“The Cult of the Presidency: America’s Dangerous Devotion to Executive Power” Gene Healy.
Partie 1 ici.
Partie 2 ici.
Harry S. Truman
À mon avis, Harry Truman est probablement l’un des pires POTUS du 20e siècle.
Pour le quatrième terme de Roosevelt, ce dernier voulait nommer le progressiste Henry Wallace comme vice-président pour une seconde fois, mais celui-ci déplaisait aux bonzes du parti démocrate. Leur premier choix, Jimmy Byrnes ne semblait pas obtenir la faveur des délégués, il leur fallait donc un candidat de dernière minute. Ils ont donc orchestré la nomination de Truman in extremis.
Quand Roosevelt est décédé, Truman n’avait été vice-président que depuis 82 jours et ne lui avait parlé que 2 fois. Il ne connaissait même pas l’existence de la bombe nucléaire. Il s’agissait d’un homme simple, peu érudi, ayant peu accompli dans la vie après une enfance décevante. Il était évident qu’il était dépassé par les événements et qu’il faisait trop confiance à ses conseillers.
Contrairement a Roosevelt, Truman allait se montrer inflexible envers les Soviétiques, sous l’influence de ses conseillers pathologiquement anti-communistes. Son intransigence et sa stupidité mettront en branle une coûteuse et meurtrière Guerre Froide entre les pays de l’OTAN et l’URSS.
En 1941, alors que l’URSS était en guerre contre les Nazis, Truman avait déclaré que les États-Unis se devaient d’apporter de l’aide au côté qui perd la guerre, de manière à maximiser les pertes des deux côtés!
Mais le pire acte d’HST est son utilisation inutile de l’arme nucléaire. Avec l’entrée des Soviétiques sur le front Japonais, la bombe nucléaire n’était plus nécessaire. Le Japon était prêt à capituler, à condition de pouvoir garder son Empereur, mais Truman s’entêtait à exiger une rédition inconditionnelle. À vrai dire, il souhaitait de tout cœur avoir le temps de passer à l’histoire avec la bombe avant que les Japonais ne capitulent. C’est aussi lui qui a stupidement déclenché la désastreuse Guerre de Corée sans approbation du Congrès.
Malgré ses crimes de guerre, HST est tout de même considéré comme l’un des plus admirables POTUS de l’histoire! Pourtant, il a mis les États-Unis su rune trajectoire d’auto-destruction qui a fait énorméments de torts à l’humanité jusqu’à la chute du communisme en 1990.
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Bill Clinton
Devant l’opposition du Congrès à ses politiques, Bill Clinton a lui aussi utilisé les ordres exécutifs pour imposer ses vues. En 1994, Clinton est intervenu en Haïti sans l’accord du Congrès, tout comme en Bosnie la même année, qu’il bombarda et où il envoya 20,000 soldats. Son intervention en Serbie en 1999 fut la première à dépasser 60 jours sans approbation du Congrès.
Pour détourner l’attention de l’affaire Lewinsky, Clinton a ordonné des frappes au Soudan et en Afghanistan le même jour où les médias rapportaient que l’avocat Kenneth Starr avait obtenu un échantillon d’ADN du président. Les frappes au Soudan reposaient sur des soupçons de fabrication d’armes de destruction massive chimiques pour lesquels l’administration n’avait aucune preuve tangible et qui se sont avérés faux. L’opération Desert Fox en Irak a quant a elle débuté la veille du débat sur la destitution de Clinton, encore question de détourner l’attention.
W. Bush
L’administration Bush a exécuté une augmentation significative des pouvoirs exécutifs du POTUS. Le pouvoir de déclencher une guerre à souhait, de mettre les citoyens sous écoute et de lire leurs courriels, ce capturer des citoyens en sol américain et de les détenir sans procès.
Suite aux attentats de Septembre 2001, le président Bush a voulu passer une nouvelle résolution concernant l’Autorisation de la Force Militaire, lui donnant pratiquement carte blanche pour faire la guerre dans tout pays susceptible d’abriter des terroristes. La motion fut approuvée presque sans débat et constitua une augmentation significative des pouvoirs du président.
Bush a préparé son intervention en Iraq bien avant d’avoir obtenu l’approbation du Congrès, qui a pratiquement été mis devant le fait accompli. Et comme on le sait, il a utilisé le faux-prétexte des armes de destruction massive pour justifier ses actes.
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Barrack Obama
Lorsqu’il a accepté son prix Nobel de la paix, Barrack Obama venait d’envoyer 30,000 soldats additionnels en Afghanistan et avait déjà ordonné plus d’attaques de drones que George W. Bush (il en lancera 10 fois plus que lui au cours de ses 2 termes).
Par la suite, il a lancé deux guerres non-officiellement déclarées. Celle contre le régime Khadafi en Lybie a requis 7 mois de bombardements. Mais selon lui il ne s’agissait pas d’une guerre car aucun soldat n’a foulé le sol lybien. Ce faisant, Obama venait d’éliminer les dernières barrières empêchant le président de faire la guerre comme bon lui semble sans accord du Congrès.
Obama a utilisé l’amendement aux War Powers Resolutions de 2001 qui permettait au président de cibler Al Quaeda, pour lancer une offensive contre Daesch, et ce même si Al Quaeda a spécifiquement ex-communié Daesch!
C’est aussi sous le règne d’Obama que la NSA a utilisé une interprétation secrète du Patriot Act pour se confier le droit d’espionner la nation en entier, tel que révélé par Edward Snowden. Il a de plus persecuté les whistleblowers tels que Bradley Manning, qui ont révélé au monde les crimes de guerre commis par les États-Unis.
Devant l’inaction du Congrès, Obama a abondamment utilisé les ordres exécutifs pour imposer ses vues. Obama a un jour declaré: “I’ve got a pen, and I’ve got a phone,” ce qui signifiait son désir d’utiliser les ordres exécutifs pour défier le Congrès, ce qu’il a fait à plusieurs reprises pour autoriser les immigrants illégaux à rester au pays, forcer les écoles à adopter un curriculum national, forcer les compagnies d’électricité à remplacer le charbon par des énergies renouvelables et amender l’Affordable Care Act pour y inclure des subventions supplémentaires.
En somme, Obama a dirigé le pays avec comme hypothèse que l’inaction du Congrès était un prétexte légitime à faire ce qu’il veut. Dans un article publie en 2016 dans Reason Magazine, Healy expliquait qu’Obama a laissé à Donald Trump un “pistolet chargé”, c’est-à-dire qu’il a encore plus augmenté les pouvoirs du POTUS, ce qui permettra à Trump d’aller encore plus loin.
D’ailleurs, durant ses 100 premiers jours, Trump a encore plus augmenté le pouvoir exécutif du président en faisant en sorte que le Sénat ne puisse pas s’opposer aux nominations à la Cour Suprême. En fait, la faible majorité Républicaine au Sénat ainsi que le système judiciaire empêchent Trump de mener à bien sa vision politique, ce qui le pousse aussi a émettre des dizaines d’ordres executifs. Combien de temps lui faudra-t-il pour contourner ces derniers remparts au pouvoir exécutif?
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Conclusion
La présidence des États-Unis est une tâche quasi-impossible. Le POTUS est tenu responsable d’événenements qu’il ne peut pourtant pas contrôler. Comme la seule chose qui peut le mettre en valeur est son pouvoir militaire, il est peu surprenant que tant de présidents aient embrassé le militarisme comme moyen de faire monter leur taux d’approbation.
