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Dans le cadre des élections fédérales canadiennes qui auront lieu bientôt, j’analyse les programmes des quatre principaux partis politiques. La partie 1 traitait du PLC. La partie 2 traitait du NPD. La partie 3 traitait du Bloc. La partie 4 traite du PCC.

Le programme du Parti Conservateur comporte 77 pages et commence par relater que le Canada a traversé la pire récession depuis la Grande Dépression. Pendant celle-ci, l’économie canadienne a fait beaucoup mieux celle de plusieurs autres pays, incluant les États-Unis, et depuis, le Canada a repris plus d’emploi qu’il n’en a perdu durant la récession. Cependant, ce que M. Harper néglige de mentionner est que la plupart de ces emplois ont été créés dans l’industrie de la construction. En injectant $75 milliard dans la SCHL durant la crise, une subvention directe aux banques en passant, en conjonction avec une politique monétaire expansionniste (bas taux d’intérêt), il a engendré un boum immobilier qui pourrait bien ne pas être soutenable à moyen et long terme. En somme, le programme du PCC est relativement intéressant car il propose de réduire le fardeau fiscal des canadiens, de réduire les dépenses de l’État, tout en ne s’ingérant pas davantage dans les compétences des provinces.

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Dans le cadre des élections fédérales canadiennes qui auront lieu bientôt, j’analyse les programmes des quatre principaux partis politiques. La partie 1 traitait du PLC. La partie 2 traitait du NPD. La partie 3 traite du Bloc.

Le Bloc présente son « énoncé politique » dans un document de 28 pages, mais celui-ci manque de détails. Pour vraiment comprendre le programme du Bloc, il faut se taper un document de 195 pages assorti d’un cadre budgétaire de 10 pages. Ce document contient beaucoup de bla-bla inutile. M. Duceppe n’hésite pas à s’auto-proclamer comme défenseur des intérêts et des valeurs québécoises. Pourtant, il ne détient pas la majorité au Québec et, même s’il l’avait, les « valeurs québécoises n’existent pas. Chaque québécois a des valeurs différentes. Comme vous pouvez vous en douter, le Bloc utilise son programme pour faire la promotion de la souveraineté, mais il lance aussi un appel aux « progressistes », c’est-à-dire les socialistes. Est-ce une bonne stratégie si on considère que le PLC et le NPD tentent aussi de courtiser l’électorat de gauche? Il semble que non puisque selon un sondage récent, le NPD aurait devancé le Bloc au Québec. En fait, il n’y a aucune raison valable de voter pour le Bloc si ce n’est que pour appuyer la souveraineté du Québec, mais encore là, les souverainistes plus à droite (Facal / Legault) pourraient être fort déçus par ce programme gauchiste.

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Dans le cadre des élections fédérales canadiennes qui auront lieu bientôt, j’analyse les programmes des quatre principaux partis politiques. La partie 1 traitait du PLC. La partie 2 traite du NPD.

Il faut donner crédit au NPD pour avoir réussi à mettre en 32 pages (plus 4 pages pour le cadre budgétaire) ce que le PLC a  mis a 106 pages! En effet, le programme du NPD est presque identique à celui du PLC, mais avec moins de détails. Il est difficile pour moi de trouver des points sur lesquels ces deux partis ne s’entendraient pas. Ils auraient intérêt à fusionner pour consolider leur électorat! Il propose, comme le PLC, de grandement augmenter l’ingérence du fédéral dans les compétences provinciales, voire même municipales… Ceci étant dit, le programme du NPD est mal ficelé et contient peu d’idées intéressantes. Il est de plus financièrement irréalisable. En fait, si vous supportez les idées de M. Layton, je vous conseille fortement de voter pour le Parti Libéral, qui fait essentiellement les mêmes promesses, mais dans un cadre beaucoup mieux élaboré et qui vous offre en plus une meilleure chance d’accéder au pouvoir. Certes, s’il y a une chose que j’accorde à M. Layton, c’est qu’il est de loin le plus sympatique des quatre!

