Dans ce dossier, inspiré du livre “Where Keynes went wrong” de Hunter Lewis, je traite des principales idées de Keynes. La première partie traitait des taux d’intérêt, la seconde partie traite de l’épargne.
Je commence par citer Keynes directement: « Consumption is the sole object of all economic activity ».
Tiens-tiens, ne blâme-t-on pas régulièrement le capitalisme comme étant à l’origine de notre « société de consommation »? C’est plutôt des décénies de politiques gouvernementales keynesiennes qui nous ont amenées dans cet état. Voici comment.
Keynes méprisait l’épargne. Il était plus spécifiquement contre l’épargne stagnante (idle savings), c’est-à-dire l’épargne qui n’est pas investie, puisque celle-ci réduit l’activité économique et crée du chômage. Keynes a même été jusqu’à déclarer que les guerres et les catastrophes naturelles ont, au cours de l’histoire, créé de la richesse en réduisant l’épargne stagnante. Il est cependant préférable de réduire l’épargne stagnante en consommant plus ou en travaillant moins. Selon Keynes, plus nous devenons riches, plus nous épargnons, c’est-à-dire que notre propension marginale à consommer diminue, ce qui est un problème majeur. On peut régler partiellement ce problème en taxant plus sévèrement les riches, leur soutirant ainsi cette vilaine épargne et la donnant aux moins fortunés qui eux vont dépenser et faire « rouler l’économie ».
Finalement, Keynes a introduit le paradoxe de l’économie (paradox of thrift), qui stipule qu’en temps de récession, les gens se mettent à épargner au cas où ils perdraient leur emploi. Cette réduction de la consommation engendre une baisse de la production, qui engendre du chômage, ce qui réduit encore plus la consommation, et ainsi de suite… Il faut donc que le gouvernement dépense à la place des gens pour stimuler l’économie et stopper ce cercle vicieux.
Réfutation:
Premièrement, qu’est-ce que de l’épargne stagnante? C’est l’argent que vous mettez dans votre coffre-fort ou sous votre matelas. Parions que vous n’en avez pas tellement! En effet, même l’argent qui gît dans votre compte-chèque est réinjectée dans l’économie par les banques sous forme de prêts. Ce concept est donc une illusion. L’épargne est très rarement stagnante, elle est constamment redirigée dans l’économie.
Deuxièmement, je ne pense pas avoir vraiment besoin d’ajouter quoi que ce soit au sujet des guerres et des catastrophes. Si vous ne comprenez pas, vous n’avez qu’à lire le sophisme de la vitre brisée de Bastiat. Le gros bon sens vous reviendra rapidement.
Troisièmement, veut-on vraiment travailler moins pour réduire cette fameuse épargne stagnante? Si on travaille moins, on produit moins et donc on est moins riche. On ne s’enrichit pas en travaillant moins, c’est le gros bon sens.
Quatrièmement, est-ce vraiment un problème que les gens deviennent riches et qu’ils épargnent? L’épargne nourrit l’investissement, qui permet d’augmenter la production et l’emploi. Cette affirmation basée sur la propension marginale à consommer n’est qu’un autre sophisme de Keynes provenant de ce concept erroné d’épargne stagnante. Ce n’est qu’une manière fallacieuse de justifier des impôts élevés pour les riches. Comme le montre la courbe de Laffer, cette façon de faire ne fera que réduire l’activité économique. Les riches ne sont pas riches pour rien; ils ont une habileté à créer de la richesse pour la société. En les imposants outrageusement, nous les décourageons à faire ce qu’ils font le mieux.
Finalement, le fameux paradoxe de l’économie est une théorie totallement déconnectée de la réalité. Si le gouvernement taxe les riches et se met à dépenser l’argent pour stimuler l’économie, les entreprises ne vont pas se mettre à embaucher et à investir pour autant puisqu’elles opèrent significativement sous leur capacité de production (comme c’est le cas présentement). Comme vous pouvez le voir ici, elles ne vont qu’utiliser du temps supplémentaire et de la main d’oeuvre temporaire (si nécessaire) pour satisfaire la demande gouvernementale, puis on retourne à la case départ. Elles n’investissent pas et n’embauchent pas, puisqu’elles ont amplement de capacité de production excédentaire pour satisfaire cette demande et savent pertinemment que ce n’est que temporaire. Ainsi, le taux de chômage n’est pratiquement pas affecté par ces monstrueux déficits gouvernementaux.