Cette nouvelle alter-constitution qui a émergé graduellement au 20e siècle confère énormément de pouvoir au POTUS et repose sur la confiance aveugle au fait que le président élu démocratiquement sera toujours une personne bienveillante qui utilisera ces pouvoirs à bon escient, de manière parsimonieuse et sélective. Cette hypothèse est très naïve…
Malheureusement, Healy ne possède pas la recette miracle pour changer les choses. Les Américains ont la présidence qu’ils méritent. Tant que la population s’accrochera au mythe de la “Présidence Héroïque”, le président s’accrochera à ses pouvoirs accrus et tentera d’en avoir encore plus.
Dans le film Air Force One, le président se bat avec des terroristes et fait atterrir un Boeing. Dans Independence Day, il pilote un jet de combat pour défendre le monde contre les extra-terrestres. Dans Dave, il demontre que s’il le veut, le president peut equilibrer le budget, éliminer l’itinérance et garantir un emploi à tous simplement avec un crayon, un bloc-note et de la pure bienveillance. Attentes irréalistes?
Les taux d’approbation populaires du POTUS sont en constant déclin depuis plus de 40 ans parce que les présidents promettent de plus en plus, mais n’ont pas les pouvoirs pour accomplir ces promesses, ce qui laisse la population en état continuel de déception et pousse le président à chercher plus de pouvoirs.
Le Congrès a fait ce qu’il pouvait dans les années 1970 pour restreindre le pouvoir exécutif, notamment par le War Powers Act, le Non-Detention Act, l’amendement Hughes-Ryan et plusieurs autres lois. Mais le Président n’a jamais manqué de crises urgentes pour justifier de les contourner et la polarité partisane affectant le Congrès a réduit son aptitude à reprendre du pouvoir des mains du président.
Cet excellent livre est plutôt apolitique. Selon Healy, la “présidence impériale” est un projet bi-partisan, mais il tend à demontrer que les administrations plus progressistes ont davantage fait avancer la cause que les conservateurs. Je recommande chaudement d’en faire la lecture.
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Cette série d’article a aussi été inspirée de la série-documentaire « The Untold Story of the United-States« d’Oliver Stone, disponible sur Netflix.
» Harry Truman est probablement l’un des pires POTUS du 20e siècle » je vous trouve extrêmement sévère. Il est bien moins pire que Teddy Roosevelt ou que FDR. Teddy Roosevelt était un fasciste avant l’heure. Il avait des sérieuses tendances autoritaires et dictatoriales. Même chose pour FDR qui était inspiré du fascisme ( il admirait mussolini). Son New deal a été un désastre économique ( il a retardé la reprise économique de plusieurs années. 7 à 8 ans selon les différentes estimations). Sans parler du fait que le New deal a créé un système profondément clientéliste et a servi ni plus ni moins qu’à acheter des voix. Pour recevoir de l’argent de l’état vous deviez vous engager à voter démocrate. On pourrait aussi parler du fait que le New deal a créé un état providence raciste. C’est le New deal qui a fortement encouragé la ségrégation résidentielle selon les races ( cela a créé les ghettos noirs).
Truman a été un mauvais président mais c’est un ange comparé à son prédécesseur.
La guerre froide était inévitable à vous entendre c’est Truman qui l’a provoqué. En effet, truman a surtout utilisé la bombe atomique pour montrer la puissance américaine. L’utilisation de la bombe nucléaire a permis aux gens de prendre conscience de la dangerosité de cette bombe. Et donc éviter que d’autres l’utilisent.
» en faisant en sorte que le Sénat ne puisse pas s’opposer aux nominations à la Cour Suprême » faux il faut toujours un vote à la majorité simple du sénat. Il a simplement fait que le vote se fasse à majorité simple au lieu d’un vote à majorité qualifié. Obama avait déjà fait ça (modifier la règle de majorité) pour plusieurs nominations de magistrats ( mais pas à la cour suprême). Il me paraît pas illogique d’avoir des votes à majorité simple. Je ne vois pas vraiment où est le scandale. Autant je trouve scandaleux qu’un président contourne la décision du congrès par ordre exécutif autant je ne vois pas le scandale d’avoir des votes à majorité simple pour éviter l’immobilisme. Le problème c’est que des sénateurs démocrates avaient clairement dit qu’ils voteraient contre tous les candidats choisis par Trump quand bien même ils seraient extrêmement compétents ( ce qui est le cas du juge nommé par Trump qui est considéré comme l’un des plus grands juristes des usa). Il y a de plus en plus de polarisation aux usa, de plus en plus de sectarisme. Cela en devient inquiétant. Cela affaiblit les usa et la démocratie américaine.
« Cette série d’article a aussi été inspirée de la série-documentaire « The Untold Story of the United-States« d’Oliver Stone » vous êtes sérieux ?? Stone s’est comme Michael moore un propagandiste d’extrême gauche dont la crédibilité est nulle. J’ai vu plusieurs documentaires de ces deux propagandistes j’en ai jamais vu un de qualité qui ne soit pas de la vulgaire propagande. Comme toute personne d’extrême gauche, Stone voue une haine pathologique aux usa. Par contre cela le dérange pas d’admirer les dictateurs comme castro ( pour lui du temps qu’un dictateur soit anti américain et a la bonne idéologie ce sera quelqu’un de bien). Ha récemment il a fait un joli reportage de propagande russe. Accorder crédit à Stone ou à moore c’est la même chose qu’accorder crédit à Goebbels. c’est marrant comment Stone tends faire taire les critiques en se prétendant pacifiste. Lol. Il est prouvé depuis longtemps que les mouvements pacifistes pendant la guerre froide était téléguidé par le kgb. Les pacifistes sont les idiots utiles de nos ennemis (d’ailleurs les nazis puis les communistes). La seule question à se poser sont t ils conscients d’être les alliés de nos ennemis ou sont t ils juste des idiots utiles.
L’augmentation du pouvoir du président par Obama est sans précédent. Et cela illustre une vision assez inquiétante de vouloir contourner le congrès. Obama a tout simplement décider de contourner le congrès quand celui ci n’appliquait pas son programme. Une attitude plus intelligente (et démocrate) aurait été de négocier avec le congrès les réformes à faire (quitte à mettre un peu d’eau dans son vin) mais obama a refusé de faire cela car il était persuadé incarner le camp du bien et détenir la seule et unique vérité. Résultat l’héritage d’obama est assez fragile (un autre président peut le renforcer). Obama était incapable de faire le moindre compromis. Obama était un excellent candidat présidentiel mais un très mauvais gouvernant (en grande partie à cause de cela: en raison de son idéologie, il refusait tout compromis). Pour moi le principal héritage d’obama: c’est l’utilisation massive des drones pour éliminer les terroristes, la gigantesque dette et l’augmentation sans précédent du pouvoir de l’exécutif. Certes, comme le montre votre série d’articles, obama n’est pas le seul à avoir augmenter ses pouvoirs et à avoir contourner le congrès mais pour moi c’est celui qui l’a fait de manière la plus massive dans l’histoire récente. Il y a une différence de degrés entre lui et les autres présidents. Le problème c’est que les actions d’obama peuvent servir à établir un régime autoritaire.
Quand on voit que quelqu’un comme Trump est devenu président, il y a des raisons d’avoir peur. A noter que Trump est bien moins pire qu’Obama. Parce que Trump est grotesque, il tient des discours laissant craindre des dérives autocratiques mais c’est surtout un parleur (il y a une grande différence entre ses actes et ses actions). De plus, avec ses discours, les gens et les médias comprennent qu’il y a une menace. Alors qu’Obama fait des jolis discours sur la démocratie et montre une image de gentil démocrate favorable aux libertés civiles mais ses actes montrent toute autre chose. Ses actes montrent une sérieuse tendance à renforcer un maximum ses pouvoirs en contournant le congrès. C’est quand même marrant de voir à quel point les médias excusaient voire taisaient les différents scandales de l’administration obama. Par exemple, l’IRS (fisc américain) s’est volontairement acharné sur les groupes conservateurs (hostiles à obama). (Après, il faut reconnaitre quObama même s’il avait des tendances à vouloir concentrer le pouvoir, il n’avait pas non plus des tendances dictatoriales comme certains de ses prédecesseurs, je pense à FDR).
