Plusieurs personnes comprennent bien mal le rôle que l’étalon-or a pu jouer durant la période qui a mené au crash de 1929 et à la Grande Dépression. Certains affirment que plusieurs pays ont davantage souffert parce qu’ils ont tardé à délaisser l’étalon-or. Ce mythe est véhiculé par les néo-keynesiens, qui auraient grand intérêt à rouvrir leurs livres d’histoire.
Avant la première guerre mondiale, les grandes nations étaient presque toutes dans un système étalon-or, c’est-à-dire que leur monnaie était échangeable contre une quantité fixe d’or. Pour le dollar, c’était environ 1/20 d’once alors que pour la livre-sterling c’était environ 5/20 d’once. Donc, le taux de change entre le dollar et la livre était de 4.86 $/L (ou simplement 5/20 divisé par 1/20 donne environ 5).
Plusieurs de ces nations, dont le Royaume-Uni, ont financé leurs dépenses de guerre en imprimant de la monnaie. Pour ce faire, ils ont dû délaisser l’étalon-or (i.e. suspendre la convertibilité en or de leur monnaie). Et comme la R.-U. a créé plus de nouvelle monnaie que les États-Unis, qui a rejoint la guerre plus tardivement, le taux de change sur le libre-marché des devises est passé de 4.86 $/L à 3.50 $/L à la fin de la guerre.
Suite à la fin de la première guerre mondiale, la logique aurait voulu que le R.-U. revienne à l’étalon-or à un taux déprécié équivalent à 3.50 $/L, le prix du marché. En effet, comme il y avait alors beaucoup de nouvelle monnaie en circulation pour environ la même quantité d’or, il fallait ajuster le ratio de convertibilité car il n’y avait pas assez d’or en réserve pour couvrir l’ensemble des billets. Cependant, cela aurait représenté une grande perte de prestige pour l’empire britannique et aurait confirmé l’ascension des États-Unis comme première puissance mondiale. Le R.-U. a donc décidé de retourner à l’étalon-or au même ratio de convertibilité (5/20 d’once). Toute chose étant égale par ailleurs, quelles auraient pu être les conséquences d’une telle politique?
- Les détenteurs de livres-sterling auraient eu un incitatif à échanger leurs billets contre de l’or, ce qui aurait causé une crise bancaire.
- Les pays étrangers auraient aussi converti leurs réserves de livres-sterling en or, ce qui aurait occasionné une fuite d’or à l’extérieur du R.-U..
- La balance commerciale du R.-U. aurait subi un choc considérable. Les exportations du pays auraient chuté drastiquement (un taux de change élevé est néfaste pour les exportations puisque ça équivaut à une augmentation de prix).
Pour éviter ces problèmes, la solution la plus rationelle aurait été la déflation, c’est-à-dire de retirer des billets de la circulation. Cela aurait cependant impliqué une discipline fiscale exemplaire et des baisses de salaires généralisées, ce qui était politiquement hors de question étant donné l’essor récent de l’État-providence et du syndicalisme.
Le Royaume-Uni a plutôt choisi une solution plus « impérialiste ». Cette solution consistait ni plus ni moins à faire en sorte que les autres pays créent de la monnaie et de l’inflation de façon à ce que la livre-sterling ne paraisse plus sur-évaluée en termes relatifs. C’est ce qu’ils ont fait à la conférence de Gênes de 1922; utilisant leur influence politique et en tordant quelques bras. Le R.-U. a donc réussi à forcer les autres pays à revenir à l’étalon-or à un ratio sur-évalué, à maintenir une forte croissance de leur masse monétaire et à maintenir d’importantes réserves en livres-sterling. Le système qui en a découlé, adopté en 1925, a été nommé le gold-exchange standard.
Dans ce nouveau système, les devises étrangères étaient convertibles en livres-sterling, les livres-sterling étaient convertibles en dollars US ou en gros lingots d’or (inutilisables pour les transactions quotidiennes), et les dollars US étaient convertibles en pièces d’or comme avant. Ce système permettait donc au R.-U. de créer de la monnaie presque impunément. Étant donné que les États-Unis n’avaient pas quitté l’étalon-or, l’ingrédient manquant était la collaboration de la Federal Reserve. Cette aide allait leur être fournie par un dénommé Benjamin Strong.
