Les alimenteurs:
J’ai récemment visionné l’excellent documentaire Les Alimenteurs à Canal D (cherchez Food Inc. dans Google Video). Vous pouvez visionner un court extrait ici.
L’un des problèmes avec le système alimentaire nord-américain est que le maïs est fortement subventionné par les gouvernements, ce qui fait chuter son prix. Les transformateurs alimentaires trouvent alors de multiples façons d’utiliser ce maïs, lesquelles mènent à des produits néfastes pour la santé, causant entre autres l’obésité, qui se vendent à des prix dérisoires, ce qui encourage leur consommateur excessive. Par exemple, le fameux trio Big Mac de MacDonald est essentiellement composé de maïs, tant la boisson gazeuse que les frites, le pain et la boulette de simili-viande.
L’un des dérivés du maïs les plus néfastes et les plus utilisés est le sirop de maïs à haute teneur en fructose. Ce produit est souvent utilisé pour remplacer le sucre. Il est estimé que les Américains consomment de nos jours 73 livres de sucre dérivé du maïs; lequel favorise grandement l’obésité. L’utilisation du sirop de maïs à haute teneur en fructose (HFCS) a explosé dans les années 1980s, en raison des importantes subventions gouvernementales octroyées à cette industrie. Ces subventions ont contribué à rendre cette forme de sucre beaucoup moins chère. Le protectionnisme a aussi contribué à une plus grande utilisation du HFCS, en imposant des tarifs sur les importations aux États-Unis d’autres formes de sucre (betterave, canne, etc). Le HFCS a profondément infesté l’alimentation des américains; il est partout, ce qui a fait significativement augmenté l’ingestion quotidienne moyenne de calories. Plusieurs études ont démontré que le HFCS est néfaste pour la santé et contribue à l’obésité beaucoup plus que les autres formes de sucre, si bien que plusieurs transformateurs alimentaires l’ont éliminé de leur production.
Les autres produits dérivés du maïs fréquemment utilisés dans l’alimentation industrielle sont la maltodextrine, la gomme xanthane, l’acide ascorbique et les di-glycérides.
D’autre part, le maïs est devenu la nourriture de choix pour le bétail, permettant un engraissement plus rapide et plus prononcé. Cependant, les bêtes ne sont pas faîtes pour digérer le maïs, ce qui mène à la prolifération de bactéries e-coli potentiellement mortelles et produit des viandes qui ont une plus grande teneur en gras saturé et trans. La FDA et l’USDA sont au courant de ces problèmes, mais ne font rien étant donné que ces agences sont politisées et corrompues.
Finalement, la monoculture du maïs engendre plusieurs problèmes environnementaux puisque cette culture nécessite beaucoup d’engrais chimiques, de pesticides et d’eau. Elle engendre aussi l’érosion du sol, l’appauvrissement de la terre et la contamination de l’eau.
Beau cas de distorsion engendrée par l’intervention gouvernementale!
Une autre portion du documentaire traite de Monsanto et de quelle façon cette entreprise utilise ses brevets et le système légal pourri pour exploiter les pauvres fermiers. Cette entreprise a utilisé ses brevets pour poursuivre un grand nombre de fermiers en justice. Plusieurs d’entre eux, même si innocents, ont conclu un arrangement avec Monsanto parce qu’ils n’avaient pas les moyens de payer d’immenses frais légaux pour se défendre. Ces réclamations impliquaient généralement l’utilisation d’une partie de la récolte faîtes à partir de semences vendues par Monsanto comme semence pour l’année suivante. Ces fermiers étaient déclarés coupables même s’ils clamaient que ces semences avaient été transportées d’un champs voisin par le vent. Certains ont dû payer de gros dédommagements à Monsanto, alors que d’autres ont même reçu des sentences de prison.
Les brevets de Monsanto lui ont permis de réaliser d’immenses profits, qu’elle a ensuite utilisés pour acquérir des concurrents détenant d’autres brevets, ce qui a encore plus renforci sont hégémonie sur le marché, ce qui fait qu’elle contrôle maintenant l’ensemble de la chaîne alimentaire, de la semence au supermarché. Monsanto a même soumis des demandes de brevets pour des méthodes de reproduction des porcs, ce qui signifie que tout porc né de ces techniques appartiendrait à Monsanto
Une lueur d’espoir: les aliments bio/organiques. Le fondateur de l’entreprise Stonyfield (récemment achetée par Danone) oeuvrant dans le bio était jadis un environnementaliste de gauche qui croyait que le commerce était la source de la pollution et de la destruction de la planète. Il a compris qu’au contraire, le commerce était le meilleur moyen de promouvoir ses idéaux. Il mentionnait notamment qu’une seule commande de Wal-Mart de produits bios, qui est dorénavant le plus gros acheteurs de ces produits, signifie plusieurs tonnes de pollution en moins.
