Avec tous les déficits gouvernementaux qui sévissent présentement dans les pays industrialisés, en accord avec l’idéologie keynesienne, on parle de plus en plus de hausse des impôts et taxes comme moyen de financer ces dépenses immondes.
L’impôt fut d’ailleurs encouragé par Keynes. Ce dernier s’opposait catégoriquement à l’épargne et favorisait l’impôt comme moyen de lutter contre ce « fléaut ». En subtilisant de l’argent aux contribuables pour le dépenser à sa guise, le gouvernement réduit l’épargne et fait « rouler » l’économie.
Cependant, les gens qui pensent de cette façon ignorent l’existence d’un des principe économiques les plus fiables: la courbe de Laffer. La courbe de Laffer est basée sur l’idée que la relation positive entre croissance du taux d’imposition et croissance des recettes de l’État s’inverse lorsque le taux d’imposition devient trop élevé. Tout d’abord, l’impôt est une taxe au travail. Lorsqu’on taxe quelque chose, on augmente artificiellement le prix, ce qui fait diminuer la demande. Deuxièmement, l’impôt mets l’argent dans les main des fonctionnaires plutôt que dans les mains des citoyens, ce qui résulte en du gaspillage et des investissement non-productifs. Troisièmement, des impôts élevés encouragent l’économie « informelle » et la contrebande.
Dans ce graphique illustrant la courbe de Laffer, l’abscisse est le taux de taxation alors que l’ordonnée représente la recette fiscale totale de l’État.
Les données historiques donnent raison à Laffer (qui a lancé cette idée dans les années 1970s).
– Durant les années 1920s, le taux d’imposition moyen est passé de 73% à moins de 25%. Les revenus de taxation ont quant à eux augmenté de 61% sur cette période.
– Durant les années 1930s, les présidents Hoover et Roosevelt ont augmenté le taux d’imposition à 90% pour financer le New Deal. Au début des années 1960s, Kennedy a renversé la situation en diminuant le taux à 70%. Les recettes fiscales ont alors augmenté de 62% en 7 ans.
– Durant les années 1980, l’administration Reagan a mis en place un programme de baisses d’impôts d’environ 25%. Entre 1983 et 1989, les revenus de taxation ont augmenté de 54%.
– Les deux graphiques suivants proviennent d’une étude du National Center For Policy Analysis (NCPA) publiée en 1991 et utilisant les données de 103 pays. Le premier confirme la courbe de Laffer à l’échelle internationale en montrant les revenus de taxation en fonction du taux d’imposition. Le second graphique montre que la croissance économique est maximisée lorsque le taux de taxation total est d’environ 20%.
L’idiot de Paul Krugman n’y a rien compris (comme d’habitude)!
L’économiste keynesien Paul Krugman mentionnait dernièrement sur son blogue du NY Times que la courbe de Laffer ne valait rien puisque l’augmentation du taux d’imposition de Clinton a été suivie d’une augmentation des revenus de taxation alors que la baisse d’impôt de 2001 du gouvernement Bush a été suivie d’une baisse des revenus de taxation. Est-ce que Krugman est malhonnête ou simplement stupide? Néanmoins, il présentait le graphique suivant pour justifier son argumentation:
Observons maintenant ce qui s’est réellement passé.
– Premièrement, la hausse des taxes de Clinton (1993) fut plutôt petite à 0.83% du PIB. L’économie sortait d’une récession et se dirigeait vers une reprise. Générallement, la croissance est forte au début de la reprise et ralentit par la suite. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé dans les années 1990s. Curieusement, la croissance a été plus forte après 1997 malgré l’avancement de la reprise. Que s’est-il passé en 1997 pour que cela se produise? Une baisse des impôts! Il y a donc fort à parier que la reprise économique a été ralentie par la hausse des impôts de Clinton et a réaccéléré après le soulagement fiscal de 1997 (voir tableau ci-bas).
– Deuxièmement, la baisse des impôts de Bush en 2001 a été bien spéciale.
- Elle a été plutôt petite à seulement 0.80% du PIB comparativement à 1.90% pour Kennedy et 1.40% pour Reagan.
- Elle n’était que temporaire (Christina Romer, en charge du Council of Economic Advisors sous Obama, a publié une étude en 2005 démontrant que les baisses d’impôts temporaires n’ont pas d’impact significatif sur la croissance économique, alors que les baisses d’impôts permanentes de 1% avait un impact de 3% sur la croissance économique subséquente).
- Elle était graduellement étalée sur 5 ans, ce qui faisait en sorte que les gens retardaient certaines de leurs décisions économiques pour bénéficier d’un rabais fiscal plus optimal. Si vous voulez acheter quelque chose et que le marchand vous dit que l’article va être en solde de 50% dans 3 mois, vous allez attendre n’est-ce pas?
