Le premier octobre 2012, une superbe frégate argentine, le Libertad, a été saisie au Ghana, alors qu’elle y était de passage. La raison est que le gouvernement de l’Argentine n’a toujours pas remboursé ses créditeurs suite à son défaut de $81 milliards en 2001. L’Argentine a offert à ses créditeurs de subir une perte de 65% sur leurs obligations, ce que 93% des détenteurs ont accepté. Cependant, ces obligations ne comportent pas de clauses d’actions collective, comme celles de la Grèce, qui permettrait au gouvernement d’imposer ce règlement à tous les créditeurs à partir du moment où les deux tiers d’entre eux l’accepte. C’est de cette manière que la Grèce a récemment évité de faire « officiellement » défaut sur sa dette (même s’il s’agit dans les faits d’un défaut).
Récemment, un jugement en cour internationale a confirmé une dette de $1.6 milliard envers le fonds Elliott Management, qui fait partie des 7% qui cherchent à être entièrement remboursés. D’ailleurs, les titres du gouvernement argentin sont sujets à une clause pari passu qui fait en sorte que si l’État accepte de rembourser un ou plusieurs de ses créditeurs à plus de 65%, elle devra faite cette offre à l’ensemble de ses créditeurs. C’est en raison de cette clause que le gouvernement argentin n’a pas fait d’offre à Elliott pour les faire taire, car s’il le fait, il devra rembourser tout le monde et le pays ne dispose pas des fonds. Pourtant, un tel accord est nécessaire à l’Argentine si elle veut ravoir accès aux marchés obligataires pour se financer. L’ordre de la cour pourrait être appliqué dès la fin de février 2013, moment auquel nous pourrions assister à un autre défaut de l’Argentine sur sa dette.
Comment un pays peut-il en arriver là?
Pour répondre à cette question, il nous faut tout d’abord remonter aux causes de la crise qui a mené au défaut de 2001.
En 1991, sous la supervision du FMI, l’Argentine a adopté un régime de taux de change fixe en arrimant le peso au dollar américain. À ce moment, les investisseurs obligataires en ont déduit que si les choses tournaient mal, le FMI allait renflouer le gouvernement argentin, ce qui a fait grandement diminuer la perception de risque du marché envers les obligations argentine. Par ailleurs, avec une devise arrimée au dollar, le risque de change était aussi presque éliminé, en théorie. Les investisseurs se sont donc rués sur les titres de dette d’Argentine, dans la perspective d’obtenir un rendement supérieur avec un risque théoriquement atténué.
Avec ce nouvel afflut de dette, le gouvernement s’est lancé dans les dépenses, mais l’argent n’a pas été déployé dans des infrastructures créatrices de richesses. C’est plutôt la bureaucratie qui en a bénéficié: le nombre et les salaires des fonctionnaires ont fortement augmenté. Durant les années 1990s, la dette de l’Argentine a doublé et la croissance des dépenses du gouvernement a excédé la croissance du PIB. Pour maintenir la parité avec le dollar, la banque centrale devait maintenir une création de monnaie équivalente à la croissance de ses réserves de devises étrangères. Mais ce n’est pas ce qu’elle a fait car durant les années 1990s, le pays a maintenu un déficit de la balance commerciale de 4%. Entre 1991 et 1994, la masse monétaire a cru à un taux moyen de 60%!
Face à des pressions inflationnistes grandissantes au milieu des années 1990s, l’État a dû ralentir la création de monnaie, ce qui a engendré une grave et inévitable récession. Constatant l’insoutenabilité du système, les investisseurs se sont alors mis à délaisser les obligations argentines, craignant un défaut. Il est donc devenu difficile pour le gouvernement de financer et refinancer ses excès.
En 2000, le FMI est donc intervenu avec un prêt de sauvetage de $48 milliards, mais ça s’est avéré insuffisant car dès 2001, le pays était à sec de liquidités. En 2001, le pays était dans sa quatrième année de récession, le chômage officiel atteignait les 18%. De ses $155 milliards de dettes, $135 milliards étaient en devises étrangères, ce qui rendait impossible la monétisation de celle-ci (c’est ce qui est arrivé à l’Islande récemment). En décembre 2001, devant le refus du FMI de lui prêter davantage, l’Argentine a inévitablement fait défaut sur sa dette.
