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Posts Tagged ‘recommandations de lecture’

« The Wisdom of Crowds », James Surowiecki, 2004, 336 pages.

La théorie centrale de ce livre stipule que l’agrégation des informations de tous les membres d’un groupe mène à des décisions qui sont meilleures que la plupart des décisions des individus formant le groupe.

Par exemple, le livre débute par une anecdote d’un dénommé Francis Galton qui, en 1906 lors d’une foire d’agriculteurs durant laquelle les gens étaient amenés à tenter de deviner le poids d’un boeuf, a observé que la moyenne des réponses des 800 personnes ayant participé au concours fut très près du véritable poids du boeuf (1,197 livres versus 1,198 livres).

(suite…)

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« The Case For Legalizing Capitalism », par Kel Kelly, 2010, 492 pages.

Cet ouvrage vise à expliquer ce qu’est vraiment le capitalisme et comment celui-ci est la meilleure forme d’organisation économique possible. La plupart des mythes et sophismes économiques les plus répandus y sont abordés.

J’ai bien aimé ce livre, mais avec quelques petits bémols. Le livre est un peu trop long ce qui le rend un peu inaccessible à ceux qui auraient bien besoin de le lire (le commun des mortels). L’auteur aurait gagné à réduire le nombre de sujets couverts (j’aurais notamment laissé tombé la section sur l’Empire Romain). Cependant, le niveau de language utilisé est assez simple, pas trop technique, sauf pour ce qui est du chapitre sur le keynésianisme, que j’ai trouvé pénible à lire et mal structuré. L’autre conséquence du nombre très étendu de sujets abordés par ce livre est que certains sujets très importants ne sont qu’effleurés (par exemple, la théorie autrichienne des cycles économiques et le rôle de la création de monnaie dans les cycles économiques). D’autre part, l’auteur passe souvent du coq à l’âne à l’intérieur d’un même chapitre, ce qui peut devenir étourdissant. Certains sujets sont traités à plusieurs endroits dans le livre, ce qui porte parfois à confusion. Mon dernier reproche est à propos de la tendance « droitiste » de l’auteur sur certains sujets. Il est déjà assez difficile pour les libertariens de se dissocier de la droite, je pense qu’un ouvrage libertarien devrait éviter d’utiliser les arguments de la droite.

Les chapitres que j’ai préférés sont ceux sur le marché du travail (1), le commerce (2), la règlementation (4) et l’environnement (9). Le dernier chapitre (11) est plutôt original: l’auteur y commente et analyse des titres d’articles en provenance des médias « mainstream ».

L’auteur a été négociateur sur Wall-Street et a aussi travaillé pour une firme de consultants en management du Fortune 500. Il détient une maîtrise en économie et un MBA. Il collabore souvent aux articles du Mises Institute.

Le livre est disponible gratuitement en pdf sur le site du Mises Institute alors que la version physique est en vente pour $20:

http://mises.org/resources/5642/The-Case-for-Legalizing-Capitalism

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Super Freakonomics, par Steven D. Levitt et Stephen J. Dubner, 2009, 216 pages.

Le duo Levitt / Dubner récidive avec cette suite du best-seller Freakonomics paru il y a quelques années. Cette suite n’est pas décevante et même meilleure que le premier!

Tout d’abord, les auteurs mettent les choses au clair dès le début: ils ne parlent pas de la crise financière. Pour ma part, ça faisait bien mon affaire. Il y a déjà beaucoup trop de livre qui traitent de ce sujet. Voici un résumé des chapitres:

  • L’introduction nous explique comment l’automobile a réglé un problème majeur de pollution urbaine au début du siècle dernier: les excréments de cheval!
  • Le chapitre 1 traite de la prostitution. Comment leur situation s’est-elle détériorée suite au renforcement des lois anti-prostitution. Est-ce que les pimps offrent un meilleur service que les agents immobiliers?
  • Le chapitre 2 des terroristes kamikazes. Pourquoi devraient-ils s’acheter une assurance-vie? La portion sur la sur-utilisation de la chimiothérapie est fort intéressante. Comment détecter un terroriste à partir de ses transactions bancaires?
  • Le chapitre 3 parle d’altruisme. Je l’ai trouvé moins intéressant que les autres.
  • Le chapitre 4 montre comment certains problèmes complexes peuvent être réglés par des solutions simples et peu coûteuses. Le taux de mortalité infantile a grandement diminué suite à une recommendation aux médecins pour qu’ils se lavent les mains avant un accouchement. Comment le pétrole a-t-il permi d’éviter l’extinction des baleines? Comment la ceinture de sécurité contribue-t-elle à la sécurité automobile à peu de frais, alors que ce n’est pas le cas pour le siège de bébé et les coussins gonflables.
  • Le chapitre 5, certainement le plus intéressant, parle du réchauffement climatique (plus de détails ci-bas).
  • Ne négligez pas le savoureux épilogue, dans lequel les auteurs décrivent une expérience sur la monnaie conduite auprès de singes.