Il indiquait que (dans une société capitaliste) ce sont les consommateurs qui ont le pouvoir et votent à chacun de leurs achats. Ce n’est pas par conscience sociale que Wal-Mart offre des produits bios, mais bien parce que ses consommateurs en réclament. Il notait que Wal-Mart a bani le lait produit à l’aide d’hormones de croissance spécifiquement parce que ses consommateurs avaient des soucis à cet égard. Cette façon de faire est beaucoup plus efficace que la démocratie, dont les dés sont pipés par les lobbys et les politiciens verreux.
Je n’aurais jamais cru obtenir une telle démonstration de la beauté du capitalisme de la part d’un gauchiste écolo!
Je vous laisse sur un article très amusant sur la nourriture des restaurants MacDonald’s.
Bonjour!
Je suis fan de vos articles et celui ci et comme toujours est intéressant et instructif. Par contre la charge contre Macdonald n’est pas sérieuse et l’article sur le hamburger « indestructible » ne tient pas une seconde. la viande et le pain dans un milieu raisonnablement sec ne pourrissent pas…ils sèchent. Je suis français et considéré comme friand de pain même pour un français! j’ai fait mainte fois l’expérience avec une multitude de pains différents. abandonné à sont triste sort (quel crime!) le pain sèche, devient dure comme du bois mais jamais il ne « pourris ». idem pour la viande. Prenez un steak et laissez le à l’air libre, il sèche, devient dure, prend une couleur marron foncé, c’est d’ailleurs un des plus vieilles méthode de conservation de la viande. Pour que le pain ou la viande pourrissent il faut de la chaleur et de l’humidité sinon nada! j’habite actuellement en Martinique et il ya des Macdonald ici et bien enfermé dans un sac poubelle à 35°c et 95 % d’hygrométrie je peut ou affirmer que le hamburger est très apprécier par une multitude de joyeux micro organismes, il suffit de passer non loin des poubelles du restaurant pour en être convaincu…
Quand à la liste des « produits chimiques » contenu dans le pain du Macdonald c’est risible encore. Je suis chimiste et je peux vous dire que si on faisait l’analyse d’un pain traditionnel on serais surpris du résultat. La chimie est partout dans la nature et la cuisine n’est rien d’autre qu’une transformation chimique d’aliment naturel. l’être humain n’a pas crée la chimie il l’a découvert et ne fait que reproduire des évènements parfaitement naturel.
Pour finir cette histoire me fait penser au très mauvais film « super size me » qui nous montre avec horreur la dégradation physique d’un homme se nourrissant exclusivement au Macdonald. c’est aussi stupide que ridicule. Faisons un film sur un homme se nourrissant exclusivement de pizzas ou de choucroute ou de cassoulet ou de salade verte (même bio) et on pourra observer exactement les même effets dévastateurs d’une nourriture complètement déséquilibrée. c’est l’excès qui est nuisible et ni Macdonal, ni les vendeurs de pizza ni ceux de cassoulet ou de salade ne sont responsable de nos errements.
A vous lire prochainement!
@Laurent
Merci de suivre mon blogue.
Très intéressante votre intervention.
Cependant, j’ai trouvé Food Inc plus intéressant que Supersize Me.
Ce genre de documentaire tombe trop souvent dans la propagande écolo-gauchiste. J’ai apprécié que celui-ci ne le fasse pas. Il fut très informatif.
Percy Schmeiser est un de ces gentils agriculteurs tyrannisé par la grosse multinationale Monsanto. Un résumé de ce cas est ici: http://imposteurs.over-blog.com/article-17907560.html
@JP
Très intéressant ton lien, mais ne change rien à mon opinion.
Que le fermier ait délibérément ou pas « violé » le monopole légal de Monsanto, ne change rien au fait que ce monopole légal est injustifiable.
[…] Article repris du blog du Minarchiste avec son aimable autorisation […]
Les hamburgers mcdo pourrissent bel et bien: http://sparkasynapse.blogspot.com/2010/10/of-mushrooms-molds-and-mcdonalds-day_31.html
Le problème avec les documentaires comme Food Inc, c’est que si on lit entre les lignes, leur conclusion est de vouloir avoir carrément un bon état éclairé qui réglemente tout.
