Suite à l’excellente présentation de Roger Garrison à la Mises University, j’ai décidé d’écrire un article utilisant la même approche pour expliquer la théorie Autrichienne des cycles économiques (ABCT).
Commençons tout d’abord avec la frontière des possibilités d’investissement. Celle-ci est basée sur le principe que chaque individu peut faire deux choses avec ses revenus: consommer ou épargner. Donc, chaque déplacement vers la droite sur la courve signifie plus d’investissement (i.e. d’épargne) et moins de consommation. Cela est illustré dans l’image suivante.
La seconde composante du modèle est le marché du crédit et de l’épargne. Sur ce marché, le prix est le taux d’intérêt. Vous comprendrez que plus le taux d’intérêt est élevé, moins la demande de crédit sera élevée et plus l’offre d’épargne sera élevée, et vice-versa. D’autre part, une hausse de la demande de crédit mettra une pression à la hausse sur le taux d’intérêt alors qu’une hausse de l’épargne mettra une pression à la baisse sur celui-ci. Ce marché est influencé par les préférences temporelles des individus, donc si les individus se mettent à accorder une moins grande valeur qu’avant à la consommation présente comparativement à la consommation future, ils vont avoir tendance à épargner d’avantage et à consommer moins. La courbe d’épargne se déplacerait donc vers la droite ce qui résultera en une baisse du taux d’intérêt et à une hausse de l’investissement; tel qu’illustré par le schéma ci-bas. Notez que les Keynesiens nient systématiquement l’existence de cette dynamique.
La troisième composante du modèle est le triangle des stades de production. Contrairement aux Keynesiens, les économistes Autrichiens ne parlent pas de LA demande totale, mais bien de niveaux de demande différents pour les différentes industries et les différents stades de production.
On peut voir sur ce schéma que lorsque le niveau d’épargne augmente, le triangle s’applatit, ce qui signifie qu’il y aura davantage d’investissement dans les stades de productions primaires, ainsi qu’une diminution de l’investissement dans les biens de consommations. On peut dire que lorsque les taux d’intérêts sont plus bas, l’investissement est plus enclin à aller vers la recherche et développement que dans les inventaires des commerçants au détail.
Le schéma suivant illustre que lorsque l’économie est en croissance, la taille du triangle et de la frontière de production grossit. La hausse de l’épargne entraîne initialement une baisse de la consommation, mais par la suite, l’expansion du capital productif de l’économie résultant des investissements entraîne une hausse de la croissance économique.
Finalement, la dernière partie du modèle est composée des marchés du travail des différentes industries. Notez que contrairement aux Keynesiens, les économistes Autrichiens ne parlent pas DU marché du travail, mais bien DES marchés du travail spécifiques à chaque industries et à chaque stade de production. Sur ces marchés, la demande et l’offre d’heures de travail est influencée par les salaires et vice-versa.
Si on met tout cela ensemble, ça donne cet élégant modèle de l’économie. Dans ce modèle il y a un équilibre entre les taux d’intérêt, la demande et l’offre de crédit, l’investissement et la consommation, ainsi que les niveaux d’emploi dans les différentes industries. Vous comprendrez que les préférences temporelles des individus sont au coeur de ce modèle, transmises à l’économie par le signal qu’est le taux d’intérêt.
Pour stimuler l’économie, les keynesiens favorisent l’utilisation de la création de monnaie pour faire baisser les taux d’intérêt. On observe donc une augmentation artificielle de l’épargne. Le plus bas taux d’intérêt ainsi engendré décourage l’épargne, alors que la demande de crédit est stimulée, ce qui crée un déséquilibre.
On peut voir que ce déséquilibre mène à un niveau d’investissement et de consommation insoutenable puisqu’il n’est pas sur la frontière. Le niveau de consommation augmente en même temps que l’investissement ce qui déforme le triangle. C’est cette déformation que les économistes Autrichiens nomment « mauvais investissements » (malinvestments). Ces investissements paraissent profitables durant le boum parce que la consommation élevée semble justifier les investissements. Ces projets apparaissent aussi profitables d’un point de vue du financement puisque les taux d’intérêt sont artificiellement bas grâce à la création de monnaie. Les entrepreneurs reçoivent donc un faux signal de la part du taux d’intérêt.
