Cet article vise à synthétiser mes articles précédents sur le sujet de la propriété intellectuelle en un « tout » plus cohérent. Il y a du nouveau, mais surtout du réchauffé…
Les lois sur la propriété intellectuelle, protégées par les gouvernements, sont une façon très répandue de limiter la concurrence au profit de certaines entreprises. Les droits de propriété intellectuelle, tels que les brevets, marques déposées et droits d’auteurs, sont en fait des monopoles décrétés par l’État. Ils permettent à des individus ou à des entreprises d’obtenir un privilège de l’État leur permettant de se soustraire à la concurrence et donc de tricher au jeu du libre-marché.
La propriété intellectuelle est utilisée par les entreprises pour bénéficier d’un « monopole légal ». Les Microsoft, Monsanto et Pfizer de ce monde utilisent leurs brevets pour écraser la compétition et dominer leur industrie, tout en oppressant la population. En effet, sans les brevets, les technologies de Monsanto serait offertes par plusieurs entreprises ce qui ferait baisser les prix et réduirait l’emprise de cette corporation sur les agriculteurs; les médicaments seraient offerts à un prix beaucoup plus bas ce qui augmenterait la qualité de vie de millions d’individus. Évidemment, les marges de profit de ces entreprises seraient plus « normales », telles qu’elles devraient l’être sans ces privilèges accordés par l’État.
On ne peut attribuer un droit de propriété à une idée. Les idées sont véhiculées à l’intérieur de notre cerveau et ce qui se trouve là nous appartient, tout comme ce que nous fabriquons de nos mains avec nos outils et nos matières premières. Personne ne peut revendiquer être propriétaire d’une idée et restreindre l’utilisation que nous faisons de cette idée à l’aide de notre travail et de nos ressources.
Supposons que j’écrive un poème publié dans un journal, que vous le lisez et le mémorisez. Il est donc stocké dans votre cerveau et je ne peux rien faire pour vous en empêcher. Ensuite, vous utilisez un stylo qui vous appartient pour écrire ce poème sur un bout de papier qui vous appartient aussi. Il ne fait aucun doute que le fruit de ce travail, le bout de papier sur lequel le poème est écrit, vous appartient. Si c’est le cas, comme toute propriété, vous pouvez échanger ce bout de papier, le vendre, le publier, ou faire quoi que ce soit qui vous plaise avec celui-ci. Prétendre le contraire équivaudrait à affirmer que vous n’êtes pas propriétaire du fruit de votre travail. Personne ne devrait avoir le droit légitime de revendiquer être propriétaire de ce bout de papier, ni de vous dire ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire avec celui-ci. C’est pourtant le cas…
Les idées ne sont pas une ressource limitée; c’est-à-dire qu’en mémorisant ce poème, vous ne m’enlevez absolument rien. Même si un million de personnes lisaient et mémorisaient le poème, ma propriété ne serait pas négativement affectée, ni s’ils l’écrivaient sur un bout de papier et le vendaient à une autre personne. Il n’y a donc aucune raison pour qu’un mécanisme légal restreigne l’utilisation des idées en leur assignant des droits de propriété. D’ailleurs, les entreprises utilisent la propriété intellectuelle pour générer un effet de rareté artificielle. Cette rareté, même si artificielle, nous appauvrit tous au profit du détenteur du brevet ou droit d’auteur ou de la marque de commerce déposée, qui en profite pour s’enrichir.
Certains diront que les droits de propriété intellectuelle sont nécessaires pour encourager l’innovation et la création artistique. Cependant, un très grand nombre d’inventions révolutionnaires et d’œuvres d’art grandioses ont été réalisées dans un environnement où la propriété intellectuelle n’était pas protégée. Prenons Shakespeare par exemple, qui n’a jamais écrit un scénario original, seulement que des adaptations d’histoires écrites par d’autres. Et que dire des compositeurs tels que Bach et Tchaïkovski, qui ont incorporé les compositions d’autres artistes dans leurs œuvres. Ce genre d’appropriation a longtemps fait partie du processus de création artistique, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’échantillonnage électronique.
Dans les années 1960s, les Rolling Stones ont copié une vieille chanson folk traditionnelle, qui servit de base à l’excellente chanson Bitter Sweet Symphony du groupe The Verve. Plus récemment, les Rolling Stones ont poursuivi The Verve et se sont approprié les droits d’auteurs qu’ils ont ensuite vendus à Nike pour une publicité. Les Stones se sont donc appropriés le passé, pour ensuite empêcher les autres de faire de même pour créer. Ce genre d’exemple est très abondant. Est-ce que les droits d’auteur sont vraiment dans l’intérêt de la création artistique?
La plupart des chansons sont maintenant disponibles gratuitement sur l’internet grâce aux logiciels P2P (personne-à-personne). Il me semble que cela n’a pas stoppé la création musicale. Même les artistes les plus « piratés », qui sont aussi les plus populaires, détiennent des fortunes plutôt enviables; vous n’en verrez aucun quêter sur Hollywood Boulevard! En 2007, le groupe Radiohead a quitté son éditeur, EMI, et a distribué son nouvel album In Rainbow gratuitement sur internet. L’album a été téléchargé 1.2 millions de fois en trois mois et le don (volontaire) moyen a été de 1 livre sterling. Le disque a ensuite été distribué conventionnellement et s’est vendu à plus de 3 millions d’exemplaires.
Steamboat Willie, Cendrillon, Pinocchio, Blanche Neige, Alice au pays des merveilles, Fantasia, Dumbo, Bambi, Song of the South, Robin Hood, Peter Pan, Lady and the Tramp, Mulan, Sleeping beauty, 101 Dalmatians, The sword in the stone, the Jungle Book, sont toutes des oeuvres de Disney inspirées de contes traditionnels des siècles précédents du domaine public. Disney empêche dorénavant les créateurs d’utiliser ses personnages. Disney a même déjà poursuivi une garderie pour avoir apposé des personnages de Disney pour décorer les murs. Pourtant, Disney est née en créant à partir d’oeuvres passées. En 1998, lors du 60e anniversaire de Mickey, la loi sur les droits d’auteur a été modifiée aux États-Unis, passant de 75 ans à 95 ans (pour une corporation). Mickey ne sera donc pas du domaine public de si tôt. En fait, comme la durée des droits d’auteurs est constamment prolongée par le congrès américain, le domaine public a pratiquement été éradiqué par les maisons de productions.
Par ailleurs, considérez aussi les centaines de milliers de textes publiés sur l’internet, disponibles à tous gratuitement, sans protection. D’ailleurs, à peu près toutes les publications datant d’avant 1900 sont maintenant non-protégées et des éditeurs continuent de les imprimer, de les publier et de les vendre à profit. Il ne fait aucun doute que l’absence de droits de propriété intellectuelle améliorerait grandement l’accès à la culture. Sur l’internet, il est pratiquement impossible de faire respecter les droits d’auteurs. Ça ne freine pourtant pas le contenu gratuit, qui y est accessible et abondant. Cette grande accessibilité agit comme motivation à la production de contenu. Finalement, les livres du Projet Gutenberg sont gratuits sur internet, et pourtant les copies physiques continuent de se vendre en librairie.
Évidemment, l’absence de propriété intellectuelle ne permettrait pas de copier le travail des autres. Disons que je prends le texte d’un livre que vous avez écris, appose mon nom dessus et le commercialise; ou encore disons que je prends un livre que j’ai écris et le commercialise sous votre nom. Dans ces deux cas, ai-je fais quelque chose qui ne respecte pas les droits de propriétés? Oui, mais pas envers vous! C’est la propriété des acheteurs du livre que j’ai violée en utilisant une fausse représentation. Je leur ai vendu un produit X dont l’étiquette mentionne que c’est un produit Y. J’aurais peut-être une dette morale (et non légale) envers vous, mais la seule violation qui devrait être punissable par la loi est la fausse représentation envers les consommateurs, et non la violation de vos droits de propriété intellectuelle.
