Pour la gauche, un monde sans État-providence serait impensable car dans une telle société, les plus démunis seraient laissés pour contre. Que ferions-nous des paralysés, des invalides, des trisomiques, des vieillards terrassés par l’Alzheimer? Pour eux, le soutien du gouvernement est indispensable pour que ces individus ne soient pas un fardeau pour la société. À leur avis, la « solution libertarienne non-avouée » consiste à adopter une stratégie eugénique, c’est-à-dire à les laisser crever, ou encore à forcer leur famille à les prendre en charge à leurs frais. Et à ce qu’il paraît, cet argument est infaillible pour désarçonner les libertariens!
Sur le blogue de Papiptibi:
« votre soeur met au monde un enfant atteint de paralysie cérébrale. Deux ans plus tard, les deux parents décèdent. Vous exigeriez de cet enfant (qui vit et vivra dans un état semi-végétatif) qu’il fasse sa part dans la production de biens et services, pour avoir le droit d’espérer que l’État prenne soin de lui? (…) Vous choisissez le beurre, ou l’argent du beurre? Le désengagement de l’État, ou l’engagement forcé (sur les plans financier et humain) du citoyen envers un tiers (son neveu, dans l’exemple ci-dessus), au moyen d’une législation coercitive? (…)Kossé kon fait avec ces épaves-là? On les krisse à la poubelle? On les passe dans le blender? On en tire de la viande pour la saison des barbecues? »
Et selon Darwin , un blogueur gauchiste:
« L’exemple que vous donnez (un enfant atteint de paralysie cérébrale) est un classique pour désarçonner les libertariens. En général, ils éludent cet argument, car leur réponse les amènent inévitablement à appuyer une forme d’eugénisme ou de darwinisme social. (…) Les libertariens, y compris les minarchistes, répondent toujours que les personnes qui ne peuvent satisfaire elles-mêmes à leurs besoins n’ont qu’à se reposer sur leurs proches et que cela favorise la charité volontaire et la collaboration. Sauf que bien des gens, et de plus en plus, n’ont pas de proches !
Que fait-on d’eux ? On compte sur une bien aléatoire charité qui sera toujours plus généreuse envers ses proches. Et les autres ? On les laisse crever ? Dans ce sens, la comparaison que je fais avec l’eugénisme ou le darwinisme social est loin d’être une exagération…
N’ayant pas de réponse claire et nette à ce sujet autre que l’eugénisme (objectif qu’ils n’avoueront jamais, ou très rarement), ils cessent le débat ou le dévie sur d’autres questions (…) »
Évidemment, il y a beaucoup de faussetés dans ces commentaires. La solution libertarienne à cette problématique n’est pas eugénique et ne consiste pas non plus à imposer le fardeau de ces gens à leur famille. Encore une fois, les gauchistes ne connaissent rien de la philosophie libertarienne.
Tout d’abord, il y a une chose à mettre au clair : si un parti libertarien prenait le pouvoir demain matin au Québec ou au Canada, il ne serait absolument pas une priorité pour lui de couper l’aide aux individus incapables de subvenir à leurs besoins eux-mêmes. Cette forme de soutien étatique n’est pas une cause significative des problèmes de société auquel nous faisons face présentement, incluant un déficit fiscal aberrant et un endettement à faire pleurer. En fait, il est fort possible qu’un tel parti ne s’y attaquerait jamais, même si le libertariannisme pur-et-dur rejette cette forme d’aide. Autrement dit, il y a bien d’autres problèmes à s’occuper avant de considérer de couper l’aide aux plus démunis. D’ailleurs, si mes impôts ne servaient qu’à aider directement ces gens, je n’aurais pas à tenir ce blogue…
Ceci étant dit, prenons comme hypothèse que demain matin, tous les nouveaux cas de trisomie, de paralysie cérébrale, ou de toute autre forme d’invalidité, ne feront plus l’objet d’aucun soutien gouvernemental. Qu’est-ce qui arriverait dans une économie basée sur le libre-marché?
