“Our Political Nature: The Evolutionary Origins of What Divides Us”, par Avi Tuschman.
Pour cet essai, nous allons définir le « conservatisme » comme étant la droite et le « progressisme » comme étant la gauche, sans égard au niveau d’autoritarisme étatique (nous y reviendrons). Les conservateurs pensent que la pauvreté résulte en quelque sorte d’un manque d’effort et d’initiative de la part des pauvres, alors que les progressistes l’attribuent à la présence d’injustices sociales. Les conservateurs perçoivent la nature humaine comme étant plus compétitive, alors que les progressistes la voient comme étant plus coopérative. Les conservateurs perçoivent le monde comme étant plus dangereux et en dégradation, mais juste, alors que les progressistes pensent que le monde est injuste. Les conservateurs valorisent la responsabilité individuelle, les progressistes la solidarité collective.
Selon l’anthropologue Avi Tuschman, les trois principaux facteurs différentiateurs entre la gauche et la droite sont :
1) La tolérance des inégalités.
2) Le tribalisme (ethnocentrisme).
3) La perception de la nature humaine (compétitive vs coopérative).
Dans cette perspective, les libertariens sont quelque part au centre, étant très à droite sur le point 1), très à gauche quant au point 2), et partagés au niveau du point 3).
L’orientation politique est-elle innée ou acquise?
Tout d’abord, l’orientation politique est significativement héréditaire. Des études de long terme entamées en 1969 et publiées en 2006 (Block & Block) ont démontré qu’à l’âge de 3 et 4 ans, les enfants qui allaient devenir des ‘conservateurs’ à l’âge adulte affichaient déjà des traits de personnalité distinctifs par rapport à ceux qui allaient devenir ‘progressistes’. La conclusion est qu’une bonne part de l’orientation politique est innée. D’autres études (Alford) ont démontré en comparant des jumeaux que 40% à 60% de l’orientation politique est innée, le reste est influencé par des facteurs externes.
D’un point de vue physiologique, les ‘conservateurs’ auraient une amygdale droite plus volumineuse, laquelle joue le rôle d’un système d’alerte régissant la peur, l’anxiété, la méfiance, le dégoût et la reconnaissance des visages, alors que les ‘progressistes’ auraient un cortex cingulaire antérieur plus gros, qui occupe des fonctions cognitives, telles que l’anticipation de récompense, la prise de décision, l’empathie et l’émotion.
Il est intéressant de noter que le niveau de revenu n’est pas du tout corrélé à l’orientation politique, ce qui pourrait sembler irrationnel car les pauvres auraient économiquement avantage à être à gauche de manière à vouloir faire adopter davantage de politiques redistributrices. Ce sont plutôt les dilemmes moraux plutôt que les questions de politique économique qui affectent le clivage gauche/droite. En revanche, le niveau de revenu est corrélé avec l’autoritarisme et l’extrémisme.
Au Pérou par exemple, lors d’une élection survenue il y a quelques années, le candidat de gauche (Humala) et le candidat de droite (Fujimori) étaient supportés par les mêmes classes sociales (les plus pauvres), alors que les candidats centristes avaient le support des classes plus riches. Il n’est pas surprenant que les plus pauvres souhaitent un changement plus extrême pour tenter d’améliorer leur position dans la société alors que les plus riches soient plus modérés question de garder le statu quo.
On observe aussi que plus un pays a un PIB par habitant élevé, plus ses politiciens sont modérés et moins son gouvernement est autoritaire, et vice-versa. Un bon exemple de cette dynamique est la Grande Dépression qui débuta vers 1929. En Allemagne, dont l’économie se désintégrait durant cette période, le nombre de vote pour le Parti Nazi est passé de 800,000 à 17 millions. Aux États-Unis, c’est la gauche qui s’est soulevée, menée par Franklin D. Roosevelt, qui a introduit des réformes passablement extrêmes à travers le New Deal.
En psychologie, la référence en matière de traits de personnalité se nomme les facteurs “Big Five”. Ils ont été élaborés dans les 1930s par un psychologue du nom de Gordon Allport, qui s’est basé sur de vieilles théories de Sir Francis Galton. Ces 5 facteurs sont l’extraversion, l’agréabilité, le neurasthénie, l’ouverture et la « conscienciosité » (ce nom commun n’existe pas en français, on devrait plutôt utiliser le terme « caractère consciencieux », que je trouve trop long, donc j’ai inventé un terme plus approprié). À cet égard, les progressistes ont un score élevé en ce qui a trait à l’ouverture, alors que les conservateurs ont une conscienciosité élevée.
Cependant, le meilleur prédicteur de l’orientation politique est le score RWA (pour « right-wing authoritarism »), développé par le Canadien Bob Altemeyer dans les années 1980s. Notez ici que le score RWA est structuré de manière à mesurer à la fois le conservatisme anglo-saxon et l’autoritarisme. Ceci dit, le comportement autoritaire est aussi observable du côté de l’extrême gauche.
Le tribalisme et la religiosité
En moyenne, les conservateurs déploient beaucoup plus de ferveur religieuse que les progressistes. En 2009, un sondage Gallup effectué dans 114 pays a révélé que 84% des adultes considèrent que la religion représente une part importante de leur vie quotidienne. Une autre étude montre que 77% des gens croient en un Dieu. Les deux facteurs qui tendent à expliquer la ferveur religieuse sont la pauvreté et la peur de la mort. Plus ces deux facteurs augmentent, plus la religion gagne du terrain dans la population ainsi que le conservatisme. La croyance en Dieu et la pratique de la religion aident à réduire l’anxiété reliée à la détresse socio-économique ainsi qu’à la mort. Présentement, la religiosité est en augmentation dans le monde car la différence de taux de fertilité entre les populations séculaires et les populations religieuses est très élevée, donc les théistes se reproduisent plus vite et leur proportion augmente dans la population mondiale.
L’ethnocentrisme, la tolérance sexuelle et les droits des femmes
Les conservateurs poursuivent trois objectifs reliés à la sexualité : un mariage hâtif, l’endogamie (mariage au sein de la même communauté), et un taux de fertilité élevé. En fait, les trois sont reliés puisqu’un mariage à un plus jeune âge de la femme augmente les chances qu’elle se soumette à la volonté de ses parents quant au choix de son époux, lequel sera plus probablement issu de la même communauté, et le mariage hâtif permettra de maximiser le taux de fertilité du couple. Ces trois objectifs se matérialisent grâce à l’emprise de l’homme sur la femme. C’est pourquoi les sociétés plus conservatrices et ethnocentriques favorisent une plus grande inégalité entre les hommes et les femmes; c’est-à-dire que l’homme y possède un pouvoir dominant sur la femme. Notez aussi que l’homosexualité n’est pas compatible avec un taux de fertilité élevé, ce qui explique pourquoi les conservateurs sont antipathiques face à ces gens.
Évidemment, les moeurs sexuelles des conservateurs sont liées à leur ferveur religieuse. En fait, la plupart des religions proscrivent les relations sexuelles prémaritales, l’utilisation de la contraception ainsi que l’homosexualité, tout en considérant les femmes comme étant inférieures quant à leurs droits.
Tel que démontré par des études menées sur des populations de bonobos et de chimpanzés, les environnements qui demandent un niveau plus élevé d’interdépendance entre les individus et/ou au sein desquels les membres du groupe peuvent facilement le quitter, génère des structures sociales plus égalitaires et moins hiérarchiques, tant entre les membres du groupe qu’entre les sexes. Dans ces sociétés plus égalitaires, les femmes ont moins d’enfants. Même dans le monde occidental actuel, une femme battue ou mal traitée sera plus encline à quitter son mari si elle est indépendante financièrement que si elle en est dépendante.
