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Dans un billet publié récemnent, Paul Krugman affirmait que le Canada du début des années 1990s serait un bon modèle pour l’Amérique…

C’est que le Canada a connu une sévère récession au début des années 1990s. Le boum de crédit insoutenable des années 1980s avaient propulsé l’inflation à des niveaux dangereux, ce qui amena la banque centrale à relever ses taux, ce qui déclencha la correction.

Donc, selon Krugman, le Canada avait un problème de demande typique, qui une fois réglé par l’intervention gouvernementale, a permis à l’économie de reprendre de la vigueur.

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Un article très intéressant est paru hier sur le site du Mises Institute; j’ai décidé d’y mettre mon grain de sel. L’article introduit un nouveau concept dont je n’avais pas encore entendu parler: le multiplicateur autrichien.

Si une entreprise a une marge brute de 25% et que ses coûts augmentent de $2,000 en raison d’un fardeau règlementaire plus important ou encore d’une hausse de taxes, elle devra augmenter ses ventes de $8,000 pour compenser la perte de profit, soit un multiplicateur de 4x. En période de récession, cette situation est fondamentalement importante puisque cela pourrait faire la différence « entre la vie et la mort ». Comme en récession la demande est plus faible, l’entreprise choisit plutôt de couper dans sa main d’oeuvre, ce qui a un impact négatif sur l’emploi. C’est pourquoi la règlementation et les impôts nuisent à l’emploi.

Supposons qu’une entreprise a besoin de $2,000 en profits supplémentaire pour rester en affaires et que ses marges brutes sont de 25%, il lui faudra des ventes supplémentaires de $8,000 pour y arriver. Ce sera très difficile d’y arriver avec un plan de relance visant à stimuler la demande en augmentant les dépenses gouvernementales. Par ailleurs, le stimulus étant non-récurrent, il est peu probable que l’entreprise investira dans sa capacité de production et embauchera de nouveaux employés permanents. Par contre, une simple baisse d’impôt de $2,000 permettrait d’y arriver rapidement et sûrement, à un coût fiscal moindre pour l’État. Cette approche est nettement supérieure.

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Les keynésiens sont présentement dans l’eau chaude puisqu’il est maintenant très évident que leurs prescriptions de politiques publiques n’ont pas réussi à relancer l’économie américaine. Malgré les billions de dollars en jeu, ils nous disent que ce n’était pas assez… Ils cherchent des explications pour prouver leur point, mais ce faisant, ils ne font que se peindre encore plus serré dans un coin de leur tour d’ivoire.

Dans deux billets publiés récemment (ici et ici), Paul Krugman nous dit que « l’argent n’est pas un problème ». Les entreprises américaines génèrent d’excellents flux monétaires et leur bilan est généralement en bonne santé, avec beaucoup d’encaisse. Elles ont donc les fonds nécessaires pour investir. Pourtant celles-ci n’investissent pas autant qu’elles ne le pourraient selon lui, ce qui nuit à l’emploi. Selon Krugman, la raison pour laquelle les entreprises n’investissent pas est parce qu’il n’y a pas suffisamment de Demande agrégée.

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 En Chine, les importations ont augmenté encore plus que les exportations, ce qui a fait disparaitre le surplus de la balance commerciale du pays. La hausse des prix des commodités (nourriture, coton, pétrole, cuivre et autres métaux) est responsable de cette situation.

 

Parlant du pétrole, ce graphique de Stéphane Marion (Banque Nationale) montre la corrélation du prix avec la production industrielle mondiale. On peut en déduire que le prix du baril pourrait très bien dépasser les $130, surtout avec la crise qui frappe présentement le Moyen-Orient.

 

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« The Case For Legalizing Capitalism », par Kel Kelly, 2010, 492 pages.

Cet ouvrage vise à expliquer ce qu’est vraiment le capitalisme et comment celui-ci est la meilleure forme d’organisation économique possible. La plupart des mythes et sophismes économiques les plus répandus y sont abordés.