Il y a néanmoins d’autres moyens de vous protéger à cet égard : le boycott volontaire. Il y en a eu plusieurs exemples dans l’histoire, mais je préfère celui de Tolkien. La première édition du Seigneur des Anneaux publiée aux États-Unis était une version « pirate » de Ace Books publiée sans l’accord de Tolkien, qui n’a toutefois pas entamé d’action légale contre cette entreprise. Par la suite, la maison Ballantine a publié une version officielle approuvée par l’auteur. Cette version comprenait une note sur la couverture arrière mentionnant qu’il s’agissait de la seule version autorisée et demandant aux lecteurs de ne pas acheter l’autre version de Ace Books. Le boycott volontaire a fonctionné; les ventes de la version de Ace Books ont chuté jusqu’à ce que la publication cesse. Il est donc possible de contrer le piratage et de faire respecter les «obligations morales» entre auteurs sans utiliser le pouvoir de coercition de l’État. D’ailleurs, le piratage de livre est déjà fort répandu, l’une des victimes les plus fréquentes étant Harry Potter. Néanmoins, J.K. Rowling (auteure des romans mettant en vedette Harry Potter) est quand même la femme la plus riche du monde!
Au début du cinéma, c’était Thomas Edison qui contrôlait tout car il détenait les brevets sur la pellicule. En 1909, des royautés devaient lui être payées chaque fois qu’un film était tourné et projeté. C’est alors que plusieurs indépendants, telle que la Fox, ont fui en Californie, où il n’y avait pas suffisamment de marshalls pour faire respecter ces lois fédérales. C’est donc de la piraterie que l’industrie du cinéma hollywoodien est née! De nos jours, cette même industrie a de puissants lobbys pour contrer la piraterie, n’est-ce pas ironique?
La radio aussi est née de la piraterie et constitue encore aujourd’hui un cas particulier. En effet, un auteur/compositeur ne peut empêcher une station de radio de diffuser sa pièce, aucune permission n’est requise. Cependant, la station de radio doit payer l’auteur/compositeur à un prix fixé par la loi. Personne ne peut vous obliger à vendre votre maison ou un quelconque bien, et personne ne peut vous imposer son prix. Telle est la nature de la propriété privée dans une société libre. On peut donc dire que le gouvernement nie que la musique soit une « vraie » propriété puisqu’il ne permet pas aux auteurs/compositeurs de requérir leur permission pour diffuser leurs pièces et de négocier le prix à leur convenance.
Présentement, si vous tournez un documentaire et que dans votre film, on peut voir sur un téléviseur en arrière-plan un court extrait de 5 secondes d’un épisode des Simpsons, vous devrez obtenir la permission de Fox et payer leur tarif «éducatif» de $10,000. Vous pourriez bien entendu plaider l’usage loyal, mais il faudrait pour cela que vous engagiez un bon avocat pour faire face à ceux de la Fox. Les délais seraient catastrophiques pour votre échéancier et les frais juridiques seraient exorbitants. Le processus de protection de la propriété intellectuelle n’est en fait qu’un (autre) bon moyen d’enrichir les avocats.
Évidemment, sans le privilège des droits d’auteurs, moins d’artistes pourraient vivre de leur art. Par exemple, en 2002, la RIAA a rapporté que les ventes de CD étaient en baisse de 8.9% (803 millions) et blâmait l’internet. Cependant, en 2002, le nombre de nouvelles sorties CD était en baisse de 20% par rapport à 1999 et au cours de cette période, le prix moyen d’un CD a augmenté de 7.2% ($14.19). De plus, l’industrie du disque devait de plus en plus concurrencer celle du DVD. Pourquoi payer $18.99 pour la bande sonore d’un film lorsque pour $19.99 on peut avoir le film entier sur DVD? Il y a donc plusieurs explications à cette baisse de ventes. Cependant, s’il y a vraiment un public pour leur art et que leur produit est de qualité, leurs albums et billets de spectacles vont se vendre quand même. D’ailleurs, les ventes de billets on plus que quadruplé au cours des derniers 20 ans en Amérique du Nord. Le modèle d’affaires de l’industrie s’est donc adapté à la nouvelle réalité technologique et les artistes se portent généralement très bien financièrement.
Il y a aussi l’essor des médicaments génériques, qui n’a pas freiné l’ardeur des compagnies pharmaceutiques à développer de nouveaux médicaments. Quelle a été la réaction des compagnies pharmaceutiques face à l’essor des médicaments génériques? Elles ne sont certainement pas restées à ne rien faire. Elles ont d’abord fait beaucoup de recherche de façon à développer de nouvelles formulations plus efficaces que les versions génériques. Elles ont aussi acquis de nouvelles molécules pour diversifier leurs recherches. En fait, les génériques ont plutôt stimulé la recherche! L’inefficacité, la lourdeur et la lenteur du système gouvernemental d’approbation des médicaments est une bien plus grande source de maux de tête pour ces entreprises. Les médicaments génériques se vendent souvent à des prix plus de 90% inférieurs à la version originale. Imaginez les gains pour la société si tous les médicaments pouvaient être produits de façon générique. Pour le médicament Lipitor uniquement, le gouvernement Québécois pourrait économiser $225 millions par année en le remplaçant par une version générique.[1]
Les chercheurs Michele Boldrin et David Levine ont bien montré que le brevet dans l’industrie pharmaceutique entravait l’innovation et le progrès.[2] En Allemagne et dans plusieurs pays européens (Italie et Suisse), les produits chimiques ne pouvaient jadis (avant 1980) pas être brevetés (à la suite de la création du brevet en France, plusieurs scientifiques et entrepreneurs ont traversé la frontière et se sont installés à Bâle, en Suisse où ils ont contribué à l’émergence de la formidable industrie chimique et pharmaceutique). Pour cette raison, les producteurs Allemands de produits chimiques devaient sans cesse innover pour demeurer compétitifs et maintenir une grande productivité, ce qui leur donna un net avantage sur les Britanniques et les Américains. C’est pour cette raison que l’Allemagne, la Suisse et l’Italie ont été des leaders mondiaux dans le développement de produits chimiques et pharmaceutiques entre 1850 et 1980. En Allemagne, des firmes comme Bayer (Aspirine), BASF, IG Farben ou Hoechst (aujourd’hui Sanofi Aventis) ont largement dominé le marché grâce à la compétition sur leur marché national et l’absence de barrières légales au niveau de la recherche.
Selon Peter Ringrose, scientifique en chef de la pharmaceutique Bristol Myers Squib, il existe environ 50 protéines potentiellement impliquées dans le cancer que la compagnie s’abstiendrait d’étudier parce que celles-ci sont brevetées. Encore une fois, cette situation est la règle plutôt que l’exception. Pour cette raison, les brevets nuisent grandement au développement de médicaments. Pourtant, les grandes pharmaceutiques affirment qu’elles ont besoin des rentes monopolistiques que leur procurent leurs brevets pour couvrir les immenses frais de R&D nécessaires à développer un nouveau médicament. Une étude réalisée par des économistes de l’Université de Chicago en 1995 a démontré que des $25 milliards dépensés annuellement en recherche biomédicale à l’époque, environ $11.5 milliards était financé par le gouvernement fédéral, plus un crédit d’impôt de 20% équivalent à $2 milliards et $3.6 milliards provenant des universités et fondations. La majorité des R&D n’est donc pas financée par les compagnies pharmaceutiques. En revanche, les compagnies pharmaceutiques dépenses d’immenses sommes en frais légaux pour ériger et défendre leurs brevets.
En 2006, le British Medical Journal a demandé à ses lecteurs de nommer les découvertes médicales et pharmaceutiques les plus fondamentales pour l’humanité. Voici le top 15 des réponses (ne pas tenir compte de l’ordre) :
Pénicilline, rayons-X, culture des tissus, éther, chlorpromazine, systèmes sanitaires publiques, théorie des germes, médecine basée sur les preuves, vaccins, pilule, ordinateur, thérapie de réhydratation orale, structure de l’ADN, technologie de monoclonage d’anticorps, risque associé au tabagisme.
