Il est possible que le COP21 se termine par un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Cependant, lorsqu’il est question des moyens d’y arriver, on ne parle que d’énergie éolienne et solaire, et même de biomasse. Il y a pourtant un excellent moyen de réduire les émissions de GES significativement et ce sans trop nuire à l’économie : l’énergie nucléaire. Un pays comme les États-Unis pourrait réduire ses émissions de GES de 25% en remplaçant ses usines au charbon par des usines nucléaires.
Les usines d’électricité au charbon représentent environ 25% des émissions mondiales de GES. Ceci dit, le processus d’extraction du minerai contribue aussi de manière disproportionnée aux émissions de GES. Selon l’EPA, le méthane qui émane des mines de charbon représente 8% à 10% des émissions mondiales de méthane, un gaz qui contribue 23 fois plus à l’effet de serre que le CO2.
En fait, pas besoin d’être un réchauffiste pur et dur pour supporter une telle politique. De mon point de vue, le charbon est une forme d’énergie qui endommage la propriété d’autrui à plusieurs égards. Même si on admettait que le réchauffement climatique n’existe pas et/ou qu’il n’est pas un problème majeur et/ou que l’humain n’a rien à y avoir, on pourrait quand même justifier l’interdiction des usines au charbon.
La combustion du charbon par les usines n’émet pas que du CO2, mais aussi des polluants atmosphériques comme du dioxyde de souffre (SO2), de l’oxyde d’azote (NOX), du mercure et de la suie. Ces émissions causent entre autres des pluies acides (ce qui endommage les végétaux sur votre propriété) et des smogs dans les grandes villes. D’ailleurs, les usines au charbon sont responsables de plus de la moitié des émissions de mercure anthropiques aux États-Unis, un métal lourd qui cause des dommages cérébraux et des troubles cardiaques.
Évidemment, il existe certaines technologies qui permettent de réduire les émissions de ces substances nocives. Cependant, leur coût rend l’électricité ainsi produite mon concurrentielle et ces technologies ne réduisent pas les émissions à zéro. Elles ne sont par ailleurs pas installées sur beaucoup d’usines dans le monde.
D’autre part, les mines de charbon constituent en elles-mêmes un véritable désastre environnemental, qui selon moi surpasse nettement les mines de sables bitumineux d’Alberta. On détruit des montagnes pour exposer le minerai, on créent d’énormes réservoirs d’eau polluée, on pollue l’air, ce qui nuit grandement aux communautés environnantes.
On peut donc dire que l’électricité produite par le charbon n’a pas sa place dans une société capitaliste, où la propriété d’un individu doit être protégée des pluies acides, des smogs, des résidus de mercure et de la suie. Il est donc logique de voir la plupart des pays retirer graduellement leurs usines au charbon, même avant la fin de leur vie utile. Même la Chine ira dans cette direction étant donné les importants problèmes de qualité de l’air qui affligent ses villes.
Comme le charbon est une énergie de base qui opère en continue, le remplacement idéal serait l’énergie nucléaire, qui ne génère aucune émissions de GES et qui est très concurrentielle en terme de coût. Malheureusement, depuis la catastrophe de Fukushima (et même avant), plusieurs pays font marche arrière et diminuent leur production d’énergie nucléaire.
Suite à l’incident de Three Mile Island aux États-Unis, la Suède a décidé dès 1980 de graduellement évincer l’énergie nucléaire de sa production électrique, suivie de l’Italie en 1987, de la Belgique en 1999 et de l’Allemagne en 2000. L’Autriche, la Suisse et l’Espagne ont quant à eux cessé toute construction de nouvelles centrales nucléaires. Suite à la catastrophe de Fukushima en 2011, l’Allemagne a fermé 8 de 17 réacteurs de manière permanente et fermera le reste d’ici 2022. Le Japon a déclaré vouloir réduire sa dépendance à l’énergie nucléaire en ne redémarrant pas tous ses 54 réacteurs. En France, le gouvernement Hollande a déclaré avoir l’intention de réduire l’énergie nucléaire à 50% de sa production d’électricité d’ici 2025.
