“The Better Angels of Our Nature: Why Violence Has Declined”, Steven Pinker, 2011, 832 pages.
Il est plus ou moins bien connu que la criminalité et la violence sont en baisse depuis quelques décennies. Aux États-Unis, en 2013, le taux de criminalité violente a diminué de 1% par rapport à l’année précédente, de 9.6% par rapport à 5 ans auparavant et de 22.1% par rapport à 10 ans auparavant. De plus, il n’y a pas eu de guerre majeure depuis 1945, phénomène que l’on surnomme la « Longue Paix ».
Le scientifique Montréalais et professeur à Harvard, Steven Pinker, s’est intéressé à la question du déclin de la violence pas seulement depuis 10 ou 50 ans, mais bien depuis les début de l’humanité, et pas seulement des meurtres, mais aussi des guerres, des pogroms, des génocides, des sacrifices humains, de la torture, des exécutions, de la flagellation, de l’esclavage, des sports violents, des duels, de la violence conjugale, contre les enfants, les homosexuels et les animaux. Ce déclin a été universel et presque constant au cours des derniers siècles et millénaires. C’est ce phénomène extraordinaire que Pinker documente admirablement dans son chef-d’œuvre, le best-seller « The Better Angels of our Nature ». (voir son Ted Talk ici)
Il serait impossible de résumer un livre si substantiel et étoffé en un court billet, je m’abstiendrai donc de le faire. Il y a cependant quelques points soulevés dans le livre que j’aimerais aborder en particulier.
Le commerce est une source de paix?
Le commerce est une forme d’altruisme réciproque, qui offre des résultats à somme positive pour les deux parties et qui donne à chacun un intérêt au bien-être de l’autre. Il est donc normal d’avoir constaté une corrélation forte entre le déclin de la violence et l’émergence du libéralisme classique. Plus le commerce est libre, plus le monde est paisible, c’est un fait indéniable et ce fut particulièrement le cas au 18e siècle, à l’aube de la Révolution Industrielle, alors que les monopoles royaux furent remplacés par des libre-marchés et que le mercantilisme fit place au libre-échange. En revanche, lorsque le protectionnisme réaugmenta durant les années 1930s, on constata une hausse des tensions internationales qui mena éventuellement à la seconde guerre mondiale.
Il est évident que la guerre est mauvaise pour les affaires, ce pourquoi les marchands et les industriels s’y opposent (sauf l’industrie de l’armement). En période de guerre, le capital est détruit, les richesses expropriées, le commerce international diminue et la demande civile s’écroule alors que les travailleurs les plus productifs sont envoyés se faire tuer au front.
D’autre part, dans une société collectiviste non-marchande, les intérêts nationalistes (patriotisme, honneur et gloire) prévalent sur les intérêts commerciaux. Même le racisme est atténué par le libre-échange; des chercheurs ont démontré que plus un pays est dépendant du commerce international, moins il a de chance qu’un génocide ou une guerre civile y survienne. Et dans une logique marchande, l’argent n’a pas de race ni de couleur, il a la même valeur qu’il provienne d’un noir ou d’un blanc.
De plus, comme les sociétés capitalistes sont plus prospères, la vie y est plus plaisante et l’espérance de vie plus longue, ce qui fait en sorte que les gens attribuent une plus grande valeur à leur propre vie, les rendant moins enclins à risquer de mourir dans un conflit violent. Plus la population est productive (i.e. que la valeur du capital humain est grande), plus elle a de valeur aux yeux des élites. Ainsi, on peut comprendre que la perte de 100,000 hommes dans une guerre faisait moins de dommage à l’économie française sous l’ère napoléonienne que lors de la seconde guerre mondiale, ce qui expliquerait la moindre belligérance des élites dans le second cas.
Étant moi-même Canadien, j’ai bien aimé ce passage:
“The United States could invade Canada to seize its shipping lane to the Great Lakes or its precious deposits of nickel, but what would be the point, when it already enjoys their benefits through trade?”
Le libre-marché: un système paisible.
Le système que Pinker préfère utiliser pour classifier les différents types de sociétés à travers l’histoire a été développé par l’anthropologue Alan Fiske. Ce système suppose que la moralité émane de quatre modèles relationnels génériques :
1) partage communautaire,
2) hiérarchie autoritaire,
3) allocation égalitaire,
4) marché rationnel et légal.
Le premier système (« communal sharing ») est de type collectiviste et tribal, favorisant les liens ancestraux, la descendance patriarcale et l’appartenance géographique. L’allocation des ressources est faites en fonction des besoins des membres du groupe. Par contre, les non-membres du groupe sont traités autrement et déshumanisés. Ce système moral favorise les conflits inter-clans, les idéologies génocidaires et le racisme.
Le second système (« authority ranking »), est basé sur la dominance en fonction du statut, de l’âge, du genre, de la taille, de la force, de la richesse et de l’élitisme. C’est un système au sein duquel les plus forts prennent aux plus faibles, tout en leur assurant une certaine défense en échange. C’est donc un système davantage féodal/aristocratique. Ce système moral peut mener à l’esclavagisme, au colonialisme et au despotisme, de même que de sévères punitions pour l’insolence, l’insubordination, la désobéissance, la trahison, le blasphème, l’hérésie et le lèse-majesté.
Le troisième modèle (« equality matching ») implique l’égalité dans la répartition des ressources, mais qui invite aussi à la vengeance et à une réciprocité « œil-pour-œil ». Il implique la confiscation violente de ceux qui détiennent les ressources pour les redistribuer à ceux qui en ont moins ou aux élites corrompues, ce qui peut mener à des révolutions et des guerres civiles.