La plupart des gens s’inscriraient à des régimes d’assurance couvrant ces formes d’invalidité. Il existe déjà des assurances-maladies graves, des assurances-soins longue durée. Il pourrait bien y avoir une assurance pour ces autres conditions. Vous attendez un enfant et voulez vous protéger contre le risque qu’il soit trisomique ou paralysé cérébral? Pas de problème, vous n’avez qu’à souscrire une police d’assurance couvrant ce risque. Ainsi, vous payez une prime mensuelle et en échange, on subviendra aux besoins essentiels de votre enfant jusqu’à sa mort s’il s’avère qu’il est trisomique. Évidemment, certaines personnes n’auraient pas les moyens de payer de telles assurances. C’est là que la charité pourrait entrer en ligne de compte ou encore des sociétés d’aide mutuelle.
Avant que l’État-providence ne prenne tant d’ampleur aux États-Unis (suite à la Grande Dépression et au New Deal), les américains les plus démunis comptaient sur les sociétés d’aide mutuelle (mutual-aid societies) à cet égard. Celles-ci sont méconnues de nos jours car elles n’ont plus l’importance qu’elles avaient, ayant été évincées par l’État.
Ces organisations récoltaient des cotisations et payaient des indemnités à leurs membres en cas de besoin. À New York, en 1909, 40% des familles gagnant moins de $1,000 par année étaient membres de ces sociétés. Celles-ci comptaient notamment beaucoup de nouveaux immigrants parmi leurs membres. Les services offerts par ces sociétés incluaient l’assurance-chômage, l’assurance-vie, des hôpitaux et des orphelinats, mais il n’y avait pas définition précise.
Suite aux années 1920s, ces sociétés d’aide mutuelle ont connu un déclin graduel. Premièrement, lorsque l’American Medical Association a pris le contrôle de la profession de médecin, elle s’est vite chargée d’éliminer la concurrence que représentaient les sociétés d’aide mutuelle en rendant leurs hôpitaux non-conformes sous des prétextes souvent futiles et ridicules. Puis, l’avènement de Medicare a eu comme impact d’annihiler ces organisations. Deux d’entre elles ont survécus sous forme d’entreprises privées, soit Prudential et Metropolitan Life, qui sont de nos jours des entreprises d’assurance d’envergure mondiale, mais la plupart ont disparu.
Y aurait-il suffisamment de dons de charité pour prendre en charge tous ceux qui en ont besoin? Évidemment, il ne faut pas oublier que dans une société libertarienne, il n’y aurait à peu près pas d’impôts. Donc, les contribuables auraient beaucoup plus de revenus disponibles et seraient plus en mesure d’augmenter leurs dons de charité sachant que l’État-providence n’existe plus. Et en payant moins d’impôts, certaines personnes pourraient décider de travailler moins pour s’occuper d’un proche en détresse, sans nuire à leur niveau de vie.
En somme, pour répondre à Papitibi, disons que votre soeur apprend qu’elle est enceinte, mais qu’à la naissance on réalise que l’enfant a la paralysie cérébrale. Supposons que celle-ci avait souscrit à une assurance la protégeant contre ce risque, son assureur lui versera une indemnité pour le reste des jours de l’enfant, donc au décès des parents, l’enfant ne sera pas un fardeau pour vous et les autres membres de votre famille. Supposons par contre que votre soeur n’avait pas les moyens pour une telle assurance, mais qu’elle faisait partie d’une société d’aide mutuelle à laquelle elle contribuait une petite portion de son salaire, si maigre soit-il, cette société s’assurera de veiller à ce que l’enfant soit traité dignement dans un de ses établissements commandités par une corporation voulant améliorer son image (présentement celles-ci gaspillent des milliards pour se donner une image « verte », ces sommes pourraient être détournée vers quelque chose de plus utile…) ou par des dons de charité d’individus appréciant vivre dans une société libre et ordonnée.
