Par Meng Hu (collaboration spéciale)
The Bell Curve, publié en 1994, par Herrnstein et Murray, est un ouvrage dense, aussi riche qu’il a été couvert de critiques venant de toutes parts, attaquant tous les aspects du livre. Que ce soit la question de la pertinence du test de QI, sa valeur prédictive sur les résultats socio-économiques, les différences de QI entre les ethnies, l’héritabilité et les tentatives échouées à stimuler le QI, aucun sujet n’a été épargné par les auteurs qui ont tenté de couvrir autant de sujets que possible.
Peut-être une des raisons pour laquelle le QI est si critiqué serait que le QI est assez peu malléable [c’est-à-dire qu’il est peu influencé par les facteurs extérieurs]. Les auteurs rappellent que la littérature indique que le QI est fortement héritable. Les estimations d’héritabilité tourneraient autour de 40% à l’enfance et à 80% vers l’âge adulte. De telles données rejettent bien sûr le concept de l’égalité des chances, mais seulement parce que les différences individuelles de QI ont des conséquences bien réelles dans la vie. On nous apprend effectivement que la littérature et les méta-analyses existantes indiquent que l’importance relative de l’âge et de l’expérience sur le marché du travail est assez marginale lorsque le QI a été pris en compte. Cette variable est souvent négligée, que ce soit par les économistes ou les sociologues. En bref, dans tous les domaines de la science. C’est pourquoi les auteurs prêtent une attention particulière au QI.
La plupart des analyses effectuées par Herrnstein et Murray proviennent des données du National Longitudinal Survey of Youth (NLSY) et ont pour objectif de mettre en évidence le rôle du QI dans la vie quotidienne. Il en ressort de ces analyses que le QI a une valeur prédictive au moins égale à l’éducation de la mère. Dans la plupart des analyses présentées, néanmoins, l’importance relative du QI de la mère dépasse considérablement celui de l’éducation maternelle. Ceci est très vrai en ce qui concerne la qualité de l’environnement familial. Cette donnée est d’une importance cruciale dans la mesure où, bien souvent, les enfants à faible QI grandissent dans des familles instables et chaotiques. Cela indique deux choses. Soit le faible QI de l’enfant est dû essentiellement au QI hérité de la mère, sous-entendant que l’environnement familial n’y est pour rien, soit le développement cognitif de l’enfant a été perturbé par l’instabilité de l’environnement. Dans ce cas, une interrogation persiste : pourquoi le QI de ces mères était faible pour commencer ? L’hypothèse du 60-80% génétique pourrait fournir un début de réponse.
Il y a plusieurs façons de tester cette hypothèse. Pour commencer, il se trouve que le QI de l’enfant dépend en grande partie du QI de la mère. En comparaison, l’éducation de la mère n’exerce pratiquement aucun effet. Ce facteur n’exerce pas non plus un impact très important sur le taux de décrochage scolaire et il se trouve que ce qui est réellement déterminant est le QI de l’enfant. La probabilité d’obtenir un diplôme universitaire dépend plus du QI de l’enfant que du statut socio-économique des parents.
Sur le marché du travail, également, nous pouvons constater l’importance relative du QI. Étonnamment, le QI du sujet est très déterminant dans la probabilité d’avoir été au chômage, mais pas le statut socio-économique (SSE) des parents. Curieusement, la probabilité de se retrouver hors de la population active diminue lorsque le QI du sujet augmente alors que cette même probabilité augmente lorsque le SSE des parents augmente. Même si toutes ces analyses indiquent que le QI est bien souvent plus important que le SSE, et que ces deux variables sont interconnectées, le QI influence le SSE plus que l’inverse.
Un sujet assez sensible, mais tout de même important, est le lien entre le crime et le QI. La probabilité d’avoir été incarcéré, interrogé, interpellé, augmente sensiblement à mesure que les groupes de sujets étudiés montrent des niveaux de QI de plus en plus faibles. L’explication avancée par les auteurs est que le QI serait inversement corrélé à l’impatience et l’impulsivité. Et pour cette raison, les criminels ne réalisent pas tout à fait les conséquences à long terme de leurs actes. Une autre explication, plus indirecte, pourrait être que les gens à faible QI, en raison des échecs répétés à l’école comme sur le marché du travail, tendent à se tourner vers le crime. Enfin, une dernière tentative d’explication serait que les principes éthiques et moraux sont moins accessibles, ou disons moins compréhensibles, pour les individus à faible QI. Une autre possibilité qui n’a pas été relevée directement par les auteurs serait que les parents à faible QI éduquent bien assez mal leurs enfants. Mais ils ne doivent sûrement pas l’ignorer puisqu’ils insistent à plusieurs reprises sur le fait que les enfants qui grandissent dans des familles instables ont plus souvent des problèmes de comportement.
Le chapitre 13, Ethnic Differences in Cognitive Abilities, est celui qui a fait couler beaucoup d’encre, focalisant à lui seul pratiquement toutes les critiques. Les auteurs traitent du sujet sensible des différences de QI entre groupes ethniques. Selon les données du NLSY, le QI moyen des noirs américains (85) est de 1,21 écart-type inférieur à celui des blancs (103). Pour ce qui est des autres ethnicités, le QI moyen des asiatiques est de 106, celui des latinos de 89, et celui des juifs de 112.
Un faible niveau de SSE est soupçonné par la plupart des sociologues comme étant la cause et non l’effet d’un faible QI. Malheureusement, cette déclaration n’a jamais été démontrée par les faits. Les chiffres ne prêtent absolument pas à l’optimisme. Lorsque le SSE est contrôlé (c’est-à-dire, maintenu constant), les différences entre les noirs et les blancs en termes de QI ne sont réduites que de 37%, selon les données du NLSY. Mais il y a une autre donnée encore plus inquiétante. Le coeur de l’argument de la théorie culturelle serait que lorsque l’on grimpe au niveaux supérieurs du SSE, les différences de QI vont rétrécissant. Ceci n’est absolument pas vrai. Le NLSY indique que lorsque le SSE des noirs augmente, leur QI moyen augmente également, certes, mais les différences de QI doublent. Autrement dit, l’écart de QI entre les blancs et les noirs est deux fois plus marqué chez les plus riches que chez les plus pauvres.
Le chapitre 14 est un peu l’extension du précédent. S’appuyant toujours sur les données du NLSY, les auteurs examinent les conséquences des disparités ethniques de QI, notamment entre les noirs, les blancs et les latinos. Les auteurs examinent ici l’impact du QI sur les différences de taux de chômage, de salaires, de criminalité, de taux de mariage, etc. Pour être bref, le QI peut avoir un impact considérable sur les résultats socio-économiques. Le meilleur exemple qu’ils proposent est l’examen des disparités de salaires par type de profession lorsque sont contrôlés (1) l’âge, (2) l’âge et l’éducation, (3) l’âge, l’éducation et le SSE parental, (4) l’âge et le QI. Le tableau ci-dessous présente la situation de façon très claire :
Quand l’âge et le QI sont contrôlés, les différences s’évaporent complètement, pour ainsi dire. Cette donnée ne s’accorde pas bien avec l’idée selon laquelle les noirs gagnent moins de revenus parce qu’il seraient victimes de discrimination.
Contrôler le niveau de QI réduit considérablement les différences du revenu familial. Quand le QI n’est pas pris en compte, les taux de pauvreté étaient de 7%, 26%, et 18% pour les blancs, les noirs et les latinos. Une fois le QI pris en compte, les taux sont de 6%, 11%, et 9%, respectivement. Ce n’est pas tout. Lorsque le QI est contrôlé, les différences ethniques dans la probabilité de donner vie à un enfant de faible poids de naissance sont réduites entre les noirs et les blancs, de même que la probabilité d’avoir un enfant à bas QI, de vivre des aides sociales, ou d’avoir été au chômage. Il faut bien comprendre néanmoins que certaines disparités persistent encore, même après contrôle du QI. Cela ne signifie pas, comme les critiques laissent souvent entendre, que le QI n’est pas un prédicteur important, mais simplement qu’il y a d’autres facteurs explicatifs au-delà du QI.
En revanche, certains détails sont assez exceptionnels et méritent qu’on s’y focalise. Par exemple, une fois le QI contrôlé, les différences entre les blancs et les noirs dans la probabilité d’obtenir un diplôme universitaire ne sont pas tout à fait réduites puisque, à QI constant, les noirs (68%) sont même plus susceptibles que les blancs (50%) d’obtenir un diplôme. La même chose est vraie en ce qui concerne la probabilité d’occuper une profession de niveau supérieur, à 10% pour les blancs, et 26% pour les noirs. Plusieurs explications sont possibles. Soit les noirs font preuve de plus de motivation que les blancs, soit les noirs sont avantagés du fait de la discrimination positive. Cette dernière hypothèse est celle optée par les auteurs, bien que certains chercheurs ne sont pas spécialement d’accord, optant pour la première hypothèse.
Dans tous les cas, l’importance du QI explique pourquoi les autorités publiques ont plusieurs fois tenté de stimuler le QI des enfants pauvres. Le chapitre 17 apporte justement une réponse concrète quant à savoir si le QI est aussi « malléable » qu’on le prétend. Si tel était le cas, les interventions éducatives financées à coût de milliards de dollars produiraient des effets substantiels parmi les enfants de familles défavorisées. Par voie d’introduction, les auteurs mettent en garde sur l’impact des interventions. Même si le QI pouvait être stimulé de cette manière, il ne s’ensuit pas que les différences entre groupes vont se rétrécir. La littérature indique plutôt le contraire. L’explication tient du fait que les enfants à fort QI en profiteraient davantage. Lorsque les ressources supplémentaires sont mises à la disposition de tout le monde, disons une bibliothèque, ce sont les enfants intelligents à être les plus susceptibles de consulter les bibliothèques.
Mais que se passe-t-il si la durée des interventions s’étale sur les années ? La réponse est que le gain de QI s’estompe. Pour preuve, les célèbres Perry Preschool, Head Start, Infant Health and Development Program, etc., n’ont pas réussi à stimuler le QI des enfants pauvres, blancs et noirs, de façon durable. L’explication tient du fait que la variance génétique du QI augmente de l’enfance à l’âge adulte. Les gains de QI s’évaporent naturellement. Il existe un énorme consensus autour de la question de la durabilité des gains de QI. Il se trouve que les années qui suivent la fin des programmes éducatifs, les gains de QI s’estompent rapidement. La méta-analyse de Leak, Is Timing Everything? (2010), parvient à la même conclusion. De façon générale, les interventions sont de purs échecs, et décrits par les auteurs comme un gaspillage en termes d’efforts, d’investissement, et d’argent.
L’échec des politiques inspirées de l’idéal égalitariste repose sur l’idée erronée que les comportements et les environnements peuvent être façonnés indépendamment de la volonté des individus. Comme ils l’ont clairement expliqué, au delà du QI, la liberté d’agir et de se comporter différemment est cela même qui crée les inégalités économiques que l’État-providence tend à supprimer. S’attaquer à ce problème signifie supprimer le libre arbitre, les libertés individuelles étant comprimées dans un uniformisme toujours plus grand.
L’idée que les inégalités soient le reflet du capitalisme dégénéré est assez curieuse, autant qu’improbable. Comme Gottfredson l’a expliqué, dans Why g Matters (1997), il s’avère que la complexité croissante de nos sociétés accentue les disparités sociales simplement parce que l’avantage (désavantage) d’un QI élevé (faible) devient alors plus important. Le même argument a été avancé par Herrnstein et Murray qui, en outre, suggèrent que la stratification sociale, et avec son corollaire la ségrégation sociale des riches entre riches et pauvres entre pauvres, peut aussi avoir été accentuée par la prime au diplôme. Dans la mesure où le diplôme est devenu un passe obligatoire, les individus à faible capacités cognitives ayant échoué à obtenir ces diplômes voient leurs opportunités se réduire. Tout ceci s’accompagnant d’une inflation de la bureaucratisation, les individus à faible QI ont plus de difficulté à gérer cette complexité croissante, comme de contourner la réglementation. C’est pourquoi les auteurs recommandent sérieusement de repenser ce système dépourvu de sens qui ne possède l’avantage que de favoriser les individus à fort QI.
