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Tout d’abord, les banques à charte ne créent pas d’argent à partie de rien. Seules les banques centrales ont ce privilège. Les banques à charte ont besoin des dépôts pour créer de l’argent. Voici comment une banque à charte crée de la monnaie à partir des dépôts (en supposant que les banques visent un ratio de réserve de 10%):

1)      Sébastien dépose $100 dans son compte à la CIBC.

2)      La CIBC garde $10 en réserve et prête à David $90.

3)      David utilise l’argent pour acheter un lecteur Blu-Ray chez FutureShop.

4)      À la fin de sa journée, le marchand dépose ses recettes à la Banque de Montréal, incluant le $90 de David.

5)      Le lendemain, la Banque de Montréal conserve $9 en réserve du $90 de David déposé dans le compte de FutureShop et prête le reste, soit $81, à Martin.

6)      Martin utilise l’argent pour payer sa saison de hockey. La ligue n’a pas besoin de l’argent pour le moment, elle le dépose donc dans son compte à la Banque TD.

7)      La banque TD conserve $8.10 en réserve et prête le reste, soit $72.90, à quelqu’un d’autre, et ainsi de suite.

Argent initial = $100
Argent total dans le système après les transactions ci-haut = $100 + $90 + $81 + $72.90 = $343.90

Total de l’argent créé par le système = $243.90

Cet argent n’est pas apparu de nulle part. Si Sebastien n’avait pas déposé son argent, David n’aurait pas pu l’emprunter (c’est-à-dire que la CIBC n’aurait pas inventé $90 à partir de rien). Les banques ont besoin de dépôts pour créer de l’argent. Comme cet exemple utilise un ratio de réserve de 10%, cela signifie que si on poursuit, l’argent total qui pourrait être créé sera d’environ $1,000 ($100 * 1 / 10%).

(suite…)

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Le prix de l’or a beaucoup augmenté durant la crise (voir graphique 1 ci-bas), allant d’environ $650 vers la mi-2007 à plus de $1,000 au sommet de la crise au début 2008. Il s’est ensuite écroulé à $700, pour ensuite remonter à environ $1,150 aujourd’hui. Qu’est-ce qui explique cette remontée malgré le fait que l’inflation (en terme d’augmentation de l’indice des prix à la consommation) est présentement très faible aux États-Unis et que certains parlent encore de risque de déflation?

La base monétaire (MB) a augmenté énormément durant la crise (voir graphique 2); résultat de la création de monnaie ex nihilo par la Federal Reserve. Cependant, cette nouvelle monnaie n’a pas été convertie en nouveaux prêts et est demeurée sous la forme de réserves bancaires (voir graphique 3).

Comme je l’ai souvent expliqué, l’économie est encore très faible; les mauvais investissements du boum n’ont pas encore été radiés et l’économie n’est pas prête à entâmer un autre cycle d’endettement.

On peut clairement observer le phénomène au niveau du multiplicateur monétaire et de la vélocité de la monnaie.

Le multiplicateur monétaire:

Le multiplicateur monétaire est le ratio entre la masse monétaire en circulation (M2) et la base monétaire sous forme de réserves à la banque centrale (MB). Plus le multiplicateur est élevé, plus le potentiel inflationniste est élevé. Le multiplicateur a cependant une limite: il ne peut être plus élevé que la réciproque du ratio de réserves requis (RRR). Donc, si le RRR est de 10%, le multiplicateur ne peut dépasser 10x. Le multiplicateur monétaire s’est écroulé durant la crise et ne semble montrer aucun signe de vie (voir graphique 4).

 La vélocité de la monnaie:

La vélocité de la monnaie est la vitesse à laquelle la monnaie change de main dans l’économie sur une période donnée en pourcentage de la masse monétaire. Plus la vélocité de la monnaie est élevée, plus le potentiel inflationniste est élevé puisque la nouvelle monnaie crée est plus rapidement reflétée dans les prix.  Elle s’est aussi écroulée durant la récession et demeure présentement très basse (voir graphique 5).

Les implications pour l’or:

Pourquoi acheter de l’or s’il n’y pas d’inflation dans les prix et que le multiplicateur et la vélocité de la monnaie sont au plancher?

Je pense que les investisseurs qui achètent de l’or mise sur le potentiel inflationniste futur de l’économie. Premièrement, ils sont conscients qu’avec les déficits prévus au niveau Fédéral, la croissance de la base monétaire n’est pas terminée. Deuxièmement, ils sont aussi conscients qu’aussitôt que la vélocité de la monnaie va se redresser, l’inflation va être sévère.

