Un lecteur et ami m’a soumis une série de vingt questions qu’il se posait au sujet du système monétaire. Les voici accompagnées de mes réponses.
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Les questions monétaires de Jean-Yves.
Posted in Économie, tagged États-Unis, banque centrale, Chine, création de monnaie, déficit, dette, dollar américain, Federal Reserve, Inde, inflation, monétisation, politique monétaire, quantitative easing, Suisse, système bancaire, taux d'intérêt on 9 avril 2012| 7 Comments »
Est-ce que Wall Street affame le monde?
Posted in Économie, tagged Commodity Index Fund, création de monnaie, denrées alimentaires, famine, Federal Reserve, Frederick Kaufman, Goldman Sachs, grain, inflation, Minneapolis Exchange, nourriture, quantitative easing, spéculation, Wall Street on 30 août 2011| 13 Comments »
Il y a une quantité incroyable d’articles de blogues ou même de médias « mainstream » qui affirment que les spéculateurs de Wall Street font montez les prix des denrées alimentaires, ce qui engendre des famines dans le monde. Est-ce vrai?
Dans l’un de ces articles alarmistes (celui-ci), on référait à une vidéo très intéressante à cet égard. Il s’agit d’une entrevue présentée par l’émission « Democracy Now » avec Frederick Kaufman, de Harper’s Magazine, auteur d’un article sur le sujet.
Où en sommes-nous au niveau de l’inflation aux États-Unis?
Posted in Économie, tagged États-Unis, banque centrale, banques, chômage, Chine, consommation, création de monnaie, dépenses gouvernementales, dollar américain, endettement, Federal Reserve, inflation, IPC, or, Paul Krugman, pétrole, quantitative easing, spirale inflationniste, ventes aux détail on 24 mai 2011| 3 Comments »
Les économistes commencent de plus en plus à parler d’inflation croissante aux États-Unis. En effet, l’indice des prix à la consommation (CPI) est en pleine accélération, propulsé notamment par le prix de l’essence et par les prix de la nourriture. Ces hausses de prix ont même été transmises à travers l’ensemble des prix à la consommation puisque le CPI excluant la nourriture et l’énergie (le fameux core-CPI) est aussi en accélération.
Alors, sommes-nous à l’aube d’une spirale inflationniste? (suite…)
La faille de la zone Euro…
Posted in Économie, tagged Allemagne, assouplissement quantitatif, austérité, États-Unis, étalon-or, bailout, banque centrale, banques, bulle, Californie, création de monnaie, déficits, dette, endettement, Europe, Federal Reserve, fonctionnaires, France, Grande Dépression, Grèce, inflation, Irlande, JP Morgan, Maastricht, masse monétaire, PIIGS, politique monétaire, quantitative easing, Roosevelt, Woodrow Wilson, zone euro on 21 février 2011| 28 Comments »
On me demande souvent quel est le véritable problème de la zone Euro. Ma réponse rapide : l’irresponsabilité des gouvernements dans un système où il leur est impossible de monétiser leurs déficits.
Mais qu’est-ce que cela veut dire de « monétiser un déficit »? Il s’agit en fait d’utiliser la banque centrale pour créer de la monnaie, qui sera ensuite utilisée pour acheter des titres de dette du gouvernement. Par exemple, suite à l’implantation de sa politique monétaire expansionniste dès l’aube de la récession ainsi qu’à ses programmes d’assouplissement quantitatif, la Federal Reserve (la Fed pour les intimes…) a créé une quantité gigantesque de monnaie qui a servi à acheter des obligations du gouvernement fédéral américain sur les marchés financiers. Lorsque la Fed veut faire baisser les taux d’intérêt pour stimuler l’économie, ce qui est le cas durant les récessions, elle créée de la monnaie qu’elle utilise pour acheter des bons du trésor, ce qui constitue une injection de nouvelle monnaie dans l’économie. Cette nouvelle monnaie agit telle une hausse « artificielle » de l’épargne, et donc des fonds disponibles au crédit. Quand l’offre de crédit augmente, le prix baisse…et sur le marché du crédit le prix est le taux d’intérêt…donc les taux d’intérêt baissent.
De son côté, le gouvernement a dépensé énormément, bien au-delà de ses revenus, générant d’immenses déficits fiscaux. Tout déficit fiscal doit être financé par de la dette; ainsi le gouvernement émet régulièrement des milliards en obligations pour financer ses dépenses, lesquelles sont en grande partie achetées par la Fed. Ces achats sont si massifs que la Fed est maintenant devenue le plus gros détenteur de bons du Trésor américain au monde!
