C’est dans une enquête menée par le Ottawa Citizen et le Halifax Chronicle-Herald, publiée dans le National Post de mardi, que nous apprenions à quel point les politiciens se sont fait du capital politique sur le dos des contribuables avec le fameux plan de relance du fédéral.
– 57% des projets de plus de $1 million on été réalisé dans des circonscriptions où le député élu est un conservateur alors que le parti ne détient que 46% des sièges. Ça veut dire que les circonscriptions conservatrices ont eu 24% plus de projets qu’ils auraient dû en avoir s’ils avaient été répartis uniformément.
– C’est au Québec que l’écart est le plus prononcé. Les circonscriptions conservatrices ont obtenu 22% des projets alors qu’ils n’ont que 13% des sièges. Même si le Québec représente 23% de la population canadienne, seulement 7% des projets supportés par le plan de relance s’y trouvent.
– L’Ontario, où le gouvernement conservateur a besoin de gagner plus de sièges pour former un gouvernement majoritaire, a obtenu 54% des projets alors qu’elle ne représente que 39% de la population.
– En Nouvelle-Écosse, le gouvernement a mis plus d’argent dans les 3 circonscriptions conservatrices que dans les 8 circonscriptions de l’opposition réunies.
Si vous vous demandiez pourquoi les gouvernements s’entêtent à faire des plans de relance même si nous savons que ça ne donne pas grand chose, vous avez la réponse. Les politiciens adorent ces programmes puisque ça leur permet de se faire du capital politique et de préparer la prochaine élection en dépensant notre argent dans leur intérêt. Ça leur permet aussi de s’approprier le mérite d’une reprise économique éventuelle et de passer pour des héros.
Merci à Renart L’éveillé pour cette trouvaille.
Si ça peut aider!
Dans une chronique parue dans Libération le maire PS de Quimper, Bernard Poignant, rappelle que le bouclier fiscal (pas plus de 50% des revenus indécents prélevés) fut la créature chérie (en même temps que l’Ordre des experts-comptables et la fonction de.. PDG !) du ministre des finances de Pétain entre juin 1940 et avril 1942, Yves Bouthillier (lequel il est vrai fut finalement arrêté par les Allemands en 1944, mais revint vivant).
En fait, le bouclier fiscal était né d’un décret-loi du 12 novembre 1938 (resté inappliqué) tandis que l’obsession de Bouthillier était d’inscrire ce bouclier dans le marbre de la constitution maréchaliste alors en gestation.
Une constitution qui heureusement ne vit jamais le jour, pour cause de défaite cataclysmisque de l’Europe hitlérienne.
Mais ce que ne souligne pas Bernard Poignant, c’est que c’est bien le Medef qui voulait dernièrement constitutionnaliser le bouclier fiscal, exactement comme ce ministre vichyste, au moment où la Commission Balladur, nommée par Sarko Ier, s’apprêtait à défigurer le Préambule constitutionnel issu de la Résistance et de la Libération antifasciste, avant de renoncer à l’oser.