Le dernier système moral est celui du marché, lequel basé sur les prix pour l’allocation des ressources. Il favorise l’individualisme et la coopération. Il valorise les contrats formels plutôt que les transactions basées sur l’honneur ou les sous-entendus. Il n’encourage pas la violence (au contraire) et favorise la liberté individuelle tant qu’elle n’empiète pas sur les libertés d’autrui.
Fiske indique qu’au cours des trois derniers siècles, on a observé une transition accélérée des systèmes sociaux du monde vers le système marché, ainsi qu’un déclin marqué des trois autres systèmes. Pour Pinker, il est évident que l’essor du marché a été un vecteur de paix et constitue une explication prépondérante du déclin de la violence. En revanche, le communisme tel que pratiqué au 20e siècle a combiné le partage communautaire des ressources, l’égalité dans l’allocation la propriété des moyens de production et l’autoritarisme du contrôle politique, ce qui explique les dérives violentes de cette idéologie.
Augmentation de l’intelligence
L’Effet Flynn se définit comme étant la tendance à la hausse de l’intelligence, mesurée par les test de QI, au fil du temps (voir ceci). En fait, les tests de QE doivent constamment être rebasés pour que la moyenne soit de 100, ce qui fait en sorte qu’une personne avec un QI de 100 aujourd’hui serait plus intelligente que 98% de la population en 1910. En fait, le QI moyen de 1910, dans les standards actuels, serait d’environ 70, soit ce que nous définirions presque comme un retard mental. Le résultat qui a le plus augmenté dans le test du QI est celui du raisonnement abstrait.
Ce que les études démontrent est que l’intelligence est corrélée aux valeurs associées au libéralisme classique, telles que l’autonomie, l’individualisme et la rationalité (contrairement aux concepts de communauté, de tradition et d’autorité). En fait, Pinker associe le libéralisme classique aux positions libertariennes d’aujourd’hui, ce qui m’a (positivement) déconcerté! Pinker se fait d’ailleurs un devoir de dissocier clairement le libéralisme classique du progressisme et du conservatisme (deux courants idéologiques qui dominent la politique américaine depuis des décennies).
Les données analysées par l’économiste Bryan Caplan démontrent que même en contrôlant pour une panoplie de variables parasites (telles que le revenu, l’âge, le genre et le niveau d’éducation), les gens ayant un QI plus élevé pensent comme des économistes classiques. Ils sont plus réceptifs au libre-marché, à l’immigration, au commerce international et moins réceptif au protectionnisme et à l’interventionnisme gouvernemental.
À la lumière de ces faits, il est facile de comprendre pourquoi l’augmentation de l’intelligence a favorisé le déclin de la violence. En acquérant une meilleure capacité à raisonner, les gens ont réalisé que la coopération économique était plus viable que l’affrontement violent. Ils ont réalisé qu’une économie libre n’est pas un jeu à somme nulle et qu’on peut y améliorer son sort en travaillant et en épargnant plutôt qu’en utilisant la violence pour confisquer la richesse des classes et ethnies qui la détiennent.
Il va sans dire qu’une habileté supérieure au raisonnement abstrait favorise l’empathie, ce qui est aussi un facteur important dans le processus de pacification décrit par Pinker. Cette capacité permet aux humains de voir le monde comme un « village global » plutôt que de tracer un cercle autour de ses comparses tout en considérant le reste du monde comme des intrus potentiels.
L’intelligence a aussi permis aux gens de mieux connaître l’histoire, la géographie, l’anthropologie et la théorie de l’évolution, favorisant une meilleure acceptation du « cosmopolitannisme » de l’humanité. La littératie permet à elle seule de favoriser l’empathie puisque la lecture d’un roman force le lecteur à se mettre à la place des personnages et à s’identifier à eux.
Conclusion
Même si le l’ai trouvé trop long, je recommande fortement ce livre. Je pense que Steven Pinker a fait un travail de recherche remarquable sur toutes les facettes de la violence humaine et fournit un portrait convainquant des causes principales de son déclin à travers les siècles, et plus particulièrement depuis la fin de la seconde guerre mondiale (aka la « Longue Paix »). En écoutant les bulletins de nouvelles, on pourrait croire qu’il y a des conflits partout dans le monde, que les meurtres sont en rapide progression, que le terrorisme est une menace imminente et que la violence est un problème de plus en plus inquiétant. Cette perception est complètement fausse.
Par ailleurs, contrairement à beaucoup d’intellectuels, dont l’idéologie politique tend davantage vers la gauche, Pinker n’hésite pas à attribuer une bonne part du mérite au capitalisme de libre-marché pour cette heureuse tendance de l’humanité à moins vouloir s’entretuer!
Sur une échelle temporelle plus longue, Pinker indique que l’existence d’un gouvernement a fortement contribué au déclin de la violence. Cependant, il n’est pas question ici d’une social-démocratie interventionniste, mais simplement d’une forme de centralisation du pouvoir, ne serait-ce que par une monarchie, car même si les systèmes monarchiques ont été relativement violents, il l’ont été considérablement moins que les systèmes tribaux des chasseur-cueilleurs de la préhistoire, dont les taux de mortalité par la violence étaient astronomiques.
L’essor de la démocratie a aussi contribué au processus de pacification, en mettant le « monopole de la violence » entre les mains d’un gouvernement démocratiquement élu plutôt qu’entre les mains d’un monarque orgueilleux et arbitraire, mais la corrélation négative entre violence et démocratie n’est pas aussi forte qu’elle ne l’est avec le capitalisme.