Cela nous amène au sujet de l’ethnocentrisme. Il existe un niveau biologiquement optimal d’ethnocentrisme. Si une population est sexuellement trop centrée sur elle-même, son pool génétique deviendra trop homogène et manquera de diversité diminuant sa capacité à s’adapter à des changements environnementaux. Si une population est trop xénophile, les enfants pourraient en venir à perdre des séquences génétiques primordiales les ayant adaptés à leur habitat; la reproduction avec des individus incompatibles immunologiquement diminuerait les chances de survie de leur progéniture. Par exemple, l’une des causes majeures d’avortement est l’incompatibilité entre le groupe sanguin de la mère et celui du fœtus.
Les époux consanguins ont davantage d’enfants que les autres. Par exemple, une étude concernant 23,358 grossesses dans un hôpital d’Ankara en Turquie a démontré que les 17% de femmes mariées à leur premier ou second cousin ont connu une incidence de 60% inférieure de préclampsie et d’éclampsie que les autres femmes non-consanguines. Une autre étude comparant des couples selon 19 mesures (incluant la longueur des oreilles, la circonférence du cou, la circonférence des lèvres, etc) a démontré que plus l’homme et la femmes avaient des mesures similaires (donc génétiquement rapprochés), plus ils avaient d’enfants.
Les sociologues ont découvert une corrélation entre la xénophobie et la perception de vulnérabilité aux maladies infectieuses. En fait, les conservateurs affichent des scores beaucoup plus élevés en ce qui a trait aux mesures de dédain et de dégoût. Il semble donc que l’ethnocentrisme soit en partie une forme de protection contre les maladies externes à la « tribu ». Un chercheur du nom de Labouriau a comparé le nombre d’enfants de couples et la distance entre le lieu de naissance de l’homme et de la femme. Même en contrôlant pour le niveau d’éducation, le revenu familial, la résidence en lieu rural ou urbain, et l’âge de la mère à son premier accouchement, il a observé que la distance optimale qui maximise la fertilité (i.e. le « rayon marital ») est d’environ 75 kilomètres. Ceci dit, les villes modernes permettent une quantité très élevée de mixage génétique (« outbreeding »), surtout grâce à l’augmentation des flux migratoire vers les pays développés.
Génocide ou politicide?
Des 37 génocides survenus entre 1955 et 2001, tuant entre 12 et 22 millions de civils, un tiers durent des « politicides » purs, c’est-à-dire que la population visée ne l’était pas en raison de son ethnicité, mais bien en raison de son orientation politique (comme en Argentine ou au Chili). Seulement 14% d’entre eux furent des génocides purs, comme celui du Rwanda. Le reste furent une combinaison de génocides ethniques et politiques. Ainsi, l’orientation politique a été impliquée dans 86% des génocides de cette période. Pourquoi? Parce que le politicide permet le transfert de ressource d’une classe sociale à une autre. Les 6 facteurs qui sont capable de prévoir 90% des génocides sont :
1. Une minorité ethnique au pouvoir.
2. Un régime autocratique.
3. L’occurrence de génocide dans le passé.
4. De l’agitation politique excessive.
5. Une faible ouverture au commerce international.
6. La présence d’idéologies politiques extrémistes.
Le conservatisme et l’ordre de naissance.
Lors des élections présidentielles équatoriennes de 2012 (ici), le premier-né de la famille Corea, Fabricio, s’est présenté contre son propre frère, Rafel Corea. Fabricio, comme la moyenne des premiers-nés, était significativement plus conservateur que son frère cadet : il le critiquait en l’accusant de s’entourer de communistes et d’homosexuels, il promettait d’être plus dur envers la criminalité, il désirait renforcir les relations avec les États-Unis et l’Europe.
Avoir un frère ou une sœur qui partage notre ADN augmente nos chances de reproduire cet ADN. Cependant, les frères/sœur sont en conflit durant les premières années de leur vie puisqu’ils entrent en concurrence pour les ressources parentales nécessaires à leur survie. Ainsi, la naissance d’un frère/sœur durant les cinq premières années de vie réduit énormément les chances de survie d’un enfant.
Au fil de leur enfance, les enfants aînés sont souvent appelés à aider leurs parents auprès de leurs frères/sœurs (le « alloparenting »). Ce faisant, les aînés augmentent leur valeur sélective, tout comme celle des parents, mais cela les rend plus responsables et autoritaires, et donc plus conservateurs. En fait, les premiers-nés ont des scores « Big Five » plus élevés en ce qui a trait à la conscienciosité. Dans le même ordre d’idées, les gens deviennent plus conservateurs lorsqu’ils deviennent parents.
Le conservatisme et l’âge
Une citation (faussement) attribuée à Winston Churchill stipule que : « Si vous n’êtes pas un progressiste à 25 ans, vous n’avez pas de coeur. Si vous n’êtes pas un conservateur à 35 ans, vous n’avez pas de cerveau ». Des études montrent que durant la vingtaine, le trait de personnalité de l’ouverture diminue significativement et la conscienciosité augmente. Les changements les plus marqués de personnalité se produisent avant trente ans, après quoi la personnalité se stabilise. La logique veut que l’ouverture soit favorisée durant la jeunesse de façon à augmenter les chances de trouver un partenaire reproductif, après quoi la conscienciosité aide à élever les enfants.
Cela concorde avec les changements biologiques qui se produisent durant le développement du cerveau : le développement du système limbique (relié à l’ouverture) se produit dès le début de l’adolescence, alors que le développement du cortex préfrontal (associés au caractère consciencieux) se produit plus tard durant la vingtaine.
L’extrémisme et l’autoritarisme
Selon le philosophe Français Jean-Pierre Faye, l’axe politique gauche/droite n’est pas linéraire, il est en forme de fer à cheval. Les extrêmes sont bien plus près les uns des autres qu’on ne pourrait le penser (prenez par exemple Staline et Hitler, qui en sont même venus à conclure une alliance, ou encore Ahmadinejad et Chavez, qui ne cesse de coopérer, ou encore la Chine et le Soudan qui échangent pétrole contre armes).
Dans les deux cas, les extrémistes de gauche et droite entretiennent des utopies et entendent bien les imposer par la force. Par ailleurs, les gouvernements communistes d’extrême gauche, malgré les fondements idéologiques de cette orientation politique, en viennent quand même à persécuter des groupes minoritaires et à traiter les femmes de manière inégalitaire, et leur solidarité est vite remplacée par des comportements très égoïstes et répressifs.
Par exemple, durant sa quatrième sentence de prison, le Chinois Liu Xiaobo a reçu le prix Nobel de la paix de 2010. Évidemment, le gouvernement de Beijing n’a pas participé à la cérémonie, tout comme 18 autres pays, dont plusieurs sont menés par des gouvernements de gauche, comme Cuba et le Venezuela. Qu’avaient ces 18 pays en commun si ce n’est pas leur position sur l’axe gauche-droite? Comme le veut la théorie du fer à cheval, ces gouvernements de droite (comme l’Arabie Saoudite et l’Iran) et de gauche (comme le Venezuela) sont très autoritaires et la démocratie y est faible, alors que 15 d’entre eux se classent en bas de la moyenne selon le Economist’s 2010 Democracy Index. Ainsi, il n’est pas surprenant que l’extrémisme des deux côtés de l’axe mène à des résultats socio-économiques similaires.