Quand plus haut je parle des pires présidents du 20 siècle j’ai aussi oublié de parler de Hoover qui a pris des décisions aggravant la grande dépression. ( https://www.cato.org/publications/briefing-paper/herbert-hoover-father-new-deal ). Hoover me fait penser à Trump: un homme d’affiares sans idéologie profondément opportuniste. Sa présidence a été un désastre sur le plan économique.
Rendre Truman responsable du blocus de Berlin par les Soviétiques et, partant de la Guerre Froide, il faut vraiment se moquer de l’histoire. Il a fort heureusement autorisé le pont aérien qui n’a pas fourni à Staline un prétexte suffisamment valable pour se lancer dans une escalade guerrière chaude et il a coupé l’élan de ses propres troupes dont un des plans consistait à s’ouvrir un couloir terrestre entre l’ouest et Berlin, de gré ou de force….
Sur la bombe atomique, il est aisé d’avoir des vapeurs 70 ans après. Sur le coup, les Américains (et pas seulement Truman) étaient preneurs de toute solution permettant de clore rapidement la guerre du Pacifique qui durait depuis près de quatre ans avec un coût matériel et humain non négligeable….
En 45, au vu de la défense jusqu’au boutiste des Japonais pour défendre chaque île ou leurs annexions d’extrême orient, l’Armee US estimait avoir besoin d’un an de guerre supplémentaire au risque minimal de 200.000 soldats tués supplémentaires…
Il a donc fait un choix difficile…
Et ce généreux auteur oublie commodément que les Japonais, devant leurs constants reculs sur tous les fronts depuis un an, devant la disparition de l’histoire Allemagne, devant le risque que l’URSS ait la disponibilité pour s’occuper d’eux plus sérieusement, pouvaient aussi faire le choix d’arrêter les frais.
Ce qu’ils n’étaient absolument pas disposés à faire comme tout historien sérieux le sait fort bien…
L’option de prétendre qu’un fauteur de guerre dans tout le sud-est asiatique, particulièrement vindicatif et cruel de surcroît, était condamné à continuer du fait de la seule intransigeance d’un POTUS lui refusant d’accéder benoitement à un arrêt où l’on fasse comme si rien de bien sérieux n’avait eu lieu, est furieusement capillotractee, non???
@Aristarkke
« En 45, au vu de la défense jusqu’au boutiste des Japonais pour défendre chaque île ou leurs annexions d’extrême orient, l’Armee US estimait avoir besoin d’un an de guerre supplémentaire au risque minimal de 200.000 soldats tués supplémentaires…
Il a donc fait un choix difficile… »
Ça c’est l’histoire officielle que l’on a fait avalé au monde, et on sait très bien que c’est faux aujourd’hui.
@Arnaud
Réponse au sujet d’Oliver Stone
Stone a effectivement des sympathies avec les communistes, ce qui biaise passablement son interprétation de l’histoire.
Malgré cela, je n’ai à date trouvé aucun fait historique mentionné dans la série qui soit faux (et la plupart des gens sont d’accord là-dessus). En ce sens, cette série documentaire est une mine d’or de faits intéressants et je ne peux en trouver aucune autre de la sorte. Il faut simplement faire preuve d’esprit critique envers les positions idéologiques de Stone, qui sont d’ailleurs assez effacées dans la série.
Pour ce documentaire en particulier, il délaisse son chapeau de communiste pour celui de pacifiste, que je partage certainement. Il n’hésite pas, par exemple, à qualifier Staline de meurtrier de masse, avec raison. L’histoire officielle est écrite par les vainqueurs et comporte son lot d’omissions, d’inexactitudes et de mensonges. L’histoire officielle décrit l’URSS comme un empire du mal et les États-Unis comme un phare de bienveillance. Ce documentaire vise ré-équilibrer les choses, à présenter un portrait plus nuancé, et cela permet de mieux comprendre le bourbier dans lequel les États-Unis se sont enlisés aujourd’hui.
Je ne suis pas d’accord avec la comparaison avec Michael Moore, du moins pas en ce qui concerne cette série documentaire en particulier.
Il existe plusieurs formes de négationnisme. Le négationnisme pur et simple qui est très facile à détecter et qui a part convaincre les convaincus n’est pas efficace. Puis une forme de négationnisme plus sophistiqué, plus insidieux car beaucoup moins visible et donc bien plus efficace auprès de la plupart des gens. Ce négationnisme ne nie pas en bloc les faits historiques. L’idée c’est de mélanger les vérités avec des contre vérités, des vérités biaisés. On peut présenter l’histoire de tel manière que cela en devient faux même si les faits historiques présentés sont réels. Je ne suis pas sûr d’être très clair. Donc je me permets de donner un exemple. On peut parler du coup d’état de Pinochet et de la dictature militaire mis en place mais cela change beaucoup de choses si on rappelle certaines réalités omises, si on rappelle le contexte du coup d’état. Allende a été élu uniquement car l’élection présidentielle était à un tour et qu’il y avait deux candidats de droite. Allende était sectaire et avait pour but de mettre en place une dictature du prolétariat. Allende ne respectait pas l’état de droit et les décisions des tribunaux. Le chili était livré aux milices d’extrême gauche venu de toute l’amérique latine qui n’hésitait pas à assassiner les opposants d’Allende. L’opposition aurait obtenu la majorité des deux tiers au parlement nécessaire à la destitution d’Allende si Allende n’avait pas organisé des fraudes électorales. C’est le parlement chilien qui a demandé à l’armée d’intervenir contre Allende. Et une majorité de chiliens étaient favorables au coup d’état. Pour faire un parrallèle, c’est comme si l’armée destituait Maduro aujourd’hui au Venezuela. Certes, il s’agit d’un coup d’état mais pas d’un coup d’état contre une démocratie mais contre une dictature.
Or, en s’abstenant d’omettre une série de faits sur le Chili, la gauche a réussit à faire passer Allende pour une victime des méchants militaires de droite.
La présentation que l’on fait des choses compte énormément. Le fait d’omettre certains faits peut complètement changer la réalité. Or, pour connaitre Stone c’est ce qu’il fait. Il ne ment pas directement. Il ment par omission. L’une de ses techniques c’est sortir une phrase d’un expert sérieux ou document officiel de son contexte puis appuyer cela en interrogeant un complotiste. On a l’impression que ce que dit l’expert le complotiste c’est la même chose alors pas du tout. Sérieusement, des individus comme Stone, Lucet ou Moore sont strictement incapable de sortir leur idéologie. Faire de la propagande, manipuler la vérité fait parti de leur ADN.
Je donne un autre exemple: Aujourd’hui, la propagande russe a réussit à faire croire que l’OTAN avait promis de ne pas s’étendre à l’est. Pour cela, ils donnent une phrase du secrétaire d’état de l’époque sauf que ce secrétaire d’état parlait dans un contexte précis celle de la réunification de l’Allemagne, il parlait du fait que l’OTAN n’établiras pas de bases militaires dans l’Allemagne de l’est. En vérité, la question d’un élargissement de l’otan à l’est n’a pas été discutée à l’époque. C’est Gorbatchev lui même qui le reconnait.