Croyez-le ou non, beaucoup de gens attribuent cet échec aux politiques libérales! C’est complètement insensé…
Cette crise a été causée par l’interventionnisme du FMI, par un système monétaire déficient, par un gouvernement populiste kleptocratique menant à des niveaux de dépenses insoutenables, par une culture visiciée de corruption et de clientélisme politique. L’Argentine avait besoin de libéraliser son économie, pas d’obtenir une carte de crédit sans limite garantie par le FMI. Notez que les Kirchner blâme la « libéralisation » économique pour la crise de 2001…
2003 : Entrée en scène de Nestor Kirchner.
En Argentine, il y a essentiellement deux factions politiques : les « peronistes » et les « radicaux », qui se sont échangé le pouvoir depuis 1983. Le « peronisme », l’idéologie mise en pratique par Juan Domingo Peron qui a été président du pays de 1946 à 1955, implique un système de clientélisme techno-bureaucratique qui permet aux gens du secteur publique ou près du pouvoir d’obtenir des privilèges. L’Argentine est ainsi devenue une économie planifiée, gérée et contrôlée par des bureaucrates. Dans ce contexte, ce sont les contacts politiques qui font la différence entre le succès et l’échec en affaires. C’est en tablant sur le fiasco du régime précédent que Nestor Kirchner s’est fait élire de façon opportuniste.
D’ailleurs, depuis que les Kirchner ont pris le pouvoir, ils se sont grandement enrichis personnellement… Les Kirchner sont originaires de la région de Santa Cruz, qui est riche en pétrole et gaz naturel. À l’époque où M. Kirchner était gouverneur de cette région, il fallait son approbation directe pour obtenir un contrat d’exploration, ce qui lui conférait beaucoup de pouvoir et de possibilités d’enrichissement. Plusieurs hommes d’affaires près des Kirchner se sont grandement enrichis sous leur règne. Si en Russie ce sont les Oligarques et au Venezuela les Boligarques, en Argentines ce sont les Empresarios K (ou les pingouins pour ceux originaires de Santa Cruz).
En Argentine, le Congrès a très peu de pouvoir. La plupart des élus (85%) ne servent qu’un seul terme et votent en ligne avec leur gouverneur provincial. Les décisions ne sont pas prises au Congrès, mais plutôt entre le Président et ses 24 gouverneurs provinciaux dans l’antichambre. Et comme le Président décide des transferts fédéraux vers les provinces, qui représentent 75% des revenus provinciaux, les gouverneurs lui mangent dans la main… C’est d’ailleurs Nestor Kirchner lui-même qui a réorganisé le système politique de cette manière, rendant les gouverneurs provinciaux plus dépendants de la présidence.
En 2007, sa femme Cristina Fernandez de Kirchner lui succède. Celle-ci est plus agressive dans son utilisation du pouvoir présidentiel et l’application des politiques peronistes. En 2008, Mme Kirchner a échangé des pesos pour $2 million de dollar juste avant une chute significative du taux de change et quatre de ses secrétaires privés sont sous enquête pour corruption. En 2009, elle adopte une loi pour augmenter le contrôle des médias par l’État. Puis, la récession sévit en Argentine, comme ailleurs. En 2010 son taux d’approbation a chuté à 20%. Mme Kirchner adopte alors un important plan de relance économique et lance une série de transferts vers les pauvres. Elle augmente aussi les salaires des fonctionnaires et leur nombre.