Mais selon les auteurs, les inégalités ne sont pas autant un problème que l’élargissement des disparités culturelles. L’État-providence en aurait une grande part de responsabilité. Quand le gouvernement souhaite étendre sa politique de logements sociaux, de centres de garderie et refuges pour sans-abri, les individus à revenus modestes vont avoir tendance à se regrouper et former des ghettos de plus en plus concentrés. Le regroupement de personnes aux caractéristiques similaires, cherchant les mêmes intérêts dont celui de récipiendaire, conduit aussi à la ghettoïsation d’une culture, celle qui prévaut dans le quartier. L’hétérogénéité au sein d’un quartier diminue alors qu’elle augmente entre différents quartiers. C’est le scénario qu’ils ont prédit, et dont Murray détaille en profondeur dans son récent livre, Coming Apart.
Parmi les recommandations qu’ils ne font pas, mais que les critiques tendent encore à lui prêter, serait le recours à l’eugénisme. Ils ont été très clairs là-dessus : « The government should stop subsidizing births to anyone, rich or poor« (le gouvernement devrait cesser de subventionner les naissances, que les parents soient riches ou pauvres). En revanche, ils recommandent vivement de repenser l’État-providence qui selon eux serait responsable de l’érosion de la famille, avec pour conséquence l’augmentation des naissances illégitimes et des familles monoparentales ainsi que le déclin du mariage. Bien entendu, le premier coupable serait la révolution féministe, mais l’état-providence décourage clairement la responsabilité à diriger une famille. Cela est un frein à la mobilité sociale. Charles Murray développe en profondeur cette idée dans Losing Ground. L’idée populaire selon laquelle il serait plus difficile aujourd’hui de constituer une famille traditionnelle parce que les gens à revenus modestes ne gagneraient justement pas assez d’argent, n’est pas supportée par les faits. Ce détail est d’importance puisque ces incitations perverses sont vraisemblablement les mêmes que celles qui conduisent à l’augmentation de la criminalité, masquée par la hausse du taux d’incarcération.
Les règles actuelles sont devenues complexes à tous les niveaux parce que l’élite cognitive considère qu’un système de règles complexes est plus efficace, voire supérieur; l’ironie étant qu’il a été conçu pour aider les pauvres. Mais la nécessité de déchiffrer, démêler toute cette complexité est une barrière pour les individus moins intelligents. Cette simplification des règles est nécessaire même en ce qui concerne les notions de justice et d’honnêteté pour ainsi éviter les interprétations maladroites d’un principe moral complexifié. Les auteurs pensent sans doute que l’idéologie selon laquelle tout individu possède le même potentiel cognitif est dangereuse. Cette idée fausse conduit à former des systèmes dommageables pour ceux qu’ils sont censés aider.
Addendum – par Minarchiste.
J’ai demandé à M.H. de rédiger cette synthèse sur The Bell Curve car je crois que c’est un sujet fascinant et qui a de nombreuses implications en terme de politiques publiques. Tout d’abord, la complexification du système social qui désavantage les plus pauvres, la « ghettoisation » des pauvres résultant des politiques d’État-providence et le subventionnement des naissances dans les familles pauvres sont à considérer.
Par ailleurs, cet ouvrage apporte des réponses intéressantes aux interrogations soulevées dans mon article sur la mobilité sociale. Aux États-Unis, la mobilité sociale est moins élevées chez les plus riches (voir ce tableau), autrement dit les enfants dont les parents sont dans le premier quintile de revenus ont de grandes chances de se retrouver eux aussi dans le premier quintile de revenus. Pourquoi? Selon The Bell Curve, ces enfants héritent de leurs parents d’un QI plus élevé de la moyenne, ce qui leur permet de demeurer parmi les plus riches. Le graphique ci-bas supporte cette affirmation : les jeunes enfants de parents éduqués que la moyenne (et aussi plus riches que la moyenne) réussissent mieux des tests de vocabulaire que les autres, avant même que le SSE n’ait pu avoir un impact significatif. Cet élément explicatif – le QI – a été largement négligé par les chercheurs qui ont étudié la faible mobilité sociale des États-Unis.
D’autre part, la moins grande mobilité sociale des États-Unis pourrait simplement refléter le fait que la structure économique de ce pays est plus méritocratique et qu’une intelligence supérieure y permet d’obtenir un revenu supérieur (i.e. la prime au diplôme y est plus élevée). En fait, un objectif des politiques publiques pourrait être de faire en sorte que les individus à QI élevés nés dans une famille pauvres puissent quand même réaliser leur plein potentiel. Les chiffres montrent qu’aux États-Unis, cet objectif est atteint.
Finalement, l’héritabilité et la non-malléabilité du QI démontrent que les interventions gouvernementales pour favoriser la mobilité sociale ne peuvent être fructueuses, à un point tel que les bénéfices pourraient bien être inférieurs aux conséquences négatives inattendues. Cela me donne envie de rééditer mon article sur la courbe de Gatsby…
Quelques liens suggérés par M.H. :
The Bell Curve
http://mh19870410.files.wordpress.com/2013/02/herrnstein-richard-j-murray-charles-the-bell-curve.pdf
Genetic Influence on Risk of Divorce
Black Americans Reduce the Racial IQ Gap
http://www.brookings.edu/views/papers/dickens/20060619_IQ.pdf
The nature of nurture: Genetic influences on “environmental” measures
Race to College: The Reverse Gap
http://mh19870410.files.wordpress.com/2013/02/race-to-college-the-reverse-gap.pdf
Is Timing Everything?
http://www.gse.uci.edu/docs/Leak_Duncan_Li_Timing_Paper_APPAM_102810.pdf
Why g Matters
http://www.udel.edu/educ/gottfredson/reprints/1997whygmatters.pdf
Losing Ground
Il y a un détail sur lequel je voudrais insister. La corrélation entre le QI et le statut social tourne autour de 50% (source : The g Factor). Même si la corrélation est assez positive, une bonne partie des différences des niveaux socio-économiques n’est pas influencée par le QI, mais par des facteurs externes, dont particulièrement les politiques économiques.
Ceci étant dit, on parle aussi de la mobilité ascendante des classes à faibles revenus. C’est en partie causée par la régression vers la moyenne. Ce qui se passe, c’est que les enfants de parents à faible QI ont des QIs faibles eux aussi, à ceci près qu’ils tendent à être un peu plus élevés que celui des parents. L’inverse est constaté chez les individus à fort QI, dont les enfants ont certes des hauts QIs, mais ils tendent à être un peu plus faible que celui des parents. Qu’on se le dise néanmoins, ce n’est pas un effet culturel ou environnemental. C’est probablement un effet génétique; Arthur Jensen, dans Educability and Group Differences (1973) explique justement que les théories environnementales/culturelles avaient prédit l’exact opposé de ce que la régression vers la moyenne démontre actuellement. Ce phénomène est assez curieux. Il arrive qu’il y ait des accidents. Des parents ayant un QI tout à fait dans la moyenne de la population blanche (100) mais qui ont des enfants à QI incroyablement haut (150) ou incroyablement bas (70). La régression vers la moyenne tend apparemment à corriger ces espèces d’anomalies. Plus votre QI a dévié de la moyenne de votre population, plus le QI de vos enfants (et celui de vos frères et soeurs) tend à régresser vers la moyenne, càd qu’ils auront des QIs inférieurs (ou supérieurs) selon que vous avez un QI très au-delà (ou en-deçà) de la moyenne de votre population.
Maintenant, si la mobilité sociale diffère entre pays, cela n’a certainement rien à voir avec la régression vers la moyenne, mais sans doute des facteurs politiques liés à un pays particulier. Lisez ceci par exemple.
Comme d’habitude, un article ultra intéressant. C’est ce que j’aime chez minarchiste, des recherches avec une véritable volonté d’éviter d’être tendancieux.
Merci à
M.H également.
Une question intéressante serait de regarder QI et personnalité vs réussite, mais j’admet que c’est beaucoup plus difficile.
Je me permets de reposter ici mon commentaire sur Contrepoints, ne sachant si vous fréquentez le site assidument 🙂
Les auteurs ont-ils tenu compte, et comment, de la variabilité de la mesure du QI ? Il est tout à fait démontré qu’une mesure de QI n’est qu’une sous-estimation de la valeur réelle qui elle est difficile à atteindre. Autrement dit, on ne peut pas obtenir plus que son vrai QI, mais on mesure bien plus souvent moins. Pourquoi ? Parce que l’état d’esprit, la santé physique et mentale, la motivation et j’en passe, influencent les performances des testés.
De là, faire des comparaisons SES/QI, c’est plutôt risqué, vu que les SES peuvent tout à fait jouer sur la capacité à réussir son test de QI à 100% de ses capacités ou à seulement 80%. Or les SES sont liées aussi aux couleurs de peaux dans un pays où la ségrégation n’est qu’officiellement abolie.
Pour exemple, il y a des tas d’enfants qui sont diagnostiqués idiots à cause de tests de QI très mauvais (inférieurs à la moyenne standard), et qui, savamment repérés et replacés dans un contexte adéquat, déploient tout leur potentiel pour atteindre des sommets. La littérature sur les Hauts Potentiels (comme leur nom l’indique), autrement nommés surdoués ou Enfants Intellectuellement Précoces, regorge de ces cas d’école.
D’ailleurs, quel test de QI est utilisé ? Beaucoup sont par définition incomplets, et là encore la littérature sur les HP vous apprendrait que le nombre obtenu ne veut pas dire beaucoup de chose, car le potentiel est multiforme, il peut être concentré dans des domaines cognitifs et pas d’autres, ou plus également réparti entre tous. Vous pouvez être un surdoué en musique et littérature, et une bille en logique et mathématique, pour faire simple. Comment les auteurs peuvent-ils conclure sur la seule base du chiffre, moyenne des deux ?
Voilà. Des critiques sur les tests de QI. Je les attendais. Comme je m’y attendais aussi. Rien de bien nouveau à l’horizon. Donc, commençons.
« Pourquoi ? Parce que l’état d’esprit, la santé physique et mentale, la motivation et j’en passe, influencent les performances des testés. »
Measurement Invariance. Je suppose que vous n’en avez jamais entendu parler, n’est-ce pas ?
Lorsque 2 individus ayant les mêmes capacités latentes ont différentes chances d’atteindre le même score, on dit que le test est biaisé. Les scores aux tests cognitifs « violate measurement invariance » et « show evidence of measurement bias ». Vous voulez des preuves que les tests de QI ne dérèglent pas au modèle d’invariance de mesure ?
Lisez ceci :
Investigating Spearman’s Hypothesis by Means of Multi-Group Confirmatory Factor Analysis (Dolan 2000)
On the relationship between sources of within- and between-group differences and measurement invariance in the common factor model (Lubke 2003)
Investigating black-white differences in psychometric IQ – Multi-group confirmatory factor analyses of the WISC-R and KABC and a critique of the method of correlated vectors (Dolan & Hamaker 2001)
En utilisant une autre technique, plus simple, Skuy, Rushton, Jensen, et bien d’autres avaient démontré que les items de test dont les membres d’un groupe ethnique trouvèrent les plus difficiles étaient également perçus par les autres groupes ethniques comme étant les plus difficiles. Les plus simples, comme étant les plus simple pour les autres groupes ethniques. Le même schéma est reproduit systématiquement. Voir ceci
« D’ailleurs, quel test de QI est utilisé ? »
AFQT. Un test connu pour être très chargé en facteur g, le facteur général.
« car le potentiel est multiforme, il peut être concentré dans des domaines cognitifs et pas d’autres »
Non. Il y a un mot à dire sur le facteur g. Le Minarchiste a posté ici la version abrégée de mon article original. J’y avais écrit au début la chose suivante, car je savais à l’avance quels genres de critiques j’allais avoir affaire :
Ceci, est pour être bref. Bias in Mental Testing présente une large panoplie de preuves que les tests de QI sont de fiables mesures de l’intelligence. Même si, à mon sens, les techniques du MGCFA sont les plus sophistiquées pour détecter les possibles biais de mesures.
Concernant vos affirmations en général, il serait raisonnable de citer les études en question. Je ne suis pas impressionné par les arguments d’autorité de style « les études ont montré que ». Parce que, sauf si l’étude en question est citée, la phrase n’est que du vent.
