Les autres volets de cette série d’articles sont :
Diagnostic pauvreté : 1- Le Bangladesh.
Diagnostic Pauvreté: 2- Le Chili.
L’évolution économique de la Suède.
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Vers le milieu du 20e siècle, la Nouvelle-Zélande est devenue paralysée par une doctrine d’isolationnisme économique. C’était l’une des économies les plus règlementées, protégées et étatisées du monde. La priorité des fonctionnaires interventionnistes était de maintenir le plein-emploi au prix d’une inflation volatile et destructrice. Le keynésianisme étatique était l’idéologie dominante.
À la fin des années 1950s, la Nouvelle Zélande se classait au troisième rang mondial selon le PIB par habitant, juste après les États-Unis et le Canada. En 1984, selon ce même classement, la Nouvelle Zélande avait chuté au 27e rang, au niveau du Portugal et de la Turquie. De plus, le taux de chômage avait atteint 11,6%, le budget de l’État était en déficit continuel depuis 23 ans; atteignant même parfois jusqu’à 40 % du PIB.
Entre 1973 et 1984, le pays a été secoué par diverses crises économiques reliées aux politiques destructrice du premier ministre Robert Muldoon, du National Party. Dans le but de réduire le chômage, il lança sa stratégie « Think Big », d’immenses investissements étatiques visant à substituer les importations, et qui se sont avérés être des échecs. Il a instauré des contrôles de prix et de salaires pour contenir l’inflation, avec les résultats habituels (des pénuries, du chômage et encore plus d’inflation). Il a aussi endetté le gouvernement pour soutenir la devise sur les marchés des changes. On dit qu’à l’époque, environ 40% de la dette étrangère de la Nouvelle Zélande était reliée aux projets Think Big et au soutien de la devise. Il a finalement mis en place des mesures protectionnistes telles que des tarifs douaniers.
Suite à l’élection de 1984, c’est le parti de gauche qui a pris le pouvoir, le Labour Party. C’est ce parti qui a mis les réformes libérales en branle, ce qui sembla étrange à l’époque. En fait, toutes les autres stratégies avaient failli, la seule solution qu’il restait consistait donc à se tourner vers le mécanisme de marché.
La banque centrale fut réformée, devenant indépendante du pouvoir politique. Son objectif de maintenir le plein-emploi fut changé pour un objectif de stabilité des prix, avec une cible d’inflation de 0% à 3%. Ils ont d’abord dévalué la devise de 20%. Le commerce extérieur fut libéralisé. Les tarifs douaniers moyens chutèrent de 27% à 7% entre 1986 et 1997. Puis, le secteur financier fut le premier à être libéralisé.
Les tâches des diverses administrations publiques ont été recentrées sur le véritable rôle de l’État. Ils ont donc privatisé les télécommunications, les transports aériens, les services d’irrigation, les entreprises informatiques, les imprimeries gouvernementales, les compagnies d’assurances, les banques, les institutions financières, les institutions de crédit immobilier, les chemins de fer, les transports routiers de personnes, les hôtels, les transports maritimes, les firmes de conseils du monde agricole, etc. Entre 1987 et 1994, les privatisations ont touché des organisations qui représentaient environ 12% du PIB auparavant. Ces ventes ont totalisé NZ$13 milliards, ce qui était équivalent au quart de la dette étrangère du pays. Au total, le transfert au secteur privé de toutes ces activités s’est traduit par une augmentation de leur productivité et une baisse des prix de leurs produits ou services. Ce fut, en définitive, un gain net important pour l’économie du pays.
Il a aussi été décidé que d’autres administrations étatiques pouvaient être gérées comme des entreprises du privé : elles devraient alors être capables de faire des profits et de payer des impôts, comme par exemple les activités relatives au contrôle aérien. Toutes ces agences coûtaient à l’État environ un milliard de dollars par an. Maintenant elles versent un milliard de dollars par an à l’État en dividendes et impôts.