Lors de sa réélection en octobre 2011, Christina Fernandez Kirchner bénéficiait d’un sommet de popularité vu ses généreux transferts fédéraux vers les pauvres, la reprise économique mondiale post-crise et, surtout, un vent de sympathie du peuple suite à la mort de son mari (qui lui a valu un gain de 25% dans les sondages). Cette popularité a cependant grandement chuté par la suite, notamment lorsque les pauvres ont commencé à souffrir de l’hyperinflation résultant des politiques de la présidente et suite à ce que la croissance économique ait ralentit substantiellement en 2012. Le pays a été empreint de trois gigantesques manifestations en 2012 : 200,000 personnes le 13 septembre, 800,000 personnes le 8 novembre et plusieurs dizaines de milliers de syndiqués le 20 novembre.
En octobre 2012, une nouvelle loi donne le droit de vote au 16 ans et plus, ce qui favorisera sa réélection.
Expropriations et Nationalisations
Sous le règne des Kirchner, l’Argentine a assisté à une vague d’expropriations et de nationalisations. Les revenus provenant de ces entreprises servent à financer une partie de la croissance des dépenses de l’État et à masquer certains problèmes économiques du pays. Elles servent aussi à récompenser les amis du régime tout en faisant taire les critiques.
Jadis un exportateur d’énergie, l’Argentine importe maintenant 15% de sa consommation. Le sous-investissement résultant des politiques du gouvernement, telles que des contrôles de prix qui maintiennent les prix 70% à 80% artificiellement plus bas que le marché, n’ont pas permit à la production de suivre la demande, qui elle est subventionnée. Face à cette situation, Mme Kirchner a commencé à surtaxer les exportations de pétrole et à rationner la consommation d’électricité (notamment en exigeant des entreprises qu’elles éteignent leurs lumières plus tôt).
Finalement, en avril 2012, le gouvernement argentin a exproprié et nationalisé 51% de
l’entreprise d’énergie YPF, une ancienne entreprise d’État qui avait été vendue à l’Espagnole Repsol en 1999 pour aider l’Argentine à rester à flot. Notez qu’en 2007, le gouvernement avait fait en sorte qu’un dénommé Enrique Eskenazi, un collaborateur de Nestor Kirchner, achète 15% de YPF. L’investissement a été financé par un prêt octroyé de force par YPF elle-même et des banques. M. Eskenazi a droit à un dividende spécial de YPF équivalent à 90% de sa part des profits pour lui permettre de rembourser les prêts. C’est payant d’être un pingouin!
Le gouvernement Kirchner n’a pas été très efficace jusqu’à maintenant dans la gestion d’entreprises nationalisées. En 2003, il avait renationalisé Correo Argentino, les services postaux, suite à ce que le fils du dirigeant de l’entreprise soit devenu un politicien du parti d’opposition. Mme Kirchner a aussi nationalisé les régimes de retraite, une société d’aqueduc, des entreprises ferroviaires et une compagnie aérienne (Aerolineas Argentinas). La performance de ces entreprises a été médiocre depuis. Seulement 56% des vols d’Aerolineas atterissent à temps et l’entreprise fait des pertes.
En décembre 2008, Mme Kirchner a nationalisés les régimes de retraite. Ainsi, elle a pu les utiliser pour financer directement l’État et aussi pour exercer plus d’influence sur certaines grandes entreprises dont ces fonds de pension sont des actionnaires importants (pouvant y nommer des membres du conseil d’administration). Entre 2009 et 2011, Mme Kirchner a subtilisé $6.8 milliard des fonds de retraite pour financer les dépenses de l’État, ce qui les amènera en déficit dès 2014. Les compagnies d’assurance quant à elles ont été forcées à rapatrier $1.6 milliard de leurs portefeuilles d’investissements étrangers en Argentine.
Suite à ce que Shell ait voulu se départir de certains de ses actifs en Argentine en les vendant à Petrobras plutôt qu’à des amis du pouvoir, le gouvernement argentins s’est littéralement acharné sur Shell et ses dirigeants (23 amendes, 57 mandats d’arrêt, fermeture temporaire d’une raffinerie sans justification). C’est un dénommé Lazaro Baez, un pingouin de Santa Cruz et collaborateur de longue date de Nestor Kirchner, et son entreprise Epsur qui devait acheter les actifs de Shell en 2007.