Aussi, tant que les tests de QI ne montrent aucune évidence de biais de mesures, les probabilités d’atteindre un même score étant identiques pour les membres de divers groupes ethniques, les tests ne sauraient être considérés comme étant biaisés, ou « irrelevant ». Malheureusement, les méthodes utilisées par Dolan, Wicherts et consorts sont tellement au-delà de la compréhension du commun des mortels que je n’espère pas un seul instant que ceux qui iront jeter un oeil à mes liens comprennent ne serait-ce qu’un morceau de ce qu’ils disent. C’est le seul hic que je vois.
Une étude confirmant le travail de Jensen : https://psycnet.apa.org/record/1999-11838-002
Non les tests de qi ne sont pas biaisés en défaveur des noirs. En fait, s’ils sont biaisés c’est plutôt de manière légère à l’encontre des blancs
Les intelligences multiples c’est vraiment de la connerie. un bon débunkage : https://scepticisme-scientifique.com/episode-329-les-intelligences-multiples-de-gardner-nicolas-gauvrit/
« Malheureusement, les méthodes utilisées par Dolan, Wicherts et consorts sont tellement au-delà de la compréhension du commun des mortels » C’est la différence notable entre les chercheurs en QI et les chercheurs des sciences sociales. La plupart des chercheurs en sciences sociales sont mauvais en stastiques, les chercheurs en QI
sont assez bons en statistiques, ce n’est pas un hasard si on compte parmi eux les inventeurs des statistiques modernes, le concept de corrélation et de régression, l’analyse factorielle, l’ajustement pour manque de fiabilité, etc. (Francis Galton, Karl Pearson, Charles Spearman etc.).
La psychométrie a été créé par les chercheurs en QI
Il y a une raison encore plus simple pour laquelle on sait que les tests de QI ne sont pas biaisés contre les noirs c’est tout simplement car si c’était le cas on observerait que les tests de QI serait moins prédictifs chez les noirs que chez les blancs. Or c’est pas le cas, ils sont aussi prédictifs de succès chez les noirs que chez les blancs. Ce qui prouve que ce n’est pas biaisé à l’encontre des noirs
Et enfin,on retrouve exactement les mêmes différences raciales avec les tests conçus pour être « indépendants
de la culture » qu’avec les tests classiques. En fait, les Noirs obtiennent aux tests classiques des résultats légèrement plus élevés qu’aux tests « indépendants de la culture ». C’est l’opposé de ce que
prévoit la théorie culturelle d’explication des différences. Les Noirs ont de meilleurs résultats aux tests verbaux qu’aux tests non verbaux, et ils sont meilleurs aux tests de connaissances scolaires qu’aux tests
de capacité de raisonnement. De l’école primaire à la fin du secondaire, les Noirs se situent exactement aussi loin des Blancs en termes de résultats scolaires que sur les tests de QI. Les Noirs ont des résultats
inférieurs à ceux de groupes encore plus défavorisés, comme les Amérindiens. Là encore, ce n’est pas ce que prédit la théorie « culturelle ».
Les différences entre Noirs et Blancs sont maximales aux tests de raisonnement et de logique. Les Noirs obtiennent leurs meilleurs résultats aux tests de mémoire simple. Par exemple, ils font presque aussi bien que les Blancs au test de mémorisation dans l’ordre, où il s’agit de répéter une série de chiffres dans le même ordre que celui où elle a été présentée. En revanche, ils font beaucoup moins bien que les Blancs au test de répétition en ordre inverse, où il s’agit de répéter les chiffres à l’envers.
Des centaines d’études passées en revue dans le livre d’Arthur Jensen, The g Factor, montrent combien il est difficile d’expliquer les différences raciales de QI simplement par les différences de culture.
Le temps de réaction est sans doute le plus simple de tous les tests mentaux indépendants de la culture. Dans le test « trouvez l’intrus », des enfants de 9 à 12 ans regardent une série de lumières. Ils
doivent voir laquelle s’allume et appuyer sur le bouton le plus proche de cette lumière. Le test est tellement facile que tous les enfants y parviennent en moins d’une seconde. Même là, les enfants à QI élevé sont plus rapides que ceux à QI plus bas. On observe que les enfants blancs, qui sont plus rapides que les enfants noirs.
Un bon thread sur la différence de QI entre noirs et blancs : https://threadreaderapp.com/thread/1182092849413791745.html
Plusieurs threads sur le sujet de la différence de QI entre noirs et blancs :
https://threadreaderapp.com/thread/1211170458902487042.html?refreshed=1593545012
« littérature sur les Hauts Potentiels (comme leur nom l’indique), autrement nommés surdoués ou Enfants Intellectuellement Précoces, regorge de ces cas d’école » hauts potentiels c’est les gens qui ont plus de 130 de QI. Et l’idée qu’ils échoueraient plus que la moyenne c’est un mythe.
La légende noire des surdoués : https://www.neuro-environnement.com/les-vedettes-du-mois/la-l%C3%A9gende-noire-des-surdou%C3%A9s
De manière générale, l’idée qu’il existerait des rendements décroissants est fausse. (En gros, avoir 170 de QI est plus avantageux qu’avoir 150 de Qi).
Cliquer pour accéder à Ferriman_20101.pdf
Les surdoués réussissent mieux l’école que les autres. La réussite scolaire reste corrélé avec le QI même pour les hauts scores (voir l’étude du commentaire juste au dessus).
il est faux que le QI cesse d’être prédictif au-dessus d’un certain score, comme l’ont montré plusieurs études longitudinales sur les gens à très haut QI.
Cliquer pour accéder à 167599ed8a1fe800f1039a858073fe7e7edb.pdf
L’intelligence, si elle est définie comme un facteur cognitif général, est probablement un trait universel chez l’homme. Dans 31 pays non occidentaux et non industrialisés, il est apparu dans 96,9% des échantillons.
http://psycnet.apa.org/doi/10.1037/bul0000184
Il existe une large littérature scientifique montrant clairement qu’être haut potentiel n’est pas un désavantage :
https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/15427609.2014.936261
Même si on se restreint au groupe des 1% les plus doués (donc QI de 135 à 200 à peu près), le QI continue d’être prédictif et que la relation est plus que linéaire. https://gwern.net/docs/iq/smpy/2016-lubinski.pdf
Cette histoire de QI qui devient un inconvénient au-delà de 120 est un mythe dû à Gladwell, mais il est bien établi désormais et même depuis longtemps que c’est faux.
Même s’il y a des études montrant qu’ils sont davantage sujets à certains problèmes psychologiques restent qu’ en moyenne ils ont énormément de succès dans quasiment tous les domaines (et c’est particulièrement pour la réussite scolaire):
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160289616303324
L’hypothèse de seuil est également fausse pour les «résultats professionnels, éducatifs, sanitaires et sociaux». Voir cette étude :
Can You Ever Be Too Smart for Your Own Good? Comparing Linear and Nonlinear Effects of Cognitive Ability on Life Outcomes de
Matt Brown, Jonathan Wai et Christopher Chabris :
https://psyarxiv.com/rpgea/
Contrairement à la croyance populaire dans certains, les enfants surdoués / à QI élevé n’abandonnent pas plus l’école secondaire que les autres enfants.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289618301144?via%3Dihub
La relation QI-criminalité est principalement linéaire (même s’il y a une certaine non-linéarité aux extrêmes). Encore un exemple de plus qui démonte le délire de l’hypothèse de seuil :
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S016028961500077X
J’oubliais de préciser, à propos du facteur g. Il est plus prononcé sur les tests les moins chargés culturellement. Mais surtout, la validité prédictive des tests de QI augmente lorsque g est plus prononcé, c’est-à-dire qu’un test possède plus de valeur prédictive à mesure que les tests sont culturellement réduits. Dans The Bell Curve, lien dans l’article, lisez les pages suivantes (pp. 282-285, 718 fn. 34). Les auteurs expliquent en termes assez simples (plus accessibles que les méthodes MGCFA) en quoi le QI mesure essentiellement la vitesse de traitement de l’information, et rien d’autre. Notez que les tests de temps de réaction sont considérés par Jensen (et Galton par la même occasion) comme étant les tests de QI les plus purs (i.e., dénués de contenu culturel). Pour une étude plus récente de la validité des tests dit « ECTs » (Elementary Cognitive Task) je recommande l’article suivant.
Black-White differences on IQ and grades: The mediating role of elementary cognitive tasks
Quand est-il des rendements marginaux décroissants liés à un QI de plus en plus élevé? Dans « Outliers », Malcom Gladwell (citation plus bas) semble avancé qu’au-delà de 120, ce n’est plus le QI n’a plus grand chose à voir avec la réussite. Il avance qu’une grande partie du succès passé ce point provient de l’environnement, de l’effort et de la capacité créative (ce qui me semble être « confirmé » par la démarche souvent peu commune de ceux qui réussissent le mieux).
« IQ does play a role in success in life, but only to a point (an IQ of 120). Beyond that, what makes the difference is the family and community environment, and hard work. Lewis Terman, a professor of psychology at Stanford University has tracked about 1450 Californian kids with high IQs since 1921, and until 1955, before he died. The study, called Genetic_Studies_of_Genius is still going on. However, sociologist Pitirim Sorokin showed that their performance was indistinguishable from that of kids taken at random, from families of similar backgrounds. Terman’s fieldworkers also rejected two students who were to become Nobel laureates because their IQs were too low. »
http://en.wikipedia.org/wiki/Genetic_Studies_of_Genius
« Dans « Outliers », Malcom Gladwell (citation plus bas) semble avancé qu’au-delà de 120, ce n’est plus le QI n’a plus grand chose à voir avec la réussite »
Examinez attentivement le premier graphique du post de Minarchiste. Il semble clair que la courbe noire montre au contraire qu’une hausse d’un écart-type de QI à l’extrémité inférieure ne fait pas beaucoup varier la probabilité d’obtention du ‘college degree’. Par contre, si l’on regarde à l’extrémité supérieure, la courbe me semble être très escarpée, non ?
Pour que vous comprenez bien, néanmoins, voyez ce que Jensen avait à dire dans
How Much Can We Boost IQ and Scholastic Achievement? (1969).
To be sure, genetic factors become more important at the extremes. Some minimal level of ability is required for learning most skills. But while you can teach almost anyone to play chess, or the piano, or to conduct an orchestra, or to write prose, you cannot teach everyone to be a Capablanca, a Pederewski, a Toscanini, or a Bernard Shaw. In a society that values and rewards individual talent and merit, genetic factors inevitably take on considerable importance.
Aussi loin que je peux me rappeler, les données supportent le point de vue Jensen, pas celui de Malcolm. Récemment, Rindermann a comparé l’effet des très hauts QIs et des QIs moyens d’une population sur sa prospérité. Plus simplement, quel est l’effet du QI national d’un pays sur sa croissance/PIB par hab. comparé à l’effet du top 5% du QI national de ce même pays sur sa croissance/PIB par hab. ?
Le résultat est réellement extraordinaire. Rindermann et ses collègues trouvent effectivement que ce qui compte le plus n’est pas le QI moyen de la population, mais le pourcentage d’individu ayant de très hauts QIs. Voici l’étude en question :
The impact of smart fractions, cognitive ability of politicians and average competence of peoples on social development
En d’autres termes, ce sont les hauts QIs qui tirent l’économie vers le haut. Vous pouvez ainsi rapprocher la théorie du « smart fraction » avec la théorie libertarienne, si l’on peut l’appeler comme ça. Les libertariens disent que ce sont les capitalistes, et les entrepreneurs plus exactement, qui créent les richesses. Or, semble-t-il, ce sont bien eux (et non les modestes ouvriers de base) qui ont les niveaux de QI les plus élevés, non ?
Quant à l’échantillon de Terman, Jensen dans Educability and Group Differences (1973) l’avait analysé. Page 13, il écrit : « more than two-thirds of Terman’s gifted children, with IQs over 140, did not come from the highest socioeconomic group labeled ‘professional and managerial’. Yet the vast majority of the gifted children themselves ended up in that top socioeconomic level ». Cette découverte ne m’étonne guère. La corrélation du QI d’un enfant avec le statut socio-économique de ses parents est moins élevée qu’avec le statut économique qu’il obtiendra plus tard dans la vie.
