J’aime bien le cinéma, mais Hollywood propose bien peu de films vraiment intéressants. L’horaire de Super Écran est bourré de films d’agents secrets irréalistes, de tueurs en série insolites (comme s’il y en avait autant), de vampires plus ou moins romantiques, de science-fiction au scénario troué, de comédies stupides, de films de sport où un « sous-estimé » surmonte les difficultés pour remporter le championnat à la fin, etc. Les films américains font l’apogée du policier héroïque qui tire plus vite que son ombre et du soldat patriote qui sacrifie sa vie pour son pays en mission solitaire suicide. Et il y a le fameux Président des États-Unis, cet être moralement supérieur qu’il faut sauver à tout prix. En bref, les clichés sont si nombreux que je pourrais en remplir ce billet.
Le genre que je trouve passablement intéressant est le film basé sur des faits historiques car en plus de nous divertir, ces films peuvent nous instruire. Cependant, on constate que les producteurs prennent de très grandes libertés, à un point tel que ces films n’ont souvent plus rien à voir avec l’histoire réelle.
Gladiator
Le film Gladiator est un bon exemple de film à caractère historique qui dévie de la réalité à plusieurs égards. Tout d’abord, le personnage de Maximus n’a jamais existé. L’empereur Marc-Aurèle est mort de la peste, pas au combat, et c’est lui qui a fait en sorte que son fils lui succède (et non un de ses généraux).
L’empereur Commode quant à lui était semblable à ce qu’on voit dans le film, mais aussi différent à plusieurs égards. Il n’est pas mort dans un combat épique dans l’arène. Il a plutôt été étranglé dans son bain suite à un complot de ses proches (moins palpitant et grandiose que dans le film). Il a d’ailleurs été une véritable calamité pour l’Empire Romain.
Le film fait donc un bon travail pour ce qui est de nous montrer la vie à l’époque de l’Empire Romain, mais il prend énormément de libertés pour ce qui est des références à des événements historiques (sources ici et ici).
Braveheart
Beaucoup de gens considèrent Braveheart comme étant leur film préféré tous genres confondus. C’est effectivement un excellent film, mais qui n’a pas grand-chose à voir avec l’histoire réelle. En fait, en 2009, un journaliste du Times of London déclarait que Braveheart est le deuxième film historique le plus imprécis. En réalité, le film est basé sur un poème de propagande écrit par un dénommé Blind Harry pas moins de 172 ans après la mort de Wallace. Ce poème est largement fictif et était voué à mousser le sentiment nationaliste et révolutionnaire des Écossais, et non pas à servir de référence historique.
Le film montre un Wallace originaire d’une famille pauvre, alors que sa famille faisait plutôt partie de l’aristocratie écossaise. Comme il n’allait pas hériter d’une terre, il était censé devenir prêtre, mais il est plutôt devenu voleur, jusqu’à ce que le destin l’implique dans la révolution. D’ailleurs, il ne se serait jamais marié contrairement à ce qu’on voit dans le film et il n’a jamais rencontré (et eu une aventure avec) Isabelle de France. De plus, les Écossais de l’époque ne portaient pas de kilt et ne se maquillaient pas en bleu, même pour une bataille.
Le plus grand (et le seul?) fait d’arme de Wallace fut sans contredit la bataille de Stirling, ville que j’ai visitée avec intérêt il y a quelques années. Ceci dit, la bataille ne s’est pas du tout déroulée comme dans le film. À Stirling, Wallace était en compagnie d’Andrew Murray, qui affichait probablement un rang supérieur à lui et prenait possiblement les décisions importantes, mais il est mort au combat, ce qui laissa la gloire à Wallace.
L’armée anglaise devait absolument traverser un pont étroit au-dessus de la rivière. Les écossais ont attendu qu’environ le tiers de l’armée ait traversé pour ensuite attaquer sans merci, ce qui transgressait évidemment l’étiquette guerrière de l’époque. Le pont fut l’élément décisif de la bataille, mais cela ne faisait pas un aussi bon scénario pour le film, faisant de Wallace un opportuniste plutôt qu’un génie militaire…
Wallace et ses hommes ont ensuite mené une campagne d’atrocités dans le nord de l’Angleterre, brûlant monastères et écoles, tuant des enfants et violant des femmes. Ça non plus ce n’était pas bon pour le film…
Vint ensuite la bataille de Falkirk, où le roi Edward avait conscrit des Irlandais qui, contrairement à ce qu’on voit dans le film, n’ont pas changé de camp ni serré la main des Écossais. Lors de cette bataille, Wallace subit une cuisante défaite sous le feu nourri des archers Gallois.