Le boum d’activité économique maintenu à bouts-de-bras par la création de monnaie est insoutenable et finit par s’écrouler. Le catalyseur est généralement une diminution de la création de monnaie dans le but de contrer l’inflation avant qu’elle ne deviennent excessive. L’économie entre dans une spirale d’ajustements nommée « récession ». Durant cette période, les mauvais investissements sont liquidés et la structure de production se réajuste aux préférences des individus. Les marchés du travail affectés par ces liquidations souffrent de chômage, le temps que ces emplois soient réaffectés à d’autres industries.
Dans cette situation, le remède keynesien consiste à créer encore plus de monnaie pour relancer l’économie. Cela fait en sorte de ralentir le processus d’ajustement et laisse l’économie dans un une situation sous-optimale. L’autre remède consiste à ce que les gouvernements augmentent leurs dépenses pour stimuler la demande. Cependant, les gouvernement n’ont aucun moyen de savoir comment ils doivent dépenser cet argent. En consommation ou en investissement? En investissements primaires, secondaires ou tertiaires? Dans quelles industries? D’autre part, en faisant baisser les taux d’intérêt, la création de monnaie vient décourager l’épargne réelle ce qui augmente encore plus le déséquilibre.
Le remède Autrichien consiste tout simplement à laisser le processus d’ajustement se produire de lui-même, voire même de le faciliter en réduisant l’interférence gouvernementale dans l’économie.
Je vous invite à consulter mon article antérieur décrivant mes réponses aux critiques de l’ABCT.
Ce texte m’a permis de découvrir http://www.youtube.com/watch?v=zhoFOyy7rbo. En effet, certains détails m’échappaient et je voulais en savoir plus.
Je comprends maintenant l’argument de convexité du premier graphique mais je ne suis pas totalement convaincu. Sans unité de mesure je suis plus prudent. Mais comme cela n’influence pas les raisonnements ni la conclusion, je ne considère pas cela comme très important.
Ce qui continue à m’agacer, cependant, c’est la forme nécessairement triangulaire du graphique des étapes de production. Je ne vois aucune raison de croire que la courbe est en fait une droite. D’ailleurs, durant tout le raisonnement c’est une droite et à la conclusion ce n’en est plus une…
Je trouve de plus que les conclusions sont faibles: si un changement de mentalité des consommateurs fait en sorte qu’ils consomment moins à court terme et investissent davantage alors la consommation future sera plus élevée… je ne vois là rien de révolutionnaire.
Et si le gouvernement distorsionne les signaux pour favoriser la consommation et l’investissement, il y aura trop de consommation et d’investissement…
Bref c’est effectivement un beau travail et une bonne justification théorique à ce que n’importe qui peut raisonner tout seul. Jusque là, rien de bien important. L’intérêt supplémentaire, celui que j’ai trouvé vraiment digne d’intérêt, c’est la critique de Keynes qui y est faite.
@JP
» si un changement de mentalité des consommateurs fait en sorte qu’ils consomment moins à court terme et investissent davantage alors la consommation future sera plus élevée… je ne vois là rien de révolutionnaire. »
Ce n’est pas peut-être pas révolutionnaire, mais c’est à tout le moins nié par les keynesiens; et je te rappelle que ce sont eux qui contrôle la politique économique des gouvernements…
« Je ne vois aucune raison de croire que la courbe est en fait une droite. D’ailleurs, durant tout le raisonnement c’est une droite et à la conclusion ce n’en est plus une… »
Regarde bien le graphique de la conclusion. En présence de création de monnaie, les deux pointes du triangle cherchent à s’étirer, c’est ce qui déforme le triangle.
Ceci étant dit, l’hypothénuse pourrait très bien être une courbe selon moi. Je ne sais pas pourquoi Hayek a utilisé une droite. De toute façon, les autrichiens n’utilisent pas d’équations puisque le comportement de millions d’être humains différents est impossible à modéliser; chose que les keynesiens et planificateurs centraux croient être capable de faire…
D’autre part, on peut voir le triangle comme un équilibre ou un compromis entre le court et le long terme. L’expansion du crédit permet aux deux pointes du triangle de croître en même temps, mais il y a une limite à l’endettement…
« Et si le gouvernement distorsionne les signaux pour favoriser la consommation et l’investissement, il y aura trop de consommation et d’investissement… »
Pas seulement trop; mais ausi de mauvais investissement (par exemple, construire 3 millions de maisons non-habitées).