Dans The g Factor (1998), Jensen disait donc « IQ is more highly correlated (about .70) with individuals’ own attained SES (as adults) than individuals’ IQs are correlated with their parents’ SES (about .40). » (page 384). Cette remarquable découverte indique surtout que ce n’est pas réellement le statut économique, et par conséquent l’influence familiale et le revenu familial, qui cause le QI, mais plutôt l’inverse.
Quelques documents à l’appui du livre.
Intelligence and Social Inequality: Why the Biological Link?
The Role of Intelligence in Modern Society
Income Inequality and IQ
Le troisième lien est intéressant dans la mesure où les différences de QI entre frères et soeurs prédisent tout aussi bien la réussite économique. L’idée d’analyser les fratries, c’est que les influences parentales ou styles parentaux ont pu être considérablement réduits. Pensez-y. Des frères et soeurs qui partagent le même toit, reçoivent la même éducation, et pourtant, les différences de QI entre frères et soeurs prédiront un avenir très différent pour eux. Peu importe comment les parents ont élevé les enfants, ou comment ils se sont efforcés à les traiter de la même façon. Les différences de QI entraînent des différences de réussite à l’intérieur même des familles, même si d’autres facteurs sont également à l’oeuvre.
Certains livres ont directement attaqué The Bell Curve. Lynn leur a répondu. Et je dois dire que certaines critiques ont été fatales.
Toujours plus à propos des critiques du livre. Certains arguments concerneraient aussi la malléabilité du QI. Jaeggi prétend que l’entraînement cognitif (le fameux dual-n-back) hausse le QI. Comme je l’ai expliqué dans un autre post, tout ceci est erroné. Le facteur g n’est pas affecté. Le fait que g n’est pas affecté par les pratiques et les entraînements cognitifs, contrairement aux compétences spécifiques, est une preuve supplémentaire à l’appui de l’hypothèse du g de Spearman. Je peux aussi recommander une nouvelle fois de lire les 3 papiers de Dolan et Lubke, dans mon commentaire plus haut, concernant « l’équivalence de mesure » (i.e., measurement invariance).
Comment augmenter votre QI ou comment les rêves deviennent des illusions
Flynn avait autrefois prétendu que les pays occidentaux connaissaient des gains séculaires de QI, phénomène appelé Effet Flynn. Comme je l’ai dit là aussi, l’Effet Flynn est inversement corrélé aux charges en g. Les gains de QI sont dûs probablement à des améliorations dans les compétences cognitives spécifiques et non générales. D’où l’absence de corrélation avec g.
L’Effet Flynn et gains séculaires de QI : une illusion
Cette étude est intéressante.
Intellectual classes, technological progress and economic development: The rise of cognitive capitalism
Rindermann, dans une série de papiers, tente de démontrer que le QI national mesuré à une année donnée conduit à une croissance du PIB aux années subséquentes, et tente de reproduire ce schéma en analysant l’effet de la liberté économique et autre variables à une année donnée sur les performances de l’économie aux années subséquentes.
National IQ and economic outcomes
Meisenberg teste ici l’importance relative des facteurs généralement connus pour affecter la croissance. Les betas standardisés indiquent là encore que le QI est le facteur prédominant, le beta est facilement deux fois plus élevé pour le QI qu’il ne l’est pour l’éducation ou la liberté économique (voir Table 2). Si vous préférez, Lynn et Vanhanen proposent une revue de littérature assez vaste, par ici.
Is It the Epidemiologists’ Elusive “Fundamental Cause” of Social Class Inequalities in Health ?
Ce papier de Gottfredson est à mon goût trop peu souvent cité tant il est incontournable. Elle présente toute une panoplie de données sur les conséquences des différences de QI en matière de santé. Aussi surprenant que cela puisse paraître, lorsque la disponibilité des soins de santé a été rendue universelle, les différences en matières de santé ne se réduisent pas. Elles augmentent. Pourquoi ? Brièvement, parce qu’aujourd’hui, la société devient plus complexe, ainsi que toutes les tâches quotidiennes. La santé aujourd’hui est plus que jamais dépendante de vos propres choix personnels, et de vos jugements. Les preuves que les disparités sociales augmentent avec le niveau de complexité sont accablantes. Mais Gottfredson tire aussi la conclusion que c’est pour cela que les inégalités augmentent nécessairement. Cela n’a rien à voir avec le capitalisme barbare comme les marxistes aiment à dire, mais parce que, avoir un g élevé devient de plus en plus avantageux, et inversement pour un g faible.
A Place at the Policy Table? Behavior Genetics and Estimates of Family Environmental Effects on IQ
David Rowe explique ici pourquoi les interventions éducatives et adoptives n’ont pas d’influence sur le QI à long terme. C’est pour cette raison que l’écart de QI entre noirs et blancs a dû mal à se rétrécir : le document plus haut (« Black Americans Reduce the Racial IQ Gap ») indique justement que le retard de QI des noirs s’est réduit, seulement pour les jeunes, mais pour les adultes de plus de 24 ans, le retard est actuellement de 17 points à peu près. C’est parce que l’héritabilité est peu prononcée durant l’enfance. Rowe démontre aussi que les différences de QI entre noirs et blancs proviennent de sources identiques. C’est cohérent avec l’idée que les scores de QI entre groupes ethniques ne montrent aucune source de biais de mesure (cf. Dolan et coll.).
Parlant de biais de mesure, la fameuse théorie de la menace du stéréotype popularisée par Steele et Aronson est écornée par ce même groupe de chercheurs (Wicherts, Dolan et consort). Ils indiquent que si les scores de QI ont été artificiellement réduits pour certains groupes ethniques en raison d’un quelconque ‘stéréotype’, les capacités latentes ne sont nullement affectés. J’en ai fait une vaste revue de toute la critique par ici.
The neuroscience of human intelligence differences est un article intéressant, qui résume un peu le résultat des recherches quant à la « réalité biologique » du facteur g. Dans la même veine, je recommanderai aussi Genetic Contributions to Anatomical, Behavioral, and Neurophysiological Indices of Cognition qui est tout aussi fantastique.
J’ai sinon récolté par ici quelques citations de Gottfredson sur ce que le QI, ou plutôt g, est censé mesurer et comment il affecte les chances de succès économique. C’est un parfait début pour ceux qui ne comprennent pas bien ce qu’est le QI, tant les sceptiques sont nombreux.
Intelligence Predicts Health and Longevity, but Why?
Ce papier est celui que je recommande en premier. Car il est le plus court mais aussi le plus accessible. Il est dit que lorsque le QI et le niveau socio-économique sont considérés séparément, le premier facteur explique la plus grande partie des différences de longévité, même si les auteurs, en particulier Gottfredson, ne doivent pas ignorer que le QI étant lui-même un prédicteur du niveau socio-économique. Contrôler ce dernier revient à contrôler le premier. La probabilité d’arrêter de fumer dépendrait lui aussi du QI, et très peu du SES, vu que son inclusion ne réduit presque pas l’association entre le fait d’arrêter de fumer et le QI. Les variations de QI (en écart-type, SDs) font aussi varier la probabilité d’avoir des accidents de voitures, mais aussi la probabilité de mourir de cancer.
D’après moi, donc, les détracteurs au livre « The Bell Curve » sont ceux qui portent le fardeau de la preuve.
Une review sur la partie liant pauvreté et QI de The Bell Curve : https://dash.harvard.edu/bitstream/handle/1/36853322/Ben_Palmer_Ec_970.pdf?sequence=1&isAllowed=y
Je comprends très bien la conclusion de l’étude. Toutefois, je trouve étonnant que l’étude « Genetic Studies of Genius » démontre que le QI ne suffit pas pour atteindre un succès élevé.
« In a society that values and rewards individual talent and merit, genetic factors inevitably take on considerable importance. ».
Il est prudent avec sa déclaration. Je crois plutôt que ça confirme ce que Gladwell avance: le QI est corrélé à la réussite économique, mais ça prend plus qu’un QI élevé pour atteindre une réussite économique élevée.
Comme vous dites, l’entrepreneuriat est le coeur de l’économie. Ce que vous ne dites pas, c’est que l’enrepreneuriat ne récompense pas nécessairement le plus intelligent, mais aussi le plus créatif et le plus acharné. Toutefois, les études que vous citez ne parle pas que de l’intelligence. Gladwell avance qu’une forte proportion de QI élevés est incapable de faire preuve d’imagination. Il serait intéressant de chercher « plafond de verre » où on peut observer ce phénomène.
Bref, j’aimerais avoir le temps de lire toutes les sources que vous citez, car c’est un sujet qui me passionne. Néanmoins, pour l’instant, je crois que le point de Gladwell complète celui Jensen. À suivre.
Je vois. Vous avez décidé de prendre littéralement ce qui vous arrange. C’est comme si j’avais mentionné The Bell Curve et Rindermann pour rien. Comme si Jensen n’avait pas dézingué Terman. Quant à votre commentaire sur la citation de Jensen (1969, page 46), je me demande si vous avez bien compris. Jensen dit que les capacités héritables (ex, le QI) sont plus importantes quand les exigences cognitives sont plus élevées. C’était pourtant très clair quand il disait : « But while you can teach almost anyone to play chess, or the piano, or to conduct an orchestra, or to write prose, you cannot teach everyone to be a Capablanca, a Pederewski, a Toscanini, or a Bernard Shaw. » Mais surtout, et ce qui me fait dire que vous ne comprenez pas réellement ce que vous citez, c’est la contradiction entre votre commentaire et votre propre citation de Gladwell : « what makes the difference is the family and community environment, and hard work ». Où voyez-vous que leurs points de vue convergent ? Ce n’est visiblement pas le cas.
Quand, ensuite, vous dites « Toutefois, les études que vous citez ne parle pas que de l’intelligence. » je me demande si vous les avez lu. Il est bien expliqué comment et pourquoi le QI est le facteur le plus important. Etre imaginatif ne sert à rien si vous n’avez pas les capacités. Vous comprendrez sans doute mieux ce que je veux dire après lu Is It the Epidemiologists’ Elusive “Fundamental Cause” of Social Class Inequalities in Health ?.
Enfin, quand vous dites « Gladwell avance qu’une forte proportion de QI élevés est incapable de faire preuve d’imagination. » sachez que des affirmations du style « un tel a dit que » ne m’impressionnent pas, et ça n’avance à rien. Citez-moi plutôt des études. Je peux en citer pour ma part. Dans Why g Matters, il est expliqué que la personnalité n’a que peu d’importance, or c’est exactement l’inverse de ce à quoi on devrait s’attendre si la créativité seule, indépendamment du QI, est réellement ce qui importe. D’ailleurs, je me demande si la créativité est réellement indépendante du QI. Je ne crois pas que ce soit le cas, au vu de ce qui a déjà été dit. Dans ma note de lecture, j’ai insisté sur le fait que les individus à faible QI ont plus de chances de grandir dans un environnement familial assez chaotique, et par conséquent, deviennent peu disciplinés et fort mal éduqués.
Dans Why g Matters (lien ci-dessus), on peut lire page 83 :
Maintenant que j’y repense, c’est assez curieux puisque les emplois aux plus bas niveaux sont ceux qui justement sont les plus automatisés (la fameuse « automatisation du travail »), et sont moins exigeants en termes de capacités cognitives, et reposent moins sur le jugement, comparés aux emplois très qualifiés, comme le management ou la publicité. Si la personnalité est réellement importante, ce serait dans ces métiers là qu’elle devrait compter le plus, or c’est le contraire. Qui l’aurait cru ? La personnalité semble avoir visiblement moins d’importance dans les métiers où il y a plus de communication avec le client. Lire également, Occupational Aptitude Patterns Map – Development and Implications for a Theory of Job Aptitude Requirements, spécifiquement les pages 285-286.