Je suis en train de lire l’excellent Economics in one lesson de Henry Hazlitz. C’est un libre incroyablement simple, intelligible et raisonné sur l’économie. Le chapitre m’ayant le plus marqué est celui sur le taux de chômage. Il disait que les pays les plus riches avaient davantage de chômage, et que le but d’un pays ne devrait pas être le plein emploi, mais la pleine productivité. Parfois la pleine productivité peut être accomplie sans le plein emploi. Dans les pays pauvres, tout le monde travaille, comme c’était le cas dans les pays communistes, dans l’Allemagne d’Hitler et dans les prisons avec travaux forcés. Gaspiller de l’argent pour payer des gens à rien faire réduit le chômage, mais coûte cher à la productivité.
Le problème c’est que quand je parle aux gens, ils ont tous ces sornettes en tête, ils n’arrivent pas à réfléchir par eux-mêmes. Des livres comme « Economics in one Lesson » devraient être traduits et distribués partout dans le monde, là on aurait affaire à une société plus éclairée et plus libre.
Nimporte quelle théorie de Keynes peut être réfutée aisément, il ne fait qu’accumuler les sophismes et les idioties. Après seulement quelques mois je comprennais l’économie d’une façon assez complète pour démonter les mythes principaux diffusés dans les médias.
Continuez votre bon travail, je vais essayer de diffuser le message aussi.
@Pierre-Olivier
Le problème avec la plupart des Keynesiens est qu’ils n’ont même pas lu Keynes eux-mêmes.
Tu n’as qu’à lire le commentaire de Darwin dans la partie 1 de ce dossier, on constate tout de suite qu’il n’est pas vraiment au courant de ce que son « maître » a écrit. Et en plus il me traite de menteur, alors que je lui fournis toutes les références directes des travaux de Keynes!
Quand on lit ce que Keynes a vraiment écrit, on constate l’ampleur de son idiotie.
Le problème de Keynes est qu’il est parti d’une politique et a tenté de créer une théorie économique qui justifie cette politique. C’est de l’anti-science!
Sur votre graphique : un grand nombre d’économistes qu’on peut qualifier de keynésiens (Krugman, Stiglitz, Roubini, DeLong, etc.) disent deuis le début que le plan de stimulation d’Obama est insuffisant (et contient beaucoup trop de baisses d’impôt) et ont prévu que les gens de la droite en profiteraient pour prétendre que les plans de relance ne fonctionnent pas. Il avaient manifestement raison sur les deux points (voir entre autres http://krugman.blogs.nytimes.com/2009/10/09/beware-the-dollar-hawks/ ). Il montre aussi pourquoi la baisse des taux d’intérêt ne fonctionne pas quand on est pris dans une trappe de liquidité : il faudrait qu’ils soient négatifs !
Les plans de relance sont appliqués partout dans le monde. Dans le graphique présenté à http://krugman.blogs.nytimes.com/2009/11/03/the-story-so-far-in-one-picture/ , on peut voir la différence entre une crise sans plan de relance et une crise avec des plans de relance.
Comme vous l’avez dit au départ, il est clair qu’on ne se convaincra pas ! Et je vois que vous profitez de mes réponses pour me discréditer… Cela non plus ça ne m’étonne pas !
Et là, c’est vrai, vous ne me relirez plus ici. Ce n’est pas de la paresse, ni de la crainte, quoique vous en pensiez, mais j’évite les situations où l’utilité marginale du temps que je consacre à une chose est nulle et même négative dans ce cas !
@Darwin
J’avais vu ce graphique de Krugman et j’en parle ici:
https://minarchiste.wordpress.com/2009/11/06/une-reprise-ou-ca-iii/
L’augmentation de la production industrielle est entièrement liée aux dépenses gouvernemtenales et au restockage des inventaires.
Comme les entreprises opèrent bien en-dessous de leur capacité, elles n’investiront pas et n’embaucheront pas. Donc une fois le plan de relance terminé, nous retombons en récession. C’est d’ailleurs ce que confirme les chiffres du chômage.
En pourcentage du PIB, c’est un des plans de relance les plus importants. En faire plus serait de la pure folie.