Concernant la capture de Wallace, ce n’est pas le père de Robert The Bruce qui l’a organisée. C’est plutôt un dénommé John de Mentieth qui l’a dénoncé. En fait, Robert The Bruce est le véritable héros de l’Écosse. C’est d’ailleurs à lui que fut attribué le surnom de « Braveheart », pas à Wallace, puisque après sa mort, son cœur fut déposé dans un baril et amené sur le champ de bataille lors d’une Croisade! Il a réussi là où Wallace a échoué : suite à une victoire à la Bataille de Bannockburn 1314, l’Écosse regagna son indépendance.
Wallace est mort à 35 ans suite à son échec à libérer l’Écosse, après une carrière militaire de seulement 9 mois. L’épée que l’on peut admirer au monument qui lui est dédié à Stirling n’est même pas la sienne! (Sources ici et ici)
Vue de la satue de Robert The Bruce à Stirling Castle et du monument à William Wallace de l’autre côté de la vallée.
Master and Commander
Le film Master and Commander: The Far Side of The World, est basé sur quelques tomes d’une série de 20 romans écrits par l’auteur britannique Patrick O’Brian. Bien qu’il s’agisse d’une oeuvre de fiction, O’Brian s’est largement inspiré de la réalité pour construire son œuvre.
Bien qu’O’Brian ne l’ait jamais confirmé, le personnage principal nommé Jack Aubrey est inspiré du commandant Thomas Cochrane. Tout comme Aubrey il a bâti sa réputation en capturant un vaisseau Espagnol (El Gamo). Il a aussi été attaqué par un navire espagnol déguisé en navire marchand, alors que dans le film, c’est Aubrey qui déguise son navire en baleinier pour tromper l’adversaire. Cochrane a aussi déjà arboré un drapeau Danois et déclaré qu’il y avait la peste à bord pour échapper à un adversaire doté d’un navire supérieur, une ruse qui aurait été dans les cordes de Jack Aubrey. Finalement, Cochrane a aussi utilisé la ruse consistant à attacher une petite lanterne à une barque et la laisser dériver pour semer un navire poursuivant la nuit, un stratagème utilisé par Aubrey dans le film. Difficile de ne pas conclure que Cochrane est l’inspiration pour Aubrey…
En ce qui concerne les événements, les Anglais n’ont pas combattu les Français dans le Pacifique-Sud à cette époque. Le roman d’O’Brian The Far Side of the World fait mention d’une poursuite dans le Pacifique au cours de laquelle Jack Aubrey poursuit le USS Norfolk, un navire américain qui s’attaque aux baleiniers anglais.
L’adversaire le plus probable aurait effectivement été les États-Unis et leur USS Essex, qui fut capturé dans le Pacifique par une flotte britannique durant la guerre de 1812 par le HMS Phoebe alors que l’Essex s’attaquait à des baleiniers anglais – même scénario que dans le film et le livre!
Cependant, dans le film, le HMS Surprise de Jack Aubrey est à la poursuite d’un navire français dit invincible nommé l’Achéron. En réalité, les Français ne disposaient pas d’un tel bateau, dont les boulets de canon rebondissaient sur ses flancs comme s’ils étaient en acier. Le seul vaisseau qui correspondrait à cette description à l’époque est le USS Constitution, un navire américain impliqué dans la guerre de 1812. Si c’est le cas, le combat aurait plutôt eu lieu dans l’océan Atlantique. .
Les producteurs du film ont donc préféré modifier la nationalité de l’ennemi et remplacer le Norfolk par l’Achéron, un vaisseau français construit par les américains, pour ne pas froisser l’audience, car on comprend que les américains n’auraient pas apprécié un film où ils sont le « méchant »!
Il est néanmoins intéressant de noter que le USS Constitution a été bâti à l’aide d’un bois rare que l’on ne retrouve que dans le sud des États-Unis et qui est si solide qu’il peut résister aux boulets de canon. C’est donc ce navire qui correspond à l’Achéron que l’on voit dans le film.
On se retrouve donc encore une fois avec un film intéressant, mais qui n’a rien de plausible en ce qui concerne les événements historiques réels. Il est encore plus loufoque que les producteurs aient décidé de mentionner que ce sont les américains qui ont construit l’Achéron pour le compte des français, obtenant donc le prestige d’avoir bâti un tel navire sans toutefois être le vilain du film. Notez d’ailleurs que le vrai USS Constitution n’a jamais été vaincu en combat naval, alors que l’Achéron subit un sort différent dans le film.