Addendum : Quelques autres positions intéressantes de Steven Pinker :
Pourquoi le Sud des États-Unis est plus violent que le Nord?
“Nisbett and Cohen were influenced by David Hackett Fisher’s Albion’s Seed, a history of the British colonization of the United States, and zeroed in on the origins of the first colonists from different parts of Europe. The northern states were settled by Puritan, Quaker, Dutch, and German farmers, but the interior South was largely settled by Scots-Irish, many of them sheepherders, who hailed from the mountainous periphery of the British Isles beyond the reach of the central government. Herding, Nisbett and Cohen suggest, may have been an exogenous cause of the culture of honor. Not only does a herder’s wealth lie in stealable physical assets, but those assets have feet and can be led away in an eyeblink, far more easily than land can be stolen out from under a farmer. Herders all over the world cultivate a hair trigger for violent retaliation. Nisbett and Cohen suggest that the Scots-Irish brought their culture of honor with them and kept it alive when they took up herding in the South’s mountainous frontier. People often take up herding in mountainous areas because it’s hard to grow crops on mountains, and mountainous areas are often anarchic because they are the hardest regions for a state to conquer, pacify, and administer.”
Contre le principe d’auto-détermination?
“A respect for the territorial-integrity norm ensures that the kind of discussion that European leaders had with Hitler in the 1930s, when it was considered perfectly reasonable that he should swallow Austria and chunks of Czechoslovakia to make the borders of Germany coincide with the distribution of ethnic Germans, is no longer thinkable. Indeed, the norm has been corroding the ideal of the nation-state and its sister principle of the self-determination of peoples, which obsessed national leaders in the late 19th and early 20th centuries. The goal of drawing a smooth border through the fractal of interpenetrating ethnic groups is an unsolvable geometry problem, and living with existing borders is now considered better than endless attempts to square the circle, with its invitations to ethnic cleansing and irredentist conquest.”
Pourquoi le monde Arabe est si violent (et pauvre)?
« At the time of the report, the entire Arab world exported fewer manufactured goods than the Philippines, had poorer Internet connectivity than sub-Saharan Africa, registered 2 percent as many patents per year as South Korea, It wasn’t always that way. During the Middle Ages, Islamic civilization was unquestionably more refined than Christendom. While Europeans were applying their ingenuity to the design of instruments of torture, Muslims were preserving classical Greek culture, absorbing the knowledge of the civilizations of India and China, and advancing astronomy, architecture, cartography, medicine, chemistry, physics, and mathematics. Among the symbolic legacies of this age are the “Arabic numbers” (adapted from India) and loan words such as alcohol, algebra, alchemy, alkali, azimuth, alembic, and algorithm.
The Ottoman heirs to classical Islamic civilization resisted the adoption of mechanical clocks, standardized weights and measures, experimental science, modern philosophy, translations of poetry and fiction, the financial instruments of capitalism, and perhaps most importantly, the printing press.”
Les thèses de Pinker sont plus que douteuses, ou du moins, font fi d’énormément d’objections. En vrac, et succinctement (je n’ai pas le temps de tout détailler et sourcer) :
Certains universitaires estiment au contraire que le QI diminue.
Le racisme trouve, comme le libéralisme, ses source dans les lumières. Mais ça Pinker oublie de le dire.
Le déclin dans les guerres actuelles n’est pas dû au capitalisme, mais à l’arme nucléaire et à l’équilibre de la terreur.
Quand à la mortalité :
* les statistiques des meurtres sont notoirement trafiqués (les meurtres sont souvent requalifiés en homicides involontaires – un peu comme en ce moment, le « terrorisme islamique » est requalifié en « déséquilibrisme »)
* on a beaucoup plus de suicides et la mortalité par cancers, effet direct de la guerre économique
* les statistiques sur les sauvages sont pour le moins « biaisés », et proviennent d’une source principale très controversée (Napoléon Chagnon)
* les hommes se tuent quand les ressources sont rares. Rien ne ne garanti qu’en ce moment on n’entre pas dans une période malthusienne ou la mortalité va beaucoup augmenter. On pourrait observer une baisse de la violence sous Rome… avant que l’empire ne s’effondre. Le caractère cyclique n’est pas du tout examiné.
* Présenter les statistiques en partant de la 2ème guerre mondiale est un biais évident qui laisse peu de doutes sur le niveau de arguments
* on a des pays très racistes (Corée / Japon entre autres) qui s’en tirent plus que très très au niveau économique
* 60 millions de morts à cause de la 2ème guerre mondiale, et probablement autant pour le grand bond en avant Chinois (58-62) qui n’apparaît pas sur cette courbe.