Plus MB sera convertie en M2, plus l’inflation sera élevée,et comme MB est immense présentement relativement à M2, le potentiel inflationniste est gigantesque. La seule façon de prévenir cette inflation efficacement serait de détruire de la monnaie de base (MB), mais cela serait désastreux pour les banques. Il n’est pas possible de créer autant de monnaie sans générer d’inflation éventuellement; c’est de la simple arithmétique…

Je ne vous dit pas que le prix de l’or va atteindre $2,000 d’ici la fin de l’année. Il a déjà beaucoup monté et reflète déjà partiellement cette situation. Cependant, je pense qu’une baisse du prix de l’or serait fortement limitée par la taille de la base monétaire et qu’il y a encore du potentiel de hausse.

L’autre implication importante est que si l’économie se renforcit, ce qui ferait remonter le vélocité de la monnaie et génèrerait de l’inflation, le prix de l’or en bénéficerait. Nous pourrions donc assister à un scénario dans lequel le prix de l’or bénéficierait d’une reprise économique. Cela n’a pas souvent été observé à ma connaissance. 

Graphique 1: Prix de l’or

Graphique 2: Base monétaire

 

Graphique 3: Réserves bancaires excédentaires et croissance des prêts

Graphique 4: Multiplicateur monétaire

Graphique 5: Vélocité de la monnaie

 

 

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Pour faire suite à mon billet sur la question de la création d’argent publié la semaine dernière, voici quelques précisions à ce sujet.

Commençons tout d’abord par présenter le bilan d’une banque. Du côté des actifs on retrouve les réserves ainsi que les prêts, alors que les passifs sont essentiellement constitués des dépôts et du capital. N’oubliez pas que le côté gauche doit toujours être égal au côté droit.

Banque1

Première étape, la banque reçoit un dépôt de $100. Voici l’impact au bilan:

Banque2

Deuxième étape, la banque fait un prêt avec l’argent de ce dépôt. En supposant qu’elle vise un ratio de réserves de 10%, elle fera donc un prêt de $90. Il y aura trois étapes dans le processus. Tout d’abord, le prêt est émis:

Banque3

Ensuite, il le montant est déposé dans le compte de l’emprunteur. Notez qu’à ce moment-ci, on observe déjà que de l’argent a été créé:

Banque4

Par la suite, l’emprunteur dépense l’argent:

Banque5

Finalement, voici le résultat net: pour $100 de dépots, la banque a $90 de prêts et $10 de réserves. L’argent nouvellement créé n’est pas disparu; il aboutira simplement dans d’autres banques sous la forme de dépôts. Ces autres banques feront la même choses avec ces cépôts et, pour un ratio de réserves de 10%, un total de $1,000 de nouvel argent sera créé à partir du dépôt initial de $100!

Banque6

Lorsque l’emprunteur remboursera son prêt de $90, ce dernier disparaîtra et l’argent retournera en réserves. Les intérêts s’ajouterons quant à eux à l’encaisse et au capital de la banque.

C’est d’ailleurs ce phénomène que certains économistes keynesiens craignent comme la peste: la déflation. S’il y a moins de nouveaux prêts que de prêts remboursés, les réserves grossissent plus vite que les prêts et l’argent créé disparait. Nous le voyons d’ailleurs sur les bilans des banques présentement. Pour une même quantité de biens, s’il y a moins de monnaie, les prix baissent. C’est pourquoi les banques centrales ont innondé l’économie de liquidités pour tenter de contrer ce phénomène. Entre  août 2008 et août 2009, la masse monétaire des États-Unis (M1) a augmenté de 18.5%.

Autrement dit, pour maintenir l’inflation, il faut que les montants des nouveaux prêts soient supérieure aux montants des prêts remboursés, et présentement les gens remboursent leurs prêts davantage qu’ils n’empruntent.

La logique derrière ces actions est que si on réussit à créer de l’inflation, les volumes de ventes et les prix vont augmenter. Cette stimulation artificielle de la demande va faire en sorte que les entreprises verront leurs profits augmenter et pourraient investir dans leur capacité de production et embaucher de nouveaux employés. Ces nouveaux employés vont dépenser et aider à faire repartir la machine de la croissance économique.

Cette façon de voir les choses n’est rien d’autre que du keynesiannisme à l’état pur. C’est bien beau sur papier, mais on ne crée pas de richesse en imprimant de l’argent.

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