Le Vérificateur Général du Québec a fait un travail remarquable ces dernières années en jetant de la lumière sur toutes les largesses de notre gouvernement. Grâce à cet organisme, nous sommes en mesure d’observer l’incompétence, le manque d’éthique, le manque de transparence, le laxisme, le manque de professionnalisme, le désintéressement et la corruption qui règnent au sein de notre fonction publique.
Cette fois, le vérificateur, Renaud Lachance, tappe sur le clou des travaux publics, révélant de troublantes irrégularités au sein du Ministère des Transports:
- Contrats sans appel d’offres
- Réception d’une seule offre (indice de collusion)
- Explications inadéquates ou inexistantes des dépassements de coûts
- Le ministère ne réalise pas d’analyse de comparaison de coûts (entre les régions ou dans le temps)
- Malgré la détection de pratiques douteuses (collusion), le ministère n’est pas intervenu et a fermé les yeux.
En 2004, le ministère avait en mains les résultats d’une enquête interne révélant un cas flagrant de collusion visant à écarter la concurrence d’un appel d’offres. Mais plutôt que d’être remis aux policiers, le rapport d’enquête a pris le chemin des tablettes. Le ministère a fermé les yeux et accordé le contrat, sachant que l’offre était beaucoup trop élevée.
D’autre part, les six entreprises qui étaient impliquées dans le cas de collusion à Laval (révélé il y a quelques semaines) ont décroché pour $209 millions de dollars de contrats en deux ans, soit 36 % de tous les contrats octroyés par le ministère des Transports dans quatre territoires du Québec. Il semble donc que la situation observée au niveau municipal à Laval et Montréal soit généralisée à l’ensemble de la province.
Ces révélations vont certainement mettre beaucoup de pression sur le gouvernement Charest concernant la tenue d’une enquête publique sur la corruption dans le domaine de la construction. On peut comprendre la réticence de ce dernier à le faire puisque plusieurs membres de l’administration actuelle seraient probablement éclaboussés par une telle enquête. L’opposition réclame déjà la tête de la ministre des transports, Julie Boulet.
Pas surprenant que le coût de construction par kilomètre des routes du Québec soit significativement plus élevé que dans les autres provinces (40% plus élevé au Québec qu’en Ontario) malgré la piètre qualité des ouvrages…