4.1 – Économie
Il est bien difficile d’évaluer la performance économique du Vénézuela sous Chavez étant donné que le pays a traversé un extraordinaire boum pétrolier sous son règne. Le prix du pétrole a plus que quintuplé durant le chavismo.
Le problème principal de l’administration de Chavez est que malgré le boum pétrolier des années 2000s, il a engendré des déficits budgétaires presque à toutes les années. Notez que le graphique ci-bas n’inclut pas toutes les dépenses sociales des entreprises d’État telles que PDVSA. En effet, PDVSA est directement impliquée dans des programmes sociaux sous l’ordre du gouvernement.
Il a financé une partie de ces déficits en augmentant la dette extérieure…
…et en les monétisant par la création de monnaie; la masse monétaire ayant crû astronomiquement,…
…ce qui a engendré de l’hyper-inflation, se maintenant presque toujours au-dessus des 20% par année,…
…et la dévaluation de la monnaie.
Autrement dit, Chavez dépense trop malgré les prix élevés du pétrole. Donc advenant une baisse du prix du pétrole ou de la production, il aurait à couper drastiquement dans les dépenses, à défaut de quoi il mettrait le pays dans une situation financière encore plus précaire. La baisse de la production de PDVSA sera d’ailleurs un grave problème pour le pays dans le futur. Je suis d’avis que c’est une épée de Damoclès sur la tête de Chavez.
4.2 – Pauvreté
Au cours de sa présidence, Chavez a utilisé les revenus provenant du pétrole, lesquels ont explosé grâce à la hausse fulgurante du prix du pétrole, pour aider les plus démunis. C’était une stratégie plutôt simple et efficace pour prendre le pouvoir puisque au début de son premier mandat, environ 50% de la population du pays était considérée comme pauvre (ce chiffre est descendu à 31.5% au début de 2008). Il a notamment mis en place le Plan Bolivar 2000, mobilisant 40,000 soldats à faire des activités anti-pauvreté (vaccination, éducation, distribution de nourriture, etc).
Le PIB par habitant a grandement augmenté grâce aux retombées directes et indirectes du pétrole. De façon directe, le pétrole compte pour environ le tiers du PIB, 80% des exportations et 50% des revenus de l’État. La redistribution de cette richesse, orchestrée par Chavez, a permis de réduire la pauvreté (de 50% à 31.5% de la population entre 1999 et le début de 2008) et d’améliorer quelque peu le coefficient de Gini du pays, qui est passé de 46.9 à 41.0 entre 1999 et le début de 2008.
Selon une étude du Center for Economic and Policy Research, le taux de mortalité infantile a diminué, l’espérance de vie a augmenté, l’accès à l’eau potable a augmenté, l’accès à l’éducation a augmenté, l’illettrisme a diminué, le taux de chômage a diminué (de 14.6% en 2000 à 7.8% en 2008) sous le régime de Chavez. Notez cependant que tous ces chiffres proviennent d’agences du gouvernement…
Le problème que je vois au niveau de la pauvreté sous Chavez est que les gains réalisés ne sont soutenables que si le prix du pétrole et/ou la production restent au même niveau. Il a distribué cette manne inespérée pour acheter le pouvoir et a par le fait même rendu ces gens dépendants de l’État et, par ricochet, des revenus de PDVSA.
Néanmoins, les « missions bolivariennes » visant à moderniser des hôpitaux, contrer l’illettrisme, subventionner la nourriture, l’essence et autres biens, ont été applaudies par l’ONU, l’UNICEF et OMS.
4.3 – Criminalité et corruption
Le taux d’homicide du Vénézuela est passé de 20 par 100,000 habitants en 1998 à 48 en 2007, comparativement à 1.8 au Canada et 6.1 aux Etats-Unis. C’est le troisième plus élevé parmi les pays mesurés derrière l’Irak et le Honduras. Le taux de kidnapping est notamment passé de 50 par année en 1998 à 382 par année en 2007. Le taux d’impunité (crime rapporté, mais non-puni) est très élevé à 97%.
Sous le règne de Chavez, Caracas est devenue l’une des villes les plus dangereuses au monde avec un taux d’homicide de 130 par 100,000 habitants en 2007, comparativement à 63 en 1998. Suite aux événements d’avril 2002, Chavez a littéralement désarmé la police de Caracas, ce qui la rend vulnérable face aux criminels.
L’autre catalyseur de criminalité sous Chavez a été la nouvelle loi qu’il a introduite suite à son élection en 1999, faisant en sorte qu’un criminel doive être pris en flagrant délit pour être arrêté suite à un crime. Cette loi avait comme objectif officiel de contrer les arrestations non-fondées, mais elle agissait aussi comme protection pour les auteurs de kidnappings, qu’elle rendait maintenant très difficile à contrer. Comme le kidnapping est le moyen principal de financement pour la guérilla, cette loi a été fort utile aux amis guérilleros de Chavez.
Dans les sondages, la population exprime que Chavez n’a rien fait pour améliorer la situation de la criminalité et que la police est corrompue et inapte à contrer le crime.
En ce qui a trait à la corruption, bien qu’il s’agissait d’une chose à laquelle Chavez promettait de s’attaquer lorsqu’il a été initialement élu, elle a en fait augmenté sous son règne (voir graphique ci-bas). Cela n’est pas très surprenant étant donné l’augmentation fulgurante de la taille de l’État sous Chavez. Beaucoup de fonctionnaires profitent de ses innombrables programmes sociaux pour s’en mettre plein les poches. Notez que le Vénézuela se retrouve au 162e rang sur 180 pays classés par Transparency International.
4.4 – Droits humains
En septembre 2008, l’organisme Human Rights Watch a dénoncé le gouvernement Chavez pour avoir bafoué les droits humains à plusieurs niveaux.
Selon eux, l’une de ses armes favorites a été la discrimination politique, mettant à la porte des employés du gouvernement, refusant des services sociaux ou emprisonnant des gens parce qu’ils ne le supportaient pas. Il est aussi bien connu que Chavez diminue les budgets des municipalités dont le maire n’est pas un supporteur de Chavez.
Chavez a utilisé les événements d’avril 2002 comme prétexte pour mieux asseoir sa main-mise sur le pays. Il a notamment pris le contrôle de la Cour Suprême, faisant passer le nombre de juges de 20 à 32 (les 12 juges ajoutés sont des chavistas).
L’autre front sur lequel Chavez a constamment violé les droits et libertés tout au long de ses mandats est la liberté de presse. Selon Freedom House, le Vénézuela se classe 160e sur 195 pays au niveau de la liberté de presse. Le graphique ci-bas illustre que les choses se sont grandement détériorées sous Chavez. Les lois anti-médias qu’il a fait adopter, ses fameuses cadenas, le retrait de la licence de RCTV et la fermeture de 34 stations de radios ces dernières années sont de bons exemples de ces violations.
