J’ai souvent avoué ne pas être un expert relativement au système de santé des Etats-Unis. Cependant, lorsque les gauchistes l’utilisent comme exemple de l’échec du libre-marché et des effets pervers de l’entreprise privée, il m’apparaît évident qu’ils font fausse route.
Il y a environ 46 millions d’américains sans assurance. Environ 20% d’entre eux ont des revenus supérieurs à $75,000, et pourraient donc se permettre une assurance-santé. Les gauchistes nous bombardent d’histoires où des gens sans assurance sont « mort dans la rue » parce qu’ils ont été rejetés par l’hôpital. Ces histoires existent, mais ne sont pas si répandues. De plus, ces situations se produisent aussi dans les endroits où le système de santé est universel (nous avons vécu plusieurs cas au Québec).
Le véritable problème du système de santé américain est l’augmentation des coûts (voir le graphique ci-bas). Mais alors que la technologie s’améliore, pourquoi est-ce que les coûts augmentent autant, contrairement à d’autres industries telles que l’informatique et l’électronique, qui voient les coûts chuter? On pourrait aussi parler du LASIK, dont le prix a chuté de plus de 30% en 10 ans en même temps que la qualité a été grandement améliorée. Si les coûts étaient plus raisonnables, les 46 millions de non-assurés pourraient plus facilement avoir accès aux soins et/ou s’assurer.
Selon Vijay Boyapati du Mises Institute, il y a essentiellement quatre raisons expliquant la situation actuelle, que je décris ci-bas en y en ajoutant une cinquième.
1) L’intervention du gouvernement dans l’assurance-santé
La première est l’assurance fournie par l’employeur. Pourquoi est-ce si répandu; les employeurs ne fournissent généralement pas l’essence, la nourriture ou l’assurance-auto; pourquoi alors fournir une assurance santé?
C’est qu’en 1943, le gouvernement a instauré un crédit d’impôt pour l’assurance. À cette époque, les Etats-Unis participaient à la Deuxième Guerre Mondiale. L’État avait alors instauré des mesures pour contrer l’inflation (contrôle des prix et des salaires). Les entreprises ne pouvaient donc pas compétitionner au niveau du salaire pour attirer les bons employés, rendus rares par l’effort de guerre. Ils ont donc commencé à utiliser l’assurance-santé comme une forme d’augmentation de salaire, exonérée d’impôt de surcroît.
Le problème avec ce système est que le consommateur n’a aucun incitatif à faire attention aux coûts puisque ce n’est pas lui qui paie. Le risque moral est donc excessivement élevé. De leur côté, les fournisseurs de soins en profitent pour faire gonfler la facture de toutes les façons imaginables, sachant que le patient n’en a rien à cirer. Évidemment, l’employeur fera son possible pour mitiger les coûts, mais les possibilités sont limitées.
En 1965, les citoyens âgés de 65 ans et plus ont commencé à être couverts par Medicare, un programme d’assurance gouvernemental. Évidemment, lorsqu’il est question de Medicare, les coûts sont encore moins importants que pour une entreprise privée, puisque c’est l’État qui paie; le profit ne peut donc pas jouer son rôle modérateur. D’ailleurs, les politiciens ont un incitatif à faire augmenter la couverture pour s’attirer des votes (ce qui a été fait à plusieurs reprises). En 2000, le gouvernement couvrait 43% des dépenses médicales alors que c’était seulement 21% en 1960.
2) La cartélisation des médecins.