J’ai bien aimé ce livre, mais avec quelques petits bémols. Le livre est un peu trop long ce qui le rend un peu inaccessible à ceux qui auraient bien besoin de le lire (le commun des mortels). L’auteur aurait gagné à réduire le nombre de sujets couverts (j’aurais notamment laissé tombé la section sur l’Empire Romain). Cependant, le niveau de language utilisé est assez simple, pas trop technique, sauf pour ce qui est du chapitre sur le keynésianisme, que j’ai trouvé pénible à lire et mal structuré. L’autre conséquence du nombre très étendu de sujets abordés par ce livre est que certains sujets très importants ne sont qu’effleurés (par exemple, la théorie autrichienne des cycles économiques et le rôle de la création de monnaie dans les cycles économiques). D’autre part, l’auteur passe souvent du coq à l’âne à l’intérieur d’un même chapitre, ce qui peut devenir étourdissant. Certains sujets sont traités à plusieurs endroits dans le livre, ce qui porte parfois à confusion. Mon dernier reproche est à propos de la tendance « droitiste » de l’auteur sur certains sujets. Il est déjà assez difficile pour les libertariens de se dissocier de la droite, je pense qu’un ouvrage libertarien devrait éviter d’utiliser les arguments de la droite.

Les chapitres que j’ai préférés sont ceux sur le marché du travail (1), le commerce (2), la règlementation (4) et l’environnement (9). Le dernier chapitre (11) est plutôt original: l’auteur y commente et analyse des titres d’articles en provenance des médias « mainstream ».

L’auteur a été négociateur sur Wall-Street et a aussi travaillé pour une firme de consultants en management du Fortune 500. Il détient une maîtrise en économie et un MBA. Il collabore souvent aux articles du Mises Institute.

Le livre est disponible gratuitement en pdf sur le site du Mises Institute alors que la version physique est en vente pour $20:

http://mises.org/resources/5642/The-Case-for-Legalizing-Capitalism

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J’ai souvent avoué ne pas être un expert relativement au système de santé des Etats-Unis. Cependant, lorsque les gauchistes l’utilisent comme exemple de l’échec du libre-marché et des effets pervers de l’entreprise privée, il m’apparaît évident qu’ils font fausse route.

Il y a environ 46 millions d’américains sans assurance. Environ 20% d’entre eux ont des revenus supérieurs à $75,000, et pourraient donc se permettre une assurance-santé. Les gauchistes nous bombardent d’histoires où des gens sans assurance sont « mort dans la rue » parce qu’ils ont été rejetés par l’hôpital. Ces histoires existent, mais ne sont pas si répandues. De plus, ces situations se produisent aussi dans les endroits où le système de santé est universel (nous avons vécu plusieurs cas au Québec).

Le véritable problème du système de santé américain est l’augmentation des coûts (voir le graphique ci-bas). Mais alors que la technologie s’améliore, pourquoi est-ce que les coûts augmentent autant, contrairement à d’autres industries telles que l’informatique et l’électronique, qui voient les coûts chuter? On pourrait aussi parler du LASIK, dont le prix a chuté de plus de 30% en 10 ans en même temps que la qualité a été grandement améliorée. Si les coûts étaient plus raisonnables, les 46 millions de non-assurés pourraient plus facilement avoir accès aux soins et/ou s’assurer.

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La gauche a une vision du capitalisme qui se résume à ce que les riches bourgeois ont le capital qu’ils utilisent pour faire du profit et exploiter le travail des prolétaires. Ils ne comprennent évidemment pas l’importance de la notion de profit dans l’économie (j’en discuterai dans un billet ultérieur), mais je ne comprend pas ce qu’ils entendent par exploitation. Je n’ai vraisemblablement pas la même définition qu’eux; est-ce mon dictionnaire qui est erroné? Voyons ce qu’en dit le Larousse:

exploitation,  nom féminin (de exploiter)

  1. Action de mettre en valeur quelque chose en vue d’en tirer un profit : L’exploitation d’un sol, d’un cinéma.
  2. Action d’assurer la production d’une matière, d’un minerai, d’un produit, etc. : Exploitation d’une mine, d’un puits de pétrole.
  3. Lieu où l’on met en œuvre les moyens matériels nécessaires à la production : Être à la tête d’une petite exploitation.
  4. Mise à profit méthodique de quelque chose : Exploitation du succès.
  5. Action de tirer un profit abusif de quelqu’un ou de quelque chose: l’exploitation de l’homme par l’homme.
  6. Militaire: Phase du combat offensif, visant à tirer un parti maximal de la réussite d’une attaque.