Sinon, voir la méta-analyse de Barrick et Mount (ici) à la Table 2. On peut voir dans la colonne p^ où les coefficients de corrélation pour les cinq traits de personnalité (le fameux Big Five) tournent autour de 0.00 et 0.10 quel que soit les types d’emploi. Conscientiousness est la dimension la plus importante parmi les cinq traits, mais le coefficient tourne autour de seulement 0.20 (même s’ils racontent à la fin que ces estimations sont peut-être sous-estimées).
http://www.theverge.com/2013/2/24/4023906/china-child-prodigy-IQ-genetics-study
Vous ne parlez pas du tout dans votre résumé du Flynn Effect et pourtant je trouve que c’est un point important du livre qui a fait couler beaucoup d’encre. Le QI serait passé d’une moyenne de 48 en -12000 JC au 100 d’aujourd’hui. Mis à part l’hygiène et la santé qui augmente, plusieurs attribuent cette hausse importante du QI au niveau de vie. Le QI serait donc plus malléable que votre résumé le laisse entendre ? Qu’en pensez-vous ?
Etatgrats :
Je comprends pas comment j’ai raté votre commentaire. Quoi qu’il en soit, j’avais déjà parlé de l’effet Flynn (EF) dans un commentaire au-dessus du votre. Puis, j’ai aussi un détaillé détaillé là-dessus, avec ajouts et commentaires des références les plus récentes. Mais comme je déteste citer mes propres articles, je vous recommende plutôt Robert Williams pour une revue générale. Ceci étant dit, EF n’influence pas les capacités intellectuelles générales, dit facteur « g », puisque les gains de QI par sous-tests ne sont pas proportionnels à la saturation en « g » des sous-tests QI. Dans les batteries de tests, composées généralement d’une petite dizaine de sous-tests ayant certain nombre de questions/items (genre une dizaine là aussi), certains sous-tests montrent des gains forts, d’autres modestes, certains nuls, et d’autres mêmes négatifs. D’un autre côté, ces sous-tests ont différentes corrélations entre eux. Imaginez 10 sous-tests, les sous-tests de 1 à 5 sont très fortement corrélés entre elles (càd que le score sur sous-test 1 est corrélé au score sous-test 2, 3, 4 et 5) mais aussi très corrélés avec les sous-tests de 6 à 10. En revanche, bien que les sous-tests de 6 à 10 sont corrélés entre eux, ils corrèlent modestement avec les sous-tests allant de 1 à 5, ou simplement, les sous-tests 6-10 ont des plus faibles corrélations générales. Donc en termes de saturations en g, les sous-tests 1-5 ont de fortes charges en g (en anglais, « g-loadings ») alors que les sous-tests 6-10 ont de moins fortes saturations. C’est la méthode des vecteurs corrélés qui consiste à corréler les gains de QI par sous-tests au charges en g correspondants à ces sous-tests. Mais les gains de QI montrent des corrélations négatives avec les g-saturations des sous-tests de divers types de batteries de QI. Donc les gains de QI ne sont pas saturés en g, ne sont pas « g-loaded ». Voir les études de Jan te Nijenhuis.
Score gains on g-loaded tests : No g
The Flynn effect, group differences, and g loadings
Is the Flynn effect on g?: A meta-analysis
Je peux confirmer par moi-même. J’ai testé (ici) les corrélations des gains séculaires de QI par sous-tests du Wechsler sur les saturations/charges en g des sous-tests Wechsler avec des données assez larges de deux pays en développement. Les corrélations étaient négatives.
D’autres techniques plus évoluées (MGCFA, voir liens ci-dessous) testent les biais psychométriques des gains de QI, ou biais culturels pour un langage moins technique. L’idée est que lorsque vous avez des groupes de personnes (nés entre 1950-1960 versus nés entre 1970-1980) ayant le même niveau de QI total, le pourcentage de chance de passer (i.e., bonne réponse) un item/question doit être à peu près identique entre ces deux groupes. Or il s’avère que ce n’est pas le cas. Au niveau des sous-tests, les cohortes antérieurs trouvent certains sous-tests plus « faciles » que les cohortes récentes, qui eux trouvent plus « faciles » un plus grand nombre de sous-tests, tout ceci à cause de la nature changeante (plus facile, plus difficile) des items/questions qui composent ces sous-tests différents. La difficulté par conséquent de certains sous-tests évolue avec le temps, à cause des influences culturelles. Les tests de QI ne sont donc pas « mesure équivalent » (en anglais, measurement invariance/equivalence), càd psychométriquement biaisés, avec le temps à cause de certains effets externes. Un exemple est cité par Mingroni :
En général, concernant l’effet Flynn, la structure des réponses change visiblement avec le temps. Le taux de bonnes réponses et de mauvaises réponses augmentent, car le taux de non-réponse décroit, ce qui laisse penser que les gens aujourd’hui ne prennent plus les tests QI comme les gens faisaient autrefois, surtout qu’il arrive que les administrateurs de QI aujourd’hui « encouragent » les enfants à remplir les questions en « devinant » la bonne réponse alors qu’autrefois, on ne le faisait pas et le sujet se débrouillait tout seul. Ils adoptent des stratégies différentes avec le temps, et ceci est illusoire puisque vous avez plus de chances d’obtenir un plus haut score grâce au facteur chance, et non grâce à une réelle amélioration de vos compétences intellectuelles. Et c’est en cela que les gains de QI sont essentiellement dûs à des biais psychométriques. Alan Kaufman donne des commentaires intéressants sur l’effet Flynn dans les tests de Raven, disant qu’autrefois, ces tests QI n’étaient pas disponibles comme ils le sont aujourd’hui notamment à cause de l’internet qui met à disposition des tests QI en ligne gratuit et des jeux dont le contenu ressemble un petit peu à certains des contenus des tests QI, d’où les gains de QI illusoires car essentiellement (mais pas nécessairement tout entièrement) dûs à un simple effet d’exposition (et de familiarité, donc). Quelques documents d’intérêts.
Are intelligence tests measurement invariant over time? Investigating the nature of the Flynn effect
Comparability of IQ scores over time
Changes in test-taking patterns over time
Mais surtout, cela ne doit pas vous méprendre sur la validité des tests QI. Certains pourraient croire que si les tests de QI sont psychométriquement biaisés quand on vient à comparer les cohortes, alors le test QI en soi n’est pas valide pour comparer les gens de même génération. Ce n’est évidemment pas vrai, et c’est aussi vrai si vous comparez des personnes ayant des niveaux d’éducation très différents. Même concernant les comparaisons ethniques, les tests de QI ne sont généralement pas biaisés, et le fait que ces différences sont plus prononcées sur les sous-tests plus chargés en g fait dire que ces différences sont des différences de capacités générales, et non spécifiques. Ce qui est étonnant en vue du fait que si les comparaisons de QI entre ethnies sont valides, on est en droit de penser qu’elles le seraient aussi entre hommes et femmes. Pourtant, ce ne semble pas être le cas. L’avantage des hommes sur les femmes pourraient être dû à des capacités spécifiques (et non générales) mais c’est difficile d’en tirer des conclusions. Un bon nombre d’études prouvent que ces différences sont authentiques, d’autres non. Voir le résumé (Table 1) dans le doc ci-dessous.
Cognitive sex differences in reasoning tasks: Evidence from Brazilian samples of educational settings
Pour en revenir à l’effet Flynn, il est ennuyeux que les mythes ont la vie dure. Les gens que j’ai croisé sur le web qui ne jurent que par Flynn ont une compréhension et connaissance superficielle sur le sujet, mais c’est aussi en partie à cause de la majorité des académiciens très bornés; ils ne font que suivre la tendance générale. C’est peut-être parce que la forte stabilité du QI est très impopulaire (je ne parle même pas des différences ethniques). La probable raison pour laquelle les interventions échouent à augmenter les capacités générales (g) vient du fait que la stabilité du QI de l’enfance à l’adolescence/adulte est due majoritairement à des facteurs génétiques, les influences familiales ayant une contribution assez faible en comparaison, et les influences externes (écoles, amis, etc.) contribuent largement à l’instabilité et donc ‘malléabilité’ du QI. Or il s’avère que le facteur g corrèle négativement avec l’influence environnementale externe (càd, non familiale). Donc si les interventions éducatives causent l’instabilité du QI au cours du développement de l’âge via des gains de QI, cette instabilité ne doit pas être corrélée avec le facteur général (g) de l’intelligence. Or, au niveau pratique, les capacités intellectuelles spécifiques ne vont pas beaucoup vous servir dans toute votre vie car elles ne sont utiles que pour des situations, endroits, et moments bien spécifiques. Voir Gottfredson, citée plus haut.
A ma connaissance, les seuls facteurs environnementaux ayant des impacts substantiels sur le facteur général (g) de l’intelligence, c’est la sous-nutrition, par des pertes pouvant aller jusqu’à une bonne dizaine de points. Néanmoins, dans les sociétés modernes aujourd’hui il n’y a pas de problèmes de sous-nutrition. Il est possible que certains produits (toxiques) mauvais pour le fonctionnement du cerveau puisse causer ces déclins bien que je ne connais pas beaucoup cette littérature pour en parler. En général, les effets causant des traumatismes au niveau du cerveau sont de très bons candidats pour tester si l’effet est saturé en g. Là encore, ce genre d’événement est l’exception et non la règle. En général, ce que le gouvernement pourrait faire me semble limité, trop limité. Je dis ceci en partie parce que je ne crois pas que le système public de santé soit supérieur au système privé.
Enfin, entre nous, ce passage « Le QI serait passé d’une moyenne de 48 en -12000 JC au 100 d’aujourd’hui » de votre commentaire ne vous inspire-t-il pas un peu de méfiance ? Nos ancêtres seraient des arriérés mentaux ? Vous y croyez ? Moi non.
Mieux vaut tard que jamais. Merci pour la longue réponse et les nombreux détails. Sinon pour votre question plus bas :
J’ai un peu de difficulté avec l’estimation d’un QI d’une population décédée depuis 2000 ans. Toutefois, sans croire nécessairement que le niveau de QI était aussi médiocre que 48 pour les anciennes civilisations, je suis convaincu que l’hygiène contribue à la diminution des maladies et par le fait même aide au développement du cerveau. Une personne toujours malade doit perdre au fil du temps des capacités intellectuelles. Les personnes avec un QI plus élevé aujourd’hui vivent aussi beaucoup plus longtemps qu’auparavant. Les personnes avec des QI plus faibles, peut-être aussi, mais je suis convaincu que leur progression est moins importante.
La corrélation entre le QI et la réussite est une évidence = dans une société ou la sélection se fait par l’abstraction logico-mathématique, évaluer cette abstraction donne un indicateur plutôt intéressant quant à la réussite.
Mais je suis convaincu que c’est une manière de faire destructrice et de toute manière voué à disparaître sous peu.
L’ère de l’industrialisation prend fin, le monde n’a plus besoin de petits soldats travailleurs, mais d’individus créatifs. Et la créativité (qui peut plus ou moins se mesurer grâce à l’évaluation du « divergent thinking »), est peu corrélé avec le QI. et donne à chacun la possibilité de réussir.
Il ne faut pas voir la une obsession de l’égalité, mais une simple réticence et un recadrage par rapport une tendance que l’on observe chez beaucoup qui consiste à en faire l’alpha et l’oméga des explications sur l’inégalité, le prétexte pour remettre en question le système éducatif/social et la seule mesure d’un être humain (pour le coup, les critiques que certains font au capitalisme semble justifiés dans ce cas).
Les études sur le QI (qui d’ailleurs ne vont pas toute dans le même sens, il faut le rapeller) ne doivent pas laisser place à du déterminisme biologique, qui est à peu près la pire chose qui puisse arriver à une société.
Le contexte favorise très clairement les individus au QI élevé, mais ce contexte peut, et va changer avec le temps, d’ou a nécessité de prendre des pincettes et une fois de plus de réaliser que les statistiques sont des tendances, quand bien même elles seraient juste à 99%.
Sur la créativité, on a déjà posé la question dans les commentaires ci-dessus. Si le QI importe moins aujourd’hui, je m’attends à ce que la corrélation QI-réussite sociale diminue avec les générations, mais ce n’est pas ce que je vois. Les auteurs de The Bell Curve prédisent l’inverse. Aujourd’hui, la prime sur-exagérée des diplomes obligent les personnes à passer par l’école pour intégrer la vie de travail, ce qui veut dire que les autres voies d’accès (suspectées etre plus propice au développement de la créativité, contrastant avec l’académisme de l’éducation) au succès social sont sous-exploitées. Or, Charles murray, co-auteur du livre, pense justement que ces voies alternatives sont sous-évaluées à cause de l’importance qu’on veut mettre sur les diplomes. Or le facteur n°1 d’obtention des diplomes semble etre le QI, donc en accentuant l’importance des diplomes, vous rendez le QI plus important dans le succès. Essayez de googler son article « For Most People, College Is a Waste of Time » si vous pouvez y accéder (moi, je ne peux plus désormais).