Ces investissements n’auraient pas eu lieu sans le faux signal de la politique monétaire. C’est ce qui rend le boum insoutenable.
« De toute façon, les autrichiens n’utilisent pas d’équations puisque le comportement de millions d’être humains différents est impossible à modéliser; chose que les keynesiens et planificateurs centraux croient être capable de faire… »
Et la majorité les croit en plus…
L’art de raisonner juste sur un graphique faux !
Il ne faut pas trop se focaliser sur la forme triangulaire du « triangle de Hayek ». C’est une métaphore, dont bien des aspects sont discutables. Mais son grand mérite est de souligner la présence du temps et d’étapes successives dans la structure de la production.
Il faut souligner l’importance de l’effet Cantillon dans l’explication autrichienne du cycle. La création monétaire, sous quelque forme que ce soit, ne change pas tous les prix de façon homogène, et modifie donc les prix relatifs.
En fait, la présentation de l’ABC par Garrison est excellente lorsqu’on a des notions de macroéconomie mainstream. Mais pour comprendre les subtilités, il faut se rapprocher de la méthode autrichienne dite « causale réaliste » : on considère une cause, et l’on suit ses effets à travers l’économie. Par exemple, une banque décide d’augmenter son émission de crédit bancaire : que se passe-t-il ?
C’est ce que fait Hayek « Prices and production » Lecture 1: Theories of the Influence of Money on Prices & Lecture II: The Conditions of Equilibrium Between the Production of Consumers’ Goods and the Production of Producers’ Goods. Il compare les effets d’une baisse des taux résultant d’un changement de préférences temporelles des consommateurs avec les effets d’une baisse des taux causée par l’expansion du crédit bancaire.
Quant à Rothbard, il représente ainsi le processus de production, étape individuelle par étape individuelle, des facteurs originels jusqu’au produit de consommation :
http://tinyurl.com/2byp5ka
Dans le schéma, les biens descendent et la monnaie monte. Ainsi, lorsque de la monnaie est créée et dépensée sous formes de biens de consommation, elle altère progressivement tous les prix.
Lorsque la monnaie est créée sous forme de crédit bancaire, elle altère d’abord le prix de certains biens capitaux, puisque c’est ce que les banques achètent avec la monnaie nouvellement créée.
Bonjour 🙂

Théorie intéressante, mais je n’ai pas compris deux points que voici :
Pour l’image des stades de production que voici :
Pourquoi est-ce un triangle ? Pourquoi n’est-ce pas simplement une droite parallèle à l’axe des abscisses ? Je ne comprends pas vraiment ce qu’est un stade de production, et je ne comprends pas pourquoi l’axe des ordonnés c’est la consommation.. Quel est le rapport entre la consommation et les biens de consommations, les biens de production et la recherche et le développement ?
Ensuite, le deuxième point sur ce graphique :

Pourquoi vous prenez les deux points « clair » et remontez ensuite sur l’autre graphique ? Pourquoi ne pas prendre un seul point, celui qui correspond à la situation après l’augmentation de la masse monétaire ?
Je vous ai -maladroitement- entouré les points :

Je ne comprends pas ce qu’ils ont à faire là, en fait. 🙂
Voilà, j’espère avoir été clair. 🙂
ABC12
« Pourquoi est-ce un triangle ? »
Lisez les commentaires précédents le votre, incluant celui de GuSiFang. JP m’a posé la même question.
« Je ne comprends pas vraiment ce qu’est un stade de production »
Il y a différents types de production dans lesquelles ont peut investir. Certains font de la recherche & développement pour inventer de nouvelles technologies ou de nouveaux produits, d’autres produisent de la machinerie et de la matière première qui sert à produire des biens et services de consommation, alors que d’autres produisent des produit finis (biens et services prêts à la consommation).
« Quel est le rapport entre la consommation et les biens de consommations, les biens de production et la recherche et le développement ? »
La quantité d’investissement dans chacun de ces stades de production dépend des préférences temporelles des agents économiques.