* la violence est contenue aux USA (un pays prospère et libéral) grâce à l’usage MASSIF de prisons (pour les noirs en plus)
* et ne parlons même pas de la 6ème extinction massive : la « prospérité » des humains se faire aux prix du génocide de toutes les autres espèces animales et végétales
* l’humain est il pacifié ou simplement domestiqué ? vu le niveau d’aliénation de nos société, vu que l’homme est féminisé par les œstrogènes répandus en masse par les urines des femmes qui prennent la pilule, et vu que si on prolonge la courbe du déclin de la fécondité des hommes, on arrive dans moins de 100 ans à l’extinction de l’homme (civilisé du moins) on peut en douter
* vu comment l’anti-racisme est en train de détruire l’Europe
* même chez les grands singes, il y a de la violence et de la « paix », selon des questions environnementales et non pas pour des question de « progrès » ou de capitalisme
* les sociétés « pacifiques » (démocratiques) sont surtout celles qui ont réussies à externaliser la violence
The long peace is a statistical illusion by Nassim Nicholas Taleb :
Cliquer pour accéder à pinker.pdf
http://www.theguardian.com/books/2015/mar/13/john-gray-steven-pinker-wrong-violence-war-declining
http://www.survivalinternational.org/news/9251
http://www.prospectmagazine.co.uk/features/john-gray-steven-pinker-violence-review
http://www.truth-out.org/opinion/item/16880-the-case-of-the-brutal-savage-poirot-or-clouseau-or-why-steven-pinker-like-jared-diamond-is-wrong
@yoananda
Vous n’avez définitivement pas lu le livre! C’est plus qu’évident.
Pinker offre un contre-argument très fort contre la thèse de l’arme nucléaire comme facteur de paix.
Pinker est d’accord pour dire que les peines de prison plus sévères ont aidé à faire diminuer la violence plus récemment aux États-Unis.
Pinker ne démarre pas ses statistiques de la 2e guerre mondiale, au contraire. Mais il n’en demeure pas moins que le niveau de violence DEPUIS cette guerre est à un niveau exceptionnellement bas.
Je vais lire vos liens et je re-commenterai plus tard.
Je n’ai pas lu le livre. Je commente votre article.
L’article du Guardian apporte quelques nuances mineures, sans toutefois changer mon opinion le moindrement.
@yoananda
Concernant la critique de Taleb, voici ce que j’ai écris sur Contrepoints:
Premièrement, Taleb ne s’attaque pas au livre en entier, mais à un seul chapitre, soit celui sur les guerres mondiales du 20e siècle et la longue paix qui a suivi. Et ce chapitre ne couvre qu’un des multiples volets du déclin de la violence.
Dans ce chapitre, Pinker affirme les choses suivantes : les guerres ne suivent pas un processus cyclique et elles sont surtout aléatoires.
Il est vrai que le 20e siècle a été le plus meurtrier en termes de guerres, mais la population est aussi plus nombreuse. La population mondiale était 2.5 milliards en 1950, 1 milliard en 1800, 500 millions en 1600, 350 millions en 1300 et 17 millions en l’an 1. Donc, si on prend le nombre de morts en pourcentage de la population mondiale, la seconde guerre mondiale est le 9e conflit le plus meurtrier, tandis que la première guerre arrive 16e.
L’autre artefact statistique pointé du doigt par Pinker est que pour les données datant de plus de 250 ans, les statistiques sous-estiment grandement le nombre de morts dans les conflits parce que les plus petits conflits (qui sont d’ailleurs beaucoup plus nombreux que les gros) n’ont pas été aussi bien compilés qu’au 20e siècle.
D’autre part, comme les guerres sont aléatoires et suivent une loi de Poisson non-stationnaire (c’est-à-dire avec une tendance baissière), elles surviennent en « clusters ». La première moitié du 20e siècle a été témoin d’un tel « cluster ». De plus, Pinker note que la distribution du nombre de conflits et leur magnitude suit une loi de puissance. Il démontre aussi que le nombre de conflit suit une tendance baissière, mais que l’ampleur des conflits a eu tendance à augmenter.
Pinker est conscient de ce que Taleb mentionne dans son article à propos du fait que 65 ans de paix n’est pas statistiquement suffisant pour prouver qu’une guerre « black swan » ne surviendra plus. Cependant, en se concentrant sur ses statistiques, Taleb néglige certains facteurs qualitatifs.
La longue paix est la plus grande période de paix entre les grandes puissances du monde depuis leur apparition il y a 500 ans. Basé sur les données sur ces 5 siècles, la probabilité d’une période de 65 sans conflit majeur est certes non-nulle, comme le souligne Taleb, mais est tout de même très faible (1/1000), ce qui suggère que la probabilité d’une guerre mondiale a fortement diminué. L’explication prédominante est la mondialisation du commerce, mais on peut aussi constater la diminution du nombre de monarchies, de régimes totalitaires, d’empire coloniaux, de la conscription, de la taille des armées en pourcentage de la population. Pinker souligne aussi des traités internationaux qui ont eu comme effet de « geler » les frontières, enlevant toute légitimité à une guerre expansionniste.
Ces éléments ne sont aucunement pris en compte par les probabilités de Taleb…
Bref, affirmer que Taleb a détruit la thèse de Pinker est complètement faux.
La critique de Truth Out est plutôt superficielle et peu convainquante.
@yoananda
J’ai de la difficulté à voir où vous voulez en venir par rapport à l’argument principal de mon article, qui est que le commerce est une source de paix.
Les suicides et les cancers à cause d’une guerre économique? Aye! L’augmentation des décès par cancer résultent presque à 100% de l’augmentation de l’espérance de vie…dû en partie au fait qu’il y a moins de décès par la violence et par d’autres maladies que le cancer.
Pinker fait bien la démonstration qu’il n’y a pas de lien persistant entre rareté des ressources et violence.
Les pays comme le Japon et la Corée sont peut-être racistes, mais ils sont certes moins racistes qu’il y a 50 ou 100 ans.
La prospérité des humains résultent des échanges accrus, pas de la destruction de l’environnement. En fait, l’état de l’environnement s’améliore depuis des décennies.
L’oestrogène pacifie les hommes? Alors pourquoi le processus de pacification a démarré bien avant l’existence de la pilule contraceptive?
