Est-ce qu’un pays doit protéger ses industries naissantes pour se développer? S’agit-il de la recette magique pour qu’un pays du Tiers-Monde atteigne le statut de pays développé? L’économiste Erik Reinert affirme que oui! Pour Reinert, le développement d’un pays ne résulte pas du laissez-faire et du libre-échange, mais bien de politiques mercantilistes délibérées, incluant le protectionnisme.
Voici donc un résumé de la politique de développement prônée par Reinert :
- Le gouvernement doit avoir une politique industrielle active qui vise les industries à rendements croissants.
- Le gouvernement doit imposer des tarifs sur les importations de biens secondaires et tertiaires, taxer les exportations de biens primaires (agriculture, mines, foresterie) et subventionner les industries domestiques secondaires et tertiaires (à rendements croissants).
- Lorsqu’une industrie atteint un niveau de compétitivité suffisant, le gouvernement peut relâcher ses mesures protectionnistes graduellement, d’abord au niveau régional, puis au niveau mondial.
Reinert reproche à David Ricardo d’avoir fourni une théorie qui faisait du colonialisme un modèle économique défendable. La théorie des avantages comparatifs de Ricardo (voir ceci) amène les pays moins développés à se « spécialiser à être pauvres ». Selon Reinert, le risque de la mondialisation est que les pays riches se spécialisent dans les industries de haute compétence à forte valeur ajoutée alors que les pays pauvres se spécialisent dans les activités économiques sans potentiel d’innovation et/ou à rendements décroissants. Reinert parle énormément des rendements décroissants, mais les seuls exemples qu’il mentionne concernent l’agriculture et les mines. Supposons qu’un pays se spécialise dans la production de carottes et qu’il utilise présentement les meilleures terres disponibles à cet égard ainsi que la quantité optimale de semences et de fertilisant par acre. Chaque unité supplémentaire de carottes produite nécessitera l’utilisation de terres de moins en moins productives et, par conséquent, générera un rendement décroissant, c’est-à-dire moins de richesse.
Pour Reinert, le secteur agricole ne peut sortir un pays de la pauvreté, car ses rendements sont décroissants. De nos jours, le secteur agraire des pays où ce secteur est le plus efficient (États-Unis, Europe) ne peut pas survivre sans subventions. Dans les pays qui disposent d’un secteur industriel développé, au sein duquel les salaires sont plus élevés, il est profitable d’investir dans la machinerie agricole qui permet de faire des gains de productivité (contrairement aux pays non-industrialisés où la main d’œuvre ne coûte presque rien et où les prix et la demande sont déprimés). La proximité du secteur industriel permet au secteur agricole d’avoir accès à des technologies supérieures et d’avoir un marché viable pour vendre leurs produits de manière rentable. Cela explique aussi pourquoi les coiffeurs des pays industrialisés gagnent beaucoup plus cher que les coiffeurs des pays du tiers-monde, même s’ils ne sont pas plus efficients; et les premiers ont vu leurs salaires augmenter significativement ces dernières décennies, même si leur productivité ne s’est pas vraiment améliorée.
Pour Reinert, cela est une conséquence indirecte positive de l’industrialisation. Pourquoi est-ce qu’un conducteur d’autobus de Francfort est payé 16 fois plus cher qu’un conducteur d’autobus du Nigeria? Parce que l’un de ces pays est développé et pas l’autre, alors que le développement industriel mène à des salaires élevés pour tous les travailleurs, même ceux des secteurs des services. Reneirt pense qu’il est mieux pour un pays d’avoir un secteur industriel inefficient que de ne pas en avoir du tout, comme il est préférable pour quelqu’un d’être un consultant en informatique médiocre que d’être le laveur de vaisselle le plus rapide (je ne suis pas d’accord avec cette affirmation de Reiert, car si ce consultant ne se trouve pas d’emploi, il se retrouvera dans une situation pire que celle du laveur de vaisselle). Un dénommé Hans Singer, étudiant du célèbre Joseph Schumpeter, a démontré que les innovations du secteurs des matériaux dans le Tiers-monde ont généralement mené à des prix plus bas pour ces denrées alors que les innovations dans les pays développés ont généralement mené à des salaires plus élevés.
Selon Reinert, les « thérapies du choc », c’est-à-dire lorsqu’une économie s’ouvre brusquement au libre-échange, mènent à la désindustrialisation ainsi qu’à la pauvreté. Pour Reinert, le libre-échange ne peut être profitable que si les deux pays ont atteint le même niveau de développement. Par ailleurs, le protectionnisme des industries naissantes colporterait selon lui les semences de sa propre destruction car lorsque le pays a atteint un niveau de compétitivité global, ces mesures deviennent contre-productives et il s’avère alors évident que les abolir est une bonne chose. J’ai mes réserves face à cette affirmation car les industries protégées ont plutôt tendance à stagner et à demeure non-compétitives internationalement, ce qui rend les protections plutôt permanentes.