Conclusion
La principale leçon de cet excellent livre est qu’il est inutile d’argumenter avec une personne résolument à gauche ou à droite. Même si vous lui présentez des faits probants lui démontrant qu’elle a tort, cette personne ne changera pas son opinion (d’ailleurs, son cerveau altèrera sa perception de la réalité pour ne pas déstabiliser sa structure cognitive, voir ceci). Pourquoi? Parce que son orientation politique est inscrite dans ses gènes! Par ailleurs, cette orientation politique changera selon l’âge de la personne, si elle a des enfants et si elle est l’aînée de sa famille.
Ceci dit, la portion plus modérée du spectre politique – dont fait partie la majorité de la population – est généralement moins intéressée à la politique et démontre une cohérence idéologique moindre. C’est ce segment de la population que les politiciens tentent de séduire parce qu’il s’agit d’une catégorie de gens susceptibles de basculer d’un côté ou de l’autre du centre. Cela explique aussi pourquoi la plupart des partis politiques les plus populaires sont si près du centre dans les pays développés.
Finalement, le paysage politique est influencé par les tendances du pool génétique de la population. Par exemple, plus la population s’urbanise, plus elle tend vers le progressisme. Par contre, comme il y a de plus en plus de premiers-nés et d’enfants uniques en pourcentage de la population vieillissante, cela tend à rendre la population plus conservatrice. Finalement, comme les conservateurs (plus religieux) ont une plus grande fertilité, la population tend à devenir plus religieuse et conservatrice.
Je recommande fortement cet excellent ouvrage d’Avi Tuschman, auquel je suis loin de rendre justice dans ce court article. C’est sérieusement une lecture incontournable.
Pour un petit test politique libertarien, voir ceci.
C’est très intéressant, mais c’est dommage qu’il ne parle que des conservateurs et progressistes. Qu’en est-il des anarchistes, des libertariens? J’aurais tendance à croire que c’est acquis plutôt qu’innée, sinon une plus grande partie de la population adopterait cette idéologie.
@Matlin
« C’est très intéressant, mais c’est dommage qu’il ne parle que des conservateurs et progressistes. Qu’en est-il des anarchistes, des libertariens? »
En effet, j’aurais aimé qu’il en parle.
J’ai d’ailleurs répondu à son courriel (voir mon commentaire plus bas) en lui posant la question.
Voici la réponse de l’auteur:
Your question about libertarians is a very important one, and it raises an issue where more research is needed. Statistically speaking, the left-right spectrum is neither unilinear nor perpendicular, but rather somewhere in-between. That is, a bit orthogonal. Most cultural conservatives are economic conservatives, and the same is true for liberals. But these are at least two different factors, so there are smaller groups of people who are liberal on one axis and conservative on the other.
I remember reading a finding that libertarians are more likely to have parents of different political orientations (e.g. a conservative father and a liberal mother, or vice versa). I’m sure many libertarians also come to their position through culture, life experience, philosophy, conviction, etc.
Hope this helps.
Warm regards,
Avi
Merci d’avoir partagé la réponse.
Merci pour la réponse.
Les parents et les enfants sont plus susceptibles que les étrangers aléatoires d’avoir des attitudes politiques similaires. La comparaison des familles adoptives et non adoptives révèle dans quelle mesure cela est dû au partage des gènes par rapport à l’influence parentale. https://psyarxiv.com/32tr7/
(désolé je voulais mettre ce commentaire tout en bas)
C’est quand même un peu désespérant, j’ai observé beaucoup de discussion et j’en arrivait au même constat à chaque fois, c’est qu’il n’y a pas grand chose à faire. C’est imprimé dans la structure mentale très souvent comme dans la pierre. Mais de temps en temps il arrive qu’une personne change d’avis complètement à force de voir des faits mais c’est plutôt rare.
Mais d’un autre côté ça donne raison aux libertariens encore plus concernant les danger du pouvoir. La politique ne s’adresse pas à la raison car c’est en bonne partie une perte de temps, limiter le pouvoir paraît encore plus important sachant cela.
@Bobjack
La pensée de quelqu’un se construit en fonction de ses propres expériences, de ses apprentissages qui lui sont uniques. Chaque nouvel apprentissage devra passer le filtre de sa perception du monde et il rajustera sa pensée en fonction de cela. Mais comme tout le monde a une perception du monde différente, l’apport de nouvelles connaissance ne fait que contribuer à construire sa vision de manière unique.
Imagine un château qui représente sa vision du monde. Dans son enfance il a appris des choses qui sont la fondation du château et à mesure qu’il apprend de nouvelles choses, il ajoute des briques à son château, mais il ne se rend jamais compte que la fondation est instable ou que plusieurs types de fondations différentes (ou de perceptions du monde) sont possible.
Je crois que certaines personnes sont limitées par leur perception du monde et ont de la difficulté à s’imaginer comment les autres peuvent percevoir ce monde et donc ils ne penseront jamais à remettre en question les fondations de leur propre château et ne feront qu’apporter des correctifs mineurs pour le solidifier.
Je sais que c’est un peu vague, mais c’est comme ça que je perçois la construction de la pensée. La réalité de quelqu’un dépend toujours de sa perception. Peut-être qu’à force d’attaquer les fondations de son château, la personne se rendra compte qu’il ne tient pas debout et qu’il faudrait le reconstruire différemment. À partir de ce moment là elle commencera à chercher des réponses ailleurs.
J’ai longtemps pensé la même chose concernant la façon dont est construite. Mais l’article suggère que c’est beaucoup moins susceptible de changer que je le pensais.
Ce qui me rend pessimiste, c’est le fait par exemple de voir des journalistes, qui en théorie sont bombardé de fait et d’expérience diverse mentir, cacher des informations au public en fonction de leur biais idéologique, ce ne sont pas nécessairement des cas isolés.
Alors, si des gens connaissants les faits peuvent parfois autant se voiler la face, on peut raisonnablement supposé que les chances de changement sont faibles dans la population ou la personne moyenne est beaucoup moins confrontée à des faits et se fie beaucoup aux premiers.
Les manipulateurs savent utiliser les préjugés de plusieurs pour canaliser « l’énergie » d’une population et ça peut mener à des désastre. Une personne souhaitant les démystifier à donc un gros désavantage sur celui qui exploite ce qui existe déjà, car ils sont très tenace et le fait de vouloir les remettre en question dépend plus de la personnalité du récepteur.
Pardons pour les fautes, mais le clavier tactile est parfois pénible quand vient le temps de faire des corrections.
Je trouve sans cesse étrange à quel point l’orientation et la politicographie demeure si peu connue, même après des millénairesw de civilisations.
Bien que votre article soit très intéressant, j’aimerais vous mentionner les travaux de la nouvelle économie keynésienne dans ce domaine (ne vous bernez pas avec le nom de Keynes, cette école de pensée se rapproche étrangeemnt de l’école autrichienne).
En effet, vous présentez à la fin de votre article un diagramme communément appelé diagramme de Nolan. Ce diagramme montre deux axes: la liberté sociale et la liberté économique.
À ce diagramme, on peut ajouter le phénomène d’asymétrie d’information apporté par la nouvelle économie keynésienne pour aboutir au VOSEM chart avec un 3ème axe (la liberté de transmission d’information): http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/a/a0/Erickson_NPOV_political_chart.jpg
Cette charte s’applique virtuellement à la gouvernance de toute société, qu’il s’agisse d’un État, d’une entreprise ou toute autre forme de regroupements d’humains.