Pinker parle longuement des comportements des grands singes et cela n’affaiblit aucunement son argumentation.
Je ne suis pas sûr de comprendre l’argument de l’anti-racisme qui détruit l’Europe…
Vous dîtes: » les sociétés « pacifiques » (démocratiques) sont surtout celles qui ont réussies à externaliser la violence »
….il faudrait élaborer…
Argumenter que le déclin de la violence n’est pas réel est une perte de temps, c’est plutôt évident!
Les liens que vous suggérez comme critique de Pinker sont de faible pertinence et proviennent de gens qui auraient intérêt à ce que Pinker ait tort.
En somme, vous devriez lire ce livre plutôt que les élucubrations de John Gray.
Vous avez déjà acheté un livre sur lequel vous aviez un mauvais à priori ? Je ne penses pas !!!
Vous avez raison, certains arguments sont peut-être faux, ou demandent plus de développement. Certains sont mal expliqués. Certains sont peut-être abordés dans le livre (tant mieux dans ce cas).
Qu’il me suffise de dire que le commerce, la mondialisation marchande heureuse, ça à déjà existé … aujourd’hui, c’est la deuxième mondialisation.
La première, censée nous amener la paix elle aussi (avec les même arguments d’ailleurs), a terminée en 2 guerres mondiales.
Ensuite, les externalités négatives du progrès, de la paix, et de la prospérité, sont un « blind spot » des libéraux. Je ne m’engagerais pas sur cette voie. Il y a suffisamment de littérature scientifique sur la question. Je pourrais vous recommander certains livre moi aussi 😉 mais je doutes que vous les lisiez aussi ! lol
Je pense simplement que c’est un sujet bien plus complexe qu’il n’y parait.
Le point de désaccord fondamental, c’est que Pinker pense à un progrès linéaire, et fait fi de tout ce qui est cyclique (sauf erreur de ma part bien sûr, mais vous n’avez rien dit la dessus).
Pour l’anti-racisme et l’Europe, vous comprendriez sûrement plus facilement si vous étiez européen … c’est gros comme le nez au milieu du visage ici ;-). Je comprends tout à fait que sur une terre d’immigration et de « mélange » comme l’est le continent américain, ça vous soit étranger.
@yoananda
« Le point de désaccord fondamental, c’est que Pinker pense à un progrès linéaire, et fait fi de tout ce qui est cyclique (sauf erreur de ma part bien sûr, »
Oui, vous faîtes erreur. Pinker ne décrit pas le déclin de la violence comme linéaire, au contraire, mais plutôt comme fractal.
Et oui, j’ai souvent acheté des livres en dépit d’un prognostic fort négatif; par exemple:
Je viens d’ailleurs d’acheter un livre de Karl Polanyi, j’ai aussi acheté Erik Reinert dans le passé:
Je ne suis pas aussi borné que la plupart des blogueurs, détrompez-vous.
À la lumière de vos commentaires, je pense que vous faîtes erreur d’éviter ce livre.
Ok, je vais reconsidérer ma position alors, puisque vous répondez à mes interrogations sans les ridiculiser (comme c’est généralement le cas de la part des français)
Peut-être bien que les articles que j’ai lu ne lui font pas honneur. S’il parle des « grand singes », c’est un signe qu’il a bien creusé la question.
Serait-ce trop demander que vous expliquiez un peu plus le coté « fractal » du déclin de la violence ? ça m’intrigue beaucoup.
Dans ce cas, je vous suggères moi aussi quelques livres :
« Effondrement » de Jared Diamond qui montre comment la prospérité peut amener … à l’effondrement. Un livre culte.
« 24h sous influence ». Un livre sur la face sombre du progrès ou les lobbys façonnent nos vies. Ce n’est pas une étude scientifique, mais ça vaut le détours aussi. Peut-être que vous ne serez pas convaincus, mais, dans ce cas, je serais curieux de lire vos critiques.
Autre livre passionnant : « The origin of Wealth » de Eric Beinhocker, qui s’applique à déterminer les principes systémiques de la création de richesse, au dela même des notions de capitalisme/libéralisme ou autres formes d’organisation sociale. Ainsi que l’incontournable « Le principe de Lucifer » d’Howard Bloom, qui aborde la question de la violence sous l’angle ethologique/cybernétique.
En ce moment je creuse l’évopsy et la biohistoire, mais je n’ai pas de livre à vous proposer encore la dessus.
est-ce que Pinket détermine si c’est la paix qui provoque la prospérité ou l’inverse ?
@yoananda
À ma connaissance, il affirme que les deux vont ensemble et se renforcent.
Ce qui importe Pinker sont davantage les changements chez l’humain qui l’ont amené à mieux coopérer avec ses semblables.Ces changements se sont produits sur des siècles et Pinker identifie quatre étapes plus ou moins distinctes.
@yoananda
J’ai déjà lu The Origin on Wealth.
Merci pour les autres recommandations.
vous en avez pensé quoi ? (moi j’ai adoré)
Je l’ai trouvé intéressant, mais sans plus.
L’effet Flynn est LOIN d’être une référence solide.
Déjà, il y a le problème intrinsèque de cet effet, 30 points de QI par siècle c’est gigantesque et ne correspond nullement à la réalité.
