie québécoise.

Au niveau culturel, le QS voudrait entre autres instaurer un filet social pour les artistes ainsi que des bourses pour les aider, et rendre l’accès aux musées gratuit le dimanche. Ils voudraient aussi relancer Télé-Québec et élargir son mandat. Ces demandes culturelles totalisent, toujours selon le plan financier du QS, $420 millions.

Donc, après seulement les deux premières parties de ce dossier sur le programme du parti Québec-Solidaire, nous en sommes déjà à une facture de près de $5 milliards pour financer toutes ces bonnes idées. De plus, le plan financier du QS ne tient pas compte de l’impact de la baisse de la productivité des travailleurs et de la compétitivité des entreprises sur les revenus de l’État. La partie 3 de ce dossier traiterat de justice, développement économique et environnement, alors que la partie 4 traitera de fiscalité et de finances. À suivre…

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Hier, j’ai eu la chance d’assister à une présentation donnée par le célèbre magnat pétrolier américain T. Boone Pickens. Le multi-milliardaire de 81 ans était de passage à Montréal pour rencontrer des investisseurs (comme moi) pour recueillir du capital pour son nouveau fonds d’investissement en énergie. À défaut d’investir dans son fonds, j’ai recueillis plusieurs éléments intéressants.

Tout d’abord, le Plan Pickens consiste grosso modo à utiliser le gaz naturel comme carburant dans les transports de façon à réduire la dépendance des États-Unis au pétrole importé de l’OPEP. Il propose de commencer par cibler les flottes de véhicules telles que les autobus, les taxis, les véhicules de service et les 18 roues.

Comme la gaz naturel sert présentement (de plus en plus) à la production d’électricité, il propose d’investir massivement dans l’énergie éolienne, notamment dans le corridor des Great Plains allant du Texas au Canada. Cela nécessitera évidemment des investissements massifs dans le réseau de distribution. Il propose aussi d’investir dans l’énergie nucléaire et le charbon propre.

La Californie a déjà adopté le gaz naturel comme carburant de transport. Au début de 2009, cet état comportait 460 stations-service de gaz naturel. De plus, les gens dont la résidence est branchée à un réseau de distribution peuve faire le plein à même celui-ci. L’utilisation de ce carburant se fait surtout au niveau des flottes de véhicules, mais les particuliers peuvent aussi l’utiliser, grâce à la Honda Civic GX qui fonctionne au gaz naturel.

Pour faire avancer son projet, M. Pickens supporte présentement un projet de loi surnommé le Natural Gas Act (HR 1835), lequel introduirait divers crédits d’impôt pour l’acquisition de véhicules au gaz naturel, une obligation pour le gouvernement stipulant que 50% des véhicules qu’il achète puissent fonctionner au gaz naturel ainsi que diverses subventions aux producteurs et développeurs de ces véhicules. Jusqu’à maintenant, M. Pickens a dépensé près de $62 millions de sa poche pour faire avancer ce projet de loi.

Quel est l’enjeu pour M. Pickens? Il a évidemment des milliards d’investis dans des entreprises qui bénificieraient d’une telle politique. Il est l’un des plus grands contributeurs aux campagnes électorales des deux partis (Démocrate / Républicain). Il tente d’influencer directement les politiciens, qu’il connaît d’ailleurs tous personnellement, incluant Barrack Obama, Joe Biden, John McCain, Sarah Palin et, bien entendu, Al Gore. Il déclare d’ailleurs ouvertement que leurs connaissances sur la question énergétique sont bien maigres (lol).

Il les met tous dans sa poche en leur promettant, entre autres, que son plan créera des millions d’emplois et libèrera le pays de sa dépendance au pétrole importé. Il tente aussi d’amadouer les écologistes, puisque le spectre du réchauffement climatique est un de ses arguments (le gaz naturel étant plus « propre » que le pétrole comme carburant). Il est cependant contre la règlementation des émissions polluantes puisque cela aurait comme impact de faire fermer des centrales au charbon, qui seraient remplacées à court terme par des centrales au gaz naturel; il manquerait alors peut-être de gaz naturel pour le transport puisqu’une trop grande quantité serait utilisée pour la production d’électricité. Son plan passe donc par une baisse de l’utilisation du gaz naturel pour produire de l’électricité.

Ainsi, selon lui, ce projet de loi passera haut-la-main, le gouvernement américain utilisera l’argent des contribuables pour subventionner le transport au gaz naturel et M. Pickens fera encore fortune avec ses investissements. C’est si facile d’être un bon investisseur quand on a autant d’influence sur les politiciens avides de financement partisan et de projets patriotiques / écolos justifiant l’intervention héroïque de l’État!

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