Strong provenait du giron des Morgans et avait été nommé à la tête de la Federal Reserve. Les Morgans étaient les courtiers de la Bank of England concernant les émissions de bons du trésor britannique aux États-Unis. Ils avaient donc un intérêt certain à aider le R.-U. à arriver à ses fins. Strong a donc mené une politique monétaire hyper-expansionniste en créant de la monnaie à profusion. Cela a eu comme effet de limiter les sorties d’or de la Bank of England vers les États-Unis. Cette période de crédit facile, de boum économique et d’exhubérance spéculative a été surnommée the roaring twenties. La masse monétaire a cru de 7.7% par année entre 1921 et 1929. Durant cette période, les prix à la consommation ont été plutôt stables, alors que l’inflation s’est manifestée essentiellement sur les marchés boursier et immobiliers. La bourse a notamment été propulsée par l’expansion des prêts sur marge, qui consistent à s’endetter pour acheter des actions.
Par contre, plus le R.-U., les États-Unis les autres pays créaient de monnaie et d’inflation, plus le système se dirigeait vers l’écroulement. Après la mort de Benjamin Strong en 1928, la Federal Reserve a retiré le « bol à punch » de l’inflation (la masse monétaire a cessé decroître en juin 1929) et la bulle spéculative a dégonflé (le crash est survenu en octobre 1929), déclenchant un véritable tsunami économique, qui sera aggravé par les politiques interventionnistes de Hoover et Roosevelt.
En 1931, lorsque la France, qui menait une politique monétaire relativement saine, a exigé la conversion de ses réserves de livres-sterling en or, le Royaume-Uni n’a eu d’autre choix que de délaisser (encore une fois) l’étalon-0r. Le chaos monétaire qui s’en est suivi a causé énormément de dommages à l’économie mondiale, notamment en détruisant le commerce international.
En réponse à cela, les gens se sont mis à convertir leurs dollars en or, ce qui a considérablement drainé les réserves d’or des États-Unis. La Federal Reserve n’a eu d’autre choix que de monter son taux directeur pour stopper cet exode aurifère. Finalement, les États-Unis ont délaissé l’étalon-or en 1933-34, interdisant même aux gens d’en détenir. Suite à 1934, ils ont adopté un système permettant la conversion des dollars en 1/35 d’once d’or, mais seulement auprès des gouvernements et banques centrales étrangères. Cela a permis à la Federal Reserve de maintenir une politique monétaire expansionniste sans perdre trop d’or de ses réserves.
Maintenant, attaquons-nous la question qui tue: pourquoi alors les pays qui ont délaissé l’étalon-or plus tôt ont connu une reprise plus rapide? La réponse est simple: les pays qui sont restés sur l’étalon-or ont été plus enclins au protectionnisme que les autres. Ceux qui ont délaissé l’or ont vu leur devise se déprécier sur le libre-marché des devises, ce qui a fait en sorte de rendre leurs exportations plus compétitives (équivalent à une baisse de prix). Les pays qui sont restés sur l’étalon-or ont alors utilisé des tarifs et autres mesures protectionnistes pour tenter de soutenir la production locale, ce qui a eu un effet néfaste sur leur économie.
Il est important de comprendre que de prétendre être dans un système étalon-or ne sert à rien si le système n’est pas respecté et que la banque centrale crée de la monnaie à partir de rien. Si c’est le cas, il faut accepter que la devise se déprécie, sinon on ne fait que mettre du plomb dans l’aile de l’économie en s’entêtant à fallacieusement prétendre qu’une unité de monnaie vaut toujours la même quantité d’or. Ainsi, la date « officielle » de délaissement de l’étalon-or a peu d’importance; si un pays créait de la monnaie à partir de rien, il n’était déjà plus sur l’étalon-or depuis longtemps!
Conclusion:
Ce qu’il y a à retenir de cette histoire est que le système étalon-or ne devient un problème que lorsque les gouvernements et les banques fraudent le système en émettant des billets sans or sous-jacent. Cette situation se produisait jadis en temps de guerre et les nations devaient suspendre la conversion des billets en or. De nos jours, dans notre système actuel de monnaie fiduciaire, les gouvernements n’ont plus à se soucier de la confiance du peuple en la monnaie et peuvent créer de la monnaie à volonté pour financer l’expansion de l’État et du crédit bancaire.