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Dans le cadre des élections fédérales canadiennes qui auront lieu bientôt, j’analyse les programmes des quatre principaux partis politiques.

Dans un document trop long de 106 pages, le PLC se présente comme étant le « parti progressiste »; comme si les autres partis étaient contre le progrès! Il tente de se présenter comme un parti vertueux, mais il est plutôt aisé d’être généreux avec l’argent des autres. Le document est rempli de phrases qui ne veulent rien dire et, surtout, de bonbons visant à séduire les diverses clientèles électorales, souvent en s’ingérant dans les compétences provinciales. Le PLC marquera des points chez les personnes âgées, les étudiants, les autochtones, les environnementalistes, les policiers/pompiers, les artistes et possiblement chez certaines PMEs. Son programme propose une plus grande socialisation de l’économie et ne plaira certainement pas aux libertariens puisqu’il fera régresser la liberté économique. Comme vous le constaterez dans les prochains paragraphes, je n’y vois pas grand chose d’intéressant.

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 En Chine, les importations ont augmenté encore plus que les exportations, ce qui a fait disparaitre le surplus de la balance commerciale du pays. La hausse des prix des commodités (nourriture, coton, pétrole, cuivre et autres métaux) est responsable de cette situation.

 

Parlant du pétrole, ce graphique de Stéphane Marion (Banque Nationale) montre la corrélation du prix avec la production industrielle mondiale. On peut en déduire que le prix du baril pourrait très bien dépasser les $130, surtout avec la crise qui frappe présentement le Moyen-Orient.

 

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            L’économiste Bradford DeLong a estimé le PIB mondial par habitant depuis l’apparition de l’humain sur terre (voir graphique ci-bas).[1] Le constat qui en découle est stupéfiant : le niveau de vie des humains a véritablement stagné pendant 2.5 millions d’années, pour ensuite exploser à la hausse vers la fin du 18e siècle. En fait, l’humain moyen de 1750 avait un niveau de vie plus près de l’homme de cro magnon que de l’humain moderne de 2010!

 

            Que s’est-il donc passé au 18e siècle pour déclencher une telle amélioration du niveau de vie des humains? Le principal moteur de création de richesse est la liberté économique. Se pourrait-il donc qu’une augmentation drastique de la liberté économique se soit produite au 18e siècle, engendrant une croissance économique et une prospérité jamais vue auparavant? C’est en effet ce qui s’est produit!

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Quelques observations sur l’actualité récente…

Des bâtons dans les roues de la révolution bolivarienne :

Les élections du 26 septembre ont permis à l’opposition d’obtenir 65 sièges à l’assemblée. Les partis de l’opposition, unis contre Chavez, ont obtenu 5.7 million de votes contre 5.4 millions pour le parti de Chavez avec un taux de participation de 66%. Cependant, je vous rappelle qu’au cours des dernières années, Chavez a grandement affaibli les institutions démocratiques du pays notamment en abolissant la représentation proportionnelle. Il a aussi redessiné la carte électorale de façon à maximiser le nombre de sièges qu’il obtiendrait. Il a de plus passé une loi lui permettant d’être réélu indéfiniment. Suite à la nationalisation de plusieurs stations de télé et de radio, il peut maintenant les utiliser pour promouvoir sa révolution et les idées de son parti, un privilège qu’il utilise allègrement et qui est injuste envers les autres partis. Il a aussi pris le contrôle de la Cour Suprême, faisant passer le nombre de juges de 20 à 32 (les 12 juges ajoutés sont des chavistas). Néanmoins, il n’a pas réussi à obtenir les 99 sièges nécessaires à lui procurer le droit de gérer le pays par décret, tel un dictateur. C’est donc une victoire importante de l’opposition qui permettra certainement de ralentir le progrès du socialisme au Vénézuela. Ce progrès contre Chavez est peu surprenant étant donné les graves problèmes qui affectent présentement le pays (crise du logement, criminalité virale, pénuries alimentaires, pannes d’électricité et d’aqueduc, etc) Chavez aura deux ans pour redresser sa popularité avant la prochaine élection présidentielle.