En 2009, Mme Kirchner a fait adopter une nouvelle loi redistribuant les licences de diffusion également entre le secteur privé, l’État et le « secteur publique ». La loi, qui est toujours disputée devant les tribunaux, interdit aux détenteurs de licences radio et télé par les ondes d’aussi avoir une licence de câble. Le marché du câble a été divisé en 2,200 régions et chaque opérateur doit se limiter au maximum à 24 régions. Cette loi fera particulièrement mal au groupe Clarin. Les médias de cette entreprise ont parfois été critiques envers le gouvernement Kirchner. Le canal 13 du groupe Clarin, à accès gratuit, était parmi les seuls à diffuser une couverture complète des récentes manifestations en Argentine. En 2009, le gouvernement a nationalisé la diffusion des matchs de soccer, qui était autrefois diffusé sur les chaînes du groupe Clarin. Mme Kirchner utilise maintenant cet outil médiatique pour promouvoir ses politiques. D’ailleurs, le budget de publicité du gouvernement est de $750 millions par année. Voir ceci pour plus de détails.
Mme Kirchner utilise régulièrement le système fiscal pour nuire à ses critiques et ses opposants. Elle a imposé $123,000 d’amendes à 10 économistes pour avoir « trompé les consommateurs », s’appuyant sur une vielle loi datant de l’époque dictatoriale. En 2009, le journal Clarin publiait un article sur des irrégularités dans l’attribution de subventions agricoles. Quelques heures plus tard, 200 agents du fisc débarquaient à son siège social sans raison valable. Suite à ce que le tennisman Juan Martin del Potro ait refusé de rencontrer Mme Kirchner suite à sa victoire au US Open de 2009, le fisc n’a pas cessé de le harceler. En mars 2012, l’économiste Roberto Cachanosky publiait un article critiquant la présidente, puis recevait un avis d’audit fiscal le même jour (sont cinquième en six ans, sans qu’aucun n’ait révélé quoi ce soit de majeur).
Protectionnisme
Lors de la rencontre du G20 de 2011 à Cannes, l’organisme constatait que l’Argentine est le pays qui a le moins atteint ses cibles énoncées l’année précédente à Séoul, ayant imposé 21 nouvelles barrières au commerce en un an.
Des contrôles sur les importations ont été imposés : pour chaque entreprise, les importations doivent être équivalentes aux exportations. Des surtaxes sur les exportations de produits d’agriculture ont été exigées. Dans l’industrie minière, les importations d’équipement et de machinerie doivent être déclarées 120 jours à l’avance au gouvernement. Au moins 70% des intrants de l’industrie doivent provenir de l’Argentine. Par ailleurs, face à une fuite alarmante de capitaux, Mme Kirchner a dû imposer de sévère contrôles sur les sorties de capitaux. Les profits générés par des entreprises d’Argentine à l’étranger doivent être obligatoirement rapatriés.
Ces mesures découragent l’investissement privé en Argentine et nuisent grandement à l’économie. Elles ne permettent qu’au gouvernement de pelleter ses problèmes en avant.
Déclin économique
Au début du 20e siècle, l’Argentine était l’un des pays les plus riches du monde. Puis, cette richesse a été dilapidée par les expériences économiques de Juan Domingo Peron (1945-1955 : nationalisations et socialisme), par la dictature militaire (1976-83) et par l’intervention du FMI (1991-2001). Les Kirchners en sont à compléter ce déclin monumental, surtout depuis 2009. Le pays n’a ainsi jamais atteint le statut de pays développé. En Argentine, 30% à 40% de l’activité économique est informelle. Il affiche néanmoins un PIB par habitant comparable à celui du Chili.
Lors de leur accession au pouvoir, les Kirchner ont bénéficié d’un vent économique favorable : reprise économique mondiale, expansion fulgurante de ses deux principaux partenaires commerciaux (Brésil et Chine), hausse marquée des prix alimentaires (l’agriculture représente 9% du PIB et 20% des exportations) et hausse des prix des métaux et de l’énergie. Tout comme ce fut le cas pour Hugo Chavez, cela a rapidement moussé leur popularité et leur a conféré les fonds nécessaires pour conserver (voire acheter) le pouvoir.