La définition à laquelle les gauchistes réfèrent est probablement la définition numéro 5. Le capitalisme implique-t-il l’exploitation de l’homme par l’homme ou par l’entreprise privée? Est-ce que l’État devrait prendre plus de place pour contrer le capitalisme? Examinons la question en comparant ma relation avec mon employeur et celle que j’ai avec l’État.

Ma relation avec mon employeur:

Ma relation avec mon employeur actuel a débuté lorsque, de mon plein gré, j’ai décidé de me trouver un travail. J’ai librement décidé de poser ma candiature pour le poste et me suis rendu à l’entrevue . J’ai ensuite librement choisi d’accepter le poste, suite à ce que mon employeur ait librement décidé d’accepter ma candidature, et c’est sans aucune contrainte que j’ai signé mon contrat de travail. Si je le voulais, je pourrais librement démissionner pour aller travailler ailleurs ou ne plus travailement tout simplement.

Le salaire que je reçois ne m’est pas imposé, il est déterminé librement, en fonction du marché. Sa borne inférieure est le salaire que je pourrais recevoir en offrant mon travail à un autre employeur, en effectuant un autre travail ou en ne travaillant pas. Sa borne supérieure est le salaire qui ferait en sorte que ma productivité soit inférieure à ce salaire. Autrement dit, l’employeur pourrait me remplacer par quelqu’un qui produit autant à un salaire inférieur ou qui produit plus pour le même salaire. De plus, une portion significative de mon salaire est relié à ma performance, ce qui m’incite à maximiser la valeur de mon travail.

Ma relation avec mon employeur est donc basée sur la liberté. Est-ce que mon employeur m’exploite? Oui, mais plutôt selon la définition numéro 1. Le désir de mériter un salaire m’incite à mettre mes compétences, mon ardeur et mon temps à la disposition de mon employeur, qui lui met ces éléments en valeur pour en tirer profit et les mettre au bénéfice de la société en les plaçant au coeur du processus de création de richesse qu’est l’entreprise. Il m’apparaît clair que mes compétences, mon ardeur et mon temps auraient une valeur significativement moins élevées en-dehors de ce processus, probablement beaucoup moins élevée que le salaire que je reçois présentement. C’est donc une relation gagnant-gagnant.

Est-ce que les mots librement, de mon plein gré et sans aucune contrainte vous font penser à la définition numéro 5 du mot exploitation? Pas moi.

Ma relation avec l’État:

L’État me force à économiser une portion de mon salaire. Non seulement il décide du montant, il me force en plus à placer l’argent auprès du gestionnaire de son choix (la Caisse). Je n’ai évidemment pas mon mot à dire sur la façon dont cet argent est investi.

L’État me force à me procurer une assurance couvrant la plupart des soins de santé dont je pourrais avoir de besoin. Il en fixe le coût et m’oblige à faire affaire avec son monopole d’État, la RAMQ. L’État a d’ailleurs le monopole sur la plupart des soins de santé, ce qui me contraint à faire affaires avec lui.

Si je désire me procurer un véhicule, l’État m’oblige à me procurer une assurance pour les dommages corporels. Il en fixe le coût et me force à la prendre auprès de son monopole d’État, la SAAQ.

En dernier lieu, pour chaque dollar de salaire que je reçois pour mon travail, l’État me force à lui verser environ la moitié en impôts, ce qui fait de moi un demi-esclave. Et pour presque chaque bien ou service que je me procure avec le fruit de mon travail, l’État me subtilise un montant d’argent. L’État utilise donc la force pour me prendre une bonne partie de l’argent que je gagne à la « sueur de mon front » pour financer ses activités; n’est-ce pas de l’exploitation de l’homme par l’homme? À ce niveau, n’est-ce pas une exploitation abusive de surcroît?

Est-ce que les mots forcer, obliger, contraindre et subtiliser sont plus en accord avec la définition numéro 5 du mot exploitation que ceux que j’ai utilisés en décrivant ma relation avec mon employeur?

Conclusion

En conclusion, l’État ne produit rien, tout son argent doit être subtilisé à ceux qui produisent. Pour subsister et maintenir son hégémonie sur la société, l’État doit utiliser la force pour nous subtiliser de l’argent qui nous a librement été versé en échange de notre travail. Ce n’est rien d’autre que de l’exploitation. Donc lorsqu’un blogeur gauchiste me parle d’exploitation abusive de l’homme par l’homme, la vision qui me vient en tête est davantage celle de l’étatisme que celle du capitalisme. Et chaque fois que l’État accroît son pouvoir, c’est au détriment des libertés individuelles.