Qu’est-ce que Al Gore et le Mont Pinatubo ont en commun? Les deux ont le pouvoir d’affecter les changements climatiques, mais avec une efficacité et des coûts fort différents! Les moyens proposés par les écolos sont toujours coûteux et font peu de différence. Par exemple, il est beaucoup plus efficient de réduire ses émissions de GES en mangeant moins de viande qu’en s’achetant une Prius. Le méthane émis par le bétail a 25 fois plus d’effet de serre que le CO2 émanant des voitures.

L’éruption du mont Pinatubo en 1991 a projeté des tonnes de dioxide de souffre dans la stratosphère, ce qui a créé un écran solaire qui fait reculer la température de 0.5 degré Celcius, annulant temporairement le réchauffement des 100 dernières années. Pourrait-on utiliser cette trouvaille pour développer une technologie permettant de contrer les changements climatiques? C’est ce que l’entreprise Intellectual Ventures a fait! Cette firme a été fondée par l’ancien chef de la technologie de Microsoft et bras-droit de Bill Gates (qui l’a décrit comme l’homme le plus intelligent qu’il connaisse), Nathan Myhrvold.

Selon Myhrvold, les craintes face aux changements climatiques sont exagérées et l’emphase sur le CO2 est injustifiée. Au cours des 100 dernières années, le CO2 dans l’atmosphère est passé de 280 ppm à 380 ppm, mais il y a 80 millions d’années, ce niveau était de 1,000 ppm, le même niveau observé dans la plupart des édifices à bureau. Le CO2 n’est pas un poison, il est essentiel à la vie. L’augmentation du CO2 est en fait une excellente chose pour la biosphère et pour l’agriculture. Cependant, Myhrvold reconnaît que l’augmentation très rapide du CO2 dans l’atmosphère peut avoir eu des impacts sur le climat. Il a donc décidé de s’attaquer au problème d’une façon beaucoup plus simple et beaucoup moins coûteuse que celles proposées par les écolos. Il mentionne notamment l’exemple des panneaux solaires, lesquels coûtent très cher, requièrent beaucoup d’émissions de CO2 durant leur fabrication et installation, et n’auront qu’un impact très faible sur le climat et ce qu’à très long terme.

La solution proposée par IV est d’injecter 100,000 tonnes par année de dioxide de souffre dans la stratosphère. Il y a présentement 200 millions de tonnes de dioxide de souffre qui sont émises dans l’atmosphère chaque année, mais le problème est que ces émissions ne se rendent pas à la stratosphère et n’ont pas pas l’effet « désirable » de refroidir la terre. En en envoyant une petite quantité dans l’atmosphère, nous pourrions reproduire l’effet qu’a une grosse éruption volcanique sur le climat. Croyez-le ou non, cette solution coûterait moins cher que la campagne de publicité de Al Gore visant à sensibiliser les gens aux changements climatique! De plus, la viabilité de cette solution a été testée avec succès…par le mont Pinatubo et plusieurs autres éruptions volcaniques.

IV possède aussi une autre solution tout aussi abordable. Il a conçu une machine à fabriquer des nuages qui pourrait être déployée en pleine mer. Les nuages sont une excellente façon de refroidir la terre. Il ne suffit qu’à propulser une bruine d’eau salée suffisamment haut dans les airs pour que les nuages se forment au-dessus des océans, sans affecter les conditions météo sur les continents.

Ce que ce chapitre démontre est que si le réchauffement global était véritablement un problème, il existe des solutions simples et peu coûteuses pour le contrer sans avoir à appauvrir des centaines de millions de gens, sans avoir à taxer les contribuables pour dépenser des sommes faramineuses dans des projets inefficients et sans avoir à sacrifier davantage nos libertés individuelles pour laisser l’État nous dicter la marche à suivre selon ses intérêts.