La deuxième cause d’augmentation des coûts est l’accréditation par l’American Medical Association. L’objectif réel de cette organisation est de restreindre/contrôler l’offre de médecins et de « cartéliser » les prix. L’une des méthodes utilisées par l’AMA pour faire augmenter les coûts consiste à faire en sorte qu’un grand nombre de tâches soient obligatoirement effectuées par un médecin, alors qu’elles auraient pu être accomplies par un technicien, un pharmacien ou un infirmier. L’AMA fait augmenter les barrières à l’entrée pour la profession, ce qui crée une rareté artificielle et fait exploser les honoraires des médecins. L’AMA a force de loi supposément pour protéger les consommateurs; il n’en est rien, un bon système légal peut très bien accomplir cet objectif. C’est par un intense lobbying auprès des politiciens que l’AMA a obtenu le privilège de faire la pluie et le beau temps et de se comporter tel un monopole, avec les prix qui vont avec.
3) L’obésité subventionnée.
La troisième cause de l’augmentation des coûts n’est pas reliée au système de santé comme tel. Il s’agit de l’augmentation de l’obésité : de nos jours plus de la moitié des américains sont obèses. Il est estimé que les Américains consomment de nos jours 73 livres de sucre dérivé du maïs; lequel favorise grandement l’obésité. L’utilisation du sirop de maïs à haute teneur en fructose (HFCS) a explosé dans les années 1980s, en raison des importantes subventions gouvernementales octroyées à cette industrie. Ces subventions ont contribué à rendre cette forme de sucre beaucoup moins chère. Le protectionnisme a aussi contribué à une plus grande utilisation du HFCS, en imposant des tarifs sur les importations aux États-Unis d’autres formes de sucre (betterave, canne, etc). Le HFCS a profondément infesté l’alimentation des américains; il est partout, ce qui a fait significativement augmenté l’ingestion quotidienne moyenne de calories.
Plusieurs études ont démontré que le HFCS est néfaste pour la santé et contribue à l’obésité beaucoup plus que les autres formes de sucre, si bien que plusieurs transformateurs alimentaires l’ont éliminé de leur production.
4) La propriété intellectuelle et la FDA.
La quatrième explication de l’augmentation des coûts de la santé aux États-Unis est la propriété intellectuelle. À cet égard, je vous suggère de consulter mes trois articles sur le sujet (ici, ici et ici). Les brevets ne sont rien d’autre qu’un monopole temporaire octroyé par le gouvernement aux entreprises pharmaceutiques. Ce monopole permet à ces entreprises de demander des prix exubérants pour les médicaments qu’elles vendent. Ainsi, les médicaments génériques se vendent souvent à des prix plus de 90% inférieurs à la version originale.
Sans compter les coûts exorbitant de tous ces médicaments inutiles que la FDA approuve parce que soudoyée par les grosses pharmaceutiques.
D’autre part, les coûts d’approbation des médicaments ont grandement augmenté ces dernières décennies, notamment en raison de la lenteur administrative de la FDA. L’efficacité de l’agence à séparer le grain de l’ivraie n’e s’est cependant pas améliorée, au contraire.
5) Le système légal déficient.
À tout cela, j’ajouterais une cinquième raison : un système légal déficient. L’un des coûts les plus significatifs du système de santé américain est l’assurance responsabilité des médecins. Pourquoi est-ce que ces assurances coûtent si cher? Parce que les avocats employés lors des innombrables poursuites coûtent cher et que ces poursuites sont fréquentes et exagérées. Le système légal est complexe et inadéquat, au grand avantage des avocats, qui récolent la majeure partie du magot. Une réforme de ce système permettrait de grandement réduire ces coûts.
L’assurance nourriture:
Dans un excellent article publié il y a quelques temps, Troy Camplin fait une excellente analogie entre l’assurance santé et l’assurance nourriture. Si une telle assurance existait, quelles en seraient les conséquences?
- Nous observerions une augmentation de la consommation de nourriture, avec un biais significatif envers les nourritures les plus dispendieuses.
- Les producteurs de nourriture feraient par conséquent de gros profits et seraient accusés d’abus par la population.
- Les assureurs tenteraient de réduire leurs coûts pour compenser la perte de rentabilité occasionnée par la consommation de nourriture plus dispendieuse et en plus grandes quantités. Nous observerions aussi une augmentation des primes.