D’autres pays sont obstinément opposés à l’énergie nucléaire, tels que l’Australie, le Danemark, la Grèce, l’Irlande, le Portugal, Israël, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande et la Norvège. Au Québec, le gouvernement du Parti Québécois a fermé le réacteur Gentilly-2 en 2012. Le seul pays qui semble aller dans la bonne direction est le Royaume-Uni, qui a récemment annoncé vouloir retirer toutes ses usines au charbon d’ici 2025 et les remplacer par des centrales nucléaires et au gaz naturel (ici).
Pourquoi une telle peur du nucléaire? Il n’y a pourtant eu que trois incidents majeurs en presque 40 ans, soit Three Mile Island en 1979, Chernobyl en 1986 et Fukushima en 2011, lesquels ont causé relativement peu de décès. Cependant, on parle ici de technologies arriérées qui datent de plusieurs décennies. Les nouvelles centrales sont beaucoup plus sécuritaires et, de préférence, ne seraient pas construites sur des failles sismiques. On pourrait aussi craindre la prolifération des armes nucléaires, mais pour moi cette crainte est injustifiée.
Quant à l’entreposage des déchets, il s’agit d’un faux problème causé par la peur irrationnelle de tout ce qui est nucléaire. En 1982, le Congrès des États-Unis a adopté le Nuclear Waste Policy Act, qui mandatait le Department of Energy de trouver, construire et opérer un site d’entreposage des déchets radioactifs. En 1987, il fut convenu que Yucca Mountain allait être le site le plus favorable pour le projet.
En 2002, le Président Bush a approuvé le projet d’entrepôt de déchets radioactifs de Yucca Mountain au Nevada. En 2006, il fut convenu que le site allait commencer à recevoir les déchets en 2017. Mais le projet pris une mauvaise tournure quand le Sénateur Démocrate Harry Reid du Nevada fut élu leader parlementaire au Sénat en 2006. Il allait alors mettre des bâtons dans les roues du projet. Le financement fut réduit et le gouvernement doit maintenant dédommager les compagnies d’électricité pour bris de contrat. En 2008, le Président Obama fut élu et promis d’abandonner le projet de Yucca Mountain. En 2011, le financement fut réduit à zéro et tous les employés furent licenciés. Jusqu’à cette date, les coûts reliés au projet étaient défrayés par un fonds financé par une taxe sur la production d’électricité nucléaire. En fait, ce projet est devenu un immense problème NIMBY.
Il n’en demeure pas moins qu’en construisant un site du genre à tous les 30 ans, on pourrait sécuritairement disposer de tous les déchets nucléaires générés par les centrales actuelles et par celles qui pourraient être construite dans le futur.
En fait, le nucléaire est boudé par les gouvernements surtout parce que cette forme d’énergie n’est pas populaire. Du point de vue de l’image de marque, elle ne fait pas le poids face à l’énergie éolienne. Malheureusement, les gens ne réalisent pas que pour remplacer une centrale nucléaire par une ferme d’éolienne, il faudrait dans certains cas recouvrir une superficie équivalente à l’Île de Montréal en entier de ces moulins à vent bruyants. De plus, la facture d’électricité en subit les conséquences à la hausse. Le graphique ci-bas montre les résultats d’un sondage mené par la firme Ipsos à travers le monde. On y constate que l’énergie nucléaire est même moins populaire que le charbon!
Pendant ce temps, le charbon gagne du terrain…Depuis 2011, l’Allemagne a inauguré 9 usines d’électricité au charbon! La Chine quant à elle en construit des dizaines chaque année.
En terme de coût, l’énergie nucléaire est très concurrentielle. Cependant, le gaz naturel est moins cher, ce qui explique pourquoi cette forme d’énergie gagne beaucoup de terrain aux États-Unis, où la révolution du gaz de schiste a fait beaucoup diminué le prix.
En Europe, l’une des formes d’électricité qui prend le plus d’ampleur est la biomasse. Au début, on produisait de l’électricité à partir des déchets de l’industrie forestière, ce qui est passablement « propre ». Mais comme ces déchets ne suffisent pas à la demande, il a fallu trouver du bois ailleurs, c’est-à-dire en coupant des arbres au Canada, au Brésil, aux États-Unis et à Bornéo (entre autres) dans le simple but de les exporter en Europe pour les brûler et ainsi produire de l’électricité « renouvelable » (sic).