- Elle avait un agenda social, ciblant les couples mariés, les enfants et les gens à faibles revenus. Ces éléments avaient possiblement un certain mérite pour la société, mais elles ne favorisaient pas la croissance économique.
En 2003, Bush a rectifié le tir. Il a augmenté les baisses d’impôts, a éléminé les délais dans leur mise en force et a ciblé les investisseurs (divdendes et gains en capitaux) et les petites entreprises (amortissement des équipements). Jettez un second regard sur le graphique de Paul Krugman et vous verrez que les revenus de taxation ont explosé suite à cet ajustement de 2003.
Ainsi, Paul Krugman a définitivement mal interprété l’histoire lorsqu’il a présenté ce graphique sur son blogue et aurait dû vérifier ses prémisses avant de les présenter. Les actions fiscales de Clinton et de Bush vont plutôt dans le sens de la courbe de Laffer plutôt que de s’y opposer!
Conclusion
Contrairement à ce que les disciples de Keynes comme Paul Krugman voudraient nous faire croire, les implications de la courbe de Laffer sont bien réelles et ont été observées à travers l’histoire. L’impôt est une taxe au travail et le travail productif est la source principale de création de richesse. Ainsi, la meilleure façon d’optimiser la croissance économique est de taxer les citoyens le moins possible et, pour maintenir un budget gouvernemental équilibré, de réduire les dépenses de l’État en diminuant sa taille.
Merci pour votre excellent blog que je lis depuis un mois environ. Vous venez d’expliquer de façon encore plus détaillée que Dan Mitchell qu’est-ce que la Laffer curve, exellent post. Ce n’est pas étonnant que les journalistes économiques ne parlent jamais de cette loi économique, ils copinent beaucoup trop avec le gouvernement. J’ai hâte qu’il y ait un journaliste économique free-market dans les médias traditionnels, mais on peut toujours rêver.
@Pierre-Olivier
Merci pour les compliments.
La droite au Québec n’a aucun droit de parole.
Même le nouveau chef de l’ADQ se présente maintenant comme un centriste pour tenter d’améliorer l’électorat de ce parti dont les fondements sont plutôt de droite.
Le populisme a beaucoup trop d’emprise sur notre population. Pas surprenant quand 40% des gens ne paient pas d’impôts…
Pas étonnant que l’ADQ score aussi peu, on arrête pas de diluer la sauce depuis le succès de 2001-2002.
En passant j’étais au congrès jeune de l’ADQ, et malgré le cahier de propositions très libre-marché, j’ai dû le défendre bec et ongles auprès des autres membres jeunes. Les sociaux-démocrates envahissent les formations politiques, se servant de ces partis pour faire avancer leur propre agenda (gagner de la popularité, une job).
Le problème est aussi au niveau du système d’éducation, où on a enlevé l’économie du cursus. Quand j’étais au secondaire, on m’a enseigné des tas de sornettes keynésiennes. Pas étonnant que les gens se méfient des économistes et des entrepreneurs, avec les intervenants à la radio et à la télé (G. Fillion, B. Landry, etc.), ils n’arrivent jamais à voir venir les variations des cycles économiques. Il faut continuer d’éduquer le public, ce que j’ai vu sur le blogue de Maxime Bernier me redonne une parcelle d’espoir cependant.
[…] Le moyen choisi par le gouvernement est l’impôt progressif. Comme je le mentionnais hier, l’impôt est loin d’être juste et est définitivement un frein à la croissance […]
« La droite au Québec n’a aucun droit de parole… »
A CAUSE DES MÉDIAS, mon cher…
A cause des journalistes et propriétaires des médias (presse canadienne et france presse inclus).
Le Québécois sont pas mal plus à droite que le discours des médias de masse…
(tous étatistes, en passant!)
Bush, budget équilibré?!?
@Fred
Relisez ma conclusion.
Je ne dis pas que Bush avait un budget équilibré.
Ce que je dis c’est que la croissance économique est stimulée par un bas taux d’imposition et que pour maintenir l’équilibre budgétaire (malgré un bas taux d’imposition) il faut par conséquent que le gouvernement réduise ses dépenses, ce qui n’a évidemment pas été le cas pour Bush.
Là on est d’accord.
Mais le propos de Laffer était que baisser les impôts augmentaient tellement l’activité que le produit de l’impôt augmentait (détail amusant, Keynes fait partie des nombreux prédécesseurs à avoir envisagé cet éventualité), ce qui peut parfois arriver. Autrement dit pas besoin de couper dans les dépenses.
@Fred
Il y a une nuance que j’ai saisie récemment.
Si vous lisez l’étude que je cite dans le billet, vous constaterez que les auteurs présentent deux taux d’imposition optimaux.
– L’un montre le taux de taxation qui maximise les revenus de l’État (environ 43%).