Suite à la récession mondiale de 2008, l’Argentine a adopté un plan de relance de $21 milliards qui visait à doubler le nombre de fonctionnaires. Ainsi, la croissance des dépenses s’est mise à ré-accélérer vers des niveaux insoutenables. Le gouvernement est passé en déficit et utilise ses réserves de change pour se financer (suite à un désaccord avec le chef de la banque centrale, Martin Redrado, au sujet de l’utilisation des réserves de change, Mme Kirchner s’est assurée que celui-ci soit remplacé par une personne plus conciliante). Les réserves de changes sont en baisse constante depuis quelques trimestres et ont atteint un niveau qui commence à être dangereux.
La création de monnaie est aussi utilisée pour financer l’État. La masse monétaire (M2) a cru de +38% en 2012 et de +133% depuis 2008. L’inflation a fortement augmenté à 20% à 30% par année (les chiffres officiels sont manipulés pour atténuer les critiques et réduire la charge d’intérêt sur les obligations dont le taux d’intérêt est lié au taux d’inflation). L’épargne a fortement diminué, ce qui est normal dans les circonstances.
En 2012, la croissance économique a fortement ralentit ce qui place l’économie du pays en situation précaire. Les nationalisations récentes amèneront de l’argent frais dans les coffres de l’État, mais ce au prix d’une baisse massive des investissements étrangers. Le gouvernement dilapide le capital productif de l’économie pour financer sa bureaucratie à court terme. Mme Kirchner pourra bien continuer à pelleter le problème en avant, mais il faudra tôt ou tard que les dépenses de l’État soit réduites et que les contrôle de prix soient relaxés, ce qui occasionnera de graves problèmes à la population.
En somme, l’avenir n’est pas très rose pour un pays qui avait pourtant tout pour réussir: une population éduquée, des infrastructures et des ressources naturelles. Tout cela a été gâché par des politiques économiques destructrices. Qu’arrivera-t-il lorsque toutes les entreprises auront été nationalisées et que leur production sera en chute libre? Qu’arrivera-t-il lorsque les réserves de change auront été épuisées? Une chose est sûre, Mme Kirchner se doit d’espérer une forte ré-accélération de la croissance économique mondiale ainsi qu’une hausse du prix des ressources naturelles avant la prochaine élection, ce qui pourrait retarder un peu l’instant fatal de l’économie argentine. Ceci dit, le pays est sur une très mauvaise trajectoire qu’il sera bien difficile de corriger à temps. Pourtant, vous trouverez encore bon nombre de gauchistes pour vanter le kirchnerisme et le peronisme…
Dire que j’ai déjà vu certaines personnes de gauche vanter le règne de Mme. Kirchner…
Merci pour l’article
Bonjour,
Comment se fait-il que les gauchistes blâment constamment le libéralisme ?C’est a n’y rien comprendre. Je lis parfois des journaux de gauche et je tombe sur des articles comme clui-ci : http://m.guardian.co.uk/commentisfree/2013/jan/14/neoliberal-theory-economic-failure
Que répondriez-vous à ce billet (si vous avez le temps de lire)? Je n’ai pas encore une connaissance en économie assée approndie pour en faire une critique solide. J’y détecte tout de même de belles absurdités, par exemple: As wages stagnated, people supplemented their income with debt…
Ce qui m’amène à la question suivante : Quel ouvrages recommanderiez-vous pour acquérir une base plus solide en économie et en philosophie libérale (excepté votre blogue que j’ai lu et relu y compris plusieurs de vos suggestions de lectures).
Merci beaucoup pour cet excellent article vous m’aidez une fois de plus aidé à synthétiser ma façon de concevoir l’économie et la politique.
