Que s’est-il passé lors de la Dépression de 1920-1921 ?
À ce point-ci, vous seriez en droit de vous demander s’il est déjà arrivé dans le passé que le gouvernement n’ait rien fait durant une récession et si oui quel a été le résultat ? La Dépression de 1920-1921 nous permet de confronter les explications énoncées dans les sections précédentes avec la réalité historique.
Pendant la Première Guerre Mondiale (1914-1918) et la période qui l’a suivie, la Réserve Fédérale américaine avait substantiellement augmenté la quantité de monnaie en circulation. Lorsque la Fed décida finalement de hausser sa cible de taux d’intérêt, l’économie commença à ralentir. Vers le milieu de l’année 1920, le ralentissement avait atteint un niveau critique, la production diminuant de 21% au cours des douze mois suivants. Le nombre de chômeurs augmenta de 2,1 millions en 1920 à 4,9 millions en 1921.
Le président Harding n’envisageait certainement pas une politique monétaire expansionniste pour relancer l’économie. En fait, il condamna l’inflation:
«Nous avons gonflé la monnaie sans réfléchir, nous devons la dégonfler de manière mûrement réfléchie. Nous avons dévalué le dollar par des mesures financières irresponsables, nous devons le rétablir de façon honnête.»
Au niveau fiscal, plutôt de promettre de dépenser dans des plans de relance, il en appela à une réduction des dépenses:
« Nous tenterons de procéder à une déflation intelligente et courageuse, nous mettrons un terme aux emprunts gouvernementaux qui empirent la situation, et nous nous attaquerons aux coûts élevés des mesures étatiques avec toute l’énergie et la compétence dont les républicains sont capables. Nous promettons ce soulagement qui découlera de la fin du gaspillage et de l’extravagance, ainsi que du renouveau des pratiques de frugalité publique, non seulement dans le but de diminuer le fardeau fiscal, mais aussi parce que cela constituera un exemple pour stimuler l’épargne et la prudence économique dans la vie privée. »
Harding expliqua lors de son discours inaugural l’année suivante que l’économie avait subi les chocs et secousses associés à une demande anormalement élevée, à l’inflation du crédit et à une explosion des prix. Le pays traversait maintenant l’ajustement inévitable. Aucun raccourci facile n’était possible.
Harding tint parole en poursuivant les réductions budgétaires qui avaient débuté durant les derniers mois de l’administration Wilson, alors que la maladie de celui-ci l’avait rendu incapable de gouverner. Les dépenses fédérales diminuèrent de $6.3 milliards en 1920 à $5 milliards en 1921 et à $3.3 milliards en 1922. Entre-temps, les taux d’imposition furent réduits à tous les niveaux de revenu. Et au cours des années 1920, la dette nationale fut réduite du tiers.
En 1921, l’économiste Benjamin Anderson souligna que:
« Nous avons encaissé nos pertes, ajusté notre structure financière, enduré notre dépression, et en août 1921 nous avons repris la route de la croissance. La reprise de la production et de l’emploi qui s’est enclenchée en août 1921 s’appuyait sur une base solide suite à une restructuration en profondeur de nos problèmes de crédit, une réduction draconienne des coûts de production et le libre jeu de l’entreprise privée. Elle ne découlait pas de politiques gouvernementales visant à supporter les entreprises. »
Ce n’est pourtant pas une coïncidence si l’économie a repris son élan relativement rapidement suite à la récession de 1920. C’est justement parce qu’on n’a pas adopté de mesures de relance monétaires et fiscales qu’une solide reprise économique s’est pointée le bout du nez en un rien de temps.
Est-ce que la déflation est mauvaise pour l’économie ?
Il existe deux types de déflation : celle causée par la diminution des coûts de productions grâce au développement technologique et celle causée par la baisse de la demande durant les récessions. Ce second type de déflation n’est en fait qu’un ajustement se produisant suite à un niveau d’inflation insoutenable. La monnaie qui avait permis de générer cette inflation étant maintenant disparue, les prix se réajustent à la baisse. Cet ajustement est évidemment douloureux pour les entreprises et les travailleurs qui sont affectés, mais il est néanmoins nécessaire et inévitable. En fait, ce n’est pas cette déflation qui est mauvaise, mais bien l’inflation excessive qui l’a précédée durant le boum économique. Les prix de certains biens ou actifs n’auraient jamais dus être si élevés ; il est donc impératif que ceux-ci reflète les nouvelles conditions économiques plus saines.