Dans cette liste, seulement deux ont été soit brevetés ou développés durant un projet de recherche motivé par l’intention d’obtenir un brevet : le chlorpromazine et la pilule. D’ailleurs, le « cocktail » utilisé pour traiter le VIH n’a pas été inventé par une grande pharma, mais bien par un chercheur universitaire (Dr. David Ho).
D’autre part, en 1999-2000, le US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a compilé une liste des 10 plus grands accomplissements de la médecine aux États-Unis durant le 20e siècle. Des 10 découvertes de cette liste, aucune n’a été brevetée. Selon une liste compilée par Chemical and Engineering News Magazine, seulement 20 des 46 médicaments les plus vendus au monde ont eu quelque chose à voir avec un brevet.[3]
L’invention du moteur à vapeur par James Watt vers la fin du 18e siècle, laquelle a joué un rôle primordial dans la révolution industrielle qui a suivi. Watt a obtenu son brevet en 1768, mais en 1775, son brevet a été prolongé jusqu’en 1800, grâce à l’influence politique de son partenaire d’affaires, le riche industrialiste Matthew Boulton.
Premier fait à noter, Watt n’est pas parti de rien pour en arriver à son invention; il s’est basé sur un moteur existant : le Newcomen. Son innovation a consisté à ce que l’expansion et la condensation de la vapeur se produisent dans des compartiments séparés. Si le Newcomen avait été sous brevet, Watt n’aurait pas pu mettre de l’avant son innovation.
Deuxième fait à noter, l’efficience des moteurs à vapeur n’a pas changé durant le règne du brevet de Watt alors qu’une fois le brevet expiré, entre 1810 et 1835, l’efficience a été multipliée par cinq grâce à diverses innovations apportées par des compétiteurs. En fait, Watt et Boulton ne produisaient pas vraiment de moteurs; leur activité principale consistait à mener des batailles légales contre leurs compétiteurs pour obtenir des royautés et des dédommagements. Ces actions ont limité l’innovation, notamment celle de Hornblower, que Watt et Boulton ont défait en cour dans les années 1790s.
Troisième fait à noter, l’expiration du brevet de Watt ne l’a pas mis en faillite, au contraire, les affaires se sont mises à s’épanouir. Watt et Boulton ont continué d’augmenter leurs prix et leurs volumes de production, bénéficiant d’une certaine notoriété attribuable au fait qu’ils furent les premiers sur le marché.
En somme, non seulement la possibilité d’obtenir un brevet n’a pas accéléré le développement du moteur à vapeur, elle l’a en fait grandement ralenti, tout comme son adoption. Et ce cas est la règle plutôt que l’exception. Notez que l’histoire des frères Wright, ayant breveté l’avion, n’est pas tellement différente de celles de Watt puisque ceux-ci ont aussi apporté une amélioration marginale à un produit existant et l’ont ensuite breveté pour s’approprier une rente monopolistique. Ils ont par le fait même grandement nuit au développement de l’industrie américaine de l’aviation. En fait, l’inventeur Glenn Curtiss avait parallèlement développé son propre avion, dont le système de contrôle était supérieur à celui des Wright, mais Curtiss n’a pas été aussi efficace que les frères Wright à ériger une barrière légale autour de son invention. D’ailleurs, après s’être approprié son système de contrôle par élévateurs et ailerons (encore utilisé aujourd’hui), les Wright ont poursuivi Curtiss en cour pour protéger leur brevet, avec succès. Selon l’auteur Seth Shulman, Glenn Curtis a davantage contribué au développement de l’avion que les frères Wright et c’est son modèle qui a inspiré les avions modernes, et non celui des Wright.
Le même raisonnement s’applique à l’ensemble des industries. En absence de propriété intellectuelle, les entreprises devraient sans cesse innover pour garder une longueur d’avance sur la compétition. Dans certains cas, certaines entreprises achètent des brevets pour éviter que certaines innovations arrivent sur le marché. Durant près de 20 ans suite à ses débuts en 1875, l’entreprise AT&T a acquis tous les brevets imaginables de façon à conserver son hégémonie sur le téléphone, ce qui a retardé l’introduction de la radio de plusieurs années. De son côté, General Electric a, grâce à son contrôle de brevets, retardé la commercialisation des lumières fluorescentes, qui représentaient une menace pour les lumières incandescentes. Les brevets peuvent donc freiner l’innovation en permettant aux entreprises contrôlant le marché de maintenir le statu quo.
Boldrin et Levine ont rassemblé une impressionnante revue de littérature académique visant à établir si l’introduction ou le l’augmentation de la protection des brevets permettait d’augmenter l’innovation. Ils ont trouvé 23 études couvrant les pays industrialisés depuis la Seconde Guerre Mondiale.[4] Aucune d’elles ne représente une preuve solide prouvant que les brevets favorisent l’innovation.
Par ailleurs, quelle devrait être la durée d’existence d’un brevet? C’est plutôt subjectif et arbitraire comme décision. En 1995, les États-Unis ont augmenté la durée des brevets de 17 à 20 ans. Supposons qu’initialement la durée d’un brevet avait été de 200 ans; cela impliquerait que personne ne pourrait fabriquer une ampoule incandescente sans la permission de Thomas Edison? Si vous trouvez que j’exagère et que 200 ans est trop long, dîtes-moi sur quoi vous vous basez pour affirmer que 20 ans est la durée appropriée…
L’ampleur du système de brevet ne cesse d’augmenter au fur et à mesure que de grandes entreprises cessent d’innover et désire se protéger des nouveaux concurrents plus dynamiques et innovateurs en transformant leurs profits en rentes monopolistiques. En plus de nuire à l’innovation, les brevets ne créent certainement pas d’emplois, sauf peut-être dans l’industrie du droit, car ce sont les avocats qui s’enrichissent le plus lorsque les monopolistes mènent d’épiques batailles légales contre les innovateurs. Le cas Polaroid versus Kodak dans les années 1980s est un bon exemple. Polaroid a reçu un dédommagement de $909 millions de Kodak, un record à l’époque, et cette dernière a instantanément délaissé le marché des caméras instantanées. Combien d’emplois furent créés suite à ce procès? Quelles innovations sont apparues grâce à ce procès?
L’une des stratégies d’enrichissements permise par le bureau des brevets consiste à utiliser des stratagèmes pour retarder autant que possible l’approbation finale du brevet (le brevet sous-marin). Par exemple, l’américain George Selden, un avocat et inventeur, a soumis son brevet pour l’automobile en 1879, mais il a ensuite soumis une série d’amendement qui ont eu pour effet de retarder l’approbation du brevet de 16 ans, jusqu’en 1895. Pendant ce temps, l’industrie de l’automobile s’est développée et améliorée d’elle-même. Une fois son brevet approuvé, Selden a pu bénéficier de ces innovations par l’entremise d’une redevance de 1.25% sur toutes les ventes d’automobiles aux États-Unis. Son brevet a été acheté en 1899 par un syndicat (l’Association of Licensed Automobile Manufacturers), qui l’a utilisé pour former un cartel restreignant l’accès au marché.
Plus récemment, Jerome Lemelson s’est certainement révélé être le plus grand spécialiste de tous les temps concernant la stratégie des brevets sous-marins. Il a détenu plus de 600 brevets lui conférant des revenus de plusieurs milliards de dollars. C’était davantage un « breveteur » qu’un véritable inventeur et il a utilisé ce talent pour soutirer des rentes d’un bon nombre d’entreprises.