Lorsque les gens consommes plus et épargnent moins, l’investissement va davantage dans les stades de productions avancés (inventaires) que dans les stades de production précurseurs (R&D), et vice-versa.
« Pourquoi ne pas prendre un seul point, celui qui correspond à la situation après l’augmentation de la masse monétaire ? »
C’est simple!
Le point « clair » de droite est sur la courbe du crédit. La quantité de nouvelle monnaie injectée dans l’économie fait diminuer le taux d’intérêt et stimule la demande de crédit, ce pourquoi ce point est à droite du point de départ « foncé ».
Le point « clair » de gauche quant à lui est sur la courbe de l’épargne. Comme le taux d’intérêt a diminué, l’offre d’épargne est diminuée, donc le point se déplace vers la gauche.
L’épargne est donc insuffisante pour combler la demande de capital. L’espace entre les deux points clairs sera comblé par la création de monnaie et l’endettement.
Ce qu’il faut comprendre est que la création de monnaie crée une distorsion entre l’épargne et le crédit. Ceux-ci ne sont plus coordonnés ce qui crée de graves problèmes. C’est ce qui fait que la structure de production adopte une posture insoutenable; il y a du sur-investissement ainsi que de mauvais investissements.
J’espère que ça répond à tes questions.
« Il y a différents types de production dans lesquelles ont peut investir. Certains font de la recherche & développement pour inventer de nouvelles technologies ou de nouveaux produits, d’autres produisent de la machinerie et de la matière première qui sert à produire des biens et services de consommation, alors que d’autres produisent des produit finis (biens et services prêts à la consommation). »
-> Oui, ce que je ne comprends pas c’est pourquoi par exemple les biens de consommation ont plus de « consommation » (axe des ordonnées) que des biens de production.
Pour le reste, en effet c’est clair maintenant. 🙂
@ABC12
« pourquoi par exemple les biens de consommation ont plus de « consommation » (axe des ordonnées) que des biens de production. »
Je pense que tu lis le graphique à l’envers.
Plus la consommation est élevée, plus l’investissement dans la production de biens de consommation sera élevé…
Lorsque les préférences temporelles des individus changent et qu’ils, par exemple, préfèrent épargner davantage et consommer moins, l’hypothénuse s’applatit et la base du triangle allonge.
o-k !
Je vois.. Et si la consommation diminue, les entrepreneurs investissent davantage dans la R&D pour trouver un meilleur moyen de satisfaire les clients, non ?
Je crois avoir compris. Super blog en tout cas, je fais tourner.. 🙂
ABC12
» si la consommation diminue, les entrepreneurs investissent davantage dans la R&D pour trouver un meilleur moyen de satisfaire les clients »
Oui, entre autres. Ils vont aussi tenter d’améliorer la productivité (i.e. réduire les coûts unitaires de production) en investissant dans de la machinerie plus efficace, dans la formation des employés, ou dans des technologie d’information, par exemple pour améliorer la logistique.
« Super blog en tout cas »
Merci.
Je t’invite à parcourir les archives.
[…] 0 Sur le blog « Le Minarchiste », j’ai remarqué en particulier cet article, intitulé: « La théorie économique autrichienne expliquée en schémas ». […]
bonjour !
J’ai une question un peu bête à vous poser :
Dans le premier graphique, pourquoi mélange-t-on épargne et investissement ? Aujourd’hui l’investissement est totalement déconnecté de l’épargne (je ne dis pas que c’est un bien) via la création monétaire.. donc quel est le rapport entre les deux ? Pour moi un agent éco a le choix entre consommation, épargne, investissement et remboursement de dettes. Je ne comprends pas comment on peut les mélanger ?
@azerty
Sans création monétaire: Épargne = investissement
Donc vous avez le choix entre épargner (investir) et consommer.
Avec création monétaire: Épargne + création monétaire = investissement
D’autre part, l’épargne peut servir au remboursement de dette. La capital ainsi libéré pourra donc servir à de nouveaux investissements. Donc, je considère que le remboursement des dettes entre dans l’épargne.
Le choix d’un agent se résume donc à consommer ou épargner. L’épargne sera d’une façon ou d’une autre convertie en investissement (elle fini rarement sous un matelas!).