Je ne vais pas vous répondre a la place d’Acrithene mais vous faire part de mon propre cheminement: pratiquement je suis venu au libéralisme par les économistes de l’école autrichienne a savoir Hayek (la route de la servitude) ludvig von mises (traité de l’action humaine dans sa version abrégée) En passant par l’incontournable frederic Bastiat (ce qui se voit et ce qui ne se voit pas) et comme le libéralisme ne se limite pas a l’économie: l’histoire intellectuelle du libéralisme de Pierre Manent ainsi que son livre ‘les métamorphoses de la cité’ essai sur la dynamique de l’occident.
Le mot « néolibéralisme » n’a aucun sens. C’est l’exemple type d’un anti-concept (au même titre que ultralibéralisme). Personne ne se dit néolibéral. Demandez à quelqu’un qui utilise de ce terme néolibéral qu’est ce que cela veut dire ?? quel est la définition ?? Dans bcp de cas, il en sera totalement capable et même s’il arrive, sa définition sera différente de celle d’une autre personne employant aussi ce terme. Demandez à dix personnes leur définition du néolibéralisme, vous aurez de grandes chances d’avoir dix définition différentes.
Même s’ils ne sont pas d’accord entre eux sur la définition de ce mot, un certain nombres de personnes font diront que c’est un mouvement du début des années 80. Pourtant, le mot néolibéral vient de la fin du 19 siècle et a été utilisé tout au long du 20 siècle même s’il est vrai qu’il a été grandement popularisé par les antilibéraux depuis vingts ans. Les antilibéraux utilisent de ce mot néolibéralisme (tout comme ils utilisent du mot ultralibéralisme) car le mot libéralisme a une certaine connotation positive en tout cas dans sa dimension politique. Un certain nombre de principes fondateurs de l’état de droit et de la démocratie (que l’on appelle démocratie libérale) découle du libéralisme (politique). Voilà pourquoi les antilibéraux pour critiquer le libéralisme préfère utiliser d’autres termes comme néolibéralisme (qui sous entend une déformation du libéralisme) ou ultralibéralisme (qui sous entend un extrémisme).
L’avantage avec le mot néolibéralisme c’est qu’on peut utiliser ce mot à tort et à travers, on peut utiliser ce mot pour désigner tout ce que l’on veut. De toute facon , tout ce qui va mal c’est de la faute du méchant néolibéralisme (même si l’on sait pas trop ce que c’est). Je trouve cela pathétique.
En général, avec les gens qui employent le mot néolibéralisme: ce sont soit des antilibéraux qui ne changeront pas d’opinions et qui sont de mauvais soit des gens ignorants (ignorance qui est totalement compréhensible étant donné le climat antilibéral de la France) soit des gens qui utilisent ce mot car cela fait vendre.
Il y a même des gens utilisant le mot néolibéralisme qui vous disent qu’il est impossible de définir ce mot .
Si vous demandez aux gens de dire ce sont qui les néolibéraux, là aussi leurs réponses sont très floues. Même si la plupart vous diront que Tatcher et Reagan sont des piliers du néolibéralisme, en général, pour le reste ils ne sont pas d’accord d’entre eux. Une bonne partie disent aussi que Friedman était un néolibéral (sans doute parce que c’est l’économiste libéral le plus connu du 20 siècle, en général, le seul économiste qu’ils connaissent) . Une bonne partie des antilibéraux utilisent le mot néolibéralisme croyent que l’école néoclassique est néolibéral montrant toute leur ignorance de l’économie et de la pensée économique. J’ai déja vu des gens disant que Keynes était un néolibéral.
Le « néolibéralisme » au même titre qu’ultralibéralisme permet de diaboliser le libéralisme. Les antilibéraux préfèrent utiliser ces deux termes plutôt qu’utiliser le terme « libéralisme » car dans le libéralisme, il y a le libéralisme politique (qui est connoté positivement par la plupart des gens) en utilisant un autre mot, cela permet de faire une distinction entre les deux, de bien montrer que c’est deux concepts différents. Que le néolibéralisme est une « perversion » ou un « excès » de libéralisme.
C’est profondément malhonnête.