Pour Reinert, l’accumulation de capital n’est pas ce qui crée la richesse; il s’agit plutôt de l’innovation et des gains de productivité. Cependant, Reinert oublie que pour financer l’innovation, il faut du capital! Par ailleurs, l’éducation à elle-seule ne permettrait pas à une nation de se développer car ces nations sont spécialisées dans des industries non-mécanisables, des « cul-de-sac technologiques ». Dans les pays du tiers-monde, les gens éduqués quittent souvent pour les pays riches, là où leurs compétences seront plus utiles et mieux rémunérées. Une stratégie de développement basée sur l’éducation ne peut succéder que si elle est combinée à une politique de développement industriel, comme ce fut le cas à Singapour. Les nations sous-développées qui ne se préoccupent que de l’offre de gens éduqués sans égard pour la demande ne font que préparer ces gens à émigrer.
Pour Reinert, les pauvres des pays en développement sont coincés dans un cercle vicieux : les possibilités d’emploi sont limitées à des secteurs où le potentiel d’innovation est limité, leurs bas revenus les empêchent d’épargner pour investir dans l’éducation qui les amènera vers un niveau de revenu supérieur et pour financer l’innovation et le développement d’industries à plus forte valeur ajoutée.
Les pays riches produisent et exportent un bien jusqu’à ce que la productivité ait atteint son zénith. Ensuite, la production est transférée à l’étranger et le bien est importé. Par exemple, il y a un siècle, les États-Unis produisaient et exportaient des souliers. La mécanisation a fortement amélioré la productivité. Puis, les gains de productivité ont ralenti et c’est à ce moment que la production a été transférée dans les pays en développement. De nos jours, les États-Unis importent la plupart des souliers qu’ils consomment. Selon Reinert, c’est durant cette période de gains élevés en productivité que la richesse est créée; par la suite la richesse devient stagnante. Reinert aime bien aussi mentionner l’exemple des balles de baseball en comparaison aux balles de golf. Les balles de baseball sont fabriquées à la main en Amérique latine. Les possibilités de mécanisation et de gains de productivité sont limitées et les salaires des travailleurs sont dérisoires. Les balles de golf sont fabriquées aux États-Unis. L’innovation technologique a grandement amélioré le processus de production et le produit s’améliore constamment. Les salaires des travailleurs sont beaucoup plus élevés pour les manufacturiers de ce produit.
Pour Reinert, il est impossible de trouver un exemple de pays qui ait construit un secteur industriel sans une longue période d’interventionnisme à cet égard. En fait, il n’est pas possible de trouver un pays complètement non-interventionniste, mais Singapour propose un exemple intéressant négligé par Reinert (j’y reviendrai). Par ailleurs, Reinert néglige de considérer les nombreux cas où les politiques qu’il préconise ont échoué. En effet, les politiques industrielles de substitution des importations ont échoué en Amérique latine et en Afrique dans les années 60 et 70. En revanche, Reinert revient souvent sur quelques exemples historiques qui prouverait ses théories. Prenons le temps de les analyser.
Henry VII serait l’un des premiers à avoir appliqué une politique de développement industriel mercantiliste. Il utilisa les tarifs douaniers sur les exportations de laine brute, pour faire augmenter les coûts des fabriques de textile en-dehors de l’Angleterre (ce qui fut possible parce que l’Angleterre avait un quasi-monopole sur cette matière première). Il a consenti des congés de taxes aux nouvelles fabriques de textiles s’implantant en Angleterre. Puis, une fois que la capacité de production fut assez grande pour transformer l’ensemble de la laine produite en Angleterre, la reine Elizabeth I mis un embargo sur toutes les exportations de laine brute. Cette stratégie fut nommée le « Plan Tudor », grâce à laquelle le pays a développé sa capacité manufacturière. Pour Reinert, il s’agit du ‘nec le plus ultra’ des politiques économiques, mais est-ce vraiment pertinent pour le monde contemporain?
Reinert invoque souvent l’exemple de la Mongolie, qui dans les années 1990s aurait subitement ouvert ses frontières au libre-échange, ce qui aurait ruiné son secteur industriel et repoussé le pays à l’âge de pierre. Pourtant, en lisant un peu sur l’histoire économique de la Mongolie, je constate qu’à cette époque, le pays recevait environ un tiers de son PIB sous forme d’assistance de la part de l’Union Soviétique (voir ceci). Cette aide permettait à un secteur industriel médiocre de survivre même s’il détruisait la richesse. Cette aide est disparue du jour au lendemain au début des années 1990s, non pas à cause d’une quelconque libéralisation en Mongolie, mais bien en raison du démantèlement de l’Union Soviétique suite à la chute du Mur. Donc le secteur industriel mongol est disparu en même temps que l’aide soviétique qui le maintenait en vie. Était-ce vraiment une politique de développement durable et créatrice de richesse? Non!