HRW rapporte aussi que Chavez a brimé la liberté d’association syndicale. Il a fait renvoyer des travailleurs qui ont exercé leur droit de grève, il a refusé à certains groupes de travailleurs leur droit de négocier collectivement leur convention de travail et il a délibérément affaibli certains syndicats en faveurs d’autres qui lui était plus avantageux politiquement. Notez que suite à ce qu’il ait participé à l’organisation de la grève de décembre 2002, Carlos Ortega, le chef de la CTV (une grosse centrale syndicale) a été condamné à 16 ans de prison pour trahison. Il s’est cependant évadé de prison et réfugié au Pérou.
Finalement, le comportement de Chavez durant la marche du 11 avril 2002 était en lui-même une immense atteinte aux droits humains. Il a laissé ses supporteurs et la garde nationale ouvrir le feu sur une marche pacifique. Il avait de plus demandé la mise en œuvre du plan Avila (et donc que l’armée utilise la violence contre les marcheurs), lequel avait fait tant de morts durant la Caracazo que Chavez avait lui-même tant dénoncée en 1992.
4.5 – Conclusion
Le bilan d’Hugo Chavez à la présidence du Vénézuela est peu reluisant. Sans l’aide du prix du pétrole, les finances du pays serait en banqueroute; elles ne sont d’ailleurs pas loin de cette situation malgré une hausse fulgurante du prix du pétrole. En plus de ce désastre économique, la répression, la négation de la liberté de presse, le comportement anti-démocratique, la criminalité et la corruption ont été au menu sous Chavez. Présentement, le Vénézuela est clairement sur les traces de Cuba; i.e. que Chavez est en train d’amener le pays, peu à peu, vers une dictature socialiste militaire-totalitaire.
Selon moi, c’est la production de PDVSA qui sonnera le glas de Chavez. Avec toute son ingérence dans l’industrie pétrolière du pays, la production de pétrole est en chute libre. Le prix du pétrole continuera certes d’augmenter au cours des 10 prochaines années, mais à un rythme moindre qu’au cours des 10 dernières années. S’il fallait que la production baisse plus vite que le prix monte, les revenus de l’État chuteront et Chavez devra couper dans le filet social. Les conséquences seront fatales pour le chavismo…
En terminant, voici un bon article qui résume bien l’histoire d’Hugo Chavez:
http://www.laht.com/article.asp?CategoryId=13374&ArticleId=202997
On ne peut que vous féliciter d’avoir pondu ces billets sur le Vénézuela. Vous avez travaillé fort. Évidemment, votre approche est dans la tradition des analystes financiers mais ça demeure très instructif. Je suis allé visiter le site que vous recommandez (laht.com) et j’ai réalisé assez rapidement qu’il s’agit là d’un site associé aux commerce et aux intérêts américains. Pour équilibrer les informations, j’en recommande un autre, soit le site venezuelanalysis.com.
J’aimerais toutefois apporter un bémol (rien de suprenant ;-)) sur les évènements du 11 avril 2002. Il n,est pas prouvé que Chavez ait ordonné à l’armée de tirer sur les manifestants. Il y a deux théories, il ne faut pas l’oublier et éviter de tirer des conclusions…
Salutations à vous et bonne année!
@Lutopium
Merci pour les félicitations. J’ai tenté de me baser sur des faits autant que possible, même si c’est difficile étant donné que l’information est déformée de part et d’autre.
Au niveau de l’ordre donné par Chavez pour le plan Avila, il a été confirmé par le général Rosendo. Aurait-il pu mentir à cet égard? Peut-être, mais j’en doute…surtout que les tanks étaient sortis de la base en route pour la ville sous les directives du général Carneiro (confirmé par de multiples sources). Le général Carneiro n’avait pas le pouvoir de le faire, mais c’est un Chavista et il ne voulait pas décevoir Chavez.
Le général Uson a quant a lui confirmé que les millices bolivariennes se préparaient à utiliser la violence contre les manifestants et que Chavez était au courant. Peut-être que lui aussi ment, mais encore là j’en doute.
Je connais bien le site venezuelaanalysis.com, j’y trouvé certaines de mes informations pour ce dossier. Je l’ai utilisé pour contre-vérifier certains des faits que j’ai trouvé sur d’autres médias. Certains des articles sont bons, mais l’auteur ne cesse de clamer que tout va bien pour le meilleur des mondes grâce à Chavez, ce qui lui fait perdre beaucoup de crédibilité.
Je me suis aussi méfié des sites de propagande anti-chavez qui déforment la réalité. À cet égard, l’article du LAHT n’est pas si mal.
Ceci étant dit, la quantité et diversité des sources que j’ai utilisées pour ce dossier sont très grandes. Promenez-vous dans les quatre parties et cliquez sur les liens, vous verrez.
Salutations!
P.S.: ne manque pas mon billet de lundi, tu vas adorer.
minarchiste: rien à dire sur la diversité des sources que vous avez utilisées. Il s’y dégage un style, une approche particulière mais c’est une très bonne série de billets. Je suis beaucoup mieux informé sur le Vénézuela aujourd’hui que je l’étais hier. Grâce à votre initiative et aux recherches que j’ai fait de mon côté. Comme vous ditez, ça tombe parfois dans l’interprétation mais l’essentiel est d’en ressortir mieux informé.
Je reviens lundi… je suis tout de même sceptque quant à votre enthousiasme! Bonne fin de semaine!
Ce dont vous ne parlez pas, c’est que l’avancée sociale (lutte contre l’illettrisme, santé, etc, etc, ….) favorise un peuple autonome, cultivé et réfléchi. Un peuple cultivé est un peuple dynamique, près à chercher des alternatives, des solutions. C’est un vivier. La recherche du pays en sera améliorée, et les possibilités économiques futures plus grandes. C’est un capital à long terme qu’on ne peut minimiser.
Concernant l’endettement, il faut aussi noter que la crise économique est mondiale, et que tous les pays s’endettent les uns les autres, ce qui ne peut être imputé directement aux gouvernants mais au système. Or le problème reste que notre système est mondial, « la fameuse main invisible » …
C’est le système économique capitaliste, modèle unique de notre planète, qui doit être renouvelé. Et ce partout, sinon, ça revient à pisser dans un violon. Chavez aura au moins essayé, mais faute d’être suivi à l’international, comme tout système alternatif, il lui a fallu se protéger de l’extérieur et menotter les libertés, tout en avantageant les partisans pour assoir leur difficile autorité.
Exactement le même scénario que l’URSS, avec les mêmes dérives et les mêmes réussites : ils n’ont JAMAIS pu être des régime réellement marxistes (puisque c’est l’idée générale des deux régimes à la base), car ce système requiert par essence d’être universel, dans nos économies qui dépendent du commerce extérieur.
Cordialement.
@Lionne
L’avancée sociale? Le Vénézuela est à la remorque de ses voisins plus libéraux à tous les niveaux.
Le capitalisme, un modèle unique de notre planète? Aucun pays n’est vraiment capitaliste sur la planète. Le capitalisme ne doit pas être renouvelé, il doit être adopté pleinement!
Encore la fameuse excuse que si Chavez a échoué, c’est à cause des autres pays, et que cela justifie d’affaiblir la démocratie et de réduire les libertés.
