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Posts Tagged ‘filet social’

Pour obtenir les données utilisées pour cet article:Scandinave_data

Suite à mon article sur la Suède, certains lecteurs mon demandé d’analyser le modèle Scandinave plus en détails. Ces pays – qui sont la Suède, la Finlande, la Norvège et le Danemark – ont des taux d’imposition élevés, un filet social étendu et généreux, des taux de syndicalisation élevés, mais figurent tout de même parmi les plus riches du monde et on semble y trouver une superbe qualité de vie (santé, éducation, etc). La Scandinavie serait-elle un paradis gauchiste? Serait-ce la preuve que le socialisme-démocratique est un modèle viable? Je vous propose ici une plongée en profondeur dans le modèle Scandinave…

(suite…)

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Ce dossier vise à analyser les impacts économiques du programme du parti Québec-Solidaire. La première partie traitait de la santé et l’éducation, la seconde partie traite de la pauvreté, du travail, de la famille et de la culture.

– Lutte à la pauvreté:

Le parti Québec-Solidaire propose de hausser le salaire minimum au seuil de faible revenu (tel que défini par Statistiques Canada). Je ne mène pas une bataille contre le salaire minimum (il y a des problèmes beaucoup plus importants à régler dans notre société), mais bien qu’il soit basé sur une intention louable, les gens doivent être conscients de ses effets négatifs.

Le salaire minimum est un prix plancher imposé à une catégorie de travailleurs, et comme tout prix plancher supérieur au prix du marché, il crée des surplus (c’est la loi de l’offre et la demande, on ne peut rien y faire). Le salaire minimum diminue la compétitivité des entreprises qui ont alors un incitatif à déménager leur opérations dans un endroit où la main d’oeuvre est moins chère; la demande locale de travailleurs non-qualifiés est donc diminuée par le salaire minimum. L’offre quant à elle est augmentée par le salaire minimum, ce dernier assurant un revenu minimum  aux décrocheurs scolaires, facilitant ainsi ce choix. Le résultat net est un surplus, et sur le marché du travail, un surplus veut dire du chômage. Ainsi, les revenus supplémentaires que certains travailleurs gagneraient grâce à la hausse du salaire minimum proposée par le QS seraient en fait gagnés au détriment des chômeurs.

Quoi qu’il en soit, on ne peut nier qu’une hausse du salaire minimum aurait un effet négatif sur les profits des entreprises québécoises, et par conséquent sur les revenus d’impôt de l’État. Et cela n’est pas pris en compte dans le plan financier du QS, qui prend donc pour acquis que cela n’aura aucun impact.

D’autre part, le QS hausserait aussi les prestations d’aide-sociale de façon à ce qu’elles soient « suffisantes pour couvrir les besoins essentiels » (sans définir ce que cela signifie). Ils estiment le coût de cette mesure à $595 millions. Ils voudraient aussi construire 50,000 logements sociaux sur 5 ans (pourquoi 50,000?), mais cette proposition n’est pas chiffrée à leur budget. On comprend donc qu’ils comptent sur le privé pour le faire, mais ils ne spécifient pas comment ils vont subventionner ce projet. Par ailleurs, ils proposent d’augmenter le financement des organismes s’occupant des itinérants (non-chiffré dans le plan financier).

– Vacances, congés et travail:

Le QS veut imposer une hausse du nombre minimal de semaines de vacances (3 semaines après 1 an, 4 semaines après deux ans et 5 semaines après cinq ans). Ils voudraient aussi créer deux nouveaux congés ferriers. Ils mettraient en place une indemnité de liscenciement obligatoire et limiteraient la capacité des employeurs à exiger des heures supplémentaires. Évidemment, ils voudraient mettre en place un certain nombre de mesures visant à faciliter le syndicalisme et augmenter le pouvoir des syndicats.

Ces mesures feraient en sorte de réduire la productivité et la compétitivité des travailleurs Québécois et auraient un impact négatif sur l’économie québécoise. Ces mesures réduiraient aussi la flexibilité du marché du travail québécois. Le QS semble donc prêt à sacrifer une partie de notre niveau de vie en échange de ces avantages, mais il n’en comptabilise pas l’ensemble des coûts dans son plan financier. Le $550 millions indiqué dans son plan financier ne couvrivrait probablement que les fonctionnaires, mais le manque à gagner ne s’arrêterait pas là.

– Famille et culture:

Le QS voudrait élargir la couverture de l’assurance parentale, rendre universelles les allocations familiales, bonifier le supplément de revenu au travail, obliger les entreprises à offrir des horaires flexibles, créer 38,000 nouvelles places en CPE en milieu familial et faire en sorte que la Régie des Rentes reconnaisse comme un travail l’éducation des enfants par un parent qui reste à la maison. Dans son plan financier, la seule ligne qui fait référence à la famille indique un coût de $350 millions, en plus d’une somme de $265 millions pour les CPE, ce qui m’apparaît bien peu pour de telles demandes. De plus, certaines de ces demandes auront un effet négatif sur la productivité et la compétitivité de l’économie québécoise.