Je vous laisse sur un article qui argumente contre le retour au système étalon-or et présente le seul argument valable à cet égard:
A gold standard only works when everybody believes in the overall fiscal and monetary responsibility of the major world governments (…) the dollar [under the gold standard] is only as good as the government’s credibility to stick with the standard.
Excellent historique. À mon humble avis, il faut dissocier l’état de la monnaie et passer à une monnaie libre tout simplement. L’étalon-or ne suffit plus
Merci Minarchiste. Très instructif.
100% d’accord avec cette affirmation:
« À mon humble avis, il faut dissocier l’état de la monnaie et passer à une monnaie libre tout simplement. L’étalon-or ne suffit plus »‘
Nous ne pouvons JAMAIS faire confiance aux états pour maintenir de saines politiques monétaires. Jamais, jamais, jamais. Est-ce que j’ai dit jamais ? Les tentations sont trop fortes…
« Ceux qui ne connaissent pas l’histoire sont condamnés à la répéter”
Qui a dit ça?
😉
@Philippe
C’est ce que Rothbard propose, mais ça reviendrait probablement vers l’or de façon naturelle.
Il faut surtout abolir la banque centrale et inscrire dans la constitution qu’en aucune circonstance l’État ne puisse débaser la monnaie.
Tous ces problèmes auraient été évités.
@Sébas
Merci.
La BCE (UE) a une certaine indépendance face aux politiciens, non ?
@XavierQc
Je pense que la BCE est plus indépendante politiquement que la Fed ou la Banque du Canada.
La raison est que la BCE a plusieurs nations sous son emprise et qu’aucune n’a le contrôle.
Très instructif.
Malheureusement, trop peu (très peu, même) de gens n’ont même pas une parcelle d’illumination sur la chose…
On a déjà de la misère à faire comprendre les idées libertarienne du simple coté de l’interventionnisme de l’état dans l’économie (impôt et subvention, par exemple). On est encore loin de faire comprendre ce coté de la médaille. Même si c’est le coté essentiel…
Avec des textes comme ceux-là, par contre, ça va aider!
@Waried
Merci!
J’en ai écris plusieurs du genre (fouille dans les archives) et j’en ai plusieurs autres dans le collimateur pour les prochaines semaines.
Je vais prendre le temps de faire ça. J’ai négligé ton blogue depuis son apparition, faute de temps, mais je vais me reprendre !
Je crois que c’est un sujet complètement ignoré par une très grande majorité.
Dans la société actuelle, si ce n’est pas l’État ni les banques centrales ( qui sont plus ou moins indépendantes des États selon les pays) qui est-ce qui pourrait créer la monnaie ?
@Antoine
Loin de moi l’idée de vouloir imposer un système, mais il apparaît que le système qui a le mieux fonctionné est une monnaie basée sur l’or.
Ainsi, les billets sont en faits des reçus donnant droit à de l’or entreposé dans les coffres des banques. Un dollar pourrait, par exemple, être équivalent à un millième d’once d’or. Ainsi, une once d’or vaudrait $1000.
Il serait illégal d’imprimer des reçus sans or sous-jacent. Il serait aussi anti-constitutionnel pour le gouvernement de modifier le ratio de conversion de l’or.
La croissance de la masse monétaire serait dictée par la production d’or. Les producteurs déposeraient leur or à leur banque, qui leur émettrait des reçus échangeables dans l’économie.
Comme la production d’or est minime relativement au stock d’or existant, la croissance de la masse monétaire serait faible et peu variable. Les prix seraient donc très stables.
J’ai deux questions :
1) Comment arriver à un système comme ça ?
2) Quelles conséquences directes ?
@Xavier
1) Pour y arriver, il faudrait qu’un parti politique libertarien soit élu avec une grande majorité au Fédéral…pas demain la veille. Ça ne figure pas au programme des Conservateurs, bien que certains d’entre eux, tels que Maxime Bernier, soient en faveur d’un retour à l’étalon-or.
Je pense qu’il faudrait une crise bancaire encore plus grave que celle que nous avons connue pour que ce soit considéré.