Bien sûr qu’aucun pays ne pourra créer l’idéal marxiste, puisque ce sytème est contre nature. Le socialisme mène tout droit au totalitarisme, comme l’a si brillamment montré Hayek:
ça s’est produit en Allemagne, en URSS, à Cuba, et ça se produit présentement au Vénézuela.
Je viens de lire vos 4 parties sur le Chavinisme, et je suis fasciné !
Bravo !
J’adore !
Ce qui est remarquable, c’est que, en 2011, Cuba, à pas de tortue, libéralise son économie, alors que le Vénézuela, à pas de cheval, continue sur son ère de nationalisation et de limitation du marché.
Vos séries sur les pays sont fascinantes, vraiment, j’adore.
Dans cette série, il y a un phénomène vachement intéressant que vous pourriez ajouter, en fait j’en ai deux :
– l’Agrentine et ses multiples crises économiques (tout mélangé avec de la politique)
– mais surtout, pour y avoir demeuré, le Mexique, pays qui dérape complètement, non pas pour des raisons de crise économique, mais pour la transformation du pays en zone de combat entre narco-traffiquant. M. Calderon, Presidente, économiste de Harvard (il me semble) a toute les misères du monde à gérer cette situation, de plus, l’ancien président Vincente Fox (même parti que Calderon) qui prône la libéralisation du marché de la marijuana (comme The Economist depuis presque 15 ans) et au diable les USA s’ils ne sont pas content. Vraiment, dans le sens d’économie qui se modifie (avec la perspective de la fin de l’exploitation du pétrole dans le Golfe) le Mexique serait vraiment fascinant à étudier.
En tout cas, je me déclare président de votre fan-club-hystérique !
@Verredebiere
Merci! Ça a demandé une tonne de travail et de lectures…
Merci pour votre analyse sur le Venezuela.
J’ai eu l’occasion de passer un mois de vacances au Venezuela, pays que je ne connaissais pas. La comparaison avec le Brésil est édifiante. Le Brésil et le Venezuela sont des pays riches mais si l’un se développe et l’autre pas, la raison est vite évidente. L’un a une classe moyenne émergente, née d’un grand effort de scolarisation, alors que l’autre n’a que des très riches et des très pauvres.
Lors d’une discussion avec un médecin, responsable de la lutte contre le SIDA, il nous vouait son impuissance faute de personnel compétent et formé. Le Vénézuela fait construire des voies de chemin de fer par des Italiens, importe sa nourriture des USA, etc… là où le Brésil est exportateur.
Sans classe moyenne, sans professeurs, sans instituteurs, sans techniciens, sans ingénieurs, un pays ne peut pas progresser.
Quand aux Vénézuéliens, les pro-Chavez nous disaient: « c’est le premier homme politique qui fait quelque chose pour le peuple »; les anti-Chavez : »C’est un fou, il faut le tuer! »
Le Vénézuela a besoin de temps pour sortir de sa dépendance économique envers les USA. Si le Mercosur arrive à se développer (difficile vu la rivalité/amitié Argentine Brésil) le Vénézuela a beaucoup d’atouts pour les imiter.
Le pourra-t-il ou bien la CIA viendra-t-elle l’en empêcher?
Cordialement.
Bonjour, je m’appelle Alice et ne suis pas vraiment (encore!?) au même rang que vous autres j’imagine, mais je remercie fort l’auteur de ces analyses, qui m’aident beaucoup à me faire une idée concrète du bilan d’Hugo Chavez, nuancée grâce aux autres commentaires, je suis en prépa éco et vos informations me sont précieuses, alors je tiens à vous remercier 🙂 .
Cordialement, Alice C.
@Cano/Alice
Merci à vous!
Plusieurs de mes articles sont utilisés pour ce genre de chose et j’ai reçu beaucoup de ce genre de commentaire par courriel, même de professeurs d’économie.
Ma série sur Chavez commence à être désuète. Plusieurs événements se sont produits depuis, mais la tendance lourde demeure malheureusement la même et les problèmes s’amplifient.
Pour obtenir les plus récents développements, je vous encourage à utiliser le moteur de recherche du site http://www.theeconomist.com Tapez simplement Chavez. Ils suivent de près la situation.
Bonjour, je n’ai pas le temps d’écrire une réponse développée à votre article sur Chavez. Vous m’avez l’air de bonne foi, cependant j’ai du mal à croire qu’autant de faussetés aient pu être écrites sans une intention mensongère derrière.
-Pour la presse: Chavez a fait fermer une chaine de TV (qui appelait à … TUER le président!) et une dizaine de chaines de radios. Un crime contre la liberté d’expression? Une chaine de TV sur des centaines, et dix chaînes de radio sur des milliers, vous qualifieriez ça d’atteinte à la liberté?
Notez qu’au Venezuela, 4% des médias sont contrôlés par l’Etat. Retenez bien ce chiffre. En France, 37% des médias sont contrôlés par l’Etat. Si le Venezuela est une dictature, alors la France est un totalitarisme!
-Pour les événements de 2002, vous êtes très mal informé. Ce sont des soldats qui viennent d’on ne sait où qui ont tiré sur les manifestants pro et anti Chavez à la fois. Bien sûr, les médias se sont arrangés pour faire croire que les chavistes tiraient sur leurs ennemis, ce qui est faux.
Regardez plutôt: (à voir une fois dans sa vie)
-Ceux qui organisaient la « marche pacifique » en question en 2002 marchaient main dans la main avec la CIA, qui a failli renverser Chavez pendant le coup d’Etat. Expliqué dans le documentaire.
-Ce que dit HRW sur les discriminations politiques est infondé, et n’a jamais été prouvé! C’est la seule source qui en parle, d’ailleurs.
-Le Venezuela…à la REMORQUE des autres pays latinos? Mais c’est le pays dans lequel la pauvreté, les inégalités, l’exclusion, le mal logement, les déficits de santé et l’analphabétisme (rayé de la carte en 2007!) ont le plus progressé ces dernières années. Je veux bien vous croire: donnez-moi vous sources qui prouvent que le Venezuela est à la « remorque » des autres pays? J’ai les miennes si vous voulez.
Non seulement le Venezuela est le pays qui a le plus progressé lors de cette dernière décennie…mais les autres pays latinos ont pris exemple sur lui! Croyez-vous que ce soit un hasard si les Lula, les Kirshner, les Morales et les Correa ont été élus au Brésil, en Argentine, en Bolivie et en Equateur, puis réélu?? Tous ont réduit la pauvreté dans leur pays comme jamais auparavant, et tous ont été réélu!
Le fait que Chavez ait été réélu ne vous interloque pas? Par hasard, ça ne serait pas un indice qui démontre que, peut-être, une alternative au capitalisme est possible? Non?
Sinon, à part 4.5% de médias dans les mains de l’Etat, des répressions étatiques qui n’ont jamais existé, une pauvreté qui a été diminuée par trois, une éducation et une santé qui ne se sont jamais aussi bien porté, et un président réélu avec 56 % des voix face…à un candidat de gauche (!!!), qu’est-ce qui vous fait croire que le pays de Bolivar évolue vers un système totalitaire? S’il était si totalitaire que ça, Chavez aurait-il été réélu? Plus de médias ne se trouveraient-ils pas dans les mains de l’Etat? N’y aurait-il pas eu des signes avant coureurs un petit peu plus visibles que ce que rapporte HRW, qui est extrêmement mince sur 14 ans et qui n’a même jamais été prouvé?!