La trappe à liquidités, une autre élucubration de Keynes. Comme si l’épargne était mauvaise pour l’économie. L’épargne permet d’accumuler des fonds qui pourront être dépensés ou investis dans le futur. Si Keynes avait compris le principe de préférence temporelle, on en serait pas là aujourd’hui. Pourtant les préférences est un concept assez intuitif à comprendre. Lorsque j’étais jeune, ma mère m’a dit que pour m’achter quelque chose, je devais d’abord accumuler l’argent nécéssaire. Je ne sais pas si sa mère lui avait donné la même leçon quand il étais jeune. Quoiqu’il en soit, Keynes aurait dû écouter sa mère.
@Pierre-Olivier
La « liquidity trap » est un concept spécifiquement inventé pour justifier l’utilisation de plans de relances lorsque la politique monétaire ne semble pas fonctionner.
La réalité est que les gens sont présentement à rembourser leurs dettes et à rebâtir leur bilan en épargnant.
Au fait Minarchiste, je trouve dommage que vous ayez cessé de casser du keynésien. Avez-vous lu Capitalism de Reisman ? Je l’ai pas encore fini, mais voici comment il réfute la préférence pour la liquidité. En juste quelques lignes. Magistral. (page 887)
Cliquer pour accéder à capitalism-george-reisman.pdf
« Now the fact is that “liquidity preference” is not at all a determinant of the rate of interest, much less of the rate of profit. This is dramatically illustrated by conditions under rapid inflation, where the desire to hold money virtually disappears and the rate of interest, instead of approaching zero, as the liquidity-preference doctrine implies, rises to extremely high levels. By the same token, the less rapidly the supply of money increases and the correspondingly greater is the desire to hold money, the lower is the rate of interest, not the higher — again, in contradiction of what the liquidity-preference doctrine implies. »
Il a dédié son chapitre 18 spécialement à la réfutation du keynésianisme (voir spécialement les pages 891-892). Le chapitre 17 aussi critique le keynésianisme sous un autre angle (voir page 841 et les quelques suivantes, voir aussi page 837). Il attaque également le keynésianisme (indirectement) au chapitre 12 lorsqu’il défend l’épargne et la thésaurisation (ce qu’il appelle « demand for money »). Lire p. 518. Voir aussi chapitre 13, p. 575.
« Capitalism » est un excellent ouvrage que je recommande, même si certains passages du livre sont lourds à digérer, notamment pour ce qui est des calculs et comptabilité, sans doute que son style n’est pas toujours des plus agréables à lire.
Dans Dissent on Keynes, on peut également lire, ch. 12, p. 214 :
Cliquer pour accéder à dissent-on-keynes-a-critical-appraisal-of-keynesian-economics.pdf
As has been explained above, on the one hand, Keynes thinks of liquidity preference (and the supply of money) as determining the interest rate, such that an increased demand for money, for instance, will raise the interest rate (and an increased supply of money, lower it) and that this then will reduce investment, « whilst a decline in the rate of interest may be expected, ceteris paribus, to increase the volume of investment » (Keynes 1936: 173).
On the other hand, characterizing the interest rate as « the reward for parting with liquidity, » he contends that the demand for money is determined by the interest rate. A fall in the interest rate, for instance, would increase one’s demand for cash (and also, it should be added, one’s propensity to consume) and hence lead to reduced investment. Obviously, however, a lower interest rate can hardly do both, increasing and decreasing investment at the same time. Something must be wrong here.
Le keynésianisme est tellement perclu de contradictions qu’on ne sait même plus à quel saint se vouer.
Si on suit cette leçon de Henry Hazlitt, on peut réfuter la Théorie Générale de Keynes au grand complet… Rien de ce Keynes a écrit passe le test du long-terme.
@Philippe
Mais à long terme, nous sommes tous morts voyons! 🙂
@Minarchiste
Keynes est mort et c’est nous qui vivons dans son long-terme. Si un jour je visite la Grande Bretagne, j’irai pisser sur sa tombe.
@Philippe
Ne soit pas si rancunier.
Keynes n’était qu’un pauvre fou à qui les politiciens ont donné beaucoup trop d’importance parce que ses idées justifiaient leurs désirs politiques (imprimer, taxer et dépenser).
Plusieurs observateurs ont déclaré avec raison que Keynes a inventé une théorie qui justifie la politique.
Normalement ça devrait être le contraire! On établit la théorie, de laquelle on dérive une politique…