Sur le déterminisme biologique, il faut comprendre une chose. Les généticistes (si le mot français est correct…) du QI ne prétendent pas du tout cela. Ils disent, à juste titre, que l’héritabilité du QI est « locale » et dépendantes des situations, et environnements. Par exemple, si vous maintenez constant les différences d’environnement (ex, styles parentaux, statut socio-economique, income, education, etc.) alors la seule chose qui va pouvoir varier, c’est l’héritabilité, ce qui vous donne une héritabilité de 100%. Mais si en revanche, vous prenez un échantillon de population ayant connu des environnements très disparates, le standard deviation des indices d’environnement sera très grand, et l’héritabilité sera considérablement réduite. En fait l’héritabilité pourrait meme être réduite à néant si en plus des environnements très disparates, vos sujets d’étude ont un génotype similaire pour ce qui est du QI, i.e., il y a des variations dans l’environnement mais pas dans les génotypes, donc héritabilité proche de zéro. C’est pourquoi je trouve les discussions scientifiques très peu passionnantes, car ces gens sont justes capables de cacher la poussière sous le tapis. Disons qu’à chaque fois qu’un chercheur, dans un article scientifique, conclut à un impact environnemental très large, ce qui arrive souvent quand on étudie les enfants, il lui arrive presque tt le temps d’aller dire que si l’on subventionne l’éducation des enfants pauvres, et suffisamment jeunes pour que l’effet puisse durer, alors leurs modèles démontrent qu’il y a bcp d’opportunités pour les politiques publiques, i.e., il faut dépenser l’argent public !
Mais voilà, des modèles c’est bien, du genre, je rejette modèle 1 et 2, mais je parviens à confirmer modèle 3 comme étant le plus cohérent aux données (« best-fitting model ») mais ce n’est jamais une preuve suffisante ou définitive, et ils suggèrent juste des options possibles pour les « expériences sur le terrain ». Comme vous le voyez dans l’article, l’éducation ne porte pas ses fruits, quand ces expériences sont lancées. Le QI ne bouge pas (ou presque), bien que les tests scolastiques augmentent sensiblement. Pourquoi donc le QI augmente dès les 1eres années puis les gains s’évaporent comme de la fumée les années plus tard ?
C’est là que la contre-attaque consiste à invoquer l’argument des corrélations génotype-environnement (G-E), qui existe sous 3 formes, passives, réactives, actives (voir google pour description). En bref, passif signifie que l’environnement supérieur dont vous bénéficiez est dû aux meilleurs gènes de vos parents, e.g., avoir des parents négligents vous impose un environnement familial néfaste, ou de même, le fait d’etre né dans un favela brésilien, et ces facteurs environnementaux prévalent plus souvent chez ceux qui ont initialement un QI moins élevé. G-E réactive signifie que votre génotype (e.g., impulsif) va générer une réaction des autres (parents, camarades, profs) en fonction de votre génotype (donc si vous etes malpoli avec les gens, ils vous laissent tomber, ne vous aident pas, etc.). Le dernier, le type actif, est celui sur lequel repose les généticistes, car en général, les corrélation G-E de type passives et réactives n’ont plus d’effet à l’age adulte, alors que le type actif n’agit pas (encore) durant l’enfance, mais prend de l’ampleur chez les adolescents, quand ils commencent à s’émanciper de l’influence des parents. Voir cette étude.
Bref, le G-E actif, c’est simplement le fait que si vous avez un génotype supérieur, étant plus apte aux études, alors votre réussite va vous motiver davantage, vous lirez plus, vous instruisez plus, fréquentez des gens éduqués comme vous, qui éventuellement vous émulerons, etc. L’opposé est que quelqu’un ayant un (faible) génotype qui l’a prédisposé à la faillite scolaire ne sera pas motivé à cultiver son intellectuel. Ces théories sont à la mode depuis des décennies. Jadis, vous aviez eu des types comme SJ Gould, Leon Kamin et autres qui prétendaient que les études de jumeaux et/ou d’adoption/familles donnent des héritabilités biaisées vers le haut. Mais les généticistes ont parfaitement réfuté tous ces arguments en bois. Néanmoins, vous le savez, l’égalitarisme est à la mode, et rien ne stoppe cette idéologie. Ces généticistes, donc, admettent l’héritabilité élevé du QI (70% pour les adultes et peut-etre 40% pour les enfants) mais prétendent aussi qu’il existe des effets de corrélations G-E qui eux vont biaiser les estimations QI vers le haut, et c’est ce mécanisme qui expliquerait la hausse de l’héritabilité du QI de l’enfance vers l’adulte. Voilà, tout le monde est content. De un, les études génétiques sur les jumeaux sont solides. De deux, il reste de l’espoir pour l’environnementalisme.
Il y a 3 problèmes avec la théorie. Le G-E actif ne fonctionne pas vu que l’intéret des interventions externes consiste à « imposer » un environnement (cognitif) très stimulant aux génotypes inférieurs, c-à-d nés de parents à faible QI, ce qui ressemble au G-E passif. Dans le modèle du G-E actif, c’est l’individu qui « fait » le choix de l’environnement, un environnement qu’il considère similaire et convenable à son génotype, et celui-ci ne lui est pas imposé. Deuxièmement, l’éducation augmente le niveau scolaire final mais pas les tests QI, or selon la théorie G-E actif, la perte des gains de QI avec l’age est due au fait que les génotypes ont commencé à sélectionner des environnements inférieurs mais plus similaires à leur génotype. Ceci n’a aucune cohérence, puisque ces memes théoriciens reconnaissent que la réussite scolaire motive les efforts individuels à faire encore mieux, i.e., la réussite scolaire est le moteur de la motivation scolaire. Donc on s’attendrait qu’une hausse de l’éducation va causer hausses parallèles de QI par des effets de rétroactions positives. Troisièmement, le role du G-E actif dans l’heritabilité du QI n’est important que lorsque l’on étudie des population génétiquement proches, (revoir cette étude), comme les twin monozygotes (corrélation génétique de 100%) ou les dizygotes et « full siblings » (corrélation génétique de 50%). Mais les dernières techniques, appelées GCTA ou GWAS, consistent à corréler des marqueurs ADN (généralement SNPs « communs » génotypés) avec un (des) caractère(s) phénotype(s), genre, le QI, parmi des individus non biologiquement liés. Donc, l’effet G-E actif ne peut pas s’appliquer. En général, ces héritabilités tournent autour de 40-50%. Cette technique est limitée par le fait que les estimations pour le moment ne considèrent qu’une partie du génotype (on pense que les SNPs rares non présentement inclus dans les analyses ont des effets larges) et donc l’héritabilité estimée est la limite inférieure, un phénomène connu sous le nom « missing heritability ». Voir ceci par exemple.
Donc, bref, c’est vrai que l’héritabilité n’est pas fixité. Selon les modèles mathématiques en tout cas. Mais dans les résultats des expériences (adoption, école, intervention publiques), tout se passe « comme si » l’héritabilité était synonyme de fixité. Donc le discours typique de tous les opposants à l’héritabilité du QI est invalide.
Comme je le dis plus haut, si on peut booster le QI par l’environnement, c’est via les moyens biologiques, du genre, la prévention contre les carences nutritionnelles, comme il y en a en Inde et en Afrique. Mais dans les pays développés, la nutrition n’augmente pas le QI puisque nous souffrons rarement de telles carences, et les études tendent d’ailleurs à le suggérer. C’est probablement pourquoi beaucoup de chercheurs en sciences sociales préfèrent se focaliser sur l’éducation comme moyen de booster le QI, puisqu’il s’agit de leur dernière carte de jeu.
Dites moi, MH, je vous vois sur beaucoup de site concernant l’intelligence, vous êtes chercheur ? Et vivez vous en France ?
Probablement la meilleure étude sur les gains de QI chez les adoptés: https://pnas.org/content/112/15/4612 Les adoptés de 18 ans ont été comparés à leurs frères et sœurs biologiques non adoptés en Suède. Le gain d’adoption moyen était de 4,4 points et le gain lorsque l’écart de scolarité des parents des foyers adoptifs par rapport aux parents des foyers biologiques était à son plus haut était 6,1-7,6 pts. Des gains de l’ordre de 12 à 18 nécessiteraient des différences environnementales qui ne sont que rarement rencontrées dans un pays comme la Suède mais qui sont assez courantes, par exemple dans les adoptions internationales.
il convient de souligner que les gains d’adoption en QI, bien que substantiels, semblent être des gains en compétences spécifiques aux tests: https://gwern.net/docs/iq/2015-tenijenhuis.pdf
L’adoption dans une famille à SES plus élevé semble vous rendre meilleur lors des tests, mais pas nécessairement plus intelligent.
L’héritabilité et l’environnementalité partagée de ce test suédois de QI militaire ont été estimées à 71% et 14% respectivement: https://dspace.mit.edu/handle/1721.1/57897
Un bon article : Créativité et intelligence
https://zekejeffrey.com/2019/09/27/creativity-and-intelligence/
Jason Malloy: les résultats d’études sur l’adoption transraciale mettent en doute la théorie selon laquelle les différences ethniques sont dues à des différences d’éducation propres à des groupes ethniques américains distincts.
http://www.gnxp.com/MT2/archives/004064.html
D’autres preuves de cela ont également été démontrées avec une autre méthode de Rowe et Flannery qui n’ont trouvé aucun modèle de corrélation unique dans les données de développement des différents groupes ethniques: https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1111/j.1467-9280.1995.tb00301.x
Très intéressant, merci.
Bien que je ne sois pas totalement convaincu, à vrai dire.
Petite question: je connais pas le sujet mais j’ai entendu dire que le quotient émotionnel jouait un rôle bien plus importante dans la réussite que le QI ? Est ce vrai ?
Lecture connexe:
http://gladwell.com/none-of-the-above/
Un site intéressant: Q.I et intelligence humaine
https://www.intelligence-humaine.com/
Puisque l’auteur parle des différences ethnies de QI, voici deux liens (je les mets car cela vient du site de l’auteur de cet article)
Sinon une bonne introduction au QI: https://archive.org/details/IntelligenceAllThatMatters
Ce petit livre est fait pour les gens ne connaissent rien au sujet. Il est court et très facile à lire.