Reinert cite aussi l’exemple du Pérou, qui se serait « désindustrialisé » suite à son ouverture au libre-échange. Sous la gouverne de diverses juntes militaires dans les années 1950s, 60s et 70s, le Pérou a été assujetti aux politiques de substitution des importations vantées par Reinert, sans succès. Puis, en 1985, le gouvernement majoritairement élu d’Alan Garcia a mené des programmes de dépenses publiques keynésiens qui ont mené à de l’hyperinflation (plus de 2 millions de pourcents). Le PIB par habitant a chuté en-dessous de son niveau de 1960 et le taux de pauvreté a augmenté de 42% à 55%. En 1992, Alberto Fujimori a entrepris une série de réformes “neoliberales” surnomées le « Fujishock ». Il a enlevé les contrôles de prix, éliminé des mesures protectionnistes, éliminés les contrôles sur les flux de capitaux et privatisés beaucoup d’entreprises d’État. Bien que Fujimori soit une crapule de la pire espèce, ces réformes ont permis de stabiliser l’inflation, de remettre le pays sur une trajectoire économique soutenable et de réduire la pauvreté. Puis, Alejandro Toledo a pris le pouvoir en 2001, un président favorisant les politiques libérales et le libre-échange. Durant ses 5 années au pouvoir, le PIB a crû de 6% par année, l’inflation n’a été que de 1.5%, le déficit a chuté à 0.2% du PIB et la pauvreté a significativement reculé.
Le graphique suivant montre l’évolution du PIB par habitant du Pérou. Si vous tracez une ligne imaginaire vers 1991, vous constaterez qu’en deux décennies « néolibérales », le PIB par habitant du Pérou a crû davantage qu’en quatre décennies mercantilistes. En somme, l’histoire de Reinert ne tient pas la route.
Vers la fin du 19e siècle, les États-Unis étaient un pays très protectionniste. Les tarifs douaniers sur les importations de produits manufacturés atteignaient 40% à 50% en moyenne. Ces années ont été accompagnées d’une forte croissance économique, plus forte que celle observée en Grande Bretagne, qui était moins protectionniste à l’époque. Pour plusieurs économistes, dont Reinert, il s’agit là de la preuve que le protectionniste est nécessaire au développement et que ces politiques mercantilistes ont permis aux États-Unis de supplanter le Royaume-Uni comme puissance économique mondiale.
Lorsqu’on observe la période 1870-1913, on constate qu’en effet, le PIB par habitant des États-Unis a crû de 1.81% par an versus 1.01% pour le Royaume-Uni. Par contre, cet avantage n’est pas provenu de gains de productivité, mais bien d’une augmentation du stock de capital productif. On pourrait alors croire que le protectionnisme a permis à des industries naissantes de se développer, attirant des investissement en capitaux, mais ce n’est pas le cas. L’accroissement du capital est survenu dans des industries produisant des biens non-échangeables internationalement (chemins de fer et bâtiments) alors que le protectionnisme visait des industries manufacturières à main d’œuvre intensive. On n’observe donc aucun lien de cause à effet entre le protectionnisme américain du 19e siècle et l’accroissement spectaculaire du stock de capital qui a engendré une splendide croissance économique (voir cette étude très intéressante). On pourrait même affirmer que cette croissance économique s’est réalisée en dépit du protectionnisme plutôt que grâce à celui-ci, car les tarifs ont fait augmenter le coût des importations de machinerie, nuisant ainsi à l’accumulation du capital productif. Encore une fois, c’est tout le contraire de ce qu’affirme Reinert.
Reinert affirme qu’au 19e siècle, la Norvège imposait aussi des tarifs sur les importations de la Suède, ce qui lui permettait de préserver ses industries. Ce n’est pourtant pas ce que l’histoire semble indiquer. En fait, entre 1814 et 1905, la Norvège et la Suède ont fait partie d’un Royaume-Uni scandinave, au sein duquel prévalait une sorte de marché commun. Donc le libre-échange caractérisait la relation économique entre les deux pays, ce qui a mené à une bonne performance économique de la Norvège. C’est à l’approche de la dissolution de l’union que le protectionnisme est graduellement réapparu en Scandinavie, au détriment de la Norvège qui avait largement bénéficié du libre-échange au cours de ce siècle (voir ceci). L’industrialisation de la Norvège s’est accélérée au début du 20e siècle grâce à l’électrification du pays. C’est à cette époque qu’est apparue Norsk Hydro. En bref, je n’ai trouvé aucune preuve que le développement de la Norvège ait été le fruit d’une politique industrielle axée sur le protectionnisme.
Reinert souligne que la Plan Marshall incluait des barrières tarifaires protégeant les industries nationales. Je ne connais pas la source de cette information, mais tout ce que j’ai lu sur le Plan Marshall impliquait plutôt une réduction des mesures protectionnistes et une plus grande ouverture au libre-échange. Encore une fois, il semble que Reinert fait fausse route dans ses « exemples ».