Tout cela pour dire qu’à partir d’une citation véridique sortie de son contexte, on peut totalement manipuler la vérité
https://www.rbth.com/international/2014/10/16/mikhail_gorbachev_i_am_against_all_walls_40673.html
D’ailleurs les seuls personnes qui prétendent que oui les USA ont bel et bien donné un engagement sur l’OTAN parlent d’engagement implicite: https://www.mitpressjournals.org/doi/full/10.1162/ISEC_a_00236
Noter que cela a été largement été critiqué. Notamment ici: https://www.mitpressjournals.org/doi/abs/10.1162/ISEC_c_00287?journalCode=isec
Pour la plupart des chercheurs, il n’y a jamais eu le moindre engagement sur le sujet
« Il n’hésite pas, par exemple, à qualifier Staline de meurtrier de masse, avec raison » Oui Staline est l’un des plus grand meurtriers de masse mais ce que vous ne dites ne prouvent rien. Il y a très peu de gens y compris chez les révisionnistes communistes en Occident à nier que Staline est un meurtrier de masse. Certains minimisent ses actes ou lui trouvent des justifications mais très peu nieront qu’il est un criminel de masse. Un propagandiste communiste sait très bien que si il nie que Staline est un meurtrier de masse, il sera décrébilisé auprès de la plupart des gens. Cela rejoint ce que je dis précédemment entre le révisionnisme pur et simple et le révisionnisme subtil.
Justement, les révisionnistes communistes utilisent souvent Staline comme bouc émissaire. Sur le sujet un excellent livre: L’Erreur de l’Occident d’Alexandre Soljenitsyne où il développe la thèse que le stalinisme n’a existé ni en théorie ni en pratique : on ne peut parler ni de phénomène stalinien, ni d’époque stalinienne, ces concepts ont été fabriqués après 1956 par la pensée occidentale de gauche pour garder les idéaux communistes.
Et il est clair qu’il y a une volonté de communistes d’accuser Staline d’être responsable de la création d’un état totalitaire et de crimes pour permettre de faire oublier la responsabilité d’autres communistes comme Lénine, Trotsky ,Dzerjinski…Accuser Staline et son ambition du pouvoir est une excellente lumière pour dédouaner les autres responsables et surtout pour dédouaner l’idéologie communiste. Staline n’est pas l’inventeur du goulag et de l’appareil répressif. Les crimes communistes ont commencé avant Staline. Oui Staline est une ordure et l’un des pires criminels mais il ne faut pas tomber dans le piège de lui faire porter toute la responsabilité seule des crimes (et oublier la responsabilité de l’idéologie communiste et de gens comme Lénine ou Trotsky).
Donc votre argument est on ne peut plus maladroit. Ce n’est pas parce que Stone dit que Staline est un criminel de masse qu’il n’est pas révisionniste. Justement, Staline est l’une des figures centrales du révisionnisme communiste: Staline permets aux révisionnistes de faire porter l’entière responsabilité des crimes communistes sur Staline (et d’oublier la responsabilité des autres)
« L’histoire officielle est écrite par les vainqueurs et comporte son lot d’omissions, d’inexactitudes et de mensonges » Rien n’est plus faux que pour le communisme et la guerre froide. Justement, qui écrit l’histoire ? Les historiens, de manière plus générale les intellectuels mais aussi les médias et l’éducation (l’histoire tel que vu par les historiens n’est pas toujours la même chose que l’histoire vu par le grand public). Et qu’ont en commun tous ces gens que je viens de citer ? D’être de gauche et donc d’avoir d’avoir un biais favorable pour la gauche.Ce qui a pour conséquence que l’histoire telle qu’enseignée a parti pris favorable à la gauche. Certes, gauche ne signifie pas communiste. Bien que les communistes ont joué un grand rôle dans un certain nombres de pays occidentaux (je pense en particulier à la France) dans les milieux intellectuels et éducatifs. Si avec l’effondrement du communisme, ce rôle s’est fortement atténuée. Il est clair qu’il reste un fort héritage notamment au niveau de l’histoire.
Par exemple, aujourd’hui le Che est sur les T shirts et peu de gens se scandaliseront si on leur dit qu’on admire le Che. Alors que ce mec était une ordure de la pire espèce. Il a tué des tas d’innocents. Imagine t on un criminel de guerre nazi sur les T shirts aujourd’hui ? En plus, le Che était raciste.
D’ailleurs, selon la version officielle, le Che a été assassiné par la méchante CIA. Alors qu’il est prouvé que c’est faux. La CIA voulait le torturer au Panama et n’a pas joué de rôle dans sa mort. La vérité c’est que les paysans qu’il voulait défendre détestaient les communistes et n’ont pas hésiter une seconde à prévenir l’armée bolivienne qui l’a capturée et tuée (pour montrer son indépendance envers les USA). Le seul rôle qu’ont joué les américains c’est dans la formation de l’armée bolivienne.
Un certain nombre d’historiens de gauche (pas tous) même sans être sympathisants communistes auront quand même tendance à éprouver une certaine bienveillance envers le communisme car c’est une idéologie « de gauche ». Il est particulièrement flagrant de voir la différence de traitement infligé entre le nazisme, fascisme et communisme de la part d’un certain nombre d’historiens de gauche. Ces historiens ont en général beaucoup de mal à admettre les comparaisons entre nazisme, fascisme et nazisme. il est clair que si l’on compare ces trois idéologies, il y a énormément de similitudes. Chose que certains historiens de gauche ont énormément de mal à admettre.
De même un certain nombre d’historiens auront du mal à admettre les racines socialistes du fascisme et du nazisme. Ce qui est indéniable mais dur à admettre pour certains socialistes.
Attention: il y a des historiens de gauche qui arrivent à être impartiaux. On peut considérer qu’il y a 3 types d’historiens (cela vaut tant pour les historiens de gauche que de droite): les idéologues (ceux en qui on ne peut avoir aucune confiance et qui n’hésiteront pas à travestir les faits pour les faire correspondre à leur idéologie), ceux qui se veulent impartial (et souvent croient qu’ils le sont) mais qui ont dans une certaine mesure tendance à ne pas toujours l’être et à avoir un biais favorable pour leurs convictions (c’est sans doute la majorité des historiens) puis ceux qui arrivent à faire fi de leurs convictions et à être impartiaux.
Plus un historien a des convictions extrémistes moins il est fiable. Ce que je veux dire c’est qu’en général les historiens d’extrême gauche ou d’extrême droite ne sont pas fiables et sont en général des idéologues.
A noter qu’il y a une différence entre ce que pense le grand public et ce que pense l’historiographie. Si déjà l’l’historiographie a un biais de gauche c’est fortement accentué au sein du grand public car les médias et l’éducation les deux relais principaux de l’histoire sont des bastions de gauche. Par exemple, la plupart des gens pensent que le moyen âge est une période obscurantiste. Aucun historien sérieux ne croit cela. Il y a eu différentes périodes au sein du Moyen âge dont certaines périodes de développement intellectuel et économique.
Mais ce qui faut aussi prendre en compte c’est la propagande soviétique qui a été extrêmement efficace. Au point qu’encore aujourd’hui, elle a de l’influence sur l’opinion publique occidentale.
Les livres d’Ion Mihai Pacepa, plus haut responsable communiste (travaillant dans les renseignements à la production de propagande) à avoir jamais fait défection, sur la propagande communiste sont extrêmement intéressants. Je pense à Disinformation: Former Spy Chief Reveals Secret Strategies for Undermining Freedom, Attacking Religion, and Promoting Terrorism et The Kremlin Legacy. Par exemple, l’antisionisme est une invention de la propagande communiste. Le fait de systématiquement parler de sioniste pour juif est un procédé de la propagande soviétique.
C’est la propagande soviétique (allié aux arabes) qui ont inventé le peuple palestinien après la guerre des six jours et qui a transformé cette guerre en une lutte de libération nationale du « peuple palestinien » (alors qu’il s’agit d’une guerre d’extermination). Arafat était égyptien (il n’a jamais été bédouin, or il porte une coiffe de bédouin, cela a été voulu par les services de propagande du Kremlin). Il suffit de regarder les déclarations des dirigeants arabes avant 1967 où ils disent tels quels que le peuple palestinien n’existe pas. Il n’y a pas de différence entre un palestinien et un jordanien.