Et en complément, cette critique qui relève quelques erreurs : https://emilkirkegaard.dk/en/?p=6122
Sur le sujet du QI voici un thread intéressant: https://threadreaderapp.com/thread/935456013033136130
Etude sur l’importance du QI: https://www.nature.com/articles/nrg.2017.104
» l’importance du QI » l’importance de la génétique dans le QI
Une nouvelle étude constate que le QI explique presque tout dans la réussite scolaire des élèves. Les autres variables comme le milieu socio-économique, l’éducation parentale, personnalité, les pratiques parentales ou la pratique de la langue à la maison jouent un rôle minime.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160289617301757
Sur le QI article intéressant à lire: https://www.vox.com/2016/5/24/11723182/iq-test-intelligence
L’intelligence est l’un des meilleurs prédicteurs des résultats importants de la vie tels que l’éducation, la profession, la santé et la maladie mentale et physique, et la mortalité. L’intelligence est l’un des traits comportementaux les plus héritables.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4270739/
Pour les deux sexes, le QI à l’âge de 10 ans prédit mieux un bien-être financier ultérieur que l’estime de soi, le lieu de contrôle ou le statut social des parents (N = 4 790) http://mdpi.com/2079-3200/5/2/11/htm
Sur la contribution de la génétique et du milieu intellectuel sur le QI, Haier a fait une bonne synthèse: https://www.amazon.com/Neuroscience-Intelligence-Cambridge-Fundamentals-Psychology/dp/110746143X
Si vous voulez une version gratuite du livre, vous pouvez le télécharger ici : https://archive.org/details/TheNeuroscienceOfIntelligence
L’étude des gènes qui affectent l’intelligence pourrait révolutionner l’éducation. Mais hanté par le spectre de l’eugénisme, la science risque d’être perdue dans une bataille politique. https://www.newstatesman.com/2018/04/iq-trap-how-study-genetics-could-transform-education
QI : les périls de l’ignorance.
https://www.lepoint.fr/debats/qi-les-perils-de-l-ignorance-13-10-2018-2262712_2.php
Tiens des soldats avec un faible QI sont bien moins compétents : https://slate.com/news-and-politics/2006/01/why-dumb-recruits-cost-the-army-big-time.html
comme c’est étonnant
Un article sur le projet 100 000: https://bigthink.com/politics-current-affairs/story-behind-mcnamaras-morons.amp.html
Le QI est l’un des meilleurs prédicteurs que nous avons des résultats importants de la vie;
Cliquer pour accéder à Article-RER-Lubinski-2016-F-1.pdf
Il y a aussi cette étude danoise: https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289616302331
L’intelligence est un très bon prédicteur des notes scolaires.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289615001269
Noter que cette méta analyse montre aussi que les psychologues sont moins susceptibles de publier des études qui trouvent un lien entre le QI et les notes. Un rare cas de biais de publication inversé
« Dans un échantillon représentatif [des États-Unis] … l’intelligence contribue 48 à 90 fois plus que le courage à la réussite scolaire et 13 fois plus à la réussite sur le marché du travail … les études précédentes utilisaient des échantillons non représentatifs dont l’intelligence était limitée »
https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/1948550620920531
Un QI faible est un facteur de risque pour l’ensemble des troubles mentaux et pour la gravité de la maladie: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4170757/
Une association inverse a été faite entre l’intelligence au début de la vie et la mortalité toutes causes confondues: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160289616302331
Intelligence de Ian J. Deary: https://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(13)00844-0
Un bon texte sur cette notion
Eh oui, le Q.I influence énormément la réussite, le salaire, etc. Et comme le Q.I ne peut pas être modifié, ça veut dire qu’il y a bien des inégalités et qu’on ne peut rien y faire. Et du coup, il est politiquement correct de faire croire aux gens que le plus important, c’est de travailler dur, de le vouloir. De cette manière, on empêche les gens défavorisés de déprimer, et de verser dans la criminalité. On maintient l’illusion de l’égalité pour calmer les masses, mais ce n’est qu’une illusion.
« Facts don’t care about feelings » Jordan Petterson. Ou plus simplement : « Biology is a bitch ».
Selon une méta-analyse publiée en 2006 par Tarmo Strenze, l’intelligence est un meilleur prédicteur de succès (en termes d’éducation, de métier et de salaire) que le niveau socio-économique des parents. Source : « Intelligence and socioeconomic success: A meta-analytic review of longitudinal research », de Tarmo Strenze.
Une fois que la libre entreprise ou les normes démocratiques commencent à être établies dans un pays, la prospérité nationale est fortement corrélé avec le QI moyen de ce pays.
https://link.springer.com/article/10.1007/s00181-018-1511-y
Sur le sujet de l’importance du QI pour la richesse d’une nation :
Quelques critiques à faire sur ce livre: https://russellwarne.com/2019/11/13/garett-joness-hive-mind-lots-of-buzz-not-much-sting/
Un article intéressant : https://web.archive.org/web/20200515231300/https://www.unz.com/akarlin/intro-apollos-ascent/
Ensemble de données du QI nationale : https://web.archive.org/web/20200531052018/https://viewoniq.org/
Voici un livre qui démonte des mythes sur le QI: « In the Know: Debunking 35 Myths About Human Intelligence » de Russell T. Warne. Voilà la table de matière : https://russellwarne.com/2019/12/01/35-myths-about-human-intelligence/
Pour l’embauche d’employés, le meilleur prédicateur du rendement au travail est le QI (GMA), et les meilleures combinaisons de procédures de sélection sont le test de QI plus le test d’intégrité et le test de QI plus l’entrevue structurée. La graphologie ne vaut pas mieux que de choisir au hasard. https://www.researchgate.net/publication/232564809_The_Validity_and_Utility_of_Selection_Methods_in_Personnel_Psychology
Une incitation financière modérée peut augmenter l’effort, mais pas les performances des tests d’intelligence chez les volontaires adultes: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/bjop.12288
Ça c’est pour les personnes qui prétendent que l’on peut augmenter les performances avec une incitation financière c’est faux
Un thread intéressant sur le lien entre Qi et criminalité : https://threadreaderapp.com/thread/1273430013883191297.html?refreshed=yes
Un autre article sur le sujet : https://zekejeffrey.com/2019/10/04/crime-and-iq/amp/
Parmi les frères de la même famille, celui dont les capacités cognitives mesurées sont les plus faibles est plus susceptible d’être condamné pour crime violent.
La persistance de l’effet au sein des familles suggère un effet substantiel au-delà des simples facteurs socio-économiques. https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0041783
Les blancs des classes inférieures réussissent toujours aussi bien ou mieux que les noirs des classes moyennes et supérieures aux tests de QI:
Cliquer pour accéder à Race-Social-Class-and-individual-Differences-in-IQ-Scarr.pdf
TARMO STRENZE
Intelligence et réussite socio-économique
Une étude des corrélations, causes et conséquences: https://dspace.ut.ee/bitstream/handle/10062/47823/strenze_tarmo.pdf?sequence=5&isAllowed=y
The Bell Curve est certes un livre important et les gens ayant voulu réfuté ce livre ont lamentablement échoué.
Néanmoins, il y a deux critiques à faire :
1 Aujourd’hui, ce livre commence à dater. La recherche a continué depuis.
2 Il est centré sur les USA. Or, il est intéressant d’élargir les choses.
Voilà pourquoi je conseille de lire ce livre : https://www.amazon.com/Cognitive-Capitalism-Capital-Wellbeing-Nations/dp/1107651085
Qui a l’avantage d’être beaucoup plus récent et d’être beaucoup plus international
Un article intéressant : https://aboriginal-race-realist.medium.com/human-racial-and-ethnic-populations-and-differences-in-iq-scores-3cdd2b5cabe
Le débat environnement génétique c’est en réalité un faux débat alimenté par le fait que les gens pensent que la génétique c’est immuable et que l’environnement est malléable sauf que c’est faux.
«l’environnement» n’est pas ce que la plupart d’entre nous pensent quand nous entendons ce mot:
http://edge.org/response-detail/25337
Il faut noter que les « environnements » sont également héritables. http://udel.edu/educ/gottfredson/reprints/2003reviewRJSbook.pdf
La génétique du comportement n’est pas facile.
A l’inverse, un trait héritable peut être malléable.
Une autre confusion c’est la confusion génétique biologique. La génétique n’est qu’une partie des facteurs biologiques (mais il en existe d’autres).
Changer l’environnement peut être extrêmement compliqué :
Cela me fait penser à ce papier qui explique
comment nos traits de personnalité stables aident à déterminer les environnements que nous sélectionnons pour nous-mêmes, et comment ces environnements à leur tour façonnent nos états de personnalité momentanés. https://doi.apa.org/doiLanding?doi=10.1037%2Fpspp0000297
Beaucoup de gens qui parlent de la notion de construction sociale la comprenne mal. Il y a 3 mythes à son sujet:
1 Si c’est une construction sociale ce n’est pas réel. Rien n’est plus faux. Ce n’est pas parce que quelque chose est une construction sociale qu’il n’existe pas. Le football est une construction sociale. C’est une invention humaine où les règles du jeu ont été créé par les humains. Ce qu’est le football est défini par une norme sociale. Reste que le football existe en tant que tel. Ici, on est dans un certain genre de construction sociale: une chose inventé par l’homme
Mais il existe un autre genre de construction sociale: une chose conceptualisé par l’homme. En effet, l’humain a cherché à connaître et à comprendre le monde qui l’entoure. Etant donné la complexité du monde, l’humain est obligé de conceptualiser la réalité. Reste que cela ne signifie pas que la réalité n’existe pas. Par exemple l’économie (dans le sens de la science économique) n’est que la conceptualisation de la réalité économique. L’économie existait bien avant la science économique qui a pour but de décrire les phénomènes économiques. (Après dans l’économie, il y a des choses qui sont des constructions sociales je pense à la monnaie).
La monnaie est clairement une construction sociale cela ne signifie pas que ce n’est pas réel.
La carte n’est pas le territoire. Une carte représentant un territoire est clairement une construction sociale. Reste que cela ne signifie pas que le territoire n’existe pas.
Si on interprète de manière large, on peut considérer qu’absolument tout n’est que construction sociale vu que la langue lui même est une construction sociale. Donc le simple fait de décrire la réalité avec des mots relève de la construction sociale. Le fait de désigner tel mot pour désigner tel phénomène relève de la construction sociale
2) L’idée que la construction sociale est quelque chose de négatif. Rien n’est plus faux. Pour qu’une société fonctionne, on a besoin de normes sociales. Car une société implique une coopération humaine qui est impossible sans normes sociales. L’état lui même est une construction sociale. Allez essayer de faire une société qui fonctionne sans Etat (sans monopole légitime de la violence, pas de concurrence pacifique possible. Donc pas d’économie de marché. C’est juste la loi du plus fort qui règne).
La monnaie est une construction sociale et pourtant, personne ne remet en cause son existence. Car sans monnaie, il est impossible de développer l’économie et avoir la société actuelle. Sans monnaie, on est obligé de faire du troc (qui est un système profondément inefficace).
De même le football ou le rugby qui sont des constructions sociales ne sont pas des choses négatives simplement car c’est des constructions sociales.
Une construction sociale peut être bénéfique et importante pour notre société.
3) L’idée que la construction sociale est quelque chose de purement arbitraire. Que cela n’est pas fondé sur quelque chose d’objectif. Et que par conséquent, il suffit de prouver qu’une chose est une construction sociale pour la rejeter de manière arbitraire.
Il suffit de prouver que la notion de race est une construction sociale pour considérer que si l’on veut on peut considérer que les juifs ashkénazes ne sont pas des blancs.
C’est complètement faux: une construction sociale peut avoir des bases biologiques. Une construction sociale n’implique pas qu’elle a été construire de manière arbitraire. Que cela ne s’appuie pas sur le réel ou la logique.
Une carte est une construction sociale. Pourtant, cela représente la réalité. Le cas de la carte du monde est particulièrement intéressant: il est impossible de dessiner une carte du monde sur une surface en 2D qui soit une représentation exacte de la réalité. Par conséquent, on est toujours obligé de faire un choix (privilégier les contours exactes ou la proportion exacte). Donc il y a une part d’arbitraire (choix de ce qu’ils veulent représenter le plus juste) mais reste que les dessinateurs ne peuvent pas faire n’importe quoi. Certes, une carte en 2D déforme la réalité et implique un choix de la part de ceux qui la font. Reste que l’on est très loin d’une carte qui a été fait totalement arbitrairement et où l’on peut faire n’importe quoi.
C’est une analogie intéressante avec certaines constructions sociales: il est impossible de conceptualiser de manière totalement fidèlement à la réalité. On n’est obligé de faire certains choix et de simplifier la réalité. Je pense aux modèles économiques. C’est toujours des simplifications de la réalité. Reste que cela ne veut pas dire que l’on peut faire n’importe quoi au niveau des modèles économiques et qu’il n’y a pas des modèles économiques meilleurs que d’autres.
Le cas de la monnaie est intéressant c’est une construction sociale. Pourtant, la valeur d’une monnaie est décidé par des phénomènes économiques. Ce n’est pas décidé de manière arbitraire. La banque centrale en activant certains phénomènes économiques peut influencer sur la valeur de la monnaie mais elle ne peut pas décider de manière arbitraire de sa valeur. (Surtout les choix de la Banque centrale sont toujours guidés par des motifs économiques. Ils agissent non pas sans raison).
Pour classifier les différents groupes humains, on a essayé de se baser sur des critères objectifs. La classification humaine aux USA a une part d’arbitraire reste que de base c’est basé sur la réalité biologique. On peut par exemple poser la question des arabes aux USA: sont t il blancs ?? Si on faisait des statistiques ethniques en France: il y aurait clairement une catégorie arabe. Aucun arabe en France ne se considère comme blanc. Mais historiquement, à une époque c’était le cas, les arabes se considéraient comme blancs.