Reinert mentionne ensuite le cas du Japon comme bon exemple de développement. Tout d’abord, le Japon a débuté par manufacturer du textile. Sa productivité a augmenté de pair avec les salaires jusqu’à ce qu’il devienne beaucoup moins dispendieux de transférer la production ailleurs (en Corée du Sud, puis à Taiwan, puis en Malaisie, en Thaïlande et finalement au Vietnam). Puis, le Japon s’est mis à produire des téléviseurs et finalement des composantes informatiques. La Corée et Taiwan ont par la suite suivi l’évolution du Japon, en sautant d’une activité à une autre au fur et à mesure que le niveau de vie des travailleurs s’est amélioré. C’est ce qui fut nommé la stratégie des « albatros » (ou flying geese paradigm).
Durant les années 1950s et 1960s, le gouvernement Japonais a effectivement exercé des contrôle sur le commerce international et les flux de devises. Cependant, ces contrôles ne visaient pas une industrie en particulier, dans le but de la protéger la concurrence étrangère pour qu’elle se développe. Le principal objectif de ces politiques était plutôt de soutenir le Yen et de stabiliser la balance commerciale pour éviter que les réserves de change ne s’épuisent et que le Yen s’écroule (voir ceci).
La politique industrielle du Japon ne s’est pas manifestée sous la forme de protectionnisme, mais plutôt par des subventions accordées par le MITI (Ministry of International Trade and Industry). Les industries qui ont bénéficié de ces aides étaient l’agriculture, l’industrie pétrochimique et l’industrie navale, alors que ce sont plutôt les industries de l’électronique, de l’informatique et de l’automobile qui ont mené l’essor industriel du Japon, lesquelles ont reçu le moins de support étatique (voir ceci).
En fait, quand on regarde les données, on constate que le gouvernement Japonais était très peu interventionniste à l’époque. Ses dépenses étaient relativement modestes, les impôts étaient bas, les dépenses gouvernementales en recherche étaient relativement peu élevées, il y avait peu d’entreprises d’État, les subventions aux entreprises étaient faibles et le budget de la défense très modéré. En somme, le MITI était plus rhétorique que pratique. En fait, suite à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, le Japon a bénéficié d’une libéralisation de son économie (et de la société en général) qui a résulté en un boum d’entreprenariat. C’est ce climat qui a donné naissance à des entreprises telles que Honda, Yamaha, Sony et Suzuki (voir ceci).
Une étude intéressante du National Bureau of Economic Research (NBER) a analysé le boum Japonais d’après-guerre. Selon eux, le protectionnisme Japonais a nuit à son développement à l’époque, c’est-à-dire que le boum s’est produit « en dépit » du protectionnisme, et non grâce à celui-ci. Les quotas sur les importations ont réduit l’accès des entreprises Japonaises à des équipements et machines qui auraient contribué à améliorer leur compétitivité. Selon Rodrik (1999), cité dans l’étude : « nous n’avons aucune preuve empirique qui porterait à croire qu’un dollar d’exportations contribue plus ou moins à une économie qu’un dollar d’une quelconque autre activité productive ».
En réalité, le Japon a suivi un modèle de développement typique. Il a utilisé sa main d’œuvre peu dispendieuse pour prospérer dans des industries requérant beaucoup de main d’œuvre (i.e. textile). Le capital ainsi généré a par la suite été réinvesti graduellement dans des industries à plus forte valeur ajoutée. Ces investissements ont nécessité l’importation de matières premières, de machines et de technologies qui ont permis à l’industrie manufacturière d’évoluer de plus en plus haut dans la chaîne de valeur.
Cela nous amène à une étude de cas complètement ignorée par Reinert : Singapour. Cette petite économie a accompli un progrès substantiel depuis son indépendance en 1965 pour devenir l’un des pays les plus riches du monde. Avant 1965, Singapour pratiquait une stratégie de substitution des importations prescrite par Reinert. Cette stratégie fut délaissée à l’avantage d’un modèle plutôt axé sur les exporations. Les barrières protectionnistes furent graduellement réduites, jusqu’à ce que Singapour devienne l’une des nations les plus libre-échangistes du monde. Le pays est aussi devenu un endroit où il est très facile de faire des affaires. L’environnement règlementaire est léger et transparent. Le système légal et la protection de la propriété y sont solides. La bureaucratie n’y est pas étouffante et le marché du travail y est flexible. En somme, je viens d’énumérer tous les ingrédients d’une économie dynamique et prospère.
Par la suite, la stratégie de développement de Singapour a été menée par les investissements étrangers : c’est la seule manière viable d’obtenir du capital pour un pays sous-développé. Ces investissements ont été attirés par un climat des affaires favorable, l’absence de restrictions sur les flux de capitaux ainsi que par des incitatifs fiscaux. Les impôts des corporations sont passés de 40% en 1960 à 20%. À noter que l’un des avantages de Singapour fut sa main d’œuvre compétente et éduquée, grâce à une réforme de l’éducation qui a mis l’emphase sur les études vocationnelles et techniques. Ainsi, Singapour ne s’est pas développée ne vertu de politiques mercantilistes, mais bien grâce à une politique économique plutôt libérale.