S’il y a une leçon à retenir de ce livre c’est que malgré toutes les politiques, lois, règlements et recommandations imaginables, les gens réagissent aux incitatifs (financiers et autres). C’est pourquoi ces politiques produisent souvent des effets non-anticipés et peuvent même avoir l’effet inverse de celui qui est désiré.

Je recommande fortement ce livre, tant aux économistes chevronnés qu’au commun des mortels. C’est une lecture très instructive tout en étant fort divertissante.

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« Where Keynes Went Wrong – and why world governements keep creating inflation, bubbles and busts », par Hunter Lewis, 2009, 339 pages.

Ce livre se veut une réfutation des théories de Keynes faite à la lumières des récents événements économiques. Malgré l’échec du keynesiannisme, notamment durant les années 1970s (ces politiques ayant mené à la Grande Inflation), les idées de Keynes sont revenues à la mode ces derniers temps, alors que plusieurs observateurs percevaient un risque que les États-Unis connaissent une période similaire à  la Grande Dépression des années 1930s. Cela est dû à la fausse croyance selon laquelle les théories de Keynes ont mis fin à cette Grande Dépression (c’est plutôt la seconde guerre mondiale qui y a mis fin). De nos jours, les idées de Keynes sont enseignées dans les écoles comme si c’était de la science et elles sont utilisées par les politiciens pour justifier leurs dépenses monstreuses. Pourtant, au fil de ce livre, on se rend vite compte que Keynes n’était qu’un beau parleur sans substance.

Il y plusieurs choses à observer relativement à Keynes et à ses idées. Premièrement, il présente ses idées sans aucun support concret (données, études, exemples). Ses théories ne sont que des intuitions, voire des croyances. Il les présente de façon « opaque », sans préciser d’ordres de grandeur (par exemple, quel est supposé être le taux de chômage du plein emploi?). Deuxièmement, il a souvent changé d’idée durant sa vie (le livre présente plusieurs exemple de cela). Troisièmement, Keynes était un excellent orateur et débateur. Cela lui a permis de convaincre beaucoup de gens et d’obtenir beaucoup d’attention médiatique, de laquelle il raffolait au plus haut point. C’était par contre un piètre écrivain. Quatrièmement, Keynes se considérait comme faisant partie de « l’élite bourgeoise »; c’est sans doute pour cette raison qu’il rejettait le communisme (où tout le monde est égal). Par contre, Keynes a mentionné dans la préface de la version allemande de The General Theory (distribuée sous le régime Nazi) que ses idées seraient beaucoup plus faciles à appliquer sous un régime totalitaire (comme celui d’Hitler). Ça en dit long sur les fondements du keynesiannisme et les implications de cette idéologie pour la liberté des individus…

Les théories de Keynes plaisent aux politiciens, parce qu’elles leur permettent de dépenser à leur guise au nom de la stimulation économique et d’avoir l’air d’un héro lorsque la reprise économique finit par se pointer. Comme les politiciens adorent dépenser notre argent, il est normal qu’ils aient accordé autant d’importance à Keynes. Le keynesiannisme justifie l’existence de gros gouvernements financés par des taxes élévées et de l’inflation.

Ainsi, l’ouvrage de M. Lewis commence par nous présenter les théories de Keynes de façon structurée, dans ses propres mots (lorsque possible) et sans ajouter de commentaires. L’auteur fait cela pour être « juste » envers Keynes et pour ne pas influencer le lecteur. Il nous représente ensuite toutes les idées de Keynes en les réfutant habilement une par une.

Les thèmes discutés dans le livre sont les taux d’intérêts, l’épargne, la bourse, le rôle économique de l’État, les crises économiques (ce qui doit être fait pour en sortir), les libre-marchés et la mondialisation des échanges. À noter que le livre contient une section spéciale sur la crise financière que j’ai particulièrement appréciée. Il y a aussi une section intéressante sur les valeurs morales de Keynes. Le tout est suvi d’une conclusion sur les principaux éléments à retenir et sur le paradoxe central du keynesiannisme.

En somme, ce livre est un « must » pour ceux qui veulent vraiment savoir comment pensait Keynes sans avoir à lire l’entièreté de son oeuvre. Il permet de surtout de voir clair à travers ces théories fallacieuses qui sont tant utilisées par les gouvernements. Je le recommande fortement, même à ceux qui ont peu de connaissances en économie.

D’ailleurs, au cours des prochains jours, je présenterai sur ce blogue quelques réfutations des principales idées de Keynes. À suivre…

 

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