Ensuite, on constate que l’effet Flynn peut s’inverser :
https://www.researchgate.net/publication/277726115_A_negative_Flynn_Effect_in_France_1999_to_2008-9
(constaté ailleurs aussi en Angleterre Norvège Danemark : https://analyseeconomique.wordpress.com/2012/06/29/sur-linversion-de-leffet-flynn/)
Enfin l’effet Flynn n’est pas corrélé à facteur g:
L’explication la plus probable (de ce que j’ai compris), c’est qu’il y a eu un gain dans les tests de QI qui soit lié à un meilleur environnement (nourriture, éducation). Notre potentiel de QI étant génétique, l’environnement ayant la capacité à nous empêcher de l’atteindre. Il y a notamment des études qui relient les gains de QI au bannissement du plomb.
Il y aurait aussi un biais culturel du fait qu’on vit dans un monde de plus en plus complexe, on « mature plus vite », mais on n’est pas plus intelligent.
C’est donc une donnée à prendre avec des pincettes.
Et rien sur le droit à l’avortement ?
https://en.wikipedia.org/wiki/Legalized_abortion_and_crime_effect
Oui, comme j’ai dit, je ne peux pas résumer tout le livre, mais la thèse de Freakonomics est largement traitée dans le livre. Pinker fait un excellent travail à démontrer à quel point cette théorie est faible.
Depuis 1973 (Roe vs Wade), la proportion de naissance de mère pauvres, célibataires, adolescentes et afroaméricaines a augmenté, et non diminué comme l’aurait suggéré le modèle de Freakonomics.
De plus, des études ont démontré que les femmes de ces catégories qui utilisent l’avortement sont celles qui sont les plus responsables et donc moins enclines à donner naissance à des criminels, ce qui réfute le modèle Freakonomics voulant que les avortements permettent aux mères les plus irresponsables d’éviter une naissance non voulue.
Finalement, les études démontrent que ce ne sont pas les naissances non-désirées qui causent la criminalité, mais plutôt l’inverse. Donc il y a corrélation entre criminalité et avortement, mais pas causation.
Et détrompez-vous, Pinker n’est pas un conservateur-pro-vie. Il aborde la question de manière beaucoup plus scientifique que Freakonomics et son argumentaire est très bien étoffé et convainquant.
Lisez ceci sur le sujet: https://analyseeconomique.wordpress.com/2011/05/26/theorie-du-crime-steven-levitt-versus-steve-sailer/
Après calculs étudiés et refaits, le lien avortement-réduction délinquance de levitt ne tient pas la route: http://www.nber.org/papers/w15098
Un problème majeur d’affirmer que la légalisation de l’avortement au début des années 1970 a fortement réduit le taux de criminalité au milieu des années 1990, c’est qu’en contradiction directe avec sa théorie, les crimes violents parmi les adolescents nés juste après la légalisation avait grimpé en flèche entre 1987 et 1994. https://slate.com/news-and-politics/1999/08/does-abortion-prevent-crime-2.html
Et: https://isteve.blogspot.com/2005/04/non-lethal-youth-violence-peaked-after.html
Et: https://web.archive.org/web/20120208100514/http://www.theamericanconservative.com/article/2005/may/09/00021/
L’affirmation de Steven « Freakonomics » Levitt selon laquelle l’avortement légalisé a réduit la criminalité entre 1985 et 1997 était due à une erreur dans son code :
https://economist.com/finance-and-economics/2005/12/01/oops-onomics
En réalité, la cohorte immédiatement post-Roe v. Wade avait un taux d’homicide extrêmement élevé. Le taux de meurtres chez les adolescents noirs nés peu après Roe v. Wade (1973) était plusieurs fois supérieur au taux de meurtres des adolescents noirs nés juste avant Roe . Cela était dû aux Crack Wars 1988-94. Le e taux de meurtres chez les adolescents nés après Roe V. Wade en 1973 a augmenté de 1984 à 1991.
Les auteurs de Freakonomics se sont plantés et ont fait leur analyse de régression sans les bons contrôles et qu’ils ont obtenu des chiffres qui étaient entre 2/3 de la cible ou même complètement faux. Pourtant, malgré cela, cela a été longtemps été considéré comme un fait établi par les sciences sociales.
En plus, des économistes ont souligné que Levitt avait bâclé son code :
https://www.wsj.com/articles/SB113314261192407815
Steve Pinker, professeur de psychologie cognitiviste à l’université Harvard, vient de publier un livre la Part d’ange en nous (Les Arènes) sur la violence. C’est un homme de gauche. Pourtant, il semble d’accord avec la thèse de cet article.