Certains me lanceront que la Fed est indépendante et que le gouvernement américain ne peut lui ordonner de faire quoi que ce soit du genre. Si c’est ce que vous voulez croire, c’est votre choix…mais le monde est ce qu’il est!
Krugman versus Murphy…
Posted in Économie, tagged ABCT, banques, banques centrales, chômage, création de monnaie, déflation, inflation, keynésianisme, Paul Krugman, quantitative easing, récessions, Robert Murphy, subventions, taux d'intérêt on 27 janvier 2011| 14 Comments »
L’économiste Robert Murphy mène présentement une campagne afin de convaincre Paul Krugman de lui accorder un débat opposant le keynésianisme à la théorie Autrichienne des cycles économiques (ABCT). Paul Krugman a en quelque sorte répondu à Robert Murphy dans un article publié sur son blogue la semaine dernière. Murphy a ensuite publié une réplique sur le site du Mises Institute, laquelle je trouve trop longue, mais qui résume quand même bien l’ABCT et certaines des nombreuses erreurs commises par Krugman. Je vous propose donc une réponse plus concise (et en français) aux questions et objections soulevées par Krugman dans sa réponse à Murphy.
Revue des indicateurs économiques récents.
Posted in Économie, tagged États-Unis, Canada, chômage, Chine, inflation, nourriture, pétrole, quantitative easing, ventes automobiles on 14 janvier 2011| 2 Comments »
Signe que le second programme de Quantitative Easing de la Federal Reserve ne fonctionne pas aussi bien que prévu, les taux hypothécaires continuent de monter aux États-Unis alors que les demandes de refinancement continuent de plonger (graph ci-bas).
Au cours des trois premiers trimestres de 2010, environ 60% de la croissance du PIB est attribuable à l’augmentation des inventaires, et non à de la demande finale. Ainsi, le ratio inventaires / ventes est à la hausse. Devant cette situation, il est probable que les producteurs réduisent leurs niveaux de production en début d’année, ce qui serait bien négatif pour l’économie américaine en 2011.
En décembre, l’économie canadienne a créé 22,000 emplois, comparativement à 15,000 en novembre. La qualité de ces emplois est d’ailleurs bonne puisque ce sont les emplois à temps plein (+38.0K) qui ont progressé au détriment des emplois à temps partiel (-16.1K) et que ces emplois sont provenus du secteur manufacturier (+65.7K) plutôt que de la construction (-27.1K). Les meilleurs gains sont provenus du Québec (+24.7K) et de l’Ontario (+22.5K), alors que la Colombie-Britannique a affiché la pire performance (-22.5K). Le taux de chômage est demeuré inchangé à 7.6%.
Aux États-Unis, le taux de chômage a diminué à 9.4%, mais c’est surtout parce que ce chiffre exclut les chômeurs découragés qui ont arrêté de chercher un emploi. Le véritable taux de chômage est de 16.7%. L’économie américaine a tout de même créé 103,000 emplois en décembre comparativement à 71,000 en novembre.
Faits divers (8)
Posted in Actualité, tagged États-Unis, banques, bulles, Caisse de Dépôts, Canada, Chine, concurrence, corruption, essence, Federal Reserve, foreclosuregate, GES, hypothèques, immobilier, inflation, Julie Dickson, La Presse, Michel Sabia, Mises Institute, OSFI, Parti Libéral, prix plafond, quantitative easing, Québec, règlementation, règles comptables, sociétés d'État, système bancaire, taux d'intérêt, The Economist, TIPS, too-big-to-fail, Vincent Bénard, voitures électriques on 29 octobre 2010| Leave a Comment »
Les banques américaines et le « Foreclosuregate »:
Alors que le « Foreclosuregate » bat son plein (voir cette synthèse de Vincent Bénard en français), les banques américaines pourraient bien se trouver dans l’eau chaude. Cette problématique pourrait faire empirer le marché immobilier américain innondé de reprises de finance.
Les emprunteurs hypothécaires américains ne paient pas leur hypothèque parce que la valeur de celle-ci est supérieure à la valeur de la maison. Ils ont donc un incitatif à remettre les clés à la banque. Pour régler ce problème sans déclencher la réaction en chaîne que nous avons observé, il aurait fallu que les banques prennent une perte et réduisent la valeur de l’hypothèque à un niveau inférieur à la valeur de la maison. Cependant, cela aurait amené leur capital à un niveau très bas, les mettant en faillite ou à tout le moins éliminant les possibilités de profiter de la reprise.