Conclusion
Le problème avec la vision d’Erik Reinert relativement à la théorie des avantages comparatifs est qu’il voit les choses de manière statique; c’est-à-dire qu’une fois qu’un pays sous-développé ce sera spécialisé dans l’agriculture ou un « cul-de-sac technologique », il y sera coincé jusqu’à la fin des temps sans aucune possibilité d’industrialisation et de développement. C’est faux.
Ce qu’on a observé en Asie est qu’un pays doit d’abord débuter par adopter un climat propice au développement; puis laisser libre-cours à l’apparition d’industries « labor-intensive » à faible valeur ajoutée financées par des investissements étrangers; puis laisser ce capital être redéployés dans des industries de plus en plus haut niveau au fur et à mesure que les salaires augmentent, que la population s’éduque et que les infrastructures se développent. C’est le chemin qu’ont emprunté le Japon et Singapour quand on y pense.
Le protectionnisme ne fera que nuire à ce cheminement et le retarder. Quant aux politiques de développement industriel, elles ne semblent pas avoir joué un rôle clé dans le développement du Japon ou de Singapour. Je pense que Reinert néglige considérablement l’impact de la liberté économique, de la qualité des institutions et de l’accumulation du capital sur la création de richesse et le développement. En contrepartie, je suis bien d’accord avec Reinert quant à ses réticences concernant la « thérapie de choc ». Je suis plutôt fervent des réformes graduelles, qui laissent le temps à l’économie de s’adapter.
Je ne vous recommande pas de lire l’ouvrage de Reinert, qui est long, aride et dans lequel il se répète constamment plutôt que d’approfondir ses explications. Mais pour ceux qui veulent constater par eux-mêmes les idées de Reinert :
“How Rich Countries Got Rich . . . and Why Poor Countries Stay Poor”, par Erik Reinert.
À lire sur l’absence de politique industrielle en Suisse:
http://www.contrepoints.org/2013/07/12/130243-pas-de-politique-industrielle-dans-les-pays-qui-reussissent
« Hormis le fait que l’État n’est pas du tout apte à identifier en amont les branches économiques « prometteuses », les approches théoriques prônant une politique commerciale régulatrice sont vouées à l’échec, car elles ne prennent pas en considération certains fondamentaux de l’économie politique. Les interventions étatiques sont, en effet, influencées par des groupes d’intérêts politiquement bien organisés qui profitent directement de la protection contre les importations et qui veillent à ce que les avantages découlant des restrictions commerciales leur procurent des avantages. Les coûts macroéconomiques sont, quant à eux, répartis sur la masse diffuse des clients et des consommateurs. Il serait par conséquent naïf de croire qu’une politique commerciale régulatrice pourrait servir l’ensemble de l’économie. »
https://dievolkswirtschaft.ch/fr/2017/05/scheidegger-07-2017fr/
c’est un article intéressant sur les bienfaits du libre échange(la bibliographie est en bas sur le côté droit de l’article)
Le Japon est un exemple parfait :
1850 : nation fermée, sclérosée. ouverture forcée en 1854, taxes d’importations ridicules (5%), éclatement du régime de castes
1900 : le Japon est le seul pays « développé » non occidental ; il est capable de battre la Russie (1905), et se referme par un nationalisme bas du front et un militarisme féroce ; à partir de là l’économie est en crise permanente et le pays se tourne vers le colonialisme militaire pour l’alimenter (Mussolini fait exactement la même chose, par parenthèse), mais non seulement ça n’améliore pas la situation, ça l’aggrave.
1945 : la catastrophe est consommée ; nouvelle ouverture forcée, le Japon, débarrassé de son boulet, redémarre à fond (comme l’Allemagne) ; le fond protectionniste ne disparait pas mais il ne s’exprime plus.
Concernant la Corée du Sud, le développement économique initial au cours des années 80 et 90 n’était pas du tout lié au protectionnisme mais aux financements massifs et aux transferts technologiques japonais et américains. En revanche, on observe la multiplication par 3 du PIB au cours de la décennie 2000, à partir du moment où le pouvoir politique a décidé d’ouvrir son économie au commerce venant du monde entier. Il suffit de constater le progrès spectaculaire de la qualité des automobiles coréennes ces dernières années pour se convaincre que l’ouverture et la concurrence sont infiniment supérieures au protectionnisme. Le protectionnisme initial a bien agi comme un frein au développement de la Corée du Sud, opportunément contrebalancé par les financements étrangers.
L’ouverture économique permet aux entreprises naissantes de se développer sur un pied d’égalité avec les concurrents plus anciens, parce qu’elles peuvent accéder à un marché plus large que le marché domestique. A l’inverse, dans une économie fermée au prétexte de la protection, la connivence existant entre l’ancienne oligarchie économique et le pouvoir politique obère toute concurrence nouvelle sur le marché domestique. Le protectionnisme se fait toujours au détriment des entreprises naissantes et constitue une rente pour les amis du pouvoir.