Je me permets de donner des extraits de son interview faite par Libération (à retrouver ici: http://www.liberation.fr/debats/2017/11/17/steve-pinker-la-diminution-de-la-violence-dans-le-monde-est-un-phenomene-massif-et-incontestable_1610799 )
Question de libé: « Certains mettent en rapport des inégalités du système capitaliste et la violence contemporaine. Est-ce votre avis ? »
Réponse: « Historiquement, c’est complètement faux.Le commerce, l’échange, la libre entreprise sont des sources d’apaisement des relations humaines. Il vaut mieux acheter des produits que les voler à son voisin, il vaut mieux produire de plus en plus pour partager le surplus plutôt que de s’enrichir par la rapine ou la conquête, comme c’était le cas avant l’émergence des économies d’échange. Le commerce oblige aussi les hommes à se connaître, à trouver des règles communes, à comprendre les civilisations étrangères. Il y a un proverbe très juste : «Si vous faites la guerre à votre boulanger, il faut apprendre à faire le pain vous-même.» La spécialisation de la production amène l’échange et l’échange oblige à des systèmes juridiques et politiques plus stables. Depuis l’émergence du capitalisme au XVIIe siècle, la violence sociale ne cesse de décroître en moyenne. Ce sont les inégalités qui sont un facteur de violence, en produisant de la pauvreté et de l’injustice. »
Question de libé: « Comment expliquer sur le long terme cette décroissance de la violence ? »
« Je cite trois facteurs essentiels. C’est d’abord la construction longue et patiente d’Etats organisés dont l’autorité a permis d’instaurer l’ordre, le respect des lois communes. Pendant longtemps, ces gouvernements royaux, impériaux ou dictatoriaux usaient eux-mêmes de violence. Mais ils ont aussi dissuadé la majorité de leurs contemporains de se tuer les uns les autres. C’est ensuite la naissance du mouvement des Lumières, qui a limité le pouvoir de l’Etat et créé des gouvernements représentatifs où la loi était l’expression de la volonté générale, et donc mieux acceptée, tout en favorisant les échanges et l’amélioration de la production. Peu à peu, sous l’influence des Lumières, les droits des citoyens ont été mieux respectés, leur sécurité mieux garantie contre les actions arbitraires des puissants et le règne de la loi mieux établi, ce qui a pacifié les relations sociales. Enfin, la montée en puissance des économies libres, régulées par la loi, a favorisé le commerce et les échanges, qui ont aussi pacifié la vie des sociétés. De toute évidence, la démocratie libérale, à condition qu’elle soit régulée, qu’elle ne devienne pas une jungle, est le système qui assure le mieux la diminution de la violence. »
» Pourtant, il semble d’accord avec la thèse de cet article. » désolé d’avoir écrit cela. Je suis fatigué. C’est lui qui a écrit le livre dont parle l’article. C’est d’ailleurs pour cela que j’en parle ici. Il a été interviewé par Libération sur son livre (je donne le lien)
Quand le communisme s’est effondré, les massacres de masse aussi. http://humanprogress.org/static/2933?utm_content=buffer27d3a&utm_medium=social
voilà le bon lien: https://pbs.twimg.com/media/Caod-C2WIAAcBAm.png
Pour alimenter le débat, je me permets de mettre cet article qui contredit la thèse de Pinker comme quoi les guerres ont diminués: https://link.springer.com/article/10.1007/s11186-018-9305-y
« Les Etats forts sont-ils la clé de la réduction de la violence? Un test de Pinker « :
Cliquer pour accéder à lp-8-2-9-1.pdf
Cette note évalue l’affirmation de Steven Pinker selon laquelle l’avènement d’États a entraîné un déclin de la violence. Cela teste cette affirmation dans le contexte moderne en mesurant l’effet de la force du gouvernement dans les pays à faible revenu sur la réduction des taux d’homicides. La force du gouvernement est mesurée à l’aide de Polity IV, des indicateurs de gouvernance mondiale et de la consommation publique en pourcentage du PIB. Les données ne supportent pas l’hypothèse de Pinker.
Je suis d’accord sur le fait que la paix apporte le commerce mais le commerce n’apporte nullement la paix.
Si cette thèse tenait un tant soit peu debout, il n’y aurait pas autant de contre exemples. Les anglais n’ont pas été particulièrement pacifiques suite à l’adoption des idées d’Adam Smith.
La France et l’Allemagne se sont opposées malgré des liens commerciaux très forts.
Il y a certes corrélation mais aucunement causalité. En tout cas, aucune qui ait été établie de manière convaincante sauf pour ceux qui sont déjà convaincus.
Je ne saurais dire si le livre en parle, mais vous passez sous silence l’évolution considérable qu’a connu l’art de la guerre.
S’il n’y a plus de guerres majeures étatiques, c’est en grande partie parce que cette forme de guerre est devenue bien trop chère.
Les coûts d’occupation d’un territoire sont devenus bien supérieurs aux gains attendus de l’occupation des dits territoires.
La violence entre états n’a pas réellement diminuée mais elle a changé de nature et est devenue plus subtile.
Cet état de fait est bien plus fortement lié aux rendements décroissants qu’au commerce.
Même les évolutions culturelles ont un impact plus fort que le commerce sur la réduction de la violence.
Un autre point, que vous oubliez allègrement, c’est le considérable développement des méthodes d’influences.
A quoi bon détruire votre ennemi si vous pouvez le manipuler afin qu’il serve vos intérêts ?
Cependant, pour nuancer mon propos, vous n’êtes pas si loin du véritable facteur qui explique ces diverses évolutions. Le principal facteur expliquant la réduction de ces problèmes est le développement économique. Et à vrai dire particulièrement le développement économique qui bénéficies aux masses.
C’est là que vous voudrez rattacher le capitalisme puisqu’il promeut le développement. Ce n’est pas entièrement faux, mais le capitalisme n’est qu’une doctrine parmi d’autres permettant d’assurer le développement.
Et ce serait faire abstraction des guerres qui ont au contraire été provoquées par le capitalisme.
Parmi les exemples les plus évident on peut citer la guerre de l’opium.
Et toutes les guerres où une ouverture commerciale a été imposée. Dans ces cas, ce sont bien les intérêts marchands qui ont été à l’origine de la guerre.
De plus, le capitalisme est également très doué pour provoquer des crises économiques à répétition. Ces mêmes crises pouvant être exploitées par des mouvements populistes ou totalitaires.
Là où je vous rejoins, c’est parce que dans un sens le capitalisme a réussi. Mais il serait plus exact de dire qu’il a réussi en dépit de lui même.