Et s’il y avait un pourcentage élevé d’arabes, il y aurait fort à parier qu’aux USA, ils introduiraient une catégorie « arabe » (comme ils ont introduit une catégorie « latinos » car il y en avait beaucoup).
Mais par contre, pour les ashkénazes ils sont clairement blancs. Il n’y a pas de discussion possible. Biologiquement, ils appartiennent au groupe ethnique blanc. Ce n’est pas parce que la classification actuelle pose certains problèmes que cela signifie qu’il faut la rejeter. Pour la plupart des gens, elle marche très bien. Ce n’est pas parce que les contours des groupes ethniques sont flous qu’il n’existe pas de groupes ethniques.
D’ailleurs techniquement, les classifications scientifiques sont des constructions sociales. Par exemple: la classification des animaux. Reste que cette classification a été faite de manière logique sur base de la réalité. Et absolument personne ne remet en cause cette classification.
Il faut arrêter de croire que construction sociale = arbitraire. Notre système mathématique est une construction sociale. Reste que si c’est le système universellement adopté dans le monde aujourd’hui (alors qu’historiquement, il y a eu d’autres systèmes mathématiques), c’est parce que c’est de loin le meilleur système mathématique au monde. C’est le système le plus efficace.
Donc il ne suffit pas de dire qu’une chose est une construction sociale pour que celle la décrédibilise, que cela veut dire que l’on peut la rejeter. Il faut en plus prouver que cette construction sociale est mauvaise/inadéquate et que l’on peut proposer une meilleure construction sociale à la place.
Surtout que le paradoxe avec les progressistes c’est que souvent, ils argument « X est une construction sociale » donc il faut supprimer X et le remplacer par Y. Sauf que Y est elle même une construction sociale. Leur logique c’est « les constructions sociales c’est mal sauf quand cela va dans mon sens ». C’est vraiment hypocrite. Ce qu’il faut c’est prouver que Y est meilleur que X. Il ne suffit pas de prouver que X est une construction sociale ni même que X est mauvais mais prouver que l’alternative que l’on propose est meilleure. (Oui parce que c’est pas parce que quelque chose est mauvais qu’il faut le supprimer: il faut regarder la meilleure des options (une autre manière de voir les choses: il faut regarder la moins pire des options). Or, il ne suffit pas de prouver qu’une option est mauvaise, il faut prouver qu’il existe une option qui est meilleure).
Une autre chose aussi mal comprise c’est que ce n’est pas parce qu’une chose est une invention de la société que c’est quelque chose d’arbitraire. Je pense aux Etats modernes. Ils sont le produits de la société mais plus encore des circonstances qui ont rendu les Etats nécessaires. Une société complexe ne peut pas fonctionner sans Etat. Si toute société complexe a un état ce n’est pas un hasard. C’est qu’il n’y a pas moyen de fonctionner autrement. On a vu la mise en place des Etats dans différents pays. Ce n’est pas un hasard car l’état n’est pas juste le fait d’hommes qui ont décidé qu’il y aurait un état mais le fait des circonstances qui ont rendu nécessaire cette création.
Même chose pour le statut hommes femmes. Si historiquement, les sociétés étaient dominés par les hommes ce n’est pas le fruit d’un hasard mais par le fait qu’historiquement, les sociétés modernes étaient basés sur la force. Or, il y a une grande différence de force entre homme et une femme. Une société patriarcale permettait une division efficace des tâches entre hommes femmes (les hommes occupaient en priorité les métiers manuels demandant de la force là où les tâches ménagères demandant moins de force étaient plus adaptés aux femmes. Sans parler du fait que c’est les femmes qui accouchent et allaitent). Ce qui a permis l’égalité homme femme c’est deux choses: le fait que les Etats aient obtenu le monopole de la violence légitime. (Avant cela, c’étaient aux hommes de défendre leurs familles). Et surtout, la révolution industrielle qui a permis de mettre fin à la société basé sur la force et de passer progressivement à une société basé sur l’intelligence (Or, là en moyenne, l’intelligence entre hommes et femmes est la même). Bien sûr, cela s’est fait progressivement.
La première guerre mondiale qui a vu les hommes aller au front et donc les femmes ont dû s’occuper des emplois qui étaient occupés par les hommes a permis d’accélérer l’égalité homme femme.
(Je rappelle que dans une société patriarcale, les hommes ont certes plus de droits que les femmes mais également plus de devoirs que les femmes). Les hommes sont loin d’être les seuls à obtenir des bénéfices dans une société patriarcale.
Les circonstances ont changé rendant la société patriarcale désavantageuses pour les femmes. Or, dans l’histoire, quand il y a une inadéquation entre devoirs et droits cela amène des problèmes.
Historiquement au moyen âge, le terme protection a un double sens (le sens actuel mais aussi le sens de juridiction). On considérait que celui qui protégeait obtenait un pouvoir sur la personne qu’il protégeait (qui devait lui obéir). Or, dans une société sans Etat, les hommes jouent un rôle primordiale dans le fait de protéger leurs familles (donc ils sont les chefs).
Noter que c’est la même logique pour les nobles. Ils avaient des privilèges car ils avaient des devoirs supplémentaires mais au fil du temps, ils n’ont plus eu à accomplir des devoirs supplémentaires mais ont gardé leur pouvoir ce qui a amené la révolution francaise. Même chose à Rome, les réformes Marius qui ont mis la circonscription universelle pour les citoyens romaines ont entaché la légitimité de l’aristocratie (qui justifiait son pouvoir par le fait qu’elle versait son sang pour Rome) ce qui a créé des tensions qui ont mené à la fin de la République romaine.
Tout cela pour dire que les constructions sociales sont parfois bien plus dépendantes des circonstances dans lesquelles sont nos sociétés que dans des choix humains arbitraires.
Il faut arrêter de croire que la culture serait quelque chose d’imposer par les élites alors que la culture est souvent le fruit des circonstances dans lesquelles se trouvent nos sociétés. (Je ne dis pas que c’est la seule chose à prendre en compte mais c’est souvent oublier)
Il y une objection que l’on retrouve pas mal chez les négationnistes du QI. D’après eux, les variables familiales prédisent également des choses, et les prédictions de QI pourraient juste être confondues par cela. Naturellement, il existe de nombreuses recherches à ce sujet, par exemple, en utilisant des frères et sœurs. Ces études montrent que la validité du QI n’est pas principalement due à une association avec des traits de statut social parental. Voici une récente étude danoise de 360 000 Danois et des données de registre.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0191886919303411
On peut bien sûr aussi ajuster les traits parentaux mesurés dans une régression utilisant entre papas familiaux. C’est exactement ce que Charles Murray et Richard Herrnstein ont fait dans The Bell Curve, trouvant le même résultat: la validité du QI n’est pas principalement due à l’association avec les traits de statut social des parents. Murray a également fait une étude sur les frères et sœurs en utilisant l’ensemble de données NLSY, encore une fois une conclusion similaire. Des études similaires existent également pour le SAT, avec les mêmes résultats.
https://emilkirkegaard.dk/en/?p=7952
On peut aller plus loin et regarder ce que le revenu parental, etc., cause réellement en utilisant une conception intelligente de la fratrie. La réponse est: pas beaucoup. Amir Sariaslan et al ont mené un certain nombre de ces études en utilisant les données du registre suédois:
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/jcpp.12140
https://www.cambridge.org/core/journals/the-british-journal-of-psychiatry/article/childhood-family-income-adolescent-violent-criminality-and-substance-misuse-quasiexperimental-total-population- étude / A5CF371A1776F376ED11FCB5A22305A5
https://academic.oup.com/ije/article-abstract/42/4/1057/656274
De plus, le revenu des parents ne prédit pas bien l’avenir ainsi que le propre QI des enfants, donc même si nous ignorions ce qui précède, cette objection serait fausse
Un des liens que j’ai mis n’a pas fonctionné voici le bon lien :
https://www.cambridge.org/core/journals/the-british-journal-of-psychiatry/article/childhood-family-income-adolescent-violent-criminality-and-substance-misuse-quasiexperimental-total-population-study/A5CF371A1776F376ED11FCB5A22305A5
J’adore les gens qui nient le Qi en citant le fameux livre de Gould. Comme si ce livre n’avait pas été largement démonté. (Notamment par Jensen).
Mais le pire c’est que l’on sait récemment rendu compte qu’il a truqué les mesures de Morton pour les réfuter : https://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10.1371/journal.pbio.1001071 (connaissant le personnage j’ai aucun que cela a été fait volontairement. Cela lui ressemble plutôt).
Et cela est à l’image de son livre : construire un homme de paille pour détruire non pas ce que dit réellement ses adversaires mais l’homme de paille.
Sinon un bon article sur le livre de Gould : https://quillette.com/2019/03/19/the-mismeasurements-of-stephen-jay-gould/
Il y a aussi ceci : http://www2.psych.utoronto.ca/users/reingold/courses/intelligence/cache/carroll-gould.html
Et comme vidéos il y a ceci : https://m.youtube.com/watch?v=gbKM_BNpzwc
Et: https://m.youtube.com/watch?v=u-MM4Xnfo1U
Gould n’est rien d’autre qu’un idéologue marxiste qui non seulement a raconté n’importe quoi sur le QI mais aussi sur plein d’autres sujets (comme l’évolution chez l’humain au cours des 40,000 à 50,000 dernières années ). Il faut arrêter de lui accorder de la crédibilité
Un autre texte de Gould démonté : https://scitechdaily.com/the-most-popular-textbook-example-of-punctuated-evolution-has-been-debunked-by-researchers/amp/
Voilà l’étude en question : https://www.journals.uchicago.edu/doi/10.1086/707664
Alexander démonte Gould et Lewontin, en 1987 (biologie des systèmes moraux). https://web.archive.org/web/20200708163532/https://pbs.twimg.com/media/Eb7XiEIWsAEikYU?format=jpg&name=medium
Selon Gould, il faut absolument faire reposer l’égalité en droit des êtres humains sur le postulat d’une égalité biologique. Cet argument est une faute gravissime, puisque cela expose à donner raison aux nazis dans le cas où ce postulat se révèle faux ! Gould ne comprends pas la différence entre le descriptif et le prescritif
S.J. Gould était d’une malhonnêteté effrayante. Il déversait des mensonges sur les scientifiques ne pensant pas comme lui. Je pense aux bobards qu’il avait déversés sur E.O. Wilson ainsi que ceux qu’il a déversé sur Arthur Jensen.
C’est ce que regrettait E.O. Wilson dans « Galileo’s middle finger » : d’avoir perdu trop de temps avec les petits combats avec des gens aussi malhonnêtes que S.J. Gould et de n’avoir pas tout de suite visé le long terme
Quand Gould n’est pas content d’un article scientifique, il l’attaque dans une tribune de presse en faisant des comparaisons douteuses :
https://web.archive.org/web/20200708173540/https://pbs.twimg.com/media/ECu9x-NWwAA2wSd?format=jpg&name=large
Ce que d’éminents biologistes pensent de Stephen Jay Gould: http://nathancofnas.com/what-prominent-biologists-think-of-stephen-jay-gould/
Quand même Lewontin pourtant son complice et qui lui même a raconté énormément de conneries critique Gould cela veut tout dire.
(Le mec a quand même réussi à donner son nom à un sophisme en génétique : Lewontin’s Fallacy)
Pour les vidéos, la chaîne a été mis en privé j’ignore si c’est temporaire ou définitive mais voici un lien valide pour une des vidéos :
https://www.bitchute.com/video/1raU0RWDKSw1/
Malheureusement, je n’ai pas trouvé de nouveau lien vers l’autre vidéo démontant ce que dit Gould sur le facteur g.
Par contre, il existe d’autres réfutations de Gould :
http://www.debunker.com/texts/jensen.html
Et: http://www.eugenics.net/papers/rushton.html
Et: http://www.cpsimoes.net/artigos/art_davis.html
Chacune de ces données soutient parfaitement les conclusions des auteurs, si les écarts types des moyennes sont faibles. Si les écarts types des moyennes sont grands, cela démontrerait que les conclusions des auteurs sont mauvaises.
Pourquoi ne mettent-ils pas les écarts-types ?