La propriété intellectuelle est aussi utilisée par les pays industrialisés pour maintenir leur domination sur les pays émergents. En forçant des provisions concernant la propriété intellectuelle dans les accords de commerce international, les nations industrialisées ont retardé le développement des pays émergents, permettant aux pays riches de s’enrichir sur le dos des pays sous-développés. Selon les règles de l’OMC (dictées par les États-Unis), pour avoir le droit d’exporter, les pays membres devraient avoir des lois protégeant la propriété intellectuelle similaires à celles qui prévalent aux États-Unis. On exige donc de ces pays qu’ils se contentent de manufacturer, sans pourvoir développer leurs propres versions des produits et innover. On permet ainsi aux multinationales américaines de garder le gros des profits et de protéger d’immenses parts de marché. Ceci est plutôt injuste puisque durant les 100 premières années de l’histoire des États-Unis, le pays ne reconnaissait pas les droits de propriété intellectuelle des autres pays. Cela a permit aux États-Unis de se développer beaucoup plus rapidement. Pourquoi ne pas donner cet avantage aux autres nations émergentes?
Est-ce que l’absence de droits de propriété intellectuelle faciliterait la contrefaçon? En permettant à son détenteur de percevoir un prix plus élevé en tant que monopoliste, les brevets et droits d’auteur rendent la contrefaçon très profitable. L’OCDE estimait cette industrie à $250 milliards en 2007 alors que l’IACC estime que c’est plutôt $600 milliards en tout. Cet organisme blâme le déplacement de l’industrie manufacturière vers des pays où la protection de la propriété intellectuelle est faible; 80% des biens contrefaits proviendraient de la Chine selon The Economist. L’internet a aussi facilité ce commerce. Les marques déposées contribuent aussi au phénomène de la contrefaçon. Les entreprises investissent des sommes considérables en marketing de façon à convaincre les consommateurs de payer un prix beaucoup plus élevé pour leurs biens. Les sacs Louis-Vuitton se vendent à des marges de profit de plus de 1000% parce que cette entreprise a réussi à faire croire aux gens qu’ils seraient plus « admirables » avec un tel sac. Nike a beau payer Rafael Nadal $20 millions pour porter leurs espadrilles, la qualité de fabrication n’en est pas améliorée et le coût de production est minime comparativement au prix de vente final. Il y a donc une opportunité de profit intéressante à produire des faux et à agir en tant que « passager clandestin » sur la marque déposée. La contrefaçon peut même devenir dangereuse lorsqu’il s’agit de médicaments, entre autres, mais encore une fois, l’opportunité de profit est créée par le prix monopolistique élevé.
Qu’arriverait-il si le Canada abandonnait la protection de la propriété intellectuelle? Je pense que plusieurs entreprises apparaîtraient (d’ici et d’ailleurs) pour produire des biens et services jadis protégés par les droits de propriété intellectuelle. Ces entreprises nous offriraient ces biens et services à meilleur prix que le monopoliste, ce qui améliorerait notre pouvoir d’achat et, par le fait même, notre qualité de vie. D’autre part, il y aurait moins de frais légaux et administratifs dépensés pour faire respecter ces droits; moins de poursuites absurdes, moins de bureaucratie. L’économiste Stephan Kinsella estime qu’aux États-Unis seulement, le coût du système de brevets est d’environ $31 milliards par année.[5] Ce sont les consommateurs qui subissent ces coûts année après année. Certes, le profit potentiel de toutes ces industries (musique, livres, médicaments, etc) serait amoindrit par l’absence de propriété intellectuelle, mais il serait quand même là pour justifier l’innovation. Là où il y a du profit potentiel, il y des entreprises pour le réaliser. D’ailleurs, des études démontrent que la propriété intellectuelle ne favorise pas vraiment l’innovation.[6]
L’un des meilleurs exemples de la façon par laquelle la propriété intellectuelle favorise les comportements monopolistiques est l’entreprise américaine Monsanto. Cette entreprise a utilisé ses brevets pour poursuivre un grand nombre de fermiers en justice. Plusieurs d’entre eux, même si innocents, on conclu un arrangement avec Monsanto parce qu’ils n’avaient pas les moyens de payer d’immenses frais légaux pour se défendre. Ces réclamations impliquaient généralement l’utilisation d’une partie de la récolte faîtes à partir de semences vendues par Monsanto comme semence pour l’année suivante. Ces fermiers étaient déclarés coupables même s’ils clamaient que ces semences avaient été transportées d’un champs voisin par le vent. Certains ont dû payer de gros dédommagements à Monsanto, alors que d’autres ont même reçu des sentences de prison.
Les brevets de Monsanto lui ont permis de réaliser d’immenses profits, qu’elle a ensuite utilisés pour acquérir des concurrents détenant d’autres brevets, ce qui a encore plus renforcé sont hégémonie sur le marché. Monsanto a même soumis des demandes de brevets pour des méthodes de reproduction des porcs, ce qui signifie que tout porc né de ces techniques appartiendrait à Monsanto![7]
En somme, la propriété intellectuelle est un concept fictif inventé par des industrialistes désirant sécuriser légalement une rente monopolistique sur le dos de la population. Cette fiction légale résulte davantage de leur influence sur les politiciens à privilégier leurs intérêts que d’un réel désir de favoriser l’innovation et protéger la culture. La propriété intellectuelle est incompatible avec un vrai système capitaliste.
[1] « Lipitor : Québec pourrait épargner jusqu’à 225 millions de dollars par an grâce aux médicaments génériques », Dominique Froment, Les Affaires, 6 mars 2010.
[2] “Against Intellectual Monopoly”, Michele Boldrin et David K. Levine, Cambridge University Press, janvier 2008.
[3] Ibid.
[4] Ibid.
[5] « What are the costs of the patent system? », Stephan Kinsella, Mises Institute, 27 septembre 2007.
[6] “Patents and Copyrights: Do the Benefits Exceed the Costs?”, Julio H. Cole, Review of Libertarian Studies, Mises Institute, Fall 2001.
[7] « Monsanto’s Havest of Fear », Donald L. Barlett and James B. Steele, Vanity Fair, mai 2008.
Merci pour cette synthèse. Je vais la faire tourner.
À votre place je remplacerais Windows par Apple, terme plutôt à la mode ces derniers temps dans le domaine de la propriété intellectuelle.
Cordialement.
Il faut faire attention de ne pas entrer dans la démagogie…
En effet, en nommant uniquement les compagnies « Microsoft, Monsanto, Pfizer, FOX » ça peut laisser croire qu’uniquement les grandes entreprises peuvent profiter de ce privilège et pas les autres. Récemment, c’est Microsoft qui a violé un brevet et qui a dû en subir les conséquences. Étant un individu, si demain j’invente un nouveau logiciel informatique, je n’ai surement pas la capacité de mise-en-marché d’une grande entreprise comme Microsoft. Ainsi, cette dernière peut en quelques jours copier mon idée et la mettre en marché avec son logo. Ainsi, mon innovation ne m’aura pas vraiment rapporté. Tout ça me fait penser à la courbe de Laffer : pourquoi travailler s’il y a 95% d’impôts, ça ne rapporte pas ! ==> Pourquoi créer/innover si quelqu’un de plus puissant peut copier mon idée, ça ne rapporte pas !
Également, dire que les brevets freinent l’innovation, je trouve que c’est un peu exagéré. Par exemple, Apple détient « LE » brevet des écrans tactiles. Pourtant, il n’y a pas uniquement Apple qui fait des téléphones. Plusieurs autres compagnies s’en sortent en négociant avec Apple ou en poussant cette technologie plus loin. Ça explique en partie pourquoi plusieurs fabricants vendent des téléphones plus avancés qu’Apple.
Aussi, même dans le cas des médicaments, si une compagnie détient le brevet d’un remède contre une maladie, rien n’empêche les autres pharmaceutiques de créer le même remède, mais avec d’autres substances qui peuvent par exemple éliminer certains effets secondaires (bref ce n’est plus le même produit et la même idée)…
Il va de soi qu’abolir les brevets forcera la concurrence et donc une baisse des prix tout en éliminant une surcouche de bureaucratie judicière ridicule. Par contre, en abolissant les brevets, ça n’amène pas que du positif. En outre, si on considère qu’une idée c’est l’équivalent d’une propriété, ça peut changer radicalement notre opinion sur le sujet. C’est pourquoi je pense que toute cette histoire sur les brevets, c’est plutôt un débat idéologique. En passant, même Heritage Fondation considère que les brevets sont une forme de liberté 🙂 !