- L’État interviendrait ensuite avec des programmes pour les moins bien nantis. Toute l’industrie des épiciers devrait grossir sa bureaucratie pour gérer ces programmes, ce qui contribuerait à augmenter les coûts.
- L’État et les assureurs tenteraient de rationner la demande en décrétant ce qui est couvert ou non, empêchant ceux qui sont prêts à payer d’obtenir ce qu’ils veulent.
- L’État imposerait des baisses de prix, ce qui créerait des pénuries et des files d’attente dans les épiceries.
Substituez « nourriture » pour santé, « épiceries » pour hôpitaux et « producteurs de nourriture » pour compagnies pharmaceutiques, et le portrait est le même. Ce genre d’assurance isole le consommateur de l’information économique réelle concernant ses décisions, ce qui crée un risque moral et résulte en des décisions économiques non-optimales.
Conclusion :
Lorsqu’on observe l’évolution des coûts des soins de santé aux États-Unis, on constate qu’il y a quelque chose qui cloche. Il est évident que le mécanisme de marché a été brisé par l’État. Une réforme de la santé touchant les cinq éléments ci-haut mentionnés permettrait de grandement réduire ces coûts et de permettre à beaucoup plus d’américains d’avoir accès à l’assurance-santé. Ces réformes consisteraient en une réduction de l’intervention étatique sur le marché des soins de santé, et non le contraire
Si on constate que l’intervention de l’État nuit grandement à la bonne tenue du système de santé, imaginez ce que ce sera lorsque celui-ci aura été socialisé par la réforme en cours. Certains Américains envient le système canadien? Ceux-ci devraient prendre le temps de faire la comparaison et constaterait que même si loin de la perfection, leur système est nettement supérieur. À cet égard, le blogue Antagoniste fait un très bon résumé (ici et ici).
Est-ce que c’est l’intervention du gouvernement ou la présence du privé qui fait tant augmenter les coûts de la santé aux États-Unis? C’est la réponse à cette question qui devrait dicter les pistes de solution.
Je vous suggère de lire mon autre article sur l’assurance santé (ici).
AJOUT – 4 août à 15h30
Excellente image dénichée par Antagoniste.net sur le blogue du Cato Institute démontrant la complexité de la réforme de la santé de Obama (Obamacare pour les intimes):
Chose que tu as oublié: paiement de tiers parti. La raison pourquoi les améliorations technologiques font grimper la facture est en partie dûe au fait que les gens ne paient pas de leur poche. Une amélioration bénigne dans un traitement ou un appareil diagnostique peut facilement apparaître dans ce genre de système, alors qu’il aurait été rejeté dans un libre marché. Puisque les gens n’ont pas de contrôle sur le coût de leur assurance, ils sont portés à demander davantage de soins. Ces soins peuvent être plus coûteux sans produire de réel effet positif sur la santé.
C’est ce que j’ai décris à la cause numéro 1.
C’est aussi ce que j’explique à la conséquence numéro 1 qu’aurait l’assurance nourriture.
Le terme exact pour décrire ce phénomène est le « risque moral ».
Une autre raison, je crois: un matériel à la fine pointe. Ce n’est pas pour rien que les riches canadiens vont se faire soigner aux États-Unis. Il arrive parfois que le traitement ne soit simplement pas disponible au Canada.
Si un Américain riche (riche dans le sens américain du terme) a une maladie rare et veut un traitement spécial, les chances sont pour qu’il l’obtienne.