Oui c’est vrai, mais actuellement un investissement peut se faire sans épargne.
Donc :
Épargne + création monétaire = investissement
Mais l’épargne a vraiment un rôle très minime.
Pas nécessairement.
Il ne faut pas juste regarder l’épargne personnelle. Il faut aussi regarder l’épargne des entreprises. Plusieurs d’entre elles utilisent leur propres flux monétaires pour financer leurs investissements.
Oui, mais ça reste très faible comparé à la création monétaire. Ca n’invalide en rien la théorie bien sûr, mais c’est pas très rigoureux.
« Un investissement peut se faire sans épargne »
Il faut rajouter à cette affirmation pour qu’elle soit juste : « sans épargne préalable ». Car la création monétaire qui finance l’investissement fint toujours en montant d’épargne équivalent. Par exemple, si j’achète ma maison en m’endettant, il faudra bien que je rembourse l’emprunt et je le ferais bien en épargnant une partie de mon revenu.
Génial le schéma. Je n’ai malheureusement pas étudié les autrichiens à l’université. La connaissance que j’en ai est donc parcellaire. J’avais vu un schéma dans un bouquin d’histoire des pensées économiques, mais c’était incompréhensible. Celui-ci est sans comparaison.
Un point a évolué depuis l’origine de la théorie, c’est le système monétaire. Aujourd’hui, le crédit est largement déconnecté de l’épargne. Si le climat est à la confiance, les taux seront bas (je parle en théorie, je suis conscient que les taux aujourd’hui sont largement influencés par le pouvoir), et comme les marchés sont très liquide, une banque trouvera à se refinancer. Un crédit se retrouve automatiquement sur un compte bancaire, même une fois dépensé, et le système devant s’équilibrer, la banque qui a prêté se refinance sans problème quand le climat est à la confiance.
Par contre, dès qu’il y a défiance, les taux d’intérêt remonte.
Par conséquent, les taux d’intérêt ne sont pas corrélés avec l’épargne, même si cette dernière a une influence. Le crédit a aussi ses ressorts propres.
Ce qui n’enlève rien d’ailleurs au mécanisme autrichien, en particulier sa théorie des cycles.
Concernant le premier schéma (courbe Consommation-Investissement)
je ne comprends pas pourquoi c’est une courbe et non un droite.
Si on a 1000 euros de revenu, chaque fois que l’on affecte un euro à l’épargne, on soustrait un euro à la consommation. Donc une droite.
Ceci n’est pas une critique ou une affirmation, mais simplement une question d’un libéral en quête de connaissance.
@librexavier
En effet, ça devrait être une ligne droite, mais je peux vous confimer que la courbe facilite grandement le dessin!
Notez que l’utilisation d’une droite ne changerait en rien le raisonnement.
Robert Vienneau s’est attaqué au triangle Hayékien, et malgré mes efforts pour trouver une réponse des économistes autrichiens, aucune réponse ne lui a jamais été adressée. C’est dommage, parce que ce qu’il affirme est tout à fait erroné. L’article en même temps est assez nouveau (2010) mais pas tant que ça quand même.
Pour ceux qui veulent en discuter, l’article en question :
Some Capital-Theoretic Fallacies in Garrison’s Exposition of Austrian Business Cycle Theory
Voici quelques conclusions qu’il tire :
« Figure 2 shows the costs of producing steel by both processes in terms of the prices for the Alpha technique. Suppose these prices prevailed for an interest rate less than 20% or over 80%, but not exceeding the maximum rate. Entrepreneurs who adopted the Beta technique would make pure economic profits. An ERE is consistent with the Alpha technique being adopted only for interest rates between 20% and 80%, including the endpoints. 35
This is a reswitching example. Interest rates at which more than one technique is cost-minimizing in an ERE – i.e., 20% and 80% – are called switch points. Reswitching is the phenomenon in which a technique is cost-minimizing in two non-overlapping ranges of interest rates, but another technique is cost-minimizing for a range of intermediate interest rates. The switch point at an interest rate of 80% illustrates capital-reversing. » (p. 25)
« For goods of order higher than sixteen, the vertical dimension of the triangle at the lower interest rate falls below the vertical dimension of the triangle at the higher interest rate. A fortiori, the example does not conform to Austrians claims for a comparison of interest rates of 50% and 90%. For this pair of interest rates, both the horizontal and vertical legs are longer for the lower interest rate. The claim that entrepreneurs allocate more resources to producing high-order goods, and less resources to producing low order goods, at the lower interest rate is too simplistic to characterize the example. » (p. 27)
http://www.economicthought.net/blog/?p=1721
Jon Catalan écrit à propos de la controverse de l’ABCT sur le Capital Reswitching.