Le plus hypocrite dans ce système étatique est que l’État nous donne l’illusion que nous sommes en contrôle de la situation par un mécanisme appelé démocratie; mais en fait, tout ce que nous décidons est celui qui sera à la tête de cette gigantesque machine d’exploitation humaine qu’est l’État.

En terminant, je vous suggère de lire cet excellent article de George Reisman publié sur le Mises Institute. En voici un extrait en lien avec le sujet du présent billet:

As stated, it is a view that sees the role of businessmen and capitalists as comparable to that of slave owners, despite the fact that businessmen and capitalists do not and cannot employ guns, whips, or chains to find and keep their workers but only the offer of better wages and conditions than those workers can find elsewhere.

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Avec les huits soldats américains tués hiers en Afghanistan, le mois d’octobre aura été le plus meurtrier depuis l’engagement des Américains dans ce pays il y a 8 ans; au total 55 soldats sont morts ce mois-ci. De notre côté, 131 soldats canadiens ont perdu la vie en Afghanistan depuis le début de la mission en 2002.

Je suis quelqu’un de pacifique et contre les guerres. Je trouve les guerres absurdes, irrationnelles, barbares et inutiles. Comment les guerres sont-elles possibles, alors que la population est générallement contre? Selon moi, il y a deux ingrédients essentiels.

Le premier ingrédient est un gros gouvernement. Il faut que l’État ait de bien longues tentacules pour diriger autant de ressources vers une activité aussi destructrice. Les régimes totalitaires ont d’ailleurs été d’effroyables machines de guerre dans l’histoire.

Le second ingrédient est l’inflation ou la capacité du gouvernement à financer ses dépenses militaires en créant de la monnaie. En effet, si gouvernement devait augmenter les impôts pour financer ses guerres, la population de révolterait. La monnétisation est une façon bien plus subtile (et hypocrite) pour l’État de financer son expansion puisque les citoyens ne s’en rendent pas compte. Cette activité est bien entendu grandement facilitée par l’existence d’une banque centrale.

Observez le graphique suivant, lequel montre le pouvoir d’achat du dollar américain entre 1800 et 2009 ($1.00 en 1800 vaut maintenant $0.05). Vous constaterez que les périodes d’inflation les plus sévères sont toujours causées par des guerres. C’est simplement parce que le gouvernement « monnétise » ses dépenses militaires.

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Ces périodes de sévères inflation sont:

  • La guerre de 1812-15
  • La guerre Civile 1861-65
  • La guerre Hispano-Américaine de 1898
  • La Première Guerre Mondiale 1914-18
  • La Seconde Guerre Mondiale 1939-45
  • La guerre de Korée de 1950-53
  • La guerre du Vietnam 1960-75
  • Les campagnes d’Irak et d’Afghanistan des années 1990s-2000s

Avant la création des banques centrales, sous l’étalon-or, il était beaucoup plus difficile pour les gouvernements de financer leurs guerres. Ils devaient débaser la monnaie notamment en modifiant son ratio d’équivalence en or ou en imprimant de la monnaie de papier sans avoir d’or sous-jacente.  Cette pratique a été fortement utilisée au cours de l’histoire, notamment par l’Empire Romain qui l’utilisait pour financer ses campagnes militaires. Certains croient d’ailleurs que ça a contribué à sa chute.

Durant la Première Guerre Mondiale, l’Allemagne a augmenté sa masse monétaire de 400% et en 1923, le pouvoir d’achat du Papiermark avait diminué drastiquement (on l’utilisait comme papier-peint sur les murs!). La Seconde Guerre Mondiale n’aurait pas été possible si Hitler n’avait pas pu la financer en imprimant de la monnaie. Suite à la chute du régime Nazi, le Reichsmark a d’ailleurs été remplacé par le Deutsche Mark en 1948 pour éviter une seconde vague d’hyperinflation comme celle qui avait frappé le pays en 1923 (lorsque le gouvernement a monnétisé sa dette de guerre).

De nos jours, les guerres sont beaucoup plus faciles à financer. Les gouvernements n’ont pas besoin de l’accord du peuple pour mener leurs campagnes militaires. Ils n’ont pas à militer pour justifier leurs actes. Ils n’ont pas à défendre des augmentations d’impôts pour payer ces guerres. Ils n’ont qu’à se tourner vers leur banque centrale pour obtenir le financement.