À mon entreprise j’ai une assurance-santé de « groupe » et je paye 676$ par années plus une franchise de 100$ pour les médicamments. Je n’ai évidemment aucun pouvoir de négociation… je trouve ça vraiment triste de ne pas être libre de choisir et négocier une assurance … Le pire c’est que cette assurance à 65 ans est annulé … donc quand ça va compter (quand j’aurai plus de chance d’être malade) je ne pourrai même plus en bénéficier …
Mon assurance-salaire attaché est absurde. Elle ne couvre que les accidents ou j’aurais plus d’une semaine d’absence. De plus ils ne paieraient que les 2 premières semaines parce que le chômage ou CSST va embarqué. C’est juste si après le chômage je peux pas travailler et avoir de CSST que je pourrais me faire payer par eux … Je ne sais pas le nombre de semaine de chômage mais c’est quand même plusieurs mois… J’ai un emploi en bureautique dans un bureau … quels sont les chances réel de me blesser pour être innapte plusieurs mois ?
Les gens pensent que quelque chose est bon parce qu’il est gratuit et universel. Or, dans la réalité, rien n’est gratuit ou universel quitte à avoir quelque chose de supposément universel qui se doit d’être automatiquement rationné. Ajoutons aussi une bureaucratie et une centralisation extrême dans le système de santé.
Aussi, comme tu mentionnes, des gens qui meurent dans la rue ou sur une liste d’attente, ça existe évidemment au système public, sauf que les gens et des médias mettent souvent cela au tapis pour éviter de critiquer le système.
Ironiquement, l’ironie du sort est que le vrai sucre te fait moins consommer, car il te rassasie beaucoup plus vite que le sirop de mais. Il me semble avoir déjà bu un Mountain Dew avec du vrai sucre et cela te remplissait très vite!
Vous oubliez les loi qui restreignent l’achat d’assurance dans les autres états. Je ne me souviens pu des détails, mais si vous êtes un citoyen de l’Oregon, vous ne pouvez acheter une assurance de New-York. Ça diminue l’offre et la concurrence et fait donc monter les prix.
Je crois qu’il y a aussi beaucoup de soins qui font parti de couvertures qui sont obligatoires, donc les assurances sont beaucoup plus cher.
L’assurance-santé n’est pas un concept stupide puisque les grand risques sont possible. Elle est toute aussi valide que l’assurance contre les incendie ou les accidents. Par contre dans le contexte actuel, elle est utilisée pour des soins de base qui n’ont rien à voir avec le risque. Le problème c’est que les interventions de l’état viennent dénaturer la relation entre l’offre et la demande, les besoins des consommateurs sont déconnecté de ceux qui offrent les soins.
Le système d’assurance avec les caisse d’épargne est très intéressant, John Stossel a fait des reportages très intéressants à ce sujet. Recherchez « Sick in america » sur youtube
Le problème d’Obamacare vient principalement de deux choses:
-Le fait que le rôle du gouvernement fédéral en matière de santé est très discutable même avec le Medicare du fait que l’état fédéral ne peut te forcer selon la constitution de t’acheter un produit donné par la force de façon obligatoire. Or, il est très facile (pensez à diverses domaines actuels), de rendre le gouvernement fédéral américain comme un véritable monstre. Or, dans ce cas, plus que la structure est grosse, plus facile est de la corrompe et de faire des failles à la loi. Même que je crois que les états pourraient faire les programmes qu’ils veulent.
-Pourquoi ne pas faire une réforme du Medicare? J’ai visiblement remarqué que cet outil sert principalement à acheter des votes avec les structures de cet organismes qui sont tellement complexes que cela ressemble à du vaudou.
Quelques réflexions…
L’assurance est un concept « collectiviste ». Qu’il soit étatique ou privé, il permet à un groupe d’individus de « partager » le risque et de réduire les coûts du service obtenu. Sans assurance, vous devriez payer à l’acte et vous seriez dans de beaux draps si vous aviez, par exemple, une maladie grave.
On pourra discuter longtemps de l’approche « étatique-universelle » vs l’approche complètement privée, basée sur les sacro-saintes libertés individuelles et de l’utilisateur-payeur. Cependant, même si l’approche canadienne n’est pas parfaite, son modèle en est un des moins coûteux et des plus efficaces sur la planète.