Comme je le mentionnais dans un billet antérieur (lien ci-bas), nous pourrions commmencer par serrer la vis des banques au niveau des réserves en les empêchant de prêter les dépôts à vue. Ça ralentirait grandement la création de monnaie par le système bancaire.
La seconde étape serait d’abolir la politique monétaire. Plus de création de monnaie par la banque centrale.
La troisième étape serait d’abolir toutes les mesures étatiques qui avantagent les banques, comme par exemple l’assurance-dépôt et le programme de titrisation de la SCHL.
Après ces trois étapes simples, nous aurions grandement amélioré notre système bancaire et réduit son potentiel inflationniste. La dernière étape serait l’adoption de l’étalon-or. Son adoption pourrait être graduelle pour ne pas créer de chaos; c’est-à-dire qu’on exigerait des banques qu’elles détiennent une certaine portion de leurs réserves en or. Nous pourrions commencer par 10% et augmenter de 10% par année par exemple. À partir d’un certain pourcentage, nous n’aurions qu’à décréter que chaque dollar est convertible en 1/1000 d’once d’or.
2) La conséquence la plus évidente serait une augmentation du coût du crédit. C’est normal, puisque ce système réduirait grandement l’offre de crédit sur le marché. Dans un libre-marché, quand l’offre diminue le prix monte.
Je pense que les banques absorberaient une partie du choc et seraient donc moins rentables. Je pense que les banques canadiennes obtiennent présentement une rentabilité anormalement élevée grâce aux différents mécanismes étatiques dont elles bénéficient. Pour le big 6, on parle d’un ROE de plus de 20% alors que les entreprises du S&P/TSX obtiennent un ROE moyen d’environ 12%.
L’autre partie du choc serait absorbée par les emprunteurs, qui verraient leur charge d’intérêt augmenter. La consommation à crédit serait évidemment découragée et l’épargne serait florissant. Cet épargne serait évidemment canalisé vers les marchés financiers, ce qui contribuerait à réduire l’ampleur du choc sur les taux d’intérêt en augmentant l’offre de capital (et de crédit).
Autrement dit, le crédit serait financé par l’épargne plutôt que par la création de monnaie, ce qui est beaucoup plus sain.
L’autre conséquence importante en l’absence de création de monnaie serait évidemment la disparition des bulles spéculatives comme la bulle techno de 2001 et la bulle immobilière de 2007. J’expliquerai en détail les raisons pour cela dans un billet qui serait publié la semaine prochaine.
En fait, ce sont les prix en général qui seraient plus stables, c’est-à-dire que le pouvoir d’achat de la monnaie cesserait sa continuelle diminution.
https://minarchiste.wordpress.com/2009/08/28/le-canada-nest-pas-loin-dun-systeme-bancaire-avec-100-de-reserves/
Merci pour la réponse, c’est très intéressant.
Mais je suis pessimiste, même avec une crise plus importante, ça ne sera pas en faveur du libéralisme… franchement je ne vois pas comment on pourrait être plus libéral vu les réflexes de nos politiciens (taxes, impôts, programmes coûteux, protectionnisme).
@ minarchiste:
Merveilleux scénario: vous oubliez certains autres effets vraiment bénéfiques… dont la déflation à chaque gain de productivité…
Dans un cadre monétaire stable, la baisse des prix seraient plus rapide que les salaires et serait vécue comme une très bonne chose.
@Sebas
Il y aurait déflation si les gains de productivités sont assez grands pour contrer les effets de la production d’or.
Ça c’est SI nous avons un système étalon or étatique imposé…
Car si la monnaie (ou les étalons d’échanges en métal) est 100% libre, le panier de monnaies-étalons, ne sera peu tributaire de la quantité de métaux produits…
😉
Moi je vais dans le sens de Selgin: le free banking. Naturellement on va retourner vers l’étalon or ou argent. Les banques n’auront de choix sous ces conditions d’avoir une réserve à 100%.
Pour y arriver, il faut d’abord éduquer le public. Lui faire comprendre comment le gouvernement peut lui voler le fruit de son travail. C’est la même bataille qu’on a à livrer contre les facho-socialistes, qui crachent sans cesse sur l’argent, et l’épargne, et voient d’un très bon oeil le gouvernement voler les citoyens de presque tout leur avoir.