Le bois représente maintenant la moitié de l’énergie dite « renouvelable » en Europe. L’une des raisons de cette expansion est évidemment les subventions dont l’objectif sous-jacent est à la lutte aux changements climatiques. Au Royaume-Uni par exemples, ces subventions atteignent $68 par MW/h. L’Europe a brulé 13 millions de tonnes de bois en 2012, si la tendance se maintient on pourrait atteindre 25 à 30 millions de tonnes en 2020, date à laquelle on s’attend à ce que 20% de l’énergie provienne de sources renouvelables en Europe. Le résultat? On encourage la déforestation, qui est d’ailleurs une source importante d’émissions de GES. On se retrouve donc à voir la forêt amazonienne reculer au profit de plantations d’eucalyptus, un « désert vert » qui sera éventuellement exporté en Europe pour y être brûlé dans le but de faire bouillir de l’eau, générer de la vapeur et faire tourner une turbine électrique. C’est ça le développement durable?
Conclusion
En somme, l’énergie nucléaire m’apparaît comme étant une alternative fort souhaitable au charbon pour ce qui est de la production d’électricité. Tout ce que les gouvernements ont à faire est de forcer graduellement le retrait des centrales au charbon, ce qui est déjà en cours dans plusieurs pays industrialisés, tout en libéralisant les marchés de l’électricité. L’anticipation de prix plus élevés favoriserait les investissements dans de nouvelles centrales nucléaires.
Pas besoin de taxes carbone, ni de subventions, ni de programmes de recherche, ni d’investissements gouvernementaux massifs, ni de lois liberticides. Cela permettrait non seulement de réduire les émissions de GES significativement, mais plus important encore, améliorerait la protection de l’environnement en réduisant les pluies acides, les smogs et les émissions de mercure. La solution nucléaire est aussi beaucoup plus efficace que les énergies éoliennes, solaires et de biomasse, qui ne permettront pas de correctement subvenir à nos besoins.
Néanmoins, avant de faire des changements climatiques leur principal cheval de bataille, les groupes écolos étaient foncièrement contre l’énergie nucléaire. Maintenant que ceux-ci dominent le débat, ils ne vont sûrement pas faire marche arrière à cet égard…
D’autre part, le lobby du charbon ne reste pas les bras croisés, finançant des think-tanks à tendance libertarienne, qui sont devenus les climato-sceptiques les plus bruyants, usant souvent d’arguments douteux et fallacieux. Dans un reportage récent sur les climato-sceptiques, on associait ceux-ci à des libertariens, que l’on décrivait comme étant de méchantes personnes qui ne veulent pas de lois! Je pense que les libéraux doivent se dissocier autant que possible de ces think-tanks, comme le Heartland Institute par exemple, au risque de miner notre crédibilité.
Quelques sources :
https://en.wikipedia.org/wiki/Environmental_impact_of_the_coal_industry
http://www.ucsusa.org/clean_energy/coalvswind/c02c.html#.VmhpryvIab4
https://en.wikipedia.org/wiki/Nuclear_power_phase-out
https://en.wikipedia.org/wiki/Yucca_Mountain_nuclear_waste_repository
https://worldbusiness.org/nuclear-power-totally-unqualified-to-combat-climate-change/
le nucléaire c’est le truc qui a un rendement (de mémoire) de même pas 30%, le reste étant dispersé en chaleur dans l’atmosphère ?
le nucléaire c’est le truc qui produit de la vapeur d’eau, dont l’effet de serre est 100X (de mémoire) plus important que le CO2 ?
le nucléaire c’est le truc « pas cher » pour lequel on n’a jamais compté le coût de démantèlement, ni de gestion des déchets, et qui est soit disant concurrentiel … ?
le nucléaire c’est le truc dont on nous promet la fusion pour, peut-être, dans 100 ans ?
le nucléaire c’est l’énergie qui est gérée par un lobby tellement centralisé que, c’est sûr, aucun risque que ça ne débouche sur des états centralisés (la techno-structure détermine la politico-structure) ?
pas terrible comme solution écolo-libertariene …
Cependant, je suis d’accord, l’éolien est tout sauf écologique (millions d’oiseaux tués, terres rares à gogo, béton, non recyclable). Même chose pour le photovoltaïque ou la biomasse ou l’hydro.