Marc-Antoine. L’entreprise qui attaque Microsoft n’est pas non plus une petite entreprise non plus, ni moyenne d’ailleurs c’est une grosse multinationale. Et Apple est actuellement en procès contre plusieurs compagnies concernant justement plusieurs brevets lié aux smartphone/tablette, leur OS.
Cordialement.
L’entreprise qui attaque Microsoft possède entre 11 et 50 employés, ce qui est une petite entreprise. Elle fait peut-être du commerce à l’international, mais ça reste une PME. Pour ce qui est d’Apple, pour l’instant elle n’a pas intenté de poursuites, mais il y a plusieurs rumeurs.
Effectivement c’est une petite boite, avec des gros clients prestigieux ceci dit.
I4i a gagné ce procès, appuyé par une pétition lancée par la BIO (Biotechnology Industry Organisation http://www.bio.org/) car cela renforce la validité du système des brevets USA. Grâce à cette victoire le système judiciaire USA prouve que leur système protège aussi bien les petites entreprise (avec vision monopolistique) comme les grosses (qui monopolisent déjà). Et en l’occurrence un type de brevet bien spécifique, les brevets logiciels/informatiques.
Que sont les brevets logiciels ? Soit il s’agit d’un algorithme (le brevet i4i en question), soit il s’agit d’un design d’interface ou d’objet (qui doit seulement relevé du droit d’auteur, comme le code source d’un logiciel, comme n’importe qu’elle œuvre concrète de l’esprit, c’est un débat là aussi) , ou encore une suite d’action utilisateurs au travers d’une interface (le brevet Apple sur la manière de naviguer dans les photos ou encore le vieux brevet de Microsoft sur l’ouverture d’une ressource distante en citant l’accès à un site Web depuis une « icone » déposé sur un « bureau » via un dispositif de pointage).
Le résultat alarmant de ce procès est qu’une entreprise violant un brevet logiciel doit apporter elle-même la preuve de son invalidité. L’office de dépôts des brevet ne faisant pas ce travail donc cela laisse la porte ouverte au dépôts de brevets possiblement invalides.
Sur ce point je souhaiterai que Microsoft cherche à invalider ce brevet. Mais si cela lui coûte plus chère que de payer son amende de 290 millions de dollars elle ne le fera pas.
Concrètement c’est quoi l’histoire entre Microsoft et i4i d’ailleur. I4i édite un logiciel permettant d’éditer/créer un document XML depuis MS Word. Microsoft à un jour le malheur de proposer directement cette possibilité, ce qui me semble assez logique puisque leur format d’enregistrement est depuis quelque version du XML. Et donc procès car i4i constate une baisse de vente. Donc i4i à bien empêché Microsoft d’innover (apporter de la nouveauté à un produit existant et lui appartenant).
Pour éclaircir mon point de vue il faut bien noter que je suis penche fortement vers les logiciels libre et open source (comme d’autre grosse boites Intel, IBM, VMWare…etc…). Que je suis contre les brevets logiciels qui ne sont de toute manière pas encore accepté en Europe.
Ah oui. Je vous confirme qu’il s’agit bien d’un débat idéologique. Je ne vois pas ce que cela pourrait être d’autre de toute manière.
Je ne suis pas pour autant contre le système des brevets. J’estime qu’un brevet dans notre système actuel à un rôle important et ce doit de permettre à un inventeur (à ne pas confondre avec découvreur) de payer son pain. Mais le brevet ne doit pas empêcher un autre inventeur d’améliorer une précédente invention. Et là je me situe dans le domaine des machines et de l’industrie.
Cordialement.
Je souhaite bien préciser que le but de ce procès était de valider le brevet détenu par i4i.
Le brevet n’a pas était validé lors de ce procès. Au contraire il est toujours possiblement invalide, c’est à la charge de Microsoft d’apporter les preuves de son invalidité.
Toute l’affaire chez i4i http://www.i4ilp.com/index.php
Une explication du brevet à laquelle j’adhère http://blog.rom1v.com/2009/08/brevets-logiciels-patent-benefiques-que-ca/
Très bon texte. Juste revérifier la section concernant les moteur a vapeur car je crois que tu a fais une légère erreur de frappe concernant les dates. Quoi que mon cerveau a corriger de façon automatique ces erreurs. continue ton bon travail car tes textes son très instructif et éclairant sur plusieurs sujets.
« L’invention du moteur à vapeur par James Watt vers la fin du 18e siècle, laquelle a joué un rôle primordial dans la révolution industrielle qui a suivi. Watt a obtenu son brevet en 1968, mais en 1975, son brevet a été prolongé jusqu’en 1800, grâce à l’influence politique de son partenaire d’affaires, le riche industrialiste Matthew Boulton. »
Quelques coquilles dans les dates 😀
On peut aussi parler du fait que Microsoft touche 15$ par téléphone Androïde, en ayant fournis 0 développement.
Par exemple, les noms de fichier de plus de 8 caractères en FAT32 sont sous brevet, ce qui oblige à faire du patent-rounding ou à se limiter lors de l’utilisation de certaines librairies. Ces temps-ci on entend parler de prohibition de produit sur des territoires entier pour violation de brevet, des idées souvent ridicule.
Le LZW par exemple, un algorithme de compression ultra simple (utilisé dans le format de fichier GIF), une fois l’algorithme utilisé un peu partout sur Internet et que le brevet est sur le point d’être expiré, mass-pursuit,
Ceux qui disent que sans brevet = pas d’innovation, il y a des millions de personnes sur Internet qui écrivent des pages sur des sujets variés (mécanique, informatique, électronique) sans toucher un rond, Wikipedia par exemple. Tout le monde à déjà passé des heures sur des forums à essayer de trouver des solutions aux problèmes d’autre personnes.
Pourquoi le ferait-on si on ne touche pas un rond ? Pourtant ils sont des millions à le faire. Il n’y a pas que l’argent dans la vie qui soit un stimulant à la création, il y a le pouvoir, la curiosité etc …
PS : Le double click est également breveté.
Bobjack, pouvez vous me fournir une source concernant ces histoire de prohibition de produit ?
Quelques infos concernant la bataille de brevet i4i VS Microsoft. Même si i4i n’est qu’une puce par rapport à Microsoft mais qui a vocation à devenir un leader mondial, à mes yeux cette affaire montre bien l’absurdité des brevets, et surtout des brevets logiciels. Qui heureusement n’existent pas encore en Europe.
Normal que i4i est gagné. Et bien fait pour Microsoft. Nous verrons bien en combien de temps ils deviennent un leader mondial…
http://www.zdnet.fr/actualites/brevet-xml-microsoft-perd-en-appel-contre-i4i-et-doit-modifier-word-39711773.htm
http://www.zataz.com/news/21360/i4i–microsoft–jugement–brevet.html
http://www.prnewswire.co.uk/cgi/news/release?id=23537
@Jean-Christophe
Les coquilles ont été corrigées, merci.
Fréquentez-vous ce blogue depuis longtemps ou venez-vous tout juste de le découvrir?
@Christian
Merci! Beaucoup de recherche ont été nécessaires.
Je suis tombé sur votre blog il y a 3 ou 4 mois je ne sait plus à quelle occasion, surement depuis une recherche Google. Depuis je vous suis avec mon lecteur de flux RSS.
À propos, bien que vous annonciez avoir une nouvelle page Facebook, je n’ai pas trouvé de lien pour y accéder. Je ne vous ai pas trouvé non plus en recherchant depuis Facebook.
@Marc-Antoine
« si demain j’invente un nouveau logiciel informatique, je n’ai surement pas la capacité de mise-en-marché d’une grande entreprise comme Microsoft. Ainsi, cette dernière peut en quelques jours copier mon idée et la mettre en marché avec son logo. Ainsi, mon innovation ne m’aura pas vraiment rapporté. (…) Pourquoi créer/innover si quelqu’un de plus puissant peut copier mon idée, ça ne rapporte pas ! »
Vous pourrez alors faire une entente avec Microsoft pour qu’ils mettent votre logiciel en marché en échange d’une redevance.