L’amphithéâtre à Québec et la droite :

La droite supporte généralement le capitalisme et milite pour une réduction de l’interventionnisme étatique…sauf lorsqu’elle peut en tirer avantage! Pierre-Karl Péladeau et Québécor ont beau soutenir l’IEDM et promouvoir le capitalisme, ils sont néanmoins bien contents de bénéficier de subventions gouvernementales. Péladeau aimerait bien ramener une équipe de la LNH à Québec, mais il n’a pas les moyens financiers pour la construction d’un nouvel amphithéâtre. La solution? Le faire financer par les contribuables! Et Pierre-Karl peut compter sur plusieurs politiciens opportunistes pour le faire. Le maire Labaume, un véritable mégalomane, est la figure de proue de ce projet. Jean Charest n’a pas manqué l’opportunité de regagner un peu de popularité à nos frais après de pénibles mois marqués par les scandales. Finalement, les représentants québécois du Parti Conservateur cherchent désespérément à faire progresser ce parti au Québec. Cependant, un appui du fédéral aurait été suicidaire pour le gouvernement Harper puisque le reste du pays crie déjà à l’injustice avec raison. Ce qui me fait le plus rire est que les promoteurs de ce nouvel amphithéâtre ont obtenus une « étude » d’un cabinet comptable démontrant que le projet serait « rentable », même sans équipe de hockey. Ceci étant dit, l’hypothèse de base de cette étude bidon nécessite que le projet soit entièrement financé par les trois paliers de gouvernement! Avait-on vraiment besoin d’une étude pour démontrer qu’un investissement est rentable lorsqu’il ne coûte rien? N’importe quel projet le serait! Dans ce dossier, il semble que tout le monde soit persuadé qu’il y ait un grand intérêt pour ce nouvel amphithéâtre, mais bizarrement, personne n’est prêt à investir pour le réaliser.

Le dossier du Métro de Montréal :

Invoquant l’urgence d’agir, après quatre ans et demi de tergiversations et de gaspillage, Jean Charest a confirmé il y a quelques jours l’octroi d’un contrat de gré à gré au consortium Bombardier-Alstom pour le renouvellement du parc du métro de Montréal. Le contrat sera d’une valeur de $1.2 milliards pour 468 voitures. C’est une diminution par rapport au $1.8 milliard préalablement exigé par le consortium Bombardier/Alstom (voir ceci). Les Montréalais devront toutefois attendre deux ans avant de voir la couleur des premières voitures du métro. Le fait d’opter pour un contrat de gré à gré, au lieu d’aller en appel d’offres, n’est cependant pas sans conséquence puisque le gouvernement du Québec devra adopter une loi spéciale pour s’assurer que tout est conforme aux règles de commerce international. Également intéressée par l’obtention du contrat, l’entreprise espagnole CAF a déjà annoncé qu’elle songeait à poursuivre Québec. Selon le fabricant espagnol, le gouvernement ne peut attribuer ce contrat sans recourir à un appel d’offres. Le coût unitaire de 2,6 millions $ convenu correspond au double du prix que prétend pouvoir construire l’espagnole CAF. Des dirigeants de cette entreprise ont évalué que le prix maximal d’une voiture pour Montréal devrait être de 1,4 million $, ce que réfutent le premier ministre et le président de Bombardier Transport, Raymond Bachant. Jean Charest devra bientôt déclencher une élection complémentaire pour remplacer le regretté Claude Béchard dans Kamouraska-Témiscouata, où se trouve l’usine de Bombardier de La Pocatière. Coïncidence? Je ne pense pas!