Ils ont donc pu réduire les effectifs des administrations publiques de 66 %; la part de l’État dans le PIB est tombée de 44% à 27 %. Le budget de l’État est alors devenu excédentaire, ce qui permit de réduire la dette publique de 63% à 17% du PIB. Cela leur a permit de réduire de moitié le taux d’imposition sur le revenu et de supprimer un certain nombre de taxes annexes. Les Néozélandais ont décidé qu’il n’y aurait que deux types d’impôts : un impôt sur les revenus et un impôt sur la consommation. Par ailleurs, la progressivité du système fiscal a été grandement réduite. Ainsi, pour les revenus élevés, le taux d’impôt de 66% pour la tranche supérieure a été diminué à un taux uniforme de 33%. Pour les plus faibles revenus, un taux uniforme de 19 % a été retenu, alors que les tranches inférieures étaient auparavant taxées à 38%. Ils ont créé une taxe uniforme sur la consommation de 10% et supprimé tous les autres impôts : impôts sur les plus values en capital, impôts sur le patrimoine, etc. Paradoxalement, comme le suggère la courbe de Laffer, les recettes de l’État ont augmenté de 20 % malgré toutes ces baisses d’impôt. La redistribution de la richesse dans la société fut accomplie notamment à l’aide de la taxation négative, une mesure vantée par Milton Friedman.
Au niveau du système d’éducation, dont la réforme a débuté en 1989, la bureaucratie a été grandement réduite et un système de bons d’éducations (vouchers) a été adopté, permettant d’introduire de la concurrence dans le système. Avant cette réforme, 85 % des élèves fréquentaient l’école publique. Un an après, ce pourcentage était passé à 84 %, mais trois ans plus tard, il était remonté à 87 % et la performance des étudiants s’est grandement améliorée. Les écoles publiques devaient maintenant bien faire leur travail si elles désiraient attirer les étudiants et rester en affaires.
La même chose s’est produite dans la santé, où le payeur et le fournisseur du service furent séparés, afin de donner un choix aux consommateurs et d’introduire de la concurrence. Les institutions publiques ont dû faire face à la concurrence d’entreprises privées. La performance du système s’est nettement améliorée.
Pour alléger la règlementation, la solution retenue a été de réécrire les lois en les simplifiant. Par exemple, la nouvelle loi sur l’environnement, le « Resource Management Act », faisait 348 pages, mais elle remplaçait une loi qui remplissait un volume d’une épaisseur de près d’un mètre. Autres exemples : le code des impôts, les lois relatives à l’agriculture, celles relatives à la sécurité et la santé, etc.
Le marché du travail fut réformé très tardivement, soit en 1991 avec le « Employment Contract Act (ECA) ». Sous son égide, les syndicats ont perdu leur exemption d’impôt et l’obligation d’adhérer au syndicat fut abolie; le libre-choix allait prévaloir. Les prestations d’assurance-chômages furent aussi resserrées, tant au niveau des critères d’admissibilité que de la valeur des prestations, ce qui eut un effet positif sur l’emploi. Une plus grande flexibilité du marché du travail permet de réduire le chômage et c’est ce qui fut observé en Nouvelle-Zélande.
Les résultats :
Les résultats des réformes ont été mauvais au cours des sept premières années, et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, le parti gauchiste qui a pris le pouvoir en 1984 n’a pas cru bon de couper les dépenses de l’État avant de libéraliser le secteur financier et d’abaisser les barrières protectionnistes. L’immense déficit du gouvernement a eu comme impact de faire monter les taux d’intérêt et le taux de change, ce qui a mis du plomb dans l’aile des entreprises néozélandaises, qui devaient maintenant faire face à une plus forte concurrence étrangère fut la libéralisation du commerce.
L’investissement et l’emploi ont alors grandement souffert de cette situation, ce qui a empiré encore plus la position fiscale du gouvernement. Le parti Labour a réagi en précipitant les privatisations d’entreprises, ce qui n’est jamais une bonne idée. Les privatisations graduelles en période de croissance économique et de surplus budgétaires permettent généralement d’obtenir de biens meilleurs prix pour les actifs. Les réformes auraient commencé sur une bien meilleure note avec un budget équilibré et une cote de crédit AAA pour l’État.