Il y a beaucoup de profits à faire en étant le « first mover ». Avant que les autres copient votre idée (s’ils en sont capable), vous aurez le temps de rentabiliser votre investissement.
Par ailleurs, votre idée sera plus difficile à copier si elle n’est pas brevetée (car le brevet divulgue des informations stratégiques).
« Également, dire que les brevets freinent l’innovation, je trouve que c’est un peu exagéré. Par exemple, Apple détient « LE » brevet des écrans tactiles. Pourtant, il n’y a pas uniquement Apple qui fait des téléphones. Plusieurs autres compagnies s’en sortent en négociant avec Apple ou en poussant cette technologie plus loin. »
Ouais ! Et Apple les poursuit les uns après les autres pour les extorquer ! Ce faisant, elle limite énormément l’innovation.
Par exemple, Google vient d’acheter Motorola pour plusieurs milliards, non pas pour ses opérations, mais bien pour son portefeuille de brevets, qu’elle pourra utiliser pour se protéger et poursuivre les autres. Tout ce capital et ces efforts auraient pu être utilisés en R&D pour générer de l’innovation plutôt que pour mettre des bâtons dans les roues des autres.
Ce n’est pas exagéré de dire que les brevets freinent l’innovation. C’est leur raison d’être !
Je dois débuter en disant que je suis d’accord avec l’essentiel de votre texte et qu’il fait un bon résumé des points négatifs des brevets. Cependant, j’aime amener d’autres idées pour animer les discussions 🙂 !
Je développe présentement plusieurs produits informatiques tout en étant aux études universitaires à temps plein avec en plus un autre travail à temps partiel. Ainsi, ce n’est pas toujours évident de faire une mise-en-marché efficace de mes idées. Je sais que mes compétiteurs (qui sont beaucoup plus gros) peuvent après quelques mois copier toutes mes innovations à partir des quelques produits que j’ai vendus. Ainsi, ils peuvent me rayer du marché très rapidement. Quand vous dites qu’il y a beaucoup de profits à faire en étant le « first mover », c’est vrai, mais quand on a moins de ressources que les compétiteurs, c’est toujours difficile de percer et de garder un « momentum » même en ayant le meilleur produit. De plus, si mon compétiteur refuse de s’entendre avec moi, sans la « protection » d’un brevet, je suis fini! De là un peu ma réponse à votre texte.
Pour ce qui est de la description technique d’un brevet, de ce que j’en ai lu, ça ne doit pas être très détaillé. La description doit être précise, mais elle ne doit pas donner la recette.
Pour ce qui est d’Apple, elle n’a pour l’instant pas encore fait de poursuites en rapport à son brevet d’écran tactile. Il y a plusieurs rumeurs que ça pourrait arriver bientôt, d’ailleurs à la seconde où j’écrivais ces lignes, j’ai appris qu’en Europe une bataille de brevets a débuté.
Également, ce n’est pas parce que Google achète Motorola, que ces deux compagnies vont arrêter de faire de la recherche et développement. De toute manière, si Google a uniquement fait cet achat pour se dire, « bon maintenant on possède des brevets, donc arrêtons d’innover », Android ne restera pas très longtemps 1er dans les parts de marché, car il se fera dépasser rapidement par les compétiteurs. Et si ceci arrive vraiment, ça prouvera que l’investissement était tout simplement mauvais et seulement les innovateurs vont en bénéficier.
Pour votre dernière phrase, je pense toujours que c’est exagéré de dire que les brevets bloquent les innovations. Je ne suis pas totalement en accord avec les brevets, car au fond la population générale écope de prix généralement plus élevés. Malgré tout, je pense qu’ils « protègent » une idée ce qui pousse les autres à aller plus loin ou à faire autre chose… bref innover plutôt que compétitionner…
Pour le reste, je pense que c’est plus un débat idéologique, car même certains libertariens considèrent la propriété intellectuelle comme étant une propriété…
Tu sais combien coûte un brevet? Sans parler de la procédure et des délais qui l’accompagnent? Et une fois la précédure passé, rien ne te garantie que ton brevet ne sera pas violé ou encore contourné, car tu n’as ni l’argent pour poursuivre et ce, surtout pas dans le monde du logiciel.
J’ai travaillé avec des experts en brevet pour une entreprise de construction auprès de laquelle je consultais. Laisse-moi te dire que c’est de la merde.
Oui, je sais tout ça (environ de 2 à 3 ans au coût de 10000$). Et « cette merde » ça fait effectivement parti de la longue liste des services gouvernementaux avec du service « de merde ».
Une idée ne se vend pas.
Une idée ça ce transforme en concept ( ça peut être un modèle économique). Puis vient la recherche d’investisseur(s) pour concrétiser l’idée en un produit (brevetable) ou un service(non brevetable). Le logiciel relève du service, ou plutôt doit relever du service.
Un logiciel, un algorithme, une idée ne sont pas des inventions, ce sont des réponses à des problématiques.
De là il y a 2 voies possible. La voie du logiciel commercial ou il y aurait tout à gagner de ne pas déposer de brevet. À faire son logiciel dans son coin et à vendre des copies. si le logiciel est si révolutionnaire alors peut être attendra-t-il le statut monopolistique un jour, mais il y a de fortes chance qu’un meilleur développeur pondent un logiciel plus efficace, ou tout simplement plus joli. Là le brevet logiciel à son rôle à jouer pour empêcher se meilleur développeur à faire un meilleur logiciel.
La seconde voies est celle du logiciel open source.
On s’entend que vous jouez sur les mots. Le concept de mise en pratique d’une idée revient souvent au même que breveter une idée, surtout dans le monde du brevet logiciel.
@Jonathan G. Bastiat
Oui vous pouvez dire que je joue avec les mots. Mais en fait j’essaye surtout de les choisir avec soin et à raison.
@Jean-Christophe
http://www.pcinpact.com/actu/news/52465-word-xml-vente-interdiction-usa.htm
http://www.zdnet.fr/actualites/apple-obtient-l-interdiction-de-la-samsung-galaxy-tab-101-en-europe-39762963.htm
http://www.zdnet.fr/actualites/guerre-des-brevets-apple-demande-l-interdiction-des-telephones-nokia-aux-etats-unis-39712281.htm
3 exemples, mais ce genre de nouvelle arrivent relativement souvent, même si celà ne se rend pas toujours jusqu’à l’interdiction.
Apple a mangé une claque aujourd’hui,
http://www.pcinpact.com/actu/news/65278-guerre-brevets-europe-apple-samsung.htm
Merci. En fait sur le coup je n’avais pas pensé que vous parliez de produits informatiques.
Comment défendre la propriété intellectuelle lorsque l’on regarde les grands monopoles technologiques, biologiques et autres qui sont en train de concrétiser un peu partout. Le brevet pour la protection d’une idée? Mon oeil. Il s’agit maintenant d’une arme de destruction (dissuasion) massive à la solde de la grande corporation pour écraser quiconque se trouve sur son chemin.
Les combats juridiquent que se livrent présentement les grands acteurs de la téléphonie mobile (Google, Microsoft, Apple, Samsung, etc.) est à vomir. Apple a d’ailleurs subit un revers d’importance aujourd’hui dans sa lutte contre Samsung.
http://www.pcinpact.com/actu/news/65278-guerre-brevets-europe-apple-samsung.htm
Sans parler des majors de la musique et du film qui font du lobbyisme partout dans le monde pour la création d’une législation musclée anti-piratage. Il ne suffit de voir ce qui se passe présentement en France pour voir où ça peut mener.