Ce que la bible de Keynes nous dit c’est que lorsqu’il y a apparence de déflation, sous la forme d’une baisse des prix à la consommation, les gens retardent indéfiniment leurs achats puisqu’ils anticipent que les prix vont continuer de baisser. Cette baisse de la consommation crée une forme de marasme économique qu’il faudrait à tout prix éviter en créant de la monnaie pour générer de l’inflation.
La logique derrière ces actions est que si on réussit à créer de l’inflation, les volumes de ventes et les prix vont augmenter. Cette stimulation artificielle de la demande va faire en sorte que les entreprises verront leurs profits augmenter, ce qui les inciterait à investir dans leur capacité de production et à embaucher de nouveaux employés. Ces nouveaux employés dépenseraient et contribueraient ainsi à redémarrer la croissance économique.
Mais les choses fonctionnent-elles vraiment ainsi? De Décembre 1997 à Août 2009, le prix des ordinateurs personnels a baissé de 93% malgré une amélioration constante de la performance de ceux-ci. Les ventes d’ordinateurs ont-elles baissé pour autant, les acheteurs reportant leurs achats anticipant une continuelle baisse de prix? Évidemment que non! Les ventes ont explosé de plus de 2700% au cours de cette période.
Au contraire, la déflation permet à chacun des dollars que vous obtenez en échange de votre travail d’acheter davantage de biens; elle augmente votre pouvoir d’achat. D’ailleurs, si la productivité des travailleurs augmente en raison d’une amélioration technologique, alors que la quantité de monnaie demeure inchangée, il en résultera de la déflation car plus de biens seront produits pour une même quantité de monnaie.
À la fin du 19e siècle, il y eut une longue période de déflation. Pourtant, cette période (1873 à 1896) fut marquée par un taux de croissance économique élevé et une grande prospérité économique dans les pays développés[1], durant laquelle la croissance fut soutenue. Cette déflation était due à une croissance limitée de la masse monétaire grâce à un système monétaire plus sain que celui que nous avons de nos jours (en l’occurrence l’étalon-or). La baisse des prix y fut accompagnée par une hausse continue du pouvoir d’achat. Cette période fut très prospère et prouve que la déflation n’est pas mauvaise pour l’économie.
L’autre raison pour laquelle la plupart des économistes craignent la déflation est la résistance à la baisse des salaires, que nous décrirons plus en détail dans une prochaine série d’articles. Lorsque les prix montent, les travailleurs veulent être compensés par des augmentations de salaires, mais lorsque les prix baissent durant les récessions, les travailleurs résistent farouchement aux baisses de salaires. Cela met en danger la rentabilité des entreprises, qui doivent alors licencier des employés pour réduire leurs coûts et éviter la faillite. Cela occasionne alors du chômage, ce qui nuit à la récession. C’est ce que nous avons vu durant la Grande Dépression des années 1930s : entre 1929 et 1933, les prix à la consommation ont diminué de 25% alors que les salaires n’ont baissé que de 15% en vertu des politiques du président Hoover restreignant les baisses de salaire. Pour préserver leur rentabilité et leur santé financières, les entreprises ont du effectuer des mises à pied massives. Le résultat a été une augmentation substantielle du chômage.
Pour éviter ce problème, les économistes keynésiens prescrivent de créer de la monnaie pour éviter à tout prix la déflation. Cela apparaît peut-être logique sur papier, mais comme nous l’avons vu, cette solution drastique cause plus de problèmes qu’elle n’en règle. En fait, la résistance à la baisse des salaires est un biais qui s’est possiblement développé suite au siècle d’inflation que nous venons de traverser, suite auquel les travailleurs tiennent mordicus à protéger leur pouvoir d’achat. Ceux-ci doivent être conscients que cette attitude pourrait les mener à perdre leur emploi.
