Dans ce dossier, inspiré du livre “Where Keynes went wrong” de Hunter Lewis, je traite des principales idées de Keynes. La première partie traitait des taux d’intérêt, la seconde partie traitait de l’épargne, la troisième partie traitait de la bourse et de l’investissement et la quatrième partie traitait des récessions. Cette cinquième partie se veut une sorte de conclusion à ce dossier.
Nous avons vu au cours de ce dossier les principaux aspects du keynesiannisme, tel que Keynes le décrivait.
Keynes était conscient que le marché était un moyen efficient d’allouer le capital dans l’économie, mais il croyait que lorsque laissé à lui-même, le marché menait invariablement à une situation sous-optimale où le taux de chômage est trop élevé. Keynes préconisait donc que les « experts » du gouvernement manipulent le marché pour le ramener dans le droit chemin. Comme le disait Keynes, « il n’y a rien de mauvais dans le marché qu’un peu de rafistolage ne pourrait arranger ».
La nouvelle mode des keynesiens est d’utiliser le marché de façon à atteindre les objectifs progressistes. Comme je le mentionnais dans un billet précédent, les théories de Keynes plaisent aux politiciens, parce qu’elles leur permettent de dépenser à leur guise au nom de la stimulation économique et d’avoir l’air d’un héro lorsque la reprise économique finit par se pointer. Comme les politiciens adorent dépenser notre argent, il est normal qu’ils aient accordé autant d’importance à Keynes. Le keynesiannisme justifie l’existence de gros gouvernements financés par des taxes élévées et de l’inflation.
Le problème de nos jours est que les théories de Keynes sont partouts: chez les Républicains comme chez les Démocrates, en Europe autant qu’au Canada. Cette fallacieuse alchimie économique basée sur de simples intuitions règne sur le monde depuis que Keynes l’a présentée aux politiciens et elle a déjà fait son lot de dommages sur le niveau de vie de beaucoup d’individus; bulle après bulle, récession après récession. Au cours de l’histoire, les remèdes keynesiens ont eu deux résultats: ils ont soit fait en sorte de prolonger la récession et de mener à une reprise lente ou ils ont reparti l’économie sur une base tellement instable qu’elle a servi de base à la prochaine crise économique.
Prenons par exemple le Japon qui a été un exemple marquant de l’échec des théories de Keynes. Le gouvernement a amené les taux d’intérêt à zéro, il a secouru les banques et il a dépensé sans compter en s’endettant; comme Keynes l’aurait souhaité. Suite à la bulle de la fin des années 1980s gonflée par de la création excessive de monnaie, l’économie s’est retrouvé en récession et ne s’en est jamais vraiment remise; c’est pourquoi on parle de « la décennie perdue du Japon ». Évidemment, nos amis keynesiens ont une explication toute simple: le gouvernement n’en a pas fait assez, il aurait dû dépenser plus, imprimer plus de monnaie et secourir les banques plus tôt dans la crise. Avec un déficit de 160% du PIB en 2007 et un endettement astronomique, il est pathétique de prétendre que ce n’était pas assez. Malheureusement, les États-Unis et la plupart des pays industrialisés appliquent présentement cette recette empoisonnée et les résultats sont jusqu’à maintenant identiques.
Comme le mentionne Hunter Lewis à la fin de son livre, souhaitons qu’un jour, Keynes aura une place auprès de Marx, Mao et tant d’autres qui ont prôné une utopie qui ne fait pas le poids face à la réalité du monde.