Progression de la planification centrale dans la Zone Euro :

Le président de l’Union Européenne, José Manuel Barroso, a proposé le 29 septembre dernier de nouvelles mesures qui procureraient davantage de pouvoirs à l’UE, notamment au niveau des finances publiques des pays membres. L’UE pourrait avoir l’autorité d’imposer des amendes de plusieurs centaines de millions d’euros aux pays qui ne respectent pas les règles budgétaires. C’est évidemment une tentative désespérée de faire fonctionner la zone euro. Pendant ce temps, la gauche européenne manifeste contre les coupes budgétaires (a.k.a. mesures d’austérité), se déclarant victimes des spéculateurs et des banquiers. Quelle étroitesse d’esprit! Ces réductions de dépenses sont le résultat de dépenses gouvernementales excessives; et non la conséquence des banquiers et spéculateurs. En théorie, les pays membres de la Zone Euro doivent maintenir un déficit inférieur à 3% du PIB et une dette gouvernementale inférieure à 60% du PIB, mais ces règles n’ont jamais été appliquées. Il y n’y a d’ailleurs aucun pays qui ne respecte présentement la règle concernant le déficit, alors que 12 des 16 pays membres ne respectent pas la règle sur l’endettement. Je trouve qu’il serait très dangereux de donner autant de pouvoir à des bureaucrates nommés plutôt qu’à des politiciens élus. Ces mesures seraient un pas de plus pour l’Europe vers la planification centrale de leur économie.

La Federal Reserve maintient sa politique inflationniste :

Le président de la Federal Reserve de Chicago, Charles Evans, a récemment mentionné au Wall Street Journal que la Fed devrait mettre en branle un nouveau programme d’assouplissement quantitatif (quantitative easing) :

“I knew it was going to be bad.  And it is not improving.  We’re pushing out the growth prospects.  I just think it calls for much more than we’ve put in place.  My view on accommodation at the moment is not data dependent.  I think we’re there.”

À quoi cela pourrait bien servir dans un monde où les taux d’intérêt sont déjà à des bas historiques (les bons du trésor 10 ans sont à 2.47%)? Cet argent ne fera que gonfler les réserves des banques, qui elles ne prêtent pas puisque leurs niveaux de capital sont serrés, l’économie est trop faible et qu’elles font face à une grande incertitude au niveau de la règlementation. Comment est-ce que cette création de monnaie pourrait donc aider l’économie?

Elle n’aidera pas l’économie (elle y nuira plutôt), mais elle aidera certainement le gouvernement à garder la tête hors de l’eau. C’est que 60% de la dette du gouvernement américain va venir à échéance dans les trois prochaines années, ce qui équivant à $5,200,000,000,000! Une hausse d’environ 1% du coût moyen de la dette américaine signifierait une augmentation des paiements d’intérêt de plus de $100 milliards par année, un scénario que Tim Geithner veut certainement éviter à tout prix.

Le conseil de la Fed se rencontre les 2 et 3 novembre prochain. C’est à cette dette qu’un nouveau programme pourrait être annoncé. Pendant ce temps, en anticipation de cette nouvelle ronde d’assouplissement quantitatif, le prix de l’or atteint de nouveaux sommets, s’approchant des $1,350.

Exportation de l’eau du Québec :

Juste une petite déclaration de l’ingénieur Pierre Gingras que j’ai observée dans Les Affaires :

« Remplir un pétrolier pour le trajet de retour de 250 000 tonnes d’eau ne représenterait pas plus de 1 % de l’eau qui coule de la rivière aux Outardes pendant cinq à sept heures. Ne dites pas que ça aurait un impact sur l’environnement ! »

Cette eau douce termine sa course dans l’océan de toute façon. N’y aurait-il pas moyen d’exploiter cette ressources sans mettre en danger les nappes phréatiques et les écosystèmes marins? Je ne comprends pas pourquoi un sujet aussi vital demeure tabou au Québec.