Les banques ont donc opté pour la « tricherie », utilisant leurs lobbys pour modifier les règles du jeu. Les banques américaines ont bénéficié en avril 2009 d’amendements à certaines règles comptables leur permettant une certaine discrétion quant à l’évaluation de leurs actifs. Autrement dit, certains de leurs actifs dont la valeur s’est fortement dépréciée à l’instar du marché immobilier américain sont maintenus au bilan à une valeur « fictive ». En évitant ces charges, les banques ont pu préserver leur capital et demeurer en opération…du moins en attendant que le marché immobilier reprenne du poil de la bête.
Paul Krugman continue de faire un fou de lui!
Posted in Actualité, Économie, tagged États-Unis, épargne, création de monnaie, crowding-out, décennie perdue, Dépression 1920, Federal Reserve, Grande Dépression, Hoover, inflation, Japon, keynes, keynesiannisme, keynesiens, Paul Krugman, plan de relance, quantitative easing, taux d'intérêt, taux de chômage on 2 juin 2010| 10 Comments »
Paul Krugman continue à s’accrocher aux théories keynesiennes malgré l’évidence de leur échec.
Sur son blogue, il compare souvent la récession que nous avons de traverser avec la Grande Dépression des années 1930s et affirme que sans l’intervention étatique à la Keynes, nous aurions connu une autre Grande Dépression, prouvant de ce fait l’efficacité des politiques keynesiennes. En revanche, il ne cesse de blâmer les politiques de Hoover, qu’il présente comme un maître de l’austérité, pour avoir agravé la Grande Dépression. Selon lui, une augmentation du taux directeur de la Fed en Octobre 1931 et une petite coupure dans les dépenses de l’État en 1932 ont été catastrophiques pour l’économie.
Tout d’abord, Krugman devrait réaliser qu’en Octobre 1931, le taux de chômage officiel frôlait déjà les 16%. Autrement dit, l’économie était déjà en lambeaux. Deuxièmement, lorsqu’on met en perspective les dépenses de l’administration Hoover, on se rend compte qu’il était aussi austère que Tiger Woods était fidèle! Il a augmenté les dépenses de 42% entre 1930 et 1932. Le déficit fiscal s’est chiffré à $2.6 milliards en 1932, ou 4% du PIB. Cependant, comme c’est toujours le cas lorsque les politiques keynesiennes ne fonctionnent pas, le seul argument qu’il leur reste est de dire que ce n’était pas assez! Troisièmement, le taux directeur de la Fed était quand même très expansionniste même après la hausse de 1931. La façon dont Paul Krugman décrit ce qui s’est passé durant ces années est donc fallacieuse. En revanche, il s’abstient systématiquement de parler de la Dépression de 1920-21!
En fait, s’il y a une chose que l’on peut reprocher à Hoover qui a vraiment eu un impact négatif sur l’économie, c’est son penchant pour le protectionnisme. Pour comprendre ce qui s’est réellement passé en 1929, je vous propose ceci.



Dans un billet publié le 25 mai dernier, Krugman affirme que les gigantesques dépenses gouvernementales engendrées par le plan de relance économique Bush/Obama n’ont pas eu d’effet « crowding-out »; c’est-à-dire qu’elles n’ont pas eu comme effet de se substituer aux investissements privés.
L’effet crowding-out se produit lorsque le gouvernement génère des déficits pour stimuler l’économie (à la Keynes). Ces déficits font augmenter les taux d’intérêt, ce qui signifie que les entreprises privées et autres emprunteurs doivent se financer à un taux plus élevé. Cela a un effet négatif sur l’investissement, la consommation et donc sur la création d’emplois. Ainsi, en voulant stimuler l’économie, le gouvernement se trouve à l’étouffer.
L’argument de Krugman est que le taux sur les obligations du gouvernement américain n’a pratiquement pas augmenté depuis un an, donc manifestement pas de crowding-out.
Comment le crowding-out fait monter les taux d’intérêt?
Il y a deux façons par lesquelles le crowding-out fait augmenter les taux.