Au niveau culturel, le QS voudrait entre autres instaurer un filet social pour les artistes ainsi que des bourses pour les aider, et rendre l’accès aux musées gratuit le dimanche. Ils voudraient aussi relancer Télé-Québec et élargir son mandat. Ces demandes culturelles totalisent, toujours selon le plan financier du QS, $420 millions.

Donc, après seulement les deux premières parties de ce dossier sur le programme du parti Québec-Solidaire, nous en sommes déjà à une facture de près de $5 milliards pour financer toutes ces bonnes idées. De plus, le plan financier du QS ne tient pas compte de l’impact de la baisse de la productivité des travailleurs et de la compétitivité des entreprises sur les revenus de l’État. La partie 3 de ce dossier traiterat de justice, développement économique et environnement, alors que la partie 4 traitera de fiscalité et de finances. À suivre…

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Dans leur numéro du 1er Août 2009, nos chers amis de la « simili-droite » de l’hebdomadaire The Economist nous propose une revue littéraire sur le sujet de l’obésité.

Allons-y tout d’abord de quelques chiffres fournis par l’auteur:

–  Le tier des Américains sont obèses.

– Les obèses sont plus enclins aux maladies cardiaques, diabète, problèmes osseux et cancer.

– Les obèses consomment $700 de plus par année en soins médicaux que les non-obèses.

– Les coûts totaux de l’obésité dépassent $200 milliards par année aux États-Unis (plus que le tabagisme).

– Par l’entremise des programmes Medicare et Medicaid, la moitié de ces coûts se retrouvent sur le dos des contribuables.

L’auteur de l’article ne prend pas vraiment position, il ne fait que présenter des articles sur le sujet, dont celui du Urban Institute, un « think-tank » de Washington, qui propose de  taxer les aliments engraissants.  Le congrès considère d’ailleurs une taxe sur les boissons sucrées pour financer le nouveau programme de santé.  Il a pourtant été démontré que ces politiques pigouviennes (après l’économiste britannique Arthur Pigou) sont inefficaces, notamment par l’économiste Ronald Coase, qui a gagné un prix Nobel à cet égard. En effet, la consommation d’une poutine de temps en temps n’entraînera pas nécessairement l’obésité; l’individu peut compenser en faisant de l’exercice. En revanche, la consommation excessive d’aliments qui échapperaient à la taxe pourrait très bien mener à l’obésité.

Dans ce cas-ci, le problème n’est pas la consommation de gras ou de boissons sucrées. Le problème est que l’ensemble des contribuables doivent assumer les coûts reliés à un groupe d’individus qui ne fait pas attention à sa santé. Le problème est dû au fait qu’en raison du filet social, une bonne partie des obèses n’ont pas à assumer les coûts complets de leurs soins de santé. Pour eux, l’utilité de manger de la « junk food » est supérieure à la somme des coûts qu’ils doivent assumer pour le faire (une dégradation immédiate ou future de leur état de santé et une partie des frais médicaux).

La solution la plus efficace m’apparaît être la suivante: suite à un examen annuel (qui doit être fait de toute façon), un médecin évaluerait le niveau de santé de l’individu. Si l’individu ne fait pas attention à sa santé et présente un risque accru de tomber malade, on lui facturerait une sorte de sur-prime pour compenser les contribuables pour le risque accru. Comme pour n’importe quelle assurance, lorsque le risque est plus élevé, l’assureur doit être compensé par une prime plus élevée. Vous voulez éviter cette sur-prime? Faîtes attention à votre santé. Ainsi, on assure l’universalité des soins de santé, sans toutefois faire assumer à la collectivité les coûts sociaux engendrés par le comportement irresponsable de quelques individus. De plus, cette solution est relativement moins compliquée car il est plus facile d’établir si un individu est en bonne santé (prise de sang, pression, examen physique, test d’urine, calcul de l’indice de masse corporelle) que de décider quels aliments en particulier sont responsables de l’obésité.

 Évidemment, la solution la plus drastique serait l’élimination totale du filet social, qui ferait en sorte que tous les individus seraient responsables de leurs actes. Cependant, je suis de ceux qui croient que l’universalité des soins de santé est un mal nécessaire. Trouvons donc une solution appropriée qui respecte les libertés individuelles et qui ne permettra pas à l’État de nous prendre encore plus de laine sur le dos pour financer son expansion.

 http://www.economist.com/displaystory.cfm?story_id=14119707

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