Désolé, mais votre « synthèse » est un ramassis de lieux communs bâtis sur une erreur. Vous dites « On ne peut attribuer un droit de propriété à une idée », mais ça n’a rien à voir ni avec les brevets, ni avec les droits d’auteur, que vous mélangez d’ailleurs allègrement par la suite. Les brevets protègent des inventions, et le droit d’auteur une oeuvre. Les deux sont le résultat d’un travail (intellectuel) qui doit être protégé contre le vol au même titre que le résultat matériel d’un travail manuel.
Je suis ingénieur, je suis payé pour concevoir de nouveaux produits. Si mes inventions pouvaient être copiées immédiatement et impunément par nos concurrents, quel intérêt mon patron aurait-il à financer un département R&D ?
Certes, dans un système qui gère tant mal que bien des millions de brevets par an, on peut trouver une ribambelle de (contre) exemples d’absurdités, dont beaucoup proviennent à mon sens d’un choc frontal entre la logique juridico-économique et la logique technico-scientifique (ou artistique pour les droits d’auteurs). Voir par exemple http://drgoulu.com/2009/03/08/combien-pour-ce-brevet/ . En particulier, il me semble discutable que des brevets puissent être eux-mêmes vendus comme des produits financiers, et surtout que le détenteur d’un brevet n’en fasse rien pendant des années, puis poursuive en justice des gens qui l’exploitent.
Il reste que ce système très imparfait permet de financer la plupart du travail créatif sur la planète. Ce travail créatif a effectivement un prix que vous pouvez économiser en supprimant les brevets.
Mais vous pouvez aussi simplement attendre 20 ans : quand un brevet tombe dans le domaine public, tout le monde peut l’exploiter grâce aux informations qui y sont publiées. La suppression des brevets provoquerait une augmentation importante des secrets industriels (dans ma boite nous ne brevetons que ce qui est visible ou facilement « reverse-engineerable », mais pas mal de petites choses sont secrètes depuis plus de 20 ans…
Pour rappel, rien n’oblige un inventeur à déposer un brevet : il lui suffit même de publier sa découverte pour que personne ne puisse la breveter ensuite! C’est ce que font des millions de chercheurs académiques sur la planète. Ainsi le CERN n’a pas breveté le www ni html, ce qui fait que vous pouvez utiliser ces technologies gratuitement sur votre site. Mais les milliers de chercheurs et ingénieurs du CERN sont payés par les deniers publics, alors que quelques centimes par serveur web lui garantiraient un budget colossal. Le système de la propriété intellectuelle cohabite donc parfaitement avec un système libre.
Selon moi,s’il y a une injustice à combattre, c’est que le droit d’auteur protège 70 ans après la mort de l’auteur, alors que je ne vois pas de différence fondamentale entre une invention industrielle et une oeuvre d’art.
@Dr Goulu
« ça n’a rien à voir ni avec les brevets, ni avec les droits d’auteur, que vous mélangez d’ailleurs allègrement par la suite. »
Je connais la différence, mais les deux tirent leur force légale de la même chimère : la propriété intellectuelle.
« Si mes inventions pouvaient être copiées immédiatement et impunément par nos concurrents, quel intérêt mon patron aurait-il à financer un département R&D ? »
Vos compétiteurs ont-ils accès à votre labo? Il y a toujours un avantage à être le premier sur le marché, c’est ce qui motive la R&D.
Vous dîtes : « d’un travail (intellectuel) qui doit être protégé contre le vol »
Si un concurrent s’infiltre dans vos bureaux et vole vos idées, là c’est un crime, pas de doute.
Mais vous n’avez aucune autorité morale sur les matériaux et le travail appartenant légitimement à un concurrent et mis en œuvre dans la reproduction d’une invention que vous avez mise sur le marché et dont un exemplaire a été acheté légitimement.
« Il reste que ce système très imparfait permet de financer la plupart du travail créatif sur la planète. »
Faux. Tel que démontré par la revue de littérature académique de Boldrin et Levine, il n’y a pas de lien entre brevets et innovation.
Si lien il y a, il est négatif.
Chose à noter, les libertariens rejettent généralement les arguments utiliratistes du genre « les brevets sont nécessaires car ils favorisent l’innovation ». Durant la Deuxième Guerre, les Allemands faisaient des tests en utilisant des prisonniers comme cobayes, qui souvent ne survivaient pas. Cela favorisait l’innovation, mais était-ce souhaitable? Non! On ne transige pas avec la liberté, même si cela permet d’innover, c’est un droit fondamental ou « naturel » de l’humain de disposer comme bon lui semble de sa propriété.
Ceci étant dit, même si on joue le jeu de l’argumentaire utilitariste, on réalise que les brevets nuisent à l’innovation. On remarque plus souvent qu’autrement que liberté et utilité vont de pair!
Quelqu’un ici a lu le livre « Les médecins maudits »
😉
@Marc-Antoine
« Je sais que mes compétiteurs (qui sont beaucoup plus gros) peuvent après quelques mois copier toutes mes innovations à partir des quelques produits que j’ai vendus. Ainsi, ils peuvent me rayer du marché très rapidement. »
Il est possible de vous protéger contre cela en adoptant une stratégie de mise en marché appropriée. Voir l’exemple de Redhat ou de Linux ou même de Google (jadis).
Et dans une économie libre (sans brevets), vos compétiteurs seraient plus fragmentés; il n’y aurait pas de géants dominants comme Microsoft.
La règlementation favorise toujours les grandes entreprises sur les petites, c’est valide pour toutes les industries, il ne faut pas l’oublier…
@Minarchiste
Depuis quelque temps je me pose la question. À savoir pourquoi avons nous accepter que des entreprise deviennent si énorme ? Enfin si je sais, on me dit que c’est pour une réduction des coûts. Mais maintenant ces énorme compagnies quand elle chutent, ça fait très très mal. Alors les états se retrouvent obliger de les subventionner.
@Jean-Christophe Caron
La question n’est pas de l’accepter ou non. La question est que l’État ne doit pas mettre en place des règlementations et des politiques qui avantagent les grandes entreprises.
Par aolleurs, les États ne sont pas obligés de subventionner les grandes entreprises qui chutent, au contraire, il est préférable de les laisser chuter plutôt que de permettre à une anomalie de perdurer et de faire encore plus de tort.
Toutes les entreprises qui deviennent moindrement grosses manquent de flexibilité. Le manque de responsabilité et de communication fait en sorte qu’une compagnie s’effondre.
Lorsque l’état subventionne les grandes compagnies (avec l’argent taxé aux plus petites), réglemente en faveur de celle-ci (brevets) et rend illégal la compétition (CRTC), c’est l’état qui est responsable de ces monstres.
Si demain matin vous éliminez ce genre de favoritisme, plusieurs compagnies font s’effondrer et se fragmenter. Au fait.. vous dites que lorsqu’elles tombent ça fait mal mais… pour qui? Lorsqu’une compagnie fait failllite, c’est l’état qui protège les propriétaires contre ses créanciers (employés, créditeurs, fournisseurs).
« Alors les états se retrouvent obliger de les subventionner. »
I lol’ed
Pour moi un état, c’est un peuple + son gouvernement élu. Histoire de bien préciser mon point de vue. Donc oui Quand une grosse compagnie tombe ça fait très mal.
Maintenant dans un système minarchiste, ce que je ne suis pas enfin je ne connais pas, une très grosse entrprise, genre Microsoft, Apple, constructeur automobile, banque, ne causerai aucun dommage lors de sa chute à l’Ètat et plus particulièrement au peuple (qui peuvent être plusieurs Apple qui tombe c’est un gros client en moins pour le peuple Chinois) ?
Je suis d’accord avec ce que vous écrivez. Et si quelque chose que j’écrit vous fait rire merci de me dire pourquoi car sur le coup je pourrai mal le prendre.