À mon avis, c’est le concept de profit qui vient court-circuiter l’efficacité et la « rentabilité » d’un système de santé. Après avoir lu beaucoup sur le sujet, je maintiens ma position: système public universel, financé par l’impôt et géré par une institution à but non-lucratif (RAMQ).
Du moins à court et moyen termes. Les solutions utopistes, comme celles préconisées par l’Institut Mises ne peuvent pas être instaurées rapidement et facilement.
Partager le risque? Je n’ai pas vraiment le goût de « partager le risque » de ces milliers de gens qui vont à la clinique pour une petite grippe.Et de ces fumeurs qui ont des maladies pulmonaires chroniques.
« système public universel, financé par l’impôt et géré par une institution à but non-lucratif (RAMQ). »
Les problèmes de la RAMQ sont que la prime est au même prix ($0) peu importe le risque et qu’il n’y a pas de franchise à payer.
Même si on garde la RAMQ universelle et publique, régler ces deux problèmes serait un grand pas vers la réduction des coûts du système de santé québécois. Les gens abuseraient moins du système et feraient plus attention à leur santé. Ce serait plus intelligent que la solution de Bachand de charger $200 à tout le monde.
Ce que je privatiserais tout de suite est la prestation des soins. Pourquoi une clinique peut-elle être privée alors que les hôpitaux doivent être public?
Nos hôpitaux souffre d’une bureaucratite aïgue ainsi que d’une discoordination entre l’offre et la demande de soins. C’est en plein le genre de problèmes que la concurrence et le profit peuvent régler efficacement.
Donc, mes propositions à court terme:
1) Introduction d’une petite franchise (disons $20) à chaque visite à la clinique ou à l’hôpital, à ne payer qu’une fois par problème.
2) Surcharge aux individus qui présentent des facteurs de risque reliés aux habitudes de vie (évalué au cours d’un examen bi-annuel exempt de franchise).
3) Privatisation des hôpitaux.
4) Le financement des soins reste universel et géré par la RAMQ.
J’oubliais… vous avez un peu raison lorsque vous dites que le système de santé américain est « paralysé » par l’intervention de l’état. Cependant, il ne faut pas oublier que les gouvernements américains, qu’ils soient démocrates ou républicains, sont pris en otage par les nombreux lobbies qui dictent, en quelque sorte, les mesures qui doivent être mises en place. Si ces lobbies étaient remis à leur place, l’état pourrait probablement instaurer des mesures beaucoup plus efficaces.
Parlez-en à Ron Paul (R) ou Dennis Kucinich (D) !
« Si ces lobbies étaient remis à leur place »
C’est pourquoi je changerais les lois électorales de façon à ce qu’il y ait un plafond (très bas) pour les dépenses de campagne. Ainsi, les lobbys n’auraient plus de pouvoir.
Avec un état plus petit et décentralisé les lobbys le seraient d’autant donc seraient beaucoup moins influent.
C’est justement ce que Ron Paul prêche en voulant revenir à l’esprit de la constitution, ie, un état fédéral plus petit et moins intrusif.
@Lutopium
Hahahahahahahahahahahahahaha! Elle est bien bonne celle-là! Je me roule à terre!
Si notre modèle est moins coûteux, c’est qu’il contrôle les coûts en restreignant l’offre. Nous faisons face à des listes d’attentes de plus en plus long et vous croyez que c’est efficace????
Sortez de votre tour d’ivoire bordel!
Quand Johanne Marcotte est allée faire une présentation sur notre système de Santé en Suisse (sur l’invitation des Suisses), ils ont été abasourdis de constater l’état déplorable de notre système, car voyez-vous dans la plupart des pays européens, les listes d’attente nexistent tout simplement pas!
Euh, si. Elles existent en France. Là où le système de santé est centralisé, monopolistique et obligatoire et géré par un organisme d’État. Il y est aussi à la fois gratuit et très cher !
Effectivement, pour la même raison qu’au Québec: Un système centralisé, monopolistique géré par l’état.