Une autre crise ne réglera pas le problème. Si on se fie à l’histoire, chaque crise n’a engendré qu’une intervention plus massive du gouvernment. Il faut une véritable révolution (pacifique ou armée) pour vraiment changer les choses. Anyway, la population doit se réveiller, et c’est en l’éduquant qu’on va y arriver.
Et dans le cas d’un pays (ils sont nombreux) qui possèdent aucune réserve d’or?
Ou encore dans le cas d’un pays qui en possède trop?
hmmm
PS: y’a pas de question niaiseuse… juste des réponses niaiseuses, Je tiens ça d’un ancien président d’une grande cmpagnie bien connu 😉
@Steph_anne
Bonne question. Relisez le commentaire suivant:
https://minarchiste.wordpress.com/2010/01/06/letalon-or-et-le-crash-de-1929/#comment-687
Tout d’abord, il faudra commencer par demander aux banques et à la banque centrale de graduellement augmenter leurs réserves d’or. Pour ce faire, ils n’auraient qu’à en acheter sur les marchés.
On pourrait commencer par exiger des banques qu’elles aient 10% de leurs réserves en or, et augmenter ce pourcentage de 5% par année. C’est de cette façon que le stock d’or du pays se construirait. Éventuellement, disons à partir de 50%, la convertibilité en or pourrait être établie. Disons que ce serait la méthode douce.
Notez que pour n’importe quel pays, la quantité initiale de métal n’a pas d’importance. On a qu’à établir le ratio en conséquence.
Si dans votre pays il y a présentement 1 million d’onces d’or et 1 milliard d’unités monétaires (appelons-les dollars), chaque unité monétaire pourrait être échangeable contre un millième d’once d’or (1/1000).
Dans un autre pays, ça pourrait être un ratio différent, disons 5 millièmes (5/1000) d’once d’or pour chaque unité (disons peso).
Donc, sur le marché des changes, un peso vaut 5 dollars.
Les pays qui n’ont pas d’or du tout ont autre chose en réserve (des devises étrangères). Ils n’ont qu’à échanger ces devises contre de l’or. Notez d’ailleurs qu’il est peu probable que tous les pays veuilles adopter l’étalon-or en même temps…
Il est évident que si plusieurs pays adoptaient l’étalon-or en même temps, le prix de l’or exploserait.
J’aimerais comprendre comment une banque central peut créer de la monnaie si le système est l’étalon d’or ? Est-ce que c’est en réduisant son ratio ?
Aussi, comment le R-U a pu remettre son ratio a 5/20 si sa monnaie valait 3.50/20 ?
@Maxime
« comment une banque central peut créer de la monnaie si le système est l’étalon d’or ? »
Dans un système étalon-or, c’est impossible. Par contre, c’était possible dans le système gold-exchange standard et dans le système Bretton Woods.
Pendant la WWI, les pays qui ont voulu créer de la monnaie ont simplement suspendu la conversion en or, cela consistait donc à délaisser temporairement l’étalon-or. C’était la seule façon de le faire.
Pour ce qui est du ratio, vous conviendrez que si un dollar vaut 5/20e d’once d’or et que je le dévalue à 4/20e d’once d’or, je viens de réduire le pouvoir d’achat d’un dollar. S’il y a 1 million de dollars en circulation, ça signifie que la banque centrale peut imprimer $250,000.
« comment le R-U a pu remettre son ratio a 5/20 si sa monnaie valait 3.50/20 ? »
C’est expliqué dans le texte, mais je sais que c’est difficile à comprendre. Ils ont utilisé leur influence politique pour établir le « gold exchange standard » en 1922.
Grosso modo, c’est ce qui a fait en sorte de générer toute l’inflation qui a mené à la crise de 1929 et à la Grande Dépression.
Le problème, ce n’est pas l’étalon-or qui ne sert plus à rien, c’est le pouvoir de créer de l’argent qu’on donne aux banques. En effet, selon les Accords de Bâle de 1988, modifiés par la suite, il n’en coûte rien pour les banques d’accorder des hypothèques, parce que dans la mise de fonds infime requise, on comptabilise les hypothèques accordées comme de l’argent comptant.
Donc à partir d’une ou de deux hypothèques, on peut prêter des centaines de milliards, même à l’infini.