Pourquoi avoir d’abord libéralisé le secteur financier? Parce que comme c’est le cas partout, les banques ont un très grand pouvoir politique grâce à leurs puissants lobbys. En fait, cette industrie fut la seule à connaître une forte performance entre 1984 et 1987.
D’autre part, le bon sens économique aurait voulu que le marché du travail soit libéralisé avant l’abaissement des barrières protectionnistes et la libéralisation du secteur financier. Les réformes de la main d’oeuvre prennent beaucoup de temps à s’implanter, il est donc souhaitable de les faire tôt dans le processus, alors que le secteur financier s’ajuste très rapidement aux nouvelles conditions.
Par ailleurs, les principaux produits d’exportation de la Nouvelle Zélande étaient toujours la laine, la viande et les produits laitiers; donc des produits issus de l’agriculture, une industrie où le protectionnisme a toujours été prépondérant presque partout dans le monde. Étant donné l’existence de cette barrière protectionniste, il fallait donc diversifier les exportations, chose qui prends beaucoup de temps et qui requière un marché du travail flexible, ce qui n’était pas le cas en Nouvelle Zélande avant 1992. La pente était donc très abrupte. En revanche, la découverte d’importantes réserves de minéraux en Australie a permit à ce pays de véritablement prendre son envol.
Puis, le début des années 1990s a été marqué par une récession internationale qui a encore plus empiré la situation de la Nouvelle Zélande. La libéralisation du secteur financier dans un système bancaire à réserves fractionnaires avait engendré un boum de crédit, dont l’affaissement a contribué aux malheurs économiques du pays.
Ce n’est qu’en 1991-92 que les réformes du marché du travail furent entamées, ce qui permit aux entreprises d’améliorer leur compétitivité et de mieux concurrencer sur les marchés mondiaux. Une forte période de croissance économique pu alors débuter.
Grâce aux réformes, le déclin économique relatif de la Nouvelle Zélande fut stoppé, mais ne fut que très peu renversé. Néanmoins, durant les années 1990s, l’économie du pays a cru plus vite que celle de l’Allemagne et du Japon, soit un rythme de croissance parmi les plus élevés de l’OCDE, ce qui n’est pas peu dire.
Aujourd’hui, la Nouvelle Zélande est classée 3e par l’Institut Frazer concernant son niveau de liberté économique. Le pays fait très bien à l’égard de ses indicateurs de développement tel que le Basic Capability Index (98.1%), l’espérance de vie (74 ans), la corruption (9.4 soit l’une des meilleure cote au monde) et de la performance environnementale (88.9%).
Conclusion :
La libéralisation d’une économie est une tâche monumentale qui requière beaucoup de temps et une exécution sans failles, surtout pour une nation au sein de laquelle l’étatisme s’est imprégné durant des décennies. Des conséquences négatives à court et moyen terme sont inévitables, surtout lorsque l’exécution fait défaut, mais les bénéfices à long terme sont indéniables.
Selon moi, les défenseurs du libéralisme n’aident pas leur cause en évitant de parler des exemples de libéralisation qui ont mal tourné, comme celui de la Nouvelle Zélande ou de la Bolivie ou du marché de l’électricité californien. En fait, lorsque l’on se donne la peine de bien analyser ce qui s’est vraiment passé, on réalise qu’il y a d’importantes leçons à tirer de ces échecs et qu’en fait, ces échecs sont dus à d’importantes failles dans le processus de libéralisation. Finalement, les échecs de l’étatisme sont beaucoup plus flagrants et prépondérants, il n’y a donc aucune raison de cacher les petits écarts inattendus du libéralisme pour en préserver une image parfaite. Le libéralisme n’est pas le système optimal, mais c’est tout de même le meilleur système (ou le moins pire si on veut).