Je pense que Dr Goulu aurait bien besoin de jeter un oeil à cette note;
https://minarchiste.wordpress.com/2011/02/01/recommandation-de-lecture-against-intellectual-monopoly/
Mais aussi de lire le livre en question, gratuitement en ligne. Et méditer sur ce passage (page 81/325) :
« The second half of the 1990s witnessed an extraordinary increase in the number of new patents registered in the United States, and in the European Union as well. In the U.S. the yearly number of patent applications reached about 345,000 by the end of the 1990s, rising more than threefold from a value which had oscillated around 90,000 during the 1960s. In just four years, between 1997 and 2001, patent applications exploded by a spectacular 50%. Part of the radioactive fallout from this explosion in patent applications was the increase in the membership of the intellectual property section of the American Bar Association, which went from 5,500 to almost 22,000.
If patents beget prosperity and innovation, we might expect that this explosion in patenting coincided with a vast technological improvement. Of course it did not. A common measure of technological improvement is the increase in Total Factor Productivity (TFP) – as mentioned in the previous chapter this measures how much additional output can be produced from a given combination of inputs by using those inputs better. Higher TFP means, for example, more and better cars from the same labor and other factors such as metal and plastic. Rough-and-ready aggregate measures of TFP growth do not display a strong trend during the last 50 years. They increased during the 1950s and early 1960s, then decreased from the late 1960s until the late 1980s or even early 1990s and then recovered, slightly, during the 1995-2000 period. After the 2001 recession the same measures have kept growing at their long-term average. More sophisticated measures of TFP show that, on the one hand, the late 1960s to late 1980s “productivity slowdown” may be nothing but poor measurement on our part while, on the other, the 1990s TFP-recovery either did not take place or is almost entirely due to the widespread adoption of IT technologies. The latter, as we documented in chapters 2 and 3, owe extremely little if anything to the presence of patents.
Similar findings apply to any OECD country, flying in the face of the claim that patents are a good measure of, let alone cause, true improvements in productivity. If they were, TFP should have increased remarkably, and its growth rate should keep increasing in proportion to the continuing increase in the number of patents. Neither happened. »
Ne pas oublier aussi que la raison d’être des imitateurs est d’accroitre la productivité, faisant de fait chuter les prix. Lorsque l’imitateur entre sur le marché, les premiers arrivants (l’inventeur) a déjà enregistré des rentes importantes. La chute des prix réduit les profits personnels, mais pas à zéro. Même le dernier entrant sur le marché (imitateur, donc) doit faire du profit, ne serait-ce que pour payer le coût des installations (coûts fixes).
Et si on commençait par diminuer la durée des brevets à 14 ans comme pour les médicaments?
Les copyrights sont maintenant rendus à 70 ans après la mort de son créateur aux USA; c’est indécent!
Toute oeuvre artistique devrait être AUTOMATIQUEMENT du domaine publique à la mort du créateur. Point final!
Le plus ironique est Stan Lee de Marvel qui poursuit pour avoir des redevances sur Conan dont l’auteur est morts depuis presque un siècle…
Au Minarchiste , 2 questions..
Cette démonstration suscite la réflexion sur les questions de brevets et de droits d’auteur.
2 grands chapitres : artistique et scientifique.Au plan artistique ,aucune objection morale a laisser une totale liberté avec ou sans incitatifs: les artistes les plus motivés et talentueux feront surface.Écrire un texte ou une musique d’exception ,ou l’interpreter de façon magistrale n’est pas monnaie courante;cela ne coute pas cher : un talent immense a des chances raisonnables de faire surface .Si ce n’est pas le cas , l’humanité survivra.
Au plan de la science,il y a des problèmes sérieux et urgents a résoudre sur la planète.On ne peut retourner a l’âge de pierre pour y parvenir..
1) Pour favoriser la recherche une éliminations des brevets ne nécessiterait-elle pas dans chaque pays motivé :
– le maintien , ou probablement l’accroissement des régimes de subventions a la recherche.
– une plus grande proportion de la recherche effectuée en milieu universitaire?
Dans ce cas , les budgets accordés a l’éducation,aux élèves talentueux,a la recherche ,aux universités , par chaque état constitueront le facteur favorablement « discriminatoire ».Ce ne seront plus les multinationales détenant les brevets qui domineront le secteur,mais les pays hôtes de la recherche ainsi que les compagnies innovatrices et dynamiques qui s’y établiront..
2) Nous en venons a ces options : Privilégier les pays offrant des incitatifs a la recherche ainsi que leurs industries innovatrices, ou des privilégier des compagnies développant le monopole de leurs brevets ?
Jean-Yves
@Jean-Yves
Dans une société sans propriété intellectuelle, pas besoin de subventionner la recherche car la R&D et l’innovation deviennent le seul moyen d’avoir un avantage concurrentiel, plutôt que de s’asseoir sur une pile de brevets et dépenser des frais légaux à les défendre.
Ainsi, ce serait les entreprises dynamiques et innovatrices qui domineraient.
Par exemple, revoir l’exemple de l’industrie chimique Allemande.
Deux questions :
1) Quid de la recherche fondamentale dont les retombées économiques sont plus qu’hasardeuses et souvent plutôt sur le long terme ?
2) L’industrie chimique allemande ne dépose pas de brevets ?
@ Minarchiste
Pour appuyer vos arguments, il ne faut pas oublier que dans une société sans propriété intellectuelle, les innovations sont beaucoup plus progressives. Les créateurs ont la possibilité de mélanger plusieurs technologies et donc créer plus de nouveau produits. Nécessairement, les coûts en R&D sont réduit puisque vous n’avez pas besoin de réinventer la roue. Dans le contexte actuel, la R&D doit dépenser beaucoup de ressources pour contourner une technologie qui existe (pour éviter de se faire poursuivre).
Les résultats ne sont plus les même et il est difficile d’imaginer les effets de façon précise et réelle. Il est pourtant facile de comprendre à quel point la propriété intellectuelle est une chimère ridicule. Vos exemples sont très intéressant.
@ Minarchiste
J’ai remarqué quelque chose de très intéressant : la propriété intellectuelle est absente dans les jeux video. Je jouais à un nouveau jeu en fin de semaine (Darksiders) et il y a tellement de références et de copier-collé avec d’autre jeux!!! Je reconnais beaucoup de Castlevania et de Prince of Persia. Le MMORPG (massively multiplayer online role playing game) le plus populaire au monde (World of Warcraft) est COMPLÈTEMENT calqué sur tous les autre MMORPG qui ont existé avant lui. Ils ont aussi intégré par la suite des fonctions qui existent dans d’autre jeu.
Tout ça pour dire que c’est l’équivalent d’une chanson qui serait des petits bouts d’une dizaine de chanson différente. Ça démontre que l’absence de propriété intellectuelle ne nuit pas à l’innovation (au contraire, Darksiders est un excellent mélange). Anyway, just another way to score with what you said in this post.
Article très intéressant. Si l’on en croit ce que l’auteur rapporte de la seule étude citée en référence : « Boldrin et Levine ont rassemblé une impressionnante revue de littérature académique visant à établir si l’introduction ou le l’augmentation de la protection des brevets permettait d’augmenter l’innovation. Ils ont trouvé 23 études couvrant les pays industrialisés depuis la Seconde Guerre Mondiale.[4]
Aucune d’elles ne représente une preuve solide prouvant que les brevets favorisent l’innovation. »
Dans cet ouvrage il ne s’agit que des brevets. Qu’en est-il pour la propriété intellectuelle (copyright, …) dans son ensemble, objet de l’article ?
Un article passionnant qui montre combien les copyrights sont néfastes en bridant la diffusion de la connaissance et l’innovation. L’exemple allemand.
Selon un historien, l’expansion industrielle rapide de l’Allemagne au XIXe siècle s’explique en raison de l’absence de droit d’auteur parce que cela a permis la prolifération massive des livres, et donc des connaissances, ce qui a jeté les bases de la puissance industrielle du pays.
http://www.spiegel.de/international/zeitgeist/no-copyright-law-the-real-reason-for-germany-s-industrial-expansion-a-710976.html
Sur le copyright une proposition intéressante: https://www.gnu.org/philosophy/misinterpreting-copyright.html
Il est clair qu’il faut les réformer après je suis sceptique quand à leur suppression