Comme c’est extrêmement payant, pourquoi investir dans l’économie? On laisse cela au gouvernement. Mais le pouvoir ne s’arrête pas là, elles peuvent crier à l’inflation et obtenir le O.K. de la Banque du Canada de hausser les taux hypothécaires. Alors là, ça devient le pactol.
Et comme si elles n’en avaient pas assez, elles se permettent via leurs filiales d’investir pour presque 20 milliards dans les paradis fiscaux pour concurrencer notre propre économie.
Et notre gouvernement applaudit. Ah! Comme c’est beau la bêtise humaine!
Quoi faire? Seule, la SCHL devrait avoir le droit de prêter, et les revenus devraient revenir entièrement dans les coffres de l’État pour être redistribués là où les besoins se font sentir.
On pourrait continuer de payer les banques à titre d’agents d’immeubles, mais avec un bon système de surveillance parce que personne, absolument personne ne peut ou ne pourrait leur faire confiance. Déjà qu’elles abusent, imaginez si on réduisait leurs salaires, bonus et avantages de 90%, je n’ose même pas y penser, on reviendrait au temps du Far West.
l’étalon-or devra être restauré pour sauver le monde la spirale de l’argent-dette.Associé au système des effets-or, celui-ci sera de la plus haute efficacité pour jouer son rôle d’extincteur de dettes.
Article et commentaires très intéressant, qui soulève une question d’actualité :
Visiblement début 2010 l’assertion de Philippe David : » il faut dissocier l’état de la monnaie et passer à une monnaie libre tout simplement. L’étalon-or ne suffit plus », semblait souhaitable mais peu réaliste.
Pensez vous que ce soit toujours impossible, au vu de l’invention de nouveaux systèmes d’échanges et de paiements décentralisés. Je pense notamment au système bitcoin, ou autres (genre ripple)
Je serai très curieux d’avoir votre avis vis à vis des bitcoins par exemple, où des systèmes de peer to peer lending, comme zopa ou encore ripple.com ou autre.
Tout ceci ne vous rend-il pas optimiste? Personnellement je crois très fort dans ces systèmes alternatifs et décentralisé. Un jour peu être le monde sera plus libéral.
@Jacques Bonhomme
Voir ce commentaire:
https://minarchiste.wordpress.com/2013/04/19/la-degringolade-du-prix-de-lor/#comment-4637
« A gold standard only works when everybody believes in the overall fiscal and monetary responsibility of the major world governments (…) the dollar [under the gold standard] is only as good as the government’s credibility to stick with the standard. »
Alors faut leur laisser la possibilité de tout faire avec la monnaie ?!?
Aucun SMI basé sur la seule confiance des Etats ou BC n’a fonctionné longtemps (la grande majorité 50 ans sinon y’a plus rien >70 ans). Elles ont toutes fini par tomber à leur valeur intrinsèque, c’est-à-dire 0.
Un pays n’a pas intérêt à tricher l’étalon-or car la sanction de se faire sortir aurait des conséquences énormes.
Ce qu’on a connu avec les US était une exception: celle de l’après guerre où les US avaient recueillis quasi tout l’or du monde et ont donc pu imprimer plus de dollar que d’or détenus et financer sur le dos des autres leurs déficits.
De Gaulle a fait éclaté cette arnaque pour tuer le GES (pas l’étalon-or !).
Le but était justement de retourner à l’étalon-or. Les US, avec leurs dollars qui avaient déjà inondé les réserves monétaires du Monde, ont imposé un SMI de monnaies fiat. Et les détenteurs de dollars n’ont pu qu’accepter la valeur courante du dollar (sinon perte sèche). Les US avaient trouvé la solution pour continuer à financer leurs énormes déficits en imprimant et en exportant leurs dollars pour continuer leur conquête du Monde.
« Shortly after taking the Treasury post, Connally famously told a group of European finance ministers worried about the export of American inflation that the dollar « is our currency, but your problem. »
https://en.wikipedia.org/wiki/John_Connally
Bonjour,
Je ne comprends pas bien ce qu’est le prestige de la libre sterling ? Pourquoi vouloir fixer une parité or d’avant guerre et pas une nouvelle ?
Merci d’avance
Une vidéo intéressante sur ce qui a causé la grande dépression: https://www.youtube.com/watch?v=2Ce6z-u_Wk0