C’est quoi le problème avec le gaz de schiste :

Outre le fait que le prix du gaz naturel soit présentement très bas et que les schistes d’Utica québécois ne soient pas très viables, du moins pas autant que ceux de Montney et Horn River dans l’Ouest Canadien ou de Barnett et Marcellus aux États-Unis, rendant le développement de cette ressource peu rentable, je ne comprends vraiment pas pourquoi les gens s’opposent aussi farouchement à ces projets. Il est normal de vouloir s’assurer que les nappes phréatiques ne soient pas polluées, mais jusqu’à maintenant rien ne prouve que ce soit le cas. Même la Colombie-Britannique, une province très « verte » et « écolo », n’a aucun problème avec l’exploitation de ces ressources. Selon Jean-Yves Lajoie, PDG de Junex, il y a 2,000 mètres de roches imperméables entre l’eau douce et les activités de fracturation en plus d’au moins quatre zones de protection constituées de multiples couches de tubes d’acier et de ciment. De plus, l’industrie est en train de développer des solutions environnementales extraordinaires, dont notamment un nouveau fluide de fracturation qui peut être bu! Mais en réalité, je ne suis vraiment pas surpris de la réaction de nos arriérés de la gauche environnementaliste.

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            Le socialisme est un système de type collectiviste qui se traduit essentiellement par la propriété publique des instruments de production. Autrement dit, seul le gouvernement peut être propriétaire du capital productif de l’économie.

            L’autre terme souvent utilisé pour désigner le socialisme est la planification centrale. C’est que dans ce système, il n’y a plus d’entrepreneurs, juste des fonctionnaires. Il n’y a plus de concurrence ni de profits. L’État a le monopole sur tout et décide de quoi et combien produire.

            Comme il n’y a plus de profit, plus rien ne motive les travailleurs. Ceux-ci ne peuvent pas améliorer leur sort en travaillant plus dur ou en améliorant leurs compétences. C’est pourquoi les systèmes socialistes voient leur productivité baisser drastiquement. Il en résulte une baisse de la production et des pénuries. Par exemple, avant d’adopter le communisme, la Russie était un gros exportateur de céréales, alors qu’à une certaine époque sous le communisme, elle n’en produisait plus assez pour nourrir sa propre population, devenant éventuellement le plus gros importateur de céréales au monde.

            De plus, sans profit, l’innovation n’est pas encouragée. Pour qu’un individu donne le meilleur de lui-même, il faut que ça en vaille la peine. Si personne ne peut profiter de son travail acharné ou des découvertes engendrées par son génie créatif, personne n’aura la motivation nécessaire à faire avancer la société vers un meilleur niveau de vie. L’absence de profit complique aussi les décisions d’investissement. Comment comparer deux investissements différents sans profit? Les pays socialistes accusent donc généralement un retard technologique important.

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Pour voir la partie 1, cliquez ici.
Pour voir la partie 2, cliquez ici.
Pour voir la partie 3, cliquez ici.

4.1 – Économie

Il est bien difficile d’évaluer la performance économique du Vénézuela sous Chavez étant donné que le pays a traversé un extraordinaire boum pétrolier sous son règne. Le prix du pétrole a plus que quintuplé durant le chavismo.

Le problème principal de l’administration de Chavez est que malgré le boum pétrolier des années 2000s, il a engendré des déficits budgétaires presque à toutes les années. Notez que le graphique ci-bas n’inclut pas toutes les dépenses sociales des entreprises d’État telles que PDVSA. En effet, PDVSA est directement impliquée dans des programmes sociaux sous l’ordre du gouvernement.

Il a financé une partie de ces déficits en augmentant la dette extérieure…

 

…et en les monétisant par la création de monnaie; la masse monétaire ayant crû astronomiquement,…

 

…ce qui a engendré de l’hyper-inflation, se maintenant presque toujours au-dessus des 20% par année,…

 

…et la dévaluation de la monnaie.

  

Autrement dit, Chavez dépense trop malgré les prix élevés du pétrole. Donc advenant une baisse du prix du pétrole ou de la production, il aurait à couper drastiquement dans les dépenses, à défaut de quoi il mettrait le pays dans une situation financière encore plus précaire. La baisse de la production de PDVSA sera d’ailleurs un grave problème pour le pays dans le futur. Je suis d’avis que c’est une épée de Damoclès sur la tête de Chavez. 