Voilà pourquoi le Venezuela ne deviendra jamais une dictature tant que sa magnifique Constitution sera maintenue en place:
C’est nous qui devrions prendre exemple sur le Venezuela en matière de démocratie! Merci de regarder les deux premières minutes de la seconde vidéo avant de me répondre sur la nature « totalitaire » du régime venezuélien.
PS: Si Cuba est une dictature, elle n’a rien d’un régime totalitaire!
Que dites-vous du taux d’homicide extrement élevé ( 73/100 000 habitants ) ? Est-ce le signe d’une paix sociale dû à un régime socialiste ? Que dites-vous du Chili qui malgré le fait que ne se vautre pas dans le pétrole comme le Venezuela a de meilleures performances économiques et sociales ? Merci.
Pour le taux d’homicide du Venezuela : http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/southamerica/venezuela/9769897/Venezuela-murder-rate-soars.html
Pour le Chili : https://minarchiste.wordpress.com/2010/06/29/diagnostic-pauvrete-2-le-chili/
la pauvreté – que le chavisme se vantait d’avoir réduite – dépasse aujourd’hui le niveau d’avant Chávez : le pourcentage des foyers pauvres aurait atteint 48,4% en 2014 contre 44% en 1998, année de l’arrivée de Chávez au pouvoir.
@Jacques
Comme je l’avais prédit, la baisse du prix du pétrole rend le chavissmo insoutenable.
@Themistocle
« Une chaine de TV sur des centaines, et dix chaînes de radio sur des milliers, vous qualifieriez ça d’atteinte à la liberté? Notez qu’au Venezuela, 4% des médias sont contrôlés par l’Etat. »
Oui! Si le gouvernement exécutait 10 personnes sur des millions, ce serait quand même un meurtre. C’est un geste inadmissible dans une démocratie. Si une de ces chaînes a explicitement incité au crime, cela est une infraction punissable.
Mais cela n’est pas grande chose comparé au fait que Chavez peut, comme il le veut, monopoliser les ondes sur toutes les chaînes par décret pour faire des annonces (ou pour parler de Jésus), ce qui fait allègrement. On ne voit pas cela dans une vraie démocratie.
« Pour les événements de 2002, vous êtes très mal informé. »
Non. Je ne vois pas en quoi je serais moins bien informé que vous. Vous avez vos sources et j’ai les miennes, et chacune d’elles (autant les votres que les miennes) apparaissent très crédibles. Comme nous ne pouvons pas remonter l’espace-temps, nous ne saurons jamais qui a raison, mais de grâce, ne prétendez pas connaître la vérité. Ce n’est pas ce que je fais d’ailleurs.
Il est très difficile d’être renseigné objectivement sur le Vénézuela car les informations sont presque toujours biaisées, d’un côté comme de l’autre. Il faut donc faire très attention et j’ai tenté d’exclure tout ce qui était partisan.
Est-ce que c’était une tentative de coup d’État orchestrée par la CIA? Peut-être, mais les preuves ne sont pas conclusives.
« Le Venezuela…à la REMORQUE des autres pays latinos? Mais c’est le pays dans lequel la pauvreté, les inégalités, l’exclusion, le mal logement, les déficits de santé et l’analphabétisme (rayé de la carte en 2007!) ont le plus progressé ces dernières années. Je veux bien vous croire: donnez-moi vous sources qui prouvent que le Venezuela est à la « remorque » des autres pays? J’ai les miennes si vous voulez. »
J’aimerais bien les obtenir vos sources, je suis toujours friand de chiffres économiques. Ceci dit, lorsqu’on analyse l’aspect politico-économique du Vénézuela, il faut faire attention d’exclure toute embellie qui pourrait être attribuable au prix du pétrole. Sous Chavez, le prix du pétrole a quintuplé. La croissance économique excluant le pétrole arrive au dernier rang des pays latinos. Regardez ce graphique depuis 2009, alors que le prix du pétrole a été plutôt en dents de scie :
Comparez le Vénézuela à mon pays latino favori le Chili dans ce tableau :
Cliquez ici pour voire plus clairement le tableau.
Depuis que j’ai publié ce dossier, les problèmes du Vénézuela se sont accentués (crise du logement, criminalité virale, pénuries alimentaires, pannes d’électricité et d’aqueduc, etc)
Quant aux améliorations des indicateurs que vous mentionnez, j’en ai parlé dans mon dossier, mais il n’y a rien de bien sain là-dedans, sauf pour l’investissement dans l’alphabétisation dans une certaine mesure; ces changements ne sont pas durables et soutenables. Chavez n’a fait que redistribuer les revenus du pétrole aux pauvres. Il rend ces gens dépendants de l’État tout en dilapidant le capital productif de l’économie. Qu’adviendra-t-il de ces gens lorsque le prix du pétrole chutera drastiquement ou lorsque la production de PDVSA tombera à des niveaux critiques?
Elle est là la différence avec le Chili, qui en libéralisant un peu son économie a créé de la richesse durable qui lui a permit de réduire sa pauvreté sans rendre les gens dépendants de l’État.
« Le fait que Chavez ait été réélu ne vous interloque pas? Croyez-vous que ce soit un hasard si les Lula, les Kirshner, les Morales et les Correa ont été élus au Brésil, en Argentine, en Bolivie et en Equateur, puis réélu?? »
Non! Il est très facile de se faire élire dans un pays relativement pauvre en promettant aux gens de leur faire des chèques. Au Québec, Pauline Marois s’est fait élire en promettant de ne pas augmenter les frais de scolarité.
« Voilà pourquoi le Venezuela ne deviendra jamais une dictature tant que sa magnifique Constitution sera maintenue en place »
Justement ! Chavez ne cesse de vouloir la modifier. Comme le dit le type dans votre vidéo, Staline avait une bien belle constitution, mais ça ne veut rien dire. Ce qui compte est comment elle est appliquée. Dans les pays comme le Canada, les États-Unis et la France, la constitution ne sert plus à rien, ce n’est qu’une masquarade.
Au cours des dernières années, Chavez a grandement affaibli les institutions démocratiques du pays notamment en abolissant la représentation proportionnelle. Il a aussi redessiné la carte électorale de façon à maximiser le nombre de sièges qu’il obtiendrait. Il a de plus passé une loi lui permettant d’être réélu indéfiniment. Suite à la nationalisation de plusieurs stations de télé et de radio, il peut maintenant les utiliser pour promouvoir sa révolution et les idées de son parti, un privilège qu’il utilise allègrement et qui est injuste envers les autres partis. Il a aussi pris le contrôle de la Cour Suprême, faisant passer le nombre de juges de 20 à 32 (les 12 juges ajoutés sont des chavistas).
Quant à l’Argentine des Kirchner, je prépare présentement un article détaillé qui sera publié en janvier. J’espère que vous le lirez.