La liberté de transmission d’information représente deux choses en simultané. 1- La liberté qu’à le citoyen (ou l’actionnaire) à prendre de l’information sur les actions de son état (son entreprise). 2- La liberté qu’à le citoyen (l’actionnaire) à influencer les décisions de l’administration de son État (de son entreprise). L’axe informatif est transversal aux axes social et économique. L’autoritarisme et l’anarchisme peuvent se manifester à travers toutes les positions politiques.
Pour la droite sociale (libéralisme et libertariannisme), l’autoritarisme s’exprime à travers la ségrégation géographique de micro-cultures. L’anarchisme s’exprime à travers l’interculturalisme et le changement identitaire.
Pour la gauche sociale (communisme et conservatisme), l’autoritarisme s’exprime à travers le nationalisme. L’anarchisme s’exprime à travers la sécession ou la fragmentation à travers des référendums d’État.
Pour la droite économique (libertariannisme et conservatisme), l’autoritarisme s’exprime à travers les cartels et les oligopoles. L’anarchisme s’exprime par la coopération volontaire et la compétition égalitaire.
Pour la gauche économique (libéralisme et communisme), l’autoritarisme s’exprime à travers le capitalisme de connivences et l’économie de favoritisme. L’anarchisme s’exprime par le syndicalisme.
L’axe informatif est à la racine du pouvoir. Celui qui contrôle le robinet de l’information peut tenir les autres dans l’ignorance. Vous connaissez peut-être l’expérience de Milgram? Si on filtre les informations auxquelles une personne a accès, on peut facilement contrôler ce que cette personne perçevra comme légitime. Et avec la légitimité, on peut persuader une personne d’en agresser une autre.
Donc comme l’information apporte la légitimité, qui elle apporte le contrôle des soldats et policiers, l’information est définitivement la racine du pouvoir de coercition.
Pas étonnant de voir émerger l’autoritarisme dans tous les États où les représentants du Peuple disposent d’une prérogative de confidentialité, c’est-à-dire que les représentants du Peuple choisissent eux-même de formater ou censurer des informations qu’ils échangent avec des tiers avant de les livrer au Peuple. Plus spécifiquement, les élus choisissent eux-même le niveau d’entropie de Shannon des informations livrées au Peuple.
Avec l’anarchisme, il n’est pas nécessaire d’être extrémiste et de systématiquement libérer toute information. Il suffit seulement de recentrer le rôle du représentant du Peuple comme un rapporteur à qui le Peuple peut démocratiquement demander des précisions jusqu’à un niveau jugé assez précis. Dans ce contexte, c’est donc la responsabilité des personnes qui veulent influencer les décisions politiques d’exposer au représentant un niveau d’information adéquat et d’aviser le représentant des risques liés à l’exposition d’informations plus précises.
J’ai reçu un courriel de l’auteur du livre :
Dear Minarchiste,
Thank you very much for your interest in Our Political Nature. I was absolutely delighted to read your article today. I’ve posted a link to your blog, as well as a blurb, on the book’s website. And I’ll share your article on social media during peak-traffic time this Wednesday afternoon.
Warm regards from California,
Avi Tuschman
L’origine biologique des opinions peut nous amener à conclure que toute argumentation est vaine et inutile, ce qui est très démoralisant…
Mais il faut dire que si l’on argumente ce n’est pas uniquement dans le but de convaincre notre interlocuteur, mais aussi pour faire savoir à ceux qui pensent comme nous qu’ils ne sont pas seuls.
@Guillaume
Il n’est pas dit qu’il est impossible de modifier les opinions innées par l’apprentissage et l’argumentation avec les autres.
Voici ce que je viens de trouver sur Radio-Canada: http://elections.radio-canada.ca/elections/federales2011/2011/04/07/018-cerveau-droite-gauche.shtml
(en passant : la section ‘Génocide ou politicide?’ est répétée après ‘Le conservatisme et l’ordre de naissance.’)
Plus un homme est faible physiquement plus il aurait tendance à être socialiste », d’après une étude de l’University of London
http://www.theblaze.com/news/2017/05/25/study-physically-weak-men-more-likely-to-be-socialist-strong-men-more-likely-to-be-capitalist
Après corrélation ne signifie pas forcément causalité mais on peut penser que plus quelqu’un a un complexe d’infériorité, plus il aura tendance à vouloir que l’état le protège (et donc à être socialiste)
Les hommes baraqués préfèrent les sociétés inégalitaires: http://www.slate.fr/story/169278/hommes-baraques-preferent-societes-inegalitaires
D’un point de vue psychologique: les extrémistes ont certains traits communs.
Quatre traits que les extrémistes politiques de gauche et d’extrême droite ont en commun, et qui les différencient des modérés politiques:
1. détresse psychologique
2. simplicité cognitive
3. la confiance excessive
4. l’intolérance
https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0963721418817755
L’autoritarisme de l’extrême gauche a été nié pour des raisons théoriques depuis des décennies, en dépit de la réalité évidente dans de nombreux régimes. Les études faîtes récemment ont fait une comparaison assez simple à la version de droite. Aucune grande surprise, la symétrie habituelle a été trouvée. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/pops.12470
Les gens d’extrêmes gauche ont les mêmes tendances autoritaires que les gens d’extrême droite
D’autres variantes ont trouvé des résultats similaires
Par exemple : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0191886920304402
« En utilisant un jeu simple, ils ont trouvé que les autoritaires de gauche étaient beaucoup plus susceptibles de punir les autres qui avaient des convictions politiques opposées et de favoriser les personnes qui partageaient leurs convictions. » https://www.newstatesman.com/international/2020/05/there-such-thing-left-wing-authoritarian
« Les individus qui considèrent la réalité comme une construction politique sont beaucoup plus susceptibles d’embrasser les mensonges, alors que ceux qui croient que leurs conclusions doivent s’appuyer sur les preuves disponibles ont tendance à avoir des croyances plus exactes. »
https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0184733
«Les résultats suggèrent que les efforts pour contrer les perceptions erronées peuvent être aidés par la promotion de croyances épistémiques mettant l’accent sur l’importance des preuves, l’utilisation prudente des sentiments …»
Autrement dit, les délires d’extrême gauche, selon laquelle tout est construction politique fait que cela les rend juste plus susceptible d’embrasser les mensonges. Ce qui ne m’étonne pas j’ai toujours été impressionné par la capacité de l’extrême gauche à nier le réel.
« Les individus qui se placent à l’extrême gauche ou à l’extrême droite du spectre politique sont extrêmement égalitaires. » https://www2.uibk.ac.at/downloads/c4041030/wpaper/2019-08.pdf (page 3)
Une chose qui est intéressante c’est de voir que les gens d’extrême gauche sont plus criminels que le reste de la population.
https://sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0191886916310996
(études faits uniquement chez les hommes blancs pour éviter toute confusion avec l’ethnie)
PDF: https://researchgate.net/profile/Eric_Connolly/publication/309845639_Political_ideology_predicts_involvement_in_crime/links/59cb9f080f7e9bbfdc3b528e/Political-ideology-predicts-involvement-in-crime.pdf
En effet, l’autoritarisme de gauche est bien plus similaire à celui de de droite que ce que l’on pensait.