Le protectionnisme, éducateur ou non, suppose en outre un environnement social adapté, impliquant pouvoir fort voire dictatorial, corruption, nationalisme bas du front, favoritisme oligarchique, technocratie planiste, toutes choses qui aboutissent invariablement à des crises majeures, telle la crise de 97 ou les guerres pour ce qui concerne l’Europe. Le protectionnisme se fait toujours au détriment des populations mais profite à ceux qui vivent de l’Etat.
Faut-il protéger les industries naissantes?
https://www.contrepoints.org/2011/12/05/58966-faut-il-proteger-les-industries-naissantes
voici une étude empirique qui trouve un lien de causalité robuste entre libéralisation des échanges et croissance économique. http://www.nber.org/papers/w14264
Pourquoi le commerce international, et quelles seraient les conséquences du protectionnisme? http://www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/pb/abstract.asp?NoDoc=10617
Un article intéressant sur les bienfaits du libre échange et les dangers du protectionnisme: http://www.libreafrique.org/Filip-Steffensen-danger-protectionnisme-150118
Le problème des droits de douane, outre le fait qu’on fait supporter la charge au consommateur, réside dans la division verticale du travail. Le processus de production est segmenté et se fait désormais à travers différents pays, qui s’échangent entre eux des biens intermédiaires, qu’ils vont transformer ou assembler avant de les réexporter.
Finalement, augmenter le droit de douane engendre un surenchérissement du coût des inputs et donc du prix final des biens exportés.
Prenons ensuite le cas de la France: on a affaire à des échanges de biens similaires avec des pays similaires (86% du commerce entre la France et l’Allemagne est un commerce de similitude). L’instauration de droits de douane n’aurait aucun sens.
Enfin, comme le disait Smith, il ne convient pas de produire soi-même un bien que l’on peut se procurer moins cher à l’étranger. Le libre-échange permet une meilleure allocation des ressources productives, et davantage encore selon le principe ricardien des avantages comparatifs, qui peut s’appréhender en termes de coût d’opportunité.
Il permet une augmentation de l’utilité du consommateur, qui voit le prix des biens diminuer et leur variété augmenter (cf. Lancaster et toute la théorie basée sur le modèle Chamberlin).
La tragédie économique du XXe siècle: la croissance en Afrique: http://www.nber.org/papers/w9865.pdf
Lisez cette étude qui explique les piètres performances économiques de l’Afrique au 20 siècle. Cela s’explique par une géographie défavorable, des économies fermées, trop de dépenses publiques, trop de conflits militaires, le coût de l’investissement,…
On ne peut pas expliquer la situation en Afrique par le libre échange. Au contraire, le fait que les économies africaines soient en général fermées explique en partie les piètres performances économiques de l’Afrique
A noter que l’Afrique qui s’en sort, qui a aujourd’hui de bonnes performances économiques c’est justement l’Afrique tournée vers le monde, qui est favorable au libre échange,… et non l’Afrique fermée
La pauvreté en Afrique décline aujourd’hui beaucoup plus vite que l’on pense: http://www.nber.org/papers/w15775.pdf
Et cela grâce à la mondialisation et au libre échange
Beaucoup de protectionnistes utilisent l’argument que les usa ont été protectionnistes à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle. Sur le sujet il faut lire ceci: http://www.libreafrique.org/Helge_USA_protectionnisme_160812
L’idée de Reinert comme quoi le protectionnisme aux USA a permis de développer les Etats Unis est fausse: https://www.cato.org/publications/commentary/truth-about-trade-history
La longue histoire des échecs protectionnistes en Amérique: https://object.cato.org/sites/cato.org/files/pubs/pdf/pa-819-updated.pdf
L’idée qu’il faudrait protéger l’industrie infantile peut par être sur le plan théorique assez convaincante
Mais il y a de sérieux problèmes avec cette théorie:
1. L’industrie infantile encourage les entreprises à être inefficaces dès le départ . Si une industrie en développement bénéficie d’une protection efficace contre la concurrence, elle manque de pression concurrentielle pour être efficace et être prête à soutenir la concurrence. La protection tarifaire cré un sentiment de complaisance, ce qui signifie que les entreprises ne sont pas prêtes lorsque les tarifs sont réduits.
2. .un autre problème avec l’imposition de droits de douane sur les importations est que d’autres pays peuvent exercer des représailles et imposer des droits de douane sur leurs exportations. Par conséquent, les industries ayant un réel avantage comparatif peuvent souffrir de la protection tarifaire et du manque de libre-échange.
3. Les groupe de pression politique . Une fois que l’industrie s’est habituée à la protection tarifaire, il est politiquement difficile de l’éliminer en raison d’intérêts particuliers.
4. Quelles industries choisir? Il est difficile pour un gouvernement de choisir les industries à protéger et à développer. Les économies en développement ont souvent du mal à «industrialiser» selon les plans du gouvernement. Par exemple, les tarifs se suffisent pas à développer une industrie automobile en Afrique centrale. De plus, souvent, le choix des industries qu’il faut protéger ce se fait selon des critères politiques, se fait à cause d’intérêts particuliers (à cause du lobbying de tel groupe de pression,…)
5. La perte du bien-être de la protection tarifaire . Les tarifs peuvent avoir des avantages pour certains producteurs nationaux, mais ils ont aussi des coûts pour certains consommateurs nationaux, qui paient des prix plus élevés, ce qui entraîne une baisse du surplus du consommateur. Cela signifie que les consommateurs ont un revenu disponible inférieur à dépenser pour d’autres producteurs nationaux. En outre, les droits de douane sur les importations peuvent frapper les entreprises nationales qui ont besoin d’importer des composants et des machines.