Super intéressant dans le vidéo, le tirage au sort comme remplacement au suffrage universel. Aviez-vous lu ceci :
Re Bonjour,
J’aimerai beaucoup argumenter avec vous en vérifiant chaque chiffre, etc…mais je n’en ai vraiment pas le temps. Je me contenterai de contester quelques points…
Au sujet des médias, vous définissez la nationalisation de quelques chaînes sur des milliers comme un crime contre la liberté dans une « démocratie »; mais dans une véritable « démocratie », ce serait le peuple qui contrôlerait les médias, ou une partie du peuple. Or, dans un pays comme le Venezuela, comme d’ailleurs partout dans le monde, ce sont les banques qui contrôlent, de près ou de loin, les médias: le fait que les banques contrôlent la presque totalité des médias n’est-il pas aussi une atteinte à la démocratie?
De plus, le fait que nous ayons 37% des médias qui appartiennent à l’Etat en France, contre 5% au Venezuela, ne fait-il pas de la France un totalitarisme si on considère qu’Hugo Chavez prend des mesures dictatoriales?
Enfin, à propos de la Constitution venezuélienne, je tiens à vous faire remarquer qu’en 2004, le peuple a utilisé son référendum d’initiative populaire pour en demander un sur Chavez, et que, le peuple une fois consulté, Chavez est resté au pouvoir avec 60% des voix. Vous voyez donc que cette magnifique Constitution, qui est certainement la plus démocratique au monde.
Si vous doutez encore de la nature républicaine du régime venézuélien, renseignez vous sur les conseils communaux:
http://meriemandalounes.overblog.com/la-democratie-participative-c-est-ca
les membres d’une ville ou d’un village se réunissent à la mairie, et peuvent demander des fonds ou des aides au gouvernement! Je sais que le minarchisme s’oppose absolument à ce genre d’idées socialistes. Reconnaissez cependant qu’en terme de démocratie, c’est à dire de pouvoir du peuple sur tous les aspects de la société, y compris sur l’argent, on fait difficilement mieux!
Bref, le Venezuela n’a RIEN du régime pré-totalitaire que vous décrivez, et si un pays au monde ne devait pas tomber dans une dictature, ce serait bien le Venezuela! (à moins que vous ne me prouviez le contraire bien sûr…)
Je n’ai pas le temps de vous donner des chiffres détaillés, je n’en donnerai qu’un: celui concernant la pauvreté extrême:
http://venezuelanalysis.com/analysis/6646
30% en 2003, 7% en 2009. elle a encore baissée depuis. Il n’y a pas à chercher bien loin: l’augmentation des bas salaires, l’accès gratuit à la santé, à l’eau, à l’éducation, etc…permises par l’Etat, ont combattu efficacement la misère sociale.
Si vous vous renseignez sur les statistiques venezueliennes, vous constaterez des augmentations soudaines de courbes dans les années 2002-2003, dues à des grèves massives patronales qui ont perturbé l’économie.
L’économie venezuélienne s’est effondrée depuis la publication de votre article? J’en doute. Concernant le logement, les « misiones » s’avèrent particulièrement actives ces temps ci: 200.000 logements seront construits chaque année!
http://www.lemonde.fr/international/article/2012/09/05/au-venezuela-hugo-chavez-mise-sur-son-plan-logement_1755822_3210.html
Le petit problème dans une société minarchiste, ce serait l’accès à ce genre de choses: santé, éducation, logement: si l’Etat ne les donne pas gratuitement à tous, cela veut dire qu’une partie de la population, les plus faibles, les moins compétitifs, ne parviendront pas à les acquérir par leurs propres moyens, et à moins de bénéficier de la solidarité de leurs concitoyens…crèveront la gueule ouverte! L’Etat providence venezuélien n’accomplit pas des miracles dans la croissance ou la finance, mais il permet aux plus pauvres, aux plus mal lotis, de vivre de mieux en mieux; ce que ne fait absolument pas le capitalisme.
Entre le faible et le puissant, la liberté opprime et la loi libère. Dans la jungle capitaliste, un minarchisme permettrait aux puissants (le pouvoir de l’argent) d’exploiter ce qui leur plairait (c’est à dire les pauvres, ceux du Tiers Monde). D’où la nécéssité d’un Etat fort.
Comment l’économie venezuélienne pourrait-elle être stable? Mais regardez cette dynamique qui s’avance:
http://www.recma.org/node/1033
En 2010…250.000 coopératives existaient au Venezuela, c’est à dire des entreprises où les salaires sont quasiment les mêmes, la répartition des ressources équitables, et où chaque membre possède une voix autant qu’un autre. Voilà un modèle stable, pérenne, qui ne sera pas soumis aux contingences de l’économie de marché.
Effectivement, le problème c’est la dépendance liée au pétrole. Dites vous que deux autres pays, à savoir la Bolivie et l’Equateur, ont adopté le même système économique que le Venezuela, sans pour autant être dépendants du pétrole.
J’ai survolé votre article sur le miracle économique sous Pinochet. Il me semble que la pauvreté a augmentée sous le régime capitaliste par rapport à Allende, de manière drastique. Quelque chose comme 48% de la population chilienne vivait sous le seuil de pauvreté à la mort de boucher sanguinaire. L’Etat a ensuite investi assez massivement dans les services publics, a augmenté les salaires minimums, ce qui a permis de réduire la pauvreté de moitié en une décennie si mes souvenirs sont bons.
C’est grâce aux richesses accumulées sous Pinochet, me direz-vous. Peut-être. En attendant, pendant trente ans, si le gouvernement marxiste d’Allende avait continué à augmenter les salaires grâce aux usines de cuivre nationalisées à 90%, je pense qu’on peut estimer qu’en 1990, le taux de pauvreté aurait été très inférieur à celui que Pinochet a laissé, en qu’en 2000 il aurait encore été inférieur au taux réel en 2000…bref, on ne peut pas refaire l’histoire, mais avouez que le « miracle économique » chilien a été une imposture pour les plus pauvres, que ceux-ci n’ont rien eu à gagner lorsque Pinochet a supprimé les investissements dans le public, comme par exemple la distribution gratuite de pain et de lait dans les écoles publiques mises en place par Allende. Le peuple chilien, qui a voté à 44% pour Allende un an avant sa mort, avait bien compris ce qui se passait, il voyait qu’un progrès social conséquent était en marche. Ce n’est que grâce à la dictature ultra-autoritaire de ce tortionnaire de Pincohet que de telles mesures ont pu être prises!
Bref, à part la production de richesses, je ne voie pas bien où le libéralisme mène. Les plus pauvres n’en bénéficient jamais. Le socialisme freine certes la croissance et la productivité (encore que…) mais il réduit drastiquement la pauvreté. Et contrairement au capitalisme, il la réduit de manière stable, puisqu’il crée des structures stables, non soumises aux aléas de la finance!
Votre comparaison entre les élections au Venezuela et au Quebec ne prennent pas en compte ce qui s’est passé dans l’ensemble de l’Amérique latine…PARTOUT des gouvernements de gauche sont passés au pouvoir, et partout ils ont été réélus. Et, contrairement à ce que vous, en tant que minarchiste, pensez, l’égalité sociale va de pair avec la liberté politique. Hé oui, ce n’est pas en Europe ou aux US que les peuples ont le plus confiance en la démocratie. C’est en Amérique du Sud, et en premier chef au Venezuela!