En fait, ce que les gauchistes négligent de considérer est que les soins et services prodigués aux démunis ne sont pas gratuits. Ils sont financés par une assurance publique payée par les contribuables. Or, cette assurance pourrait très bien être privée et financée par les assurés eux-mêmes, comme n’importe quelle autre assurance. La charité ne sert alors qu’à aider ceux qui ne peuvent assumer les coûts de cette assurance.
Désarçonné? Moi? Pas du tout!
Dude juste le fait que votre hero Rand Paul a dit que les droits civique des années 60 auraient jamais du être signe et que le gouvernement aurais pas du se mêler de ca est assez pour déboulonner ton article
Si le gouvernement aurais laisse faire y’as des états complets qui serais encore ségrégationniste
Selon montre seulement votre ignorance en la matière et votre incapacité à argumenter votre point ?
jamais rand paul n’a soutenu la ségrégation raciale car il est favorable à l’égalité devant la loi. par contre, il considère (à juste titre) qu’on doit autorisé la discrimination privée (dans les entreprises,…). http://www.contrepoints.org/2010/09/28/2154-la-discrimination-est-elle-un-droit pour rappel, le kkk était démocrate. aucun libéral ne défend la ségrégation raciale car c’est l’état qui impose cette ségrégation
Cela surprendra certainement les blancs occidentaux, mais le premier filet de sécurité chez les asiatiques quand l’un d’eux souffre d’un revers de fortune, c’est la famille. C’est aussi vrai pour les chinois que les japonais. J’ignore ce qu’il en est des coréens, mais ce doit être la même chose, puisque tout dans la culture coréenne me semble rappeler ce qu’on trouve en Chine et au Japon.
J’ai entendu des histoires sur des chinois qui ont prêté de l’argent (sans intérêts et sans réel délai imposé) quand un ami a des difficultés. Pour d’autres histoires personnels, j’ai pas mal d’exemples de chinois (en France ou en Chine) qui aident même leurs amis à chercher un logement de qualité à moindre prix, en usant de leurs contacts.
Autrefois, un ami de mon père (un propriétaire) lui avait proposé un (de ses) appartement à prix vraiment dérisoire (l’un des plus beaux qu’il possède, m’a-t-on dit), simplement parce qu’il voulait que tous les deux vivent dans le même quartier pour se voir plus souvent. Mon père avait décliné l’offre car l’appartement était très très grand, et qu’à l’époque, il vivait seul, et il a donc proposé à un autre de ses amis (qui avait une femme et plusieurs enfants) de prendre ce logement à bas prix, car il me disait qu’une famille pauvre aurait plus besoin de cet appartement que lui; le propriétaire avait accepté, même s’il n’avait aucun lien d’amitié avec les gens de cette famille.
Je n’ai pas l’impression que les blancs sont aussi enclins à témoigner une telle charité. Néanmoins, la charité qu’accorde les asiatiques ne se fait qu’entre eux, ils refuseraient de prêter de l’argent à quelqu’un d’une autre race (ce qui est logique puisque la charité diminue vraisemblablement à mesure que la distance génétique augmente).
Sinon, Nicolas Marquès avait publié un article excellent sur les sociétés d’entraide. Il est vraiment à lire (tout comme l’article du mises.org référencé dans le présent article).
Cliquer pour accéder à marques%20mutuelles.pdf
l’état providence est un système pervers car il prétend lutter contre la pauvreté mais maintient les pauvres dans leur situation, il transforme les pauvres en assistés. le socialisme a besoin des pauvres pour prospérer. voilà pourquoi loin de diminuer la pauvreté, le socialisme avec les aides sociales amène les pauvres dans une situation de dépendance. la redistribution de richesse est un synonyme de clientélisme. l’état providence est un système absurde car il prend à ceux qui ont réussi pour financer ceux qui échouent ce qui décourage la réussite et encourage ceux qui échouent à rester dans leur situation, a ne rien faire pour améliorer leur situation. pour les socialistes, les pauvres sont des incapables, incapable de s’en sortir pour eux c’est pour cela qu’ils ont besoin de l’état pour les protéger et pour veiller sur eux. les socialistes pensent qu’ils sont meilleurs que les pauvres, qu’ils doivent décider à la place des pauvres