[1] “A Plea for (Mild) Deflation”, George Selgin, Cato Policy Report, May/June 1999, Vol. 21, No. 3.
Un certain « Lord Keynes » n’est pas d’accord avec l’appréciation autrichienne de la dépression de 1920-1921.
Il explique que la déflation n’était pas aussi terrible que ce qu’en disent les autrichiens, d’autant que (semble-t-il) la déflation a été prévue par les agents économiques. Je ne sais pas qui a raison, mais il affirme que c’est parce que la Fed a maintenu des taux d’intérêts bas, selon la recette keynésienne, que la récession a rapidement pris fin.
« Stock market prices had been high before 1920 and overvalued and hit a peak 2 months before the onset of the recession. But this stock market bubble does not appear to have been caused by excessive private debt and leveraged speculation as in 1929. »
http://socialdemocracy21stcentury.blogspot.com/2010/10/us-recession-of-19201921-some.html
Daniel Kuehn a également critiqué la « version autrichienne » de la récession de 1921 :
http://factsandotherstubbornthings.blogspot.com/2010/10/1920-21-depression-article-is-on-online.html
@MH
« But this stock market bubble does not appear to have been caused by excessive private debt and leveraged speculation as in 1929. »
Partiellement faux: beaucoup de monnaie avait été crée pour financer la première guerre mondiale. La masse monétaire avait explosé dans les années 1910s.
Le président Harding a poursuivi les réductions budgétaires qui avaient débuté durant les derniers mois de l’administration Wilson. Les dépenses fédérales diminuèrent de $6.3 milliards en 1920 à $5 milliards en 1921 et à $3.3 milliards en 1922. C’est keynésien ça?
Quant au premier article, il apporte 3 points:
1) La récession a été plus longue que les récessions post-1945.
La longueur d’une récession dépend de l’ampleur du débalancement économique qui la précède. Dans ce cas-ci, s’en était tout un. Il n’y a donc pas vraiment d’argument valide ici. Autrement dit, je ne peux pas dire que les politiques de Greenspan ont été meilleures que celles de Bernanke simplement parce que la récession de 2001 a été plus courte que celle de 2008…
2) La récession n’a pas été aussi sévère que ce qu’en disent les Autrichiens.
Ha bon! Les chiffres officiels indiquent une baisse de 15% en deux ans, alors que les chiffres de Christina Romer (une économiste keynésienne chargée de conseiller le gouvernement dans sa politique économique…plus biaisée que ça tu meurs!) indiquent -3%…. Je ne suis pas assez crédule pour gober ça!
3) Le role de la politique monétaire de la Fed.
En effet, la Fed a abaissé son taux directeur ce qui a stimulé l’économie; donc une politique keynésienne. Aucun économiste autrichien ne niera qu’une injection d’épargne artificielle peut stimuler l’économie si les agents économiques ont la capacité et le désir de s’endetter. Cependant, les baisses de taux directeur des banques centrales n’ont pas été très drastiques (1% à 2%, alors que le taux était à 7% avant la récession).
Ce que les économistes autriciens prétendent en revanche est que cette stimulation aura des effets pervers néfastes par la suite.
La création de monnaie qui a eu lieu durant les années 1920s a engendré un boum économique insoutenable qui a mené à la Grande Dépression (1929).
Conclusion:
La dépression de 1920-21 n’est peut-être pas l’exemple « immaculé » de non-interventionnisme économique que les économistes autrichiens présentent et ce en raison de l’existence d’une certaine stimulation monétaire. Néanmoins, cet épisode montre bien l’inutilité des plans de relance (par l’augmentation des dépenses gouvernementales) et les effets pervers de la stimulation monétaire (endettement, boum, crash).
Merci de votre intervention.
Merci pour ces précisions. Je disais bien sûr que je ne savais pas qui avait raison; les keynésiens diraient de toute façon que les autrichiens donnent les chiffres qui leur conviennent, même si je savais déjà qui été Romer.