Dans les faits on observe que l’industrie protégée continue de compter sur son pouvoir politique et alliés pour prolonger la durée de son «enfance» et résister à la levée des protections (Coughlinet al. 1988). Ces industries naissantes bénéficient du luxe de la protection et grandissent souvent en taille et commence à ressembler à un oligopole avec un pouvoir politique important pour préserver et même augmenter les niveaux et les types de protection (Pincus, 1977).
L’argument de protéger les industries naissantes peut paraître sur le plan théorique assez séduisant mais en pratique, cela est un échec. Un certain nombre de pays en voie de développement lors de la seconde moitié du 20 siècle ont adopté cette politique et les études montrent que c’est chaque fois un échec. Cela profite à des groupes particuliers au détriment de l’intérêt de la majorité.
Difficile d’aujourd’hui défendre une telle politique quand on voit les résultats qu’ont donnés cette politique dans les pays qui l’ont essayé
Un autre argument contre l’idée qu’il y a besoin de protéger les industries naissances c’est que ces entreprises devraient être disposées à subir des pertes à court terme si les gains à long terme sont suffisamment importants et ne devraient donc pas avoir besoin de l’aide du gouvernement. En effet, ces entreprises peuvent convaincre des investisseurs d’investir dans l’entreprise si à long terme, il y a une possibilité de forts profits. Les investisseurs accepteront de supporter les pertes s’ils voient (croient) qu’à long terme, l’industrie a un bon potentiel, rapportera de bons bénéfices.
C’est ce que l’on observe aujourd’hui avec les start ups qui ont souvent besoin de beaucoup de fonds pour développer leurs innovations. On investit dans une start up pour son potentiel même si actuellement, elle est en perte (et parfois,les pertes peuvent être très lourdes). Et pour ce qui est des pays en voie de développement, c’est là que les investisseurs étrangers peuvent jouer un rôle (en investissant dans les industries naissantes de pays pauvres). (On observe de plus en plus le phénomène de partenariat entre entreprises de différents pays. Au lieu qu’une entreprise crée une filiale dans un pays étranger pour écouler ses produits sur le marché du pays, elle s’associe à une entreprise locale plus à même à connaitre le marché local, à le gérer).
Il est vrai que dans certains cas, cependant, les entreprises sont suffisamment limitées en termes de liquidités pour ne pas pouvoir supporter les pertes à court terme, mais même si on accepte dans ces cas l’idée qu’il faut une intervention de l’état (ce qui est assez discutable), il est plus logique pour les gouvernements de fournir des liquidités via des prêts que de fournir une protection commerciale. Il existe d’autres moyens de parvenir à aider les industries naissantes que par la protection commerciale. Par exemple, il pourrait être plus judicieux que les subventions gouvernementales fournissent des capitaux pour lancer de nouvelles industries que d’établir des droits de douanes.
Le fait qu’il y ait besoin d’une intervention de l’état pour aider les industries naissante est très critiquable. A la place,, les états ne feraient t ils pas mieux de favoriser l’investissement notamment étranger ? De créer un environnement favorable au buisness ? Tout cela pour éviter d’avoir besoin que l’état intervienne pour aider les industries naissantes car on peut observer que les pays qui mènent une politique d’aide aux industries naissantes sont les mêmes pays qui sont économiques défavorables au buisness, à l’investissement. Je pense qu’au contraire, dans les pays économiquement bien plus libéraux, l’état n’a pas besoin d’aider les industries naissantes car il n’y a pas de problème vu que les investisseurs privés peuvent s’occuper par eux mêmes d’investir dans les industries naissantes. » Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue à bouger, régulez-le. Si ça s’arrête de bouger, subventionnez-le ». Par là, je veux faire comprendre que s’il y a un besoin d’une intervention pour aider l’intervention naissante, c’est à la base à cause de l’interventionnisme étatique (réglementations, fiscalité,…) qui empêche aux acteurs privés de remplir leur rôle obligeant l’état à les aider.
Et d’ailleurs même d’un point de vue théorique l’idée qu’il faut protéger l’industrie naissante n’est convaincante que dans un nombre extrêmement rares et même quasi inexistants de cas, étant donné la prolifération des conditions spécifiques et particulières caractérisant l’industrie naissante
en tant que telle. https://www.erudit.org/fr/revues/ae/1972-v48-n2-ae1805648/1003707ar.pdf (à noter que ce document date de 1972 depuis, la recherche économique a montré que toutes les expériences de protection d’industrie naissante ont été un échec)
Le problème de l’Afrique ce n’est pas le libre échange mais au contraire, c’est qu’il n’y a pas de mondialisation, que l’Afrique est très protectionniste. Dire que la mondialisation est un problème en Afrique c’est être de mauvaise foi car justement l’Afrique est l’endroit où il y a le moins de mondialisation et il y a beaucoup de protectionnisme. Et c’est justement cela le problème. Les dirigeants africains ont pour la plupart pendant longtemps été fortement influencés par le socialisme. Cette région est très peu libérale.
