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Il ne fait aucun doute que le Yuan est présentement sous-évalué. Nous n’avons qu’à observer le Big Mac Index publié par The Economist pour le constater (voir image au bas du billet). Le Chine détient présentement environ $2.4 billion de réserves en devises étrangères.

Pour le Congrès américain et le Président Obama, le problème n’est pas vraiment la sous-évaluation du renminbi, mais bien l’immense déficit commercial des États-Unis avec la Chine, lequel donne des spasmes aux protectionnistes pur-et-durs.

En effet, les États-unis semblent de plus en plus déterminés à stimuler leurs exportations et leur attitude face à la Chine s’est endurcie depuis quelques temps. M. Obama vise à doubler les exportations du pays sur 5 ans et a promis d’être « plus dur » à l’égard de ce qu’il perçoit comme étant de la « compétition injuste » de la part de la Chine. Avec le taux de chômage à 9.7% et les élections de mi-mandat qui approchent, l’attrait politique d’une telle attitude augmente beaucoup.

Ceci étant dit, est-ce qu’une appréciation du yuan aurait l’effet escompté, c’est-à-dire une réduction du déficite commercial des États-Unis avec la Chine (exportations – importations)? Selon Daniel Ikenson, du Cato Institute, les chiffres indiquent que ce ne serait pas le cas.

Entre juillet 2005 et juillet 2008, le renminbi s’est apprécié de 21% contre le dollar US. Au cours de cette période, le déficit commercial États-Unis / Chine a augmenté de 33%.

L’appréciation du renminbi n’a pas découragé la consommation de biens chinois, au contraire les importations ont augmenté. La réalité est que les États-Unis ne produisent pas localement les biens qu’ils achètent de la Chine; il n’y a donc aucun substitut abordable, même si le prix augmente.

D’autre part, les producteurs Chinois ont simplement compensé l’appréciation du yuan par une baisse de prix. Cela a été plutôt facile puisque l’appréciation du renminbi a aussi fait chuter les coûts de productions des producteurs Chinois en réduisant le coût des intrants importés, qui représentent jusqu’à 50% de la valeur des biens importés de la Chine par les États-Unis.

Il semble donc que l’appréciation du yuan n’a fait que réduire le pouvoir d’achat des américains; pas certains que c’était l’objectif du Congrès!

Il ne fait aucun doute à l’égard du fait qu’il serait préférable que la Chine laisse sa devise fluctuer au gré du marché, permettant ainsi une meilleure allocation des ressources. Cela permettrait notamment un meilleur équilibre entre la consommation locale et les exportations en améliorant le pouvoir d’achat des Chinois. Cependant, menacer la Chine de sanctions pour qu’elle ré-évalue sa devise dans le but d’aider la reprise économique américaine ne donnera pas les effets escomptés. D’autre part, il est plutôt futile de compter sur la dépréciation de sa propre devise pour mousser ses exportations et relancer son économie; nous le verrons dans un billet à être publié très prochainement…

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L’une des raisons d’être positif relativement à l’économie canadienne à court et moyen terme est la hausse fulgurante du prix des ressources cette année. Le cuivre, le nickel, l’aluminium, l’acier, l’or, l’argent, le pétrole et même le gaz naturel sont en forte hausse ce qui est excellent pour notre économie. Mais pourquoi le prix de ces matières premières augmente-t-il autant à ce stade-ci du cycle économique?

Réponse: la Chine! Encore eux.

Tout d’abord, le gouvernement chinois a dépensé $586 milliards en infrastructures (routes, chemins de fer, centrales d’électricité et résidences) cette année dans le cadre de son plan de relance, lequel comprend aussi des baisses d’impôts et des subventions diverses. Ensuite, la politique monétaire du gouvernement Chinois est ultra-expansionniste. La presse à billets roule à fonds de train là-bas aussi ce qui a mené à une hausse de l’endettement (environ $1.3 billions* en nouveaux prêts dans les 9 premiers mois de 2009). Finalement, la devise chinoise est encore maintenue en situation de sous-évaluation, ce qui bénéficie à ces exportations et donc à sa production industrielle locale.

Tous ces éléments ont généré beaucoup de demande pour les ressources ci-haut mentionnées et le Canada est très bien placé pour en profiter. Mais combien de temps cela pourra durer? Le plan de relance se terminera l’an prochain. La politique monétaire devra se raffermir aussi l’an prochain lorsque l’inévitable inflation se pointera le bout du nez. Le yuan devra être ré-évalué à la hausse ce qui sera négatif pour les exportations. Bref, lorsque le stimuli gouvernemental sera retiré, il y a de bonnes chances que le ballon se dégonfle assez rapidement.

Il y a aussi le phénomène de reconstruction des inventaires. La production industrielle mondiale a commencé à rebondir récemment. Elle avait été coupée encore plus que la baisse des ventes ne le justifiait durant la récession, ce qui a fait en sorte que les inventaires sont devenus très bas. La production doit donc augmenter (temporairement?)pour rebâtir des inventaires plus appropriés. Lorsque les inventaires seront revenus à la normale, il faudra que la demande finale soit au rendez-vous pour que la production se maintienne. Présentement, la demande finale provient essentiellement des dépenses gouvernementales, mais cette situation est insoutenable à long terme. Les gouvernements ne pourront pas maintenir le rhytme sans bousiller leur situation financière (déficits / dette). Il faudra que les consommateurs dépensent et que les entreprises investissent.

Mais que font les consommateurs? Ils économisent! Le dernier boom économique s’est produit par l’endettement des ménages. Ceux-ci remboursent présentement leurs dettes plutôt que de dépenser. Et les entreprises font essentiellement la même chose devant la grande incertitude économique à laquelle elles font face. Elles coupent dans les coûts pour maintenir leurs flux monétaires positifs. 

Ce graphique montre la croissance du crédit octroyé par les banques américaines. Les entreprises et les ménages n’empruntent plus; ils remboursent leurs dettes.

bank credit

L’endettement des américains (et de la plupart des pays industrialisés) a d’ailleurs atteint un niveau insoutenable. Ce graphique (du Mises Institute) montre la dette totale des américains (gouvernement + entreprises + ménages) en pourcentage du PIB. Ce ratio ne pouvait augmenter indéfiniement et devra diminuer.

USdebttoGDP

 *$1.3 billions = $1,300,000,000,000

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