Cessez de dire que Chavez gouverne de manière autoritaire en manipulant les médias…il contrôle 5% des médias! 85% de la presse est CONTRE lui, comme elle a été contre tous les anti-capitalistes avant Chavez. Il est massivement soutenu par son peuple, qui possède comme arme le référendum d’initiative populaire, que Chavez n’a jamais cherché à abolir, contrairement à ce que vous sous entendez; et qui peut lui communiquer directement par l’entremise des conseils communaux.
Regardez nous en France, regardez les Américains, systèmes plus libéraux que le Venezuela. Si nous voulons chassez Hollande, s’ils veulent chassez Obama: comment faisons-nous? on peut manifester dans la rue avec 80% du peuple, il ne se passera rien. Les Venezuéliens, eux, n’ont qu’à signer une pétition pour exiger un référendum!
Avouez que c’est un formidable progrès démocratique, et que le terme de « totalitarisme » est vraiment abusif, que celui de « dictature » l’est aussi…
Je lirai votre article que vous avez mis en lien lorsque j’aurais le temps, tout comme celui sur Kirschner.
J’éspère que ce pavé ne sera pas trop déplaisant à lire, et que s’il l’est vous ne l’aurez pas lu jusqu’au bout.
PS: la philosophie des anarcho-capitalistes m’a toujours quelque peu intriguée…si vous abolissez toute autorité venant de l’Etat pour instaurer une liberté parfaite, comment faites vous pour empêcher les plus forts de sauter sur les plus faibles pour en faire leur proie?
@Themistocle
Si votre opinion est basée sur le site Venezuela Analysis, c’est insuffisant ! Ce site est pro-Chavez et très biaisé. Cela vous amène à avoir une vision déformée de la situation, un immense biais de confirmation. Vous avez bu le kool-aid propagandiste des chavistas et vous n’arrivez pas à voir la réalité comme elle est. Ce biais vous amène aussi à manquer ce qui s’est réellement passé au Chili, en Argentine, en Bolivie et au Brésil.
« dans une véritable « démocratie », ce serait le peuple qui contrôlerait les médias, ou une partie du peuple. »
Non ! L’industrie médiatique doit être libre, c’est tout.
« le fait que nous ayons 37% des médias qui appartiennent à l’Etat en France, contre 5% au Venezuela »
Il n’est pas question de la France ici. Le chiffre idéal serait 0%. Où prenez-vous le chiffre de 5% ? Inclut-il les récentes nationalisations ?
« je tiens à vous faire remarquer qu’en 2004, le peuple a utilisé son référendum d’initiative populaire pour en demander un sur Chavez, et que, le peuple une fois consulté, Chavez est resté au pouvoir avec 60% des voix. »
Je pourrais me faire élire dans presque n’importe quel endroit en promettant aux gens de prendre l’argent des autres pour leur faire des chèques.
Par ailleurs, M. Chavez utilise largement les fonds publics pour mousser ses campagnes électorales. Il a fait tapisser les édifices du gouvernement de propagande électorale, ce qui est pourtant illégal. Il force toutes les chaînes de télé à diffuser sa propagande sous forme de « messages d’intérêt public » qui peuvent durer jusqu’à 4 heures (son adversaire Caprilles était limité à 3 minutes par jour de diffusion par les règles électorales).
En 2004, Chavez avait fait publier la liste des noms de ceux qui avaient appelé le référendum populaire, avec de graves conséquences pour certains. À l’élection de 2012, tous les employés du gouvernement doivent déclarer le bureau de vote où ils iront voter et fournir une empreinte digitale ! Quant aux communes, les votes se font à main levée….gare à vous si vous ne votez pas du bon côté !
« L’économie venezuélienne s’est effondrée depuis la publication de votre article? J’en doute. »
Les Vénézueliens manquent de tout, incluant la nourriture, notamment en raison des contrôles de prix. Les gens doivent demander à leurs amis hors du pays de leur poster des biens de subsistance. Les pannes de courant sont de plus en plus fréquentes. La criminalité se détériore. Le système de santé aussi. Les infrastructures de transports sont en décrépitude, les accidents se multiplient (écrasement d’avions, collisions de train, ponts qui s’écroulent). Les réserves de change sont en chute libre. L’inflation dépasse 20%. La dette ne cesse d’augmenter.
« En 2010…250.000 coopératives existaient au Venezuela »
Je n’ai rien contre les coopératives. Elles sont tout à fait compatible avec le minarchisme, dans lequel système tout le monde est libre de lancer le genre d’entreprise qu’il souhaite, coopérative ou non.
« la Bolivie et l’Equateur, ont adopté le même système économique que le Venezuela, sans pour autant être dépendants du pétrole. »
….et ils sont beaucoup plus pauvres, se classant dans les dernières places sur à peu près toutes les mesures de niveau de vie.
« si le gouvernement marxiste d’Allende avait continué à augmenter les salaires grâce aux usines de cuivre nationalisées à 90%, je pense qu’on peut estimer qu’en 1990, le taux de pauvreté aurait été très inférieur à celui que Pinochet a laissé »
Quoi ? Allende a amené le pays au bord de la ruine économique. Son modèle n’était plus viable, il était allé au bout des choses, le pays n’avait plus de ressources à gaspiller pour poursuivre dans cette direction.
« Bref, à part la production de richesses, je ne voie pas bien où le libéralisme mène. Les plus pauvres n’en bénéficient jamais. »
Ce n’est pas ce que les chiffres montrent. Dans les pays plus libéraux, le niveau de vie des pauvres augmente ; même si c’est moins vite que le niveau de vie des riches. Ceci dit, le niveau de vie des pauvres en Suisse est nettement supérieur au niveau des pauvres au Vénézuela.
« Le socialisme freine certes la croissance et la productivité (encore que…) mais il réduit drastiquement la pauvreté. Et contrairement au capitalisme, il la réduit de manière stable, puisqu’il crée des structures stables, non soumises aux aléas de la finance! »
….et vous croyez que la structure du système monétaire Vénézuelien est stable avec une inflation de plus de 20% ? Et vous croyez que la réduction de pauvreté tiendrait si le prix du pétrole chutait de 30% ? Le modèle économique du Vénézuela n’a rien de stable, c’est un château de cartes !
« la philosophie des anarcho-capitalistes m’a toujours quelque peu intriguée…si vous abolissez toute autorité venant de l’Etat pour instaurer une liberté parfaite, comment faites vous pour empêcher les plus forts de sauter sur les plus faibles pour en faire leur proie? »
Vous avez beaucoup de lectures à faire sur ce blogue !
Vous n’avez pas une seule personne, un seul article, qui peut sérieusement contester que la pauvreté a diminuée au Venezuela, alors qu’elle augmentait à l’ère néolibérale.
Je n’en ai en tout cas jamais entendu. Si vous avez une source qui me prouve que la pauvreté a stagné au Venezuela, montrez-la moi. Vous parlez du prix du pétrole, la belle affaire! Mais que faites-vous de l’accès aux soins, à l’éducation, qui ont été rendus gratuits, que faites-vous des distributions de nourriture organisées par le gouvernement dans les communes?