L’autoritarisme de gauche prédit avec force l’agression comportementale et est fortement corrélé à la participation à la violence politique. https://psyarxiv.com/3nprq
Un article intéressant sur l’autoritarisme de gauche: https://www.theatlantic.com/ideas/archive/2021/09/psychological-dimensions-left-wing-authoritarianism/620185/
Un autre article intéressant sur l’autoritarisme de gauche: https://digest.bps.org.uk/2021/10/01/left-wing-authoritarianism-is-real-and-needs-to-be-taken-seriously-in-political-psychology-study-argues/
La personnalité est stable mais pas figée. Vous ne changerez probablement pas grand-chose au cours des prochaines années, mais vous en changerez probablement beaucoup au cours des prochaines décennies. (Votre ordre de classement parmi votre groupe d’âge pour n’importe quel trait ne changera probablement pas beaucoup, cependant.) https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0146167220949362
Les personnes ayant de jolis traits de personnalité sont moins susceptibles de s’engager dans des manifestations politiques. https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/02185377.2020.1814365
Les politiciens sont plus susceptibles de défendre leurs points de vue contre des preuves décevantes que le grand public. https://pure.au.dk/portal/files/196718602/Accepted_manuscript_including_supplementary_materials.pdf
Six études, six mille participants. La majesté est associée au narcissisme, également partisane, et conduit à des conflits dans la vie quotidienne. https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0223749
Méta-analyse: il n’y a pas de traits de personnalité qui rendent les gens plus ou moins enclins à entretenir des théories du complot. Ils sont une aberration de pensée égalitaire. https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2019.00205/full?utm_source=F-NTF&utm_medium=EMLX&utm_campaign=PRD_FEOPS_20170000_ARTICLE
« En fait, les conservateurs affichent des scores beaucoup plus élevés en ce qui a trait aux mesures de dédain et de dégoût » Cette croyance était très populaire dans le milieu de la psychologie politique. Malheureusement, les recherches les plus récentes ont montré que c’était faux.
L’étude psychophysiologique transnationale la plus complète à ce jour ne parvient à trouver aucune preuve que les conservateurs répondent plus fortement aux stimuli négatifs que les progressistes: https://www.cambridge.org/core/journals/american-political-science-review/article/negativity-biases-and-political-ideology-a-comparative-test-across-17-countries/F80A700B09BE107D15C51A3301C495E7
En fait, énormément de croyances que l’on avait en psychologie politique se sont avérés fausses. La psychologie politique a été touché de plein fouet par la crise de la réplication.
La découverte de la psychologie classique, suggérant que les conservateurs ont une réponse physiologique plus forte aux menaces, est renversée par des réplications ratées. https://psyarxiv.com/vdpyt/
Et: https://psyarxiv.com/49hfg/
Un article très intéressant à lire sur le sujet: https://slate.com/technology/2019/06/science-replication-conservatives-liberals-reacting-to-threats.amp Et un thread sur le sujet: https://web.archive.org/save/https://threadreaderapp.com/thread/1140954856280285186.html
Des découvertes largement diffusées sur les différences de fonction cérébrale entre les libéraux et les conservateurs peuvent également s’avérer fausses.
https://ecommons.luc.edu/cgi/viewcontent.cgi?referer=https://t.co/lqBWJqbsMf&httpsredir=1&article=3298&context=luc_diss
Contrairement aux prévisions, les libéraux étaient plus fortement repoussés par des individus dont la politique divergeait de la leur que les conservateurs.
https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1948550620904275
Il existe plusieurs études prouvant que les libéraux sont plus dégoûtés que les conservateurs dans le domaine des opinions politiques divergents de la leurs.
« Étonnamment, nos résultats ont indiqué que les libéraux pourraient avoir de plus grands préjugés émotionnels négatifs à l’égard des politiciens qui sont idéologiquement différents, et que cette différence peut être particulièrement prononcée en ce qui concerne le mépris » https://jspp.psychopen.eu/article/view/822
Qui ne veut pas entendre le point de vue de l’autre côté?
Les personnes ayant des opinions de gauche / libérales sont plus susceptibles de bloquer ou de désamorcer leurs homologues idéologiques que celles qui ont des opinions de droite / conservatrices: https://medium.com/@NoahCarl/who-doesnt-want-to-hear-the-other-side-s-view-9a7cdf3ad702
Les individus qui se considéraient comme « ouverts d’esprit » n’ont pas montré de réponses plus ouvertes et impartiales aux opinions politiques opposées.
https://search.proquest.com/openview/abe8cf853b03f6f6f5f3377a20bfd498/1?pq-origsite=gscholar&cbl=2026366&diss=y
Les démocrates sont plus favorables à la censure que les républicains: https://web.archive.org/web/20201001135126/https://threadreaderapp.com/thread/1098403734139355136.html
Noter que les progressistes soutiennent la censure lorsque les femmes, l’islam ou les Noirs sont dépeints de manière négative.
Mais bizarrement, ils n’ont aucun problème lorsqu’il s’agit de dépeindre les hommes, le christianisme ou les blancs de manière négative.
https://www.researchgate.net/publication/333677484_The_Ideology_of_Censorship (Noter que cette hypocrisie existe aussi chez les conservateurs mais c’est bien moins forts que chez les progressistes).
«Dans des décisions allant de la revue papier à l’embauche, de nombreux psychologues sociaux et de la personnalité ont déclaré qu’ils discrimineraient des collègues ouvertement conservateurs. Plus les répondants étaient libéraux, plus ils disaient qu’ils feraient de la discrimination. https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1745691612448792?journalCode=ppsa
USA: une enquête montre que les gens de gauche sont 3 fois plus enclins à « unfriend » pour désaccord politique que les conservateurs ou libertariens. Et les femmes de gauche plus encore que les hommes de gauche https://fortune.com/2016/12/19/social-media-election/?fbclid=IwAR1UZbVd0GN3N2WZptkbzF8NexVJbxrFwnbAzDZ_ozGyKtQHi_2u7Ewdr4g
Une découverte importante: les conservateurs échantillonnent un plus large éventail de sources d’information que les libéraux, peut-être parce qu’ils sont larges d’esprit, mais probablement surtout parce qu’une grande partie de la production d’informations est produite par des journalistes libéraux. https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2158244019832705
En terme, d’idées politiques, les progressistes sont moins tolérants que les conservateurs ce qui n’est guère étonnant.
Je pense qu’il y a deux raisons à cela:
1 La première est d’ordre structurelle: Dans les pays occidentaux, les progressistes ont le pouvoir sur les conservateurs. Ils contrôlent l’enseignement, les médias, la culture (cinéma, théâtres,…) et la « société civile » (ONG qui dès qu’elles s’impliquent dans le débat politique montrent leurs partis pris de gauche). A travers tous ces canaux, ils peuvent propager leurs idées. Donc quand on est conservateur, on est forcément exposé aux idées des progressistes. Voir même influencés par ces idées. Je ne compte plus le nombre de gens de droite que je connais qui acceptent des discours propagés par la gauche alors qu’ils sont faux (le fait que les inégalités sociales ont explosés en France ces dernières décennies, le fait qu’il ait un problème de sexisme en France,…). Trop souvent, les gens de droite acceptent comme réalité des discours de gauche.
Forcément quand vous n’avez pas le pouvoir, vous vous montrez plus tolérants vis à vis des opinions qui ne sont pas les vôtres. Si la droite possédait le pouvoir (médias, cultures, enseignement,..) elle serait je pense bien moins tolérants.
2 La deuxième est d’ordre idéologique: Les progressistes se sentent investi d’une mission d’améliorer le monde voire carrément de créer un ordre sociétale nouveau. Raymond Aron a bien montré que la croyance en l’utopie à réaliser conduisait à un plus grand sectarisme. Les progressistes sont persuadés de connaitre la Marche de l’Histoire et quiconque ne pense pas comme eux est forcément réfractaire au Progrès. Les progressistes veulent changer les choses. Forcément, il faut plus d’énergie pour changer les choses que pour les conserver. On sent moins chez les conservateurs le sens d’une mission noble, j’ai l’impression que le plus souvent, cela consiste surtout à conserver le statu quo existant. Ce qui est d’ailleurs problématique car parfois, j’ai l’impression que les conservateurs veulent surtout conserver le statu quo pour le conserver sans eux mêmes savoir pourquoi ils veulent le conserver.