Mais en Suisse, en Allemagne et aux Pays-bas, il n’y a pas de listes d’attente.
« Quand Johanne Marcotte est allée faire une présentation sur notre système de Santé en Suisse (sur l’invitation des Suisses), ils ont été abasourdis de constater l’état déplorable de notre système… »
Pas surprenant! Croyez-vous vraiment que Mme Marcotte prendra le temps de parler des bons côtés de notre système tout en utilisant une pensée critique? Philippe, peu importe votre argumentaire, toujours un peu le même, je ne changerai pas d’idée. Système principalement public et universel. L’entreprise privée est fort présente dans les soins de santé, que ce soit en offrant les services non-couverts (dentisterie, optométrie, physiothérapie…), en offrant des assurances complémentaires et en récoltant une bonne partie du budget en vendant des médicaments, des équipements, des services, du personnel (…) et quoi encore!
À mon avis, une économie hybride (public – privé) est tout à fait adéquate.
@ Lutopium
Considérer que notre système est efficace quand il est classé 38e par l’OMS c’est d’être absolument aveugle.
Correction: nous sommes au 30e rang et non au 38e, mais c’est loin d’être une position enviable tout de même.
Mme Marcotte n’a pas eu à chercher bien loin pour pointer les défaillances du système. Bons côtés? Quels bons côtés? Nommez-moi un aspect de notre système de santé qui supplante celui de la plupart des autres systèmes de santé. Aux dernières nouvelles, le tourisme médical est florissant aux États-Unis ou à Singapour, mais personne ne vient de vient ici de l’extérieur pour se faire soigner et un grand nombre de canadiens vont se faire soigner ailleurs.
La seule raison que notre système parait peu coûteux, c’est qu’il refuse carrément de fournir certains soins dans des délais raisonnables. Pis encore, au Québec on se permet de financer des services inutiles comme la fécondation assistée alors que nous avons des personnes qui souffrent le martyre en attendant une chirurgie orthopédique.
Comme je disais, les suisses et les Allemands auxquels Mme Marcotte s’est adressée ont été abasourdis parce que dans leur système, des listes d’attente, ça n’existe pas!
Voici l’entrevue radio où elle parle de sa présentation:
http://www.radioego.com/ego/listen/5206
Les hopitaux ne sont même pas tous climatisé. Mon amie infirmière travaille dans un hopital (Québec, sur le chemin Ste-Foy) et celui-ci n’est plus climatisé depuis un an. Les gestionnaires trouvaient ça trop coûteux de climatiser où sont les patients alors ils ont cessé de le faire fonctionner. Les seuls endroit qui sont encore climatisé c’est les salles pour médecins et les bureau de fonctionnaires.
N’importe qui avec la moindre connaissance médicale vous dira qu’il est essentiel, lors d’une convalescence, d’avoir un environnement avec une température normalisée (qui ne varie pas selon la journée) pour favoriser une bonne guérison. Le corps dépense une quantité d’énergie incroyable pour ajuster sa température et c’est ce qui favorise les infections.
J’épargnerai le sujet de ma mère (ainsi que plusieurs autre personnes) qui est morte sur une liste d’attente pour un vulgaire IRM (MRI en anglais). J’épargnerai les conditions déplorables des environnement hospitaliers qui sont incapable de contrôler la propagation d’une maladie mortelle dans un établissement de SANTÉ.
J’épargnerai les budget pour les salles d’opération qui font en sorte qu’on laisse une salle d’opération inutilisée pour des raison financières.
Le système de santé québécois est une honte, pas un modèle..
@Philippe,
Vous savez fort bien qu’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres et aux statistiques. Vous adhérez à ce groupe qui se joint à l’industrie de la santé pour faire la promotion de la privatisation des soins. Je respecte votre choix. Mais j’argumenterai toujours en faveur du maintien d’un système public et universel.