4.2 – Pauvreté

Au cours de sa présidence, Chavez a utilisé les revenus provenant du pétrole, lesquels ont explosé grâce à la hausse fulgurante du prix du pétrole, pour aider les plus démunis. C’était une stratégie plutôt simple et efficace pour prendre le pouvoir puisque au début de son premier mandat, environ 50% de la population du pays était considérée comme pauvre (ce chiffre est descendu à 31.5% au début de 2008). Il a notamment mis en place le Plan Bolivar 2000, mobilisant 40,000 soldats à faire des activités anti-pauvreté (vaccination, éducation, distribution de nourriture, etc).

Le PIB par habitant a grandement augmenté grâce aux retombées directes et indirectes du pétrole. De façon directe, le pétrole compte pour environ le tiers du PIB, 80% des exportations et 50% des revenus de l’État. La redistribution de cette richesse, orchestrée par Chavez, a permis de réduire la pauvreté (de 50% à 31.5% de la population entre 1999 et le début de 2008) et d’améliorer quelque peu le coefficient de Gini du pays, qui est passé de 46.9 à 41.0 entre 1999 et le début de 2008.

Selon une étude du Center for Economic and Policy Research, le taux de mortalité infantile a diminué, l’espérance de vie a augmenté, l’accès à l’eau potable a augmenté, l’accès à l’éducation a augmenté, l’illettrisme a diminué, le taux de chômage a diminué (de 14.6% en 2000 à 7.8% en 2008) sous le régime de Chavez. Notez cependant que tous ces chiffres proviennent d’agences du gouvernement…

Le problème que je vois au niveau de la pauvreté sous Chavez est que les gains réalisés ne sont soutenables que si le prix du pétrole et/ou la production restent au même niveau. Il a distribué cette manne inespérée pour acheter le pouvoir et a par le fait même rendu ces gens dépendants de l’État et, par ricochet, des revenus de PDVSA.

Néanmoins, les « missions bolivariennes » visant à moderniser des hôpitaux, contrer l’illettrisme, subventionner la nourriture, l’essence et autres biens, ont été applaudies par l’ONU, l’UNICEF et OMS.

 4.3 – Criminalité et corruption

Le taux d’homicide du Vénézuela est passé de 20 par 100,000 habitants en 1998 à 48 en 2007, comparativement à 1.8 au Canada et 6.1 aux Etats-Unis. C’est le troisième plus élevé parmi les pays mesurés derrière l’Irak et le Honduras. Le taux de kidnapping est notamment passé de 50 par année en 1998 à 382 par année en 2007. Le taux d’impunité (crime rapporté, mais non-puni) est très élevé à 97%.

Sous le règne de Chavez, Caracas est devenue l’une des villes les plus dangereuses au monde avec un taux d’homicide de 130 par 100,000 habitants en 2007, comparativement à 63 en 1998. Suite aux événements d’avril 2002, Chavez a littéralement désarmé la police de Caracas, ce qui la rend vulnérable face aux criminels.

L’autre catalyseur de criminalité sous Chavez a été la nouvelle loi qu’il a introduite suite à son élection en 1999, faisant en sorte qu’un criminel doive être pris en flagrant délit pour être arrêté suite à un crime. Cette loi avait comme objectif officiel de contrer les arrestations non-fondées, mais elle agissait aussi comme protection pour les auteurs de kidnappings, qu’elle rendait maintenant très difficile à contrer. Comme le kidnapping est le moyen principal de financement pour la guérilla, cette loi a été fort utile aux amis guérilleros de Chavez.

Dans les sondages, la population exprime que Chavez n’a rien fait pour améliorer la situation de la criminalité et que la police est corrompue et inapte à contrer le crime.