Saving Private Ryan
La question que tout le monde se pose après avoir visionné le film Saving Private Ryan avec Tom Hanks est s’il s’agit d’une histoire vécue (voir ceci). C’est effectivement le cas, mais les producteurs ont dévié largement de l’histoire réelle. En 1942, les 5 frères Sullivan étaient sur le même bateau dans le Pacific-Sud (Guadalcanal). Le navire a rencontré un sous-marin japonais qui l’a coulé. Trois d’entre eux sont morts lors du naufrage, les deux autres ont succombé en mer.
C’est suite à cet incident dramatique que l’armée américaine a adopté la Sole Survivor Rule, qui permet à un soldat de revenir à la maison quand ses frères ont tous été tués au combat. Cependant, une mission dangereuse (comme dans le film) visant à aller chercher un soldat derrière les lignes ennemies simplement que pour appliquer cette règle n’aurait jamais été approuvée.
Ceci dit, ce sont les 4 frères Niland qui ont inspiré le film. Le premier à être tué fut Bobby; les deux autres moururent un peu plus tard. La nouvelle fut annoncée à la famille séparément, et non pour les trois en même temps comme dans le film, ce qui est moins dramatique. Par ailleurs, l’annonce parvint par un jeune messager à vélo de la Western Union, et non pas des militaires haut-gradés comme dans le film, ce qui est moins attrayant pour l’image de l’armée.
Le quatrième frère Niland, prénommé Fritz était un « paratrooper », dont l’avion avait été atteint en vol et qui a conséquemment manqué son site d’atterrissage, comme dans le film. Cela était très fréquent à l’époque.
Après la mort de ses autres frères, Fritz a reçu la permission de rentrer chez lui, mais refusa. Il revint à la maison une fois son assignement terminé. Aucune mission spéciale de récupération ne fut donc nécessaire; c’est de la pure fiction. La famille apprit ensuite qu’Ed Niland (l’un des frères que l’on croyait mort suite à ce que son avion ait été abattu en Asie) avait survécu à l’écrasement de son avion. Après avoir été capturé par les Japonais, il a passé des mois emprisonné avant de pouvoir s’échapper et regagner son pays après la reddition japonaise. Sur ce point, la réalité est plus incroyable que la fiction!
Néanmoins, la scène d’ouverture du film montrant le débarquement de Normandie est stupéfiante. Elle comporte cependant des erreurs. Les soldats américains ne sont pas arrivés en embarcations américaines (les « LCVP » ou Higgins), mais bien en embarcations plus grosses prêtées par les britanniques, en métal plutôt qu’en bois et plus appropriées pour parer les balles et rester stable en mer agitées. Était-ce pour des raisons politiques ou pour de simples considérations pratiques que les producteurs ont préférés les embarcations américaines?
Dans le film, on voit d’ailleurs plusieurs soldats sauter à l’eau avant d’atteindre la plage, pour ensuite être atteint par des balles sous l’eau. Cela n’est pas possible car les balles ne peuvent tuer sous l’eau, perdant leur vélocité de manière presque instantanée. Ces hommes sont plutôt morts par noyade à cause du poids de leur équipement.
Finalement, la fameuse scène où le tireur d’élite allemand (« sniper ») est repéré par le tireur américain qui lui tire ensuite une balle à travers la lunette est impossible. À 450 verges, la balle n’aurait jamais pu traverser la lunette et atteindre l’œil du sniper perché dans la tour. C’est contre les lois de la physique! À cette distance, le tireur aurait visé plus haut pour compenser la gravité terrestre. La balle aurait donc eu une trajectoire descendante à son arrivée en haut du clocher. Le tireur allemand avait sa lunette orientée vers le bas pour observer les américains. Il est donc impossible qu’une balle ait pu traverser sa lunette.
Films de guerre
Cela nous amène donc dans la fameuse catégorie des films de guerre contemporains. Selon un documentaire fort intéressant (ici), la plupart des films de guerre tournés depuis la seconde guerre mondiale ont reçu l’aide de l’armée américaine. Quand on y pense, c’est une immense subvention que de pouvoir disposer d’un porte-avion, de jets supersoniques et de chars d’assaut. Les producteurs peuvent aussi bénéficier de conseils en stratégies militaires et en armement, de manière à ce que leurs films soient le plus plausibles possible.