Le gaz, pour l’instant, reste la meilleure solution « de transition », en attendant mieux.
Reste quoi ?
Pas grand chose, à moins d’une rupture technologique. Peut-être la z-machine, le stellarator, ou quelque chose découlant du graphène ?
@yonanda
« c’est le truc qui produit de la vapeur d’eau, dont l’effet de serre est 100X (de mémoire) plus important que le CO2 ? »
Non, il est vrai que la vapeur d’eau est un GES beaucoup important que le CO2, mais c’est parce qu’il y en a plus. Par ailleurs, la quantité de vapeur d’eau est causée par la température, et non l’inverse.
http://www.acs.org/content/acs/en/climatescience/climatesciencenarratives/its-water-vapor-not-the-co2.html
« le nucléaire c’est le truc « pas cher » pour lequel on n’a jamais compté le coût de démantèlement, ni de gestion des déchets, et qui est soit disant concurrentiel … ? »
Oui, le nucléaire est très concurrentiel et les coûts montrés dans le graphique de l’article reflètent le démantèlement et la gestion des déchets.
« le nucléaire c’est l’énergie qui est gérée par un lobby tellement centralisé que, c’est sûr, aucun risque que ça ne débouche sur des états centralisés »
En France, peut-être, mais pas dans les sociétés plus libérales. Aux États-Unis, les centrales nucléaires sont détenues par des entreprises privées régionales. Pas de centralisation.
Hum j’ai lu souvent que les climato-realistes étaient en fait un complot des pétrolières, mais je n’ai jamais vue le début du commencement d’une preuve. On nous présente des écologistes qui peuvent raconter ce qu’ils veulent avec un militant déguisé en journaliste qui ne vérifiera rien. Je veux bien que certains se disant sceptique ne soient pas tous des crayons aiguisé, mais la bonne foi est presque à 100% du côté sceptique.
Concernant fukushima, c’est la première catastrophe à ne faire aucune victime.
Les projets de surgénération (rendant les déchets moins dangereux et augmentant significativement l’efficacité) n’ont jamais pu être mis en branle à grande échelle grâce à l’opposition des écologistes (voir Superphenix). Ils sont prêt à aller contre leur propre intérêt (si jamais l’environnement présente un quelconque intérêt pour eux). Vouloir baisser les émissions de co2,sachant que la demande augmente en faisant un shutdown massif de la seule source renouvelable qui fonctionne réellement.
Bonjour,
Pas vraiment le sujet de l’article, mais incontestablement le sujet du jour : Je vous souhaite une très bonne année 2016, pour vous, vos proches et votre blog ! Cordialement, Nathalie MP.
À vous pareillement Nathalie!
Une remarque, la Suède n’a pas réduit sa capacité de production d’électricité à partir de 1980, bien au contraire: http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=6&codeStat=EG.ELC.NUCL.ZS&codePays=SWE&codeTheme2=6&codeStat2=x&codePays2=FRA&langue=fr
En 2012 le nucléaire suédois produisant 47% de l’électricité.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_en_Su%C3%A8de#Uranium)
Article intéressant sur Fukushima:
http://www.contrepoints.org/2016/01/13/235314-fukushima-realite-et-desinformation
Ça existe un environnementaliste doté d’un cerveau possiblement fonctionnel?
Un constat intéressant: la qualité de l’air de Montréal s’améliore et le nombre de jours de smog diminue en raison de la fermeture de 5 centrales au charbon en Ontario:
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1008639/amelioration-historique-qualite-air-smog-montreal
Pour apporter de l’eau à votre moulin Minarchiste, le nucléaire de quatrième génération qui est surtout en développement dans les BRICS promet un rendement excellent et une sécurité maximale.