Pour des lectures complémentaires :
http://www.objectifliberte.fr/2011/07/mc-tigue-new-zealand.html
http://eh.net/encyclopedia/article/Singleton.NZ
http://pdf.usaid.gov/pdf_docs/PNABU200.pdf
http://homes.eco.auckland.ac.nz/thaz002/acrobat/Revolution.pdf
Excellent article! Mais:
« le parti gauchiste qui a pris le pouvoir en 1984 ». C’est un parti de gauche qui a pris le pouvoir, mais cela mentionnerait beaucoup que ce fut un parti gauchiste.
« Selon moi, les défenseurs du libéralisme n’aident pas leur cause en évitant de parler des exemples de libéralisation qui ont mal tourné, comme celui de la Nouvelle Zélande »
Euh, au contraire, les libéraux prennent sans cesse l’exemple de la NZ comme réformes libérales réussies.
@Matéo
Faîtes une recherche sur le Mises Institute, sur l’IEDM, sur Antagoniste et même sur Contrepoint.
Il n’y a vraiment pas grand chose.
Avez-vous des exemples? Je serais intéressé.
C’est plus dans les discussions, sur les forums par exemple, que les libéraux parlent souvent de la N-Z. De brèves références au cas néo-zélandais dans certains articles, également.
Mais quand même:
Sur Contrepoints:
– http://www.contrepoints.org/2011/01/07/10416-lexemple-neo-zelandais (à prendre avec des pincettes, j’ai des doutes sur les données, qui, il me semble sont tirées d’un article qui décrivait les mesures prises par un soit disant ministre néo-Zélande dont j’ai trouvé trace nulle part, hormis dans l’article en question)
– http://www.contrepoints.org/2011/07/06/33825-reduire-letat-a-ses-justes-proportions-la-nouvelle-zelande (même texte que sur Obj Lib)
Conférence très intéressante de Sir Roger Douglas le ministre néo-zélandais qui a initié toutes ces réformes, invité par l’association Liberté Chérie: http://video.google.com/videoplay?docid=-6939738108917883247
Une conf donnée par le Cercle Frederic Bastiat, que je ne connaissais pas et que je vais m’empresser de regarder, et qui parle des cas estonien (très intéressant lui aussi, Vincent Bénard avait écrit un article sur le sujet sur Obj Lib, je te laisse chercher), néo-zélandais et britannique: http://www.dailymotion.com/video/xa1ytn_exemples-socialistes-de-liberation_news
Sur Wikiberal: http://www.wikiberal.org/wiki/Nouvelle-Zélande
Un article sur le site… Du Sénat (ce n’est pas un blague): http://www.senat.fr/ga/ga-027/ga-0272.html
Je n’ai pas lu son livre, mais Pascal Salin en parle dans « Français, n’ayez pas peur du libéralisme ».
Un autre livre, entièrement dédié au cas néo-zélandais: « État de choc ». Présenté sur le site de l’iFRAP: http://www.ifrap.org/Un-enarque-en-terre-ultra-liberale,148.html
Ton article est beaucoup plus critique que tous ceux que j’ai lus en tout cas, et c’est très bien.
@Mateo
Merci! Mais je persiste à dire que c’est bien mince.
L’article de Wikiliberal ne parle pas des résultats, il ne fait que brièvement décrire les réformes.
Le premier article de Contrepoint est plutôt maigre en détails.
Quant au second, je l’ai utilisé, il me fut fort utile, mais il n’est pas très nuancé et plutôt brouillon sur les résultats des réformes.
Même constat concernant l’article du Sénat, qui n’est certainement pas ce que j’appelerais une référence libérale! Néanmoins, il y a beaucoup de détails, je vais le lire sans faute.
Le livre semble intéressant.
Je consulterai les vidéos plus tard.
merci pour tes bons articles. Ils sont très bien écrit et très instructif.
Bonjour, je voulais proposer comme prochain sujet l’étude l’Islande, qui après avoir connu un boum s’est totalement écroulée en 2008..
Et comme je ne connais pas tellement le sujet, je trouve ce pays intéressant..
ca reste une proposition, merci et bonne soirée 🙂
C’est noté.
En attendant, vous pourriez lire un peu sur le cas de l’Irlande:
https://minarchiste.wordpress.com/2010/11/29/faits-divers-10/
C’est similaire à ce qui s’est passé en Islande.