Sinon, dans le bouquin « la crise de 1929 » de hautcoeur dont je suis en train de relire, je vous cite : « Selon Bordo Erceg et Evans [2000], c’est ce qui distingue la grande dépression de la crise de 1921(où une forte chute des prix avait conduit à une rapide et forte baisse des salaires, permettant une reprise rapide) ». D’après Hautcoeur, c’est ce qui explique en grande partie le chômage de 1930 où la chute des prix était brutale et surtout inattendue, alors que la chute des prix en 1921 avait été suivie par une chute des salaires. Par ailleurs, la récession de 1921 n’avait pas à ma connaissance du moins beaucoup de mauvais investissement à liquider, puisqu’il s’agissait surtout de réaffecter les soldats de l’armée dans des industries de commerce.
De toute façon, mes connaissances ne sont pas très affutées sur la récession de 1921, et peut-être que des choses m’échappent. J’essaierais de lire l’article de Kuehn (deuxième lien) et je me pencherais un peu plus sur le sujet.
« Autrement dit, je ne peux pas dire que les politiques de Greenspan ont été meilleures que celles de Bernanke simplement parce que la récession de 2001 a été plus courte que celle de 2008… »
Je dirais surtout que la bulle Internet a servi à quelque chose comparé aux subprimes, et on le voit aujourd’hui. Un investisseur qui aurait parié sur les dot.com aurait peut-être beaucoup perdu en 1999 mais s’il avait attendu un peu, il aurait vu que l’investissement aurait été payant en 2002. Ce n’est pas du tout ce que l’on voit avec les subprimes aujourd’hui. Tout dépend où les ressources ont été allouées. De ce point de vue, forcément, on ne peut pas comparer 2001 et 2008, même si je ne conteste pas que les bulles sont néfastes et que rien à priori ne justifie la formation de telles phénomènes.
@MH
« Par ailleurs, la récession de 1921 n’avait pas à ma connaissance du moins beaucoup de mauvais investissement à liquider, puisqu’il s’agissait surtout de réaffecter les soldats de l’armée dans des industries de commerce. »
Et toutes ces usines qui avaient été converties à la production d’armement? Ça en était des mauvais investissements financés par de la création de monnaie!
« puisqu’il s’agissait surtout de réaffecter les soldats de l’armée dans des industries de commerce. »
Je remplacerais « surtout » par « entre autres ».
« Un investisseur qui aurait parié sur les dot.com aurait peut-être beaucoup perdu en 1999 mais s’il avait attendu un peu, il aurait vu que l’investissement aurait été payant en 2002. »
Attention au biais du survivant! Énormément d’entreprises sont disparues suite au crash. Il ne faut pas regarder que les survivants.
Ha bon! Les chiffres officiels indiquent une baisse de 15% en deux ans, alors que les chiffres de Christina Romer (une économiste keynésienne chargée de conseiller le gouvernement dans sa politique économique…plus biaisée que ça tu meurs!) indiquent -3%…. Je ne suis pas assez crédule pour gober ça!
The official figures (“chiffres officiels”) are questionable. You should know perfectly well all figures are merely estimates, since proper data collection was not done before about 1945. There are 4 new studies on GDP before 1945:
Balke, N. S., and R. J. Gordon, 1986. “The American Business Cycle: Continuity and Change,” in R. J. Gordon (ed.), The American Business Cycle, University of Chicago Press, Chicago.
Balke, N. S., and R. J. Gordon, 1989. “The Estimation of Prewar Gross National Product: Methodology and New Evidence,” Journal of Political Economy 97.1: 38–92.
Romer, C. 1989. “The Prewar Business Cycle Reconsidered: New Estimates of Gross National Product, 1869-1908,” Journal of Political Economy 97.1: 1–37.
Albrecht Ritschl, Samad Sarferaz, and Martin Uebele, “The U.S. Business Cycle, 1867-2006: Dynamic Factor Analysis vs. Reconstructed National Accounts,” January, 2010
Cliquer pour accéder à p_200-500401.pdf
The various estimates for 1920–1921:
The U.S. Department of Commerce = 6.9% GNP decline
Balke and Gordon = 3.5% GNP decline
Romer = 2.4% GNP decline
Balke and Gordon’s figures support a much lower decline for GDP.
You dismiss Christina Romer’s work because she is a “New Keynesian”? That is perfectly ridiculous.
