Paralèllement à la bulle immoblière des années 2000s, les niveaux d’endettement totaux (particuliers, entreprises et gouvernements) de certains pays ont atteint des niveaux insoutenables (d’où la fin de la bulle). Dans le cas des États-Unis ont parle de près de 400% du PIB, alors que pour le Royaume-Uni le ratio est monté jusqu’à 465%.
Dans le but de redémarrer l’économie, nos dirigeants ont injecté d’énormes stimulus monétaires et fiscaux dans le système, avec des résultats plutôt décevants. Les gens et les entreprises sont en train d’assainir leur bilan en remboursant leurs dettes et seront plutôt hésitants à retomber dans les excès qui ont mené à cette crise.
Une étude de McKinsey Global Institute a observé les niveaux d’endettement de 14 pays et estimé la probabilité que les différents secteurs de ces économies réduisent leur niveau d’endettement (voir tableau ci-bas).
Au Canada, ce sont les particuliers qui ont une forte probabilité de réduire leur endettement. Les entreprises canadiennes quant à elles sont relativement peu endettées et ne vont pas réduire leur dette davantage. Les gouvernements ne vont certainement pas réduire leur dette non plus, mais vont plutôt l’augmenter pour financer leurs déficits monstrueux. Les institutions financières canadiennes vont quant à elles modérément continuer à réduire leur niveau d’endettement.
Aux États-Unis, la situation est identique, sauf en ce qui a trait à l’immobilier commercial.
Conclusion:
L’étude de McKinsey démontre qu’il y a eu une quinzaine d’épisodes durant lesquels un certain « désendettement » a été observé (3 années consécutives durant lesquelles le ratio dette / PIB a diminué de 10% ou plus) suite à une crise financière.
La croissance économique durant ces épisodes a été mauvaise. Le désendettement a typiquement débuté 2 ans après le début de la crise financière et a duré durant 6 à 7 ans. Dans presque tous les cas, le PIB a diminué durant les 2 à 3 années subséquentes. Cela est de bien mauvaise augure en ce qui a trait à la croissance économique à venir puisque l’épisode actuel a été marqué par un niveau d’endettement record et a touché un grand nombre de pays. Jusqu’à maintenant, le désendettement des particuliers et entreprises a été amorti par l’endettement du gouvernement, mais cette situation n’est pas soutenable.
Je ne peux qu’en conclure que l’économie mondiale retombera en récession au cours des prochains mois…
Il est illogique de souhaiter que les consommateurs et les entreprises se mettent à se ré-endetter au nom de la sacro-sainte croissance économique. C’est pourtant ce que les autorités gouvernementales tentent de réaliser. Il faut que la structure de production s’ajuste à la nouvelle réalité économique et que les mauvaises créances (résultant de mauvais investissements durant le boum) soient purgées du systèmes. C’est après cet inévitable et douloureux nettoyage que nous pourrons compter sur une reprise solide de l’économie. Vouloir éviter à tout prix les effets de la récession nous mettra dans la même situation que le Japon durant sa « lost decade ». C’est malheureusement ce qui semble se dessiner à l’horizon…
Excellent article encore une fois.
Ça démontre bien, une fois de plus, que les gouvernements veulent toujours le beurre et l’argent du beurre. On souhaite pouvoir vivre avec les bons côtés du libéralisme sans ce qu’on considère, à tort, les mauvais côtés.
La destruction créatrice me semble bien lointaine…
P.S.: Dans l’avant dernière phrase, on peut lire: « la même situation que JE Japon ». J’imagine que corriger cela ne sera pas trop difficile.
@Magellan
Correction faite.