La propagande soviétique a encore de l’influence sur l’histoire tel qu’enseigné aujourd’hui. Je pense aux accusations des sympathies nazies des nationalistes ukrainiens. Si certains nationalistes ukrainiens se sont en effet alliés aux nazis c’étaient loin d’être un mouvement massif.Pourtant, aujourd’hui, quand on nous enseigne l’histoire on a l’impression que les nationalistes ukrainiens étaient tous des sympathisants nazis. Cela vient de la propagande soviétique qui a essayé de salir un maximum les nationalistes ukrainiens.
La propagande soviétique était tellement efficace qu’elle a envoyé un innocent dans le couloir d la mort (il a finalement été acquitté ) et qu’elle a détruite la carrière politique de certaines personnes. Lisez ceci: http://www.iwp.edu/news_publications/detail/divide-and-conquer-the-kgb-disinformation-campaign-against-ukrainians-and-jews
La raison de l’efficacité de la propagande soviétique vient de l’appui de la gauche chez les intellectuels, les médias et dans le milieu éducatif. Il y a d’abord les communistes qui faisaient consciemment de la propagande mais il y a aussi une très grande partie de la gauche (y compris la gauche anticommuniste) qui contribuait à la propagande soviétique sans s’en rendre compte.
Par exemple, aux USA, il y a eu une campagne de la part du KGB pour attiser les tensions raciales. Une série d’article relataient de (faux) incendies contre des églises noires. Bill Clinton condamna cela et dans sa condamnation, il parla d souvenirs d’enfance qu’il avait quand des églises noires étaient incendiés. Sauf que cela a été démontré que cela n’a jamais eu lieu. C’est un petit exemple de comment la propagande soviétique arrive à faire gober des mensonges à des personnalités de permier plan.
L’efficacité de la propagande soviétique et l’influence qu’elle a eu est terrifiante. A noter que la propagande russe aujourd’hui est aussi très efficace. Et représente un réel danger.
« L’histoire officielle décrit l’URSS comme un empire du mal et les États-Unis comme un phare de bienveillance » Heu vous voyez où que l’on enseigne cela ? tout le monde sait que les USA (et plus précisément la CIA) n’ont pas toujours fait des choses très glorieuses. Les opérations secrètes de la cia, l’aide des USA à certaines dictatures,…c’est des choses connues par tous.
« Ce documentaire vise ré-équilibrer les choses, à présenter un portrait plus nuancé, et cela permet de mieux » entre les lignes ce documentaire fait de la propagande et fait du relativisme. C’est une chose qu’adore faire les propagandistes: dire qu’il n’y a ni bons ni méchants, que les USA ne valent pas mieux que l’URSS (ou que la Russie actuelle) et désolé mais c’est faux. S’il ne faut pas tomber dans l’angélisme vis à vis des USA, il ne faut pas non plus devenir relativiste.
Pacifiste signifie idiot utile de nos ennemis. Cela fait longtemps que ces gens ont perdu toute crédibilité. Ils ont permis à l’Allemagne nazie de reconquérir sa puissance et d’envahir le reste de l’Europe. Il a été trouvé que pendant la guerre froide, les mouvements pacifistes étaient fortement liés au KGB qui les financait. Je vois mal comment on peut faire confiance à quelqu’un se disant pacifiste
« L’histoire officielle est écrite par les vainqueurs et comporte son lot d’omissions, d’inexactitudes et de mensonges » c’est bien mal connaître l’histoire de dire pareille chose. Je pense que très peu d’historiens seraient d’accord avec de tels propos. On peut citer bon nombres d’exemples où le vaincu a réussi à écrire l’histoire, à avoir une influence sur la manière dont on raconte l’histoire.
Si l’histoire était écrit par les vainqueurs (à savoir les USA) comment expliquez vous cette complaisance pour les crimes communistes. Il suffit de voir à la mort de Castro tous les hommages en son honneur pratiquant honteusement du révisionnisme vis à vis de ces crimes. Comment expliquez que la plupart de gens ne voient pas le mal à avoir des T shirt du Che (qui est encore admiré par toute une partie de la gauche). Alors qu’en vérité c’était un psychopathe (il torturait des animaux et prenait un plaisir à tuer des humains). Il a tué 216 personnes personnellement et validé les peines de mort de milliers d’autres. Son surnom à Cuba était le «petit boucher de la Cabaña» qui était une caserne-prison où bon nombres d’opposants au régime ont été assassinés. Il était raciste et homophobe. Devenu trop gênant, il a été envoyé à l’étranger par Castro à cause de son extrémisme (il trouvait l’URSS trop modéré) où il a été condamné à une mort certaine. Et aussi, c’était un piètre stratège militaire et il a détruit l’économie cubaine quand il était Président de la Banque nationale. C’est le KGB qui a réussi à créer un mythe autour du Che mythe qui persiste aujourd’hui malgré la fin de l’URSS. Cela illustre que c’est pas les USA qui écrivent l’histoire loin de là
« L’histoire officielle est écrite par les vainqueurs et comporte son lot d’omissions, d’inexactitudes et de mensonges » C’est tellement vrai que même certains mythes propagés par la propagande nazi sont restés dans l’histoire collective. Par exemple, le fait que les nazis aient redressés l’économie allemande. C’est faux (voir les travaux d’Adam Tooze sur le sujet). Pourtant, bon nombre de gens y croient encore aujourd’hui.
Ou le fait qu’Hiter serait un bon stratège militaire.
Ou l’excellence militaire de l’armée allemande
Ou la fameuse guerre éclaire qui est en réalité un pure mythe forgé par la propagande nazi après coup. Il a fallu attendre 1995 avec la publication du livre de l’historien militaire Karl-Heinz Frieser démontant ce mythe.
Dans le livre « Les mythes de la Seconde Guerre Mondiale » de Jean Lopez et Olivier Wieviorka, on voit bien le nombre de mythes forgés par la propagande nazie qui sont restés dans la mémoire collective.
je pourrais aussi parler des mythes propagés par les communistes (notamment sur la résistance communiste) qui eux aussi ont influencé l’opinion publique francaise.
L’Histoire est écrite par 1 l’enseignement 2 la culture (films, série, médias,….) 3 les historiens
Le point commun entre tous ces secteurs c’est d’être largement dominé par la gauche. Qui n’est pas spécialement fan des USA. Par exemple, si on s’intéresse à l’Amérique latine, on voit que la réalité est bien moindre par rapport aux reproches que l’on fait souvent aux américains dans la mémoire collective.
« les États-Unis comme un phare de bienveillance » Personnellement, j’ai jamais vu une seule personne prétendre cela. Dans certains cas, les USA sont injustement trainé dans la boue (Amérique latine: voir mes différents commentaires sur le sujet. Et encore, j’aurais pu encore plus développé)
Autant l’argument de l’utilisation de la bombe atomique est valable pour critiquer Truman. S’il a utilisé la bombe nucléaire c’était en partie pour montrer la puissance américaine et avertir l’URSS mais aussi en très grande partie pour se venger des japonais. Il y avait une très forte volonté des américains à vouloir se venger des japonais. Certes, c’est extrêmement critiquable et immoral comme attitude, ceci dit c’est facile de juger avec les yeux d’aujourd’hui, on n’était pas dans le contexte.