Pendant longtemps, la psychologie politique a considéré que les conservateurs étaient plus partiaux et avaient plus besoin d’explications que les progressistes. Toutefois, de récentes études ont remis en question cette hypothèse en montrant que la prédominance des progressifs dans les sciences sociales ont amener les sciences sociales à considérer injustement les conservateurs comme des étrangers et des anormaux, et les progressifs comme non biaisés et «normaux». En réalité, les conservateurs et les progressistes sont aussi biaisés les uns que les autres. C’est juste que leurs biais différent selon leurs croyances. Pour certaines choses, les progressistes sont plus biaisés. Pour d’autres, les conservateurs sont plus biaisés.
Un exemple de biais chez les progressistes c’est l’égalitarisme: https://www.researchgate.net/publication/322631668_Equalitarianism_A_source_of_liberal_bias
Les libéraux sont plus biaisés que les conservateurs face aux preuves qui jettent un regard défavorable sur les groupes de faible statut. https://www.researchgate.net/publication/326144740_Low-status_groups_as_a_domain_of_liberal_bias
Les libéraux et les conservateurs sont plus capables de détecter les failles logiques dans les arguments de l’autre partie que dans les leurs. L’idéologie altère la capacité de raisonner. https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1948550619829059
Lorsque les résultats de la recherche violent le récit, les gens ont tendance à se transformer en «théologiens intuitifs», se pliant en quatre pour protéger les vérités sacrées:
https://www.researchgate.net/publication/327837926_Post-truth_anti-truth_and_can%27t-handle-the-truth_how_responses_to_science_are_shaped_by_concerns_about_its_impact
Ceux de gauche et de droite ont une compréhension différente de la réalité factuelle – bien que souvent les deux soient faux, ce qui exagère la prédominance de l’actualité (les deux sont victimes du biais de disponibilité): https://news.harvard.edu/gazette/story/2020/06/study-finds-political-bias-skews-perceptions-of-verifiable-fact/
La psychologie politique renverse une autre pépite de la psychologie politique: les progressistes sont tout aussi obéissants que les conservateurs, mais juste pour les différentes autorités. https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0146167214538672 Encore un exemple du biais anti conservateur dans la psychologie.
Le problème c’est encore une fois la manière dont on mesure l’obéissance: si on la mesure devant des autorités « conservatrices » on trouvera que les conservateurs sont plus obéissants que les autorités « conservatrices ».
Un autre facteur qui pourrait expliquer la plus grande intolérance des progressistes c’est que les métiers les plus à gauche sont bien plus à gauche (et surtout beaucoup plus homogène politiquement que les métiers à droite qui sont plus diversifiés politiquement).
Comment les personnes travaillant dans diverses industries / professions penchent politiquement (États-Unis): https://otherlife.co/occupations-and-their-ideologies/
Forcément, si la pensée dominante de la société est progressiste et qu’en plus, vous ne fréquentez que des gens qui pensent comme vous cela incite bien plus au sectarisme. Personnellement, j’ai l’impression que le sectarisme des progressistes varie. D’expérience personnelle, il est particulièrement chez les journalistes et les universitaires des sciences sociales. Que des métiers extrêmement homogènes (il y a très peu de gens de droite).
Une autre chose que j’avais oublié de dire concernant la raison numéro un du plus grand sectarisme des progressistes concernant les idées politiques différentes c’est que dans notre société, il est plus valorisant d’être progressiste que conservateur, d’être de gauche que d’être de droite. (Certes cela varie selon les milieux mais de manière générale, grâce aux relais de pouvoir de la gauche, celle ci a meilleure presse. Une partie non négligeable des gens de gauche se prennent pour le camp du Bien. C’est bien moins vrai en face).
Un excellent exemple du biaisement des médias c’est concernant la couverture médiatique à l’étranger; systématiquement, les médias ont tendance à être plus dévalorisants envers les gens de droite que de gauche (enfin pour s’en rendre compte, il faut connaitre le pays en question. Quand on le connait, on s’apercoit très vite de ce fait)
J’ai émis quelques critiques envers la psychologie politique mais je reste convaincu du fait que les gènes influencent notre orientation politique (les gènes influencent pratiquement tous dans notre comportement).
Par contre, je suis étonné de cette conclusion: « qu’il est inutile d’argumenter avec une personne résolument à gauche ou à droite. Même si vous lui présentez des faits probants lui démontrant qu’elle a tort, cette personne ne changera pas son opinion » Si la génétique influence notre orientation politique cela ne la détermine pas complètement. L’environnement la détermine aussi en partie. Environnement et génétique ont des interactions complexes qui déterminent qui nous sommes. Contrairement à ce que l’on croit: La génétique n’est pas immuable et l’environnement n’est pas muable (il peut l’être mais souvent, changer l’environnement est extrêmement difficile).
Psychologiquement, il est très difficile de changer les croyances profondes de l’individu mais cela n’a rien à voir avec la génétique. Si une personne est idéologue cela ne sert à rien d’argumenter.
De toute facon, beaucoup de débats politiques portent sur des questions particulières où l’on peut modifier l’opinion de la personne. On ne changera pas son orientation politique mais on peut la faire changer d’avis sur une question particulière sauf si elle est vraiment idéologue. Parfois, on n’arrive pas à la faire complètement changer d’avis mais qu’au moins, elle ait modifié son opinion.
Personnellement, j’ai toujours la même orientation politique qu’il y a 5 ans. Par contre, sur pas mal de questions, j’ai modifié mon point de vue.
« Qu’avaient ces 18 pays en commun si ce n’est pas leur position sur l’axe gauche-droite? Comme le veut la théorie du fer à cheval, ces gouvernements de droite (comme l’Arabie Saoudite et l’Iran) et de gauche (comme le Venezuela) » Sauf que pour parler de gauche et droite, c’est toujours par rapport à autrui. Or, dans un pays comme l’Arabie Saoudite, il n’y a pas de partis politiques. La notion gauche droite n’a de sens que dans un pays moderne pas dans un régime pré moderne. On ne pourrait pas parler de gauche droite pour l’Ancien régime. On peut pas dire Louis XIV était de droite c’est un non sens absolu. C’est la même chose pour l’Arabie saoudite qui est un régime non moderne. On peut dire que l’Arabie Saoudite est ultra conservatrice mais pas qu’elle est de droite. D’ailleurs, économiquement, l’Arabie saoudite a un très large état providence.
La notion gauche droite n’a de sens que pour les régimes qui connaissent la modernité politique.
Il ne faut pas oublier que la notion gauche droite est relative. On est de droite car on peut se positionner politiquement par rapport aux autres.
La notion gauche droite peut varier selon les époques et selon les pays.
A une époque, les libéraux étaient à gauche en France. Alors qu’aujourd’hui, la gauche est socialiste. En Amérique latine, vous pouvez avoir des partis de gauche qui sont conservateurs sur le plan des moeurs.
Après, on est d’accord qu’en général, il y a une base commune à la notion de droite ou la notion de gauche.