Les risques d’accidents sur la plupart des modèles de réacteurs sont quasiment impossibles. Le rendement monte à 80%, les déchets sont très limités voire réutilisables en grande proportions.
Et pour certains projets, ils envisagent de récupérer la chaleur pour pouvoir chauffer les habitations ou pour des applications industrielles.
Une bonne partie de ses réacteurs peuvent consommer du plutonium mais pas en produire.
À lire sur le sujet:
Opinion
Nuclear Power Can Save the WorldNuclear Power Can Save the World
Expanding the technology is the fastest way to slash greenhouse gas emissions and decarbonize the economy.
By Joshua S. Goldstein, Staffan A. Qvist and Steven Pinker
Drs. Goldstein and Qvist are the authors of “A Bright Future: How Some Countries Have Solved Climate Change and the Rest Can Follow.” Dr. Pinker is a psychology professor at Harvard.
· April 6, 2019
As young people rightly demand real solutions to climate change, the question is not what to do — eliminate fossil fuels by 2050 — but how. Beyond decarbonizing today’s electric grid, we must use clean electricity to replace fossil fuels in transportation, industry and heating. We must provide for the fast-growing energy needs of poorer countries and extend the grid to a billion people who now lack electricity. And still more electricity will be needed to remove excess carbon dioxide from the atmosphere by midcentury.
Where will this gargantuan amount of carbon-free energy come from? The popular answer is renewables alone, but this is a fantasy. Wind and solar power are becoming cheaper, but they are not available around the clock, rain or shine, and batteries that could power entire cities for days or weeks show no sign of materializing any time soon. Today, renewables work only with fossil-fuel backup.
Germany, which went all-in for renewables, has seen little reduction in carbon emissions, and, according to our calculations, at Germany’s rate of adding clean energy relative to gross domestic product, it would take the world more than a century to decarbonize, even if the country wasn’t also retiring nuclear plants early. A few lucky countries with abundant hydroelectricity, like Norway and New Zealand, have decarbonized their electric grids, but their success cannot be scaled up elsewhere: The world’s best hydro sites are already dammed.
Small wonder that a growing response to these intimidating facts is, “We’re cooked.”
But we actually have proven models for rapid decarbonization with economic and energy growth: France and Sweden. They decarbonized their grids decades ago and now emit less than a tenth of the world average of carbon dioxide per kilowatt-hour. They remain among the world’s most pleasant places to live and enjoy much cheaper electricity than Germany to boot.
They did this with nuclear power. And they did it fast, taking advantage of nuclear power’s intense concentration of energy per pound of fuel. France replaced almost all of its fossil-fueled electricity with nuclear power nationwide in just 15 years; Sweden, in about 20 years. In fact, most of the fastest additions of clean electricity historically are countries rolling out nuclear power.
This is a realistic solution to humanity’s greatest problem. Plants built 30 years ago in America, as in France, produce cheap, clean electricity, and nuclear power is the cheapest source in South Korea. The 98 U.S. reactors today provide nearly 20 percent of the nation’s electricity generation. So why don’t the United States and other countries expand their nuclear capacity? The reasons are economics and fear.
New nuclear power plants are hugely expensive to build in the United States today. This is why so few are being built. But they don’t need to be so costly. The key to recovering our lost ability to build affordable nuclear plants is standardization and repetition. The first product off any assembly line is expensive — it cost more than $150 million to develop the first iPhone — but costs plunge as they are built in quantity and production kinks are worked out.
Yet as a former chairman of the Nuclear Regulatory Commission put it, while France has two types of reactors and hundreds of types of cheese, in the United States it’s the other way around. In recent decades, the United States and some European countries have created ever more complicated reactors, with ever more safety features in response to public fears. New, one-of-a-kind designs, shifting regulations, supply-chain and construction snafus and a lost generation of experts (during the decades when new construction stopped) have driven costs to absurd heights.