Mais surtout faire de Truman le responsable de la guerre froide c’est du grand n’importe quoi. Cette guerre froide était inévitable. Et les soviétiques ont clairement une part de responsabilité. Il avaient pour but d’instaurer le communisme partout dans le monde. A partir du moment où les USA s’opposaient à cela, Comme disait Clausewitz disait: l’agresseur est toujours pacifique, il préfère remporter la victoire sans se battre. S’il y a conflit, c’est parce qu’il y a opposition de projets politiques et idéologiques. Donc à moins de considérer que les USA auraient dû se laisser faire et laisser le communisme s’imposer dans le monde, je vois mal ce que vous reprochez à Truman.
Et pour la guerre de corée, petit rappel c’est les communistes (aidés de l’URSS et de la Chine communiste) qui ont attaqué le Sud. Truman n’a pas provoqué la guerre de corée c’est les communistes. Pour rappel, avant l’intervention américaine, les communistes étaient arrivé à l’extrémité sud de la corée. Sans intervention américaine, l’ensemble de la corée serait communiste. Donc, non cette guerre n’a pas servi à rien. Certes, au final, les bélligérants ont fini au point de départ mais l’intervention américaine a été utile car elle a permis de repousser l’intervention communiste et de permettre à la corée du sud. Sans l’intervention américaine, la corée du sud n’existerait.Il n’y aurait pas une démocratie et un pays développé au Sud mais un régime totalitaire régnant sur toute la Corée. Si pour vous ce n’est rien, pour les habitants du Sud cela change tout. Allez demander un coréen du sud si l’intervention américaine a été utile
Sur le mythe du maccarthysme: http://aventuresdelhistoire.blogspot.be/2007/12/le-mythe-du-maccarthysme.html
Si je mets ce lien c’est parce que souvent, on a accusé Truman d’avoir lancé une chasse aux sorcières contre les communistes. Cet article rétablit la vérité sur la soi disante chasse aux sorcières fin des années 40 et début des années 50 cela relève plus du mythe qu’autre chose.
Surtout, il faut rappeler qu’à l’époque les communistex étaient totalement inféodés à l’URSS. Par exemple, les communistes francais ont délibérement saboté l’armée francaise et ont aidé à l’invasion de la France par l’Allemagne tout cela car ils en avaient recu l’ordre du kremlin.
Donc, s’inquiéter des activités communistes étaient plus que légitimes et c’était nécessaire. Les communistes étaient clairement ds ennemis et des traitres car leur loyauté n’allait pas à leur pays mais au kremlin qui était l’ennemi des USA.
On peut remercier Roosevelt d’avoir permis aux communistes de gagner en influence. Encore l’un des effets pervers du New deal. Roosevelt a délibérément laissé les communistes gagner en influence. Truman a compris que c’était dangereux.
C’est comme si aujourd’hui, on se scandaliserait qu’un gouvernement refuse de laisser des islamistes radicaux infiltrer l’état (et les services de sécurité). Toute personne de bon sens considère aujourd’hui que l’on peut pas laisser des islamistes rentrer dans l’armée ou la police.
Non seulement McCarthy a joué un rôle mineur dans la chasse aux communistes mais en plus, sa croisade malgré ses excès, était justifiée et bien plus proche de la vérité que ses adversaires ne l’ont jamais admis. La gauche américaine traite de maccarthyste quiconque établit un lien entre le communisme américain et l’espionnage soviétique (alors qu’aujourd’hui c’est totalement avéré par les archives du KGB). Et elle érige en victimes innocentes tous ceux qui ont été accusés d’être des agents soviétiques.
Avec l’ouverture des archives du KGB dans les années 90 et avec le témoignage d’anciens agents du KGB on s’est rendu compte que beaucoup de victimes innocentes de la chasse aux sorcières (enfin présentés comme tel par la gauche) étaient en vérité bel et bien des espions du KGB. Sur le sujet, il faut lire les travaux d’historiens comme Ronald Radosh, John E. Haynes et Harvey Klehr.
Je me permets de donner un exemple du révisionnisme de la gauche sur le sujet: http://www.weeklystandard.com/the-new-york-times-gets-greenglass-wrong/article/816451 (article écrit par 5 historiens reconnus montrant le révisionnisme du New York Times)
Un livre sur McCarthy:
« Blacklisted by History: The Untold Story of Senator Joe McCarthy and His Fight Against America’s Enemies »de M. Stanton Evans
Certes, il y a un parti pris favorable à McCarthy dans ce livre mais néanmoins, ce livre reste intéressant car il rétablit certaines vérités. Il est clair que McCarthy (bien que très critiquable sur certains aspects) a été injustement diabolisé
Et d’ailleurs, pendant toute la guerre froide l’aile gauche du parti démocrate a eu des liens plus que troubles avec le KGB. Un exemple (mais il en existe bien d’autres): c’est Ted Kennedy (qui était l’une des figures majeures de l’aile gauche du parti démocrate) a, par l’intermédiaire de John Tunney (autre sénateur démocrate), proposé aux autorités soviétiques de s’allier pour attaquer la politique étrangère de Reagan https://www.forbes.com/2009/08/27/ted-kennedy-soviet-union-ronald-reagan-opinions-columnists-peter-robinson.html#6f8d4158359a
Il y eut aussi des liens troubles entre certains membres du parti démocrate et le dirigeant communiste nicaraguayen Daniel Ortega.
Autre article sur Ted Kennedy: http://www.washingtonexaminer.com/ted-kennedy-was-a-fan-of-foreign-interference-in-american-elections/article/131899
La longue histoire entre Ted Kennedy et le KGB: https://spectator.org/39381_ted-kennedys-kgb-correspondence/
Rappelons que le parti démocrate a tout fait d’abord pour décrédibiliser le House Committee on Un-American Activitie (« Commission de la Chambre sur les activités antiaméricaines ») et puis pour le dissoudre. Ce comité a été très utile dans la lutte contre l’espionnage soviétique. Cela montre la complaisance de la gauche américaine vis à vis de cet espionnage (et sa complicité qu’elle soit volontaire ou involontaire)
A lire sur le sujet: http://thefederalist.com/2015/03/10/ted-kennedy-secretly-asked-the-soviets-to-intervene-in-the-1984-elections/
Je pense que vous surestimez fortement l’influence de l’occident et plus particulièrement les USA. Pas seulement dans cet article mais dans d’autres (je pense à Les pays occidentaux récoltent ce qu’ils ont semé au Moyen Orient). Oui à différentes reprises, les USA ont soutenu des coups d’états (et parfois apportés leur aide). Mais dans la majorité des cas, les coups d’états se seraient quand même fait sans les USA. Vous parlez du coup d’état au Brésil oui les USA ont apporté leur aide mais il ne faut pas exagéré leur influence car à vous entendre c’est carrément les USA les instigateurs des coups d’états.
On surestime aujourd’hui énormément l’influence qu’a joué la cia. En vérité, il est aujourd’hui admis que la cia était loin d’être très compétente en matière de coup d’état. Souvent, leur gestion était même complètement amateure. La CIA a soutenu des coups d’état mais le plus souvent ces coups d’états auraient réussi sans l’aide des USA.Je me permets de donner deux exemples:
La junte des colonels en Grèce. Contrairement à un mythe, ce n’est pas tant les USA qui ont soutenu le coup d’état mais l’antenne de la cia locale qui étaient composés d’américains d’origine grecs qui ont plus au moins de leur propre initiative soutenu le coup d’état. D’ailleurs, les principaux opposants au régime militaire grec ont trouvé refuge aux USA. Expliquez moi pourquoi les USA auraient hébergé les opposants à un régime qu’ils auraient mis au pouvoir ? Cela a pas beaucoup de sens. Et quand il y a eu le retour à la démocratie, les dirigeants du PASOK ont tenu des discours anti américains mais dans les faits, ils ont eu une politique pro américaine (et la plupart des dirigeants du pasok ont envoyé leurs enfants dans les universités américaines).