Cependant, pour obtenir cette collaboration précieuse, il faut que le film plaise à l’armée. La décision est prise par le Département de la Défense. Le Pentagone a même un département de cinéma disposant d’un bureau à Los Angeles!
Des exemples de films qui ont reçus l’aide de l’armée américaine incluent Pearl Harbor, Black Hawk Down, Top Gun, Windtalkers (par John Woo, avec Nicholas Cage, 2002) et We Were Soldiers.
Des films plus critiques face à l’armée ou à la politique étrangère américaine comme Apocalypse Now, Deer Hunter, Coming Home, Forest Gump, Thin Red Line, Platoon et Few Good Men n’ont pas eu cette chance. Pour Platoon, il a fallu 10 ans à Oliver Stone pour amasser les fonds et l’équipement nécessaires au film.
Ceci dit, l’obtention de cette aide ne veut pas dire que tout est permis. Dans Black Hawk Down, le nom d’un des soldats a été modifié car le vrai soldat a été emprisonné pour viol et avoir maltraité un enfant, chose à laquelle l’armée ne voulait pas être associée. Deux scènes clés ont aussi dû être coupées à la demande de l’Armée, dont l’une où l’on voit deux unités différentes de l’armée américaine se tirer dessus par erreur – chose qui s’est réellement passée lors de l’événement réel survenu en 1993.
L’Armée va tolérer des déviations factuelles visant à améliorer l’attrait divertissant du film, tant que la déviation ne ternit par l’image de l’armée. Par contre, les producteurs arrivent parfois à tromper la vigilance des militaires. Dans Windtalkers, l’armée ne voulait pas que l’officier indique clairement au personnage joué par Nicholas Cage qu’il devait tuer son « code-talker » s’il était capturé par l’ennemi. Il lui dit plutôt « protect the code at all cost ». Dans ce film, le Pentagone a eu l’impression d’avoir été floué, car on voit très bien dans le film que Nicholas Cage tue son code-talker avec une grenade plutôt que de le laisser entre les mains de l’ennemi, ce qui est négatif pour l’image de l’armée américaine.
Le plus grand succès de l’armée dans le domaine du cinéma fut sans doute Top Gun, qui eut le double impact de rehausser l’image de l’armée suite au désastre du Vietnam et de stimuler le recrutement. On pourrait ajouter un troisième impact, qui fut d’avancer l’agenda de propagande de Guerre Froide des américains. Ce sont d’ailleurs ces trois objectifs (image, recrutement et propagande) qui justifient l’implication du Pentagone en cinéma.
Les contribuables américains sont sérieusement en droit de se demander si cela est une utilisation éthique des fonds publics par le gouvernement.
300
Le film 300 est visuellement très attrayant et fort divertissant, mais on se rend vite compte que, bien qu’il soit inspiré de véritables événements historiques, le scénario est bien loin de la réalité. En fait, ces films ressemblent davantage à une légende fantastique qu’à un film historique.
Les Spartiates n’étaient pas aussi admirables que le film ne le laisse croire. Ils attaquaient et conquéraient les cités environnantes et soumettaient les population conquises à l’esclavage, ce qui leur permettait le luxe de convier leurs garçons à un entraînement militaire rigoureux qui durait jusqu’à 20 ans plutôt que de les faire travailler productivement. D’ailleurs, le rite de passage de ces garçons n’était pas de tuer un loup, mais plutôt de tuer un esclave.
Le titre du film est aussi fort trompeur. Environ 7,000 hommes combattaient du côté grec à Thermopyles, pas 300. Et l’armée Perse ne comptait pas 1.7 millions de guerriers, mais 150,000 tout au plus (certains parlent même de « seulement » 40,000). Contrairement à ce que l’on voit dans le film, les guerriers spartiates avaient une armure assez complète en métal (et non faîte de muscles abdominaux…) et tous les soldats avaient des plumes sur leur casque pour les faire paraître plus grand (et non pas seulement le roi Leonidas). Les guerriers Perses quant à eux étaient fort différents de ceux montrés dans le film, dont notamment les fameux immortels, qui n’avaient pas vraiment l’air de ninjas antiques. La manière dont Xerxes est représenté, mesurant 9 pieds et vêtu de bijoux, est complètement loufoque.