Très bien, je lis ça tout de suite..
Et je vous remercie d’avance si vous décidez d’en faire un sur l’Islande !
Pour l’Islande, je considère que le meilleur blogue économique en français est celui de Jonathan Gagnon (@dtzb sur Twitter).
En fait, je ne crois pas qu’il y a une meilleure source pour expliquer la situation:
http://derteilzeitberliner.wordpress.com/2011/01/18/krach-mensonges-radio-canadiens-sur-lislande-1iere-partie/
http://derteilzeitberliner.wordpress.com/2011/01/22/krach-mensonges-radio-canadiens-sur-lislande-2ieme-partie/
http://derteilzeitberliner.wordpress.com/2011/01/29/krach-mensonges-radio-canadiens-sur-lislande-3ieme-partie/
En somme, sur ce fait peu de journalistes (ou spécialistes) hors-Islande sont capables de bien comprendre la situation à moins de lire l’Islandais. Ces trois billets vont faire voir que la situation en Islande est beaucoup plus complexe et nuancée que des parcelles d’informations véhiculées.
Même que les Islandais savent très bien que c’est une crise de la BANQUE CENTRALE et du « crony capitalism » et non celle du libre marché. En fait, la quasi-totalité de la classe politique en Islande n’est pas contre les réformes pro-libre marché entreprises au cours des dernières décennies.
Les liens étaient très intéressants, je comprend que cette crise soit si peu clair..
Le taux de chômage en Nouvelle Zélande y est moitié moindre qu’en France, moins de 5% contre un poil moins de 10%. La dette publique est de 30%/PIB contre presque 100% en France.
Mais il y a une chose qui cloche c’est le logement. L’immobilier néo zélandais est l’un des plus chers du monde. Même les néozélandais le disent: http://www.newshub.co.nz/home/money/2017/03/new-zealand-housing-most-unaffordable-in-the-world-the-economist.html
Et le gouvt NZ a des données sur le sujet: la proportion de gens payant une grosse part de leur revenu /logement augmente https://web.archive.org/web/20171023145450/https://pbs.twimg.com/media/DM0G0IyW0AAkaNZ.jpg
Bcp de néo zélandais ont l’impression que l’augmentation de leur niveau de vie sur le papier ne sert qu’à payer le même logement plus cher
En cause: En NZ comme dans de nombreux pays, des lois foncières « anti étalement » et anti construction très contraignantes.
Le problème a été reconnu par l’ex PM et ministre des finances Bill English mais il n’a pas été résolu: https://www.beehive.govt.nz/speech/speech-housing-affordability
Comme dans d’autres pays riches et où le revenu progresse (France, UK, 12 états US sur 50, Suisse, etc…) bcp de gens restent ou deviennent pauvres par le prix du logement. ..La nouvelle PM de la Nouvelle Zélande (une socialiste qui n’a rien compris) accuse donc le capitalisme de créer de la pauvreté, là où l’une des principales causes est de nature purement socialiste: La volonté du législateur de planifier l’occupation du sol, aidée il est vrai par le Nimbyisme des populations déjà établies.
La situation ne peut que s’aggraver avec la nouvelle PM NZ et la présence d’écolos dans sa coalition. Tout ça pour dire que la surréglementation foncière permet d’accuser le capitalisme des vices inhérents à la planification, et d’en tirer profit politique. Voilà pourquoi tant de politiques ont intérêt à nier le problème et à favoriser le statu quo malgré ses effets délétères bien documentés
Et le pire s’est que pas mal de pays assez libéraux (suisse, suède, pays bas) ont les mêmes problèmes: une économie libérale mais en étant très dirigiste en matière de logement ce qui conduit à une explosion des prix. Ce qui nuit au pouvoir d’achat des gens. En Suisse, vous pouvez vous opposer aux constructions en tant que voisins! Si vous perdez du soleil il est possible de bloquer un projet! Les normes de construction sont totalement folles (par exemple pour la couleur vous avez souvent, selon les communes, un catalogue et vous ne pouvez prendre une autre couleur!) et affreusement lourdes – s’il y a un domaine où la Suisse est un pays étatiste c’est celui-là, dans les classements la suisse est nulle.