En ce qui a trait à la corruption, bien qu’il s’agissait d’une chose à laquelle Chavez promettait de s’attaquer lorsqu’il a été initialement élu, elle a en fait augmenté sous son règne (voir graphique ci-bas). Cela n’est pas très surprenant étant donné l’augmentation fulgurante de la taille de l’État sous Chavez. Beaucoup de fonctionnaires profitent de ses innombrables programmes sociaux pour s’en mettre plein les poches. Notez que le Vénézuela se retrouve au 162e rang sur 180 pays classés par Transparency International.

4.4 – Droits humains

En septembre 2008, l’organisme Human Rights Watch a dénoncé le gouvernement Chavez pour avoir bafoué les droits humains à plusieurs niveaux.

Selon eux, l’une de ses armes favorites a été la discrimination politique, mettant à la porte des employés du gouvernement, refusant des services sociaux ou emprisonnant des gens parce qu’ils ne le supportaient pas. Il est aussi bien connu que Chavez diminue les budgets des municipalités dont le maire n’est pas un supporteur de Chavez.

Chavez a utilisé les événements d’avril 2002 comme prétexte pour mieux asseoir sa main-mise sur le pays. Il a notamment pris le contrôle de la Cour Suprême, faisant passer le nombre de juges de 20 à 32 (les 12 juges ajoutés sont des chavistas).

L’autre front sur lequel Chavez a constamment violé les droits et libertés tout au long de ses mandats est la liberté de presse. Selon Freedom House, le Vénézuela se classe 160e sur 195 pays au niveau de la liberté de presse. Le graphique ci-bas illustre que les choses se sont grandement détériorées sous Chavez. Les lois anti-médias qu’il a fait adopter, ses fameuses cadenas, le retrait de la licence de RCTV et la fermeture de 34 stations de radios ces dernières années sont de bons exemples de ces violations.

HRW rapporte aussi que Chavez a brimé la liberté d’association syndicale. Il a fait renvoyer des travailleurs qui ont exercé leur droit de grève, il a refusé à certains groupes de travailleurs leur droit de négocier collectivement leur convention de travail et il a délibérément affaibli certains syndicats en faveurs d’autres qui lui était plus avantageux politiquement. Notez que suite à ce qu’il ait participé à l’organisation de la grève de décembre 2002, Carlos Ortega, le chef de la CTV (une grosse centrale syndicale) a été condamné à 16 ans de prison pour trahison. Il s’est cependant évadé de prison et réfugié au Pérou.

Finalement, le comportement de Chavez durant la marche du 11 avril 2002 était en lui-même une immense atteinte aux droits humains. Il a laissé ses supporteurs et la garde nationale ouvrir le feu sur une marche pacifique. Il avait de plus demandé la mise en œuvre du plan Avila (et donc que l’armée utilise la violence contre les marcheurs), lequel avait fait tant de morts durant la Caracazo que Chavez avait lui-même tant dénoncée en 1992.

4.5 – Conclusion

Le bilan d’Hugo Chavez à la présidence du Vénézuela est peu reluisant. Sans l’aide du prix du pétrole, les finances du pays serait en banqueroute; elles ne sont d’ailleurs pas loin de cette situation malgré une hausse fulgurante du prix du pétrole. En plus de ce désastre économique, la répression, la négation de la liberté de presse, le comportement anti-démocratique, la criminalité et la corruption ont été au menu sous Chavez. Présentement, le Vénézuela est clairement sur les traces de Cuba; i.e. que Chavez est en train d’amener le pays, peu à peu, vers une dictature socialiste militaire-totalitaire.

Selon moi, c’est la production de PDVSA qui sonnera le glas de Chavez. Avec toute son ingérence dans l’industrie pétrolière du pays, la production de pétrole est en chute libre. Le prix du pétrole continuera certes d’augmenter au cours des 10 prochaines années, mais à un rythme moindre qu’au cours des 10 dernières années. S’il fallait que la production baisse plus vite que le prix monte, les revenus de l’État chuteront et Chavez devra couper dans le filet social. Les conséquences seront fatales pour le chavismo…

En terminant, voici un bon article qui résume bien l’histoire d’Hugo Chavez:

http://www.laht.com/article.asp?CategoryId=13374&ArticleId=202997

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