Pour les médias:
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-12-14-Medias-et-Venezuela
Le chiffre idéal serait 0% pour vous, ce qui fait que le Venezuela ne correspond pas à votre idéal de société, certes: avouez, à plus forte raison, qu’avec 37% de l’audience aux mains de l’Etat en France, nous vivons dans un affreux totalitarisme! (Avouez aussi que vous avez eu tort d’utiliser cet argument pour dire que le Venezuela basculait dans le totalitarisme…).
Je n’étais pas informé des récentes nationalisations, que s’est-il passé, combien de médias ont-ils été nationalisés?
« L’industrie médiatique doit être libre, c’est tout ».
Libre? Qu’entendez-vous par libre? Mais croyez-vous vraiment que les médias d’aujourd’hui sont libres? Quand on sait qu’ils sont TOUS financés par des banques? L’extrême majorité des médias est aujourd’hui entre les mains d’une poignée de millionnaires.
Si vous n’êtes pas informé du sujet, vous devriez regarder la troisième partie du premier épisode de Zeitgeist: (lorsque vous aurez le temps…)
On dit que « les nouveaux chiens de garde », sur le pouvoir des médias, est réussi également.
Dites moi: en quoi la concentration des médias entre les mains d’une poignée de banquiers privés est-elle moins liberticide que la concentration des médias entre les mains d’un Etat? Une poignée de banquiers qui vit dans l’ombre et que personne ne connaît serait plus respectable que des représentants du peuple? Une infinité de médias prétendument « libres » comme ceux d’aujourd’hui, qui disent TOUS la même chose, véhiculent TOUS la même propagande, vomissent TOUS la même idéologie, est elle tellement différente du média unique des totalitarismes?
Concernant la réélection de Chavez, d’où tenez-vous les sources de ces mesures antidémocratiques?
Chavez force les chaînes à le faire passer à la TV…mais d’où tenez-vous cette info encore une fois? 80% de la presse venezuélienne est CONTRE Chavez, ce sont les médias privés qui étouffent le gouvernement, et pas l’inverse!
Oui, Chavez a un côté populiste; il se maintient au pouvoir en promettant des cadeaux aux pauvres, si on veut. Il n’empêche que ça marche, et que s’il a été réélu autant de fois, ce n’est pas pour des prunes…reconnaissez-le, tout de même!
Je n’ai jamais entendu dire qu’il y avait une pression politique sur les membres des Communes. D’où tenez-vous cette information? Dans la démocratie athénienne, la démocratie la plus directe qui ait jamais existé, les gens votaient à main levée…mais si vous me donnez des sources, je veux bien.
Parce que nous, en France, en attendant, nous n’avons même pas l’équivalent des Communes venezuéliennes!
Nous n’avons pas non plus ce magnifique référendum d’initiative populaire…mais reconnaissez tout de même que la Constitution venezuélienne est plutôt bien écrite, et qu’elle l’a prouvée depuis quatorze ans!
D’où tenez-vous les sources (excusez-moi de vous le demander) de la description apocalyptique que vous me faites du Venezuela depuis quelques années. Je ne m’étais pas rendu compte qu’il s’était détérioré à ce point; bizarre tout de même que Chavez ait été réélu malgré tout ça, non? Soit le peuple est vraiment très idiot, soit il est masoschiste; les deux, peut-être?
Pour les coopératives, elles contiennent des contraintes étatiques bien sûr: SMIC, retraite à 60 ans, 40 heures…et ça marche très bien, elles n’étaient que 1000 en 1999, leur nombre a été multiplié par 250 en quatorze ans! Voilà une forme de socialisme plutôt florissant non?
La Bolivie et l’Equateur, pays qui ont appliqué le même modèle que Chavez, sont plus pauvres que le Venezuela, vous le dites vous-même; merci d’appuyer mon argumentation: Evo Morales n’est au pouvoir que depuis 2006 et Bolivie, et Rafael Correa depuis la même date en Equateur, alors que Chavez dirige le Venezuela depuis 1998: voilà pourquoi l’Equateur et la Bolivie sont plus pauvres! Ils n’ont porté la gauche anti-capitaliste au pouvoir que depuis 2006! Et leur pauvreté a chutée, depuis, de manière impressionnante. Depuis 2006, 1 million de Boliviens sont sortis de la pauvreté, qui est passée de 63% à…43! Avouez que c’est merveilleux, non? Même proportion plus ou moins en Equateur.
Vous ne pouvez pas nier l’évidence: cette forme de socialisme radical fait chuter la pauvreté de manière impressionnante!
Allende a amené le pays au bord de la ruine économique…j’espère que vous plaisantez? Qu’entendez-vous par là?
Pourquoi, parce que sa dette a augmentée, parce que l’indice de liberté économique a baissée (sans blague!), parce que les Chicago Boys ont dit qu’Allende menait le Chili à la ruine? Encore une fois, où sont vos sources?
J’espère que vous n’oubliez pas les grèves des grands patrons et des camionneurs, noyautés par l’extrême droite, qui ont paralysé le pays pendant plusieurs semaines; ni les agressions des miliaires contre les ouvriers qui occupaient les usines de leurs patrons en grève. Allende a permis aux plus pauvres de retrouver leur dignité, dignité que Pinochet a traîné dans la boue non seulement à cause de sa dictature, mais aussi de son modèle économique. Un exemple? On a calculé que l’achat du pain comptait pour 74% du budget d’une population pauvre sous Pinochet. à l’époque d’Allende, du pain et du lait étaient distribués gratuitement à l’école, et les prix du pain étaient bloqués. Pinochet a supprimé ces aides scolaires et libéralisé les prix, résultat….
à la mort de Pinochet, 39% du Chili vivait sous le seuil de pauvreté! 39%! Bravo à Augusto…même la Banque Mondiale reconnaît qu’il a échoué à réduire la pauvreté! Même Pinochet était effrayé par la « hausse de chômage et de pauvreté » que provoquerait le modèle économique préconisé par cette ordure de Milton Friedman et ses Chicago Boys!
Mais on va prendre un autre exemple: l’Angleterre de Margaret Thatcher, personnalité que vous aimez bien, je suppose. Alors oui, Thatcher a réduit sa dette; Thatcher a multiplité la croissance de l’Angleterre de je ne sais combien; Thatcher a fait grimper la productivité, le PNB, etc, etc….mais avant son élection, 8% de la population vivait sous le seuil de pauvreté. à la fin de son mandat, 22% de la population était frappée par cette pauvreté!
Un autre? Lorsque l’économie de l’URSS a été soudainement libéralisée…la pauvreté n’a pas explosée, de 60% ou quelque chose comme ça?
Thatcher, Pinochet, la Russie…je ne me suis pas renseigné à propos de la dictature argentine ni sur Reagan, deux autres grands modèles néo-libéraux, mais ont-ils fait autre chose que faire exploser la pauvreté? Si ce n’est pas le cas, prévenez moi.