En Suisse vous pouvez être pénalisé si vous construisez (muuh l’environnement!) ou si vous ne construisez pas (muuh thésaurisation!)
La politique suisse en matière de logement détruit le pouvoir d’achat des classes moyennes. Et bien sûr, après les gauchistes accusent le capitalisme
Même chose pour les Pays-Bas, Suède et Danemark bien que ces pays soient de manière général plus tôt libéraux, en matière de logement ils sont très socialistes; Ils ont une politique de logement qui consiste:
conception universaliste du logement, contrôle des prix des logements locatifs, rétention foncière. Plusieurs conséquence :
Aux Pays-Bas, les loyers sont fixés par l’Etat, que les logements soient sociaux ou « privés ». Le logement locatif privé est passé des années 80, de 40% des logements locatifs à 7% aujourd’hui. Vous avez 2 choix aujourd’hui pour vous loger. Locatif social mais avec des files d’attente très longues et l’achat mais hors de prix.
Les Pays-Bas ont depuis les années 60/70 une conception universaliste du logement. C’est à dire que le logement locatif social ne concerne pas seulement les ménages les plus pauvres mais tout le monde. Les-Bas ont donc une des législations sur le logement locatif les plus réglementées d’Europe. Les loyers sont fixés par l’Etat.Que les logements locatifs soit « sociaux » ou privés, la règle est la même pour tous. Conséquence, le logement locatif privé est passé des années 80, de 40% des logements locatifs à 7% aujourd’hui. Conséquence, faute d’investissements dans le logement locatif privé, les files d’attentes se rallongent dans le locatif social.
Conséquence, les néerlandais se rabattent dans l’achat de logements. Le taux de propriétaire étant passé de 57% à 67% en 10 ans. Mais cela se fait au prix d’un endettement massif des ménages.Les néerlandais sont contraints d’acheter pour se loger. Les néerlandais sont ceux qui s’endettent le plus pour l’achat d’un logement (60% des « proprios » ont un emprunt en cours). A titre de comparaison,au Royaume-Unis,ils sont propriétaires à 67,9% mais seulement 40% des proprio ont 1 emprunt.
La Suède est dans le même cas que les Pays -Bas (marché immobilier très réglementé) et la pénurie pose de plus en plus de problèmes.
Aux états unis, des études ont montré que les métropoles où il y a le plus d’inégalités en matière de logement c’est les métropoles menant le plus une politique de gauche en matière de logement, c’est les métropoles réglementant le plus le logement. http://www.newgeography.com/content/005767-progressive-cities-home-worst-housing-inequality
Houston qui a une politique de logement très libéral est un exemple de success tory. Là bas, le logement n’est pas chère grâce à cette politique libérale.
Les lois de restriction foncière sont responsables d’une forte perte de PIB depuis les années 70 aux USA et en GB:
https://capx.co/the-housing-crisis-an-act-of-devastating-economic-self-harm/
De la crise à la prospérité: comment la Nouvelle Zélande s’est sortie du socialisme dans les années 80
Un article sur comment ce pays a sorti l’agriculture de son marasme en supprimant brutalement toutes ses subventions en 1984-85: https://www.politico.eu/article/viewpoint-farming-without-subsidies-a-better-way-why-new-zealand-agriculture-is-a-world-leader/
Un article intéressant qui montre les effets pervers des subventions à l’agriculture : https://amp.theguardian.com/sustainable-business/agricultural-subsidies-reform-government-support?__twitter_impression=true
Aux USA, les subventions agricoles financent la malbouffe et insiste les agriculteurs à agir de telle manière que cela aggrave les problèmes de sécheresse: https://www.thebalance.com/farm-subsidies-4173885
Je ne parle même pas du fait qu’aux USA, la majorité des subventions vont aux riches agriculteurs: https://www.downsizinggovernment.org/agriculture/subsidies#:~:text=The%20federal%20government%20spends%20more,wheat%2C%20cotton%2C%20and%20rice.