J’ai pris le soin de dire que les systèmes canadien et québécois ne sont pas parfaits. Mais, contrairement à vous, je ne suis pas prêt à jeter le bébé avec l’eau du bain. Nul système de santé n’est parfait. Je préfère endosser des réformes et des améliorations que de transformer notre système en une industrie où le profit prime avant tout.
Tiens, prenez donc le temps de lire cette analyse (un peu moins biaisée que la plupart) du Conference Board. Ça calme les esprits!
http://www.conferenceboard.ca/hcp/overview/health_fr.aspx
Salutations,
@Lutopium
« transformer notre système en une industrie où le profit prime avant tout. »
J’ai de la difficulté avec cet argument contre le profit.
Quand vous vous présentez à l’urgence à l’hôpital en pleine nuit, l’infirmière qui vous accueille et le médecin qui va vous traiter, que croyez-vous qu’ils font là à cette heure tardive? Pourquoi croyez-vous qu’ils se sont tapé des années d’études universitaires pour en arriver là?
Réponse: parce qu’ils recherchent le profit! Un salaire est en fait un profit à l’échelle de l’individu.
Et vous savez quoi? Je préfèrerais me faire soigner par un médecin bien payé et motivé plutôt que par un bénévole qui n’a rien à perdre.
Et une entreprise n’est qu’un rassemblement d’individus qui recherchent le profit.
Le capital de cette entreprise a été fourni par des épargnants qui veulent être compensés pour le risque qu’ils prennent; c’est pourquoi l’entreprise en elle-même recherche le profit.
Lorsque l’entreprise ne recherche par le profit et ne subit pas de concurrence, elle n’a aucun incitatif à être efficace; c’est un des problèmes majeurs avec notre système de santé, on refuse d’y laisser opérer la magie du capitalisme, le vrai.
Sans remettre en question l’universalité du système, pourrions-nous au moins régler cette faille majeure?
@minarchiste
«Quand vous vous présentez à l’urgence à l’hôpital en pleine nuit, l’infirmière qui vous accueille et le médecin qui va vous traiter, que croyez-vous qu’ils font là à cette heure tardive? Pourquoi croyez-vous qu’ils se sont tapé des années d’études universitaires pour en arriver là?
Réponse: parce qu’ils recherchent le profit! Un salaire est en fait un profit à l’échelle de l’individu.» – minarchiste
J’aimerais que vous expliquiez un peu plus le sens de votre terme profit dans ce paragraphe. Insinuez-vous que le médecin et l’infirmière travaille uniquement pour l’argent ?
«Et vous savez quoi? Je préfèrerais me faire soigner par un médecin bien payé et motivé plutôt que par un bénévole qui n’a rien à perdre.» – minarchiste
Que voulez-vous dire ? Un médecin rénuméré serait plus efficace qu’un bénévole ? J’ai de la difficulté à croire qu’un bénévole « a rien a perdre » car s’il est la c’est surement par choix. Ses motivations sont probablement plus humanitaire que pécunier …
«Lorsque l’entreprise ne recherche par le profit et ne subit pas de concurrence, elle n’a aucun incitatif à être efficace; c’est un des problèmes majeurs avec notre système de santé, on refuse d’y laisser opérer la magie du capitalisme, le vrai.» – minarchiste
Je suis tout à fait d’accord avec ce point. Notre système de santé n’a pas assez de concurrence. Le privé à sa place et il devrait avoir un plus de flexibilité dans nos lois pour l’introduire davantage. Toutefois, il ne faut pas tomber dans le piège de la privatisation mur à mur. Le privé ferait face aux mêmes problématiques que le public: nombres croissant de demandes, pénurie de personnel, accroissement des coûts du matériel et médicaments etc.
@ Lutopium
Être classé 30e au monde par une organisme qui est supposé être neutre et objectif n’est pas une statistique qu’on peut interpréter de 56 manières et l’analyse que vous soumettez nous positionne au 10e rang sur 16. Très peu reluisant dans les deux cas. Peut-on s’accorder qu’en regardant les modèles qui nous surpassent on trouvera peut-être les solutions?