Ainsi, le budget militaire des États-Unis s’élève maintenant à plus de $663 milliards (5% du PIB) alors que celui du Canada a augmenté à plus de $19 milliards (1.5% du PIB). Le gouvernement Américain a englouti près de $600 milliards dans les guerre en Irak depuis 2003, soit environ $2,000 par habitant.

Pour un excellent texte sur la guerre et l’inflation, je vous recommande celui-ci du Mises Institute.

Je vous laisse avec la Guernica, cette oeuvre que Picasso a peinte en réponse au bombardement de la ville de Guernica en Espagne en 1937. Cette oeuvre est devenue un symbole de l’horreur de la guerre.

En 2003, une reproduction du tableau présentée à l’ONU a été cachée à la demande des diplomates américains par une toile bleue lors du vote de la résolution concernant la guerre d’Irak. Sa simple vue occasionnait un sentiment de honte pour les passants.

Guernica

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Le 10 September dernier, Thomas E. Woods Jr., un contributeur au Mises Institute, a répondu à un blogueur surnommé « Che » (rien de moins!) concernant un billet de ce dernier. Sa réponse constitue selon moi l’une des meilleures destruction des sophismes de la gauche que j’ai jamais lue. Je vous invite fortement à la lire en entier; sinon en voici les principaux points forts:

Sophisme #1: Comme si le libre marché savait toujours quoi faire et quand le faire, en bonnes quantités.

Réponse: Le libre-marché n’est pas un « être penseur » en lui-même. C’est l’aggrégation de toutes les demandes des consommateurs. Les firmes trouvent rapidement ce que les consommateurs veulent et ajustent leur production en conséquence. Les profits agissent comme un indicateur de succès à savoir si la nature des biens produits, leur quantité, la méthode et le lieu de production conviennent aux consommateurs. Si les profits sont bas, les ressources sont allouées différemment de façon à plaire aux consommateurs et faire augmenter les profits (comme quoi les profits sont en fait au service des consommateurs). La recherche du profit est la meilleure façon d’allouer les ressources dans l’économie; étant donné que l’allocation faîtes par les gouvernements ne tient pas aussi bien compte des préférences des consommateurs et incorporent celles des politiciens et fonctionnaires eux-mêmes.

Sophisme #2: Le libre-marché est contrôlé par des humains qui sont sujets à l’appât du gain, la corruption et l’exploitation; le marché est aussi faillible que les humains qui le composent.

Réponse: Par corruption, il pourrait référrer à deux choses. Il pourrait vouloir dire l’utilisation de la fraude et du vol. Si c’est le cas, il ne parle plus de libre-marché, lequel sanctionne les comportements criminels. Si quelqu’un viole la loi et n’est pas puni, ce n’est pas la faute du libre-marché, mais bien de ceux qui ont le monopole de la justice et de la police! Il pourrait aussi vouloir dire l’utilisation des lobbys de façon à arracher certains privilèges auprès du gouvernement. Encore là, on ne parle plus de libre-marché, lequel ne comporte aucun mécanisme permettant à certaines firmes ou individus d’avoir des privilèges spéciaux. Seul le gouvernement a un tel pouvoir! La corruption tire donc son origine du gouvernement.

Sophisme #3: Les mauvais politiciens peuvent simplement ne pas être ré-élus, alors qu’il est impossible de tenir les PDGs d’entreprises responsables de leurs erreurs.

Réponse: Les corporations qui ne produisent pas ce que les consommateurs veulent vont avoir des profits plus bas et leurs dirigeants vont être remplacés. Les consommateurs votent avec leurs dollars. Les politiciens sont-ils si tributaires de la démocratie que Che le prétend? Est-ce que quelqu’un va payer le prix de la guerre en Irak de 2003, lancée sous de faux prétextes? Le bailout n’est-il pas une façon utilisée par les politiciens pour faire en sorte que les PDGs ne soit pas tenus responsables de leur erreurs?

Sophisme #4: Lorsque la recherche du profit mène le monde, la qualité des produits diminue parce que les entreprises veulent minimiser les coûts.