Et encore, le problème avec Super Size Me, c’est que n’importe quel supposé régime à base de n’importe quel produit à répétition (même de la salade comme Laurent mentionne très bien ou de la tourtière) va mener à l’encontre du fait que nous sommes omnivores en tant qu’humains. Je mange à l’occasion du McDonald avec modération et autant dire que cela n’est pas une mauvaise chose en soi.
Honnêtement, on voit ce que sont beaucoup d’écologistes critiquent sont justement le fait du corporatisme, des subventions étatiques et de la coercition étatique.
Comme le PDG de Stonyfield mentionne, le marché est véritablement le meilleur moyen de pouvoir changer les choses, qui est même meilleure et beaucoup plus durable que la politique partisane. Or, dire qu’acheter c’est voter, c’est loin d’être une maxime en l’air.
@Matvail2002
« Le problème avec les documentaires comme Food Inc, c’est que si on lit entre les lignes, leur conclusion est de vouloir avoir carrément un bon état éclairé qui réglemente tout. »
Justement, à ma grande surprise, ce n’est pas que ce j’ai perçu en le visionnant. Le documentaire vise surtout à sensibiliser les gens à faire attention à ce qu’ils mangent à nous informer que la viande d’un boeuf nourri au maïs n’est pas équivalente à la viande d’un boeuf nourri à l’herbe de paturage, même chose pour les porcs et les saumons.
Bon billet. Cepndant, je persiste à croire que des citoyens bien informés et une règlementation appropriée (par l’industrie elle-même et par l’état – lorsque nécessaire) sont les seuls moyens de nous « protéger » adéquatement contre certains requins de l’industrie.
Et, n’ayez crainte, les gens qui se définissent à gauche de l’échiquier politique sont entièrement d’accord avec ce que vous présentez dans votre billet. Inutile (encore une fois) de faire le lien entre le lobbyisme démesuré et corrompu avec l’existence même de l’état! Vous avez bien que nous dénonçons également ces lobbies!
Bonne fin de semaine…
@Lutopium
« Inutile (encore une fois) de faire le lien entre le lobbyisme démesuré et corrompu avec l’existence même de l’état! »
Non pas avec l’existence de l’État, mais avec les beaucoup trop grands pouvoirs de l’État. C’est à ces grands pouvoirs coercitifs que les lobbys s’intéressent.
« Je vous laisse sur un article très amusant sur la nourriture des restaurants MacDonald’s. »
Oh la la, l’histoire du hamburger qui ne pourrit pas… Vous êtes d’un crédule mon pauvre ami !
Voilà le résultat des décennies de destruction délibérée de l’enseignement de la science en occident : on a créé des citoyens ignares et technophobes, prêts à gober n’importe quelle fadaise des catastrophistes.
« Vous êtes d’un crédule mon pauvre ami ! »
J’ai dit que l’article était amusant. C’est tout.
Le fait que leurs hamburgers se décomposent ou non ne change rien au fait que c’est de la mauvaise bouffe selon moi.
On respire par le nez svp?
@minarchiste
C’est peut-être amusant pour démontrer à quel point l’hystérie burgophobe est ridicule. Mais dans le contexte de votre billet où la nourriture industrielle est montée en épingle, désolé, mais ça ne fait qu’illustrer votre crédulité.
On peut dire beaucoup de choses sur vos lieux communs totalement gratuits sur l’agriculture productiviste (c’est le MAL) et le bio (c’est le BIEN) mais j’aimerais que vous m’expliquiez d’abord en quoi les hamburgers-qui-se-décomposent-ou-pas seraient une plus « mauvaise bouffe » qu’un cassoulet, une fondue savoyarde ou une chouchroute bien de chez nous ? Ou vous-vous contentez de répéter les clichés à la mode du moment ?
@Jean Rochefort
Ce n’est pas un blogue de science alimentaire, mais bien d’économie, et c’est sous cet aspect que mon billet abordait la question.
La première partie du billet traitait de la distorsion créée par les subventions à la production de maïs.
La deuxième partie traitait des problèmes reliés aux brevets et à la propriété intellectuelle.
La troisième partie illustrait que le capitalisme et son libre-marché sont un bon moyen pour les gens d’obtenir ce qu’ils veulent sans l’intervention de la force coercitive de l’État.
Je ne prétend pas que les aliments bio/organiques soit, hors de tout doute, meilleurs que la bouffe de MacDonald’s (même si c’est ce que je crois, cela n’a pas d’importance pour le billet). Ce que je prétend est que si les consommateurs préfèrent la bouffe bio, le libre-marché la leur fournira.
Content de lire ça d’un économiste, car je me suis dis sensiblement la même chose quand je l’ai vu ce documentaire…