« But this stock market bubble does not appear to have been caused by excessive private debt and leveraged speculation as in 1929. »
Partiellement faux: beaucoup de monnaie avait été crée pour financer la première guerre mondiale. La masse monétaire avait explosé dans les années 1910s.
You confuse public debt with private debt.
There was no huge amount of private debt in 1919.
The stock market bubble in 1919 was small compared to that in 1929.
See the graphs here:
Cliquer pour accéder à KeenDebtWatchNo20March2008.pdf
@Lord Keynes
« You confuse public debt with private debt.
There was no huge amount of private debt in 1919. »
The huge amount of new money in the 1910s financed a huge malinvestment: converting goods manufacturing plants into military manufacturing plants (among many other malinvestments made by the government in the war effort).
Inflation-induced boums can manifest themselves in many ways: by boosting consumer prices or real estate values or stock market values. In the 1910s, the boum was in military goods production. The 1920-21 depression allowed a reallocation of resources that was needed.
Regarding the data, I don’t necessarily dismiss Romer because she is keynesian. I just say that I’m not surprised by the fact that her estimates tend to support the keynesian case, in contrast with official data.
http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1591030
C’est la version gratuite du papier de Kuehn. Je viens de le finir. Il y a beaucoup de choses intéressantes, je conseille vraiment de le lire. Ses arguments :
La dépression de 1920-1921 commence en Janvier 1920 jusqu’à juillet 1921. La hausse des taux intervient dès janvier 1920 et atteint son point culminant (7%) en Juin 1920. La baisse des taux a lieu en mai 1921, passant de 7% à… 6.5%. Autrement dit, ce n’est pas ce qui explique la reprise.
En outre, la politique de Harding aurait été mal comprise. S’il est vrai que le taux d’imposition a diminué, l’impôt s’est davantage « étendu ». Au final, malgré ces baisses d’impôts, le gouvernement générait quand même plus de revenus. De toute évidence, la contribution de Harding dans la reprise a été surestimée.
« …the Wilson administration cut expenditures dramatically before the 1920-21 depression, and before Harding even took office. Woods’ (2009) claim that “instead of ‘fiscal stimulus,’ Harding cut the government’s budget nearly in half between 1920 and 1922” obscures the fact that federal spending was falling precipitously over the course of 1919 and 1920. »
« While the brief decline in the tax burden that occurred in 1923 came too late to be considered as a factor in the recovery from the 1920-21 downturn, the sea-change in government borrowing under the Wilson administration came far too early to be considered as an important factor in the recovery. »
Dans le document, Kuehn explique également que Romer a préféré prendre les données de Kendrick (plus fiables d’après elle), indiquant 3% de baisse du PNB entre 1919 et 1921, plutôt que celles du Commerce Department indiquant 15%. Là encore, j’ignore qui a raison.
De toute façon, il semblerait que Keynes ne considérait pas la récession de 1921 comme trop douloureuse ou trop longue pour craindre la déflation. Justement, le fait étonnant c’est que Keynes était d’accord avec les recommandations de Harding sur le fait qu’il fallait contracter la masse monétaire et générer une légère déflation pour mettre fin à la bulle du crédit et l’inflation. Keynes était favorable à une déflation pour 1921 mais pas pour 1929. En 1921, il était favorable à la diminution des salaires nominaux car cela permettait de lisser les chocs (moins de chômage), mais ça ferait aussi baisser le taux d’intérêt, ce qui était selon lui une bonne chose. Mais il n’était pas favorable à la baisse des salaires nominaux lorsque le public s’attend à ce que les baisses de salaires nominaux entrainent de nouvelles baisses de salaires nominaux, comme ce fut le cas en 1929 (d’après Kuehn) : je crois que Keynes craignait la spirale déflationniste. Kuehn explique que : « During the Great Depression there was no expectation of a return to “normalcy” in the way that there was after World War I. », même si je ne me l’explique pas vraiment pourquoi. Si quelqu’un a une idée…
@M.H.
Très intéressant cet article.
Je vais publier quelque chose là-dessus cette semaine question d’éclaircir les choses.