Autre exemple le Chili de Pinochet. Le pays était au bord de la guerre civile face aux infiltrations des fanatiques d’extrême gauche au sein de l’armée chilienne (avec l’appui d’Allende qui se conduisait comme un dictateur et était un extrémiste voulant créer une dictature du prolétariat), l’armée a décidée d’intervenir. Pour rappel, c’est le parlement chilien lui même qui a demandé à l’armée d’intervenir. La majorité des chiliens ont appuyé le coup d’état (Allende a été élu président grâce au système électoral à un tour et où la droite avait dux candidats). Oui la CIA a soutenu le coup d’état au Chili (mais dans le même temps, l’URSS et Cuba aidait Allende à mettre en place une dictature du prolétariat. Il y avait des milices d’extrême gauche venu de toute l’amérique latine) mais ce coup d’état (on ne peut plus légitime car le chili n’était plus une démocratie et il s’agissait de légitime défense) aurait réussi sans l’aide de la cia.
A noter il n’est pas rare que les USA mène plusieurs politiques étrangères différentes. Il n’est pas rare que chaque administration ait sa propre politique étrangère. La CIA a parfois mené une politique étrangère indépendante qui n’était pas du toute celle voulue par le président et le département d’état. (Parfois, elle allait jusqu’à mentir au président sur les opérations qu’elle menait ou pour l’influencer dans ces décisions). L’armée américaine a eu aussi parfois sa propre politique étrangère. Un parfait exemple de politique étrangère différente: en Amérique latine, la CIA a soutenu la dictature de Manuel Noriega au Panama et d’Alberto Fujimori au Pérou alors que dans le même temps, la DEA (agence anti drogue) essayait de faire tomber les deux dictateurs (impliqués dans le narcotrafic). Toute cela pour montrer qu’il y a eu parfois plusieurs politiques étrangères aux USA contradictoires.
Au Brésil, le renversement de João Goulart a surtout été par des facteurs internes. Même sans aide de la CIA, le coup d’état aurait été fait et aurait réussi.
Le coup d’état n’a pas seulement été le fait de l’armée mais d’une bonne partie de la société brésilienne. Le coup d’état a été fait avec le soutien des gouverneurs civils élus des trois États les plus importants – Minas Gerais, Rio de Janeiro et São Paulo – et d’une grande partie du congrès. Les politiciens étaient convaincus que l’armée ne garderait le pouvoir que jusqu’aux élections de 1965.
La politique brésilienne était très polarisée. Goulart était un prétendu réformateur mais en vérité c’était surtout un président profondément incompétent. Il était un gestionnaire désastreux de l’économie.
Les conspirateurs militaires craignaient, non sans raison, que Goulart planifie son propre coup d’état contre le congrès et les gouverneurs. Moins vraisemblablement, ils craignaient qu’il dirige le Brésil sur la voie de la récente révolution communiste de Fidel Castro à Cuba.
Si il est clair qu’ils ont exagéré la menace communiste. Personne de sérieux ne croit aujourd’hui ne croit que Goulart voulait créer une dictature communiste. Par contre, la menace de Goulart pour un coup d’état contre le Congrès et les gouverneurs était réel.
Le coup d’état au Bésil est surtout dû à Goulart 1 par sa totale incompétence et 2 par ses tendances autoritaires. On peut parfaitement comprendre que la CIA ait soutenu ce coup d’état (il faut rappeler le contexte de la guerre froide). Et la CIA n’a au final joué qu’un rôle mineur et sans elle cela n’aurait rien changé.
Un excellent article qui démonte le mythe du coup d’état au Brésil orchestré par la CIA: http://www.ilisp.org/artigos/1964-e-a-atuacao-da-kgb-no-brasil/
Cela est une invention d’Edmar Morel, un ancien agent de la dictature de Getúlio Vargas et ancien responsable du tristement célèbre Service de la presse et de la propagande, l’organe de censure de la dictature. Son livre ne contient pas la moindre preuve si ce n’est une trranscription d’une conversation dans laquelle l’ambassadeur américain Lincoln Gordon demande au président américain Lyndon Johnson de prendre des mesures concernant le risque de guerre civile au Brésil. Sauf que cette conversation eu lieu pendant le coup d’état lorsque l’armée était déjà dans la rue. En fait, cette conversation tend à faire penser que les USA ont été surpris du coup d’état.
Quand à l’envoi de la flotte américaine, elle aurait dû être envoyé 11 jours après le coup d’état. Cela découlait de l’obligation constitutionnelle d’envoyer des troupes dans toute région où les citoyens et les entreprises américains étaient en danger. Au final, elle n’est jamais intervenue. Et les forces en question étaient plus que limités (ils n’auraient pas pu occuper la ville de Rio de Janerio)
Je n’irais pas jusqu’à dire que les USA et la CIA n’ont joué aucun rôle dans le coup d’état au Brésil. Mais faire d’eux les instigateurs du coup d’état c’est totalement faux. Aujourd’hui, on exagère grandement leur rôle, qui s’il a existé, a été plus que mineur. Cela n’aurait pas changé grand chose si les USA n’étaient pas intervenus (en partant du principe que les USA y aient réellement participé au coup d’état).
La plus grande dictature de l’histoire du Brésil jusqu’alors avait été faite par Getúlio Vargas (qui était très inspiré du fascisme italien) et des militaires de rang inférieur, un partenariat que Jango a tenté de rétablir au cours des mois précédant le coup d’État. Donc, le coup d’état était loin d’être injustifié.
Le reproche que l’on peut faire aux militaires c’est d’avoir garder le pouvoir autant de temps au lieu d’organiser des élections libres en 1965.
Je rappelle qu’Ulysses Guimarães qui est entré dans l’histoire du Brésil en tant qu’étant le démocrate par excellence. C’est le père fondateur de la Constitution démocratique de 1988. Pourant, en 1964, il a soutenu le coup d’état contre João Goulart. Il est devenu opposant de la junte militaire quand il a vu qu’elle ne rendait pas le pouvoir aux civils.
Et sans vouloir minimiser, les crimes de la dictature militaire, on parle de 434 morts et disparitions selon la commission nationale de la Vérité sur une période 1946-1988 (une période plus large que la dictature militaire). Bon, il y eut également des emprisonnements et des personnes torturés. Mais il ne faut pas oublier qu’une bonne partie de ces personnes (tuées ou emprisonnées) étaient des terroristes d’extrême gauche. C’est pas pour rien que la commission nationale de la Vérité fut très critiquée. Parce qu’elle parle uniquement des crimes de l’armée et de l’état sans se pencher sur la question des violences de l’extrême gauche. Oui n’oublions pas que le Brésil a été confronté à un terrorisme d’extrême gauche (qui avait pour but de créer une dictature du prolétariat) qui a fait aussi pas mal de victimes. D’ailleurs, la junte militaire est devenue plus répressive à la suite d’attaques terroristes de la guérilla.
Il y a un sorte de cercle vicieux que l’on a dans beaucoup de pays d’Amérique latine: la peur du communisme et les actions terroristes de la guérilla (ce sont des extrémistes voulant mettre en place une dictature communiste) conduit l’armée à agir violemment et de manière antidémocratique. Ce qui ne peut que pousser une partie de la gauche dans la violence. Ce qui augmente la violence d’extrême gauche qui elle même conduit en réaction une augmentation de la violence des militaires. En Argentine, c’est ce que l’on a appelé la théorie des deux démons. La violence d’un extrême nourrit l’autre. Il y a une sorte de réaction qui pousse à l’escalade dans la violence.
Enfin tout cela pour dire que la dictature militaire du Brésil fut l’une des plus soft de toutes les dictatures d’Amérique latine. (Cela n’enlève rien aux crimes qu’elle a commis mais bon on est loin d’une dictature sanguinaire qui a tué pleins de gens).