Le véritable roi Xerxes…
Les choses ne s’améliorent pas au niveau du film séquelle, Rise of an Empire. La scène du début du film est purement fictive, alors que l’on y voit Themistocle tuer le roi Darius d’une flèche sous les yeux de son fils Xerxes. Les deux n’étaient pas présents à la bataille de Marathon. La reine Artémise a bel et bien existé, mais elle ne commandait pas la flotte perse. Elle n’a contribué qu’une poignée des 600 navires de cette flotte. Quant à l’aide de l’armée Spartiate à la fin du film lors de la bataille de Salamis, Sparte n’avait envoyé que 16 navires sur les 400 de la flotte grecque, donc pas de quoi influer sur le résultat.
Néanmoins, le film 300, comme beaucoup de films de guerre américains, laisse une impression plutôt malaisante, soit la valorisation le sacrifice de soi à la guerre. Ces valeureux guerriers se voient honorés d’avoir la chance d’aller mourir au combat pour défendre leur patrie, la liberté et la démocratie. On croirait entendre George Bush (celui de votre choix)!
Le vrai bohneur selon les Spartiates!
L’autre perception qui émane du film est la démonisation des peuples du moyen-orient et particulièrement de l’Iran. D’ailleurs, en 2007, le gouvernement Iranien a dénoncé le film et déclaré qu’il faisait partie d’un plan de guerre psychologique contre l’Iran mené par les États-Unis. C’est exagéré, mais pas entièrement faux. Ceci dit, plusieurs historiens pensent que si les Perses avaient réussi à conquérir la Grèce, la civilization occidentale se serait développée différemment – pour ne pas dire inférieurement…
En somme, le film 300 est fort divertissant, mais il n’a que très peu à voir avec la réalité historique, tout en véhiculant des messages quasi-idéologiques que l’on pourrait presque qualifier de propagande. A-t-on été trop loin au nom du divertissement?
Les films biographiques
S’il est une catégorie de film respectant assez bien les faits historiques, ce sont les films biographiques. On y prend quand même quelques détours de manière à ajouter un aspect dramatique intéressant, mais on s’en tient aux faits réels. Par exemple, le film 42 relatant l’histoire de Jackie Robinson (voir ceci et ceci) est presque entièrement exact. La raison est probablement pour éviter les poursuites. Le « débarquement de Normandie » ne pourra pas poursuivre un producteur de film pour diffamation, mais la succession de Jackie Robinson le pourrait!
Conclusion
Le rôle premier du cinéma est de divertir, et c’est d’ailleurs le soucis principal des producteurs de films à caractère historique. La plupart font un bon travail de montrer les choses telles qu’elles étaient à l’époque (conditions de vie, organisation sociale, etc), mais la plupart vont aussi dévier considérablement des faits historiques pour embellir le scénario.
Le problème est que pour le citoyen moyen, le cinéma est souvent la seule opportunité d’en apprendre sur l’histoire. Il est donc bien malheureux que cette opportunité soit manquée à ce point. Par ailleurs, une fois la liberté de modifier l’histoire bien assumée, il n’y a qu’un pas à faire pour introduire des éléments à caractère propagandistes et idéologiques. Cela est déplorable, surtout lorsque c’est fait avec l’aide des fonds publics.
Avez-vous d’autres exemples de fils historiques inexacts et de films hollywoodiens de contemporains qui donne dans la propagande?
Note : une bonne partie des informations mentionnées dans cet article proviennent de la série de documentaires The True Story.
Je me suis toujours demandé comment ça se passait vraiment à l’époque à Five-Point lieu du film Gang of New-York. Je crois que ça a été exagéré, mais ça doit bien être basé sur quelque chose de réel.
http://tvtropes.org/
Bon site qui repère les clichés cinématographique.
Personnellement j’avoue que j’ai tendance à accrocher sur les incohérences et les libertés prises concernant la physique, excepté dans les films de super héros sinon ça serait moins drôle.
300 je lui pardonne car c’est raconté comme une légende avec beaucoup d’exagération.
Le scénario du film n’est pas toujours changé pour bien faire paraître l’armée. C’est le cas dans Pearl Harbor justement. Le film montrait que l’opération japonaise avait été un succès et que les américains étaient écrasés et anéantis, mais dans la réalité c’était l’inverse. Les japonais ont pris par surprise les américains, mais globalement la bataille a été un échec et les américains avaient été à peine effleurés. Je crois que le but c’est surtout d’adapter le scénario pour créer le plus d’émotions et de sensations possibles. Plusieurs critiquaient Argo aussi… mais si le film n’avait jamais été produit, personne n’aurait jamais entendu parlé de cette histoire, aucun documentaire n’aurait été produit sur le sujet, etc. Le film divertit, mais amène aussi la sensibilisation et l’éducation tout autour.