Une définition assez bonne de la gauche et de la droite:
La personne de gauche, au moins par défaut et avant d’en apprendre plus, aura en général l’intuition que les hiérarchies, les inégalités, et même plus généralement les différences, quelles qu’elles fussent, entre individus et entre groupes, ont leur source dans des mécanismes qui sont au mieux, arbitraires, et au pire, injustes. Elles ne sont donc pas acceptables moralement.
La personne de droite, avec les mêmes clauses, aura en général l’intuition que ces mêmes caractéristiques des groupes humains sont soit justifiées, soit nécessaires ; que ce soit au sens fort (le bon fonctionnement des sociétés humaines nécessite l’existence de hiérarchies) ou au sens faible (les hiérarchies ne sont ni un bien ni un mal mais elles apparaissent spontanément au sein des sociétés humaines).
En gros, la gauche tend à refuser les inégalités et à penser que c’est injuste là où la droite aura plus tendance à les accepter.
Un meilleur exemple du fer de cheval c’est au niveau des idées. Heidegger et les penseurs de la Révolution conservatrice en Allemagne se sont inspirés en partie du marxisme. Eux mêmes ont énormément inspirés les penseurs d’extrême gauche (en particulier les penseurs du post modernisme). Je pense à l’influence de Carl Schmitt
«Plus de 60% des progresistes extrémistes ont dit qu’il était« toujours »ou« parfois »acceptable de crier un orateur; contre 15% pour les conservateurs extrêmes », selon une enquête à grand échantillon récemment publiée auprès d’étudiants américains.
https://www.thefire.org/largest-ever-free-speech-survey-of-college-students-ranks-top-campuses-for-expression/
«37% des étudiants de l’Ivy League déclarent qu’il est« toujours »ou« parfois »acceptable de crier un orateur, contre 26% des étudiants non inscrits dans les collèges de l’Ivy League.»
« Les étudiantes ont déclaré moins tolérer les locuteurs que les garçons. Les étudiants LGBT ont déclaré moins de tolérance pour les locuteurs que les étudiants hétérosexuels. Les étudiants noirs ont déclaré moins de tolérance que les étudiants hispaniques, asiatiques ou blancs. »
« Les étudiants des écoles de l’Ivy League étaient légèrement plus favorables à l’utilisation de la violence pour arrêter un discours sur le campus: un total de 21% ont exprimé un certain niveau d’acceptation de la violence dans ces cas. Les étudiants progressistes ont exprimé une plus grande acceptation de la violence. »
« Les étudiants s’identifiant comme extrêmement progressistes ont déclaré que la violence pour empêcher un discours ou un événement de se produire sur le campus était ‘toujours’ ou ‘parfois’ acceptable à un taux deux fois plus élevé que les étudiants s’identifiant comme extrêmement conservateurs: 13% à 6%. »
«60% des étudiants ont déclaré avoir le sentiment qu’ils ne pouvaient pas exprimer d’opinion à cause de la façon dont les étudiants, un professeur ou leur administration réagiraient. Ce nombre est le plus élevé parmi les « républicains forts » (73 %) et le plus bas parmi les «démocrates forts» (52 %)’ . »
« Les fondations morales ne provoquent pas ou ne prédisent pas de manière significative l’idéologie politique. Les orientations politiques sont plus stables dans le temps que les fondations morales, et les fondations morales sont plus probablement le produit d’orientations politiques que l’inverse. »
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/ajps.12448
« Qu’avaient ces 18 pays en commun si ce n’est pas leur position sur l’axe gauche-droite? » Bah d’eux mêmes violer les droits de l’homme, c’est peut être cela le point commun. Quand tu es un régime autoritaire, tu as tout intérêt à refuser les critiques contre les droits de l’homme.
En plus, la Chine est une grande puissance économique. Donc ce positionnement peut aussi être le fait de vouloir s’attirer les faveurs de la Chine.
Une autre raison c’est que dans les pays cités, on voit beaucoup de pays qui sont profondément anti occidentaux. Donc leur motivation peut être la haine de l’Occident.
Il est évident que l’idéologie des gens au pouvoir joue un rôle sur le comportement qu’a un état sur la scène internationale mais d’autres facteurs (géopolitiques, économiques) rentrent en compte.
Donc je ne suis pas sûr que cet exemple soit le meilleur pour illustrer le fer de cheval (qui est par ailleurs très vraie).
Je pourrais multiplier les exemples:
idéologiquement, on observe clairement des points communs entre LFI et RN (par contre, leur électorat diffère radicalement. Par contre, un positionnement géopolitique assez proche (pro russe, anti américain, pro Assad), des positions économiques assez similiaires, même rejet de la mondialisation,;…).
Au niveau des régimes, le nationalisme panarabe de Nasser qui a été loué par une partie de la gauche en Europe était inspiré du national socialisme (ce ne fut pas la seule inspiration mais l’une d’entre elle).
Même chose concernant le péronisme et le fascisme italien. Le péronisme s’est inspiré du fascisme (noter qu’encore une fois ce n’est pas la seule source d’inspiration).
Ou bien Vargas au Brésil et le fascisme italien. Pour le coup, Vargas était très inspiré du fascisme.
Et le pire, c’est que Vargas est toujours loué par la gauche brésilienne: http://www.contrelitterature.com/archive/2013/03/05/amerique-hispanique-la-longue-marche-vers-l-unite-1833-2013.html (c’est vers le milieu de l’article).
D’ailleurs, cet article est un bel exemple de converge, Arnaud Imatz (un type assez connoté extrême droite) interroge Alberto Buela (un type d’extrême gauche).
(Noter que cet article est assez intéressant)
Le Venezuela chaviste est un parfait exemple de convergence des luttes. Le chavisme est clairement nationaliste. Chavez était antisémite.
« Ceci dit, la portion plus modérée du spectre politique – dont fait partie la majorité de la population – est généralement moins intéressée à la politique et démontre une cohérence idéologique moindre » Personnellement, je trouve la formulation trompeuse. Car modéré tant à renvoyer à avoir des positions politiques centristes. Ce n’est pas du tout la même chose que politisé. Une personne politisé c’est une personne avec de fortes convictions politiques (mais cela ne présage rien des convictions politiques en question. Vous pouvez être très politisé en étant centriste).
L’inverse de modéré selon moi c’est être extrémiste ou radical. L’inverse de faiblement politisée c’est être militant/fortement politisé.
Ce n’est absolument pas la même chose. Il y a des gens qui votent pour le RN qui est d’extrême droite sans s’intéresser beaucoup à la politique.
Ceci dit, il est vrai qu’en général si vous êtes vraiment très radical politiquement, il y a de grandes chances que vous êtes fortement politisé (ce n’est pas toujours le cas). Par exemple, les libertariens sont adeptes d’une idéologie radicale (ce n’est pas péjoratif c’est juste la vérité). Or, il y a peu de chances que l’on devienne adeptes d’une telle idéologie si on n’est pas fortement politisé. C’est parce que l’on a réfléchi et lu que l’on devient libertarien. On n’est pas libertarien par hasard. Les gens peu politisés sont plus conformistes. Ils auront plus tendance à se conformer aux opinions politiques vu comme bonnes par leur groupe social ou la société.
Adopter une idéologie radicale c’est aller à contre courant de la société et donc cela demande un certain degré de conscience politique.
Une autre différence à faire c’est entre la politique politicienne (celle des partis politiques et la Politique (au sens large c’est à dire ce qui concerne les affaires de la cité). On peut être très politisé concernant la Politique tout en étant peu politisé sur le plan de la politique politicienne. Personnellement, c’est mon cas. Je suis très intéressé par la Politique (et j’ai de fortes convictions politiques). Par contre, la politique politicienne ne m’intéresse pas beaucoup. Je la suis un peu.