Mainwaring et Pérez-Linãn dans «Démocraties et dictatures en Amérique latine: émergence, survie et chute» (le livre est anglais) soulignent que les préférences normatives des dirigeants et des organisations (partis, militaires) sont les principaux facteurs qui ont conduit à la survie ou à l’effondrement démocratique en Amérique latine. Si les dirigeants et les organisations sont démocratiques, modérés et patients, les chances de survie démocratique sont bien plus élevées, même dans un contexte défavorable (économie fragile, problèmes sociaux, etc.). S’ils sont radicaux, impatients et autoritaires, les chances d’effondrement autoritaire sont très grandes.
Faire la guerre au nom des droits de l’homme comme l’ont fait plusieurs présidents c’est une absurdité.

Carl Schmitt démonte parfaitement cette idée de faire la guerre au nom des droits de l’homme:
La politique étrangère de George W. Bush est paradoxale. Il a menée la pire au M-O avec l’invasion de l’Irak et en même temps la meilleure en Afrique. Il a sauvé environ 20 millions de vies du VIH/SIDA avec le PEPFAR. Il est le président américain préféré en Afrique, devant Obama.
https://www.ft.com/content/72424694-a86e-11e9-984c-fac8325aaa04
« ais le pire acte d’HST est son utilisation inutile de l’arme nucléaire. Avec l’entrée des Soviétiques sur le front Japonais, la bombe nucléaire n’était plus nécessaire » Marrant mais ce n’est pas le point de vue majoritaire de la plupart des historiens sur le sujet. Vous citez le point de vue des révisionnistes qui bien que majoritaire dans les années 70 à 90 a perdu sa crédibilité avec un renouveau travail sur les archives américaines et JAPONAISES.
L’interprétation américaine traditionnelle des bombardements atomiques après la Seconde Guerre mondiale les a présentés comme une nécessité tragique pour mettre fin à la guerre et prévenir les victimes d’une invasion du Japon. Les mémoires de Truman ont développé ce point comme l’ont fait de nombreux historiens « orthodoxes ». Gar Alperovitz a offert la première critique majeure de ce point de vue avec ATOMIC DIPLOMACY (1965), qui a fait valoir que la bombe a été utilisée pour intimider les Soviétiques alors que les Japonais étaient sur le point de se rendre. Il s’est fortement inspiré des décisions américaines autour de la Conférence de Potsdam. C’est également le point de vue développé par d’autres historiens comme Ronald Takaki dans HIROSHIMA (1995) ou Barton Berstein dans « A Post-War Myth » (1986).
Mais les recherches archivistiques depuis les années 90 ont refait du point de vue néo orthodoxe le point de vue majoritaire chez les historiens.
WEAPONS FOR VICTORY de Robert Maddox (1995) a montré que même si certaines parties du gouvernement japonais avaient émis des signaux de paix, l’intention n’était ni claire pour les États-Unis, ni faite directement plutôt via les Soviétiques, ni disposée à accepter les termes essentiels des américains.
MACARTHUR’S ULTRA (1992) de Edward J. Drea a montré que les Japonais se préparaient à une défense majeure pour l’automne 1945.
HELL TO PAY (2009) du DM Giangreco a fait valoir qu’un examen des dossiers du ministère de la Guerre, ainsi que l’étude du président Hoover sur le sujet pour le gouvernement, ont également montré des estimations massives de pertes en cas d’invasion du Japon.
DOWNFALL (1999) de Richard Frank a utilisé des documents japonais pour montrer que le gouvernement japonais était loin de se rendre avant Hiroshima – bien que les estimations américaines des pertes aient été exagérées.
RACING THE ENEMY (2005) de Tsuyoshi Hasegawa a utilisé des archives américaines, soviétiques et japonaises pour affirmer que c’était la combinaison à deux coups des mouvements soviétiques vers la Mandchourie et Hiroshima qui a conduit le Japon à se rendre.
CULTURES OF WAR (2010) de John Dower a soutenu que Truman était extrêmement sensible aux nouvelles pertes sur le champ de bataille alors que la guerre se terminait sur d’autres fronts et que celles-ci auraient été inacceptables pour lui et le public étant donné que la bombe était disponible.
THE ATOMIC BOMB AND THE ORIGINS OF THE COLD WAR (2008) de Campbell Craig et Sergey Radchenko affirmaient qu’Hiroshima était destinée à mettre fin à la guerre.
FROM ROOSEVELT TO TRUMAN (2007) de Wilson Miscamble a soutenu que Truman voulait sauver des vies *américaines*, quel qu’en soit le prix, puisque c’était son obligation spéciale. Les estimations des victimes n’étaient pas pertinentes.
THE WORLD’S BOMB (2008) d’Andrew J. Rotter soutenait que les motivations de Truman étaient de sauver des vies américaines, quel qu’en soit le nombre, et qu’il était hautement improbable que l’empereur ait pu convaincre un cabinet fracturé de se rendre sans la bombe ou l’entrée soviétique (et il est probable que c’est la combinaison des deux évènements qui ont conduit le Japon à se rendre).
UNCONDITIONAL (2020) de Marc Gallicchio a encadré le débat au Japon et aux États-Unis sur la manière de mettre fin à la guerre comme fracturé et polarisé à des fins politiques nationales – et sur le nombre de ces arguments qui perdurent aujourd’hui.
Bref, il ne fait plus de débats parmi les historiens que oui Truman se souciait des vies américaines (bien plus qu’il se souciait des vies japonaises. Ce qui n’a rien d’étonnant: quand vous dirigez un pays en guerre, vous vous souciez plus des morts dans votre camp que dans le camp d’en face). Et il y a des preuves qui montrent que l’utilisation des bombes nucléaires a bel et bien joué un rôle dans la capitulation du Japon (c’est à la fois l’entrée en guerre de l’URSS et la bombe nucléaire qui ont conduit le Japon à capituler). Bien qu’il soit dur à dire avec une totale certitude ce qui serait passé si les USA n’avaient pas utilisé la bombe nucléaire mais le point de vue majoritaire parmi les historiens aujourd’hui c’est que la bombe nucléaire a joué un rôle dans la reddition du Japon.
Et honnêtement, jamais dans l’histoire un pays ne s’est privé d’utiliser une arme simplement parce qu’elle était trop puissante. Il y a des accords de « non-utilisation en premier lieu » pour certaines armes sauf que la situation était différente. Il n’y avait aucun risque de contre-attaque aux armes nucléaires vu que seuls les américains avaient accès à l’arme. C’est assez normal que Truman l’ait utilisé pour abréger la guerre. N’importe quel autre président américain aurait sans doute fait la même chose à sa place.
Les « révisionnistes » ont aujourd’hui tendance à défendre le point de vue qu’Hiroshima était destinée à mettre fin à la guerre, Nagasaki à empêcher les Soviétiques d’envahir la Mandchourie et de menacer les intérêts américains en Asie. Mais là encore, c’est loin d’être prouvé que Nagasaki ait été utilisé comme arme de dissuasion contre les Soviétiques.
Le fait qu’il y ait une certaine incertitude sur l’efficacité de la bombe nucléaire ne change rien au fait qu’il est aujourd’hui clair que Truman lui a pris sa décision car il voulait sauver des vies américaines. Le fait est que peut être qu’il se trompait ne change rien au fait que sa conviction était sincère. Et d’ailleurs, la majorité des historiens semblent penser que oui la bombe nucléaire a été efficace. (Bien que ce point de vue soit contesté par certains historiens)
Les interceptions des messages de l’armée impériale japonaise et de la marine ont révélé sans exception que les forces armées japonaises étaient déterminées à mener une bataille finale d’Armageddon dans la patrie contre une invasion alliée. https://www.warbirdforum.com/dropbomb.htm