– L’autre montre le taux d’imposition qui maximise la croissance économique, lequel est beaucoup plus bas que le premier, soit autour de 17%.
Or, quel est le but le plus souhaitable des politiques publiques? Maximiser les revenus de l’État ou maximiser la croissance économique (et donc le niveau de vie de la population)?
Poser la question, c’est y répondre!
Je me demande d’où sort ce chiffre de 17%, mais bon pourquoi pas. Si ce chiffre est si bien connu, sans doute peuvent-ils également quelles sont les « bonnes dépenses », car ce sont elles qui évitent que le taux optimal d’imposition ne soit pas 0%.
Enfin, il faut faire attention à ce qu’il n’y ait pas une part d’effet keynésien de court terme dans ce que vous exposez. La plupart de ces réductions d’impôts n’ont pas dû être faîtes à déficit budgétaire constant.
L’état peut aussi vouloir faire un peu de redistribution, ce qui est sans doute ce que veut Krugman. Effectivement, cette redistribution nuira à l’efficacité.
@Fred
Le 17% vient d’une régression en utilisant les données de 103 pays.
ok.
Bonjour!
Vous écrivez:
« Deuxièmement, l’impôt mets (sic! pour l’orthographe) l’argent dans les main (re-sic!) des fonctionnaires plutôt que dans les mains des citoyens, ce qui résulte en du gaspillage et des investissement (re-re-sic, et je ne parle même pas de la syntaxe) non-productifs. »
Je ne comprends ce qui peut rationnellement justifier de tels propos. C’est de la pure idéologie, ce qui n’est pas condamnable en soi, mais qui mérite d’être souligné, assumé et présenté comme tel. En effet, je ne pense pas que le salaire d’un policier, par exemple, soit un « gaspillage » ou un « investissement improductif ». Il faut redescendre de votre nuage…
A suivre votre conclusion qui se présente sous l’aspect d’un raisonnement à la rigueur mathématiquement indiscutable – l’ironie nous sauvera tous -, la taille idéale de l’état devrait être réduite pour « optimiser » la croissance au maximum. A moins qu’un état réduit au strict minimum – voire à néant – ne garantisse pas les conditions-cadres nécessaires à l' »optimisation » de la croissance? Où se situe la limite, dans le monde réel, je veux dire hors de vos hallucinations d’économiste-idéologue? La courbe de Laffer ne dit rien sur la question? dommage…
@Raloul
« En effet, je ne pense pas que le salaire d’un policier, par exemple, soit un “gaspillage” ou un “investissement improductif”. »
Non, mais lorsqu’un politicien veut s’acheter le soutien des policiers pour la prochaine élection, il n’a qu’à abdiquer à leurs demandes salariales même si elle sont trop élevées. Ceci dit, la croissance du gouvernement ne se fait généralement pas dans les services utiles (comme la police), mais plutôt dans la bureaucratie et la règlementation.
Par ailleurs, la courbe de Laffer n’est pas un « raisonnement mathématique indiscutable », c’est une théorie basée sur l’observation de faits réels et qui démontre que l’impôt tue l’impôt. Idéologie ou pas, c’est la réalité.
Mais le graphique de Krugman n’est-il pas un peu trompeur ? Avec l’agrandissement de la masse monétaire, c’est un peu normal que les revenus des gouvernements augmentent continuellement, non ? Serait-il plus juste de mettre le même graphique, mais en dollars constants pour éliminer les effets de l’inflation? Ou un graphique représentant les revenus en pourcentage du PIB?
Également, si on élargie le graphique de Krugman et qu’on le commence à 1990, on remarque que les revenus baissaient avant 1992 et ont commencé à grimper en 1992. Suite à la hausse d’impôts en 1993, les revenus ne semblent pas augmenter vraiment plus vite que la lancée de 1992. Bref, on dirait que l’augmentation d’impôts ne va rien chercher de plus. En outre, on peut aussi dire que ce boom n’est pas causé par la hausse d’impôts de 1993 ou la baisse d’impôts de 1997, car cette période marquait le début de la bulle de l’internet.
Ensuite pour ce qui est de la baisse d’impôts de Bush, (toujours selon le graphique de Krugman) c’est assez éloquent. Pratiquement toutes les baisses d’impôts ont été appliquées en 2003 et c’est exactement à partir de cette année que les revenus augmentent. Toutefois, votre argument (disant qu’après une récession la croissance repart au plus fort) pourrait aussi s’appliquer là. Et ça c’est sans compter qu’en 2003, une nouvelle période de « boom » recommençait…
J’ai de la difficulté à trouver un graphique qui est le plus neutre possible et ensuite de trouver une période qui n’est pas affectée par les « boom’n’bust ». Ça devient difficile de donner raison à Krugman ou pas… non?