La première survient lorsque les titres de dette du gouvernement sont achetés par des investisseurs. Cela a comme impact d’augmenter l’offre d’obligations sur les marchés, ce qui a un effet à la hausse sur les taux d’intérêt. Bref, le gouvernement « inonde » les marchés obligataires, ce qui crée un surplus de titres de dette. Pour attirer davantage d’investisseurs, les taux doivent augmenter. L’épargne disponible dans l’économie va davantage vers le gouvernement plutôt que vers les entrepreneurs. Autrement dit, lorsque le gouvernement vend ses titres de dette sur le marché, il s’accapare une plus grande partie de la quantité d’épargne disponible. Il en reste donc moins pour les emprunteurs privés. Ce n’est pas vraiment cela qui s’est produit au cours des 12 derniers mois.
La deuxième façon survient lorsque la dette du gouvernement est achetée par la Federal Reserve avec de la monnaie créée ex nihilo. L’effet sur les taux d’intérêt n’est alors pas immédiat. Cette création de monnaie génèrera éventuellement de l’inflation (ou du moins fera augmenter les anticipations d’inflation), ce qui mettra de la pression à la hausse sur les taux d’intérêt.
Dans la période récente, le déficit du gouvernement américain a été financé avec de l’argent créé ex nihilo par la Federal Reserve. La Federal Reserve a utilisé ce qu’on appelle le « quantitative easing »; c’est-à-dire qu’elle a créé de la monnaie pour acheter des obligations (surtout celles du gouvernement). À preuve, la Fed est maintenant le plus gros détenteur de bons du trésor au monde. Il est normal de ne pas avoir assisté à une augmentation du taux d’intérêt du gouvernement depuis le plan de relance, puisque celui-ci est maintenu à la baisse par la Fed!
Quand verrons-nous le crowding-out alors?
En fait, on pourrait montrer à Paul Krugman que le taux 10 ans sur les obligations du gouvernement a fortement augmenté depuis le début de 2009 (de 2.5% à 3.5%).
Les taux vont monter davantage lorsque l’inflation se manifestera. Présentement, l’économie est trop faible et la tendance est au désendettement. Il n’y a donc pas de pressions inflationnistes.
D’autre part, le taux directeur de la Federal Reserve a beau être de 0% et celui des bons du trésor à 3.5%, c’est sur les marchés obligataires et auprès de leur banque que les entreprises et particuliers doivent se financer. Voyons voir si le crowding out s’est manifesté depuis un an.
Le graphique suivant montre les dépenses en capital des entreprises américaines. Elles sont en forte baisse depuis le début du plan de relance et n’ont pas rebondi malgré la supposé reprise économique.
Ainsi, il m’apparaît clair que 1) le plan de relance n’a pas fonctionné et que 2) l’investissement privé est très faible. Paul Krugman n’a donc pas de quoi taper sur la table en nous montrant son graphique du taux d’intérêt des bons du trésor…
Ensuite, Paul Krugman ne s’arrête pas là. Il affirme que ceux qui craignent un épisode d’hyper-inflation suite à l’immense création de monnaie engendrée par la Federal Reserve dans ses manœuvres de « quantitative easing », devraient observer le Japon qui malgré une forte augmentation de sa masse monétaire dans les années 2000 (suite à du quantitative easing), n’a pas subi d’hyper-inflation. Donc, s’il n’y a pas d’inflation, les taux de monteront pas, et si les taux ne montent pas, il n’y aura pas de crowding-out et tout ira bien!
Effectivement, le Japon n’a pas subi d’hyper-inflation; il n’a d’ailleurs pas connu de croissance économique non plus! Le Japon est un exemple flagrant de l’échec des politiques keynesiennes. La croissance du PIB n’y a pas dépassé 2% dans les années 2000 et le taux de chômage n’a jamais été aussi élevé. Il y a plusieurs explications, au marasme économique japonais (système bancaire déficient, changements démographiques, interventionnisme étatique, inflexibilité du marché du travail, etc), mais il est plutôt fallacieux d’utiliser cet exemple pour vanter les plans de relance et le « quantitative easing » puisque ces politiques n’ont carrément pas fonctionné. Bref, si c’est pour nous réconforter que Krugman nous pointe le Japon, c’est manqué!
Ce que Krugman répondrait est probablement que, tout comme le Japon, les Etats-Unis sont dans une trappe à liquidité, une autre chimère keynesienne, directe conséquence de leurs politiques. L’autre conséquence des politiques keynesienne est la stagflation. C’est probablement ce qui attend les États-Unis une fois qu’ils seront sortis de leur trappe à liquidité après une ou plusieurs décennies perdues!
Voyez mes autres articles dans la série Paul Krugman ici, ici, ici et ici.