En revanche, depuis que l’Amérique latine est passée à gauche, comme par hasard, sa pauvreté chute. Cherchez l’erreur…
Vous me parlez d’inflation, mais les prix des produits de première nécessité sont bloqués! Vous me parlez de la Suisse, mais ils concentrent tous les riches d’Europe. Je connais la grande théorie: si nous adoptions tous la finance suisse, une multitude de riches apparaîtrait partout dans l’Europe. Oui, certainement. Et une multitude de pauvres aussi, cf l’Amérique latine ultra libérale des années d’avant Chavez et Morales.
Je lirai avec grand plaisir vos articles sur le minarchisme lorsque j’en aurais le temps, ainsi que celui sur l’Argentine lorsque vous l’aurez écrit, mais pour le moment une seule vérité me paraît plus solide et plus indiscutable que jamais: « entre le puissant et le faible, la liberté opprime et la loi libère ». Cette phrase de Rousseau s’est toujours vérifiée selon moi. L’homme n’est pas naturellement bon. Et si vous supprimez toute autorité, vous créez le pire des paradoxes: les plus forts se jettent naturellement sur les plus faibles…et recréent une autorité encore plus oppressive que la première. Ainsi, depuis que nous avons libéralisé nos Etats, les banques se conduisent de manière autoritaire et agressive envers eux: la hausse de la « liberté économique » a marché mains dans la main avec le pouvoir oppressif des grands patrons.
Très concrètement, si vous n’interdissez pas le travail des enfants par la loi, qui va empêcher les grands patrons de profiter de la détresse des plus pauvres pour les transformer en esclave?
Je connais la grande théorie de la méritocratie: tout le monde part sur les mêmes bases, sur un pied d’égalité, et les facultés naturelles (volonté, force, intelligence…) que le hasard et la naissance ont dispensé à tous seront poussées à leur terme. Mais qui empêchera ceux qui réussissent le mieux d’exploiter ceux qui ont échoué?
« La liberté opprime et la loi libère… »
Je vois que j’ai encore écrit un pavé, ce n’était pas mon intention. Mais je ne peux pas m’en empêcher, ce que vous dites est intéressant et mérite d’être discuté…
Sur Hugo Chavez!
Un SDF croisé en un mois à Caracas, six à Paris en une heure…
Bien sûr, cette journaliste est partiale. Mais quand même, ça fait réfléchir…
@Themistocle
« Vous n’avez pas une seule personne, un seul article, qui peut sérieusement contester que la pauvreté a diminuée au Venezuela »
Je ne le nie pas, je l’ai même mentionné dans l’article ci-haut! Ceci dit, je ne crois pas que l’on puisse sortir quelqu’un de la pauvreté en lui donnant de l’argent. Il n’est alors statistiquement plus pauvre, mais il l’est encore; il devient alors dépendant.
« Mais que faites-vous de l’accès aux soins, à l’éducation, qui ont été rendus gratuits »
Gratuit, mais inaccessible. Il manque de médecins et les infrastructures sont en lambeaux. Le système de santé est très problématique présentement au Vénézuela. Encore une fois, il n’est pas surprenant que vos sources biaisées n’en parlent pas.
« Je n’étais pas informé des récentes nationalisations, que s’est-il passé, combien de médias ont-ils été nationalisés? »
Tous ceux qui ont récemment perdu leur licence. Le gouvernement les a transformés en canaux gouvernementaux pour promouvoir la Révolution Bolivarienne et faire l’éloge de Chavez.
« Libre? Qu’entendez-vous par libre? »
Quiconque peut se lever un matin et utiliser son épargne pour lancer un média, pas besoin d’avoir à quémander une licence contrôlée par le gouvernement. Et en effet, les médias ne sont pas libres dans les pays occidentaux non plus.
« Concernant la réélection de Chavez, d’où tenez-vous les sources de ces mesures antidémocratiques? »
The Economist propose une vue passablement nuancée du Venezuela. Ils ne font pas que copier/coller les arguments anti-chavez en provenance des agences de presse de Miami. Tapez simplement Venezuela dans leur moteur de recherche.
« Chavez force les chaînes à le faire passer à la TV…mais d’où tenez-vous cette info encore une fois? »
Mais voyons! Cela est bien connu! Malheureusement, le manque de diversité de vos sources fait en sorte que vous manquez des informations cruciales comme celle-ci.
« D’où tenez-vous les sources (excusez-moi de vous le demander) de la description apocalyptique que vous me faites du Venezuela depuis quelques années. »
De plusieurs endroits, mais le plus simple serait que vous tapiez Venezuela dans le moteur de recherche de The Economist.
« Allende a amené le pays au bord de la ruine économique…j’espère que vous plaisantez? Qu’entendez-vous par là? »
En 1970, le parti de gauche mené par Salvador Allende a été élu, avec pour but de converger vers le socialisme. Ce gouvernement débuta une série de nationalisations d’entreprises et d’expropriations. Dans le but de stimuler la croissance économique et de faire augmenter les salaires, Allende a mis en place un programme « à la Keynes » de dépenses gouvernementales visant à stimuler la demande. Ce gouvernement croyait qu’en redistribuant la richesse aux plus pauvres, ceux-ci dépenseraient davantage, ce qui stimulerait la demande. Ces programmes seraient évidemment financés par la création de monnaie. L’inflation serait retenue par des prix-plafonds imposés par le gouvernement.
En 1972, l’inflation dépassait les 200%. Le déficit fiscal se chiffrait à 13% du PIB en 1972 et à 23% l’année suivante. Les salaires réels ont baissé de 25% en 1972. Les prix plafonds ont évidemment généré de graves pénuries; il fallait faire la queue de longues heures pour obtenir les biens de base. En somme, le pays était en crise économique.
Pour ce qui est de Thatcher, Reagan et de l’URSS, nous sortons largement du cadre de cet article. Chaque cas doit être étudié séparément en détails. Ceci dit, si vous cherchez à critiquer ce qu’on appelle maintenant le modèle « néolibéral », vous n’êtes pas à la bonne adresse. J’en suis moi-même un critique virulent. Donc nul besoin d’argumenter là-dessus. Voir ceci :
C’est l’article 192 de la loi sur les télécommunications qui permet à Chavez de réquisitionner les ondes de toutes les stations de radio et de télé pour diffuser des messages.
Lors de la crise de 2002, il l’a utilisé une trentaine de fois en quelques heures.
Il a finalement forcé les stations à cesser la diffusion.
Plus récemment, il a convertit le canal de RCTV en Telesur, une sorte d’Al-Jazeera venezuelien, qui se veut un canal de propagande pro-Chavez.
Voir cet article, très intéressant :
http://www.economist.com/news/americas/21571445-cost-postponing-inevitable-devaluation-out-stock
Mes prédictions (et craintes) étaient fondées. Le Vénézuela est littéralement en train d’imploser. La production de PDVSA s’écroule et n’arrive plus à financer les programmes du gouvernement. Les réserves de changes diminuent dangeureusement. Le pays manque de tout et n’a jamais été aussi dépendant des importations vu la faiblesse de la production intérieure. C’est vraiment triste, mais c’est le résultat inévitable de la recette socialiste…