Réponse: La recherche du profit fait en sorte que les firmes produisent des bien qui répondent aux exigences de qualité des consommateurs. D’ailleurs, est-ce que la qualité des biens tend à diminuer (Blu-Ray vs VHS…) Dans un monde sans profit, est-ce que la qualité du produit aurait davantage d’importance que maintenant? Est-ce que les entreprises auraient avantage à se démener pour produire des produits de meilleurs qualité au meilleur prix?

Sophisme #5: Lorsque la recherche du profit mène le monde, les salaires ont tendance à diminuer.

Réponse: Cela ne s’est évidemment pas produit. Les firmes compétitionnent pour la main d’oeuvre qualifiée. Les salaires s’ajustent en fonction de l’offre et la demande (sauf lorsque le marché est manipulé, par exemple salaire minimum, syndicats, etc). D’ailleurs, en 1950, l’Américain moyen devrait travailler 6 minutes pour acheter un pain, maintenant c’est 3.5 minutes. Les salaires ont effet augmenté au fil des décennies.

Ceci n’est qu’un piètre résumé, l’original est bien meilleur.

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Un article paru sur le site du Mises Institute en Décembre 2008 suggérait d’utiliser l’argent du bail-out pour combler l’espace qui séparait à ce moment les banques d’avoir 100% de réserves transactionnelles. En effet, suite à la crise, les banques américaines détenaient près de 100% de réserves transactionnelles, c’est-à-dire qu’elles détenaient presque autant de réserves qu’elles avaient de dépôts-à-vue. Cette suggestion aurait été un pas dans la bonne direction.

Pour ma part, je me suis amusé à estimer quelles seraient les conséquences d’un tel système sur l’une de nos banques canadiennes. J’ai utilisé la Banque de Montréal en exemple (mais je vous confirme qu’elles sont sensiblement toutes dans la même situation), la première à avoir rapporté ses résultats du troisième trimestre de l’année financière 2009 cette semaine.

La BMO avait en date du 31 juillet 2009 $14.6G en encaisse, $155.4G de valeurs mobilières, $166.3G de prêts, $245.0G de dépôts et $24.6G de capital.

Première surprise, les réserves de la BMO (encaisse + valeurs mobilières) totalisent 69.4% des dépôts! Donc, la BMO n’est pas loin de 100% en réserves totales. De plus, les réserves sont amplement suffisantes pour couvrir les dépôts à vue ($41.6G) ainsi que les dépôts payables sur avis ($61.2G) qui totalisent $102.8G. Donc, si tous les déposants venaient récupérer leurs dépôts en espèces, la BMO pourrait utiliser son encaisse et vendre une partie de ses valeurs mobilières pour rembourser tout le monde.  Bien entendu, les réserves en valeurs mobilières ne sont pas toutes liquides, mais elles permettent néanmoins d’assurer plus de 100% de couverture transactionnelle (165% pour être exact), tel que suggéré par l’article du Mises Institute ci-haut mentionné.

Dans un système où il n’y aurait pas d’assurance-dépôts, il n’est pas très inflationniste de permettre aux banques de prêter les dépôts à terme (a.k.a. certificats de dépôts) non-remboursables qu’elles recueillent. Disons que vous achetez un dépôt à terme de 5 ans, la banque pourrait utiliser cet argent pour faire un prêt hypothécaire de 5 ans. Ainsi, lorsque vous réclamerez vos espèces, elles seront dans les coffres de la banque et l’opération aura permis à quelqu’un de financer l’achat d’une propriété. C’est comme si la banque vous empruntait de l’argent, avec votre consentement, et le prêtait à quelqu’un d’autre. Cependant, les banques ne devraient pas pouvoir prêter les dépôts à vue, ce qu’elles ne semblent pas faire au Canada d’ailleurs.

J’en conclus que le système bancaire canadien est nettement plus sain que le système américain. Nos banques ont moins d’effet de levier financier, plus de capital et plus réserves. Si je pouvais suggérer un changement pour améliorer la situation, ce serait que les banques canadiennes aient au moins autant d’encaisse que de dépôts à vue. Dans le cas de la BMO, celle-ci aurait à vendre $27G de valeurs mobilières et conserver les espèces dans ses coffres. Cela aurait cependant un impact négatif sur sa rentabilité puisque l’encaisse  rapporte moins que les titres obligataires. L’abolition de l’assurance-dépôts serait aussi de mise.

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