En plus, comme ce sont des termes ne voulant rien dire, on peut les utiliser pour les accuser de tous les maux. Les libéraux auront tendance à moins se défendre vu qu’ils ne se reconnaissent pas dans ces termes débiles.
Moi, perso, quand je vois un article parlé de néolibéralisme, je prends même pas la peine de le lire car je sais que c’est un tissu de conneries. Quiconque parle de néolibéral perds toute crédibilité
Voilà le bilan des Kirchner: Une inflation parmi les plus élevées au monde – des estimations privées la mettent à environ 25% par an ;
Un déficit budgétaire qui atteindra 7% du PIB d’ici la fin de l’année ;
Un taux d’imposition à des niveaux record en termes historiques ;
Quatre millions de fonctionnaires ;
Une banque centrale en faillite, avec une valeur nette négative de 8 600 milliards de dollars ;
Un marché des changes qui détruit le commerce international et viole les libertés élémentaires ;
Une dette publique impayée de 10 milliards de dollars environ.
Si l’argentine va mal c’est à cause du peronisme (mélange de socialisme, populisme et nationalisme) prônant le clientelisme. Avant le peronisme, l’argentine était l’un des pays les plus riches au monde. Maintenant c’est un pays du tiers monde. On voit le résultat de plusieurs décennies sous le peronisme.
Je me souviens, il y a encore quelques années, l’Amérique latine était l’exemple à suivre pour tous les gauchistes. Aujourd’hui, on voit à quel point les pays pris en exemple font mal. Seuls les pays favorable au capitalisme en Amérique latine font bien. Il ne reste que la Bolivie qui va encore bien grâce à ses ressources naturelles mais qui ne fait que suivre l’exemple venezuelien. Tout pays qui base son économie sur ses richesses naturelles finit par être ruiné à long terme. C’est la maladie hollandaise mais les gauchistes n’ont pas retenu la leçon.
Article intéressant pour expliquer la crise argentine de 2001: http://www.quebecoislibre.org/020706-13.htm
L’Argentine va-t-elle pouvoir tourner la page du cauchemar péroniste ? https://mises.org/wire/argentinas-peronist-nightmare-finally-over
Le déclin de l’Argentine est assez ancien: https://web.archive.org/web/20180608140150/https://twitter.com/tcjfs/status/1003593900102168576
L’Argentine à partir de Péron: https://web.archive.org/web/20190226165832/https://pbs.twimg.com/media/DmRKqqqWsAAHgay.jpg
Un très bon article qui retrace l’évolution économique de l’Argentine ces 25 dernières années: https://theconversation.com/cette-irresponsabilite-budgetaire-qui-plombe-largentine-depuis-25-ans-104276
l y a certes des problèmes structurelles qui causent les différentes crises mais cela va au delà.L’Argentine a un problème culturelle. Les gens que je connais qui ont travaillé en Argentine m’ont tous dit que la mentalité des argentins étaient aberrants (je parle au niveau du boulot). C’est le pays de la grève (déjà en France, on est pas mal mais l’Argentine c’est mille fois pire). Les argentins font grève pour un oui ou pour non. C’est vraiment la mentalité syndaliste poussé à l’extrême. Un article d’un patron argentin sur pourquoi il n’investira pas dans son pays: https://www.infobae.com/economia/2018/10/05/martin-varsavsky-la-argentina-esta-condenada-al-peronismo-o-en-otras-palabras-al-fracaso/
Les argentins semblent penser que la richesse leur est acquis, qu’ils n’ont pas besoin de travailler pour être riche. Avec une telle mentalité difficile d’investir dans un pays pareil.
Le déclin du pays a commencé avec les Kirchner:
L’Argentine s’est classée au premier rang du classement du PIB par habitant entre 1895 et 1896
http://www.libertadyprogresonline.org/2018/04/10/argentina-si-fue-el-pais-mas-rico-del-mundo/
Comment ce pays est passé d’un pays riche à un pays pauvre ? A cause du socialisme. https://www.libremercado.com/2012-04-22/argentina-de-pais-rico-a-pais-pobre-1276456223/