Le capitalisme peut effectivement réussir si la recherche du profit est maintenue à un niveau raisonnable. Un peu comme la pêche. Les deux ont besoin de gardes fou afin de pouvoir survivre.
Pour finir sur un dernier exemple, si le capitalisme dans son essence profonde était porteur de paix. Comment expliquer vous la différence de designs militaire entre les USA et l’URSS pendant la guerre froide ?
C’est le pays capitaliste qui disposait de matériels militaires conçus pour l’offensive, pour l’agression.
Alors que les forces soviétiques étaient équipées pour la défense de la nation. Ce qui est particulièrement visible au niveau de l’autonomie des chars et des avions.
Ce phénomène est d’ailleurs toujours observable à un certain degré dans les forces russes.
La vraie raison est que le capitalisme favorisera la rentabilité sans aucune considération pour la moralité. Si le mal, la destruction et la guerre sont rentables, le capitalisme les soutiendra car comme vous l’avez très justement dit, l’argent n’a pas d’odeur.
Si au contraire, la guerre n’est pas rentable, l’idée sera écartée.
@perello
Je suis en désaccord avec plusieurs de vos allégations.
« Les anglais n’ont pas été particulièrement pacifiques suite à l’adoption des idées d’Adam Smith. »
Les Anglais ne sont pas devenus capitalistes du jour au lendemain et n’ont pas vraiment adopté les idées de Smith immédiatement en ce qui a trait au commerce international. La libéralisation du commerce en fait un phénomène beaucoup plus récent même dans les pays occidentaux.
« La France et l’Allemagne se sont opposées malgré des liens commerciaux très forts. »
Les deux dernières guerres ont été précédées d’une montée fulgurante du protectionnisme. Cela corrobore plutôt bien la thèse de Pinker.
« le capitalisme n’est qu’une doctrine parmi d’autres permettant d’assurer le développement. »
C’est pourtant la seule qui a fonctionné de façon durable…et c’est celle qui explique la richesse des masses dans les pays riches en ce moment. Donc si la païx est causée par le développement économique, et que le développement économique a été causé par le capitalisme….1+1=2
« Parmi les exemples les plus évident on peut citer la guerre de l’opium. »
Faux, cette guerre n’a rien à voir avec le capitalisme. Un monopole d’état qui force un autre pays à commercer, ce n’est pas du capitalisme, c’est l’inverse du capitalisme.
Vous confondez intérêts marchands, et capitalisme. Ces deux choses sont différentes. Le capitalisme implique la non-agression, qu’une transaction soit conclue de gré-à-gré, sans utilisation de la force, sinon ce n’est pas du capitalisme. Ce qui est dans l’intérêt d’un ou plusieurs commerçants n’est pas forcément capitalisme, comme par exemple l’esclavage forcé.
« De plus, le capitalisme est également très doué pour provoquer des crises économiques à répétition. »
Ha oui? Lesquelles? Toutes les crises économiques que je connais et ai étudiées ont résulté de l’intervention de l’état. Ce blogue en fait d’ailleurs la démonstration.
« si le capitalisme dans son essence profonde était porteur de paix. Comment expliquer vous la différence de designs militaire entre les USA et l’URSS pendant la guerre froide ? »
Parce que de leur côté, la crainte des États-Unis n’était pas une attaque en sol américain, plutôt une attaque contre un pays de l’OTAN, alors que le rôle des États-Unis était de défendre ces pays. Il fallait donc se préparer à une intervention militaire outre-mer.
Tandis que du côté URSS, la crainte était une attaque sur le propre sol. L’URSS est un pays difficile à défendre vu ses multiples frontières. Il fallait donc se préparer en conséquence.
« La vraie raison est que le capitalisme favorisera la rentabilité sans aucune considération pour la moralité. »
Non. Je l’ai déjà expliqué que si la population se mobilise pour ce qui est de la gestion de ses épargnes, on peut exiger une certaine moralité. C’est pourquoi l’investissement ESG est de plus en plus populaire et devenu prépondérant en Europe et au Canada.
La plupart des capitaux mondiaux sont en fait détenus par les masses, dans leurs caisses de retraite, dans les régimes publics, dans leurs fonds communs de placement personnels. Si les gens veulent que leurs épargnes soient investies de façon responsable, cela est dorénavant possible.
« Si le mal, la destruction et la guerre sont rentables, le capitalisme les soutiendra car comme vous l’avez très justement dit, l’argent n’a pas d’odeur. »
Non, car le capitalisme pur exclut toute forme d’agression autre que pour protéger sa propriété.
Mais comme la guerre n’est pas rentable pour la société, c’est ce qu’on appelle un « moot point » en anglais…
« Tout a été horrible pendant très longtemps, puis la révolution industrielle s’est produite. » http://lukemuehlhauser.com/three-wild-speculations-from-amateur-quantitative-macrohistory/
Pour aider les plus pauvres, considérez l’impact du capitalisme au cours des 200 dernières années dans la lutte contre l’extrême pauvreté.https://humanprogress.org/article.php?p=770
La brève histoire des conditions de vie dans le monde et pourquoi il est important que nous la connaissions: https://ourworldindata.org/a-history-of-global-living-conditions-in-5-charts
16 mauvaises choses qui diminuent; 16 bonnes choses qui augmentent https://community.macmillanlearning.com/t5/talk-psych-blog/the-worst-of-times-amid-the-best-of-times/ba-p/12847
Le livre d’où c’est tiré: https://www.amazon.com/Factfulness-Reasons-World-Things-Better/dp/1250123828/ref=sr_1_1