Un bon article: https://www.contrepoints.org/2011/12/28/62307-lafrique-victime-de-la-mondialisation
L’Afrique actuellement est très protectionniste. C’est l’un de ses gros problèmes. http://www.libreafrique.org/content/l%E2%80%99afrique-aime-prot%C3%A9ger-sa-pauvret%C3%A9
D’ailleurs, toute l’Afrique n’est pas logée à la même enseigne. On observe en Afrique les pays les plus libéraux et les plus ouverts sur le monde sont aussi les pays les plus prospères (le Botswana et l’île Maurice deux des pays les plus riches d’Afrique sont comme par hasard aussi parmi les pays les plus libéraux d’Afrique). On observe à l’inverse que les pays les plus fermés sur eux mêmes et les plus socialistes (je pense à l’Erythrée ou au Zimbabwé) sont aussi les pays les plus pauvres d’Afrique. Est ce selon vous du par hasard ??
L’exemple du Rwanda: https://minarchiste.wordpress.com/2013/12/13/diagnostic-pauvrete-8-lessor-du-rwanda/ (ce pays était un pays quasi communiste très pauvre, il s’est ouvert au capitalisme et à la mondialisation, ce pays a fait des réformes libérales et a pris des mesures pour attirer l’investissement étranger (même si aujourd’hui le pays est loin de pouvoir être considéré comme un pays libéral). Cela a amené un formidable développement économique et un accroissement des richesses qui a élevé le niveau de vie la population). Après ce n’est pas non plus le paradis et il faut constater qu’aujourd’hui le gouvernement rwandais truque ses chiffres (lisez mes commentaires en dessous de l’article)
Par exemple, en Afrique, les pays anglophones (j’entends les anciennes colonies anglaises)sont plus libéraux, plus favorables au libre échanges et plus ouvert à la mondialisation s’en sortent mieux que les pays francophones (anciennes colonies francaises) qui sont plus socialistes et plus protectionnistes.
Cette Afrique capitaliste qui gagne, cette Afrique étatiste qui stagne
https://www.contrepoints.org/2014/11/19/188673-cette-afrique-capitaliste-qui-gagne-cette-afrique-etatiste-qui-stagne
Le protectionnisme n’est bien sûr pas le seul problème de l’Afrique. L’un de ses gros problèmes c’est le manque de protection des droits de propriété.
Les entraves à la propriété privée en Afrique l’un des problèmes majeurs de l’Afrique: http://www.libreafrique.org/Kramo-propri%C3%A9te-141114
Pourquoi l’Afrique est-elle restée à la traîne?http://www.libreafrique.org/Marian-tupy-pourquoi-pauvrete-afrique-201117
Le protectionnisme ne fonctionne pas pour faire une relance macro-économique et / ou pour promouvoir le rééquilibrage de la balance commerciale. Le protectionnisme est une mauvaise idée même quand il est utilisé temporairement. Le protectionnisme conduit à une baisse de la production et une hausse de l’inflation.
Cliquer pour accéder à BCGMainText.pdf
Appendix: http://faculty.washington.edu/ghiro/BCGAppendix.pdf
Une très bonne étude sur le protectionnisme.
Protectionnisme commercial: les raisons et les résultats https://www.researchgate.net/publication/235283803_Trade_protectionism_Reasons_and_outcomes
Le problème des droits de douane, outre le fait qu’on fait supporter la charge au consommateur, réside dans la division verticale du travail. Le processus de production est segmenté et se fait désormais à travers différents pays, qui s’échangent entre eux des biens intermédiaires, qu’ils vont transformer ou assembler avant de les réexporter.
Finalement, augmenter le droit de douane engendre un surenchérissement du coût des inputs et donc du prix final des biens exportés.
Prenons ensuite le cas de la France: on a affaire à des échanges de biens similaires avec des pays similaires (86% du commerce entre la France et l’Allemagne est un commerce de similitude). L’instauration de droits de douane n’aurait aucun sens.
Enfin, comme le disait Smith, il ne convient pas de produire soi-même un bien que l’on peut se procurer moins cher à l’étranger. Le libre-échange permet une meilleure allocation des ressources productives, et davantage encore selon le principe ricardien des avantages comparatifs, qui peut s’appréhender en termes de coût d’opportunité.
Il permet une augmentation de l’utilité du consommateur, qui voit le prix des biens diminuer et leur variété augmenter (cf. Lancaster et toute la théorie basée sur le modèle Chamberlin).
Un bon article sur le commerce international: https://menghublog.wordpress.com/2015/05/10/pop-internationalism-paul-krugman-1996/