These economic problems are solvable. China and South Korea can build reactors at one-sixth the current cost in the United States. With the political will, China could replace coal without sacrificing economic growth, reducing world carbon emissions by more than 10 percent. In the longer term, dozens of American start-ups are developing “fourth generation” reactors that can be mass-produced, potentially generating electricity at lower cost than fossil fuels. If American activists, politicians and regulators allow it, these reactors could be exported to the world in the 2030s and ’40s, slaking poorer countries’ growing thirst for energy while creating well-paying American jobs. Currently, fourth-generation nuclear power receives rare bipartisan agreement in Congress, making it a particularly appealing American policy to address climate change. Congress recently passed the Nuclear Energy Innovation and Modernization Act by big margins. Both parties love innovation, entrepreneurship, exports and jobs.
This approach will need a sensible regulatory framework. Currently, as M.I.T.’s Richard Lester, a nuclear engineer, has written, a company proposing a new reactor design faces “the prospect of having to spend a billion dollars or more on an open-ended, all‑or‑nothing licensing process without any certainty of outcomes.” We need government on the side of this clean-energy transformation, with supportive regulation, streamlined approval, investment in research and incentives that tilt producers and consumers away from carbon.
All this, however, depends on overcoming an irrational dread among the public and many activists. The reality is that nuclear power is the safest form of energy humanity has ever used. Mining accidents, hydroelectric dam failures, natural gas explosions and oil train crashes all kill people, sometimes in large numbers, and smoke from coal-burning kills them in enormous numbers, more than half a million per year.
By contrast, in 60 years of nuclear power, only three accidents have raised public alarm: Three Mile Island in 1979, which killed no one; Fukushima in 2011, which killed no one (many deaths resulted from the tsunami and some from a panicked evacuation near the plant); and Chernobyl in 1986, the result of extraordinary Soviet bungling, which killed 31 in the accident and perhaps several thousand from cancer, around the same number killed by coal emissions every day. (Even if we accepted recent claims that Soviet and international authorities covered up tens of thousands of Chernobyl deaths, the death toll from 60 years of nuclear power would still equal about one month of coal-related deaths.)
Nuclear power plants cannot explode like nuclear bombs, and they have not contributed to weapons proliferation, thanks to robust international controls: 24 countries have nuclear power but not weapons, while Israel and North Korea have nuclear weapons but not power.
Nuclear waste is compact — America’s total from 60 years would fit in a Walmart — and is safely stored in concrete casks and pools, becoming less radioactive over time. After we have solved the more pressing challenge of climate change, we can either burn the waste as fuel in new types of reactors or bury it deep underground. It’s a far easier environmental challenge than the world’s enormous coal waste, routinely dumped near poor communities and often laden with toxic arsenic, mercury and lead that can last forever.
Despite its demonstrable safety, nuclear power presses several psychological buttons. First, people estimate risk according to how readily anecdotes like well-publicized nuclear accidents pop into mind. Second, the thought of radiation activates the mind-set of disgust, in which any trace of contaminant fouls whatever it contacts, despite the reality that we all live in a soup of natural radiation. Third, people feel better about eliminating a single tiny risk entirely than minimizing risk from all hazards combined. For all these reasons, nuclear power is dreaded while fossil fuels are tolerated, just as flying is scary even though driving is more dangerous.
Opinions are also driven by our cultural and political tribes. Since the late 1970s, when No Nukes became a signature cause of the Green movement, sympathy to nuclear power became, among many environmentalists, a sign of disloyalty if not treason.
Despite these challenges, psychology and politics can change quickly. As the enormity of the climate crisis sinks in and the hoped-for carbon savings from renewables don’t add up, nuclear can become the new green. Protecting the environment and lifting the developing world out of poverty are progressive causes. And the millennials and Gen Z’s might rethink the sacred values their boomer parents have left unexamined since the Doobie Brothers sang at the 1979 No Nukes concert.
If the American public and politicians can face real threats and overcome unfounded fears, we can solve humanity’s most pressing challenge and leave our grandchildren a bright future of climate stability and abundant energy. We can dispatch, once and for all, the self-fulfilling prophesy that we’re cooked.
Joshua S. Goldstein, professor emeritus of international relations at American University, and Staffan A. Qvist, a Swedish energy engineer, are the authors of “A Bright Future: How Some Countries Have Solved Climate Change and the Rest Can Follow.” Steven Pinker is a professor of psychology at Harvard University and is the author of “Enlightenment Now.”