Et quand je vote, je choisis par défaut. Aucun parti ne me convient. Je choisis juste le moins pire selon moi. Personnellement, je ne m’attends pas à grand chose des politiciens. J’ai une très faible opinion dans l’ensemble des politiciens.
Personnellement, rien ne m’agace plus que les gens qui défendent les politiciens de leurs bords politiques corps et âmes même quand ils sont indéfendables (genre corrompus).
En réalité, certaines personnes semblent ne pas savoir faire la distinction entre programme politique et compétence. En effet, c’est pas tout d’apprécier le programme politique de la personne, encore faut t il qu’il soit compétent.
Par exemple, Trump quelque soit votre idéologie politique, tout le monde peut reconnaitre qu’il est incompétent. Il suffit de voir le bordel dans son administration (turn over affolant, postes vacants, annulation de ces décrets parce que ceux ci ne respectaient pas les règles de forme,…..).
Je trouve détestable les personnes qui viennent défendre un politicien jusqu’au bout. Par exemple nier l’incompétence de Trump.
Quand on vote il faut prendre en compte le programme politique mais aussi la compétence du parti/du politicien.
Un problème avec cet article c’est qu’il semble résumé gauche/droite à progressiste/conservateur. Chose qui fonctionne plutôt bien aux USA.
Mais pas dans les tous les pays. Je pense en particulier dans les pays avec la proportionnelle. Personnellement, je vis en Belgique où les conservateurs sur le plan sociétal sont les démocrates chrétiens. Or, leurs partis (il y a un parti francophone et un flamand) sont considérés comme centristes.
Les libéraux sont classés à droite alors qu’ils sont progressistes sur le plan sociétal mais économiquement à droite.
La Flandre a connu un effondrement de la religion catholique. C’est passé d’une région où l’église était toute puissante dans les années 60/70 à une région très peu religieuse. Pourtant, cette région s’est droitisée depuis. Car l’effondrement des démocrates chrétiens ont profité à la NVA (droite nationaliste) et Open Vld.
Aujourd’hui, 45% des électeurs flamands ont voté soit pour la NVA (droite) ou le Vlams Belang (extrême droite).
La Flandre est moins religieuse que la Belgique francophone, plus progressiste sur le plan sociétal. Pourtant, c’est bien plus à droite.
Preuve que droite et conservatisme ne coincident pas toujours. Même si je suis d’accord qu’en général c’est lié.
De plus, la religion et la politique c’est très vrai aux USA. Beaucoup moins en Europe occidentale où la société est beaucoup plus sécularisé. La religion a bien moins sa place en politique européenne. Et les partis démocrates chrétiens ont tendance à être plutôt des partis centristes.
A noter que c’est dommage de traiter uniquement l’aspect individuel sans parler de l’aspect collectif. L’humain étant conformiste, on peut parfaitement imaginer que des personnes adoptent des croyances politiques par conformisme (je pense surtout aux gens peu politisés). Il se peut très bien qu’une personne soit progressiste en France car c’est bien vu de l’être et que c’est la tendance dominante dans son milieu mais qu’elle aurait été conservatrice si elle avait vécu dans une société conservatrice.
Une dernière chose: les migrants. Ils ont souvent une mentalité tribale, ils votent pour avantager leurs groupes. Voilà pourquoi on voit des musulmans pourtant conservateurs voter pour la gauche progressiste. Car ils ont une mentalité pré moderne. Càd que l’important ce n’est pas tant les convictions politiques que ce que leur rapporte. La gauche les favorise donc ils votent pour eux.
C’est problématique ce type de mentalité.
Le plus drôle c’est de voir les turcs voter à gauche en Europe mais dans le même temps, les mêmes qui votent à gauche en France, en belgique et en Allemagne votent à droite aux élections turques.
J’avais lu la même chose pour les indiens. Ils sont massivement démocrates aux USA mais soutiennent la droite nationaliste en Inde. Pourquoi ?? Car ils votent pour des raisons tribales pour les démocrates et non par conviction (enfin c’est ma déduction)
Une étude intéressante:
Le seul domaine dans lequel les opinions des progressistes et des conservateurs divergent sérieusement est la politique.
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/23743603.2020.1756242
Lire la deuxième partie de cet article sur la Californie et les « valeurs traditionnelles »: https://frenchpress.thedispatch.com/p/bernie-sanders-will-never-get-the?token=eyJ1c2VyX2lkIjo0MzQwOTczLCJwb3N0X2lkIjoyMjU1MTIsIl8iOiJMUFI3TyIsImlhdCI6MTU3OTA0NTIwNywiZXhwIjoxNTc5MDQ4ODA3LCJpc3MiOiJwdWItMjE3NjUiLCJzdWIiOiJwb3N0LXJlYWN0aW9uIn0.dsBM8LablOZP_va-rxQZkizrUpz3aFC2tpS7FVol9Zw
«Encourager les individus à attribuer l’idéologie politique à la biologie conduit à une diminution des préjugés politiques, à une diminution de l’intolérance politique et à une perception d’une moindre polarisation politique». https://psyarxiv.com/pkjh7/
(Ceci dit, l’effet est relativement petit)
De nouvelles preuves suggèrent que la gauche trouve particulièrement difficile de sympathiser avec la droite. https://newhumanist.org.uk/articles/5726/does-the-left-have-a-problem-with-empathy
On pourrait penser que plus les gens ont de connaissances politiques, moins leurs attitudes politiques seraient héritables. Mais c’est l’inverse: plus de connaissances → une plus grande héritabilité.
https://www.cambridge.org/core/journals/journal-of-experimental-political-science/article/abs/genes-ideology-and-sophistication/91C7C343BBA8801732F62E7D55B16676
«Le conservatisme sociopolitique est extraordinairement héréditaire (74 %) pour le cinquième le plus informé du public. «
Méta-analyse : les conservateurs obtiennent des résultats inférieurs aux mesures courantes d’ouverture à l’expérience. MAIS contrairement à 25 ans d’affirmations contraires, il n’y a aucune preuve solide que (le manque d’) ouverture provoque le conservatisme.
La meilleure estimation (avec preuves) : les gènes causent les deux:
https://psyarxiv.com/esrku/
Plusieurs études semblent montrer qu’aux États-Unis, les progressistes (en particulier les femmes blanches progressistes) sont plus susceptibles de souffrir de maladies mentales:
https://www.eviemagazine.com/post/over-50-percent-white-liberal-women-under-30-mental-health-condition?fbclid=IwAR1j_YA6oaVBQIeEXm_5BbQRJGVkF4AUO4UchLHw6RroUTxcm0Fnl9TFAY8
Les personnes vulnérables à la dépression sont moins susceptibles de s’identifier aux partis de droite traditionnels, moins susceptibles de voter pour eux et moins susceptibles de se placer do côté de la droite du spectre idéologique. https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1354068820930391
Un excellent article: https://jonathanhaidt.substack.com/p/mental-health-liberal-girls
un bon article: https://americanaffairsjournal.org/2023/03/how-to-understand-the-well-being-gap-between-liberals-and-conservatives/
Un autre article à lire:
https://storylines.substack.com/p/the-despair-of-young-liberal-women
Une réponse aux gens qui pensent que c’est juste que les conservateurs sont sous diagnostiqués: https://web.archive.org/web/20230323163839/https://threadreaderapp.com/thread/1635643344096317445.html
Et: https://web.archive.org/web/20230323164058/https://threadreaderapp.com/thread/1633928433867849729.html