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Nous apprenions lundi que Pemex, l’entreprise pétrolière nationalisée du Mexique, voit sa production chuter de façon dramatique cette année, et ce encore plus vite que les plus sombres prédictions.

Pemex a été formée lorsque les compagnies pétrolières américaines et britanniques qui opéraient au Mexique ont été expropriées de leur propriété et que l’État a nationalisé la production de pétrole.  Mais comme c’est souvent le cas pour les entreprises d’État, les considérations politiques l’emportent souvent sur le gros bon sens ce qui ne peut mener qu’au désastre.

Pemex voit environ 60% de ses revenus être subtilisés par le gouvernement qui s’en sert  pour financer ses dépenses de programme et sa bureaucratie obèse. Cela laisse bien peu d’argent pour l’investissement et lorsqu’une compagnie pétrolière n’investit pas suffisamment, sa production diminue. La production de Pemex est en baisse de 35% en 2009 par rapport à son peak de de 2004 et le taux de déclin va en s’accélérant. 

Pour ralentir le taux de déclin de sa production, Pemex a dû s’endetter et éprouve maintenant des difficultés financières. En juin dernier, elle a demandé $1.5 milliard en aide gouvernementale pour boucler son budget, malgré le fait que le prix du pétrole frise les $70.

Pourquoi Pemex est en difficulté malgré le prix élevé du pétrole? La raison est simple: Pemex subventionne l’essence. Le prix du litre est présentement d’environ CAD$0.68! Donc, la demande locale ne réagit pas au prix élevé du pétrole et elle continue de croître. Et comme Pemex a grandement sous-investit dans sa capacité de raffinage, elle doit importer de l’essence raffinée des États-Unis, au prix du marché.

Le Mexique représente environ 10% des importations de pétrole des États-Unis. Si la tendance se maintient,  plusieurs experts pensent que ce pourcentage tombera à 0% d’ici quelques années. C’est donc 1.5 millions de baril par jour que les États-Unis devront trouver ailleurs. Le manque-à-gagner pourra être comblé en partie par les sables bitumineux canadiens, mais ça ne sera pas suffisant.

Les entreprises privées auraient investi suffisamment pour maintenir et faire croître la production ainsi que la capacité de raffinage, notamment grâce à leurs technologies plus avancées (développées avec des investissements en R&D que Pemex n’a pas faits). Ils auraient ainsi maintenu un niveau élevé de production, de  royautés et d’impôts pour le gouvernement Mexicain et auraient maintenu un grand nombre d’emplois pour les travailleurs Mexicains. Maintenant, les Mexicains font face à une situation où non seulement ils ne pourront plus exporter de pétrole à gros prix, mais en plus la baisse de production entraînera des pertes d’emplois et de revenus de taxations et de royautés pour le gouvernement.  Ils auront tué la poule aux oeufs d’or…

Pemex est un exemple flagrant des problèmes reliés aux entreprises d’État. Pendant ce temps, Léo-Paul Lauzon nous propose de nationaliser les raffineries de pétrole du Québec pour nous permettre d’avoir de l’essence bon marché et suivre ce même sentier menant tout droit à l’échec. Quelle stupidité. M. Lauzon n’a pas pensé que si le l’État achetait les raffineries de Shell à Montréal, par exemple, et vendait l’essence 10% ou 15%  moins cher, il ne ferait pratiquement pas de profit sur cet investissement. Ce serait donc de l’argent « mort », qui ne rapporte rien. Quel non investissement…à moins d’utiliser la violence pour subtiliser ces actifs pour presque rien (à la Chavez). De plus, la consommation d’essence augmenterait dans la province (en réponse au plus bas prix) ce qui aurait comme impact de créer une pénurie…laquelle permettrait aux compétiteurs de hausser leur prix!

 

Mexican_Petroleum_Production

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