Allez voir, dans les systèmes qui nous surpassent, combien ont un système 100% public comme le nôtre. Peut-on admettre que cette formule a ses limites? De plus, considérant les listes d’attentes actuelles, pouvez-vous reconnaitre que l’accès universel de notre système est compromis?
Le système de profits et pertes fornctionne merveilleusement bien dans la plupart des domaines, pourquoi ne fonctionnerait-il pas dans le domaine de la santé? Avons-nous les moyens de rejetter des solutions viables seulement parce que certains sont « allergiques » au profits?
Faux. Notre système de santé est public à environ 70%.
De plus, je ne dis pas que l’entreprise privée n’est pas « capable » de gérer certains aspects des services – ils le font déjà d’ailleurs – je dis simplement que je préfère un système hybride où le public joue un rôle. C’est tout. Faut pas en faire de l’urticaire!
Le prolétaire Lutopium nous annoncera-t-il qu’il renonce à ses profits dans son domaine professionnel, montrant l’exemple de cette façon?
Ou cela n’est-il bon que pour les autres, tous trop riches?
Le prolétaire gagne bien sa vie, merci, et paie ses impôts. Je ne vois pas ce que ça vient faire dans le débat sur la privatisation des soins de santé…
@Fogg
« J’aimerais que vous expliquiez un peu plus le sens de votre terme profit dans ce paragraphe. Insinuez-vous que le médecin et l’infirmière travaille uniquement pour l’argent ? »
Non, mais sans salaire il ne ferait probablement pas ce travail, à part quelques rares exceptions.
« Que voulez-vous dire ? Un médecin rénuméré serait plus efficace qu’un bénévole ? »
Ce que je veux dire est qu’une personne dont le « gagne-pain » dépend de la qualité de son travail a plus à perdre qu’une personne qui n’est là que pour rendre service. Je ne cherche pas à dénigrer les bénévoles.
Donc, une société libertarienne où la charité supporte la pauvreté et la misère, ça ne marche pas?
@Lutopium
« une société libertarienne où la charité supporte la pauvreté et la misère, ça ne marche pas? »
Il y a une différence entre faire des dons de charité et consacrer 10 ans d’études post-secondaire pour se consacrer à un métier exigeant, difficile et parfois très chiant. Le taux de suicide chez les médecins est d’ailleurs assez élevé.
Pratiquement personne ne ferait tout ça par charité.
En passant, j’ai entendu hier aux nouvelles qu’environ le tiers des hospitalisations sont attribuables au tabagisme.
Voilà un exemple de l’efficacité des lobbies qui se battent contre des cartels ety où les gouvernements ont un impact majeur. Le libre-marché ne peut rien contre l’industrie du tabac.
@Lutopium
« Le libre-marché ne peut rien contre l’industrie du tabac. »
Faux!
Si les gens assumaient eux-mêmes les coûts reliés au tabagisme plutôt que de les partager avec les contribuables, ils cesseraient de fumer en très grand nombre.
Je dois avouer qu’ici je suis en accord avec minarchiste. Nous devons responsabiliser les gens sur leurs habitudes de vie. Il ne suffit pas simplement de faire des campagnes de publicité et mettre des annonces sur les paquets de cigarette. Il faut qu’ils paient financièrement pour leur mode de vie malsain. Les gens ne voient pas le coût réel du système, notre carte soleil est un acquis peut importe notre état de santé. Je convient qu’un système publique est essentiel pour les gens invalides (physique ou mental) mais à condition égale pourquoi une personne ayant un train de vie dans la normale paierait pour un avec un train de vie effréné ? Vous trouvez cela juste ? Notre système se veut universel et égalitariste mais à l’heure actuel il ne favorise pas ceux qui prenne soin d’eux …