Quand j’ai essayé de discuter avec Guido hülsmann sur la controverse des deux cambridge, par mail, il m’a conseillé de lire le mémoire qu’il a rédigé : « The structure of production reconsidered ». Il a trouvé que le taux d’intérêt n’était effectivement pas corrélé à la longueur de la structure de production, que l’ABCT était trop restrictive. Il a donc tenté d’enrichir la théorie de la structure de production. Le document est long (+ de 60 pages) mais j’ai rédigé un post (en anglais) où j’ai recopié les passages les plus importants (c’est plus court à lire).
http://menghusblog.wordpress.com/2012/07/15/the-structure-of-production-reconsidered-jorg-guido-hulsmann/
Je ne l’avais pas remarqué la première fois, bien que je l’ai lu et compris très clairement, mais Huerta de Soto avait dit quelque chose à propos du taux d’intérêt dans son Money, Bank Credit, and Economic Cycles (p 349) qui pourrait peut-être servir contre la théorie de la Controverse de Cambridge, qui stipule qu’il n’y a pas de relation claire entre la baisse du taux d’intérêt et l’allongement de la structure de production. Voici le passage en question :
The “lengthening” of the productive structure derives from the fact that the only way banks can introduce into the economy the new money they create from nothing and grant as loans is by temporarily and artificially reducing the interest rate in the credit market and by easing the rest of the economic and contractual conditions they insist on when granting loans to their customers. This lowering of the interest rate in the credit market does not necessarily manifest itself as a decrease in absolute terms. Instead a decrease in relative terms, i.e., in relation to the interest rate which would have predominated in the market in the absence of credit expansion, is sufficient. Hence the reduction is even compatible with an increase in the interest rate in nominal terms, if the rate climbs less than it would have in an environment without credit expansion (for instance, if credit expansion coincides with a generalized drop in the purchasing power of money).
Rothbard avait dit plus ou moins la même chose dans Man, Economy and State (p 1003) :
Credit expansion always generates the business cycle process, even when other tendencies cloak its workings. Thus, many people believe that all is well if prices do not rise or if the actually recorded interest rate does not fall. But prices may well not rise because of some counteracting force — such as an increase in the supply of goods or a rise in the demand for money. But this does not mean that the boom-depression cycle fails to occur. The essential processes of the boom — distorted interest rates, malinvestments, bankruptcies, etc. — continue unchecked. This is one of the reasons why those who approach business cycles from a statistical point of view and try in that way to arrive at a theory are in hopeless error. Any historical-statistical fact is a complex resultant of many causal influences and cannot be used as a simple element with which to construct a causal theory. The point is that credit expansion raises prices beyond what they would have been in the free market and thereby creates the business cycle. Similarly, credit expansion does not necessarily lower the interest rate below the rate previously recorded; it lowers the rate below what it would have been in the free market and thus creates distortion and malinvestment.
Je crois que c’est un élément important qui mérite d’être souligné.
Merci beaucoup pour cet article. A l’université française, je n’ai malheureusement jamais eu l’occasion d’étudier autre chose que de la macroéconomie keynésienne. Je n’avais jamais entendu parler de théorie autrichienne formalisée, et c’est dommage car ces graphiques sont limpides.
Pour info, la présentation Powerpoint du Professeur Robert Garrison, avec tout ses schémas et commentaires, peut être trouvée sur son site Internet de l’Auburn University à cette adresse : http://www.auburn.edu/~garriro/cbm.ppt
The Socialist Anti-Semitic Myth of the Creation of Money out of Thin Air
http://iakal.wordpress.com/2014/07/04/the-socialist-anti-semitic-myth-of-the-creation-of-money-out-of-thin-air/